Carte d'Ame:

Kibô et Toshiro Ogami avaient pour mission de se rendre au Pays de la Pluie afin d'explorer d'explorer ses moindres recoins, et d'inspecter les différents usines qui parsemaient le paysage.

Après une longue traversée du désert à laquelle ils étaient parfaitement habitués, les deux Shinobis parvinrent dans la forêt de San'ri Karashi. L'environnement, à défaut de se montrer accueillant, était particulièrement hostile. La terre et les arbres étaient tous consumés par des décennie de pollution ainsi que par les nombreux flots de corruptions répandus par les membres du clan Sabakyo. Une voile de brume opaques planait dans l'atmosphère, sauf qu'il n'était nullement chargé d'eau, mais des vapeurs toxique que dégageait l'usine de caoutchouc non loin-delà.

En prévention, les deux hommes portaient avec eux des masques à gaz spécialement amené pour l'occasion afin de se protéger. Sans eux, leur vie aurait été plus que comptée.

Malgré le spectacle de cette abondante désolation qui lentement continuait de s'engouffrer dans la terre, les deux Sunajin était déterminé à accomplir leur travail. Ils allaient commencer par étudier la région jusqu'à descendre progressivement vers le Sud-Est.

Pour les aider dans leurs tâche, un module d'analyse Saibogu leur avait été transmit. Il leur suffisait de lancer ce dernier dans air sur une zone dégagée ou en hauteur pour lancer le scan dans les environs.

Une mission spéciale m'avait été confié. J'avais reçu la notification un peu plus tôt dans la semaine. Seulement cette fois-ci je n'étais pas un partenaire comme un autre. C'était avec mon maître, j'avais entendu son retour à Suna mais nous nous étions pas vu. Il ne voulait sûrement pas me voir, c'était son choix après tout je n'avais rien à y redire, je devais seulement le comprendre. J'avais beaucoup d'estime envers lui, je le considérais d'ailleurs comme un des plus grands Shinobis de Suna. Je n'osais peut-être pas le dire mais je n'en pensais pas moins, j'étais fier de l'avoir à mes côtés. Seulement je mettais en doute mes propres pensées, notre relation s'étant détériorée, je ne savais pas où ça allait nous mener. Je ne savais même pas si une collaboration était encore possible, j'y pensais toujours pour ma part mais le nouveau Kibo ne me plaisait guère. Il n'était plus le même et j'avais du mal, son changement n'était pas le bienvenu pour ma part. Au final, je ne pouvais pas y faire grand chose mis à part rester moi même.

Je pris un sac assez lourd, je ne doutais pas qu'il puisse le sceller pour nous permettre un voyage rapide et léger. Il ne pouvait pas refuser cela, la missive concernant la mission était accompagnée d'une pièce jointe. Nous avions un masque à Gaz. Difficile à comprendre peut-être sauf quand on connaît la destination, nous allions à Âme. Le Pays de la Pluie comportait les plus grosses usines de ce monde, l'air était presque devenu irrespirable. Je n'étais pas pressé d'arriver ou alors j'étais pressé de remplir la mission.

Je me dirigeai alors vers la Voie Illusionnée, il y avait une petite distance entre mon appartement et l'entrée de notre village. Un appartement d'ailleurs qui me permettait d'avoir une vue magnifique de mon village à mon salon même. De temps en temps, je faisais du piano et en prenant une pause je pouvais voir la magnificence de ma patrie. Suna représentait beaucoup pour moi et ça n'allait pas s'atténuer avec le temps, bien au contraire. Aujourd'hui j'étais vêtu d'un survêtement noir. Un morceau de tissu blanc me servant d'écharpe se trouvait autour de mon cou. Il y avait aussi bien sûr toujours mon Katana sans garde Azura à mes côtés.

J'étais en avance, à vrai dire j'aimais l'être. La ponctualité était quelque chose d'important pour moi, pour certains c'était même un élément essentiel pour les Shinobi. Après une légère attente, je vis mon maître au loin s'avancer vers moi. Il n'avait pas un regard fuyant, cela dit il ne me regardait pas. Sa route était comme tracée. Une fois à ma hauteur je pus entendre les Shinobis s'occupant de la Voie Illusionnée l'insulter. Mes yeux s'écarquillèrent alors que mes poings eux se crispaient. Mon maître avait entendu et pourtant il ne répliquait pas. Ses seuls mots m'étaient destinés, il voulait qu'on se mette en route. Alors les rumeurs étaient véridiques, il se faisait vraiment traiter comme un traître. Des membres du village croyaient que Kibo était trop proche du Shukai et de ce fait, il était devenu un traître aux yeux des autres.

Je laissai Kibo avancer avant de m'approcher des personnes ayant dit des injures. D'un regard glacial accompagné d'un visage impassible, je laissais quelques mots sortir de ma bouche.

«  Veuillez mesurer vos paroles, je ne suis pas du genre à me taire quelle que soit la personne en face de moi. Je suis l'élève de cet homme et j'ai combattu contre l'homme masqué, si j'ai réussi à défendre le village c'est grâce à lui. Si vous avez survécu c'est grâce à lui.  »

Je ne pouvais me taire, ma seule faiblesse était mes amis, ma famille. Kibo était la première personne m'ayant permis d'avancer. Grâce à lui, j'avais crée des liens forts avec d'autres personnes. C'était une bonne chose mais à contrario, à chaque fois que quelque chose touchait à mon entourage j'étais pris d'une forte colère. Peu à peu, je me calmai avant de tourner le dos à mes interlocuteurs pour rejoindre au plus vite mon maître. J'avais entendu quelques mots de leurs parts, seulement je n'en étais plus intéressé. Ils n'étaient que idiots, que des déchets.

