A force d'entraînement, j'avais utilisé une quantité non négligeable de sang et tout cela couplé à ma maladie n'avait pas arrangé les choses. Je me trouvais donc à l'hôpital pour subir un énième transfusion sanguine et dieu ce que je détestais ça ! C'était long... terriblement long car la quantité à me transfuser n'était pas des moindres. J'étais donc assise sur un lit d'hôpital, un cathéter me reliant à une poche de fluide écarlate qui se vidait peu à peu dans mes veines via un tuyau. Par moment, de violentes douleurs me saisissaient parce que le sang passait mal où bien parce que mon chakra s'affolait sur cette nouvelle intrusion mais je ne sourcillais plus devant cette souffrance : elle m'était devenue familière. Pour autant, mes veines en souffraient car elles étaient apparentes et la peau diaphane de mon bras gauche était couvert d'hématomes liés à l'injection.

Il était d'ailleurs paradoxal que je me trouve de nouveau dans cet endroit maudit qui s'était montré familier pour moi depuis mon enfance, alors que j'exerçais depuis peu entre ses murs pour parfaire mon apprentissage de la médecine que mon chef m'avait enseigné.

Soudainement, des bruits de pas se faisaient entendre dans un écho perceptible de fait de la configuration des grands couloirs des hôpitaux. Je pensais qu'il s'agissait d'une infirmière qui venait voir si tout ce passait bien car elles contrôlaient ma tension assez régulièrement mais le silence s'installa soudainement comme-ci on s'était arrêté en bon chemin. Ma tête se tournait vers la porte, pensant entendre quelqu'un frapper à la porte mais rien ne venait. J'étais pourtant certaine d'avoir entendue quelqu'un. Méfiante, je me levais du lit tout en traînant la poche de sang accroché sur un portant à roulette et me dirigeais vers la porte pour l'ouvrir... Il y avait bien quelqu'un. Ce quelqu'un n'était autre que Kioshi. Qu'est-ce qu'il venait faire là ? Il avait appris pour mon état ? Cela m'étonnerait... Je n'en avais parlé à personne.
Au vue de sa question, il venait pour tout autre chose, sa voix résonnait presque comme un reproche alors que je le dévisageais d'un regard rubis incertain et inquisiteur.

« De quoi parlez vous ? »

Je soupirais avant d'ajouter, tout à fait calme et sereine malgré mes traits fatigués :

« Bonjour tout d'abord. Je ne sais pas à quoi vous faites allusion mais entrez : si je reste trop longtemps debout je risque de vite me retrouver par terre ! »

Je lui tournais le dos, me réinstallant sur le lit alors que la tête commençait déjà à me tourner après mon effort pourtant minime. Je fermais les yeux une fraction de seconde avant de les rouvrir pour observer le Yamada et répondre à sa question, le front perlant de sueur.

« Abusé de moi ? Comment ça ? Il est vrai que vous employez parfois des méthodes douteuses mais jamais rien qui n'ait pu me nuire... Je ne vous en tiens pas rigueur. Pourquoi ?! »

Mon regard capturait le sien, interloqué. Avait-il souhaité m'imposer une certaine pression à travers une interrogation que je ne comprenais pas ? Peut-être... J'attendais la suite de ses propos pour connaître la véritable raison de sa venue.

Je ne comprenais rien à ce que me voulait mon chef. J'étais si épuisée aussi bien physiquement que psychologiquement que je me trouvais actuellement plus dans le flou encore que je ne l'aurais été à l'accoutumé envers sa question qui demeurait sans réponse.
Quelqu'un cherchait à venger le fait que l'on ait abusé de moi ? Je ne me souvenais pas avoir tenu de tels propos envers une personne... J'avais bien dit à Oniri que j'avais été soumise à un interrogatoire musclé mais je n'avais jamais prétendu y avoir été malmené... Qu'avait-elle fait ? Vu la rage qui luisait dans le regard du Yamada elle avait encore dû utiliser les grands moyens... De toute façon ça ne pouvait être qu'elle puisque c'était la seule avec qui je m'étais entretenue de cette histoire.

« Oniri ? »

Lui demandais-je tout en plissant les yeux, me demandant ce que la Saibogu avait fait. Non seulement elle ne m'adressait plus la parole et ne me voyait désormais plus comme son amie mais en plus elle me créait des problèmes avec mon supérieur ?! Il faudrait que j'aille lui toucher deux mots bien cinglants à ce propos !

Je me montrais froide et distante envers mon interlocuteur, en fait, il me dérangeait : j'étais en mauvaise posture et je n'appréciais pas du tout qu'il me voit aussi diminuée moi qui prétextait être forte ! Ça couplé à mon émoi psychologique du fait de ce que j'avais traversé ces derniers jours : je n'étais vraiment pas disposée à le recevoir.

« Ecoutez, j'ignore ce qu'elle vous a dit mais elle extrapole tout ! Je ne lui ai jamais rien dit de telle, je lui ai même précisée que je ne voyais pas le mal dans votre façon de procéder bien qu'elle en paraissait offusquée. Elle a dû chercher à vouloir me venger alors même que je ne lui avais rien demandé. »

Et me créer des soucis supplémentaires par la même occasion ! Comme ci j'avais besoin de ça ! J'imaginais que moi , sa pseudo meilleure amie – a voir ses derniers dires – et la seule personne dont elle se rappelait le plus, ayant ce quel avait jugé des soucis, elle n'avait rien de trouvé mieux à faire que de me venger de quelque chose dont je n'avais absolument pas besoin. Je serrais le poing de rage à son encontre : pourquoi fallait-elle qu'elle se mêle de ma vie ?! Etait-ce un moyen supplémentaire pour elle de se venger ?! Plus que la tristesse d'avoir perdue une être cher, c'était bien la colère qui vrillait mes veines.

