Zaza a écrit:

J'étais assis depuis presque une demi-heure maintenant sur la terrasse d'un café du centre-ville, juste à côté de la place au milieu de laquelle trônait la statue de Yamada Kioshi. J'étais volontairement venu en avance pour prendre mon petit-déjeuner avant de rencontrer Hitsuko Gekei, le type qui allait être mon partenaire pour la mission qu'on venait de nous confier. Et pour une fois je n'allais pas avoir besoin de ramper dans les égouts ou de marcher de longues heures dans le désert. Mieux encore, je n'avais même pas besoin de quitter Suna et l'affaire qui nous avait été déléguée était même plutôt amusante même si je me garderais bien d'exprimer à haute voix mon opinion sur le sujet. Ainsi donc on avait retrouvé des tags au niveau de la voie illusionnée puis le jour d'après sur les murs de l'académie. Le premier représentait la Kazekage comme un monstre - était-ce si loin de la réalité en fait? - et le second s'en prenait directement au chef du Kakumeigun. Des choix de cibles fort peu judicieux à mon humble avis puisqu'il fallait évidemment s'attendre à une riposte. Je n'aurais pas voulu être à la place de ces pseudo-artistes...

Je repris une gorgée de mon jus d'orange tout en parcourant du regard les différents clichés qui avaient été joints à l'ordre de mission. On y voyait Zanshi avec des cornes, des dents pointues et le regard d'un rouge vif sur les premiers d'entre eux. Des enfants grossièrement dessinés tentaient de la fuir et elle en tenait un au dessus de sa bouche béante comme si elle voulait le dévorer. Une phrase sous la représentation stipulait "La Kazekage es un monstre! Qu'elle brulle!". La mauvaise conjugaison du verbe être ainsi que l'absence de circonflexe sur le "u" et le double "l" du second laissait plutôt penser qu'il s'agissait de l’œuvre d'enfants.

Pareil pour le second tag qui représentait cette fois-ci Kioshi avec un entonnoir sur la tête. Il semblait faire une danse ridicule tandis que ses yeux adoptaient la forme de spirale comme pour souligner l'idiotie dont on l'affublait. La phrase "Je suis kon et je l'asume!" était disposée en arc de cercle sous ses pieds. À nouveau il fallait compter avec deux fautes d'orthographe et des traits approximatifs pour le dessin. Ce qui semblait conforter l'idée que c'était bien des enfants qui étaient à l'origine de ce travail grossier. Pourtant quelque chose me chiffonnait...

*Pourquoi est-ce que des gosses s'amuseraient à parodier ainsi les deux personnes les plus influentes du village?* me questionnais-je sans cesse. *Ils ne comprennent rien à la politique alors pourquoi porter un jugement sur des gens qui sont sensés être des modèles pour tous?*

Si je prenais ma propre expérience à l'académie, je pouvais affirmer sans sourciller que ces deux postes prestigieux soulevaient l'admiration quasi unanime des élèves. On les présentait comme les défenseurs du village et à cet âge on était enclin à croire tout ce qu'on nous disait. Alors pourquoi faire ce genre de choses? Qu'avaient-ils à y gagner? Et puis les fautes d'orthographe étaient trop vulgaires, même pour des enfants. Est-ce qu'on cherchait à les accentuer comme pour mieux renforcer cette impression? Quelque chose me disait que des gens voulaient faire croire que c'était des gamins qui étaient responsables de tout ceci.

Pourquoi j'en arrivais à cette conclusion? Parce que la voie illusionnée était l'un des endroits les plus surveillés du village. Tout comme l'académie d'ailleurs. Mieux encore, c'était des zones symboliques de la puissance de Suna. Des gamins n'auraient jamais pu échapper à la vigilance des gardes, ne serait-ce que parce qu'ils n'en avaient guère les capacités à moins d'être extrêmement malins. Ces tags avaient été disposés en des lieux fréquentés comme pour s'assurer qu'un maximum de personne les verrait. Des enfants auraient plutôt chercher à cacher leurs bêtises pour éviter de se faire gronder. On faisait plutôt les choses en cachette à cet âge-là...

J'étais plutôt curieux de connaître l'avis de mon partenaire sur le sujet et ça tombait bien puisque quelqu'un se dirigeait vers moi. Je me levai pour accueillir le Gekei en faisant de mon mieux pour masquer ma réticence à travailler en sa compagnie. Les membres de ce clan tiraient plus de l'animal que de l'humain d'après moi même si j'étais toutefois assez mal placé pour porter ce genre de jugement vu mes... heu... états de service...

- "Salut! Tu dois être Hitsuko?" fis-je en lui tendant la main. "Moi c'est Shinji, enchanté! Allez prends place il est encore tôt et puis nous pourrons un peu discuter de cette affaire devant une bonne boisson!"

Je désignai la chaise en face de la mienne de l'autre côté de la table comme pour mieux l'inviter à s'y asseoir avant de me rouler une cigarette que je vissai rapidement au coin de mes lèvres avant de l'allumer. Il avait également du recevoir les mêmes clichés que moi et pour peu qu'il ait eu le temps de les étudier il devait déjà avoir un avis sur la question.

