Cela fait un certain temps, elle m'a permise de ne pas finir en prison pour une erreur que je n'ai pas commise et maintenant je ne pourrai plus la voir, ou en tout cas pas avant longtemps. D'un autre côté, je ne suis pas la seule qui doit ressentir un certain déplaisir à ce fait... Bon évidemment lui pourrait aller là voir quand il le veut, mais ce n'est pas le sujet. Si je ne peux pas voir celle qui m'a ouverte les yeux et sauvé la vie, cela ne me plaît pas dans un sens, mais c'est la réalité et je l'accepte. Dans un autre sens, ce retour suite à mon enlèvement m'a permise de le connaitre lui aussi. Certes, je n'ai pas un lien aussi fort... Enfin façon de dire je n'ai pas de réels liens.

Autant commencer d'une autre manière avant de me perdre, cela fait un certain temps que je ne les ai pas vus, ni l'une, ni l'autre. Je sais qu'elle est dans un pays où je ne pourrais pas aller à cause de mon grade et de ma surveillance, pourtant je n'aime pas la solitude maintenant que j'ai découvert ce qu'est la sensation qu'une personne vous manque. Je ne jette la pierre sur personne, c'est la réalité qui a voulu ça et je sais qu'où qu'elle soit, grande sœur ne voudrai pas que je m'apitoie sur mon sort. Je vais donc aller de l'avant, m'améliorer et avance dans la vie et c'est là qu'il entre en jeu.

Kibō alias grand frère, ce n'est pas un titre, je me sens juste plus proche de lui que de n'importe qui d'autre à Suna mes parents compris et pourtant ils n'ont rien fait pour créer se vide entre nous, mais rien non plus pour réellement le colmater. Je lui fais confiance, je l'apprécie autant que mes pauvres capacités mentales me le permettent et pire ou mieux que tout, j'ai aussi ce petit quelque chose en moi qui me dit que j'ai envie de le revoir.

J'ai la vague impression que c'est une mauvaise chose à faire, pourtant je le recherche sans lui demander son opinion... En même temps en toute logique je ne peux pas la lui demander à distance de toute manière. Le meilleur compromit est de lui demander si cela le gêne que je reste avec lui si je le trouve, ainsi je n'imposerai pas ma présence, c'est ce que je vais faire oui. Aujourd'hui et pour la première fois, je ne vais pas marcher avec ma lourde et encombrante tenue de travail, elle est bien en sécurité dans un parchemin d'invocation, car, je porte à la place une combinaison qui me permettra d'être plus à l'aise et surtout de pouvoir porter Kikai Buyô qui est la seule chose qui me permettra en cas d'accident de ne pas mourir stupidement.

Je n'ai trouvé de mieux comme excuse pour aller voir une personne que je connais, que de lui montrer le fruit de mes efforts depuis que je suis rentré... Bon c'est inutilisable en cas de conflit, mais il faut bien penser au temps de paix aussi non ? Et puis moi je le trouve utile mon tas de bois et de métal volant de toute manière. Je laisse ma main caresser lentement le bois avant de monter à l'intérieur et de le mettre en fonctionnement. Il tient en l'air tout seul grâce... Peu importe, en fait vous vous en moquez. Bref, doucement l'engin s'envole laissant le vent chaud du désert caresser le peu de peaux découvertes alors que je vérifie les sangles de mon parachute baptisé par le même nom quel a technique qui sert à le faire apparaitre lui et ses confrères : Kikai Buyô.

Ainsi j'observe la foule et les gens en dessous de moi, certains m'aperçoivent et me font signe, ou se demandent jusqu'où ira le génie ou la folie de notre clan pour avoir osé crée un engin pour imiter les oiseaux. Peu importe ce qu'ils ressentent, peut-être qu'un jour ils l'accepteront et que je pourrais emmener gens et matériel par-delà le ciel, mais pour le moment je m'assure surtout qu'il ne va pas m'exploser à la figure ce qui est une bonne chose. Finalement je le trouve, je ne sais pas trop ce qu'il fait et je reste au-dessus de lui, descend lentement et avec précaution une ancre pour éviter de heurter un passant ou de casser une vitre s'il y a du roulis à cause du vent et une fois arrimée, utilise la chaîne pour descendre et atterrir proche de Kibō.

"Grand frère, j'avais envie de te revoir... Désolé d'arriver à l'improviste."

Je le regarde droit dans les yeux, sa simple présence réanime certaines choses en moi, comme un automate qui prendrait vie et au cœur d'acier battant à nouveau. Un petit sourire naturel se dessine alors qu'il prend aussi assurément la forme d'un air timide. Dans le dessert, j'ai fait des choses que je n'ai pas comprises à l'époque, ou plutôt d'on je n'avais pas compris la porté et les dégâts possibles et à cette pensée c'est cela qui en ressort. Je ne peux pas avoir d'émotion aiguë ou puissante, c'est le mieux que je puise faire pour montrer une gêne importante et s'il se rappel un peu de moi il comprendra vite que ce que je montre est déjà beaucoup et que seuls lui et Yuki réussissent pour le moment à éveiller en moi des émotions aussi "fortes". Finalement, un petit espoir né au fond de moi, l'espérance qu'en fait je puisse lui être utile.

"Tu as peut-être besoins de quelque chose d'ailleurs ? Un peu d'aide ?"

Pourquoi cela ? Car, s'il a besoin de moi, alors j'aurais une excuse toute trouvée pour rester avec lui... Peut-être que je devrai être honnête, je respire alors profondément et attrape sa manche comme le ferait une petite sœur avec son frère pour lui faire comprendre qu'elle veut rester avec lui, le suivre.

"En réalité, j'ai envie d'évoluer, de devenir meilleur et pour ça, je dois être avec d'autres personnes... La froideur de l'atelier tue à petit feu toute humanité en moi. Mais je ne veux pas non plus m'imposer aux autres, encore moins à toi. Tu comprends ?"

hrp:

Un rêve ? Je ne rêve pas réellement alors comment répondre, le rêve, est un objectif à plus ou moins long terme qui n'est basé sur aucun raisonnement logique et donc qui peux être irréalisable tant que c'est un but à atteindre et que l'on cherche à s'en approche. Pour être plus précise, je préciserai cela en plusieurs étapes, simplement car, je suis comme cela et qu'il en est bien conscient. Et puis je ne veux pas être accepté sur un mensonge, je dois l'être sur des faits réels et je le laisserai juger mes paroles comme il l'entend, enfin les jauger. Évoluer oui, je vais le faire, je le sais de manière à peu près sûr comme grande sœur là déjà fait elle-même et si elle peut y arriver aussi vite et aussi fort c'est bien la preuve que n'importe quel contact positif m'aidera à devenir une meilleure personne. Je réfléchis, autant à la formulation qu'aux informations à émettre, d'un point de vue extérieur ça se traduit par des yeux dans le vague, un plus que l'autre puisqu'ils refusent de s'aligner parfaitement et que je ne porte pas mes lunettes correctrices. Je reste neutre, de voix comme de visage pour ne pas influencer ainsi ce que je vais dire.

"Pour faire simple si je devais être un objet par rapport au peuple de Suna, ça serait une protection... Par une armure froide, inflexible et terne, plutôt un vêtement épais, qui réchauffe tendrement sans attendre de remerciement en retour, qui protège son prochain et qui reste souple... Un rêve, c'est irréaliste, mais soit... J'aimerai, réellement voir une paix durable et réelle, un jour où les pays agiront de concert plutôt que de se chamailler alors qu'ils fomentent coup de dague dans le dos et envoie leurs soldats à la mort pendant que leur peuple souffre de divers problèmes. Ne plus voir se gauchie de ressources, mais surtout de ne plus voir inutilement les corps s'entasser pour des pseudo-valeurs patriotiques. Que ce soit ici ou ailleurs, le sang est toujours rouge, les larmes salées et la souffrance toujours aussi insupportable."

J'observe alors en l'air, je regarde mon engin volant et pense à une chose outre le fait que c'est puéril et naïf d'espérer que les guerres cesseront un jour... Il y aura toujours une personne pour allumer les feux de la guerre. Je le regarde, engin créer de mes mains et me rappelle le pourquoi je n'ai ne jamais chercher à le perfectionner, ne pas chercher à le rendre plus solide, plus à même de faire part à un combat :

"En attendant ce jour, je n'innove pas dans l'art de la guerre, je ne serais pas celle qui créera les prochaines armes de destructions massives ou un moyen plus efficace d'étriper son voisin, car science, sans conscience n'est que ruine de l'âme. Cet engin volant, le Kikai Fuma n'est pas fait pour tuer et je ne veux pas qu'il serve ainsi... Si je devais le transformée en arme, faire en sorte qu'il amène la mort par-delà le ciel, je ne le supporterai pas, mon cœur serait définitivement mort."

Je pense que j'ai fais le tour, mais est-ce que j'ai était totalement honnête ? Je dois l'être, alors autant finir.

"Ah ! Et je veux que toi et grande sœur vous soyez heureux parce que vous comptez beaucoup pour moi et que je vous aiment très fort !"

En définitive, je pense que c'est tout, je réfléchis un long instant. Puisque je ne trouve rien d'autre dans l'instant je me contente alors d'attendre et de sourire, un sourire naturel que j'empêchais de venir plus ou moins efficacement pendant mon exposé pour ne pas l'influencer.