Entre sang-mêlés... [Ft La]

J'avais passé ma journée a m'afférer à ma tâche au Kakumeigun. Mon poste d'intendante prenait la majeure partie de mon temps et vu le travail de la journée, je n'avais aucunement envie de trier le moindre papier pour le restant de la journée ! J'étais en chemin pour retrouver le confort du manoir et enfin avoir l'occasion de recentrer mes idées.

Oui ça : c'était ce que je croyais !
Toutefois, en chemin, je croisais une personne rampant presque sur le sol en pleine souffrance et surtout blessée... Je déglutissais face au sang versé et m'approchait de la victime. L'appel du fluide écarlate se montrait de plus en plus insistante ses derniers temps et je dus me faire violence pour garder contenance mais j'y parvenais : je commençais à maîtriser ce genre de situation : inutile d'effrayer la pauvrette.

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je remarquais que la masse informe et maladive n'était autre que La ! Ma soif de sang disparut aussitôt alors que je m'accroupissais pour mieux la voir, inquiète de la constater dans cet état :

« Que t'est-il arrivé La ? Dans quel pétrin tu t'es encore mise ?! »

Ce reproche était parfaitement appropriée quand on savait qu'elle avait déjà été traîné à Ergastule pour des faits peu respectables...Du coup je ne savais pas si je devais me montrer compatissante ou indifférente face à son état qu'elle avait sans doute cherché ! Mais j'avais appris de Kioshi et voir une personne déjà blessée n'était pas une bonne idée pour l'accable d'autant plus : je me contentais donc de rester neutre.

Je posais ma main imprégnée de mon chakra médical sur elle, même si je savais que refermer ses blessures ne serait pas suffisant : elle manquait de sang. Toutefois, je ne pouvais pas lui offrir le mien car j'en avais besoin pour combattre ma maladie de mon fluide sain mais en plus j'allais l'empoisonner plus qu'autre chose en voulant l'aider.

« Je t'ai déjà dit de te tenir tranquille en société il me semble non ?! »

Mon air était sévère. Je ne pouvais pas permettre qu'elle souille une fois de plus le nom des Ketsueki qui avaient tant souffert de leur réputation et auxquelles personne n'attribuait sa confiance. De mon côté, je m'évertuais à redorer le blason du clan et à travers ma place au Kakumeigun, j'y étais en parti parvenue : je ne laisserais pas quiconque gâcher mes efforts et je pensais avoir été plutôt clair sur ce point lors de notre rencontre.

Se noyer.

Dans un océan couleur carmin, dans une marre de sang, dans une mer d'eau rubis. Patauger dans sa propre vase de sang séchant, se mettre sur ses jambes pour hurler au firmament sa haine et sa colère. Trébucher et finalement tomber pour ne pas accepter la servitude, elle n'était pas de cette souche là. Elle tuait pour se battre, elle tuait pour sa survie comme tous. Elle voulait survivre dans ce monde remplit de brutes, dans ce monde ou les puissants avaient autant de sang sur les mains que la Ketsueki dans son corps. Elle maniait le sang mais lequel? Piètre vampire son corps refusait le régime qu'elle s'imposait, comme une anorexique pour finalement le vomir dans la rue suivante. Cela n'était plus, ce n'était plus possible et ses conneries la tuerait si ça continuait au mieux l'enverrait à l'hôpital ce qu'elle refusait catégoriquement.

Les souvenirs la soirée revenant en surface, elle s'était battue, encore. Elle avait cherché sa victime en la traquant des heures durant, encore. Elle avait perdue contre une masse de muscle défendait sa petite amie au prise avec une adolescente, encore. Elle n'avait pas pour autant lâché l'affaire et, et le chûnin qui s'attendait à un stop après une petite correction avait deversé sa colère et son dégout en l'insultant, encore. Une soirée banale, tristement banale et monotone qui conduisait aujourd'hui cette piètre figure à ramper lors de son réveil sur le devant d'une bâtisse imposante. Sa propre soif ne se calmait pas et elle devait boire ou...