- "Qu'est-ce que tu penses de ces graffitis?" fis-je sur le ton de la conversation tout en relâchant un nuage de fumée en direction du ciel. "Je suis curieux d'avoir tes impressions sur le sujet! Donne-moi ton avis et ensuite je te donnerai le mien, d'accord?"

Je voulais éviter de l'influencer avec mes conclusions et puis je pourrais ainsi voir s'il suivait la même logique que moi. Ne serait-ce que pour me faire une idée plus précise de ce type avec qui j'allais sûrement passer la journée...

Comme hier, j'allais avoir une autre mission à boucler. Il me restait environ deux heures avant de partir et j'avais plutôt la flemme d'y aller, je me sentais bien là posé devant ma télé. Mais bon les ordres sont les ordres, cette fois-ci la mission allait être spécial puisque il fallait trouver des personnes qui ont commis un délit spécial. Ce crime était d'avoir fait des tags montrant que la Kazekage était une monstre affreuses au grande dents et le chef du Kakumeigun pour un idiot.

J'avais les clichés devant mes yeux et cela me faisait plutôt rire, j'avais déjà ma petite idée en tête des personnes qui ont commis ce délit, des amis de longues dates ayant maintenant des enfants. Leurs enfants devaient être comme nous, à l'époque, détestant Suna et ses dirigeants. Je les comprenaient mais moi au fil du temps tout cela a changé, j'ai appris à ranger ma haine de côté, un jour elle se libérera mais passons.

Les deux heures étant passés, je devais me rendre au lieu de rendez-vous prévus avec mon coéquipier. Dans un bar non loin d'ici, le nom de mon coéquipiers était Akuzu Shinji, je n'étais pas trop content que l'on me donne un coéquipiers pour cette mission, mais comme dit précédemment les ordres sont les ordres... à Suna, nous les Gekei étions très mal vu et ceci par tout les ninjas, certains nous craignaient et certains nous voyez comme des êtres répugnant pour moi et mon pouvoir cela pouvait se comprendre.

Shinji était déjà sur le lieu de rendez-vous, il se leva pour me saluer, je voulais mettre les choses au clair dès le début, je ne voulais pas qu'il me prenne au dépourvu en croyant que je suis une bête sauvage prêt à attaquer tout ce qui bouge, et surtout avec le démon qui m'habitait cela allait être dur de me contenir. D'ailleurs la voix se mettait à me reparler, elle voulait que je me mette à insulter Shinji et ensuite de l'attaquer, elle me les brisait au plus haut point.

Ta gueule ! Disais-je en toussant. Je suis désolé, je ne parlais pas à toi. Je vais t'expliquer ce que j'ai afin que tu ne te sentes pas viser, j'ai un démon en moi qui me les brises vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il m'incite à faire du mal autour de moi comme maintenant, il veut que je t'insulte et que je foute un poing dans la gueule. Non je ne suis pas bizarre, et je sais que tu me vois mal parce que je suis un Gekei, je ne te sauterais pas dessus comme une bête affamé, tout cela n'est que rumeur. Par contre je suis très susceptible. Bon revenons en au fait, je pense savoir qui a fait ces graffitis, et vu les fautes d'orthographe faîtes ça confirme mes dires.

J'espérais qu'il n'allait pas prendre mal tout ce que je venais de dire.

J'avais l'habitude des gens bizarres... En fait j'avais souvent l'impression de ne côtoyer presque que ça pour être honnête. Des types bizarres j'en croisais pratiquement chaque nuit dans cette cave ou je combattais, sans parler des alcooliques en tout genre qui fréquentaient ce genre d'endroits. Mais Hitsuko semblait être d'un calibre encore plus élevé que les déchets habituels qui croisaient ma route. Aussi lorsqu'il me gratifia d'une insulte en guise de présentation je haussai le sourcil de mon oeil valide comme pour le mettre au défi de réitérer ce qu'il devait considérer comme une manière de se présenter.

Mais j'eus droit presque immédiatement à des excuses ou plutôt à quelque chose qui s'en approchait vaguement. Aussi ce dernier m'expliqua qu'il ne me parlait pas à moi - ce à quoi je répondis silencieusement en observant autours de moi pour chercher la personne qu'il visait - avant d'arguer qu'il avait en lui un démon qui le poussait à faire du mal. Le tout en ajoutant que ce fameux démon voulait actuellement qu'il m'écrase son poing sur la tronche.

*J'ai un don pour tirer les gros lots moi!" soupirai-je en reprenant une taf sur ma cigarette. *Qu'est-ce que j'ai fais pour mériter ça hein?*

Le pire c'est que mon coéquipier attitré du jour jugea utile d'ajouter qu'il n'était pas bizarre. C'était un peu incongru - voir carrément déplacé - si je tenais compte de son entrée en matière. Et, évidemment, je n'arrivais pas à la mettre de côté... Sur quoi il me dit qu'il n'allait pas me sauter dessus comme une bête affamée et qu'il ne fallait pas que je prête attention aux rumeurs tout en avouant toutefois qu'il était très susceptible. Il termina en me disant qu'il avait une idée de la personne responsable des graffitis et que les fautes d'orthographe confirmaient ses dires. Sans toutefois juger bon de m'en dire plus...

- "Je vois..." fis-je avec scepticisme. "Un démon hein?"