Le voyage débuta alors, la mission était la priorité mais je n'arrivais pas à m'empêcher de penser à notre relation. Après avoir hésité quelques temps, je me décidai à lui parler à tournant la tête dans le sens opposé à lui.

« Kibo, je crois que je te dois quelques explications. Tu sais, je ne suis pas très fort avec les autres et pourtant crois moi j'ai fait beaucoup d'efforts. J'ai accepté la requête d'une femme qui me paraissait honnête, ta partenaire. Au vu de ton état et de la Kawaguchi, j'ai pris en effet l'initiative de lui donner des nouvelles. J'ai peut-être fauté, ça me coûte de te le dire mais je te le dis. »

Je n'oubliais cependant pas notre entraînement virulent. On s'était battu assez violemment et cela avait dépassé le stade d'une simple session entre un maître et son élève. Le combat était allé bien plus loin et chacun de nous avait fait ressortir ce qu'on avait à l'intérieur. Je n'étais pas à la hauteur, il m'avait simplement anéanti. J'avais ensuite rencontré sa fiancé, seulement je n'avais pas encore la volonté de lui en parler. Ce n'était pas mes affaires. L'air plus sérieux, je posai mon regard sur lui.

«  J'ai aussi entendu les rumeurs à ton sujet. Pour ma part, je sais que tu n'es pas un traître et ceux qui pensent le contraire ont faux sur toute la ligne. Je dis ça car je te connais, je sais que tu n'es pas capable de cela. Cependant si un jour cette chose me paraissant impossible devait arriver.. »

Je marquai une pause de quelques secondes.

«  En tant que bon élève et un membre de ta famille, j'ôterai ta vie.  »

Comme j’espérais qu'il le fasse dans le cas contraire.

J'étais en compagnie de mon maître et je dois avouer que malgré nos différents, j'en étais heureux. Disons que je regrettais la façon sur laquelle nous nous étions quittés, je l'appréciais beaucoup en tant qu'homme et que maître. Il était même dit qu'il était de ma famille, nous avions donc un certains lien que j'avais eu du mal à assimiler. Ces derniers mois m'avaient permis de me rendre compte qu'il était important de veiller sur son entourage. Une réponse non inattendue mais bien brève émana de mon maître, je n'étais pas mécontent de celle-ci à vrai dire je ne m'attendais à rien d'autre de sa part. J'avais rencontré sa fiancé lors de mon voyage de retour et je voyais finalement que malgré mon aide elle ne l'avait pas changé. Il semblait toujours aussi froid à entendre ses mots, après un petit soupir je dégageai mon regard dans le sens opposé pour ne plus croiser le sien.

Il répondit non seulement d'une façon limitée mais il enchérit en reprenant ma phrase, je devais être sûr de pouvoir le tuer. Dans le cas contraire, il prendrait ma vie. À ses mots, il me donna le sourire. Peut-être pour une personne quelconque ça pouvait être étrange de sourire à une phrase parlant de son propre décès mais pas moi. J'avais clairement dit à Kibo que je voulais le surpasser, devenir plus fort. Je n'y étais pas arrivé et il me manquait quelques décennies. Seulement, je n'étais pas né en perdant mais en vainqueur. Je portais les valeurs de mon père à travers mon nom : Toshiro. Si je comptais ignorer mon partenaire suite à ses mots, je pensais peut-être en fin de compte retrouver mon maître une bonne fois pour toute.

Peu à peu nous arrivions aux frontières où après passé une bonne dizaines de gardes, nous étions à Ame no Kuni. Le voyage n'était pas long en soit, nous les Sunajins étions habitués au désert aride et le pays était frontalier au notre. Après avoir descellé son masque, il m'indiqua de suivre la même démarche -ou plutôt pour ma part de le mettre-, ce que je fis immédiatement. Le pays étant pollué, nous pouvions nous permettre de respirer l'air de cette région. J'enfilai alors l'outil Saibogu, c'était regrettable d'avoir à mettre quelque chose sur notre visage pour survivre. Je ne trouvais pas ça très pratique et esthétique. Peut-être que la mort n'était pas assurée finalement, on pouvait peut-être appeler ça une précaution après tout.

Nous nous dirigions aux côtés de l'usine productrice de matière noire. D'après les informations, il fallait faire un essai avec l'engin réalisée par la Saibogu. Il était adapté à notre mission, il fallait cartographier les environs et donc cette chose allait nous permettre de le faire. Je ne connaissais pas les procédés et à vrai dire j'avais du mal à imaginer comment cela pouvait réussir. Nous n'avions pas à nous soucier de ces détails, notre mission était seulement d'actionner l'objet et de vérifier la bonne marche de celui-ci.

Le premier essai fut concluant, après son activation il s'élança dans les airs pour réaliser sa mission. J'étais un peu étonné de voir comment cela pouvait fonctionner, il volait dans les airs avec précision. Le vent ne le dérangeait guère, la visibilité non plus, c'était à mon sens un objet très intelligent.

«  C'est une belle machine, j’espère qu'on ne va avoir aucun problème avec celle-ci. Par contre, est-ce que nous avons le droit de cartographier une zone comme cela ? Je veux dire, le pays n'est pas annexé par le village de Konoha ? Et si nous tombions sur une zone sécrète ou autre ? Après ce ne sont que des suppositions. Je compte remplir ma mission malgré tout.  »

Finis-je en croisant mes bras. C'était une mission spéciale et avec une certaine priorité, j'étais prêt à beaucoup m'investir pour la réussir.

Après les évènements qui s’étaient passés à Yuki no Kuni, j’avais enfin réussi à me remettre dans le bain des missions. Il m’a fallu du temps pour me relever, pour bien réussir à comprendre que malgré tout ce qui était arrivé, je n’avais pas le droit de me morfondre éternellement. Mes amis n’auraient pas accepté de me voir dans cet état. Ils m’auraient très certainement botté le cul à tour de rôle, même Satsuki, juste pour me remettre d’aplomb. Enfin, il fallait avouer cependant qu’une certaine part de moi-même s’était envolée avec eux. J’étais beaucoup moins désinvolte et excentrique qu’avant, préférant afficher un sérieux constant et ne plus perdre de temps avec des enfantillages. Cela ne m’empêchait cependant pas de parfois apprécier une situation comique, mais disons que je devenais de moins en moins expressif.

Et Aujourd’hui n’allait pas faire exception. En effet, j’avais été choisi pour la surveillance du pays limitrophe qu’est Ame no Kuni. Depuis le massacre causé par un représentant du Shukai, un déserteur selon eux, la sécurité de notre pays allié avait été renforcée, des escouades de surveillance étaient déployées de manière plus régulière dans le pays afin d’éviter qu’une autre tragédie du genre ne se produise. Ce fut à mon tour de partir avec d'autres Shinobis. Nous devions tous nous répartir sur des points stratégiques du pays, après avoir rejoint la capitale. J'avais été choisi pour aller dans la zone Nord-Ouest du pays. Une fois les préparations faites, nous partîmes en route.
Ils nous avaient fournis en matériel afin d’explorer la zone sans trop se faire affecter par les gaz toxiques environnants. Masque au visage, nous avions parcouru différentes zones du pays. J'étais enfin arrivé au niveau de l’usine de charbon, afin d’explorer les bois de San’ rin Karashi. j'étais en train de longer les murs de l’usine quand tout d'un coup, je remarquai des silhouettes suspectes commencer à grimper le long des cheminées. C’était des Shinobis étant donné la facilité avec laquelle ils escaladaient la colonne.

Après une courte réflexion, je me dirigeai vers eux, sans pour autant exprimer des intentions hostiles à leur égard. Mon but était avant tout de déterminer leur identité et la raison de leur présence en ces lieux. Une fois à portée, je m'arrêtai pour observer les deux individus, en silence. Ils portaient des masques tous les deux, comme moi, pour se protéger des substances nauséabondes sortant de l’usine. Le premier semblait plus jeune, portant un survêtement noir et ne laissant apparaître qu’une chevelure et des yeux bleus. Le second cependant… Il me rappelait une connaissance. Certes, son apparence et son « aura » semblaient avoir changé, mais je ne pouvais m’empêcher d’avoir une impression de déjà-vu. Le déclic s’amorça au moment où nos yeux entrèrent en contact, faisant que je ne pouvais plus retenir ma voix.

« - Kibo-san ? »

Oui, il apparaissait comme le Jonin des sables avec qui j’avais combattu sur l’île contre la Furyou. S’il n’avait pas été là, j’aurais très certainement fini noyé fasse à cette démone. Cependant, quelque chose en lui avait changé. Son regard paraissait moins apaisant, beaucoup plus hostile à mon égard… Encore une fois, je ne pouvais m’empêcher de dire les mots suivant.

« - Il semblerait que le destin a bien été cruel avec nous deux… »

Je ne savais pas par quoi il était passé, mais je pouvais deviner que cela avait un rapport plus ou moins éloigné à ce que j’ai dû subir. Il avait sans doute perdu quelqu’un qui lui était précieux. Je ne voulais pas lui en demander plus, car je savais très bien que dans ce genre de cas, le temps est une bien meilleure pommade que les mots. Une fois cet aparté fini, je me concentrais enfin sur le sujet principal qui vint me frapper au visage, à savoir, la raison pour laquelle deux Sunajins se trouveraient sur des terres protégées par Konoha.

« - Puis-je savoir ce que vous faîtes ici ? »

Ma question était peut-être idiote au fond mais je ne savais comment vraiment l'aborder. Il devait y avoir eu des autorisations au préalable mais même cela j'en étais pas sûr, les informations étaient plutôt minces à ce sujet. Enfin, je ne devais peut-être pas y faire attention. J'attendais une réponse à mes interrogations et avant même que mon maître puisse m'en apporter une, son regard fut détourné de moi. Automatiquement je fis de même pour voir de quoi il s'agissait. Je ne voyais rien d'inquiétant, cela dit son instinct et ses sens étaient bien plus développés que les miens, c'était indéniable. Il ne prit pas la peine de m'avertir mais il descendit aussitôt de la cheminée. Je suivis donc le pas pour voir finalement le visage d'un homme. Il ne dégageait pas une aura meurtrière ni menaçante, je ne voyais aucune raison de me préparer à un affrontement ; De plus mon maître s'avançait à son niveau.

Nous avions affaire à un Konohajin qui avait l'air de connaître mon maître, il ne donna pas son identité mais il s'adressa tout de même à nous. L'homme de la feuille parla alors de destin, je liai facilement une épreuve difficile comme cela avait été le cas avec le dirigeant du Midorhato. Je n'étais pas disposé à parler de la mort d'un proche, d'une perte ou d'un événement peu joyeux. Premièrement je n'en étais pas intéressé, si le cas se présentait j'allais me retirer doucement. Heureusement pour moi, ce ne fût pas le cas et le jeune homme dont je ne connaissais toujours pas l'identité nous demanda la raison de notre venue.

Le rêveur à la chevelure blanche ne mit pas longtemps à répondre aux paroles de notre interlocuteur pour en ressortir que le travail de Shinobi n'était pas une chose aisée. C'était le cas, j'avais d'ailleurs combattu avec des membres du village de mon interlocuteur il y a plus d'un an. Nous nous étions livrés à une féroce bataille avec une Furyou nommée Apeti. Dans le groupe se trouvait une Meia, en ce qui concerne l'identité de l'autre personne je n'avais pas eu le temps de lui demander. Elle avait été tué si rapidement par le démon. À cette époque j'étais faible, encore plus que maintenant alors je me demandais encore à ce jour comment j'avais fait pour survivre. Lors du voyage sur le bateau pour me diriger sur l'île je n'avais pas eu peur, je n'étais pas effrayé comparé aux autres ; C'était seulement une fois devant le démon que je me trouvai être un autre homme. Une chose qui m'avait en quelque sorte forgé, j'arrivais à me maîtriser avec plus de facilité grâce à cet événement. Il devait sûrement avoir entendu parler de la mort de cette Konohajin dont j'avais précède ment évoqué, seulement ce n'était pas la seule et je ne voyais pas l'intérêt d'en parler à cet homme.

Mon maître répondit à son interrogation d'une façon concise et claire, en soit je ne trouvais pas ça dérangeant car j'aurais sûrement répondu de cette façon ; Seulement ce n'était pas le Kibo que je connaissais et plus le temps passait et plus je le remarquai. J'avais demandé à sa compagne de le faire redevenir comme avant et apparemment elle avait échoué, si même elle n'y était pas parvenue qu'est-ce que je pouvais bien y faire moi ? L'homme qui a du mal à communiquer avec les autres. Mon maître m'avait aidé à m'améliorer, il m'avait ouvert une porte sur « le monde du social » et voilà que nos rôles étaient maintenant échangés. Il y avait peut-être un lien entre nous et je me devais de le préserver et même de l'aider comme il l'avait fait pour moi.

Je n'allais pas abandonner, ce n'était pas mon genre.

Je me décidai alors à prendre la parole, je voulais en savoir plus sur cette personne. Si mon maître l'avait déjà rencontré, ce n'était point mon cas. Il me semblait logique de me présenter et de connaître son prénom, ceci n'était que question de politesse.

«  Je me nomme Toshiro Ogami, enchanté.  » Dis-je en abaissant légèrement mon torse. «  Et vous quel est votre prénom fils du Pays du Feu ? »

Je croisai les bras en l'attente de sa réponse. Il était intéressant de dialoguer mais nous avions une mission à remplir et après cet entretien j’espérais pouvoir me remettre au travail et tenter de faire fonctionner correctement le dispositif Saibogu.

Voilà une mission qui s’annonçait plus compliquée que prévue. Lorsque nous étions partis, notre escouade s’était préparée à devoir affronter des cibles ennemies qui tenteraient d’infiltrer le territoire du pays de la Pluie. Dans le cas où nous nous retrouverions face à des personnes suspectes, il nous suffirait de balancer une fusée de détresse pour prévenir les autres de venir dans notre zone. La verrait-elle qu’importe l’endroit dans le pays ils se trouvaient ? Aucune idée, mais au moins, il s’agissait d’une solution de repli. De plus, j’avais éparpillé mes clones dans toute la zone afin de pouvoir couvrir plus de terrain et me faire prévenir de toutes éventualités.

Cependant, ici, la situation était plutôt délicate. En effet, la personne qui se trouvait en face de moi n’était pas par définition un « ennemi ». Il s’agissait d’un homme que j’ai eu l’occasion d’appeler « frère d’arme » au cours d’une situation désespérée. J’étais certain que sans sa présence, je ne pourrai même pas vous parler de cette rencontre d’aujourd’hui. Avais-je vraiment ce qu’il fallait pour défier quelqu’un que je pouvais appeler un « allié » ? Pire encore, puisque vient alors le second problème avec ça. Il était indéniablement plus fort que moi de ce que j’avais vu. Mes chances de victoires en un contre un étaient faible, alors s’il était accompagné d’un autre Sunajin… Cela allait s’avérer difficile d’opposer une résistance.

Il répondit alors à la remarque que j’avais faite concernant nos changements respectifs. Son regard de glace était bien significatif d’un évènement assez malheureux qui lui est arrivé. Cependant, il souligna le fait que cela faisait partie de la vie du ninja, que certains d’entre nous n’ont pas la chance de vivre une vie sans soucis, comme c’était le cas pour nous deux. Je ne pouvais qu’acquiescer à sa remarque, d’un hochement de la tête discret. En observant son collègue, je pouvais deviner que pour lui, heureusement, il ne semblait pas être porté par ce genre de malheur, à moins qu’il ait réussi à passer au-delà de ses cauchemars ? Pas vraiment moyen de le savoir, et puis cela n’avait aucune importance.

C’est là que je me retrouvai au niveau d’une impasse. En effet, Kibo répondit à mon interrogation sur leur présence dans le pays de la Pluie. Une réponse plutôt simple, certes… Mais qui manquait de précision. Une mission ? Pas plus de détails là-dessus ? J’avais beau avoir du respect envers le Sunajin, je m’attendais à ce qu’il soit plus précis. Déjà que traîner sur le territoire d’Ame avant ces évènements tragiques n’était pas vraiment conseiller, mais en plus pendant cette période de tension, ce n’était pas des plus conseillés… Rokudaime-dono nous aurait prévenus de leur présence s’ils avaient reçu la moindre demande de Suna, mais en cette absence… La question ne se posait pas. J’entendis alors la voix de son collègue, alors qu’il se présenta sous le nom de Toshiro Ogami avant de demander le mien. Ne faisant que tourner la tête vers lui, reste droit face à Kibo, j’affichai un visage neutre avant de lui répondre d’un ton sérieux.

« - Kurokami Yusei. Hélas, je ne peux apprécier la rencontre comme vous… »

J’ignorai alors le dénommé Ogami, de manière impolie peut-être, mais j’avais des choses importantes à régler. Faisant face à face à Kibo, je repris la parole.

« - Vous n’êtes pas sans savoir que, bien que limitrophe avec le pays du Vent, le pays de la Pluie reste sous la protection de celui du Feu, et donc, de Konoha. De plus, depuis un incident causé par un ex-Shukaijin, toute intervention dans le pays de la pluie doit faire l’office d’une demande auprès de l’Hokage. N’ayant pas été informé de votre intervention, je vous demanderais de me donner l’objectif de votre mission. »

Simple et clair. Tout ce qu’il y avait besoin de savoir avait été énoncé. Je pense qu’il n’y avait pas besoin de préciser que s’ils ne faisaient pas comme demandé, il était inutile de rester plus longtemps ici. Restait donc à voir leur réaction…

Musique:

Le jeune Konohajin se sommait Yusei et à contrario de ce que je pouvais penser, il n'était pas autant enchanté que moi de faire ma connaissance. À l'entente de ses mots, mes yeux se plissaient et mon regard devenait bien plus froid et sérieux. J'avais en effet fait des efforts en ce qui concerne le social mais je ne portai aucun respect à l'égard du personne qui n'en avait pas pour moi. Si je ne disais rien à ses mots, je n'en pensais pas moins. Pour la mission et le fait qu'elle devait se passer sans encombre, je ne répondis pas à notre interlocuteur qui devenait beaucoup moins intéressant tout à coup. Ce n'était pas tout, il m'ignora alors pour parler à mon maître. Il était le haut gradé de la mission, je pouvais le concevoir mais je n'autorisai personne à faire cela de la sorte.

J'allai prendre la parole pour le remettre à sa place mais je ne pus malheureusement le faire, il continua à parler à Kibo. Le pays de la pluie était annexé comme je le pensais au village de la feuille et je le comprenais. De ce fait il était venu nous demander qu'est-ce que l'on pouvait bien faire ici. Finalement, il n'était peut-être pas judicieux de dire à Yusei que nous étions venus pour remplir une mission. Surtout que celle-ci avait pour but de cartographier un pays tout entier à l'aide d'une technologie qui me dépassait ; Je n'osai imaginer alors le fils de la feuille qui puisse comprendre quelque chose à la machine Saibogu.

Le dirigeant de ce mission qui était par ailleurs mon maître prit la parole en affirmant de pas pouvoir donner l'ordre de la mission. Je ne pensais honnêtement pas que celui puisse créer un incident diplomatique, il pouvait y avoir quelques retombées mais rien de méchant. De plus j'avais souvenir d'une relation cordiale avec Konoha. Mon maître avait menti et il ne laissait paraître l'once d'une hésitation, il avait bien parlé et je ne pouvais ajouter quelque chose à cela. Je comprenais aussi dans un sens que nous ne pouvions donner l'ordre de mission même à un allié étant donné que cette mission consistait à connaître chaque recoin de ces terres. Nous pouvions tomber sur des zones sensibles et même collecter des informations sensibles même si ce n'était pas notre objectif. En somme, si notre interlocuteur apprenait la vérité, il pouvait y avoir une tension et nous serions peut-être même forcés à quitter le territoire.

Le rêveur prit congé avant de me faire signe de le suite, ce que je fis immédiatement en reprenant les mots de mon maître.

«  Au revoir Kurokami Yusei, je ne suis pas heureux de faire ta connaissance en vu de ton attitude et donc pas très heureux de t'avoir vu contrairement à mon maître. Cela dit, bonne continuation fils de la feuille.  »

Peut-être que cela était puéril à première vu, je pouvais l'accorder. Même si ce n'était qu'une réaction parmi tant d'autre je n'avais pas apprécié l'attitude de notre interlocuteur. J'avais fait tant d'effort à devenir quelqu'un d'avenant et quand je me confrontais à ce genre de personne, j'avais tout simplement envie de redevenir le Ogami d'avant de mépriser autrui. Cette fois-ci j'avais tenté de faire un peu d'humour voir même de l'ironie dans un certain sens ?

Je ne voyais pas cet homme nous arrêter de force ou nous sommer de quitter le territoire en vu des mots du bras-droit du Kazekage. Il avait dit vouloir quitter le territoire rapidement si nous dérangions, pour ma part je n'avais pas l'impression de déranger ? Est-ce que je me trompais ?

Il semblait que ma réponse avait créé une certaine tension. Non pas qu’ils semblaient inquiets sur les faits de ma demande, mais plutôt sur le ton employé. Je l’accordai que niveau diplomatie, on avait connu mieux, mais bon, la joie de vivre était une chose que j’avais perdue et qui allait sans doute mettre du temps à revenir. Pour le moment, seuls l’ordre et l’objectif de la mission m’importaient. Et ces deux choses étaient claires sur un point : Je l’accordai que niveau diplomatie, on avait connu mieux, mais bon, la joie de vivre était une chose que j’avais perdue et qui allait sans doute mettre du temps à revenir. La réaction fut plus marquée par le Genin que j’avais, à tort sans doute, ignoré.

J’eus enfin ma réponse de la part de Kibo, l’homme que je considérais comme le vrai « problème ». Il expliqua ainsi que le duo du sable n’était en réalité que de passage au pays de l’herbe. En effet, sachant que nous deux villages étaient désormais alliés, cela aurait facilité la chose de passer par ce pays plutôt qu’on autre. Son argument tenait en effet la route. Il été plus simple de passer par Ame que par Tori ou Kawa. Sur ce point, je ne pouvais que lui concéder raison. Et puis… Kibo m’avait sauvé la vie face à Panse, je ne pouvais pas le considérer comme un ennemi éternellement.

Je concédai donc à les laisser partir. D’un simple hochement de la tête, je saluai Kibo et son co-équipier. Hélas, ce dernier semblait avoir effectivement mal pris mon attitude envers lui, ce que je ne pouvais en vouloir. Je me contentai donc de rester silencieux, par rapport à ses remarques, pour le laisser rejoindre l’homme aux cheveux d’ivoire. Cependant, au moment où ils se trouvèrent dans mon dos, j’eus une sensation d’oublier quelque chose…Et c’est alors que je compris qu’ils cachaient quelque chose. Si vraiment ils ne faisaient que traverser le pays… Pourquoi avaient-ils grimpé au sommet de la cheminée de l’usine ? Ils n’avaient aucun intérêt à faire ça, même pour observer une carte. Non, il a fallu qu’ils grimpent spécifiquement à cet endroit. Comprenant que quelque chose m’avait été caché, je fis une interruption pour les empêcher de partir, sans pour autant qu’ils comprennent mes déductions.

« - Attendez. Je me retournai alors pour leur faire face, le visage toujours neutre. Je tiens à m’excuser de mon attitude précédente, fis-je, accompagné d’un geste de pardon du corps. Ce n’est pas que vous n’êtes pas la bienvenue, c’est juste que nous ne voulons pas voir la population locale se faire décimer à nouveau, et donc, devenons plus prudent. »

Avant de continuer, je fis le signe du Kagebushin pour invoquer un clone de moi-même, consistant. Une fois apparu, je repris mes propos.

« - Je ne peux hélas vous accompagner, mais mon clone va vous guider pour prendre le chemin le plus court vers votre destination. Il m’informera quand vous en aurez fini. Et inutile de refuser, j’insiste, fis-je sur un ton plus détendu et calme. »

En réalité, mes vraies intentions étaient beaucoup plus sérieuses. Je ne voulais pas remettre en doute les mots de Kibo, mais un truc clochait tout de même dans son histoire. Une fois à la frontière, mon clone devrait continuer de les filer en feintant être parti. Dans le « meilleur » des cas, je n’aurais fait que perdre mon temps et mon chakra, s’ils disaient vrai. Dans l’autre, mon clone disparaîtrait et m’informerait pour me permettre de sonner l’alarme et prévenir les autres en mission. Mon clone s’avança alors vers eux pour se mettre à leur niveau, et pris la parole.

« - Je suis prêt, quand vous voulez. »
« Qu’est-ce que vous cachez donc… ? »

Je m'étais laissé emporté, ce n'était pas digne d'un Toshiro ni même d'un Shinobi. Nous avions une mission à mener, nous devions la mener à bien. Mes pensées s'étaient que très légèrement brouillées, cela n'allait plus se reproduire. Le jeune Konohajin nous demanda d'attendre avant de se tourner pour nous faire face. Avait-il vu à travers le jeu de mon maître le rêveur? J'eus réponse assez rapidement à vrai dire. Il s'excusa tout d'abord de son comportement, digne de sa part; En réponse j'abaissai légèrement le haut de mon corps en fermant les yeux quelques secondes. Je faisais de même tout simplement par respect et en vu de l'amitié que notre village porte au sien. Ce n'était que courtoisie et respect au final, des valeurs inculquées aux plus jeunes. J'appréciais donc cette attention même si je ne voyais aucune expression sur son visage, c'était d'un ton neutre qu'il s'excusait. Ce n'était pas moi qui pouvais critiquer cette attitude, non-..

Âme avait dû être agité selon les dires de notre interlocuteur, la patrie de la feuille ne souhaitait pas voir un village sous leur protection se faire décimer à nouveau. Je m'essayais alors à comprendre la méfiance de Yusei même s'il n'avait pas à l'être avec nous. Kibo et moi-même nous trouvions être des enfants du désert et depuis quelques temps déjà nos relations étaient cordiales avec ceux de la feuille, elles semblaient être actualisées mais nous n'avions aucun problème avec eux.

Nous étions ici pour accomplir une mission assez simple d'apparence seulement il fallait être discret. Je ne fus pas inquiété lorsqu'il invoqua un clone disant ne pas pouvoir nous accompagner. D'une bonté inouïe il nous exprimait son souhait de nous faire raccompagner par son invocation. La gentillesse de cet homme était bienvenue sauf que ce n'était pas vraiment en adéquation avec nos objectifs. De plus il insistait, je commençai à avoir quelques doutes. Il avait donc sûrement perçu le manque d'information de mon maître, nous n'avions pas à faire face à un attardé de Shinobi. C'était bon comme mauvais signe pour nous. Le combattant du pays de la feuille s'exclamait être prêt. Mon regard n'avait pas changé tout autant que mon expression, je n'avais fait que suivre les mouvements de Yusei pour en tirer quelques conclusions.

Il était évident que je devais trouver une parade pour accomplir notre mission, j'étais honnête, je savais l'être tout autant que menteur. En vu de mon affectation et de mes souhaits, je me devais de mentir de temps en temps et ce n'était qu'une occasion de plus de le faire. Il fallait seulement bien l'exécuter. Quelques idées me vinrent et j'arrivais à les lier sans problème, une qualité de menteur appréciable dans certains moments. Je levai la main droite en regardant Yusei brièvement avant de déposer mon regard sur mon maître.

« Maître, je pense qu'il est utile de partager l'ordre de mission avec ce membre de Konoha. Sinon nous risquons de ne pas pouvoir la mener à terme. »

Je ne mentais pas, ce n'était que l'introduction d'un mensonge. Je plantai mes yeux dans ceux de notre interlocuteur, l'air sérieux. Je ne devais laisser transparaître aucune émotion, pas l’ombre d’une. L’hésitation n’était donc pas la bienvenue, je devais trouver une réponse à toutes ses possibles interrogations et à nos agissements.

« Nous sommes en effet en mission et à la recherche d’une personne. Cette personne est sûrement passée par ici d’où notre présence. Il est vrai que même si cela n’était pas obligatoire Konoha aurait été averti, seulement ce n’est pas le cas pour certaines raisons. Suna au vu des récents événements comme l’assassinat de notre bien-aimée Kazekage et l’attaque de Kyoshi Rei veut prouver au monde que nous pouvons régler des problèmes mineurs tout seul. Dans cette optique, nous recherchons une personne ayant désertée son poste. »

Pour l’instant, il n’y avait aucune faille dans mon histoire, du moins je l’espérais. Une autorisation aurait pu être demandé en toute logique, seulement notre nation disposait aussi d’une fierté et régler ses problèmes seuls pouvaient être plausible. De plus en pleine traque nous n’étions pas dans l’obligation de demander une autorisation à chacun de nos alliés, cela prendrait beaucoup trop de temps et en situation réelle le déserteur aurait pu nous semer.

« Cette personne n’est pas une menace et ne laisse derrière elle qu’une faible signature chakratique. Le dispositif que vous voyez au-dessus de nous recherche une trace de cette signature. En examinant correctement les environs, nous allons pouvoir connaître la position ou même la direction empruntée par ce déserteur. Je m’excuse pour mon attitude, cette mission n’était pas à proprement dit confidentielle mais une certaine discrétion était demandée. Si cela ne te dérange pas nous souhaiterions rester quelques instants en marchant vers l’Est avant de repartir. Kibo peut se déplacer instantanément à Suna, il va donc pouvoir nous donner les résultats pour ensuite reprendre notre route si besoin. »

Mon mensonge était plutôt bien ficelé et j’en étais fier. Une personne connaissant la relation cordiale entre nos pays prendrait mes paroles au sérieux et n’hésiterait pas à nous aider. Du moins je le supposais, avais-je face à moi une personne dans la capacité de comprendre mes mots ? Je n’en savais rien mais peut-être devais-je rajouter quelques paroles avant de lui laisser l’opportunité de me répondre ?

« Maintenant que tout est dit, nous devons faire vite les secondes s’écoulent-.. Konoha et Suna sont amis, peux-tu nous aider pour quelques heures ? Notre présence de dérangera pas les habitants, nous respectons votre pays tout autant que le nôtre. »

La balle était dans son camp, nous n’avions qu’à attendre sa réponse.

Une chose était sûre et facile à deviner rien qu’en observant leur attitude : ils me cachaient effectivement quelque chose. Il était hors de question pour moi de gober cette histoire à dormir debout. Si je les avais croisés comme ça en plein milieu de la forêt, je les aurais tout simplement laissé passer. Cependant, les circonstances faisaient que leur récit conservait une trace d’incohérence. Il n’y avait aucun moyen qu’ils choisissent de faire un tel détour pour aller directement dans le pays qu’ils voulaient explorer. J’espérais qu’avec la demande que je leur imposai, en quelques sortes, ils ne se décident enfin à me dire de quoi il en retournait.

Contre mes attentes, ce ne fut pas Kibo qui répondit à mon offre, mais le jeune homme qui l’accompagnait qui décidait ainsi de prendre la parole. Il ne m’avait pas directement adressé la parole, et je doutais qu’il le fasse directement de son plein gré étant donné son attitude à mon égard. Ils avaient donc un ordre de mission qu’ils ne voulaient pas réellement révéler ? Voilà une bonne chose de faîte… Ou mauvaise, selon comment on voyait la chose. Il vient alors de parler de l’assassinat de feu la Godaime Kazekage, et de tous les problèmes qui accompagnaient ce moment tragique. Il prétendait ensuite que les informations se devaient de rester confidentielles, car Suna ne voulait pas répandre la rumeur qu’elle fût incapable de régler des problèmes internes.

Sur cette déclaration, je ne pouvais qu’être d’accord avec ces faits. Si Konoha devait se trouver dans une situation similaire, le village refuserait à tout prix de divulguer à quel point il était devenu délicat. Il enchaîna donc en disant que leur fugitif n’était pas une personne potentiellement dangereuse, et donc, qu’ils pouvaient se débrouiller seuls. Le Sunajin enchaîna en expliquant qu’ils utilisaient un appareil, créé par leur clan expert en technologie, qui serait capable de repérer les traces de chakra. Intéressant comme appareil, ça pourrait bien aider Konoha en plus des Yamanakas. Une fois son exposé fait, il me demanda ainsi à partir à son tour.

Voilà que je commençais à réfléchir sur ce discours. Maintenant, j’avais ce qui semblait être la vérité derrière la mascarade qu’ils avaient essayé de mettre en place. Comme ça, Suna était en pleine traque ? La situation devait être critique s’ils avaient dû envoyer un Shinobi du calibre de Kibo. Après l’épisode de l’île, j’avais fait mes recherches et appris plus sur la réputation de Kibo, mais aucune information sur ses capacités évidemment. Je me souvenais surtout que sans lui, je n’aurais pas eu la possibilité d’avoir une telle discussion. Comme ils disaient, le temps tournait, et il me fallait leur donner une réponse. Mais… Pouvais-je leur faire vraiment confiance ?

« … Je lui en dois une… »

Sur cette dernière pensée, je décidai de lâcher un simple soupire. Je devais sans doute être devenu parano ces derniers temps. Kibo avait beau avoir changé, il n’en restait pas moins un homme à qui je devais la vie. Faisant donc disparaître mon clone, je décidai une nouvelle fois donc de m’adresser à Kibo ET à son coéquipier que j’avais négligé.

« - Très bien. Je vais vous accompagner pour votre mission. Si d’autres Konohajins vous croisaient seuls, vous répéteriez le même scénario qu’avec moi. Je vous fais confiance pour la sécurité des habitants. »

Une fois la parole donnée, je passais devant eux afin de leur servir de guide pour la direction qu’ils avaient choisi de prendre : l’Est. Cependant, avant de partir, je voulais leur dire deux trois dernières choses.

« - Vous comprendrez que je serais obligé de faire un rapport sur votre présence ici, sinon, c’est ma tête qui en prendra un coup. Aussi, j’aimerais observer au moins une fois votre appareil fonctionner, pour m’assurer qu’il ne s’agisse de rien d’autre. »

Je leur faisais confiance cette fois-ci. Cependant, mes rapports se devaient être précis sur chaque détail, et donc, me demandait de voir tout de mes propres yeux. Une fois leur confirmation faite, nous serions prêts à partir.

J’avais élaboré ce mensonge bien que très rapidement, pour être honnête je ne pensais pas que cela soit une grave erreur ; De plus le mensonge n’allait rien coûter aux Konohajins tout comme à notre amitié. Une simple mission confidentielle, mon interlocuteur n’avait pas à en savoir plus. Dans cette optique j’étais presque dans l’obligation de lui mentir même si finalement ce n’était pas très « propre ». Dans tous les cas, je crus percevoir à l’expression de Yusei qu’il avait entendu mes mots. Soudainement, son double disparût en laissant derrière lui une petite fumée. Avais-je été convaincant ? à la vue de son action, je pensais que oui.

L’enfant de la feuille s’adressa à nous, il ne voyait aucune objection à mon discours et allait même nous accompagner. Pour un temps du moins à en croire ses mots, si nous avions la malchance de croiser ses confrères nous devions réitérer le mensonge encore et encore. La sécurité des habitants n’était quant à elle pas compromise et nous pourrions même y veiller en cas d’incident. Nous n’étions peut-être pas dans notre juridiction mais l’aide d’une nation alliée ne serait sûrement pas refusée. Finalement le Konohajin prit les deux dans la bonne direction tandis que la machine s’activait depuis le début de notre conversation.

Le dispositif continuait encore et encore à faire son travail, il n’avait pas attendu les mots de Kurokami Yusei pour faire pourquoi il avait été créé. Notre interlocuteur nous annonça devoir faire tout de même un rapport sur la situation sous peine d’avoir des problèmes. Je comprenais tout à fait et ça me faisait penser que je devais moi aussi notifier dans mon rapport le mensonge pour ne causer aucune discorde. De plus, notre « hôte » souhaitait observer l’appareil fonctionner. Je ne voyais encore aucun problème, je n’avais aucune idée de la conception de cet objet mais peut-être avait-il des connaissances Saibogu ou même en technologie ?

J’abaissai légèrement le haut de mon corps une nouvelle fois pour exprimer mon respect, intérieurement j’étais content qu’il se comporte de cette manière.

« Merci Yusei, au nom de la relation entretenue par nos pays je te remercie. Pour l’appareil, je suppose qu’il analyse les moindres recoins afin de trouver une trace résiduelle. Après-.. Je ne peux pas plus t’aider, les Saibogu ont confectionné l’objet alors je te laisse imaginer. »

Sur ce, je redressai mon corps avant de faire un sourire à cette nouvelle connaissance. Mon regard était moins froid tout autant que mon attitude, l’incident au début de notre conversation n’était plus d’actualité et n’avait plus lieu d’être. La route allait être longue et nous marchions alors quelques heures en direction de l’Est. L’appareil volant était quant à lui bien plus actif que nous, il scrutait les environs. On pouvait le voir se mouvoir de droite à gauche, des fois s’abaisser avant de remonter aussitôt. Les obstacles étaient évités grâce à cette technologie, même pour un habitué je m’avouais impressionné de voir un tel travail.

De temps en temps nous avions croisé des habitants et même des Konohajins, dans ce cas Yusei s’en occupait et donnait à ses confrères des explications. Ceux-ci le croyaient évidemment et nous n’avions essuyé aucun problème. Le maître semblait surveiller correctement notre objet pour ne pas perdre sa trace, de temps en temps nous changions de chemin pour finalement revenir sur nos pas. La nuit tomba et nous nous étions arrêtés à une auberge pour passer la nuit. Mon maître avait gentiment payé la note pour trois chambres, ce n’était pas la première fois, je devrais peut-être à mon tour régler la note un de ces jours ?

La nuit passa et le lendemain nous fîmes le reste du trajet vers l’Est pour finalement nous retrouver aux frontières de Kawa no Kuni. Nous allions quitter le territoire et donc cela signait aussi la séparation de notre groupe.

« Je te remercie pour ton aide et ta compagnie nous n’avons plus rien à faire ici et après les résultats nous allons devoir scruter Kawa no Kuni je pense. Bonne continuation. »

Dis-je seulement avant de pénétrer aux côtés de Kibo dans le territoire de Kawa no Kuni. L’engin fonctionnait toujours mais avait réussi sa mission d’après moi. Il était temps pour nous de rejoindre notre nation après avoir passé quelques heures en ce pays. Le voyage de retour ne fut pas très difficile, nous avions assez de provisions pour tenir et le désert on l’avait arpenté toute notre vie. Ce n’était pas vraiment difficile.

Une fois rentré, je me devais de faire mon rapport. Ce que je fis aussitôt.

Code:

Fin du RP, merci à vous.

Rapport: