« Il est ou ce sale petit chien ? Il est ou ce sale gosse ! »

Niéhéhéhé ! Tu ne me trouveras jamais, espèce d'idiot. Tu pensais que je n'étais qu'un pauvre et jeune enfant innocent qui n'a aucune défense... Oh.. C'est mignon ! Maintenant, tu as compris ton erreur, mais c'est trop tard. Car pendant que tu cherches le chemin qui mène jusqu'à moi, moi, j'ai trouvé le chemin qui mène jusqu'à ta bourse pleine de Ryos ! Si ce n'est pas dommage ça... Je verserai presque une petite larme... Non en fait, je suis super heureux. J'ai eu mon argent, et je suis indemne. En plus de quoi, je me marre devant cet imbécile qui cherche ! Et ça, ça n'a pas de prix !

« Madame, vous n'avez pas vu un blondinet avec un horrible sourire espiègle et une sale face ? »

Horrible sourire espiègle toi-même, bouffon ! Je me ferai un plaisir de dilapider ta bourse avant celle des autres. Ah oui, car il y a des autres, bien sûr. Ce n'est pas comme si je pouvais vivre juste avec une petite bourse d'environs 300 Ryos hein ? Ce n'est pas comme si c'était logiquement possible. Donc c'est pourquoi, je me sert un peu partout ! Mais attention, ce n'est pas ce que vous croyez ! Au fond, je rends service à ces pauvres gens !

Premièrement, je leur enlève du poids à porter ! Imaginez, c'est quand même lourd une bourse pleine de pièce. Donc, je me fatigue à leur place ! Ensuite, je leur enlève ce choix difficile qu'est : comment je vais dépenser mon argent ! Et croyez moi, c'est très difficile ! Et en plus, ils aident un Orphelin ! Qu'ils aient la conscience tranquille !

C'est parti pour aller dans la direction inverse de ce piètre poursuivant ! L'observant de loin et courant à toute allure, je heurte soudainement une femme. Mais sérieux, qu'est-ce qu'elle fout en pleins milieux du chemin cette grognasse ! Et en plus, il fallait que je tombe sur celle que le mec à interroger... Tombant au sol, je prends un petit regard apeuré, avant de dire...

« Pardon Madame... Je n'ai pas fait exprès... »

Dame, pas un mot que ces dernières apprécient toujours ~

Surtout si jeune ! Un regard perçant pour le brailleur venu interpeler la Bakushô, elle se contenta de souffler en haussant des épaules avant de le contourner l’air de rien. Puis d’un bond, même plusieurs, s’en débarrassait définitivement en choisissant la rue parallèle à celle-ci. Vous savez, celle de l’autre côté du bâtiment. Qu’il vienne la chercher maintenant. Jour de repos, vacance même, il pouvait crever sur place s’il s’imaginait qu’elle partirait à la chasse des sales mioches !

D’ailleurs, il n’était pas avisé de les nommés ceux-là ! Car si tôt cette réflexion faite dans sa tête, la voilà percuter par une tête blonde en se retournant. Kadaboum, air mignon dans cette voix douce balayant les oreilles de la brune, une à l’ouïe fine. Nouveau regard perçant et soupire, elle avait entendu un bruit familier, un trop important pour un enfant, voilà un hasard douteux, mais pas question, elle n’était pas en patrouille, pas ses affaires, tant mieux pour lui, d’autant qu’elle n’était même pas au village, mais dans un bled…

Une main qui se tendait, pour le relever.

-Ce n’est pas grave.

Puis tendit qu’elle l’avait attrapé et rapproché sans trop lui laisser d’alternative, lui prisonnier de son rôle de chérubin innocent, d’un murmure, elle se présentait… à sa façon.

-Touche mes ryos, je te fais exploser avec dans les secondes qui suivent.

Sourire d’ange. Autour on voyait une rencontre courtoise, avec leurs airs de saints à ces deux-là. C’était dangereux de se fier aux apparences. Puis maintenant voilà autre chose, à peine le temps de relever les yeux et l’homme sangsue en visuel au bout de la rue. Probablement ce qui la poussait à ne pas retirer son emprise de la menotte du blondinet tout en l’entrainant dans la direction opposée.

Elle était en vacance.

Un coup à reprendre du service, on profiterait de son statut de shinobi du village de la brume, ils n’étaient pas masse ici et voilà encore plus de chance pour qu’on lui demande de s’occuper de ça, pire même, de ramener cette chose là-bas ! Hors de question, pas très pro ? Restez dix ans genin juste pour votre amour de l’art et vous viendrez lui en parler après ! Elle n’était plus à ça près. Aussi l'air de rien...

-Fini de jouer par ici, il semblerait que ton temps, comme le mien dans ce trou à rats soit écoulé. Pas d’histoire et on sera vite loin sans encombre tous les deux.

Ce qui l’arrangerait autant que le môme en fait… Direction la sortie, en évitant la case prison, quiet à abandonner les vingt milles ryos !

Super, je suis tombé sur une pauvre femme sensible ! Et ça, c'est tout bénef pour moi. Faisant un sourire, elle me tend la main avant de me mettre un avertissement tout sourire. Si je touche à ses Ryos, elle m'explose... Et en plus, c'est qu'elle me sert fort le poignet cette grognasse ! Qu'est-ce qu'elle me veut sérieusement ? Je n'en veux pas de ses Ryos ! Comment ça ce n'est pas crédible ?! Bon, ok, je ne refuserai jamais de l'argent. Mais là, ce n'est pas ma priorité !

Après un court instant, nous nous dirigeons en courant vers la sortie ! Bordel de merde, mais c'est qu'elle court vite en plus ! Mais pourquoi elle est si presser ?! Ce n'est pas comme si l'autre bouseux, il était en train de nous poursuivre ! PUTAIN MAIS ARRÊTE TOI AVANT QUE J'ETOUFFE SERIEUX ! Prenant une mine décomposée, je lance un faible...

« J'ai besoin... De reprendre ma respiration... »

Elle me regarde, et on s'arrête enfin ! ET BAH C'EST PAS TROP TÔT, J'ALLAIS MOURIR OHW ! Et qu'est-ce qu'elle me veut en plus ? Comment elle a su que j'étais un voleur ? Mais c'est qui cette femme au final ? Enfin, l'important, c'est que je sois encore vivant et libre pour en parler... Prenant un air légèrement intimidé, et inquiet, je lance d'une voix timide...

« Qu'est-ce que vous allez faire de moi...? Et qui es-tu ? »

Si elle ne tombe pas dans le panneau en lui faisant les yeux doux d'agneau sans défense, alors je vais devoir passer à la vitesse supérieure. Si elle pense pouvoir conter mon pouvoir, cette brutasse, elle se trompe allègrement ! Personne n'y arrivera, et surtout pas elle. Je me colle contre un arbre, l'air toujours timide et farouche. Généralement, sa marche contre la jante féminine, mais je ne sais pas pourquoi, elle m'a l'air plus de réfléchir comme un homme que comme une femme. Je sens que ça va être compliqué de l'amadouer, celle-là.

Et voilà, raté, à droite un autre emmerdeur lui faisant signe, elle avait bien ignoré jusque-là celui qui en haut du balcon lui faisait signe depuis tout à l’heure que c’était de ce gamin-là qui lui avait parlé plus tôt. Pourquoi il était encore là ce sale mioche ! Trop gourmand tient. Puis en prime, feignant. Sans endurance, tout pour plaire quand il la forçait de s’arrêter, pas très grave ils étaient loin, mais quand même. Elle se contenta de souffler à ses premières questions en roulant des yeux, avant de se décider à laisser filer un son.

-Je ne sais pas, te couper les mains ? Te forcer à rendre tous les ryos ?

Bras croisés, la Bakushô l’observait dans tout son art de la comédie, voilà ce qui lui valait l’aide de Kunoichi en fait, depuis le début de la journée : son sens de la comédie. Un artiste quoi ! Comme elle. Sauf qu’elle n’était pas si bonne comédienne et probablement pas très crédible. Autocritique qui lui ôtait si tôt son air sévère et sérieux pour un sourire mutin et joyeux, elle s’amusait de la bêtise du gamin la bougre. Il faut dire, qu’ici, son petit village portuaire natal, les distractions étaient rares et forcément une allure si peu atypique avait vite attiré l’attention de la belle, très vite plongeait en spectatrice dans le théâtre qu’il avait créé, au sein même de son berceau.

Derrière une fenêtre en achetant son pain, la brune le découvrit tout d’abord avec étonnement dans son rôle avant de comprendre en le suivant du regard, qu’il avait dépouillé sans vergogne, ni soupçon son invité sur la scène. Un style unique, aussi, forcément il lui fallait emboiter le pas sur son chemin, en toute discrétion, bien plus amusant pour que le dernier acte n’arrive pas trop tôt. Malheureusement, très vite le cas, pas un artiste ça, une diva ! Et ça connerie avait tout gâché, la brune s’en était agacée, d’ailleurs, elle ne se gênait pas pour critiquer.

-Pourquoi tu as traîné si longtemps ici ? Les deux premières performances étaient belles, puis tu es devenu trop pressé !

Une secousse de la tête, puis elle décroisait ses bras pour les poser sur ses hanches, peut-être avait-il compris que ce cirque ne servait à rien. Ce garnement irait loin dans la vie, c’était ça le pire de l’affaire, tandis qu’elle… Son évolution laissait à désirer. Un affaire de talent, car il ne fallait pas confondre le don et ce dernier terme. Quoi qu’il en soit, il devait s’agir d’un artiste du monde, il n’avait pas vraiment le profil du coin, ni le style.

-Tu n’es pas Kumojins pas vrai ? Prend garde, d’ici peu, il sera déployé des shinobis par ici et même ailleurs grâce à toi. Peut-être temps de tirer ta révérence l’artiste !

Un rire en inclinant sa tête de côté et une ultime phrase.

-Un nom de scène ? On me surnomme Hanabi quand je fais mon « Boucan » comme ils l’appellent, peu de personnes savent apprécier l’art pas vrai ?

Sûr qu’il devait avoir souvent des ennuis, bien plus que des admirateurs. Comme elle quoi, voilà pourquoi elle concluait ainsi...

-Tu peux filer direct si tu veux.

Me couper les mains... MAIS ELLE EST TOTALEMENT GIVREE CETTE GROGNASSE ! Sérieusement, elle pense qu'elle va me couper les mains ! Mais je vais lui retourner la tête et lui changer les idées à celle-là ! Non mais sérieusement, pour qui est-ce qu'elle se prend ?! Je ne suis pas un jouet ! ET JE SUIS PAS MUTILABLE A VOLONTE !

« Pour toucher le Jack Pot, il faut savoir prendre des risques... »

Je murmurai cette phrase, à peine audible pour mon interlocutrice. Elle m'avait observée, et il fallait bien avouée qu'elle m'avait totalement mis à découvert. Si sur certaines personnes, mon art marchait à la perfection, il faut dire que ça avait fait un brave flop avec elle. Bordel, s'il y a des gens intelligents sur cette planète, qu'est-ce que je vais devenir !

« Un nom de scène ? Je ne suis personne. Je suis, je viens, et je ne reviens jamais ! Je suis, il est personne. De toute manière, cela n'a aucune importance de définir un être sans essence. Une simple définition provisoire pour une histoire dérisoire ! »

Je ricanais simplement. C'était entièrement ça. Je n'étais qu'une ombre jaune. Un caprice du temps ! Et c'est pourquoi je suis si heureux ! Rien ne m'arrête, entièrement libre, sans aucune limite ! C'était cela, le pire. Je n'avais aucune envie d'être autre chose ! Ce qui comptait était l'instant présent !

« Je m'en fiche, quand il me retrouvera, je lui retournerai tellement le cerveau qu'il ne saura même pas qui il est ! J'adore faire des représentations, tant que cela paye ! »

J'y pense... Il serait peut-être bon de faire ami-ami avec elle. Après tout, à ce que j'ai compris, elle doit être une guerrière. Et vu son endurance, cela ne me surprendrait guère ! Et donc si j'ai des ennuis et que je suis son ami, elle pourra m'aider ! Tout bénef pour moi, et aucune perte ! C'est parti !

« Et donc toi, c'est Hanabi ? Appelle-moi Len. Qu'est-ce que tu fais comme spectacle ? Tu sais, les gens ne comprennent pas grand chose à beaucoup de sujets, et surtout à l'art. »

Si j'étais intéressé par l'art ? Non, j'en ai strictement rien à foutre. Mais comme ça me semble être son truc, je joue le jeu.

Il marmonnait… En toute franchise, elle n’avait pas fait l’effort de déchiffrer, pas qu’elle s’en foutait… En fait si. Mais avant de tourner les talons, il fallait croire que finalement, le jeu d’acteur du gamin commençait à prendre. Son regard désabusé se changeait en un curieux, puis perplexe. C’était triste quand même ce genre de phrase de la bouche d’un enfant. Pourtant il avait l’air joyeux, mais de l’innocence, il n’en avait plus une once, peut-être cet élément-là qui lui valait la sympathie de la brune. Une qui après avoir soupiré, se décidait à rester, cependant pas de leçon à lui faire pas son genre de toute, il verrait de lui-même un jour notre diva de ryos comme elle les appelait. Eux ces artistes dont l’art était synonymes d’argent ou d’aucune représentation. Il était un « pro », elle une passionnée. Pas pour autant que le confrère perdait de l’intérêt d’autant que son talent, il ne savait pas encore de toute évidence, à quel point il était bien parti pour le porter haut…

-Tant mieux pour toi, c’est bien d’être sûr de soi, c’est mieux de l’être quand on a les arguments pour l’être…

Elle n’ajouta rien de plus, de toute, il avait repris le monopole de la conversation en lui posant une question, tout en se présentant. « Hanabi » elle ? Oui aussi, ce nom-là suffirait sûrement, pas comme si ça changeait quelque chose.

-Enchantée Len.

Enfin, la voilà déridée quand on lui parlait de ce qu’elle savait non seulement faire de mieux, mais qu’en plus, elle aimait le plus faire. Tout exploser ! Mais en lumière et avec grâce !

-Effectivement, rares ceux qui savent apprécier ou simplement tenter de comprendre, la preuve que la majorité n’a pas toujours raison.

Sa main semblait récupérer quelque chose sortie de la bouche de la belle, avant de s’agiter comme si elle modelait quelque chose. C’était bien le cas. Un papillon qui s’envolait si tôt sa paume ouverte devant le nez du jeune blondinet, la brune ne le lâchait pas du regard, mieux valait que le garçon en fasse autant, ça explosait vite et elle ne le referait pas deux fois. Pas ici en tout cas, pas dans son idée d’attirer l’attention.

-M’enfin, ça ne change rien au fait que tu gâches tes talents.

Un sourire et l’explosion, la bête d’argile laissait place à des étincelles de lumière sous le claquement de doigt de sa créatrice, qui tournait sa tête vers son spectateur.

-Bien sûr, le soir, plus haut dans le ciel et à une autre échelle, c’est plus intéressant !

Un rire et le retour aux choses sérieuses.

-Tu ne vis pas ici pas vrai ? Alors l’artiste, tu comptes faire des représentations longtemps par ici ? Peut-être assez pour que je te montre un vrai spectacle, mais pour ne pas insulter ta façon de travailler, je vais l’adopter ! Il te faudra payer et par chance je ne prends pas que des ryos.

Elle plaisantait, avant de préciser...

-Demain, je reprendrais mon service, je connais ta tête, ton vice, si je te croise, tu files dans les geôles. Mignon comme tu es, tu vas avoir un sacré succès !

Là par contre, elle ne plaisantait pas… voler est un crime pas de bol.

Bon, je dois dire qu'elle commence à me faire flipper la kunoichi là. D'abords, elle me dit que je gâche mes talents, avant de me faire une démonstration des siens. Je dois dire que c'est assez beau à voir, un vrai feu d'artifice ! Je suis assez fasciné, je n'en avais jamais vu auparavant ! Une expérience en plus que j'ai eu gratuitement ! N'est-ce pas super ? Ouaip, je sais, j'ai de la chance. De toute manière, même si c'est médiocre, je prends tout ce qui est gratuit...

Mais en fait, c'est juste la suite qui m'inquiète. Déjà, elle m'annonce cash qu'elle se faisait payer, mais pas qu'en Ryos... C'était une plaisanterie ou non ? J'aimerais garder ma pureté, grognasse ! Bah quoi ? Bon d'accord, je n'ai plus aucune once de pureté, mais quand même ! Je veux garder l'illusion d'être pur ! Mais en plus après, elle me menace de me foutre en prison si je la recroise un jour... Et comme je suis mignon, je vais avoir du succès... Quelle chance. Je suis flatté... NON MAIS JE METTRAI PAS UN PIEDS DANS CETTE PRISON, SALE GARCE !

« Je pense que je vais partir. Je n'ai plus rien à faire ici de toute manière. Donc tu ne me reverras pas. J'y vais ! A plus, Hanabi ! »

Je commence déjà à courir dans la direction opposée. Je n'ai vraiment pas envie de la revoir, ni même ces maudit Kumojin. Je ferai mes larcins ailleurs... Et Taki no Kuni me semble une bonne destination. Tranquille, pas beaucoup de surveillances, assez riches. Je pourrai y faire de bons profits ! Et puis personne ne soupçonne jamais un enfant avec un si joli minois... Bande de niais. C'est vraiment désespérant... Bientôt, on verra sur toutes les affiches, dans les rues : on recherche un petit blondinet avec un sourire espiègle. Pff... N'importe quoi. Mon sourire est adorable, et mon visage aussi... C'est ce qui fait ma réussite !

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