« Son amnésie lui a fait complètement perdre pieds avec la réalité alors ne lui en tenez pas rigueur. »

Malgré tout ça, malgré tout ce qu'elle m'avait dit et qui m'avait profondément blessé, je cherchais encore à la protéger en justifiant ses propos pour que le courroux du Yamada ne s'abatte pas sur celle que je considérais encore comme mon amie.

Le regard froid, je m'adressais de nouveau à mon supérieur :

« Bon ! Vous n'avez pas fait tout ce chemin uniquement pour me parler de ça j'imagine sinon vous auriez attendu de me voir au Kakumeigun pour m'en faire part alors quoi d'autre ?! Je suis un peu occupée au cas où vous ne l'auriez pas remarqué ! »

Mes paroles étaient acerbes et cinglantes, tout comme l'était ma vie actuellement : mon comportement différait sûrement de celui qu'il avait l'habitude de voir. Le remarquerait-il ? J'espérais bien que non, je n'étais pas d'humeur à entrer dans la confidence. Pendant ce temps, le sang affluait dans mes veines au compte goutte, restituant ma vie qui s'était peu à peu envolée...

Rectifier le tir... Il en avait de bonne ! Même avec toute la bonne volonté du monde ça ne serait plus possible … elle m'avait atteint de l'une de ses balles en plein cœur alors que j'avais piétiné le sien a plusieurs reprises et cela, sans même m'en rendre compte : tout était terminé.

« Je crains fort ne pas pouvoir accéder à votre requête : Oniri ne veut plus entendre parler de moi. »

Je serrais le poing sur mes propres paroles tant ça me faisait mal de me le rappeler. Manque de chance le Yamada était justement là pour que l'on évoque les souvenirs de la Saibogu : franchement génial ! Lui aussi pourrait constater de l'étendue de ma connerie comme ça !

« Je ne lui caches rien je ne voulais juste pas l'exposer inutilement aux affres de son passé dont j'ai connaissance mais si elle vous a dit cela soyez sans crainte : aujourd'hui elle sait tout ! »

Elle était en effet venue me trouver pour me demander la vérité, ce que, j'avais hésité à faire mais il s'agissait après tout de ses souvenirs et non des miens, je n'avais aucun droit dessus. Si elle voulait savoir : tel était son droit.

Mon chef semblait suspecté quelque chose à mon encontre car son regard se faisait plus inquisiteur, allant même jusqu'à observé ma poche de sang de plus près.

« Ce qu'il m'arrive ?! Eh bien j'ai trop forcé et me voilà complètement anémié ! Du sang impur encombre mes veines. »

Mon ton s'était montré presque autoritaire et pleins de reproches alors qu'il en était aucunement responsable. Je posais une main sur mon front qui perlait de sueur et soupirais avant de m'excuser :

« Veuillez m'excuser. Je n'aurais pas dû m'emporter contre vous : vous n'y êtes pour rien. »

Mon état lamentable et la mauvaise gestion de ma maladie, pour laquelle j'étais pourtant habituée, je la devais à mes jours de réclusion dans le manoir à broyer du noir depuis qu'elle avait mis un terme a notre amitié... Je n'avais pas pris soin de renouveler mon sang comme je le faisais d'ordinaire, si bien que j'étais parvenue ici titubante, dans un état frôlant la mort et j'étais prise en charge depuis la matinée pour me permettre un second souffle de vie. Je me demandais bien pourquoi j'étais venue ici... Stupide instinct de survie : la mort aurait été beaucoup plus douce... Comment étais-je censée avancer alors que tu m'avais privé de ton amitié pourtant cher à mon cœur et mon équilibre ? Tu en avais le droit et je n'avais pas à me montrer égoïste... Pas après tout ce que je t'avais infligé malgré moi. Maudite sois-tu Megami !

« Que puis-je donc pour vous ? Puisqu'elle est au courant désormais je crains ne pas pouvoir vous dévoiler son passé ou sa vie sans son consentement. J'ai déjà suffisamment mal agit envers elle, alors que je suis liée à une bonne partie des malheurs qu'elle a traversé, je n'ai pas vraiment envie d'en rajouter. Elle a mis un terme à notre amitié mais je n'ai pas de raison de lui nuire et d'évoquer sa vie avec autrui. »

Elle avait le droit à son jardin secret... S'en remettait-elle ? Avait-elle assimilée tout ce que je lui avais dit ? Malgré tout cela, je me faisais encore du soucis pour elle...

Après mes sincères excuses, le Yamada venait s’asseoir à mes côtés sur le lit d'hôpital m'exposant alors ce qu'il désirait vraiment savoir. Des utilisateurs de genjutsu ? En quoi cela avait rapport avec Oniri ? Je le regardais, interloquée, ne comprenant pas où il voulait en venir.

« Euh... pas à ma connaissance... Pourquoi ? Vous pensez que l'amnésie d'Oniri y est lien d'un quelconque moyen ? Pourtant il est fréquent que les comas prolongés provoque des amnésie partielle ou totale... »

Pourtant maintenant qu'il le disait... Quelque chose sonnait faux dans cette histoire... Les yeux écarquillés, je cherchais le regard de mon chef :

« Mais... C'est tout de même étonnant que son amnésie soit vraiment sélective sur les moments les plus durs de sa vie... Je veux bien croire que le corps sait dire stop et préfère oublier pour avancer mais... cela me semble étonnant... »

Et franchement flippant !

