Il y avait des choses qui ne changeaient jamais, comme le fait que la brune soit fidèle à son poste, en haut des remparts. Non pas parce qu’elle était particulièrement vaillante dans sa tâche, juste que c’était de loin, celle qui depuis dix ans lui convenait le mieux. Là où, elle ne faisait à peu près pas n’importe quoi…

-Personne ne rentre sans laissez-passer, retourne d’où tu viens kirijins.

Le mot parmi tous les autres qui restait dans sa tête et son nez se baissait en contrebas pour observer, la vue était autre que les nuages bercés lentement par le vent. Comme une tension, amusant, malgré le calme la fille le savait par habitude, ce ciel chargé en tension offrirait bientôt la pluie. La kunoichi aurait autant aimé éviter les larmes des hommes, les cieux à éponger, c’était bien assez comme ça. Sa main se posait sur son ventre, à l’emplacement de la cicatrice que lui avait laissé le Gekei de l’ours il n’y avait encore pas si longtemps, une grimace et la voici en face de l’homme animal en deux deux. Ses iris dorées l’observaient longuement… Puis un ton posé et las.

-Bienvenue Gekei, je vais m’occuper de toi.

Les deux autres gardes tournaient la tête vers elle, la plus ancienne, elle était tout sauf agréable en général, pas son genre les bienvenues, elle préférait se déplacer quand les explosions devenaient une nécessite ou alors, c’était qu’on l’avait sanctionné et qu’on l’obligeait. Aussi, aucun ne cherchait à comprendre en pensant à un ordre venu de plus haut, du coin de l’œil la vile les observait s’écarter avant d’un signe de la main, invitée le kirijins à la suivre.
Si certes, ils se dirigeaient vers l’intérieur des portes, ils ne les passèrent jamais totalement, non, sur la droite une petite porte dans l’encadrement de la plus grande, la fille l’ouvrait d’un revers de la tête à nouveau cette indication de direction et au bout d’un long, très long couloir, une pièce. Elle lui présentait la chaise pour qu’il s’asseye, tout en posant une bouilloire sur le poêle encore allumé, en attendant qu’elle ne se mette à siffler, la discussion qui prenait.

-Le seul Gekei que j’ai croisé dans ma vie à Kumo est mort Kirijins, il était de l’ours, celui que tu cherches ?

Tout en disant ça, ses mains déployait une couverture encore pliée il y a peu près du feu, elle la laissait tomber sur ce dos si peu couvert, c’était l’hiver après tout.

-Il y a peut-être d'autres... Tu veux que je cherche?

Au moins il avait le mérite d’être cash, ça méritait le sourire de la brune, un bon point pour lui qui marquait sa différence, elle sortait la bouilloire de son emplacement coupant le bruit et oui, elle avait cru l’apercevoir grimacé. Elle notait le détail en le servant.

-Tu aimes le thé ou tu préfères autre chose. Avant toute chose…

Elle se plaçait en face de lui, pour asseoir, le temps que le ballet de fumée de sa tasse se calme et qu’elle puisse en profiter.

-Si tu as besoin de m’appeler, je me nomme Miaë . Sache qu’il est certain que sans autorisation et un laissez-passer des autorités de Kumo, je ne pourrais pas te laisser accéder au centre du village, mais rien ne t’interdit la périphérie de ce dernier où après tout, tous transitent pour affaire ou autre. Tant que tu ne fais pas de vagues, tu es le bienvenue.

Vrai ? Pour elle en tout cas et Tsumei n’était pas du genre à apprécier les excès de zèles de ce qu’elle avait vu, entendu, de ce qu’elle savait et le Kage était l’exemple ultime au sein du village non ? Elle se surprenait cependant à pareil comportement de sa part envers un Kirijins, plus la première fois maintenant… Elle grandissait faut croire. Mais comme la pensée sonnait comme une trahison pour les siens, elle préférait se consoler en se disant que ce clan ne se considérait pas comme des leurs.

-Intéressante idée que de rassembler les tiens.

Elle retenait sa tête entre ses paumes comme si cette dernière était devenue trop lourde.

-Mais dis moi, quel endroit où fuir le parasite humain ? Je doute que ça existe, quasiment autant que de retrouver celui ou celle que tu es venu retrouver. Pas le genre d’info qui ne circule pas, je n’en ai aucun vent, es-tu sûr que ton info est bonne ?... D’où la tiens tu.

Et elle avait pesé ses mots, quasi certaine que comme si le recherché avait été une attraction, tous n’auraient parlé que de ça. C’était triste, mais la réalité de la vie.

-Bref, peu importe, viens avec moi.

Debout, à nouveau un signe de la main en ouvrant la marche sous le regard dur de ses collègues pas aussi convaincu qu’elle faut croire, en route elle reprenait leur discussion en s’éloignant du post de gardes.

-Tu penses bien, qu’il faut que je puisse savoir où te trouver pour remplir ma fonction et je pense malheureusement, que pour bien faire, ça ne sera pas l’affaire d’une heure ou deux, surtout si pour se protéger, ton camarades a caché sa vraie nature aux kumojins.

Qu’une seule personne à qui on ne pouvait rien cacher. Encore faudrait-il l’amener à confier l’info. Ils sortaient de la ville, pour rejoindre la forêt de montagne qui enlaçait son village caché, en partie, par elle. Un sentier, qu’elle semblait connaitre par cœur, pour cause, à reculons de la civilisation en suivant un cours d’eau, il arrivait face à une construction de bois, un chalet ou une variante du moins.

-Je suppose qu’une auberge ne t’aurait pas tenté hein ? Si je ne reviens pas dans trois jours, c’est que je n’ai trouvé et donc nous revoir n’aurait pas d’intérêt non ? Libre à toi de faire ce que bon te semble, mais sache que c’est ici que je laisserai toujours la trace de la découverte d’un des tiens.

Pourquoi ? Pourquoi pas.

Cette femme me proposait un thé, pourquoi pas après tout je n'étais pas contre ce genre de chose totalement naturelle, je n'allais pas commencer à faire ma brute et décliner l'offre qui était une pure marque de politesse même si je savais que tout cela tournait en interrogatoire sur mes intentions. Elle plaçait la bouilloire en face de moi, j'étais soulagé que ce bruit horrible cesse.

« Je veux bien. »

Elle se présentait à moi comme Miae et elle me disait clairement que sans autorisation, je ne pourrais pas accéder au centre du village Je m'en doutais bien, mais que je pouvais néanmoins rester aux alentours sans faire d'histoire... Mais je voulais une réponse clair et savoir si elle pouvait y répondre. Entrer dans ce n'était pas nécessaire, je voulais juste des informations...

« La sécurité des hommes m'étonnera toujours, vous créez des guerres et vous empêchez ensuite quiconque qui n'est pas de votre pays de circuler librement au sein d'une communauté pour protéger celle-ci d'attaques ou d'embrouille en tout genre, cela me fait bien rire. »

Elle disait que mon idée était intéressante, en même temps cela ne concernait que les Gekei et personnes d'autres. Je la fixais quand elle me demandait où fuir  des parasites humains, elle avait employé un très bon terme en tout cas, mais je n'allais pas lui faire remarquer, mais comment je pouvais savoir si il y avait un Gekei ici...

« Nous nous trouverons bien un endroit reculé du monde pour prospérer en toute quiétude. Mais autant être clair, j'ai pu détecter certaines odeurs qui m'ont amené jusqu'ici, ce n'est pas pour autant certain qu'il y a un Gekei entre vos murs, ce n'était peut être qu'un bref passage... Notre clan se cache par peur d'être traqué par les hommes. »

Elle me demandait alors de la suivre, je me levais et d'un geste de la main elle semblait dire à ses collègues de me laisser passer. Nous nous éloignons alors doucement du poste de garde. Elle voulait un endroit où me trouver facilement car la recherche d'un supposé membre de mon clan pouvait prendre du temps, on avait le don de bien se dissimuler, on pouvait même garde notre forme animal pour passer inaperçu parmi les hommes, mais notre chakra pouvait parfois nous tromper.

« Nous sommes fort dans l'art de nous dissimuler, d'être des fantômes pour notre sécurité. Je ne suis même pas moi-même à l'aise ici... »

Nous sortions de la ville, je ne discutais pas, je n'avais rien à dire après tout sur leurs modalités. On semblait se diriger vers une forêt et je me sentais déjà beaucoup plus à mon aise, on empruntait un petit sentier qui suivait un petit cours d'eau pour arriver à ce qui ressemblait à une sorte de chalet...
Elle avait vu juste, je me sens mieux ici que dans une auberge, je me devais donc d'attendre trois jours au maximum pour savoir si il y avait un des miens ici, si pas, je partirais tout simplement.

« Je patienterais ici, ce lieu n'a pas l'air trop fréquenté, mais si vous voyais un gorille ou que l'on reporte la présence d'un gorille, ce n'est que moi, pas la peine de faire une partie de chasse... »

-Ce n’est pas moi qui décide de ce genre de chose, alors je ne peux pas rétorquer grand-chose quant au ridicule, mais une chose que je sais, les hommes ont peur de tout et surtout d’eux-même.

Elle lui esquissa un sourire, car dans sa petite tête, elle se considérait en « femme » et pour le coup, s’épargnait de ses propres critiques, une petite nuance qui l’amusait, mais qui n’avait pas grande importance. Un rire quand il se mettait à parler de chasse aux gorilles… Soit.

-Peu de chance qu’on prenne cette info au sérieux, mais soit, sois tranquille, à bientôt !

Un revers de la main pour dire au revoir, sans inquiétude la kunoichi lui tournait le dos, c’était peut-être naïf ce genre de comportement, mais elle n’aimait pas aller contre sa nature et cette dernière n’était pas vraiment hostile, plus maintenant du moins… Ses pas la ramenait à Kumo, sans encombre, comme quoi et elle se doutait bien n’avoir nul besoin de se tourner vers les gradés, ils le feraient d’eux même vers elle pour cette petite entrevue. Comme prévu son supérieur qui l’interpelait, lui demandant de le suivre. La fille résumait rapidement, une recherche entre Gekei et le fait qu’elle est parlé du Gekei ours… Le reste, elle ne jugeait pas que ça le concernait d’autant plus face à la mauvaise foi à laquelle elle se heurtait.

Les trois jours s’écoulaient presque…

-Bonsoir Gekei ! Si tu es là du moins…

Marmonnait-elle quand la nuit commençait à tomber. Elle arrivait à peine et un calme plat qu’elle aimait tant régner ici, pas de lumière à l’intérieur, mais ça ne la surprenait pas tant que ça, encore un peu de lueur du jour pour traverser les vitres et elle imaginait bien ce clan vivre au rythme du temps réel, sans artifice. Si elle était là, c’était qu’elle avait eu vent de quelque chose non ?

Pour dire vrai, la plupart de ses collègues avaient mal perçu sa demande, se demandant ce qu’elle pourrait en faire, quel intérêt de la livrer gratuitement comme ça. La Bakushô, elle, ne voyait pas les choses de cette façon, si de toute façon on ne lui donnait pas, il viendrait la chercher non ? Ce n’était pas pousser au vice au final leur mauvaise foi ? Alors qu’au fond, cette histoire ne les concernait qu’eux. Certes, comme lui avait dit un de ses fidèles amis avant de jouer le jeu, toutes ses forces de la nature pourraient très bien se réunir dans un autre but que vivre ensemble… Mais la brune aimait penser que c’était comme dans la loi de la nature, une historie de chaine et de territoire, tant qu’on ne s’aventurait pas dans le leur avec le rôle de proie… C’était tout un débat, qu’elle gagnait finalement, plus par un atout de charme que lui avait offert la nature que la conviction entraînait par ses mots. Peu importe, une victoire, restait une victoire.

-Tu perds ton temps sur ces terres, visiblement, Tetsuo no kuni est plus propice à celui que tu cherches, Kumo s’est agité en cette direction, je viens de les voir partir ou du moins mon mentor qui n’est pas du genre à se déplacer pour rien, prend garde tout de même. Après ce ne sont que des rumeurs, je ne sais pas s’il s’agit du Gekei que tu cherches, mais le seul étranger pas encore identifié, on dit qu’il se déplace à pas de félin. Désolée, mais je n’obtiendrais pas mieux à mon niveau, alors bonne chance à toi. Quant à l'autre il n'a probablement fait que passer par là...