Quelques heures plus tôt, un homme vêtu d’un long manteau avec un masque correspondant à un animal quittait les terres de Konoha. Il se trouvait sur les grands remparts du village, dissimulant son chakra ainsi que son odeur. D’un saut, il quitta le village de la feuille, en pleine nuit, pour se diriger vers son objectif, Yu no kuni. Sous ce masque, il n’était plus le chef des polymorphes de la feuille, sous ce masque, il n’était plus l’ancien chef du Misuto. Sous ce masque, son nom était Hollow, ni plus, ni moins. Un membre des forces spéciales de Konoha, en route vers une mission officieuse, une même identité pour un double jeu, dangereux des deux côtés, mais Hollow avait un objectif bien particulier, qui aurait un impact gigantesque sur ce monde, et il était prêt à tout risquer pour cela. Cet objectif : la paix pure et totale. Il avait déjà quitté une première fois sa nation pour aller s’infiltrer dans les lignes ennemis, profitant de la cohue de la guerre et de la faiblesse adverse. Sans même en parler à ses plus proches alliés, il s’était infiltré seul contre tous, avait prit l’apparence d’un Kumojin et avait fait ses preuves avant de devenir Raikage. Etrangement, la guerre cessa..

Une seconde fois, il avait perdue sa demeure, et s’était dirigé vers Konoha. Toujours le même objectif, la même ambition, mais avec plus d’ardeur, moins de pitié. Il était prêt à venir en aide à des personnes considérées comme des criminels aux yeux du monde, la seule condition était que l’Anbu puisse voir chez cette personne une proposition pour changer le monde. C’était ainsi que l’homme en dessous du masque, Gekei Pô, s’était allié au criminel Sabakyô Seito et était devenu un membre de son organisation : le Shoraizen. Aujourd’hui, Pô alias Hollow savait très bien que c’était un jeu extrêmement dangereux, qu’il risquait non seulement de se faire tuer par cet homme et sa bande, et de l’autre côté par le Rokudaime Hokage et le reste des forces de Konoha. Pendant quelques heures, Hollow traversa le pays en direction de Yu no kuni, et en arrivant à la frontière, il enleva totalement son masque et son vêtement, les rangeant dans le sac, se dirigeant directement vers le camp du Shoraizen, que Seito lui avait dévoilé.

Bien entendu, il ne s’approcherait pas du camp. Pô libéra immédiatement la dissimulation de son chakra, prévenant ainsi les forces du Shoraizen qu’il était présent au sein du pays. S’enfonçant dans le pays, il sentit soudainement un chakra qu’il connaissait déjà s’approcher de lui. C’était lui, le membre du clan Sabakyô et chef du Shoraizen. Ayant eu peu de contacts avec lui, il voulut se montrer inoffensif malgré que c’était Seito lui-même qui lui avait demandé de venir au sein de Yu no kuni. Pô s’arrêta immédiatement, au sein d’un centre complètement vide, où il n’y avait aucun obstacle, dans un halo de lumière de lune. Oui, c’était la nuit complète, cela faisait déjà plusieurs heures que le soleil s’était couché, mais Pô n’avait pas le choix, bien que Onpu était au courant de son appartenance au Shoraizen, il ne voulait pas attirer l’attention des autres membres de l’Anbu ou de Konoha : obligé donc de voyager de nuit.

« Je suis là comme convenu Seito. Je suis malheureusement contraint de venir ici en pleine nuit, car même si le Rokudaime est au courant de nos liens, comme je te l’ai précisé dans la lettre, je préfère ne pas attirer l’attention sur moi. Ne perdons pas de temps en palabre et courtoisie inutiles. Donne moi la raison de ma venue ici. Plus vite je serais rentré à Konoha, moins j’attirerai l’attention sur moi. »

Dit-il avec un ton plus que sérieux. Il n’était pas froid, car ce n’était absolument pas l’objectif de cet entretien, ni même des liens entre Seito et lui, mais comme il venait de le préciser, chaque minute comptait. Il était partit sous couverture de son masque, ayant couvert son odeur et la signature de son chakra, mais même avec ces précautions, il faudrait qu’il se dépêche. Le chakra du chef des polymorphe était calme, après tout, Seito n’avait aucune raison de s’en prendre à lui. Mais cependant, les sens du blond étaient tout de même aux aguets, mais c’était plus pour les éventuels espions de cet entretien qu’autre chose.