« Qu'est-ce qui vous fait penser cela ? De quoi avez vous été témoin ? Vous avez vu quelque chose qui vous laisse imaginer cela ? »

Je me montrais particulièrement interrogatrice à son encontre alors qu'en principe c'était lui qui tenait ce rôle. Pour autant, il me fallait des réponses. Elles engageaient ma meilleure amie et peut-être qu'elles seraient en mesure d'éclaircir certains points et de m'octroyer de nouveau son amitié : je devais savoir !

Alors que j'étais dans la confusion la plus totale, presque paniquée par cette annonce soudaine, moi qui, d'ordinaire, gardais mon sang froid, le Yamada posa sa main chaleureuse sur mon épaule : son contact m'apaisait et me faisait du bien. Il réchauffait mon cœur meurtri et échauffait mes veines endoloris. Son attention à mon égard et sa chaleur me firent craquer en même temps que ses mots. J'éclatais en sanglots, cachant mes yeux rubis entre mes mains. J'en revenais toujours à la même chose... J'avais déjà pleuré devant Shinji, maintenant Kioshi et Oniri mais c'était bien pour cette dernière qu'était issue toutes mes larmes... Elle était la raison de ma faiblesse et de ma tristesse : chaque fois... Il n'y avait que pour elle que j'avais affiché cet état dont j'avais horreur.
Je n'avais même plus la force de me replier sur moi même et de me cacher face à lui...

« J'ai trop forcé sur ma maladie parce que je me suis recluse chez moi sans renouveler mon sang et comme celui-ci m'empoisonne au fil des jours... Vous allez sans doute me demander pourquoi ? Eh bien justement parce que j'ai révélé a Oniri tout ce qu'elle voulait savoir sur son passé sans rien omettre comme elle me l'a demandé et... Cela devait être trop pour elle j'imagine puisqu'elle a décidé de mettre un terme à notre amitié... Je suis passée de rien à amie, puis de meilleure amie veillant sur elle à l'hôpital après lui avoir sauvé la vie et lui avoir rendu visite chaque jour à … plus rien...Je ne suis plus rien pour elle... »

Je regardais droit devant moi, je ne sanglotais plus mais mes larmes ruisselaient d'elles mêmes. J'avais connu un ascenseur émotionnel fulgurant, moi qui n'avait pas la maîtrise des émotions j'avais été servi par ce revirement de situation...
Je n'avais même pas l'habitude de parler autant et pourtant ma langue se déliait d'elle même face à lui... Mais... J'essuyais vite mes larmes, tentant de reprendre contenance devant lui. Il était mon supérieur, il n'avait pas à me voir dans cet état : j'avais honte qu'il me voit ainsi, sous un nouveau jour, le côté sombre qui m'accompagnait pourtant sans cesse mais que je parvenais à refouler pour faire bonne figure. Oniri était une chose mais il n'y avait pas que cela et s'il me demandait des détails sur les motifs de la Saibogu pour mettre un terme à notre amitié, je me demandais si je serais capable de lui répondre...

Alors que je laissais la tristesse m'envahir, il m'attira a lui, m'entourant de l'un de ses bras pour m'apporter réconfort et soutien. Je ne savais pas comment réagir face à cela. Je n'étais pas une habituée des contacts physiques et il était mon chef... c »tait donc plutôt honteux de me tenir ainsi larmoyante contre lui. Toutefois, je n'avais pas la force de réfléchir à tout cela, je me laissais simplement aller dans ses bras, me reposant sur lui et le soutien qu'il voulait bien me conférer, m'intimant que je n'étais pas seule : c'était peut-être juste ce qu'il me fallait ? Un peu de soutien ? Comment en étais-je arrivée là ?

Il me faisait remarquer que j'étais plus sensible que je ne le laissais paraître et je ne pouvais pas le nier. Simplement, je maîtrisais tellement mal les émotions que je préférais m'en tenir loin pour éviter d'aggraver les choses. C'était ce que j'avais voulu faire avec Oniri et voulait où cela nous avait conduit... Il avouait même être passé de cible a sauveur pour mon amie et cela ne m'étonnait pas vraiment... Oniri avait besoin d'une présence, elle avait besoin de piliers pour avancer et j'étais prête à l'aider mais elle avait préféré détruire l'un des rares piliers dont elle disposait amenuisant encore un peu plus son équilibre. Est-ce que je lui en voulais ? Non... Je l'avais fait souffrir, ce n'était que le retour de bâton.

Le Yamada me confiait que rien n'était définitif et que peut-être, un jour, notre amitié renaîtrait de ses cendres... Peut-être... Aurais-je la force de supporter le poids de la culpabilité d'ici là ? J'en doutais...
La tête posée contre son épaule, je reprenais peu à peu contenance, mes larmes s'étaient arrêtées et lui me demandait de ne pas broyer du noir seule mais plutôt d'aller voir quelqu'un... Ce n'était même pas un simple conseil mais un ordre...

«  A vos ordres »

Lui dis-je, la voix encore emprunte d'émotion.
Ses paroles me faisaient chaud au cœur... C'était vrai... J'étais son intendante, je faisais partie du Kakumeigun, j'avais un rôle à tenir à et jouer... Je ne pouvais pas juste me laisser aller lorsque ça n'allait pas : il me fallait avancer et savoir compter sur ceux qui m'étaient chers. C'était ce que j'en comprenais.

Il soupirait, semblant las de tout cela... Je n'avais pas envie d'être un poids pour lui. Je l'avais déjà entendu mentionné son passé et tous le tracas qu'il se retenait d'avouer lui aussi alors ce n'était pas la peine de l'accablé plus que cela avec mes propres problèmes. Je me reculais de lui, l'observant dans les yeux tout en affirmant, solennelle :

« La prochaine fois, au lieu de vous renfermez sur vous même, allez voir quelqu'un... Qui que ce soit. Ce n'est pas un ordre mais un conseil. »

Je ne pouvais pas lui donner d'ordres car ma hiérarchie était inférieure à la sienne en revanche, avant d'être une membre du Kakumeigun je pouvais aussi être une amie et le conseiller en tant que telle, sur un même pied d'égalité.

Après quoi, il mentionna un fait plus que troublant qui me parlait fortement, me poussant dans l'effarement.

« Des sourires narquois en forme de croissant de lunes ?!! Mais ! »

Je revoyais alors Méphisto m'avertissant de la tentative d'Oniri. Je le vois aussi m'indiquant qu'elle s'était réveillée. J'avais été trop heureuse pour m'en soucier mais... comment le savait-il ? Il l'a surveillait ? Cette description lui ressemblait mais... Pourquoi il aurait fait ça ? J'étais horrifiée à l'idée que mon kuchiyose puisse être celui qui avait poussé Oniri à attenter à sa vie : horrifiée et hors de moi ! Il me faudrait des explications !

« J'ai peut-être une idée de qui se cache derrière tout ça... »

A ces mots, je me mordais le pouce pour effectuer quelques mudras tout en y mêlant mon sang : invoquant sur le lit, l'ombre qu'était Méphisto. Ce dernier apparaissait d'ailleurs dissimuler dans une forme voilée, se camouflant face à nous, dévoilant ses yeux jaunes de félins et son éternel sourire en demi-lune qui correspondait avec la description de Kioshi. J'observais d'ailleurs ce dernier pour voir ce qu'il en pensait.

Méphisto:

« Vous m'avez fait appeler maîtresse ? »

Dit-il de sa voix rauque.
Il dissipa son camouflage, apparaissant tel qu'il était : ressemblant à un chat nu egyptien qui n'avait que la peau sur les os et un « Y » tatoué sur le flanc pour signé son appartenance à ma personne entres autres motifs.

Vu l'air interloqué de mon chef, il était évident qu'il ne comprenait pas où je voulais en venir...

« Cela peut vous paraître étrange que Méphisto ai agit de son propre chef mais ce n'est pas un Kuchiyose ayant son sanctuaire... Il ne va nul part si ce n'est chez moi où dans mon ombre. Je l'ai trouvé dans dans ruines enfouie avec Oniri : il semblait y être retenu prisonnier depuis un moment sans que je ne me l'explique comment ni pourquoi... »

Oui tout était compliqué avec Méphisto et le Yamada l'apprendrait sûrement à ses dépends.

« Vous êtes sûr que son expression et sa voix ne vous évoque pas quelque chose ? »

Mon regard se faisait inquisiteur avant de se retourner vers mon chat.

« Méphi, as tu fais du mal à Oniri ? »

Mon Kuchiyose n'avait pas pour habitude de me mentir d'ailleurs, tout ses propos laissaient vaguement supposer à une réponse mais après tout... Je ne le pensais pas non plus capable de faire du mal a mon amie... Au moins s'il mentait, Kioshi le saurait... Enfin j'espérais... Est-ce que la sensorialité marchait aussi avec les animaux et les pseudo divinités ? Méphisto était lui même de type sensoriel...

« La souffrance est la clé de son passé Yami... »

Mmh... Il évoquait donc ses souvenirs... Il y était peut-être vraiment pour quelque chose...
Soudainement, le ciel s’obscurcissait pour dévoiler deux lunes et un ciel d'une couleur verte étrange... Nous étions plongés dans un genjutsu ? Lequel des deux protagonistes qui m'accompagnaient l'avait lancé ? Je crois bien que c'était le Yamada... Nous y étions tous les trois et tout semblait pourtant si réel... Etait-ce le même genjutsu que celui que j'avais subi lors de mon interrogatoire ?

Méphisto, dans un craquement, faisait détacher sa tête de son corps et la tournait dans l'autre sens de façon a voir la tête en bas. Son sourire a l'envers, toujours aussi carnassier, nous dévisageait alors qu'il annonçait :

« Cette illusion est renversante... Je crois bien avoir perdu la tête ! »

Je soupirais. Méphisto était comme ça... Le moindre dialogue avec lui prendrait du temps... beaucoup de temps. Il pouvait paraître stupide aux premiers abords mais il possédait simplement une logique bien différente de la nôtre. Par chance, je commençais à le comprendre plus aisément après nos nombreuses discussions tous les deux.
J'observais mon chef, m'attendant a ce qu'il lui pose des questions :

« Vous avez peut-être des choses à lui demander ? Je vous préviens ce ne sera pas simple pour lui faire dire ce que vous voulez entendre... »

Pendant ce temps là, le félin avait déjà disparu pour réapparaître au plafond, pour le coup tout son corps se trouvait la tête en bas. S'il était capable de faire cela même dans l'illusion de Kioshi c'était qu'il lançait la sienne dans celle ci... Il était donc capable de modifier les choses et le Yamada avait bien la preuve qu'il pouvait agir même sans mon ordre puisque je ne lui avais jamais ordonné de jouer les chauves souris...

Ce que me décrivait le Yamada était étrange... De ce que je comprenais, il avait plongé Oniri dans ce même genjutsu -pour une raison inconnue- sauf que celui ci n'avait pas fonctionné comme il l'espérait et que son illusion avait été brouillé par autre chose... Une intervention probable de Méphisto. Mais cela signifiait qu'il se serait trouvé en présence d'Oniri ? Or cela m'étonnait... Méphisto avait certes sa volonté propre et je lui permettais de déambulé où il le souhaitait mais o il restait à la maison, ou bien il se trouvait non loin de moi : il n'avait pas de raison de se retrouver avec Oniri alors que je n'étais pas là... Qu'avait-il fait ?

Je laissais mon chef discuter avec lui, tachant d'obtenir des réponses alors que l'intéressé le lorgnait avec une tête de déphasée, ainsi à l'envers. Les filets de sang lui fonçaient dessus mais il ne bronchait pas, regardant simplement ces derniers s'approcher de son visage avec une certaine fascination bien qu'éprouvant un détachement certain face à la situation.

Face à la demande du Yamada, Méphisto étira un sourire plus carnassier alors, se camouflant dans une forme vaporeuse avant de se poser à mes côtés pour réapparaître et d'affirmer :

« Ma maîtresse est servie selon sa volonté et ses attentes. »

Cela voulait dire qu'il ne ferait rien de ce que Kioshi lui demanderait. Je renouvelais donc la question :

« Pourrais-tu détruire l'une des lune dehors ? »

A ces mots, la Lune étrange tombait au sol et rebondissait comme une balle avec laquelle il jouait avec ses pattes.

« Tu as déjà vu Yamada-san avec Oniri ? »

« Mes yeux me font défauts mais mon esprit lui, est ailleurs. »

Qu'est-ce qu'il voulait dire ? Il ne se souvenait pas avoir déjà vu mon supérieur mais peut-être que son esprit lui, oui...
Le Yamada me demandait s'il exécutait mes ordres où s'il pouvait agir de lui même : c'était difficile à dire...

« Oui il obéit à mes ordres et si c'est le cas pour Oniri il le lui ôtera... »

Je regardais alors mon chat, espérant, au fond de moi, qu'il allait avouer ne pas être lié à tout ça...

« Méphi... Si tu as fait quelque chose à Oniri pour brider ses souvenirs ou quoi que ce soit, je veux que tu lèves tous ces effets. »

J'étais plus sérieuse que jamais et mon regard trahissait ma colère.

« Des mots, des maux... il faut savoir les accepter pour mieux s'en débarrasser... »

Je me tournais vers mon chef :

« Je crois qu'il sous entend que seule Oniri peut décider de retrouver ses souvenirs où non... Mais il ne nie pas ne pas être à l'origine de ce bridage de souvenirs... »

Je caressais la tête de félin, sondant ses yeux jaunes en tachant de comprendre :

« Pourquoi tu as fait ça ? »

« Pour quoi ou pour qui ? »

« Je ne sais pas... »

« Un Kuchiyose se doit d'anticiper les demandes de sa maîtresse. »

Il avait fait ça... pour moi?

Méphisto disait avoir fait cela pour moi, anticipant ma demande... Mais pourquoi ? Jamais je n'aurais souhaité qu'Oniri perde ses souvenirs... Je devais bien avouer que cela m'avait arranger car la culpabilité me rongeait suffisamment pour ce que je lui avais infligé mais de là à le souhaiter... Non.

« Il ne suffit pas qu'Oniri le lui demande. De ce que je comprends, Méphisto est incapable d'inverser le processus : c'est seulement Oniri qui doit décider de retrouver ses souvenirs. Je pense que ce n'est toujours pas le cas car au fond, elle ne souhaite pas les retrouver par crainte de ce qu'elle pourrait apprendre... Il y a plutôt de quoi. »

Je n'avais pas envie qu'apprendre tout cela la plonge dans le même état qu'elle avait pu être auparavant et ne plus voir son sourire illuminé son visage terni par les affres du passé et tout le chagrin qu'elle peut en éprouver.

Yamada-san me demandait de l'accompagner voir Oniri si je le souhaitais mais j'agitais vivement la tête de gauche à droite. Ce n'était pas possible, je ne pouvais pas la revoir ni même la regarder en face, pas après tout ça... Je serais encore capable de la haïr pour la peine qu'elle m'avait fait ressentir alors même que tout était entièrement de ma faute et je ne souhaitais pas la décevoir une fois de plus ni même lui infliger ma présence : elle même ne voulait plus me revoir alors à quoi bon ?

Puis venait une question dont la réponse était toute faite :

« C'est long a expliquer... Il n'y en a pas qu'un mais au moins deux... »

Je plantais mes yeux dans celui de mon chef, cherchant à savoir s'il tenait vraiment à savoir et s'il disposait du temps nécessaire pour écouter ce que j'avais à dire et qui s'avérait fastidieux.

« Malgré tout ce que j'ai pu lui faire malgré moi, je ne voulais pas qu'elle oublie délibérément. Cela m'a arrangé, je l'avoue mais je ne l'aurais jamais souhaité. »

Je soupirais d'un ton las avant d'ajouter :

« Oniri a traversé des périodes difficiles mais je ne suis pas doués pour les relations sociales. Elle est venue trouver du réconfort auprès de moi car elle ne parvenait pas à s'en sortir. Je la voyais toujours forte et d'un coup si faible : cela m'agaçait ! Je n'aime pas la faiblesse ! Même si... Je n'ai compris récemment que tout le monde à une part de faiblesse... »

Je jetais un regard entendu à mon supérieur, repensant évidemment à mon apprentissage de la médecine où il m'avait avoué certaine part de sa vie sous l'influence d'hallucinogène. Il ne fallait pas avoir honte de cette partie de nous : à l'époque, je ne le savais pas.

« Je lui ai dit alors de cesser de s'apitoyer et d'avancer mais bien sûr je n'y suis pas aller avec délicatesse... »

Je baissais le regard sur mes jambes étendues dans le lit d'hôpital, honteuse et gênée.

« Cela a été la première chose mais il y a eu plus grave... »

Je déglutissais, m'apprêtant à évoquer une partie essentielle de ma vie et qui me vaudrait peut-être d'être enfermée pour être surveiller... Mais... Si cela devait être le cas, je ne m'y opposerais pas. Megami avait déjà fait couler trop de sang...

« Pour vous expliquer cela je dois vous expliquer mon plus grand secret et aussi ma plus grande malédiction... J'ai grandi a l'orphelinat de Suna et j'ai été adoptée à mes 15 ans par une membre de mon clan : Megami. Cette dernière traînait dans des affaires louches et était une espionne. Le soir où elle m'a adopté elle s'est fait tuer, par des membres du Kakumeigun je suppose. Je n'ai rien vu, j'étais cachée comme elle me l'avait demandé. Mais je suis tout de même aller voir, attirée par son sang qui m'appelait. Je l'ai trouvé étendue, prête à rendre son dernier souffle. Elle a réussi à m'embobiner pour que je goûte à son sang : c'était alors la première fois que j'en buvais. Elle s'est ensuite servie de ce lien de sang pour transférer son âme dans son nouveau réceptacle : moi. Megami est en moi depuis ce jour. »

Je baissais les yeux rapidement, ne voulant croiser son regard alors même que mon récit n'était pas fini. Toutefois, je n'avais pas le droit d'esquiver, je me devais d'affronter la réalité et ses conséquences.

« Je parviens à la contrôler et à faire en sorte qu'elle ne prenne pas le dessus sur moi : exceptée quand je suis affaiblie par manque de chakra, de sang ou par ma maladie. Oniri m'a rendu visite au manoir alors que je m'apprêtais à déménager chez elle, me sentant bien seule au manoir. Je voulais toutefois emporter un souvenir avec moi, Oniri a trouver une boite à musique appartenant à Megami et cet artefact qui l'a reliait plus ou moins au monde des vivants lui a permis de reprendre le dessus sur moi sans que je n'y puisse quoi que ce soit... »

C'était dur d'en reparler... Même encore maintenant.

« Je n'étais plus maitresse de mon corps, reléguer au second plan et n'assistant même pas a la scène : je n'ai aucun souvenir de ce moment. Je sais qu'il y a eu un affrontement violent entre Oniri et Megami et cette dernière est parvenue a lui infliger une grave blessure à l'abdomen : lui laissant une cicatrice a vie et l'impossibilité d'enfanter. »

J'avais détruit la vie d'Oniri et surtout son futur : aucune parole ne pourrait changer cela.

« Oniri est parvenu a la renvoyer en détruisant la boite et nous avions toutes deux perdues une quantité effroyable de sang, nous nous sommes réveillés à l'hôpital sans que je ne saches quoi que ce soit et qu'elle, en revanche, faisait des cauchemars a répétitions. »

Je marquais une pause avant d'annoncer :

« Voilà de quoi je suis coupable. Oniri n'a pas eu que des déboires avec moi malheureusement et tout cela n'a fait qu'empirer son mal être. J'aurais dû le voir et la réconforter mais je n'ai pas su le faire. Je ne lui en veux pas de ne plus vouloir m'adresser la parole : je suis juste rongée par la culpabilité. »

Oui... J'avais fait des choses horribles et toujours sans m'en rendre compte...
J'adressais un nouveau regard dénué de sentiments au Yamada pour conclure :

« Si vous voulez me faire enfermer ou me destituer de mes fonctions après tout cela... je le comprendrais. »

Même si l'on me faisait confiance : je n'étais pas un modèle de stabilité et je ne le serais peut-être jamais... Pas tant que Megami parasitera mon corps.

Music ♫:

Kioshi semblait plus secoué par mes propos que je ne l'aurais cru. Il arborait un faciès tourmenté que je lui avais déjà vu alors qu'il était sous hallucinogène mais... pourquoi ? Ses yeux fuyaient les miens et ses poings s'étaient serrés convulsivement alors que ma propre histoire semblait lui faire écho. Je ne voulais pas lui demander s'il avait connu quelque chose de semblable car j'estimais ne pas avoir le droit de savoir, pour autant, il avait su prêter une oreille attentive à ma cause, je pouvais au moins lui prêter mon épaule...

La honte m'avait quitté, passant désormais pour l'inquiétude et l'intrigue pour mon supérieur. Bouleversé, il me demandait simplement qui était au courant pour Megami dans une voix cassée presque sanglotante, avant de me serrer dans ses bras dans une étreinte puissante, me coupant un instant le souffle mais je ne relevais pas.

« Oniri, Shinji, et récemment Kibo, sont au courant. »

C'était les trois personnes avec lesquelles j'en avais discuté bien que les deux premiers en savaient le plus à mon sujet comparativement au dernier que je ne connaissais que peu. Instinctivement, je posais mes mains dans son dos, ne sachant plus vraiment s'il me consolait moi ou s'il se consolait lui même. Finalement, peu importait, si m'aider lui octroyait un tant soit peu de réconfort alors qu'il en profite. J'avais déjà remarqué la dernière fois, et ce grâce à lui, que les faiblesses étaient propres à chaque homme, peu importe son rang, et qu'il ne fallait pas en avoir honte. Le Yamada semblait se replier sur lui même, se contentant d'encaisser sans jamais rien dire de son mal être : c'était ce que je faisais et ce qu'Oniri avait fait mais lorsque l'on voyait où cela menait... J'imaginais qu'il était temps de changer cela pour moi et peut-être aussi pour lui.

Il me disait d'aller en parlant a Zanshi dans un murmure à peine audible. Elle était ma Kazekage mais aussi ma sensei, je devrais pouvoir être en mesure de lui en parler mais j'avais peur qu'elle ne me voit différemment et qu'elle veuille même me démunir de mes fonctions de kunoichi... Je le craignais mais comme je l'avais dit plus tôt au Yamada : j'étais prête à le faire.

« Zanshi a beaucoup à faire. Elle est ma sensei mais nous ne nous voyons que très rarement. »

Qu'elle n'ait pas beaucoup de temps à consacrer il devait bien être le premier à le savoir, j'imagine.
Son étreinte se refermait davantage alors que ma tête se trouvait dans le creux de son cou et que mes bras serrer autour de son dos, se trouvaient entraver par le tuyau qui reliait mon cathéter à la poche de sang, presque vide.

Il était solennel lorsqu'il avouait ne pas pouvoir m'en vouloir pour mon état ni même pour toutes les actions que je commettais ainsi... mais... pourquoi, encore une fois... Son corps tremblait, témoignant de son mal être face à la situation, il devait être renvoyé à ses propres souvenirs, peut-être sa propre situation, si bien que je l'étreignais encore plus pour lui montrer mon soutien.

« Non ça n'arrive pas souvent... Cela va faire quatre ans qu'elle est en moi et j'ai appris à la brider mais... cela s'avère plus difficile lorsque je suis affaiblie : comme aujourd'hui. C'est pour cela aussi que je suis venue ici pour éviter qu'elle ne se manifeste et puisse nuire. Mon comportement à votre arrivée : ce n'était pas moi mais davantage elle qui déteignait sur moi : c'est ainsi que cela commence quand elle s'immisce en moi. Mais je suis parvenue à reprendre le contrôle, elle et bien reléguée au second plan désormais. »

Et pour aujourd'hui.
Je gardais le Yamada dans mes bras sans chercher à sonder son regard que je savais, de toute façon, distant en cet instant.

« Vous savez Yamada-san... Vous n'avez pas à porter un masque. Je ne dis pas ça pour que vous vous confiez sur votre mal être évident car si vous n'en avez pas envie je ne vais pas vous forcer mais... si vous avez besoin d'une épaule pour vous reposer je peux être celle-ci. Je ne suis pas vraiment douée pour les longs discours ou pour réconforter mais je pense que vous avez vous aussi le droit de craquer. Pas besoin de m'expliquer les raisons, je ne chercherais pas à savoir.»

Je n'allais pas le juger parce qu'il était chef du Kakumeigun : il était avant tout humain.

« Vous pouvez très bien me voir, dans ces instants, non plus comme votre intendante mais comme une amie sur laquelle vous pouvez vous reposer sans avoir peur d'être jugé. »

Je n'avais pas le droit de juger après ce que j'avais fait subir et surtout je ne pouvais pas blâmer quelqu'un. Je ne voulais pas non plus qu'il se braque sur ma proposition ou qu'il cherche à la fuir. Il n'était même pas obligé d'accepter tout de suite mais pouvait revenir quand il le voudrait ou en sentirait le besoin.

« Je ne sais pas ce qu'il vous ait arrivé mais je le sais maintenant que vous faites taire votre souffrance et à défaut de pouvoir y changer quoique ce soit vous pouvez inverser les rôles et être réconforté plutôt que de réconforter. Vous ne parviendrez pas à encaisser cela indéfiniment... »

Ma dernière phrase mourrait sur mes lèvres tant elle était emprunte de tristesse et d'amertume en repensant à Oniri qui avait bien failli perdre la vie à force de tout garder pour elle. Je n'avais pas su être là pour elle alors que je connaissais son mal être et cela l'avait mener dans ses derniers retranchements : je ne voulais pas faire la même erreur avec Kioshi et être témoin de sa souffrance en l'ignorant simplement. Je me devais de l'aider et de lui apporter mon soutien d'une quelconque façon : sans jugement ni inquisition.

Kioshi me serrait toujours dans ses bras bien qu'il avait amoindri son étreinte : peut-être soulagé ou apaisé par mes paroles ? Je ne savais pas... J'espérais qu'il comprenne qu'elles étaient sincères et que je ne cherchais pas à m'attirer ses bonnes grâces en lui proposant tout cela... Peut-être qu'il ne me faisait pas encore suffisamment confiance après tout... Pourtant il m'avait accepté dans le Kakumeigun et il m'avait même appris la médecine ! Cela ne laissait pas vraiment de doute quant à la certitude qu'il avait un minimum confiance en moi.

Ce dernier me posait une question vraiment inattendue... Tsukiko... Que venait-elle faire là dans la discussion ? Est-ce qu'une part de son mal être était lié à son élève ? Sûrement mais après tout comme je le lui avais dit, cela ne me regardais pas et je ne cherchais pas à en savoir plus tant qu'il ne s'ouvrait pas à moi de lui même.

« Tsukiko ? Eh bien... C'est difficile à dire... Elle ne parle pas beaucoup et ne s'ouvre pas ni à moi ni à Oniri donc... Elle se comporte telle qu'elle est mais elle ne laisse rien entrevoir de ce qu'elle ressent ou pense réellement... »

Je ne savais pas vraiment si c'était le genre de réponses qu'il attendait à vrai dire.
Sa phrase suivante me faisait écarquiller les yeux un instant, alors que je me trouvais toujours dans son étreinte que je lui rendais. Comment je le voyais ? Est-ce que cette question avait un lien avec la précédente ?
Je rassemblais mes idées avant d'exprimer sincèrement :

« Eh bien. Je vous ai d'abord vu comme ce que je savais de vous a savoir un éminent membre de Suna, chef du Kakumeigun. Je vous ai ensuite vu comme le senseur cherchant à tester ma loyauté. Puis comme un recruteur. Un chef, cela, ça n'a pas changé, bien que... »

Devais-je évoquer de nouveau l'entraînement pour la médecine ? J'avais peur de le froisser où de le renfermer sur lui même en lui rappelant ça... Toutefois, j'étais partie sur ma lancée et je n'avais pas pour habitude de ne pas parler en toute sincérité.

« En plus d'être mon supérieur vous avez aussi été mon précepteur et aujourd'hui, c'est en tant qu'amie que je vous parle et que je vous apporte mon soutien en me proposant comme confidente. Donc, au jour d'aujourd'hui, je vous considère davantage comme un ami désormais. »

J'avais trop de respect pour lui pour en venir jusqu'à le tutoyer : du moins pas tant qu'il ne me le propose pas. Ma proposition d'écoute était sincère et immuable dans le temps. Je ne cherchais pas a jouer les voyeuses en voulant épier sa vie puisqu'il n'avait même pas besoin d'en parler s'il ne souhaitait pas. Son état me peinait et n'avait de cesse de me renvoyer à la figure mes erreurs passées avec Oniri : encore une fois, je ne voulais les reproduire.

Il rompait finalement son étreinte, essuyant d'un revers de main les larmes qui avaient dû couler. J'imaginais aisément que de nombreuses autres attendaient elles aussi le moment salvateur pour sortir et soulager sa peine mais visiblement, ce n'était pas aujourd'hui que je parviendrais à l'en soulager puisqu'il cherchait de nouveau à changer de sujet en voulant reporter l'attention sur moi.

« Ne vous excusez pas. Je n'ai besoin de rien de plus : vous m'avez bien aidé, je vais déjà bien mieux. J'espère avoir pu en faire de même à votre égard. »

Même si j'étais certaine que ce n'était pas suffisant et qu'il lui faudrait sans doute plus de temps pour se laisser aller vraiment pour expier les affres de sa vie.

« En fait si... Vous pouvez faire quelque chose pour moi. N'ayez aucune crainte de vous reposer sur moi si vous en éprouvez le besoin : et je sais que vous en avez. Toutefois, je ne vous y force pas et encore une fois, je ne chercherais pas à savoir de quoi se composent vos problèmes si vous ne souhaitez pas m'en parler. »

Je marquais une courte pause, mon regard était toujours rivé dans le sien :

« Veillez aussi sur Oniri... »

Malgré nos différents actuels elle restait ma meilleure amie et si je n'étais plus là pour prendre soin d'elle, je souhaitais que quelqu'un d'autre le face afin de pouvoir agir pour elle à travers lui.

Music ♫:

Le voir m'ébouriffer les cheveux m'apportait une certaine satisfaction personnelle. J'interprétais cela comme un témoignage de son mal aise couplé à une certaine affection : je n'étais plus la Ketsueki à ses yeux, j'étais Yami. Si cela n'avait sans doute pas beaucoup de sens d'un œil extérieur : pour moi c'était emprunt de signification. Le nom de mon clan suffisait à lui seul à faire frémir ou à attiser la haine et lui même ne m'octroyait aucune confiance au début de notre rencontre pourtant j'avais su la gagner malgré mon côté maladroit pour ce domaine que je ne maîtrisais pas bien.

Il ajoutait même que c'était bon à savoir : ce qui signifiait qu'il gardait cette notion dans un coin de sa tête et qu'il saurait me trouver en cas de besoin. Encore une fois c'était ainsi que je le comprenais.

Ses propos suivants, en revanche, me chamboulait sans que je ne puisse réellement comprendre l'origine... Posant son front contre le mien, il arborait un regard sûr de lui qui emprisonnait le mien pour accentuer toute la portée de ses mots. Je l'avais vu fuir ou tenter d'échapper à une situation de rapprochement ou embarrassante et voilà qu'il s'approchait de lui même : l'étreinte précédente ne rentrait pas en ligne de compte puisqu'il était aussi bouleversé que moi mais cette attention là venait du fond du cœur et prouvait une fois de plus la confiance et l'estime qu'il éprouvait à mon égard. Je n'avais pas pour habitude d'entendre parler d'amitié pour ma personne. C'était quelque chose d'encore relativement nouveau mais dont je ne me lassais pas. Que Kioshi le dise alors qu'il avait de profonds ressentiments pour Rei ainsi que les membres de mon clan me touchait d'autant plus.

D'abord un instant déstabilisée par ses paroles et surtout son geste, j'esquissais bien vite un sourire pour montrer ma satisfaction d'avoir gagné un ami. Je posais ma main sur la sienne qui reposait sur le lit tout en l'affirmant.

« Ami... »

La température augmentait et je me sentais bien, apaisée et sereine alors même que l'endroit qu'était l'hôpital suffisait à me rendre nerveuse et tendue puisqu'il m'évoquait mes nombreux moments d'enfance que j'y avais passé.

Kioshi se reculait alors, ébouriffant une nouvelle fois mes cheveux tandis qu'instinctivement je portais mes mains sur ma tête tout en lui adressant un sourire complice.
« Tu restes mon supérieur mais je n'oublierais pas que tu es avant tout mon ami... »

Finalement, il repoussait ma proposition mais cela n'avait pas d'importance puisque désormais, il savait qu'il pouvait venir quand il en avait envie et au fond c'était ce qui comptait. En revanche, il acceptait ma seconde demande : veiller sur Oniri.

« D'accord... Merci Kioshi. »

Je lui adressais un regard sincère ainsi qu'un léger sourire avant qu'il ne se retourne pour s'en aller : laissant dans son sillage un sentiment de quiétude couplé néanmoins à une atmosphère bien moins chaleureuse qu'en sa présence...