Le sang dans le sang. [Pv Kawaguchi Kaigõn]

(#) Sujet: Le sang dans le sang. [Pv Kawaguchi Kaigõn] Mar 26 Mar 2013 - 10:27

Je me retrouvais une fois de plus sur la route, me dirigeant vers l'un des villages de Kusa no Kuni. J'étais en quête de missions que je pourrais effectuer pour renflouer mes comptes afin de pouvoir continuer mes petites escapades avec Kaoru au casino. C'était devenu l'un de nos passe-temps préférés, puis, d'une certaine façon, c'était un moyen de célébrer notre rencontre. Je me souviens encore de ce jour où, sans savoir pourquoi, j'avais suivi un inconnu, prête à tout abandonner pour essayer de croire en quelque chose qui me semblait si improbable. Dès ce moment-là, nous ne nous quittions plus, ou très rarement. Nous combattions ensemble, de manière fusionnelle, puisque nous étions prédestinés à être une équipe. Bientôt nous améliorerons notre technique de combat, nous ferons en sorte d'être invincible pour mener à bien notre quête principale.

J'aimais visiter différents pays pour élargir mon horizon culturel. Ce n'était pas le premier que je visitais, que j'explorais, mais ce n'était pas non plus le dernier. Je voyageais constamment, quand je n'étais pas avec mon coéquipier. Les paysages étaient fort sympathiques à observer, et l'histoire de chaque pays me fascinait à un point qui me poussait parfois à rester des semaines entières dans l'un d'eux seulement pour parler de son passé. L'histoire était plus forte lorsqu'elle était racontée par des gens qui s'y connaissaient mieux que la plupart des historiens. Je n'avais pas peur de faire un petit peu d'exercice pour en découvrir davantage que je ne le pouvais en restant simplement sur les routes les plus communes.

Un jour, alors que je marchais à travers un village par lequel je passais avant de continuer ma route, je découvris un marché fort sympathique. Je décidais donc d'y faire mes emplettes pour pouvoir tranquillement repartir après. Je passais devant un premier stand qui me permit d'acheter de quoi m'hydrater pendant quelques jours, pareil pour la nourriture. Je trouvais également un stand avec des vêtements plus attrayants, ressemblant fortement au genre d'habits que j'avais l'habitude de porter. En me promenant un peu je réussis même à trouver une agréable couturière qui accepta de recoudre mon chapeau, dont je ne pouvais me séparer, pour peu d'argent.

Je quitta donc ce village le sourire aux lèvres. Je n'avais pas voulu m'attarder à l'intérieur de celui-ci en y passant la nuit, je trouvais ça beaucoup sympathique, de dormir sous les étoiles. L'après-midi touchait pratiquement à sa fin et la lumière commençait à disparaître petit à petit. Je marchais encore pendant un petit moment, puis m'arrêta lorsque je n'arrivais plus à distinguer les éléments du paysage qui se trouvaient devant moi.

Je cherchais du bois dans les environs pour faire un feu et installa un petit sac de couchage à côté duquel je déposa mon sac. Une heure plus tard je me trouvais assise près de cette source de chaleur si agréable quand l'obscurité engloutissait la lumière du soleil. Je m'étais préparée de quoi me nourrir et je mangeais agréablement, sentant la fatigue me gagner petit à petit.

Je terminais mon repas et les minutes défilaient pendant que j'observais le ciel au dessus de moi. Mes yeux se fermèrent lentement, je ne me rendis pas réellement compte à quelle moment, mais mon feu, lui, s'était éteint depuis un bon bout de temps. La nuit passa vite et s'acheva tôt puisque je fus réveillais par quelque chose de plus ou moins inhabituelle pour moi.

"Regarde ces fringues, ça doit valoir une fortune !"

"Prends les tous qu'on se casse en vitesse avant de se faire repérer."

"Parlez moins fort bande d'idiots !"

J'étais éveillée depuis un moment mais je ne voulais pas qu'on me repère. Je ne savais pas qui étaient les personnes qui me volaient alors je me méfiais. Néanmoins, je sentais que je n'avais rien à craindre.

"Regarde moi cette femme, elle est plutôt..."

"Plutôt ?"

J'ouvris les yeux et fit face aux personnes qui tentaient de prendre le peu de biens que j'avais sur moi.

"Alors ma jolie, on accepte la compagnie de trois hommes aussi bien que nous ?"

"Même pas dans tes rêves. Tu ferais mieux de fuir avant que je m'énerve."

"Et tu vas nous faire quoi avec tes petites mains et ton corps si pure et délicat ?"

Je me levais, sans un mot, ne relevant pas cette phrase puérile qui venait de m'être adressée. À priori, les simples bandits ne reconnaissaient apparemment pas les ninjas de haut niveau tel que je l'étais à ce moment. Regardant l'adversaire le plus proche de moi, je préparais une technique qu'il n'oublierait certainement pas de si tôt. En quelques instants, l'homme se mit à crier comme s'il était en train d'agoniser, et tomba au sol, incapable de se relever.

"C'est quoi ce truc ? Tu m'as même pas touché !"

"Chi'ton. Ou la maîtrise du sang. Emmerde moi encore et je te tue sur le champ."

Le pays des herbes folles comme certains aiment à le dépeindre. Un lieu où vous pourriez arriver à vous paumer tant la végétation dense et luxuriante est à la hauteur de son indomptable légende. On dit ici que seuls les guerriers les plus endurcis peuvent traverser cette contrée sans subir la moindre égratignure. A croire que ces espèces végétales seraient dotées de leur propre conscience et choisiraient leurs cibles de manière prémédités. Quoique tout est possible dans ce vaste monde, la probabilité pour que j’y rencontre une déesse avoisine le 0 pointé cependant elle n’est pas nulle pour autant. J’arpentais ces terres ou devrais-je dire cette jungle feuillu depuis maintenant plusieurs heures, je n’avais pas tant à me plaindre du décor pictural et préservé de cette forêt sans mesure, la marche en valait la clairement la chandelle. Il est encore rare en cette époque sombre de dénicher des paysages d’une telle envergure et d’un tel degré d’authenticité. Il m’arrivait fréquemment d’être littéralement bluffé par ce que j’apercevais. Je n’étais pas cependant ici, comme vous pouvez d’ores et déjà vous en doutez, pour papillonner avec les oiseaux et humecter la mousse parfumée qui suintait de ces arbres millénaires. J’avais pris la route de mon désert natal en quête d’extraits de plantes médicinales rares pour concocter quelque potion ou artefact. Seulement, j’aurais du solliciter les services d’un natif pour m’orienter dans ce labyrinthe. Je reconnais là que j’ai sans doute été imprudent de m’engager ici sans escorte mais que vaudraient nos existences si nous ne les mettions jamais en péril. Il va de soi que je suis un opportuniste invétéré pour qui l’existence va de paire avec le danger, je ne conçois pas une vie morne bordé d’habitudes en tout genre. Tandis que je marquais les itinéraires que j’empruntais via le sable que je déversais dans mon sillon, je penchais l’oreille à l’écoute de mère nature dans l’espoir de trouver quelqu’un qui pourrait me sortir de ce bourbier. Si seulement, avais-je ne serait-ce qu’une carte topographique de la zone, je pourrais pour le peu m’en sortir. Les moustiques commençaient eux aussi à joyeusement me taper sur le système, ma peau pâle parsemé de sable n’était pourtant guère délectable. L’avantage d’être sunajin réside dans le fait que l’on a guère à se confronter à ces suceurs de sang, la chaleur suffit à elle seule à les écraser au sol comme je le ferais avec ma semelle si j’en avais la possibilité. L’épaisse gourde de sable que je portais sur mon dos, pesait elle aussi son poids et contribuait à rendre ces instants plus fatigants encore. Il ne manquerait plus qu’une averse pour que mon voyage prenne une tournure encore plus désagréable.

Enfin, au moment où je n’espérais plus rencontrer silhouette humaine, je sentis dans l’atmosphère une odeur de nourriture fumée non loin de ma position. Il doit sans doute s’agir d’un campement ou bien d’une auberge ou les voyageurs pourraient se restaurer durant leur voyage. Requinqué par la perspective de casser la croute et de me reposer quelque peu, je suis mon appendice nasal pendant une bonne dizaine de minutes jusqu’au moment où sans le vouloir, je deviens spectateur d’une petite échauffourée entre ce que je suppose être des shinobis. Je ne distingue que des silhouettes et décide de me rapprocher de la scène en question.

Mon cœur s’arrêta de battre pendant quelques secondes lorsque je l’apercus, Elle, grandiose, splendide, majestueuse, gracieuse, merveilleuse, idyllique, divine, charmante, délicieuse, élégante, je n’avais pas de mot suffisant pour décrire sa beauté. Des proportions miraculeuses, une silhouette de rêve, un galbe parfait, de larges prunelles carmin a la fois tendre et sérieuses, une chevelure inouï, fabuleuse même, j’avais trouvé celle à qui je devrais passer la pantoufle de verre et la bague à doigt. Elle était là à une trentaine de mètres dans un endroit dont je n’aurais cru la croiser. La beauté échangea quelque mots inaudibles avec les gusses qu’il y avait autour d’elle puis s’ensuivit une technique des plus étranges à base de sang projeté. J’étais pour le moins abasourdi par ce dont j’étais témoin. En deux temps, trois mouvements, elle en avait claqué un au sol avec une technique pour le moins le plus étrange. Je n’avais guère eu le temps de voir précisément ce qui s’agissait. Toujours est t’il qu’elle pouvait être potentiellement en danger avec ses énergumènes. Mon sable émergea instinctivement de ma gourde tandis que je me précipitais avec un kunai sur les deux olibrius. J’avais l’effet de surprise pour moi, je leur assénais alors quelques frappes précises.

Je laissais à la veuve noire le soin d’achever ses proies, ne voulant guère perdre une bribe de sa beauté suprême et de sa singulière dextérité. Fera t’elle preuve de magnanimité ou les abattra t’elle froidement ?

Ma technique avait eu l'effet escompté sur l'adversaire. En quelques instants, le brigand qui s'était trouvé le plus proche de moi s'était retrouvée à terre, et semblait terrifié à l'idée de ne pas pouvoir se relever. Il ne devait certainement pas comprendre ce qui lui arrivait, alors je tentais de le lui expliquer pour qu'il ait encore plus peur.

"Cette technique me permet de bloquer l'irrigation de ton sang vers tes muscles. Tu es complètement paralysé. Je pourrais te laisser comme ça un petit moment, et tu serais certainement paralysé pour le reste de ta vie. Je pourrais aussi t'achever pour que tu ne ressentes plus cette douleur et cette frustration que je vois dans tes yeux."

Bien que naturellement bonne et généreuse, j'aimais à m'amuser un peu pour faire peur à ceux qui osaient s'attaquer à moi. Je ne faisais pas de mal, après tout. Mais j'eus à peine fini ma réplique qu'un homme survint et donna plusieurs coups de kunais aux malfrats pour les empêcher de m'approcher. Je n'avais jamais vu son visage, même si j'avais ressenti sa présence depuis un petit bout de temps. Je pensais qu'il était un ennemi, tout comme les personnages qui se trouvaient en face de moi. Apparemment, je m'étais trompée.

Je relâchais ma technique de paralysie pour libérer ma proie et lui fit signe de partir. Il aurait intérêt à se dépêcher s'il ne voulait pas que je change d'avis. À peine fut-il libre de ses mouvements que lui et ses hommes partirent en courant comme s'ils étaient poursuivis par la mort.

Mon allié était plutôt charmant, il fallait le dire, mais j'étais encore trop surprise de son entrée pour dire quoi que ce soit. Je ne faisais que le détailler de la tête aux pieds, cherchant à savoir qui il était. Un nukenin ? Un shinobi faisant parti d'un des villages cachés ? En tout cas une chose était sûre, il était plutôt agile. Mais était-ce pour autant un grand ninja ? Pourquoi se promenait-il ici ? J'allais bientôt avoir quelques réponses. J'essayais de cerner dans ses yeux un indice quant à la raison de sa venue ici. Il semblait mystérieux, assez pour que je n'arrive pas à lire en lui. J'étais plutôt douée à ça en général, mais là, la chose était plutôt difficile.

"On peut dire que c'était digne d'un roman chevaleresque. Je pense que des remerciements s'imposent."

L'air semblait se réchauffer petit à petit, le soleil était en train de se lever. Ses rayons m'atteignaient doucement et la froideur de la nuit mourrait un peu plus chaque seconde. Je commençais à ranger mon campement pour reprendre la route et, sans regarder celui qui m'avait aidé, me présenta afin d'entamer une petite conversation.

"Je m'appelle Kohana. Je suis en voyage à Kusa no Kuni à la recherche de quelque chose d'intéressant à faire. À qui ais-je l'honneur ?"

Cette technique se révélait encore plus astucieuse et insidieuse qu’elle n’en avait l’air. Cette femme était à n’en pas douter, certaine de sa force et aimait à rappeler aux proies à sa merci les effets de pernicieux de son venin. J’aimais cet aplomb, cette assurance qu’elle arborait avec tant de condescendance envers les moucherons qui s’étaient mis en travers de sa route. Ils n’étaient qu’un jeu pour Elle, des jouets désarticulés, des amuse-gueules qui s’étaient frottés à quelque chose qui en apparence ne présumait pas un tel étalage de puissance. Certes, elle faisait beaucoup de zèle mais au vu de ses jutsus étranges, elle pouvait nécessairement se le permettre. J’avais pour le moins assez honte d’avoir lancé, armé d’un seul kunai, cette pittoresque offensive, un gamin de l’académie aurait sans doute agi de la même manière, il fallait bien avouer que mon entrée en matière avait résolument été gâché par ce manque cuisant de puissance. J’espérais vivement qu’elle ne m’en tienne pas rigueur et surtout qu’elle ne m’assimile pas à quelque inconscient ayant voulu faire du zèle. Les trois hommes comprirent aussitôt la leçon de vie donné par la ravissante jeune femme et prirent rapidement leurs jambes à leur cou, éberlué par la maîtrise de la jeune femme. Tout semblait porter à croire qu’elle utilisait l’art du chi’ton, une arcane ancestrale dont on entendait rarement d’échos mais dont les adeptes étaient bien souvent des shinobis accomplis. C’était pour ainsi dire la première fois qu’il m’avait été donné d’apercevoir de tels techniques et je comptais bien, outre la beauté infinie de cette femme, aborder davantage et avec tact ce fait étrange.

"On peut dire que c'était digne d'un roman chevaleresque. Je pense que des remerciements s'imposent"

Un roman chevaleresque… la comparaison était fort accommodante et délectable. Loin d’elle était sans doute l’idée de me présenter tel un preux chevalier sans peurs et sans reproches mais tout du moins, elle saluait le geste et ce bien qu’il ait été, il faut l’avouer, quasi insignifiant. J’en déduisais que cette entrée en scène ne l’avait pas trop échaudé et qu’elle recevait d’un bon accueil, ma participation impromptue. Je plongeais mon regard dans le sien pour y découvrir quelque malice dissimulé, quelque signe qui pourraient me faire penser que j’avais éveillé quelque ressentiment en elle. Seulement, je me perdis bien assez tôt dans le flot ininterrompu de sensualité, inondant ses prunelles et je ne pus être fixé. Elle renchérit bientôt :

"Je m'appelle Kohana. Je suis en voyage à Kusa no Kuni à la recherche de quelque chose d'intéressant à faire. À qui ais-je l'honneur ?"

Elle avait résolument quelque chose de bien plus important que de prendre du bon temps comme elle me l’énoncait. Une femme de sa trempe ne voyage guère dans une jungle pour dénicher quelque loisir. Ca ne me gênait guère qu’elle cache à demi-mot les véritables raisons de pays qui l’avait poussé à arpenter cette contrée sauvage. Tout portait à croire que cette Kohana était une bohème, une nomade qui voyageait encore et encore et qu’il s’agissait là d’un véritable choix de vie. Sa voix suave et posé avait de quoi vous faire tressaillir n’importe quel mâle cependant je tâchais de faire preuve de virilité et répondait avec audace à la déesse.

« Je dois bien avouer que votre ninjutsu m’a quelque peu bluffé. Je n’avais jamais rien vu de tel auparavant… »

Se rendant compte qu’il devait l’incommoder quelque peu. Il reprit :

«Excusez moi, je manque à tous mes devoirs, Kaigõn, Kawaguchi Kaigõn. J’arpente ces terres à la recherche d’herbes médicinales lorsque j’ai aperçu votre démêlée avec ces bandits. J’ai compris bien assez tôt qu’une femme de votre splendeur n’avait pour autant pas besoin de chaperon pour la protéger… il va s’en dire que vous n’avez guère besoin de me remercier. »

Je rougissais quelque peu à la suite de cette phrase et ajouta en camouflant un air intéressé

« Peut-être pourrions nous faire un brin de voyage jusqu’à la prochaine auberge ou tout autre comptoir qui nous permettrait de nous restaurer. »

Penchant la tête vers l’orée de la forêt d’où une aura lumineuse émergeait, j’essayais de faire incliner la ravissante créature en mon sens.

« Avec plaisir. »

J'acceptais l'invitation à voyager ensemble de ce Kaigõn sans véritable raison. Bien sûr, je n'avais pas besoin de compagnon de voyage, je me débrouillais très bien toute seule. Néanmoins un peu de compagnie ne faisait pas de mal. Puis, voyager à deux était toujours plus intéressant que de marcher en solitaire. Nous nous mettions donc en route pour ne pas perdre de temps.

Tout en marchant, je sortis une bouteille d'eau de mon sac. Après tout, je venais de me réveiller lorsque ces bandits s'étaient attaqués à moi. Je n'avais eu le temps de rien faire depuis ce moment. Je bus donc quelques gorgées et passa ma main dans mes cheveux pour les démêler un minimum. Je n'aimais pas avoir une mauvaise apparence, surtout devant une autre personne. Lorsque je fus hydratée, je remis la bouteille à sa place et regarda autour de moi. Il faisait assez bon ce matin, à se demander si cela n'annonçait pas une mauvaise chose. Je me tournais ensuite vers mon nouveau compagnon de voyage pour discuter un petit peu.

« Pour quelles raisons voyagez-vous en ces lieux ? »

Je trouvais que c'était un bon moyen de commencer une conversation, puis cela m'intéressait vraiment. Moi, personnellement, j'étais là pour effectuer quelques missions qui se présenteraient éventuellement à moi. Peut-être était-ce son cas à lui aussi, et nous pourrions même faire un autre bout de chemin ensemble si l'occasion se présentait à nous. Pour l'instant, je n'en savais rien, mais je pouvais peut-être l'aider à ma manière lorsqu'il me dirait ce qui l'amenait ici.

« Est-ce la première fois que vous venez ici ? Je trouve que c'est un très beau pays, bien que différent de tous les autres. »

Je m'arrêtais un instant, me rendant compte que j'avais oublié quelque chose qui ne me revenait à l'esprit qu'à ce moment.

« Mais j'y pense, vous parliez de la technique que j'ai utilisé tout à l'heure ! Il s'agit d'un ninjutsu de Chi'ton, c'est à dire la maîtrise du sang. Cela peut paraître un peu barbare, il faut l'avouer, mais c'est une maîtrise particulière qui est vraiment très utile en combat. Peut-être qu'à l'occasion je pourrais vous en faire quelques démonstrations. »

Même si je ne connaissais pas mon interlocuteur, j'arrivais étrangement à lui faire confiance. Je n'avais pas peur de ce qui pouvait m'arriver en cas de « trahison » puisqu'il n'y en aurait certainement pas. Puis, il fallait le dire, c'était un sujet de conversation qui m'intéressait particulièrement. Moi qui trouvait cette maîtrise, le chi'ton, plus que fascinante, je me faisais une réelle joie d'en expliquer le fonctionnement et l'utilité à quelqu'un d'autre.

Plus nous avancions, plus j'étais admirative face au paysage qui nous entourait. Avec un peu de chance, je pourrais découvrir beaucoup plus de choses grâce à Kaigõn, mais ça, je ne le saurais que plus tard.

Les aléas de la vie nous réservent toujours d’éminentes surprises et pour le peu, faire la connaissance de cette Kôhana était une sacré bénédiction. Outre la beauté unanime de la jeune femme, elle était tout autant avenante et courtoise et parvenait. J’appréciais cette volonté sincère de vouloir apprendre à connaître autrui, moi-même je la partageais et c’est avec une joie intérieure à peine dissimulé que j’accueille ces questions. Il y a 20 minutes de ca, je rageais dans ne pas pouvoir m’aiguiller dans ce bourbier boisé et voila désormais propulsé comme compagnon de fortune d’une ravissante beauté, détentrice d’un kekkei genkai. Que demande le peuple ? Elle avait récupéré ses quelques effets d’apparat et nous nous étions mîmes en route. J’aimais la voir passer sa main délicate dans sa chevelure, ramenant avec précaution ses quelques mèches sur son visage angélique. La taille d’une guêpe, les mensurations d’Eve personnifiée, je voyageais avec la réincarnation de Vénus sur terre et elle m’appréciait du moins c’est ce que laissait supposer toutes ces questions soulevées. Elle était superbe et elle le savait tout comme elle savait que sa beauté m’avait interloqué, ca fait partie de ces choses ressenties que l’on ne peut vraiment expliquer, de cette tension électrique inhérente aux sentiments d’un homme et d’une femme. Il m’était difficile de regarder la jeune femme dans les yeux, mon œil s’évertuait à regarder un tant soit peu la sa poitrine. Je n’y pouvais rien, mon corps désobéissait formellement aux impulsions neuronales de mon cerveau, je n’étais guère plus qu’une marionnette. Elle allait tôt ou tard s’en apercevoir bien entendu ou s’en était même déjà peut être aperçu, seulement je n’avais pas encore recu d’aller retour à travers le visage. Soit elle ne m’en tenait pas rigueur ou peut-être aimait t’elle ses petites manifestations de désir à son égard. A l’instar de Kohana, je décidais de me dévoiler quelque peu et de laisser entrevoir quelques pan de ma personnalité :

« Les herbes médicinales principalement, de la racine de pin sylvestre et des feuilles de sauge. Il paraitrait que ces herbes seraient difficiles à dégoter même dans ces bosquets.’ »

Je lui montrais alors un croquis réalisé à main levé au cas où elle aurait déjà croisé la dite plante. Kohana était une nomade, j’en étais certain. De par mon passé dans le désert, il m’a souvent été donné de croiser des nomades en quête d’eau se déplacer sur l’étendue désertique. Ces hommes étaient des économes invétérés et avaient poussé cette qualité jusqu'à adopter des démarches souples et peu gourmandes en énergie. A leur manière, Kohana adoptait un pas léger et une posture qui en disait long sur les kilomètres qu’elle avait devait avoir à son actif. Son entrain faisait plaisir à voir. Bientôt elle aborda brièvement le point crucial du chi’ton, enfin de sa technique étrange. Cette femme ne faisait décidément pas partie du commun des mortels, elle parlait avec une nonchalance rare alors que 10 minutes auparavant, des quidams en voulait à sa peau. Qui plus est, à en croire ses paroles, elle avait l’habitude de se battre ou du moins elle en avait une certaine expérience. Je n’étais pas apte à évaluer son niveau mais une telle assurance devait logiquement supposer un excellent niveau. Elle devait aussi avoir pas mal de secrets derrière les fagots.

« C’est la première fois qu’il m’ait été donné de parcourir ce pays et comment ne puis-je pas savourer ce moment présent. Tout est sublime ici. Je viens du village du sable comme vous avez d’ores et déjà pu le remarquer. Et vous donc, de quel pays venez vous ? A moins que vous êtes originaire de cette contrée…vous semblez bien la connaître. »

Il est vrai qu’elle connaissait bien le territoire, je ne faisais que suivre le chemin tracé par ses soins. Elle n’avait pas de carte topographique, elle savait juste instinctivement où se diriger. C’est du moins l’impression que ca donnait. Bien entendu, ma déclaration était pleine de double sens, vantant ainsi sa beauté parfaite mais surtout je voulais en savoir davantage sur ses racines, sur ce qui l’avait poussé à être ici, dans ce trou paumé où une femme de son standing n’a sans doute pas l’once d’une occupation.

Au loin, j’apercevais enfin une bâtisse en bois d’où s’échappait une fumée blanche. Un fumet exquis me parvint bientôt aux narines. Le comptoir était situé sur un éperon rocheux, qui lui-même donnait sur un vaste bosquet parsemé de tilleuls et de saules. La végétation de ce pays n’aura de cesse de m’étonner. J’avais une certaine appréhension en sa présence, la peur qu’elle disparaisse sans que je puisse un jour la recroiser, l’appréhension de ne pas trouver les mots justes. Je n’osais lui demander de faire une halte, elle s’était d’ores et déjà bien reposée. Aussi tout dépendrait de sa volonté. Le Soleil engageait désormais sa course descendante, il était encore haut dans le ciel. Entre les feuillages des arbres centenaires, il illuminait Kohana comme si Mère nature elle-même l’avait choisi entre les saints.

Nous marchions côte à côte, je ne sais vraiment vers quoi nous nous dirigions mais cela m'était égale. De toute manière j'étais là en grande partie pour visiter le pays, alors cette petite promenade m'était fort agréable. Mon compagnon de route m'expliqua la raison de sa venue en ces lieux, et je compris son enthousiasme. Il recherchait des plantes médicinales plutôt rare à trouver, même dans ce pays. Il m'en fit un dessin et là je me souvins de quelque chose.

"C'est étrange, j'ai l'impression d'avoir déjà vu ces plantes.. Mais oui ! Il y a longtemps j'ai eu une mission dans ce pays et je devais en ramener à un médecin. Je ne me souviens plus où c'était exactement mais j'ai fini par trouver un petit champ assez éloigné et difficile à voir sur les routes principales. Dans mes souvenirs, ce n'était pas très loin des frontières du pays, mais je ne peux pas vous en dire plus..."

J'avoue que tout était confus dans ma tête, je me sentais un peu coupable de ne pas pouvoir l'aider plus que cela. Cependant, comme j'avais tout mon temps, je me proposerais pour l'aider dans sa quête et de cette manière, je pourrais également récupérer de ces herbes pour moi, cela pourra toujours être utile.

Nous continuions de marcher pendant ces quelques paroles et, au loin, j'arrivais à percevoir de la fumée. Nous étions près d'une auberge, cela ne faisait aucun doute. Je regardais Kaigõn du coin de l'oeil et jugea par son attitude qu'il avait bien envie d'y faire escale. Je lui indiquais donc que nous nous arrêterions là-bas, pour déjeuner au moins, et s'il avait envie de dormir, j'irais me promener et demander de l'aide aux gens d'ici pour savoir s'il connaissait la position de ce fameux champ d'herbes.

Nous entrions dans l'auberge et nous fûmes accueillis immédiatement de façon plutôt sympathique. Nous nous installâmes à une table et commandions notre déjeuner sans attendre. Il n'y avait pas beaucoup de monde dans ce bâtiment, globalement, mais à en juger par sa position, c'était bien normal. Ici les gens semblaient agréables et prêt à aider. Je me décidais donc à demander de l'aide à quelques personnes ici, mais aucune ne put m'aider. Seulement une m'indiqua une direction à prendre en sortant de l'auberge car elle avait entendu dire qu'il y avait là-bas des choses extraordinaires à découvrir.

"Je pense que vous pouvez vous reposer ici si vous le souhaitez, et après nous irons chercher vos herbes médicinales."

La présence de Kaigõn m'était plaisante, car je me sentais moins seule dans mes longs voyages pour découvrir le monde. D'un autre côté, j'aimais la solitude, mais, de temps en temps, des nouvelles rencontres ne faisaient pas de mal, loin de là.

Spoiler:

Kohana était véritablement une aubaine, connaître l’espèce florale à laquelle mon piètre croquis se rapportait relevait du grand art. Sans doute avait t’elle lors de ces longues épopées, suivit une formation en botanique ou bien au contraire, s’était formé sur le tas, à la force de son délicat poignet. J’avais vraiment eu de la veine que nos routes se soient croisées, je n’aurais pas pu rêver mieux à vrai dire… et cette Kohana risque d’y rester un bon moment dans mes rêves. Rendu à l’auberge, nous nous étions installés à une table et dégustions un petit encas sans doute bien mérité. Elle s’adressait à moi à maintes reprises, je répondais vaguement, l’esprit transcendé par sa beauté sublime, je n’avais que d’yeux pour elle et je n’étais guère le seul. Elle avait tapé dans l’œil de tous les hommes de cette maigre assemblée mais ils avaient la décence de ne pas se retourner sur sa route. Charme, volupté et envergure, elle faisait l’unanimité auprès de tous. Pour être franc avec vous, les plantes médicinales étaient dorénavant le cadet de mes soucis, tout ce qui m’intéressait était uniquement de passer du temps avec elle. Le temps file entre mes doigts, inexorable est sa chute et je ne peux interrompre son œuvre malheureusement. Je saisissais dans cette histoire de plantes médicinales l’occasion de séjourner encore un peu avec elle, de pouvoir mener une aventure en tandem avec Kohana. Lorsqu’elle m’invita à me reposer dans l’auberge, je ressentis toute la bienveillance de la jeune femme et son désintéressement le plus entier cependant je ne pouvais consentir à ce repos, question d’ego et d’amour propre. Je ne pouvais résolument me reposer alors que Kohana n’était guère fatigué, il en allait de la vertu d’un homme et sans doute d’une bonne dose d’orgueil rattaché à ce dernier.

« Merci de cette délicate attention cependant je ne suis pas encore exténué. Cette jarre de sable n’est pas aussi lourde qu’elle n’y parait, ne vous inquiéter guerre. Allons chercher ses fleurs médicinales ! »

C’était là un mensonge, une petite imposture que je me voyais obliger d’énoncer pour que l’on puisse débuter notre quête. Je ne pouvais résolument pas faire attendre Kohana ici bas, elle n’avait en aucune façon à subir mon épuisement. Je ne devais en prendre qu’a moi-même, je n’avais d’ores et déjà pas su la protéger contre les bandits, ce n’était pas pour en plus devenir un véritable fardeau qu’elle aurait à trainer dans le pays des herbes. J’irai aussi loin que mes forces me le permettraient, aussi loin que Dieu voudrait bien guider mes pas à ses côtés. On nous indiqua bientôt une ébauche d’itinéraire à emprunter. Une vieille femme, chétive et ridée nous avait clairement expliqué qu’elle avait cru voir cette espèce au fin fond de la vallée. Pouvait-on vraiment donner une crédibilité aux propos de cette ancêtre ? J’étais partisan d’aller vérifier et Kohana l’était tout autant. C’est souvent dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. Au moment où nous nous mettions en route, la jeune femme prononça alors de sa voix fébrile :

« Prenez garde, votre route sera escarpé et pleine d’embûches et de nombreux dangers vous attendent… »

La mise en garde était t’elle, elle aussi, à prendre au sérieux ? Je partageais le goût singulier de l’aventure et l’amour du risque, je supposais que Kohana l’appréciait tout autant. Étrangement, le tour de force de la jeune femme avec les bandits avait suffit à balayer mes doutes sur notre capacité ou non à recueillir ces fleurs. Je présumais ne rien avoir à craindre à ses côtés cependant j’éprouvais l’ardent désir de la protéger à mon tour, tel un homme l’aurait ainsi fait avec sa chère et tendre. Le pouvais-je seulement ? Je n’en avais guère la moindre idée.
Nous avions bien entamé notre quête dans la vallée et cela faisait maintenant plusieurs heures que nous arpentions les herbes hautes. Plus on s’enfonçait dans ce décor boisé, plus celui-ci devenait confus et abscons sans oublier les bruits étranges que l’on pouvait entendre tout autour de nous. Les propos de l’octogénaire prenaient ici tous leur sens et il ne m’étonnerait pas de croiser quelque shinobis dans cet amas végétal. Je n’appréhendais guère cette quête cependant je n’aimais guère le fait d’y exposer Kohana. Elle devait connaitre les risques et avoir choisi en connaissance de cause mais quand bien même, c’était davantage mon problème plutôt que le sien. Aussi, je me devais de lui demander…

« Kohana, je me voudrais qu’il vous arrive quelque chose. Vous vous êtes d’ores et déjà fait attaqué aujourd’hui même. Aussi, je ne vous en voudrais en rien si vous rebroussiez chemin. Je pourrais aisément le comprendre… »

Finalement, nous étions partis de l'auberge dès l'instant où la vieille femme nous avait donné une piste. Nous n'étions sûrs de rien, et peut-être allions nous faire un long chemin pour ne rien trouver, mais cela n'avait pas d'importance.

Cela faisait plusieurs heures que nous nous promenions dans les hautes herbes, tentant de retrouver des plantes que nous n'avions pas réellement vues et que nous ne pourrions peut-être pas reconnaître. D'un côté, cela devait être une herbe si extraordinaire qu'on pourrait probablement la remarquer de loin, qui sait ? Je ne me souvenais plus très bien de ce que j'avais vu la dernière fois, quand j'étais en mission dans ce même objectif. Pourtant, je me souvenais de toutes les vertus que ses plantes médicinales dégageaient, d'après ce qu'on m'en avait dit. La première fois, je n'en avais pas récupérer, parce que je n'en voyais pas l'utilité. Maintenant, je trouvais qu'il serait sage d'en emporter avec moi, si nous trouvions le champ, afin que je puisse moi-même les utiliser si besoin est.

Plus nous nous enfoncions dans les fougères, plus je commençais à reconnaître les lieux. Je sentais le danger se rapprocher petit à petit, et je me souvenais petit à petit de tout ce que j'avais vécu lors de cette fameuse mission. Je me rappelais maintenant que beaucoup de bêtes sauvages vivaient dans les environs et qu'elles n'étaient pas réellement très amicales avec les personnes qui tentaient de "détruire" leur environnement.

Tandis que j'analysais les lieux, mon coéquipier me proposa de partir, si je le voulais, car je n'avais pas besoin de subir une nouvelle attaque dans cette même journée. Il fallait avouer que c'était une délicate attention, même si je trouvais cela quelque peu offensant. Ce n'était pas ce genre de choses qui me ferait reculer. J'avais vécu bien pire que cela dans le passé.

"Ne vous inquiétez pas pour moi. Je vais très bien et je suis prête à faire face à tout ce qui se présentera à nous."

Tandis que je prononçais ses paroles, je continuais d'avancer, m'enfonçant toujours un peu plus dans l'obscurité des bois. Quelques heures de marches plus tard, je commençais à voir quelque chose qui me semblait assez "familier".

"Je crois que nous y sommes. Je me souviens de cet endroit parce qu'il est vraiment magnifique. Le champ ne doit plus être très loin devant. On y va ?"

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