Nous attendions non loin d'une clairière Hiriko et moi. Un simple rendez-vous avec Gekei Pô, un homme aussi dangereux qu'énigmatique. Même pour moi, ses motivations étaient obscures et incompréhensibles. Il avait d'abord rejoint le Shôraizen avant de rejoindre le village qui m'avait trahi : Konoha, et de dévoiler au Rokudaime Hokage son appartenance à ce qui s'annonçait être une organisation terroriste souhaitant le changement de ce monde. La restauration de la liberté pour tous, ninjas compris. La fin de ce système défaillant qui fut, petit à petit, corrompu...

Tout ceci pouvait avoir un minimum de logique s'il ne m'avait pas délibérément annoncé qu'il avait rejoint le village de la feuille en l'annonçant directement à Myakudou On'. Le fait que je détienne cette information prouvait qu'il avait prêté allégeance aux deux camps. Mais lorsque Konoha et le Shôraizen s'affronteront, vers qui se tournera le Serpent ? C'était une question primordiale pour la suite des opérations. Gekei Pô... À quel jeu joues-tu exactement ?!

Hiriko leva sa tête vers moi afin de m'annoncer de l'arrivée du Serpent au lieu de notre rendez-vous. Du Shôraizen, nous étions les deux seules personnes au courant de ce fait... Même mon Inu n'avait pas eu ce privilège. Tout simplement parce que l'information était une source de pouvoir exceptionnelle au sein de ce monde... Et surtout parce que ce jeu était bien trop dangereux pour me permettre une fuite, volontaire ou involontaire. M'avançant jusqu'au lieu de rendez-vous - une clairière dans les bois - je me dévoilais peu à peu au Gekei.

Restant contre un arbre, dans le sens contraire du vent afin de ne pas imprégner le Gekei d'une once de mon odeur, je l'écoutais. Effectivement, je l'avais fait venir sans lui dire pourquoi. En réalité, j'avais une mission pour lui, plus qu'importante. Hiriko sécurisait lui-même la zone, et entre les deux des deux senseurs, il était impossible pour n'importes qui d'écouter la conversation...

« Il est vrai, le temps presse. J'irai donc droit au but, Pô. Je t'ai fait venir ici car j'ai besoin d'information, et surtout de réponses. En dévoilant le fait que tu es membre du Shôraizen, et en me dévoilant cet acte, tu t'es toi-même position de plateforme. Pourquoi avoir fait cela ? »

Mon regard était intense, plongé dans le sien. Il n'y avait aucune tension, une neutralité sans pareil...

« Quel est ton objectif, Pô ? Et si les circonstances nous amènent à nous battre contre Konoha, de quel côté te placeras-tu ? »

Immédiatement, tous ses sens en état d’alerte, le chef du clan des polymorphe de Konoha sentit que deux personnes étaient déjà là. L’une, se trouvait être la cible de Pô, Sabakyô Seito, chef du Shoraizen. Quant à l’autre, inconnu au bataillon, sa signature de chakra était totalement inconnu au senseur de la feuille. Mais immédiatement, il ressentit des techniques, une grande fluctuation de chakra dans la signature du deuxième, sans que cela n’ai aucun effet visible. Très certainement des techniques de couverture, afin de camoufler la présence et les voix des deux hommes. Pendant ce temps, la cible du serpent sortit de la pénombre, se présentant directement à Pô, seul. Après les dires de notre protagoniste, l’homme à la capuche enchaina qu’il avait raison, que le temps manquait aux deux hommes, qu’il irait droit au but.

L’homme avoua au serpent qu’il l’avait fait venir pour avoir des réponses, des informations, et si cela avait nécessité un contact direct, un contact physique entre les deux hommes, c’était très certainement qu’il s’agissait d’informations sensibles, intranscriptibles en lettre. Cependant, ses propos basculèrent sur un sujet qui ne plaisait absolument pas à Pô. Non pas que cela n’était pas légitime de la part du Tsugurike, mais que l’un comme l’autre n’avaient pas le temps pour ce genre de futilités. Il doutait clairement de la… loyauté de Pô, ou du moins, il se demandait dans quel camp il était. Enfin, cela revenait au même non ? Mais bref, le Gekei se contenta d’écouter les questions de celui qui se trouvait au-dessus de lui dans la hiérarchie de l’organisation avant de répondre, d’une voix neutre, mais avec un accent légèrement.. froid.

« Je ne pense pas que tu ais réellement le temps de douter de ma loyauté.. Si je n’étais pas dans ton camp, des shinobis de Konoha seraient déjà ici, et tu serais déjà mort. Demande à ton senseur, il te dira qu’il n’y a ici que toi et moi. Lorsque nous nous sommes rencontrés dans la forêt de Konoha, j’avais déjà prévu de rentrer dans la nation, j’avais un rendez-vous avec Onpu pour intégrer les forces de Konoha. Comme je te l’ai dit dans ma lettre, je pense que vous avez fait preuve d’une faute stratégique en quittant Konoha. Il aurait été plus sage d’attaquer de l’intérieur. Ou du moins, c’est mon point de vue. »

Il marqua une légère pause, souffla un coup.. Même si cela l’énervait, il ne pouvait en vouloir au Sabakyô de douter de sa loyauté, car Po était, ce qu’on appelle dans le commun des mortels : un agent double.

« Une preuve de ma loyauté, est qu’à ta simple demande, je me suis déplacé en prenant les risques d’être suivis. Nous sommes tombés d’accord pour nous aider mutuellement, et c’est pour honorer ce contrat que j’ai rejoins le Shoraizen et que je suis ici actuellement. Si cette preuve ne te suffit pas, tu es libre de rompre ce contrat, mais je pense qu’en réalité tu ne doutes pas de la sincérité de mes propos. Et j’ai effectivement révélé mon appartenance au Shoraizen à l’Hokage, il sait tout, c’est un pari risque, surtout pour un nouveau venu j’en suis conscient. Mais il connaît mes états de faits à Kiri, il connaît mes capacités et mes valeurs. Je suis franc avec Onpu, je gagne du galon, je serais politiquement plus utile. »

Une nouvelle pause, alors que le vent soufflait, Pô fixait son supérieur dans les yeux. Supérieur dans la hiérarchie, mais bien qu’il travaillait pour lui, Seito avait bien précisé dans cette forêt que c’était une aide mutuelle.

« Venons en directement aux faits si cela ne te dérange donc pas. Que souhaites tu savoir ? D’ailleurs, j’ai cru comprendre dans ta lettre que tu parlais d’un.. Parasite ? »

J'écoutais attentivement l'argumentation de Pô. C'était bien dans ces moments de justification là, et pas les autres, que les traîtres faisaient le plus souvent des erreurs. Même les plus grands menteurs et manipulateurs de ce monde n'arrivait pas a dissimuler la vérité de façon à ce qu'elle colle parfaitement à la réalité. Un jour ou l'autre, la vérité finirait par éclater. L'exercice le plus délicat était de savoir quand la faire éclater, et contrôler les dégâts que cette explosion provoquerait dans notre vie.

Mais malgré tout, il avait raison. Hiriko n'avait ressentis aucun chakra étrangé mis à part les nôtres, et il était venu seul. Mais c'était aussi un argument pour ce dire qu'il avait peut-être fait tout cela pour endormir ma confiance. Mais alors pourquoi attendre pour me capturer ? En tous les cas, j'avais eu ce que je voulais. Il était dans mon camp, et il avait établi sa propre stratégie bien à lui pour arriver à ses fins. Reprenant la parole, je m'adossais à un arbre avant de dire.

« Il est clair que, si ma stratégie était de prendre le pouvoir à Konoha, je ne serais pas partie du village. Onpu avait perdu ses capacités, j'étais en position de force grâce à mon intendance, j'avais toutes les cartes en main pour prendre le pouvoir de façon rapide et expéditive. Mais la question est : mais après ? »

Je faisais une petite pause, avant de continuer.

« Après, il y aurait eu une guerre contre Konoha, plongeant le Pays du Feu dans la souffrance et le sang. Tout le monde aurait était pris dans le feu de l'action, et la guerre aurait ravagé plus d'un pays. C'est pourquoi je suis parti. Même si Kumo exerce une mauvaise influence sur la feuille, j'ai plus de possibilités d'action de changer les choses avec le moins de victimes possible. La fin justifie les Moyens, et la guerre était un moyen bien excessif pour sauver la feuille. C'est aussi pour cette raison que j'ai pris l'apparence de Kumojin avant de mettre fin aux jours des civils trop faibles pour s'en sortir au Temple de Kyubi. Offrir un Casus Belli valide pour mettre fin à cette alliance détruisant petit à petit un peuple entier. Mais tout ceci appartient désormais au passé, et tu n'es pas ici pour m'entendre parler de mes anciennes convictions. »

Mon regard se reposa dans les yeux de Pô.

« Aburame Miko, c'est elle le parasite. Elle était en mission à Kumo avec Yamanaka Meia. Et bien qu'elle nous ait rejoint, vu ses antécédents, je doute de ses réelles motivations de nous avoir rejoins. J'aimerais que tu vérifies si cette information est juste, et s'il ne s'agit pas d'un coup monté pour nous infiltrer. »

Je faisais une pause, avant de continuer.

« Ensuite, j'aimerais avoir les nouveaux plans de défense de Konoha, et tous les codes et autre système de sécurité afin d'ouvrir une brèche pour m'infiltrer dans le village de la Feuille. De ce fait, j'ai aussi besoin de savoir les futurs mouvements du village, et aussi, leur nouvel objectif et les stratégies qu'ils adopteront. »

Un silence, avant que je termine par un simple.

« Je veux aussi avoir accès aux effectifs militaires, et au niveau actuel du Rokudaime Hokage. »

Les minutes s’écoulaient rapidement alors que le Sabakyô avait douté de la loyauté du chef du clan Gekei. Une stupidité doublé d’ignorance pour le polymorphe, mais d’un côté, il ne pouvait pas le lui reprocher, car à peine avait il décidé de rejoindre le Shoraizen, Pô avait décidé également de rejoindre le village de la feuille, lui ainsi que la quasi-totalité des survivants de son clan. Il était donc normal, même s’il s’agissait à d’une simple collaboration que Seito se pose des questions sur la loyauté de Pô. Bien entendu, et comme il avait été convenu lors de leur première entrevue au sein de la forêt de Konoha, avant même que Pô ne rejoigne le village de la feuille, il s’agissait là d’une collaboration, d’une entraide mutuelle entre les deux hommes. Pô faisait partit du Shoraizen oui, mais cela ne voulait pas dire qu’il était d’accord avec tous les principes de Seito et qu’il suivrait le manipulateur de gaz les yeux fermés. Pô était une personne intelligente, il avait besoin de preuve pour agir.

Encore une fois, comme la dernière, le Sabakyô partit dans des explications qui firent froncer les sourcils de Pô. Visiblement, ils n’avaient pas la même vision tous les deux. L’homme lui dit que s’il était resté à Konoha, une guerre se serait engrangée et que beaucoup de monde aurait souffert etc etc… Ce ne sont que des balivernes pour le polymorphe, ce n’est pas son avis, car s’il était resté à Konoha et que son objectif avait été de tuer l’Hokage. Un manipulateur de gaz aurait très bien pu faire passer ça pour un accident, surtout qu’il avait été l’intendant, donc très proche de Myakudou Onpu. Mais soit. Le polymorphe se contenta d’une réponse simple :

« Nous n’avons visiblement pas la même façon de penser Seito, mais au final, nous agissons tout de même tous les deux pour la même cause. »