Ou finalement tout simplement tomber sur une figure plus imposante que la sienne. La seule qui pour l'instant avait la prestance et une certaine aura rendant mal à l'aise et forçant la gamine à rester à sa place. Mais pas aujourd'hui, elle était déjà humiliée pour en plus laisser l'autre mégère lui faire des remarques et des leçons. Elle tituba, poussant le bras pourtant rarement altruiste, de son ainée. Se mettant sur ses pattes et s'appuyant contre le mur elle prit le ton le plus froid et indifférent qui lui ai été donné. Malheureusement cela sortait plus comme une plainte et de nouveau un caprice de petite fille qu'on grondait à cause d'une bêtise qu'une véritable réprimande mais ça l'adolescente l'ignorait.

-T'es pas ma mère. Je pensais aussi avoir été clair à ce sujet lors de notre rencontre.

Ce qui se traduisait par: Mais laisse tranquille la veille t'as rien à me dire. Elle sentit des vertiges revenir et se précipita contre la poubelle la plus proche qu'elle trouva. Vidant le contenu maigre de sa gorge et laissant une odeur de sang à l’appartenance douteuse titillée les narines de Yami. Putain, maugréa-t-elle d'abord un réveil difficile et maintenant voilà madame 40 piges mentalement qui me tombe dessus. Manque plus que les deux autres crétins borgne et au sabre et la journée sera parfaite. Roulant des yeux elle revint à hauteur de Yami dans une position aussi droite que lui donnait son manque de nourriture quotidien.

-Et je t'ai déjà dit que personne pouvait m'imposer des règles non? De quoi tu te plains tu as tout pour toi? Alors fout moi la paix et laisse moi gérer mon temps comme je le veux.

Ce qui sonnait comme: Ouais ouais parle toujours t'la chouchoute du clan alors laisse la rebelle en herbe que je suis trainer tard le soir avec les grandes filles d'à côté. Une cigarette maigre compensation mais coupe faim comme elle en avait découvert les effets dès la première bouffée. Son sang subissait le tabagisme mais vu comment elle se foutait en l'air depuis son retour entre les vivants elle n'était plus à ça près. Sauf que la clope+ manque de nourriture=pas bien. Le tabac se consuma et tomba des doigts de la balafrée qui visiblement agacée dut se racouder au mur décrépit derrière elle pour ne pas paraitre trop faible. Seigneur tout puissant elle aurait actuellement vendue même l'autre cruche en face d'elle contre du sang frais.

Mais attendez le cannibalisme c'pas interdit si?

Elle refusa catégoriquement ma main, refusant ainsi mon aide, cherchant à se débrouiller seule. Cette attitude d'animal sauvage blessé je la connaissais parfaitement car moi aussi j'avais ma fierté et je savais la déployer en temps voulu : je me ravisais cependant plus facilement auprès des personnes en qui j'avais confiance. Quand était-il d'elle ? Elle semblait bien seule, survenue de nulle part : elle faisait partie de mon clan mais je m'apercevais que je ne savais rien d'elle ou si peu...

Elle se redressa en prenant appui sur le mur, m'avisant d'un œil mauvais comme une gamine en me faisant une nouvelle fois la réflexion comme quoi je n'étais pas sa mère : bien heureusement. Toutefois, je commençais à perdre patience et une Yami Ketsueki qui perd patience ce n'était jamais bon signe.

« Dans ce cas...»

Là dessus, je tournais les talons, exaspérée par son comportement puéril. Si elle n'acceptait même pas le soutien d'une « soeur » de sang elle ne l'accepterait de personne d'autre.
Je prenais le chemin du manoir, faisant quelques pas avant de m'arrêter nette, entendant les vomissements de la Ketsueki – ce qui en soit n'était rien d'alarmant – couplé à une effluve de fluide écarlate – ce qui était plus préoccupant -. Je me retournais vers elle, m'avançant avant de lui demander, neutre :

« ça t'arrive souvent ? Tu n'arrives pas a garder le sang des autres dans ton organisme ? »

Voilà qui s'avérait fort problématique pour une Ketsueki...
La s'approchait de moi, tentant de se tenir le plus droite possible mais son état de vulnérabilité était clairement visible. Ses paroles acerbes résonnaient en moi, me faisant éclater de rage même si, d'extérieur, je ne laissais rien paraître si ce n'était mes yeux qui flamboyaient d'animosité.