Mais c'était qui cet énergumène? Il se shootait à l'opium ou quoi? J'eus une seconde fois l'envie d'observer les alentours comme pour chercher une caméra ou un objet Saibogu du genre qui aurait pu confirmer qu'il s'agissait d'une sorte de blague de mauvais goût mais je me ravisai rapidement. L'ordre de mission était tout ce qu'il y avait de plus officiel et il semblait bien que ce type était effectivement mon partenaire pour la tâche qu'on nous avait confiée. Et dire que je trouvais déjà notre objectif étrange. Que dire alors du mec en face de moi?

- "Bon bon bon..." repris-je sans trop savoir que répondre à ce genre d'entrée en matière. "Honnêtement je crois que tu devrais ralentir sur ta consommation de drogue ou d'alcool. Voir les deux! Parce que bon entendre un démon nous parler c'est vraiment pas bon signe! Ceci dit j'espère pour toi que tu ne vas pas écouter les petites voix dans ta tête parce que j'aimerais pas vraiment me prendre un poing sur la tronche de bonne heure le matin! C'est un peu le genre de truc qui me bousillerait ma journée tu vois..."

Je lui décochai un sourire carnassier avant de reprendre une gorgée de jus de fruit et observer un bref instant le ciel clair. J'aurais voulu éviter la confrontation si tôt mais pour une fois ce n'est pas moi qui cherchait les ennuis. Et puis je n'avais pas pour habitude de me taire lorsqu'on me cherchait, je ne faisais pas partie de ces types qui aimaient tendre l'autre joue.

- "Maintenant je suis aussi assez susceptible dans mon genre! Alors je veux bien mettre tes remarques sur le compte de la jeunesse ou quelque chose dans ce genre-là mais ne t'avises pas de m'insulter à nouveau! Parce que c'est toi qui risque de te prendre un poing dans la tronche à ce rythme-là! Et ce ne sera pas parce qu'un... démon ou un truc du genre m'aura demandé de le faire, ça tu peux me croire! En parlant de ça tu veux qu'on fasse un détour par l'hopital histoire de voir s'ils ont pas quelque chose pour te guérir de ton... heu... truc?"

Je n'étais pas médecin et je ne savais pas trop comment aborder le problème de la schizophrénie. Peut-être qu'avec un peu de chance ils le garderaient en observation ou l'enverrait dans l'aile psychiatrique. Je ne ressentais pas le besoin d'être accompagné pour remplir notre mission qui se révélait somme tout assez simple puisqu'il s'agissait d'un travail d'enquête basique.

- "Enfin bref... Tu m'as dit que tu pensais savoir qui avait posé ces graffitis?" repris-je en me roulant une nouvelle cigarette. "Ça te dérangerait de m'en dire plus? Histoire qu'on gagne un peu de temps et que je n'aie pas besoin de te tirer les verres du nez?"

C'était bien beau de dire qu'il savait qui avait fait ça mais encore fallait-il qu'il puisse le prouver! Et puis nous étions partenaires alors il aurait au moins pu exprimer clairement ses soupçons et ne pas se contenter de dire qu'il avait la solution. Je songeai que la journée risquait d'être plus longue que prévue en sa compagnie alors que je crachais un nouveau nuage de fumée vers le ciel.

Putain de démon, il me les briseras toujours celui-là. Akuzu ne me croyez pas et je le comprenais, mais de là à m'insulter d'alcoolo, il allait le regretter, personne ne m'insulte à part celui qui est en moi, je l'avais prévenu que j'étais un peu trop susceptible, à lui d'en assumer les conséquences. A force, j'en ai marre et je n'en eux plus de retenir mes pulsions, depuis que je suis dans ce village je me retiens, mais celui là ressemblais plutôt à un ivrogne qu'à un ninja aux vus de ses cernes et de sa voix un peu trop bancale.

Qu'est ce que tu viens de dire là ?!

Disais-je d'un air sévère, pas besoin de crier, le ton avec laquelle je lui dis ses quelques mots était déjà assez effrayant. Tentant de me retenir, je n'en pouvais plus et avec l'autre en moi qui m'incitait lui aussi à le faire, je n'en pouvais plus ... Et bien qu'il en soit ainsi, il ne fallait pas me chercher.
Je serrais mon poing droit, il était bien droit devant, boum je lui mis un uppercut, ce qu'il faisait je m'en contre foutais qu'il tombait ou pas.

Tu vois ça ? Là c'est moi pas le démon ducon. Bref, je t'ai dis que j'ai vraiment quel que chose en moi et si tu ne me crois pas et bien tant pis, si tu veux des explications claires et détaillés tu me le demande. Bon, pour la mission je te disais que je pense avoir ma petit idée, avant d'être un sunajins, j'étais un Nukenin et je faisais les mêmes genres de conneries, tu le sais surement mieux que moi, certains Nukenins détestes les villages.

Peut-être qu'il s'en contre foutait de se que je disais mais bon, ces paroles là sont censés, je détestais moi même Suna à l'époque, au vu de ce qu'il faisait aux vagabond, on ne pouvait qu'éprouver de la haine envers ce village. Mais pour moi chaque jours change dans ce village, ma haine disparaît peu à peu mais pas assez. Mon coéquipiers était encore un peu sonné, et je me préparais à une éventualité de riposte, donc si il tentait quoi que ce soit, j'avais mes réflexes mais pas au point d'être un surhomme. Un animal a comme spécialité ses réflexes, sans réflexe un animal n'est rien du tout.

Quand un mec menace de vous retourner un poing dans la tronche lorsqu'il se présente en face de vous, en général vous restez sur vos gardes. Et spécialement lorsque en plus il vous balance qu'il entend un démon dans sa tête et qu'il est susceptible au possible. Mais même si je m'attendais à une réaction violente voir exagérée de la part de mon coéquipier - ouais, appelons-le comme ça! - je fus tout de même surpris qu'il sorte si vite de ses gonds et qu'il ait le courage de joindre le geste à la parole. Car si la plupart du temps les gens aboient, peu nombreux sont ceux qui se mordent. Pour le coup j'étais obligé de reconnaître qu'il ne brassait pas seulement de l'air quand il parlait même si j'aurais préféré que ça se termine autrement...

En parlant de coup, justement! Le sien fendit l'air pour me décocher un uppercut. Le fait qu'il y ait une table entre nous deux ne le gêna pas le moins du monde et son agilité était plutôt impressionnante même si pour le coup il agissait comme un sombre idiot. Je ne cherchai pas à éviter le coup ou à le parer, au contraire. Je le laissai s'enfoncer dans la chaire de ma joue qui se déforma sous l'effet du choc jusqu'à englober une partie de son poing. Quand on tentait de s'en prendre à un Akuzu avec une attaque physique aussi basique, il ne fallait pas s'étonner de la voir annihilée par les capacités élastiques de mon clan. Ce qui ne sembla néanmoins pas le perturber outre mesure puisqu'il y alla de sa petite tirade sur le fait qu'il s'attaquait de son plein gré à moi et que son supposé démon n'y était pour rien. Allons bon...

Mais ce ne fut pas ces propos-là qui m'irritèrent, c'est avant tout l'explication qu'il me servi quant aux responsables de ces dessins insultants envers nos autorités. Selon lui c'était des Nukenins qui étaient à l'origine de ces graffitis! Pourquoi? Parce qu'ils détestaient les villages... J'hésitais franchement entre le rire et le dépit en le voyant ainsi étaler sa bêtise. D'un autre côté ça me valorisait drôlement d'être un présence d'un énergumène pareil même si je pris conscience que la mission n'était de loin pas terminée à ce rythme. L'idée de passer plus de temps que nécessaire avec ce crétin du désert suffit à me calmer et j'ouvris mes poings. J'étais près à le frapper en retour mais finalement ce type méritait plus de la pitié qu'autre chose. Et puis on ne frappait pas les handicapés...

- "Tu pourrais retirer ton poing de ma tronche avant que je te fasse découvrir le catapultage version Shinji s'il-te-plaît?" fis-je en tentant de garder un ton neutre.

J'attendis qu'il s'exécute et reprit ma cigarette qui était tombée sur le sol en allongeant deux doigts. Ceci fait je l'époussetai rapidement avant de la glisser une nouvelle fois entre mes lèvres pour la rallumer. Crachant un nuage de fumée en direction du ciel, j'observai alors avec curiosité le supposé shinobi qui se trouvait en face de moi. Je n'étais pas un exemple de patience et ça m'avait souvent porté préjudice. Mais lui... C'était à se demander comment il était resté en vie si longtemps dans un monde aussi cruel...

- "C'est la dernière chance que je te donne Hitsuko!" fis-je sur le même ton indifférent. "La prochaine fois je t'enfonce littéralement la tête dans le cul! Et si profondément que tu ne pourras même plus entendre ton démon ou quoi que ce soit d'autre, je te prie de me croire..."

Certains client s'étaient levés suite à l'attaque injustifiée du Gekkei. Dans les endroits que je fréquentais la nuit ce genre de désagréments étaient monnaie courante à cause de l'alcool ou plus simplement de la bêtise des gens. Et j'aurais menti en disant que je n'avais pas moi-même provoqué des affrontements avec nul autre motif que m'amuser. Néanmoins sur la place central de Suna et en pleine matinée, ce comportement faisait sérieusement tâche. D'ailleurs plusieurs gardes s'étaient rassemblés et nous jetaient des regards de loin, prêt à intervenir en cas de besoin. J'espérais que mon pseudo-coéquipier remarquerait également leur présence car c'était finalement lui qui risquait de se retrouver dans un cachot à Ergastule pour trouble à l'ordre public. Il me suffisait simplement de réitéré mon petit numéro Akuzu et rester patient. Pour une fois que je pouvais être la victime, je n'allais certainement pas m'en priver...

- "Maintenant que tu es calmé nous pourrions peut-être reprendre la mission là où nous l'avions laissée? C'est à dire au stade des hypothèses..." fis-je en songeant qu'à ce rythme il neigerait dans le village avant que nous ayons progressé d'un pouce. "Donc selon toi des Nukenins se seraient infiltrés dans le village pour taguer les murs de la voie illusionnée? Et ils seraient une nouvelle fois rentrés le lendemain pour réitéré leurs... exploits graphiques à l'académie?"

Je marquai une courte pause pour opiner du chef comme si on m'avait dit que les chameaux volaient et que j'étais assez stupide pour le croire. Puis j'écrasai ma cigarette avec un signe d'impatience dans le cendrier entre nous deux. Le tout en restant bien évidemment méfiant. Il ne fallait jamais tourner le dos à un drogué et encore moins baisser sa garde en leur présence. J'étais bien placé pour le savoir puisque j'en avais été un moi-même...

- "En fait tu crois que Suna est un moulin c'est bien ça? Ou alors que nos gardes sont de parfaits abrutis que le premier étranger venu peut berner? Voir les deux? Et quel intérêt auraient-ils eu à faire ça, hein? Tu crois qu'ils prendraient le risque de rentrer en fraude dans le village juste pour faire des graffitis de la Kaze et du chef du Kakumeigun? Ou alors que les rares Nukenins qui ont été acceptés dans nos murs sont libre d'agir à leurs guises sans la moindre surveillance?"

Ça en devenait franchement risible. Mais je voyais bien que mon partenaire n'était pas spécialement gâté par la nature lorsqu'il s'agissait de réfléchir. Et franchement je pensais pas penser ainsi d'une personne autre que moi un jour... M'enfin bon!

- "Je vais te dire ce que je pense, moi! Je crois que ce sont des personnes du village qui sont responsables de tout ceci, des adultes qui veulent railler nos responsables en faisant croire que leurs graffitis ont été faits par des enfants! Pourquoi? Pour saper leur autorité ou plus simplement pour marquer leur mécontentement envers leur politique. Ils connaissaient les mouvements de la garde ce qui peut laisser présager qu'ils en font eux-même parti. Parce que croire qu'un étranger puisse taguer la voie illusionnée sans qu'on s'en aperçoive alors que c'est certainement l'endroit le plus surveillé du village c'est un peu stu... facile, non?"

Non en fait c'était bien stupide... Qu'importe le choix du mot finalement puisque je ne comptais pas m'attarder ici plus que de raison. Nous avions une mission à remplir et nous avions déjà perdu bien trop de temps avec ses bêtises. Je me levai donc de ma table avec une idée en tête.

- "Je vais interroger les gens qui habitent près de l'académie et je ferai de même avec ceux qui ont leurs maisons le long des remparts! Avec un peu de chance ils auront vu quelque chose qui pourra nous mettre sur une piste digne de ce nom! Si tu te sens capable de mettre tes pulsions de côté et de travailler en équipe quelques heures alors viens avec moi! Sinon sens-toi libre de continuer à converser avec ton démon ou tout ce qui te plaira d'autre. Pour être honnête je m'en tape..." fis-je en haussant les épaules.

Je m'éloignai ensuite pour joindre le geste à la parole et aller interroger les habitants proches des lieux des méfaits. Le tout en gardant un œil - et c'est le cas de le dire - sur le Gekkei. S'il avait osé m'attaquer une fois il pourrait bien recommencer après tout...

J'étais beaucoup trop remonté, il fallait que j'apprenne à me canaliser, marre de ce guignol d'Inazagi, oui le nom de ce démon est Inazagi, tout le temps les gens me prennent pour un fou, et avec mon pouvoir c'est encore pire. Bref, Shinji me proféra des menaces, j'eus le temps de boucher mes oreilles avec mes mains pour ne pas l'entendre, je sentais que mon poing allait arriver en plein dans sa tronche si je l'entendais jacasser encore et encore.

Au vus de ses propos, il avait l'air d'être très intelligent, et plus mature que moi vu ses traits, mais on aurait quand même dit un alcoolo qui sombrait dans l'alcool chaque soir. Bref, je savais très bien travailler en équipe, mais mes pulsions que j'avais autrefois ne voulaient pas me quitter, c'est comme ça.

Il avait l'air très sympa à première vu, mais le "Ta gueule" l'avait chamboulé, je lui avais pourtant expliqué la situation mais il ne voulait pas me croire, je le comprends en même temps mais bon. Focalisons sur la mission, les nukenins sont très fort, mais les accuser directement serait trop simple, même trouver les coupables directement serait trop simple.

- Bref, je suis désolé de ce qui viens de se passer, mais libre à toi de me croire ou pas. Je suis près à travailler en équipe, et d'ailleurs ma théorie sur les Nukenins, prenons là en dernier recours, car trouver les coupables directement c'est trop simple, je penche plutôt pour ton avis. Connais-tu des gens à Suna capable de faire ce genre de chose ?

Pendant que nous parlions, nous étions en train d'avancer et de nous immerger dans Suna, nous interrogeâmes les villageois, pour savoir si ils avaient vu quel que chose ou bien quelqu'un de suspect. Cependant l'un des villageois pouvait très bien être le coupable.

Shinji, interrogeait tout les habitants, un par un moi pendant ce temps, je regardais les clichés tout en suivant Shinji, peut-être qu'une chose suspecte se trouvait dessus ou bien quel que chose qui pourrait nous aider. J'avais beau chercher je ne trouvais pas, cela ne nous avançait pas grandement ou plutôt cela nous ralentissait grandement dans notre enquête.

J'avas vaguement l'impression d'être seul sur cette mission. Bon bien sûr les choses s'étaient améliorées puisque nous avions évité l'affrontement et que mon partenaire semblait disposé à emprunter la voie de la coopération et non plus celle de la confrontation. Et il était temps d'ailleurs car nous avions déjà perdu un temps précieux pour uniquement mettre les choses au point sans pour autant avoir progressé ne serait-ce que d'un pouce dans notre quête de vérité. Je concentrai mes efforts sur les habitants habitant près de la Voie Illusionnée ou de l'académie mais pour l'instant nos efforts ne portaient guère leurs fruits. La plupart des gens - pour ne pas dire l'extrême majorité - des gens dormaient la nuit et n'avaient donc rien remarqué du tout. Ils se contentaient de me dire qu'ils ne pouvaient pas me donner la moindre information susceptible de nous aider et de nous mettre sur une piste même bancale. Ils s'excusaient ensuite d'un air gêné alors qu'ils n'y étaient absolument pour rien. Mais d'un côté c'était réconfortant de voir que les habitants étaient outrés qu'on puisse traiter ainsi la Kazekage ou le chef du Kakumeigun et la plupart nous encourageaient à trouver les coupables et à leur faire payer leur affront.

- "Nous vous remercions pour votre aide! Bonne journée Madame!" fis-je une énième fois après avoir été confronté au même type de réponse de la part d'une quarantenaire.

J'adressai un sourire et un clin d'oeil aux enfants qui la flanquaient et qui étaient sûrement présents par curiosité. Je m'amusai également de l'admiration qui pouvait se lire dans leur regard alors qu'ils portaient le regard au symbole de Suna, à ma ceinture. À l'heure âge je rêvais également de devenir un shinobi et je pouvais parfaitement comprendre l'enthousiasme qui les habitait. Mais ils se rendraient compte bien vite que s'il y avait des avantages à faire l'académie et devenir un ninja, il y avait également beaucoup de responsabilités et de devoirs envers son peuple. J'étais bien placé pour le savoir puisque je n'avais pas encore compris tout ce que cette charge impliquait...

- "C'était les dernières personnes à interroger..." fis-je sur un ton résigné à mon partenaire. "À moins qu'on se mette à interroger tout le village je crois qu'on peut oublier la possibilité que quelqu'un ait vu quoi que ce soit. Et pareil pour les gardes sans quoi ils auraient déjà fait un rapport sur ces mystérieux tagueurs..."

Je rabattis ma capuche et me passai une main dans les cheveux d'un air dépité. Je ne voyais pas vraiment comment faire pour trouver les responsables sinon en surveillant toute la nuit les possibles nouvelles cibles de ces délinquants. Et il y en avait trop pour qu'à deux nous puissions tout observer. J'avais bien une idée mais ça supposait de faire appel aux jeunes mendiants que j'avais recruté pour être mes yeux et mes oreilles à Suna. Et si cette perspective me semblait bonne, elle ne m'enchantait guère. Déjà parce que j'allais devoir les priver de sommeil après une journée à espionner pour mon compte et qu'à leur âge ils avaient besoin de repos. Ensuite parce qu'ils seraient sûrement durs à convaincre. Et finalement parce que je ne voulais pas avoir à Histuko à mes côtés quand je m'adresserais à eux. Pourquoi? Tout simplement parce que je ne le connaissais pas assez pour lui faire confiance. À supposer que j'y parvienne un jour vu la façon dont s'était déroulée notre rencontre...

Je ne croyais toujours pas à cette histoire de démon qui l'habitait mais je me gardais bien de lui en faire part ou de l'interroger à ce sujet. Il réagirait sûrement en prenant mal mes remarques et je voulais éviter de nouvelles tensions inutiles dans notre binôme alors que je n'étais même pas certain que cette histoire était réglée pour lui. Quoi qu'il en soit nos options fondaient comme neige au soleil et je devais me résigner à utiliser mes espions pour surveiller Suna cette nuit pendant que je prendrais du repos pour la journée de demain.

- "J'ai une idée mais elle implique que tu me fasses confiance Hitsuko!" fis-je en me tournant vers lui. "Retrouvons-nous demain matin aux premières lueurs de l'aube et j'en saurai peut-être plus sur les personnes qui font ces graffitis. Nous reprendrons alors l'enquête! Dis-moi simplement où je peux te trouver cette nuit si jamais j'ai des informations plus vite que prévues..."

Après quoi je filai vers la demeure que j'étais en train d'acheter pour les enfants non sans avoir d'abord salué mon partenaire pour prendre congé de lui. La journée était presque terminée et à cette heure ils devaient certainement se restaurer donc j'avais une chance de les avoir tous en même temps à mes côtés. Je ne pouvais pas laisser passer cette occasion. En poussant la porte je les découvris en train de se chamailler pour savoir qui allait dormir dans le grand lit cette nuit-là et la situation était comme d'habitude plutôt tendue. Faire cohabiter autant de gosses ensemble même s'ils venaient de la rue n'était jamais aisé. Je leur exposai rapidement la situation et leur demandai ensuite de veiller de nuit dans les rues en faisant ce qu'ils faisaient d'ordinaire: mendier! Qui se souciait de simples mendiants après tout? Et puis leur petite taille éviterait sûrement qu'il se fasse repérer par le ou les auteurs de cette mascarade...

- "Et qu'est-ce qu'on y gagne hein?" demanda l'un d'eux.
- "Ouais ça saoule quoi!" renchérit un second.
- "J'ai sommeil moi Shinji!" fit un troisième.
- "Je sais les gars, je sais!" fis-je en levant mes mains pour demander un peu de calme. "Mais vous pouvez bien faire ça pour moi, non? Juste une fois!"
- "Non!"
- "Bien dit! On doit veiller la journée, c'est ce que tu nous avais dit!"
- "Je sais bien! Bon... Si vous me ramenez la moindre information sur les responsables de ces graffitis je vous donnerai la moitié de la prime pour la réussite de la mission, d'accord?"
- "Les trois-quarts!"
- "Ouais, les trois-quarts!"
- "Rhaaa vous êtes durs en affaire! Bon d'accord, les trois-quarts! Alors?"

Les enfants échangèrent quelque regards puis acceptèrent finalement mon offre, satisfaits de gagner une bonne poignée de ryos en cas de réussite. Au moins je pouvais être certain qu'ils feraient de leur mieux pour me ramener les informations dont ils avaient besoin. Je décidai ensuite de rester dans la maison pendant qu'ils se dispersaient dans Suna pour rejoindre les lieux que je leur avait assignés, à savoir la bibliothèque, le palais, l'hôpital et les différents postes de gardes dans le village. Vu que ces enfoirés ne se privaient pas de viser des endroits habituellement surveillés par les soldats on pouvait raisonnablement penser qu'ils allaient remettre ça...

Je veillai tard dans la nuit avant de tomber dans un sommeil léger et pas vraiment mérité. Je fus réveillé en sursaut peu avant l'aube par des petits claques qu'un duo de gamins me donnaient gentiment. Ils m'expliquèrent rapidement qu'ils avaient passé la nuit à surveiller les endroits que je leur avais indiqués et qu'ils avaient pu voir deux "grandes personnes" faire des dessins contre un mur. Leur présence avait néanmoins été remarquée et les deux indélicats avaient fuis presque immédiatement, laissait l'une de leurs oeuvres - à savoir un dessin de ce Kibo dont m'avait parlé Tsukiko - inachevée. Les enfants avaient néanmoins pu voir que l'un des hommes était chauve et que le second avait le bras coupé au niveau du coude. Des informations des plus utiles...

Je les félicitai puis pris la direction de la place centrale ou je devais rejoindre Hitsuko à l'aube, comme convenu. Je ne savais pas ce qu'il avait fait de sa soirée et j'espérais qu'il était mieux disposé que hier. Je ne souhaitais pas repartir sur les mêmes bases pourries que la veille avec lui. Lorsque je le vis arriver je lui décocha un simple signe de la tête pour le saluer avant de partager avec lui les informations que j'avais pu récolter grâce à mes petits espions.

- "Qu'est-ce que tu en penses? Est-ce que tu connais des gens qui pourraient répondre à cette description?"

J'avais retourné la question plusieurs fois dans ma tête mais de mémoire je ne connaissais pas une personne avec un avant-bras en moins. Des chauves, en revanche, j'en connaissais des masses. Mais je voulais d'abord savoir si mon partenaire avec quelques idées quant à l'identité de ces tagueurs...

La mission n'avançait pas, et puis j'en avais strictement rien à carrer du Kazekage ou du chef du Kameigun, au lieu de se faire des statues ils pourraient se bouger au moins une fois tss. Bref, j'avais beau chercher, il n'y avait aucun indice, Shinji prit donc les rênes, il questionna plusieurs villageois, sans succès nous nous étions arrêté afin de s'arrêter ici et de continuer demain. "J'ai une idée mais elle implique que tu me fasses confiance Hitsuko!" Me disait-il, lui faire confiance ? Jamais. J'avais déjà assez fais confiance à plusieurs personnes qui en avaient tous abusé, mais cette fois-ci je ne me laisserais pas me faire douiller.

- Te faire confiance ? Hmm ... Ok, demain vient à la place centrale.

Bien entendu, je n'allais pas lui faire confiance, je devais surtout le suivre et en savoir plus sur ce qu'il voulait faire. Cela allait être facile de le suivre vu que je pouvais le ressentir grâce à mon don, il préparait surement une magouille ou quelle que chose d'autre de similaire. Ce que je faisais n'était pas bien et contre ma foi, mais j'étais selon moi obligé.

Dix minutes plus tard, Shinji arriva et entra dans une maison, on entendait des gamins se disputer, je me mis sous la fenêtre afin d'écouter toute la conversation. De ce que j'avais compris, c'était en quelques sortes des espions pour Shinji, derrière leurs airs de mendiant et de petits gamins innocent ils étaient capables de ça ... Ce n'était pas mes affaires, mais faire travailler des petits gamins comme espion, c'était risqué pour eux, ils pouvaient se faire attraper à tout moment par un criminel.

Une fois Shinji parti, j'entrais dans la maison des petits garnements.

- La ferme ne crié pas ! J'suis un ami de Shinji enfin si on peut dire ça comme ça bref, je vous ai entendus, j'viens vous demander une chose, ne travaillé plus comme espion compris ? Vous savez que vous risquez vos vies au moins ? Bon, pour ce soir faîtes ce qu'il vous a demandez, mais faîtes très attention. Et si c'est l'argent qui vous intéresse tenez ! Mon nom est Hitsuko enchanté. Une fois cela fait et dit, je partais.

Je leurs tendais toutes mes économies que je gardais depuis deux ans pour ma maison, mes habits, mes meubles ... ils allaient être richissime, encore quelques années à dormir dehors, mais bon si ça pouvait rendre services à des petits enfants comme eux pourquoi pas, et puis maintenant je suis habitué. Eux, étaient tous choqués, je savais qu'ils allaient continuer, mais je voulais surtout leur donner cette argent qui allait les inciter à arrêter.

Le lendemain matin je rejoignis Shinji à la grande place, nous nous saluâmes d'un hochement de tête ouah ... Bref, il avait quelques infos, et bien les petits garnements y sont allés tout en se méfiant. La prochaine fois qu'ils allaient voir Shinji, ils allaient surement lui parler de moi ce qui allait surement aggraver nos vues de chacun de nous, en bien ou en mal.

- Un chauve il y en a des masses ! Un mec au bras coupé jusqu'au coude hmm ... J'ai beaucoup voyagé, je suis sur de l'avoir déjà croisé. Trouvé ! Aïtsu Kagawa. C'est pas sur mais il a un bras coupé jusqu'au coude et bizarrement il se trouve à Kaze No Kuni
! Le chauve ça va être plus difficile ...

J'avais espéré mieux de ce Gekkei mais j'avais sûrement été trop optimiste... Si je ne savais effectivement pas ce qu'il avait fait d'une grande majorité de sa soirée, j'étais en revanche présent lorsqu'il avait maladroitement essayé d'offrir de l'argent à mes espions en herbe. Je ne savais pas vraiment le but qu'il recherchait en agissant ainsi. Voulait-il simplement me planter un couteau dans le dos ou agissait-il simplement avec le désir d'aider des jeunes dans le besoin? Quoi qu'il en soit j'avais la confirmation que ce type n'était pas digne de confiance et qu'il cherchait avant tout à satisfaire un quelconque désir inné comme par exemple se mettre les gens à dos et trouver ça amusant. Plus couramment j'appelais ça un fouteur de merde...

Les enfants avaient bien entendu accepté ses ryos, pourquoi auraient-ils refusés? Mais la somme divisée entre la dizaine d'enfants et moi-même une fois qu'il fut parti, il ne restait pas assez à chacun pour voir venir avec sérénité l'avenir. C'était un petit bonus fort appréciable en revanche même si les gosses se demandaient encore maintenant qui était ce type et pourquoi il s'était présenté d'un coup à eux pour leur offrir de l'argent tout en leur donnant ses recommandations. La plupart pensaient qu'il était un pervers qui cherchait à les attirer dans une quelconque ruelle et leur demander des choses aussi immorales que dégueulasses. Et j'avoue que j'en arrivais presque à partager leur vision des choses. En tout cas il semblait très clair qu'Hitsuko avait un sérieux problème mental sans parler de son manque d'éthique...

- "Je vois..." fis-je sur un ton neutre alors qu'il me parlait d'un type qui répondait à la description que je venais de lui donner. "Et bien dans ce cas il ne te reste plus qu'à te lancer à sa poursuite et lui arracher des informations pour réussir cette mission!"

Je me dis que l'emploi du tu et non du nous allait suffire à lui faire comprendre que notre collaboration était terminée et que je n'allais pas perdre davantage de temps avec lui avant de me rappeler que ce type et la subtilité, ça faisait au moins quatre-cent. N'était-il pas rentré dans une maison dans laquelle je me trouvais pour tenter de bousiller ce que j'avais patiemment construit, le tout sans remarquer ma présence alors que je me trouvais à quelques pas de lui?

- "Oui donc comme tu dois t'en douter j'abandonne cette affaire! Je vais de ce pas me rendre au bureau des missions pour leur annoncer mon retrait de cette mission. Si tu as envie de la poursuivre, libre à toi..."

Je l'observai encore un instant avec indifférence avant de hausser les épaules et tourner les talons pour m'en aller. Mais j'avais tout de même envie de lui faire comprendre que son petit manège ne m'avait pas échappé et puis je devais également le remercier en fin de compte. En plus de me faire gagner du temps et de préserver ma santé mentale, il m'avait également enrichi quelque peu:

- "Ha, en fait... Je suppose que tu ne le sais pas mais les enfants que tu as tenté de corrompre, ou appelle-ça comme tu veux, hier soir et moi partageons tout ou peu s'en faut! Du coup je te remercie pour les ryos que tu m'as indirectement donnés! Les enfants aussi sont ravis d'ailleurs je pensais que tu aimerais le savoir! Par contre la prochaine fois que tu tenteras de pénétrer sans invitation dans une demeure en pleine nuit essaie au moins de t'assurer que le propriétaire n'est pas sur place! Sur ce..."

Je repris mon avancée pour rejoindre le bureau des missions et régler les petits soucis administratifs que ma démission de l'affaire causeraient. J'espérais simplement que je n'allais pas y passer la journée et que cette mission allait rapidement n'être plus qu'un mauvais souvenir...

HRP: