Vous savez, ce n'est pas facile d'être un cannibale. Je ne rigole pas. Beaucoup d'étapes sont nécessaires avant une dégustation parfaite. Tout d'abord, sachez-le, la viande humaine doit être préparé avec attention et finesse. Ce n'est pas la viande d'un animal lambda sans goût. Non ! La viande humaine possède une saveur très forte ce qui oblige donc à la cuisiner soigneusement. Enfin, disons que c'est l'étape finale ça. Car pour bien cuisiner cette chair, il faut les ustensiles adéquat. J'ai dû investir dans une grande maison à Kumo afin d'avoir de la place pour y cacher des pièces regorgent de secret. Il y a bien sûr, la cuisine, simple façade pour le tout venant. Cependant, dans l'arrière boutique, des instruments incroyables s'y trouvent. J'ai dû les fabriquer moi-même pour ne pas éveiller les soupçons. C'est aussi un autre problème d'être mangeur d'hommes. La constante peur de se faire attraper. Il faut toujours couvrir ses traces et faire attention. Croyez-moi, ce n'est pas facile ! Néanmoins, le plus dur reste à venir. La chasse. Il faut trouver la bonne proie, étudier son comportement, ses habitudes et enfin, attaquer. Il faut toujours prendre une victime que l'on peut terrasser en quelques secondes. La vitesse est très importante dans ce genre de traque. Pourquoi je vous raconte tout cela ? J'y viens.

J'avais repéré, dans mon village, une jeune femme magnifique. Des jambes parfaites, un corps fin et splendide. J'avais qu'une seule envie, la voir rôtir dans mon four. Cependant, c'était une civile assez importante qui se rendait à Yuki no Kuni accompagné d'une escorte. J'aurai été en mesure de combattre cette dernière, mais les répercussions auraient été trop importante. Une personne qui disparaît, ça va. Plusieurs homicides et une disparition, des gens peuvent très vite se mobiliser. En tout cas, n'ayant pas grand-chose à faire en ce moment, je décidai de suivre cette jolie jeune femme. Il me fallait, bien entendu être discret, mais je n'avais pas à m'inquiéter. Depuis le temps que je chasse, je sais réduire mes pas au silence.

La marche était longue, mais j'étais excité de voir ma proie se rapprocher peu à peu de son tombeau. J'allais enfin pouvoir manger un bon repas. Cela commençait à faire longtemps que je n'avais pas gouté cette tendre viande. Qui plus est, grâce à mon expertise en fuinjutsu, je peux facilement sceller le corps dans un parchemin afin de le ramener chez moi et de le préparer avec amour. Enfin, il me faut reprendre ma concentration. Je n'ai pas encore ce joli corps en ma possession. Après quelques heures de plus, nous étions enfin à Yuki no Kuni. Bien entendu, l'escorte fit demi-tour. C'était donc mon moment pour attaquer. Enfin, avant tout, observer. Je scrutai chaque fait et geste de la demoiselle afin de comprendre et analyser ses mouvements. Puis, alors que le crépuscule s'installa, la jeune femme prit une ruelle complètement isolé. C'était ma chance. L'observant depuis un toit, je bondis derrière la jeune femme et l'étranglai en compressant sa jugulaire externe. En quelques secondes, la jeune femme perdit connaissance. D'un habile mouvement, je sortis un parchemin et la scella dans ce dernier.

Après cette bonne collecte, je décidai d'aller prendre un verre dans un bar. Etant un Monjara dans un pays hors de Kaminari no Kuni, les gens me regardaient avec haine et dégout. De nombreuses cicatrices étaient présentes sur mon corps notamment deux sur mon visage. Certaine personne avait peur de moi, mais bon, pour le moment, cela m'était égal. Je voulais juste voir un verre avant d'attaquer la route de nuit. Je fus servi assez rapidement, mais malheureusement, je n'avais pas vraiment eu le temps de boire mon verre. En effet, trois hommes, n'ayant pas eu la main légère sur l'alcool, vinrent de voir afin de me dire que j'étais un sale monstre. Je préférai les ignorer et boire mon godet, mais, un des hommes donna une claque dans ma main et le verre valsa en l'air avant de se briser sur le sol de la taverne. Je me relevai doucement et regardai les trois hommes. Je savais pertinemment que la suite n'allait pas être jolie...

« On ne devrait pas être là Pô, pourquoi sommes-nous ici ? »
« Tu me parlais des Monjara, j’en avais déjà ressentit un auparavant, ils ont une signature de chakra qui se ressemble tous, comme chaque clan. Il y en a un par ici, et il semble assez puissant. »
« Qu’est ce qu’un Monjara ferait sur Yuki no kuni ? »
« Je l’ignore, mais les Monjara te sont restés fidèles non ? C’est pour ça qui tu as quitté ton poste, pour ne pas mettre les clans Bakushô et Monjara dans une situation délicate. Lui pourra éventuellement nous être utile »

Nous étions dans le pays de la neige, sous le joug de Kiri. J’étais accompagné de l’un de mes plus grands disciples, un homme qui connaît toute la vérité et qui a accepté de me suivre, loyalement, dans mes grands projets. Cet homme n’était pas un simple valet qui me suivait en allant chercher mon café ou effectuant les sales besognes pour moi. Cet homme se nommait Soroshiya, du clan des manieurs d’argiles de Kumo : les Bakushô. En plus d’être un grand homme, chef de son clan, il n’était autre que le Sandaime Raikage, le maître du pays de la foudre et roi de la capitale des nuages. J’étais donc en illustre compagnie, mais ne pouvait-il pas en dire de même ? Car j’étais, sous mon autre forme évidemment, le Nidaime Raikage, son prédécesseur. Nous marchions donc tous les deux dans l’épaisse neige blanche de Yuki en direction d’un bâtiment où il semblait y avoir pas mal de monde, dont la signature de chakra que je recherchais.

En entrant, nous vîmes ce qui ressemblait fort à un bar, beaucoup de gens étaient attablés autour de verres de saké et autres alcools, les barmans et barmaids s’activaient pour répondre à l’attente de leurs clients, cependant, je reçu un coup sur l’épaule, Soroshiya essayait d’attirer mon attention. Il me regardait d’un air grave, en me faisant un signe de tête. « Regarde à neuf heures ! ». Je m’exécutais alors et vis sans surprise que trois hommes se trouvaient devant un seul. Ils avaient l’air bien éméchés et avaient des airs agressifs. Une femme qui gérait le bar essayait tant bien que mal de leur dire de cesser ces enfantillages, qu’ils n’avaient pas à faire leurs gros bras avec cet homme, qu’il fallait le laisser tranquille. Soroshiya, sans m’attendre, avança lentement vers eux alors que je vis l’un des hommes mettre un coup dans la main du solitaire, faisant valser son verre sur le sol. Tout cela allait mal finir et Soroshiya comptait bien intervenir. Alors que j’avançais également vers ces hommes, je vis que l’un chargea son poing avant de le lancer vers sa cible, mais le Sandaime l’attrapa en cours, le fit se retourner et lui administra un grand coup de tête dans le nez, l’homme tomba alors à la renverse en étranglant une complainte sourde.

Arrivée au bon niveau, j’envoyais mon poing dans le nez d’un deuxième homme visiblement décidé à attaquer mon homologue Raikage dans le dos. Il fit quelques pas sur le côté avant que j’envoi mon genoux dans ses côtes, le faisant se plier et frappant une nouvelle fois de mon poing derrière sa tête pour l’assommer. Le troisième homme se dirigea vers le solitaire avant que Soroshiya et moi ne l’attrapions avec un synchronisme parfait. D’une jambe, nous avions balayé ses deux jambes l’envoyant en l’air, frappant tout les deux du poing dans une partie différente. Dans le plexus pour ma part et le nez pour Soro. L’homme s’écrasa lourdement au sol sans demander de suite. Deux autres hommes arrivèrent ensuite pour les mettre dehors, nous remerciant d’être intervenus avant que cela ne parte trop loin. Au final, une bagarre avait tout de même explosé, mais cela avait été rapidement terminé. Je me fixais donc devant cet inconnu face à moi. Il avait d’étranges cicatrices sur le visage, des yeux qui inspiraient la terreur et il sentait la mort..
« Que te voulaient ces hommes à toi qui es seul ? » Dis-je avec un petit sourire en coin. A son apparence, je voyais bien qu’il s’agissait de ce fameux Monjara dont m’avait tant parlé Soro. Il existait chez lui une grande puissance et je pouvais le ressentir, même sans mes dons de senseurs. Maintenant, Soro devait le ressentir aussi. Mais était-il fidèle aux Kadoria et leur harem ou aux Bakushô ? Ami ou ennemi ?

Tout allait dégénérer sous peu. Mon verre évoquait avec exactitude le futur de cette situation. J'étais prêt à asséner un coup de poing dans le foie de mon premier opposant afin de tout de suite, l'affaiblir pour pouvoir combattre les deux autres en toute sécurité. Cependant, un événement assez inattendu se déroula devant mes yeux. Tout d'abord, l'homme ayant fait valser mon verre chargea un coup de poing en ma direction. Bien entendu, j'étais capable de l'esquiver et c'est ce que j'avais prévu de faire. Néanmoins, c'était sans compter l'intervention d'une personne. Attention ! Ce n'est pas n'importe quelle personne ! Oh non ! C'est le Sandaime Raikage nommé Bakushô Soroshiya. L'homme qui a permis à mon clan d'intégrer le village de Kumo. Je ne pouvais que surpris de le rencontrer ici. Après tout, plus personne ne l'avait vu depuis qu'il avait mystérieusement démissionné. Le revoir ici, dans cette vielle taverne, dans un pays éloigné de Kumo ... c'était étrange. Presque trop beau pour être une coïncidence. Moi qui veut toujours tout rationaliser, cette fois-ci, c'était trop louche.

Cependant, je n'avais, en aucun cas le temps de me concentrer là-dessus, du moins, pour le moment. En effet, le Sandaime stoppa le coup et asséna un coup de tête qui fit valser l'inconnu. Cependant, la joyeuse troupe d'ivrogne n'avait pas dit son dernier mot. L'un d'eux tenta d'attaquer le Bakushô par derrière, mais c'était sans compter sur un homme, inconnu pour ma part, qui asséna un terrible coup dans le visage de l'alcoolique. Ce mystérieux inconnu semblait être un allié de Soroshiya, donc par conséquent, pas de soucis à se faire. Il enchaîna le bougre afin de l'assommer et d'en finir avec cette altercation ridicule.

Le dernier pilier de bar tenta une échappé sur le côté afin de m'attaquer de nouveau. Le pauvre, il n'avait pas compris qu'il n'avait aucune chance de m'atteindre. Sans même avoir le temps de réaliser, les deux compères l'avaient envoyé en l'air par un habile mouvement synchronisé. Pendant ces quelques secondes d'apesanteur, les deux protagonistes frappèrent de leur poing l'homme qui s'écrasa sur le sol, pour ne plus se relever. Deux hommes se levèrent afin de mettre dehors les trois ivrognes. L'inconnu accompagnant Soro me fixa et finalement, c'était lui qui commença la conversation en me demandant ce que me voulaient ces hommes. La réponse était clairement sur mon visage, mais avant cela, je me devais d'entamer la conversation à ma façon.

« Tavernier, servez donc deux verres pour mes sauveurs et un pour moi. Je leur dois bien un verre ! »

Bien entendu, je n'avais pas besoin d'aide, mais cela n'aurait pas été aussi propre, donc pour cela, je les remercie. Il était temps de réellement commencer la conversation.

« Sandaime, un plaisir de vous revoir. Que me voulaient-ils ? C'est une bonne question. Pour le coup, ils ne m'ont pas adressé la parole, juste agressé. A choisir, je dirais que tout le monde n'apprécit pas mon joli visage. Comme vous pouvez vous en douter, j'appartiens au clan Monjara et par conséquent, je possède bon nombre de cicatrices. Certaines personnes ont peur, d'autre sont dégouté et d'autre vous une haine profonde envers moi. Sûrement, car je suis une sorte d'abomination foulant leur terre. Je peux les comprendre, en soit, je n'ai pas un visage amical, mais il faut croire que ce dernier ne fait pas que repousser les gens... »

Je marquai une petite pause avec un sourire en coin. Il est vrai que cet homme n'avait pas hésité à venir me parler et me défendre. C'était d'ailleurs ma prochaine question.

« Quelles sont donc tes motivations et pourquoi m'as-tu défendu ? »

C'était un peu froid, mais il me fallait savoir la vérité.