Puis après la question de Pô concernant le « parasite » dont celui-ci avait parlé dans sa lettre, le chef du groupuscule répondit qu’il s’agissait d’une ancienne de Konoha, une membre du clan Aburame. Aburame Aburame ? Ce sont les manipulateurs d’insectes eux ? Cette Aburame Miko avait rejoint les rangs du Shoraizen et Seito doutait de sa loyauté, ou même de ses réelles motivations. Une question épineuse que pour le coup, le serpent se devrait de la jouer en finesse, car il ne devait pas se faire griller par Konoha. Mais si tel était le cas, cette Miko se ferait abattre sur le champ. Cela poserait-il problème à Pô ? Pas vraiment, à la guerre il faut savoir se salir les mains, nous le considérerons comme un dommage collatérale. Pô se mit à réfléchir immédiatement à la façon dont il pourrait faire passer ça, et le temps serait son meilleur allié. Il répondit donc au chef du Shoraizen.

« Je demanderais à mes différentes oreilles au sein de Konoha. Mais pour ne pas me griller, si c’est une taupe, il me faudra un peu de temps, sinon, c’est moi qu’on pendra pour haute trahison. Mais tu auras ta réponse, je m’y attèlerais bientôt »

Dit-il avant que le Sabakyô n’enchaine avec ses autres demandes. Lorsqu’il avait parlé d’aide mutuelle, il n’avait pas pesé ses mots. Pô était son espion à Konoha après tout. Celui-ci lui demanda de lui livrer l’ensemble des systèmes de défenses de Konoha ainsi que tous les codes des systèmes de sécurités pour ouvrir des brèches et ainsi atteindre le cœur du village. Cependant, pour une fois, Pô ne serait pas capable de lui fournir cette information, tout simplement car les systèmes de sécurités n’avaient pas changés. Il lui demanda ensuite la force militaire actuelle de Konoha ainsi que le niveau actuel de Myakudou Onpu.

« Je ne peux pas te fournir cette information. Depuis ta désertion, une bonne partie des troupes de Konoha t’ont rejoins et le vllage s’est efforcé de garder de bonnes relations avec les autres pays, d’effectuer toujours plus de missions pour montrer que sa puissance n’avait en rien diminué. Personne ne s’est donc attelé à changer les sécurités de Konoha, mais ce sera chose faite dans très peu de temps. Quant à la puissnace militaire de Konoha, je dirais qu’elle est pratiquement redevenu équivalente, surtout avec l’arrivée des Gekei dans le village. Mais ton objectif est l’Hokage, pas Konoha n’est ce pas ? »

Il marqua une courte pause avant de reprendre. Cette dernière phrase se voulait de mettre en garde Seito sur la façon dont il s’en prendrait à Konoha.

« Prends garde tout de même Seito, car comme convenu, tu ne t’en prendras qu’à l’Hokage. Mon clan à désormais une nouvelle demeure. Ma loyauté, bien qu’elle te soit acquise, est plus importante pour mon clan, mais je suppose que cela ne pose aucun problème. Quant à la puissance d’Onpu, pour l’avoir affronté, je dirais qu’il vaux largement sa place de kage » dit-il en tirant sur son vêtemnts, montrant sur son torse un important ématome, infligé lors de l’entrainement avec le Rokudaime.

« Y a-t-il autre chose ? »

Il n'avait pas la même vision que moi ? Ce n'était pas grave, tant qu'il comprenait ma vision des choses comme je pouvais comprendre la sienne. J'aurai très bien pu tuer l'Hokage, avant de prendre sa place en stipulant un simple accident. Mais au vu des antécédents récents, on m'aurait probablement soupçonné. Enfin, ce n'est pas grave au fond, le passé appartient au passé, et il fallait aujourd'hui se tourner vers l'avenir. En tous les cas, il allait lui falloir un peu de temps avant de savoir si Aburame Miko est une traîtresse...

« Très bien. Prends le temps qu'il faut, j'en ferai de même de mon côté. »

La suite par contre fut étonnante. Il n'avait donc pas changé les codes de sécurité ? Bande de fou... C'était totalement inconscient, bien que cela était un avantage. Il me serait donc très facile de m'infiltrer dans le village de la Feuille... Néanmoins, la puissance militaire de Konoha était redevenue équivalente. C'était quelque chose qui sonnait de mauvais augures pour le Shôraizen...

Mon regard resta neutre malgré le fait que Pô me dévoila simplement mon objectif à travers toutes mes questions. Effectivement, mon Objectif était de faire tomber la tête de l'Hokage et des sphères dirigeantes de Konoha, le village ne devant pas souffrir de l'incompétence et l'avidité de plusieurs êtres à sa tête. Il tira sur ses vêtements, dévoilant de nombreux hématomes probablement dus à un entraînement avec Onpu, au vu du contexte qu'imposait sa précédente phrase...

« Effectivement. Je m'en prendrai uniquement à l'Hokage et aux sphères dirigeantes. Néanmoins, sache que je ne pourrais pas épargner ceux qui se mettent en travers de ma route afin d'atteindre mon objectif. Veille donc à ce que le clan Gekei ne s'implique pas personnellement dans ce conflit... »

Je regardais ensuite ses blessures avec attention, avant de reprendre.

« L'Hokage a donc récupéré de son amnésie et Konoha sa puissance originelle ? C'est une information qui me sera très utile pour la suite des évènements... Mais avant cela, j'aimerais que tu t'assures que la Feuille ne soit pas une gêne pour le Shôraizen lors des prochains mois. Si jamais une action est prévue, retarde l'échéance et préviens-moi. De même, tiens-moi au courant des actions diplomatiques et des mouvements extérieurs du village... Je préfère ne pas être pris par surprise. Néanmoins... »

Je mettais ensuite une main dans ma poche, avant de lui lancer une bague avec un Rat gravé dessus.

« Je veux que tu accomplisses ce travail en tant qu'Aizuyake du Shôraizen : le Nezumi. Prend cela comme un signe de ma confiance que je place en toi et en notre collaboration. Le rat a pour mission d'être mes yeux et mes oreilles à l'extérieur de l'organisation... Je compte sur toi pour me faire un rapport régulier des mouvements du monde entier... C'est désormais ta responsabilité. »

Je lui laissais le temps de l'enfiler à son doigt, avant d'annoncer.

« Si tu n'as rien de spécial à me demander, je préfère ne pas te retenir plus longtemps, Gekei Pô... »

L'entretien touchait à sa fin...

Beaucoup d’informations circulaient, mais malheureusement, ces informations ne circulaient que dans un unique sens, ce qui ne plaisait pas forcément au chef du clan des polymorphes. Seito venait de demander au serpent d’enquêter sur une dénommée Aburame Miko, une ancienne shinobis de Konoha. Elle avait visiblement rejoins le Shoraizen et son leader voulait savoir s’il ne s’agissait pas d’une traitresse. Pour découvrir cette information et faire tomber l’imposteur, il faudrait du temps et de la finesse stratégique. Cela demandait beaucoup d’implications et de risques pour le serpent dont la manipulation de masse était devenu son activité favorite, lui, l’un des espions les plus efficaces de ce monde. Réfléchissant, Pô n’ouvrit la bouche lorsque son homologue du Shoraizen lui accorda de prendre tout le temps nécessaire à le découverte de cette information.

L’homme à la capuche répondit ensuite à la limite que le serpent venait d’établir et d’imposer au chef de l’organisation criminelle. Il lui avait formellement interdit de toucher aux membres de son clan, de sa famille, ainsi qu’au plus gros des forces de Konoha. Pô savait parfaitement que si affrontement il y avait, nombreux seraient les morts, dans tous les camps, mais cela était inévitable, ce seront les fameux dommages collatéraux. C’est comme ça. Mais il n’accepterait pas que les Gekei se retrouvent au sol, pas sa famille. Comme il l’avait précisé, son allégeance était acquise pour le Shoraizen, mais elle allait, et cela était tout à fait normal, plus à sa famille, aux personnes qu’il se devait, en tant que chef, de protéger, de former, d’aimer. A cette phrase, le leader ne sembla pas surpris, et ce à quoi il répondit qu’il ne toucherait à aucun membre de son clan, tant que ce dernier essayait de faire en sorte qu’ils n’interviennent pas dans les affaires du Shoraizen.

« Ils n’interviendront pas, mais je n’ai pas l’œil sur tout le monde, donc si le choix t’es possible, épargne les ! »

Sans attendre, le manipulateur de gaz reprit la parole, prétextant que le Rokudaime avait donc recouvré sa force et sa conscience et que cette information serait très précieuse pour le Shoraizen. Il demanda ensuite à ce que Pô joue un rôle majeur au sein de Konoha, à ce qu’il retarde les échéances des actions de Konoha, à ce qu’il le tienne au courant des déplacements de Konoha, et du monde. Attrapant soudainement l’objet lancé par Seitô, en ouvrant les mains, Pô vit alors une bague ou le symbole du rat était gravé, on y arrivait donc, le Gekei prenait du galon au sein de l’organisation. Cela était une bonne chose, et une mauvaise à la fois, car qui dit plus de responsabilité, dit plus de risque, surtout pour un agent double comme lui. Tout de suite, son esprit surchauffa, cherchant des informations et des stratégies dans tous les domaines, c’était son métier après tout.

« Le groupuscule nommé Shoraizen relève de problèmes géopolitiques. Toute manœuvre prendra beaucoup de temps, et la manipulation de masse n’est pas soudaine, il faut établir une stratégie, convaincre, organiser puis bouger. C’est une tâche que je peux effectivement remplir, mais il faudra que tu me préviennes en avance des mouvements du Shoraizen pour coordonner Konoha de façon à ce qu’ils ne te tombent pas dessus. La seule condition avec laquelle je peux remplir ce rôle que tu me donnes, c’est que tu me tiennes constamment au courant des agissements du Shoraizen. »

Ceci étant dit, Pô regarda avec attention la bague qu’il tenait dans le creux de sa main. En l’enfilant, il deviendrait officiellement Aizukaye du Rat. Cependant, alors que l’entretien semblait toucher à sa fin, le serpent prit la parole. « Oui une chose, quels sont les prochains plans du Shoraizen ? Que tu me dises tout oralement est moins risqué que par relation épistolaire et prends moins de temps. »

J'écoutais attentivement la réponse de Pô à ma demande. Il ferait son nécessaire pour que les Gekei n'interviennent pas dans nos plans, et je ferai le nécessaire pour que ceux qu'ils n'avaient pas à l'oeil ne finissent pas par mourir de nos mains. Un contrat mutuel, qui nous laissait à chacun une marge d'erreur raisonnable pour l'autre. Néanmoins, la suite fut tout de suite plus sérieuse et analytique que ce petit arrangement entre nous.

C'était l'analyse du problème « Shôraizen » d'un point de vu de village. Effectivement, cela posait un soucis géopolitique important. La différence entre nous et un village était clairement la vitesse d'action. Si nous étions plus petit et plus rapide, actuellement, nous n'avions pas la force nécessaire pour nous dresser face à un village Ninja entier. Mais tout ceci allait bientôt changer. Il fallait simplement faire gonfler un peu nos rangs, et avoir l'appui d'un pays.

Hors la condition pour qu'il puisse remplir le rôle que je lui est prescrit était de savoir les agissements de l'organisation suffisamment à temps afin d'organiser Konoha de manière à nous éviter, et surtout à ne pas éveiller les soupçons. Une tâche pour du moins délicate qui demandait un haut-poste. Poste que j'occupais, autrefois...

La suite ? C'est ce qu'il voulait savoir. Ceux à quoi je lui répondis.

« Effectivement, mais sache que ces échanges sont réciproques. Quand les défenses de Konoha changeront, j'en aurais besoin. »

Je le regardais intensément, avant de continuer.

« Je vais concentrer nos efforts afin de faire tomber le Daimyo de ce pays, ce qui sera un pas de plus vers mon objectif, et qui m'assura notre implantation à long terme. Pour la suite des opérations, cela va dépendre de la réussite ou de l'échec de cette prise de pouvoir. »

Je fis un silence, avant de reprendre.

« Tu devrais partir, Gekei Pô. Le temps de rejoindre le village, le soleil se lèvera lui aussi, et nous ne pouvons pas nous permettre d'être vus ensemble... »

Et je m'éloignais dans un Shunshin.