« Je ne t'imposes pas de règles : il s'agit de savoir vivre voilà tout. Quant au reste... J'ai tout pour moi ? Ben voyons ! J'ai grandi en orphelinat, j'ai cette foutue maladie de sang depuis ma naissance qui m'affaiblit et qui m'a fait subir bon nombre de transfusion ou alors je dois me reposer sur les autres pour survivre et en prime, j'héberge les souvenirs de ma défunte « mère » qui s'est servi de moi après m'avoir sortie de l'orphelinat pour devenir son réceptacle alors qu'elle allait mourir suite à ses trahison à Suna, le tout via un lien de sang m'octroyant de son chakra et sa mémoire dont la présence tente de reprendre le contrôle de mon corps à chaque instant ! Oui vraiment quelle chance ! Je ne vois pas du tout en quoi ma vie est un enfer ! »

Je serrais les poings ainsi que la mâchoire tout en dévoilant mes canines effilées. Oui c'était l'histoire de ma vie dites dans les grandes lignes : l'ensemble était bien plus sombre. Je la voyais m'observer avec un intérêt certain et je comprenais parfaitement ce regard là :

« Je ne te conseilles pas d'essayer... En plus mon sang est empoisonné alors tu aurais l'air maline. »

Il n'y avait pas pire déshonneur pour un Ketsueki que de ce faire mordre par l'un des siens : un signe de soumission à son apogée...
Une idée me traversa soudainement l'esprit.

« Allez viens au manoir j'ai peut-être quelque chose qui pourra t'aider »

Et ça nous permettra de discuter de ton « soucis » pour tenter d'y remédier. Je ne disposais pas de suffisamment d'éléments pour lui venir en aide d'une quelconque manière.

Comment était-ce possible.

Quel était cette sensation étrange, envoutante et dérangeante en son sein? Pourquoi donc son rythme cardiaque augmentait-il? Pourquoi tremblait-elle tandis que l'échos des paroles de Yami résonnait dans son esprit. Comment osait-elle, comment croyait-elle que sa misérable vie avait été pire que la sienne? L'adolescente vomit de nouveau mais cette fois elle se forçait à essayer de faire sortir cet étrange mouvement en elle. Elle fit face aussi dignement que possible et cette fois les veines de sa colère apparurent sur son visage aussi blanc que celui d'un cadavre. Ses poings se fermèrent et elle tapa contre le mur, le sang et des craquements provenant de ses articulations hurlant leurs douleurs mais ceci n'était rien. Ce corps aussi frêle soit il était désormais aux ordres de La. Cette dernière en avait marre des gémissements enfantins qu'elle expulsait mais que faire de plus? Ne rien dire et écouter l'autre raconter sa vie et lui dire que oui en effet sa vie était pire. Non, la créature crainte qu'elle était n'aurait rien dit, l'enfant qu'elle était aujourd'hui ne pouvait pas laisser quelqu'un d'autre avoir le dernier mot.

-Idiote.

L'insulte n'était que le début du grondement qui voulait sortir de la gorge de la jeune Ketsueki, ses yeux furent bientôt floues, pleurait-elle? Comment était ce possible? Quel maléfice occasionnait ce mal? La présence de son ainée physiquement était l'élément déclencheur? Des questions sans réponses si ce n'est un long reniflement de l'enfant tandis que les larmes coulaient le long de ses joues, sa blessure vilaine prenait des couleurs, le sang montait dans son visage mais c'était rien en comparaison de ce qui attendait Yami, pensait-elle avoir vaincue l'adversaire pitoyable qu'elle avait en face d'elle? Mais au fond qu'était en ce moment si ce n'était une jeune fille semblant avoir fuguée sans l'autorisation de son responsable légale et s'y confrontant avec une gueule de bois. Son chakra se concentra, du moins le peu de puissance qu'elle avait. Soudain ce fut le torrent tandis qu'en médiocre miroir l'adolescente détournait son visage de celui de l'autre.

-Dégage! Dégage avant que je ne regrette mon geste. Dégage et vient plus jamais me voir!

Et elle hurla, et elle se déchaina, son sang sortant partout, elle frappa dans les poubelles avant de s'engouffrer dans la ruelle sombre projetant sur les murs des éclaboussures, ses larmes mouillant son visage repoussant. Une monstre ne pouvant exprimer sa force, pourquoi? Pourquoi était-elle revenue à la vie? Sa punition n'avait pas été suffisante avec la perte de son ancien grade et force. Elle ne pensait plus, elle se laissait submerger par les souvenirs, oui désormais elle se souvenait de tout. Tout était là, depuis son ascension, son règne de folie et de mort, la nuit éternelle. Des années délirantes mais terriblement enivrantes et puis cette journée fatidique. Des intrus sur son territoire, un combat s'engageant, des techniques qu'elle ne connaissait pas, des shinobis voilà ce qu'ils étaient. Et elle, la dominante se retrouvant esseulée dans une impasse qu'elle n'avait pas prévue. Et dans ce décors piteux, dans ces immondices elle poussa les détritus avant de tirer des décombres la carcasse de bois de sa tombe. Elle passa sa main dessus, caressant le bois semblant immuable au temps et ouvrit le cercueil dans la pénombre. Elle fut repoussé par son instinct, mais le surmonta et s'y placa son corps en mal et sa tignasse de jais. Elle fut prise de pulsions oubliées lorsqu'elle ferma les yeux et laissa le vide faire le reste. Elle referma la porte de sa main libre, son sang formant un masque sur son visage. Oui elle allait s'endormir et se réveiller avant, dans ce passé si important. Elle serait suzeraine de nouveau et tout ce paysage disparaitrait, ce village, ses habitants et le mal être dont elle souffrait. La mort l'attendait et l'adolescente laissa la faucheuse la prendre à bras ouverts.

A moins que quelqu'un ne tienne à elle?

La Ketsueki vomissait une nouvelle gerbe de sang. J'ignorais à quoi était dû se trouble.. souffrait-elle d'une maladie quelconque ? Avait-elle été empoisonnée ? Son organisme rejetait-il celui d'autrui ? Toujours était-il que l'agacement était visible sur son visage et ses poings fermés. En avait-elle après moi ou sa faiblesse ? Sûrement un peu des deux... son poing se fracassa contre un mur, ouvrant ses jointures en laissant s'écouler l'élixir écarlate qui nous était si familier.

La se mit à me traiter d'idiote alors que je lui avais exposé mon histoire et proposée de venir au manoir... qu'à cela ne tienne elle avait vraiment un comportement de gamine effarouchée ! Je levais les yeux au ciel et soupirais devant son immaturité, j'étais même parvenue à la faire pleurer... Quel spectacle pathétique...
Elle semblait pourtant se refermer sur elle même après avoir tenté je ne sais quoi et me demander de "dégager" et de ne plus jamais lui adresser la parole. Si tu savais comme j'en avais envie... toutefois, son comportement hystérique me faisait hausser les sourcils d'incompréhension. elle piquait littéralement sa crise et hurlait de tout son saoul en laissant son sang s'échapper librement sur les murs, frappant ce qui se trouvait à sa portée en s'enfuyant dans ce vacarme assourdissant.

Je restais interdite quelques secondes avant de me redresser et de me lancer à sa poursuite : de quoi était-elle capable dans cet état ? Je ne pouvais pas simplement la laisser s'enfuir de la sorte ! Il n'était pas bien difficile de suivre sa traces, ses vociférations ainsi que le sang qu'elle avait semé m'aidait à remonter sa piste jusqu'à tomber sur un tas d'ordures aux effluves horrifiantes. Parmi ces déchets, se trouvait un coffrage en bois du quel je voyais sa main dépasser pour en refermer le couvercle. Je me saisissais de celle-ci , l'extirpant sans ménagement de son pseudo repos éternel. Son visage était maculé de sang et je ne parvenais définitivement pas à comprendre la demoiselle. Pour autant, je ne pouvais pas la laisser ainsi... Elle était dangereuse ainsi pour les autres comme pour elle même. Que je le veuille ou non, je demeurais sa seule famille et en tant que telle je me devais d'engager ma responsabilité envers elle. Je ne pouvais pas la laisser ainsi.

Ma main entravait son poignet et sans vraiment comprendre moi même mon geste, agissant par instinct, je l'attirais a moi, la serrant fermement dans mes bras.

« Tu n'es pas seule. Arrête de porter ton fardeau seule. Ouvre toi à moi et je te rendrais plus forte. »

C'était ce qu'elle voulait : acquérir de la puissance. Je l'avais vu dans son regard, cette flamboyance caractéristique de nos yeux rubis que nous partagions. Je maintenais toujours fermement ma prise sur son poignet, lui prouvant qu'elle ne pourrait pas s'enfuir, pas cette fois : il était temps que toute sa souffrance cesse.

Non.

Non ce n'était pas possible, elle ne pouvait pas accepter ça. Elle entendit les bruits de pas de l'adulte mais se concentra pour partir, le masque de sang se referma et l'inconscience ouvrait les bras à l'enfant. Elle sentait déjà la vigueur d'antan revenir dans ses veines, elle se voyait déjà sur son trône de cranes, des rivières de sang et des esclaves à l'horizon portant la suzeraine qu'elle était. Et elle était bien, un sourire pour la première fois sur ce corps derrière le sang qui l'asphyxiait, une forme de suicide maquillé derrière une protection de bois. Au moins servirait-il pour de bon, ses membres devenaient lourd, un mal pour un bien et cette option restait la plus viable. Celle qui était préférable à l'autre, affronter la réalité pour redevenir forte. Tout recommencer depuis le début, inconcevable pour celle qui avait été autrefois une des reines et une adversaire de toute forme de vie. Et qui aujourd'hui en était réduite à fuir une manieuse de sang donneuse de leçons.

Et collante de surcroit, le regard de l'adolescente s'ouvrit tandis qu'elle sentait la mort lui échappée, elle n'eut pas même le temps de souffler que Yami l'attrapait. Un comportement quasiment maternelle, et pour une fois La ne cria pas. Pas plus qu'elle ne chercha à se débattre, elle serra la tunique de l'adulte et laissa ses larmes couler sur les vêtements de la plus grande du duo. Elle plongea son visage à la triste balafre contre le corps de celle qui venait de la sauver de sa propre fin. Pourquoi, pourquoi cette fille était-elle aussi insistante que ça? Pourquoi voulait-elle absolument sauver la peste qu'elle était? La demande de sa paire provoqua un nouveau torrent et déluge de larmes chaudes, ses crocs se rétractèrent tandis que le tempérament arrogant laissa la place à la petite fille qu'était physiquement la Ketsueki aujourd'hui.

-Je.....Merci.

Entre deux sanglots elle formula cette formule de politesse, les mauvais souvenirs allaient donc la quitter aujourd'hui? Enfin dans ce maudit village, dans cette époque sombre quelqu'un lui tendait la main pour sortir de l'obscurité? C'était surréaliste mais elle n'allait plus cracher dessus. La présence rassurante et pourtant juste avant inquiétante de Yami faisait donc du bien à la jeune sotte qu'était la rebelle. Elle ne voulait plus bouger, elle souhaitait que le temps s'arrête maintenant et à jamais avec comme unique souvenir de la Ketsueki qui veillait sur elle cette situation. Elle commençait doucement à faire confiance à cette femme et même si ce court instant de bonheur brut n'allait pas durer et que les punitions et sanctions tomberaient derrière cela n'importait plus. De toute manière l'autre adulte attendait des réponses et la fuite n'était plus possible, de toute manière l'ancienne reine était lasse de courir, fatiguée de devoir affronter chaque personne qu'elle rencontrait.

Alors cette partie cachée de la personnalité étrange de la jeune fille se mit en place. Son visage devint subitement écarlate de honte tandis que sa main tremblante passait derrière le tour de taille de Yami pour encore plus se coller à elle. Elle pointa sa mine désormais honteuse et plus tout à fait hideuse en direction du regard inquisiteur de l'autre. Elle bredouilla quelques phrases, avant de se reprendre et d'affronter ses démons. Elle raconta tout à son ainée actuelle, en oubliant bien sur de dire la vérité sur le pourquoi de la venue des intrus. En fait elle se contenta de décrire la partie ou les méchants et vilains ninjas étaient venus pour l'emprisonner dans ce cercueil. Et tout de suite après sa mine d'enfant menteuse se cacha dans les vêtements de Yami. Elle n'allait pas non plus se décrédibiliser jusqu'au bout, si elle disait la vérité Yami la traiterait encore plus de faible et qui sait ce qu'elle lui ferait subir, c'était déjà bien de ne pas encore eut le droit à une fessée devant tout le monde compte tenu de sa crise et de ses caprices. Et dire qu'elle voulait rétorquer qu'elle était une adulte.

Pourquoi tout ne se passait jamais comme elle voulait.

La se laissait aller dans mes bras, versant des larmes infinies pour lesquelles je ne connaissais pas la raison mais je n'en avais pas besoin pour lui venir en aide et lui apporter mon soutien : comme Kioshi l'avait fait avant pour moi. Je la prenais contre moi simplement sans attendre d'explication, jugeant qu'elle s'ouvrirait à moi d'elle même et quand elle s'en sentirait capable.

Elle s'agrippait à moi comme si j'étais sa dernière roue de secours, je l'avais vu dans son regard noir avant de l'attirer à moi : elle espérait en finir. Pourquoi une mesure si drastique ? J'avais déjà conduit Oniri aux portes de la porte et l'y avait sauvé in extremis, je ne tenais pas à porter le fardeau de celle d'une sœur de sang.

Dans un sanglot, elle me remercia : cela me suffisait pour comprendre que mon acte instinctif avait été le bienvenu. Je n'étais plus celle que j'étais autrefois et même si je pouvais me montrer impitoyable, en revanche, je devenais sans limite pour venir en aide à ceux que j'aimais ou appréciais : La en faisait partie. Son caractère détestable n'était que le reflet des épreuves qu'elle avait traversée : je le savais car j'étais moi même ainsi autrefois. Le caractère se forge en fonction des aléas de la vie : que devenons nous alors si elle s'était montré impitoyable ?

Ses gestes étaient tremblotants tandis qu'elle resserrait son étreinte contre moi alors que je la laissais faire. Si cela pouvait lui permettre d'aller mieux j'étais prête à devenir l'exutoire de sa peine et agir comme une éponge en m'imprégnant de sa tristesse pour qu'elle puisse s'en débarrasser. Et c'est ce qu'elle fit. Elle se confia à moi, m'exposant les faits de sa vie et de sa traque par des shinobis peu scrupuleux qui l'avait traqué et enfermée dans un cercueil durant un long moment. Elle omettait de me dire la raison de leur acte mais cela se trahissait presque dans son regard : je n'en étais pas certaine mais il me semblait pouvoir remarquer à travers sa honte qu'elle n'avait pas forcément bien agit par le passé. Je ne lui en tenais pas rigueur malgré cela... Le passé était passé et sa gêne en cet instant prouvait son repenti : c'était en soit le plus important désormais. J'avais moi même commises des choses affreuses sous la pulsion sanguinaire et, si aujourd'hui je les regrettais parfois, je ne pouvais plus agir dessus et il fallait donc avancer en se faisant à l'idée de ne plus commettre ce genre de méfaits pour ne pas avoir à le regretter ensuite. C'était d'ailleurs ce que je tentais de lui expliquer alors qu'elle se cachait contre moi, je voulais lui montrer que j'avais deviné mais que pour autant je ne lui en tenais pas rigueur.

« Nous avons tous commis des fautes par le passé et nous en ferons sûrement d'autre au cours de notre existence mais ce qui est fait est fait : inutile de revenir dessus. Mis à part nous culpabiliser cela n'entraînera rien de bon. La culpabilité est un sentiment que nous autre Ketsueki ne devrions jamais ressentir mais qu'on le veuille ou non nous restons humains et il est normal de ressentir ce semblant de sentiment de temps à autre, il suffit juste de le balayer lorsque l'on s'en rend compte. »

Mes bras, toujours dans son dos, je risquais une main vers ses cheveux de jais, attrapant certaines de ses mèches pour les glisser entre mes doigts jusqu'à leur pointe.

« Et si tu me disais plutôt pourquoi ton corps rejette le sang d'autrui ? En as-tu une idée ? Je connais l'art de l médecine, je pourrais peut-être t'aider à y remédier si tu me parlais de ça... »

Sans éléments, je n'étais pas en mesure de lui apporter de l'aide.
J'observais les planches de bois, comprenant que c'était entre ses planches qu'elle avait tant souffert et qu'elle avait pourtant décider de trouver le repos éternel à l'instant. Ma main sur sa tête la maintenait contre moi alors que son regard semblait rivé sur la même chose que moi. J'effectuais quelques mudras et concentra mon chakra fuuton sur un kunai que je tenais dans mon autre main et j'envoyais plusieurs lames d'air contre les planches de bois pour les découper de toute part et ainsi symboliser la fin de sa solitude, son enfermement et tous les affres auxquelles la vie l'avait confronté.

Elle...Elle balayait tout.

D'un simple mouvement et avec un discours ou la vérité se distinguait l'ainée des deux vampires consolait la cadette. Mieux elle semblait se montrer désormais comme un support et non plus une adversaire, une amie ou même mieux une sœur. Une personne proche et dans son entourage, la première pierre dans la futur maison de ses relations sociales. Alors l'enfant arrête de pleurer et passe ses bras autour du bras droit de Yami. Elle s'accroche de toute ses forces, elle ne veut plus la perdre. Elle vient juste de la découvrir, elle vient juste d'apprendre à vivre de nouveau. Bien sur il reste encore du chemin à parcourir mais désormais elle est confiante, désormais elle sait que quelqu'un peut la soutenir et l'appuyer lorsqu'elle doute. Mais ses doutes déjà se dissipent, ne reste qu'un nuage de bonheur et de bien être. Et c'est mieux, pour tout le monde, pour la jeune adolescente dont la vie se construit désormais autour de l'ainée qui se montre protectrice et dont la main passe dans la chevelure aussi sombre que la nuit de l'ancienne puissante.

-Je...Je ne sais pas si un jour je pourrais éponger cette dette...grande sœur.

Elle se risquait à prononcer ce mot fatale mais bien nécessaire. Après tout comment appeler Yami autrement? Elle était cette personne, cette unique famille qui donnait à l'adolescente une raison de vaincre ses démons, une raison de s'adapter à Suna et d'y vivre convenablement. Néanmoins lorsque le sujet du sang fut abordé ce fut encore la honte qui se pointa sur le visage carmin de la jeune fille, une Ketsueki incapable d'absorber du sang. Pitoyable et ridicule symbole de sa déchéance, mais l'explication était simple et logique. Son corps refusait des doses aussi fortes et brutes qu'inspirait La auparavant. Elle buvait comme on dit à n'importe quel table, sans se soucier du contenue même du liquide écarlate. A force les mélanges donnèrent donc un dérèglement total de son corps. Elle allait devoir également réapprendre à boire, convenablement, boire sans excès et surtout ne pas boire n'importe quoi.

-Je bois tout ce que je trouve, je bois autant qu'avant. Hors...il semblerait que ma faiblesse empêche autant d'afflux, à force de rejeter le sang je ne bois au final rien.

C'était vrai, en témoignait d'ailleurs son apparence chétive et frêle et son teint excessivement blafard, ses iris n'avaient plus la même lueur qu'à son réveil. Non désormais ce qui la maintenant débout n'était guère que sa volonté qui s'effritait à chaque minute qui passait. Elle se projeta contre Yami non cette fois comme une attaque mais comme un geste affectif et social que les mortels appelaient calin. Ici ce n'était guère qu'une pulsion et un caprice d'enfant venant visiblement d'éviter une sanction mais si cela pouvait montrer à la grande que La était enclin au changement alors c'était parfait. Finalement en parlant de tout ce sang qui lui manquait elle finit par s'écrouler timidement et faiblement contre son ainée, sa vue se troublant. Guère ici de tentative de suicide ou de rejoindre la mort simplement un manque de nourriture conduisant à un petit malaise. Rien de dramatique mais après toutes les péripéties la réaction de Yami pourrait être autre que la simple exaspération en voyant ici cet ultime geste signant la rentrée dans la vie de Yami de sa jeune comparse et désormais sœur.

**Contenu sponsorisé** Informations

» Entre Maîtresses de Sang [Pv Ketsueki Nami]
» Sang Furyou section 2 : absorption dans le sang d'autrui
» Du sang pour du sang ! La vérité sur Ketsueki Yami [PV]
» Le sang dans le sang. [Pv Kawaguchi Kaigõn]
» Discussion entre quatre zieux! C'est entre vous et moi! [Sensei]

Entre sang-mêlés... [Ft La]

Entre sang-mêlés... [Ft La]

Sujets similaires

Sujets similaires