Poings ardents sous une lune blafarde. [PV : Dentô Shiwoon ]

La veille je pense que j'ai était infernale, en fait j'étais tellement de bonnes humeurs que j'en ai fatigué tout mon entourage. Pour le coup s'ils ne savent pas que j'ai rencontré une personne qui accepte de m'entrainer tous les matins à cinq heures pétantes ils ne le seront jamais ! Enfin soit, pour le coup je me suis couchée un peu plus tôt que l'habitude et j'ai préparée deux collations pour le lendemain, une à prendre sur place et l'autre pour la maison avant de partir au cas où. Ainsi levée à quatre heures du matin environs, je me suis préparée rapidement après m'être rafraichie et lavée, puis j'ai mangé avant de partir. Bon je me doute que je n'arrive pas en retard surtout au vu de la distance entre ici et les terrains, mais on ne sait jamais. Je vérifie donc ma tenue qui pour le coup est une tenue bien plus adaptée au combat que mes vêtements civils en ayant un manteau par-dessus pour éviter de prendre froid en attendant le début des leçons. Juste au corps, short épousant parfaitement le peu de formes que j'ai et une veste chaude, mais surtout contenant un grand nombre de poches à parchemin. Le tout avec une sacoche à la ceinture, une gibecière pour la trousse de premiers soins, une collation pour nous deux et quelques autres rouleaux ainsi que deux holsters à shuriken sur les cuisses pour compléter le tout. Je n'aime pas être à court de solutions alternatives et le fait que je transporte toujours un maximum de matériel sur moi dont une parti sous forme de parchemin représente bien cela.

Alors que je m'apprête à partir, mon frère qui va prendre son petit-déjeuner très tôt comme la famille me regarde et pouffe de rire. Je hausse un sourcil et alors il me demande sur un air légèrement sarcastique, mais aussi très enfantin.

"Tu pars à la guerre ? Tu te rends compte que tu as assez de matériel pour approvisionner une escouade entière ma grande ?"
"À force de partir au combat les mains dans les poches, tu manqueras de quelque chose de crucial un jour."

Il rigole et me dit que tout ce don il a besoin, c'est de "ça" en ma montrant sa tête et viens me faire un câlin. Dans le fond je suis sûr qu'il s'inquiète, sinon il ne serait pas déjà prêt à partir à une heure pareille, il se tient prêt au cas où je ne sais qui, qui me surveillera inévitablement de loin ne le prévienne d'un danger. Je n'ai pas le niveau pour débusquer et encore moins distancer les meilleurs de la famille alors je me contente de faire semblant de ne pas le savoir et me demande toujours qui m'espionne. Enfin, au moins ils n'ont jamais eu à réellement intervenir, sauf la fois où j'ai réellement failli passer l'arme à gauche avec le coup de la rivière et sans ça je ne saurais pas que j'ai un chaperon dans mon ombre ou ailleurs.

Enfin soit, alors qu'il fait encore nuit, je me rends compte grâce à une montre qu'il n'est que quatre heures et demi du matin, peu importe le temps qu'il arrive, je commence à m'échauffer et j'alterne des petites séances d'entrainement solitaires avec un peu de méditations et d'ailleurs je ne remarquerai certainement pas quand il sera là, l'habitude d'être seule à l'entrainement la plupart du temps sans doute.

Et bien mes alleux, quelle journée j’ai eu hier. De Bon matin une rencontre avec plutôt étrange qui m’a demandé de lui filer un coup de main, et après une terrible séance d’entrainement avec mon senseï, vraiment quel tortionnaire ce Zennosuke Seki. J’ai bien cru hier que j’allais mourir à plusieurs reprises tant ce fut dur. Mais fort heureusement pour moi, ma bonne étoile m’a gardé dans les vivants au point où j’ai pu rentrer chez moi. La preuve, j’y ai pu prendre une bonne douche, méditer un bon coup avant de bouffer du tofu avant d’aller m’allonger pour prendre un bon sommeil réparateur avant de me réveiller ce matin comme d’habitude à trois heures du matin. Pourquoi si tôt ? Et bien parce que c’est l’heure à laquelle je vais m’entrainer. Quand tout le monde est encore couché, c’est là le meilleur moment pour se laisser aller et ressentir pleinement son corps, à l’abri des regards, seul avec soi-même. Ce matin par contre, le programme serait légèrement différent du quotidien.

En effet, la fameuse étrange personne que j’avais rencontrée hier, je devais la revoir dans quelques heures. Ouai, comme vous l’imaginez déjà, elle allait s’entrainer ce matin avec moi. Mais bon pour ne pas la brusquer je ne lui avais pas donné pour heure de rendez-vous trois heures du matin. Non, bien évidemment, elle n’était surement pas habituée à se lever si tôt et à se balader toute seule dans la nuit totale sans se faire remarquer par les shinobis qui patrouillent à la nuit tombée, pour se rendre à l’aire d’entrainements. Donc, j’avais préféré lui donner un horaire plus doux. Une heure où il me semblait quand même acceptable pour un début. Elle arriverait certes alors que j’aurai commencé depuis belle lurette, mais au moins j’aurai eu deux heures où j’aurai pu me donner à fond avant de baisser d’un cran pour elle. Ouai, parce qu’il faudrait vraiment que je baisse en intensité pour elle, car, elle n’avait pour ainsi dire, pas du tout le profil du combattant. Mais bon, qui étais-je pour parler, dans tous les cas, je ne m’entrainerais plus vraiment seul le matin. Je n’espérais juste qu’une seule chose. Qu’elle ait un talent si fou qu’elle me rattrape et me dépasse en un temps record, histoire de me faire courir pour la rattraper. Oui, cela aurait pu me galvaniser un bon coup pour que je me déchaine à l’entrainement. Car, j’avais eu beau travailler de plus en plus, je stagnais depuis un moment, et je le sentais. Je n’avais pas vraiment de raison pour expliquer cela, mais c’était pourtant ce qui était. J’espérais voir en elle, la fleur qui me ferait monter d’un cran pour atteindre une autre sphère dans mes séances d’entrainements, du moins nos futures séances d’entrainement.

On peut dire que j’avais accepté sa demande plus dans l’optique de cela, il me fallait trouver quelqu’un pour m’entrainer avec. Je ne saurais jamais véritablement jusqu’où j’ai pu arriver sans pouvoir comparer mon niveau à quelqu’un. J’avais bien des équipiers pour ça, mais l’un était tout sauf un combattant aussi, et l’autre était monsieur disparition. Si ce n’était lors des convocations de Zenno-senseï, impossible de mettre la main sur lui. Donc à quoi bon se serrer la ceinture, prenons quiconque viendra et voyons ce qu’on peut faire de bien avec cette personne. C’est le cerveau plein de pensées que j’amorçais mes échauffements musclés à la maison avant de sortir par le balcon et repousser la porte vitrée en place. Je m’élançais vers les terrains d’entrainements tout recouvert de poids, les uns plus lourds que les autres.

Je pus noter une amélioration ce matin-là. En effet, généralement je mettais douze minutes et quarante secondes précisément pour parcourir la distance, mais ce matin-ci, j’avais tout simplement pulvérisé mon record. Onze minutes, trois secondes et trente-deux centièmes indiquait mon chronomètre lorsque j’atterris sur l’espace de répétition. Comme à mon habitude, je déposais mon sac à l’ombre du grand chêne et fis apparaitre un clone avec lequel je commençais une série de course de sprint. Ce matin malheureusement, mon clone m’écrasa. Onze victoires pour lui sur les vingt qu’on faisait à chaque fois. Fallait que je travaille encore. Prenant une petite pause rafraichissement, j’annulais ma technique de clonage et m’installa pour méditer. A la suite de cette séance méditation, je relançais la technique de clonage, à la différence cette fois-ci, que le clone n’avait pas lui les poids que je portais, j’allais l’affronter en un contre un dans un cercle qu’on traça ensemble. Le but étant d’améliorer mes performances en combat ultra-rapproché, sans espace pour fuir, en ayant un adversaire nettement plus rapide que moi. Ce matin ma défense fut rudement mise à l’épreuve. Mais c’était en bien. J’allais ressortir meilleur. Une fois bien épuisé à cause de tous ce que j’avais reçus comme affection musclée de mon clone, j’annulais de nouveau la technique de clonage. Je marchais trois minutes pour relâcher un peu l’excès d’acide lactique accumulé dans les muscles à cause de l’intensité de l’exercice précédent, avant d’aller m’étirer. Une fois bien étirer, je pris un bâton assez fin mais quand même suffisamment robuste pour supporter le poids d’un homme, que j’enfonçais solidement dans le sol avant de sortir une planche assez grande pour que je puisse m’installer dessus, que je déposais en équilibre au-dessus du bâton. Puis, à mon tour, je m’installai assis, les jambes pliées vers moi sur cette planche. Je déposais mes mains l’une dans l’autre sur mes jambes, m’apprêtant à méditer en malaxant mon chakra en attendant Koémie. Je fermai les yeux me concentrant sur mon pouvoir spécial. Après quelques secondes, j’avais les poings enflammés, ainsi qu’une flamme sur les cheveux. J’arrivais enfin à faire apparaitre une flamme comme je le voulais en utilisant mon don héréditaire. Il ne manquait plus qu’à maintenir cela jusqu’à ce qu’elle arrive.

C'est ainsi que je commencée à m'entrainer, sous cette lune alors que le soleil ne ce n'était pas montré. En fait, il m'a bien fallu dix bonnes minutes avant de me rendre compte qu'il était déjà là. J'ai à peine eu le temps de m'échauffer convenablement et de réfléchir un peu sur ma journée que j'entends des bruits un peu plus loin ce qui à une heure pareille n'est pas forcement normal. Je m'approche alors doucement pour le voir. Bon, je ne suis pas en retard, loin de là, mais je pense quand même que je devrai aller le voir. Ainsi je m'approche de lui et me retiens de justesse de lui sauter au cou pour lui dire bonjour, ce qui fait que j'ai les bras écartés et le rouge aux joues.

"Bonjour, pardon j'ai failli oubliée et te sauter au cou encore."

Je respire profondément et l'observe pour le coup. Je me demande bien ce qu'il a prévu pour nous deux, pour moi en fait un peu plus égoïstement peut-être. Je réfléchis un moment et me courbe devant lui comme le fait normalement une élève devant un professeur.

"Je te remercie énormément de bien vouloir m'entrainer senpai."

C'est en me relevant les yeux emplis d'un mélange assez étrange entre la volonté et l'appréhension de ne pas connaitre la marche à suivre que je l'observe. Nerveusement je vérifie rapidement que je n'ai rien oubliée une nouvelle fois avant de me tourner de nouveau vers lui et le lui redire au cas où il n'aurait pas écouté la première fois que je le lui ai dit ce qui semblait être le cas.

"Juste au cas où Shiwoon-senpai je suis spécialisé en sceau, bien que j'utilise aussi beaucoup le ninjutsu et aussi un peu le Taijutsu... On ne peut pas s'entrainer à tout tout seul et encore moins être doué. Enfin bref et je suis affilié au raiton et au kinton."

En même temps je lui montre que j'ai des sceaux dans mes divers contenants et des parchemins. Mon frère n'avait pas tort sur un point, j'ai vraiment beaucoup pour ne pas dire trop de choses sur moi, à vouloir prévoir trop de cas de figure je me suis alourdie je pense. Remarquant moi-même cela, je retire bien un tiers de mes affaires et les places sous un arbre pour plus tard au cas où puis en lui faisant un grand sourire.

"J'espère ne pas te faire perdre ton temps."

C'est de manière pas très naturelle et encore oins discret que j'observe partout autour de moi, déjà pour essayer de me repérer à cause de l'obscurité, mais surtout pour rester sur mes gardes, après tout je ne sais pas à quel moment ça commencera et s'il ne voudra pas tester mes réactions. Je prépare déjà une technique de défense au cas où je ne pourrais pas éviter une surprise d'ailleurs. Maintenant, je m'en remets à lui avec un sourire en restant de manière trop visible méfiante de mon environnement.

Il aurait été tout simplement impossible de ne pas se rendre compte qu’elle était arrivée. Du calme de la méditation était apparue une présence, présence que j’eus un instant du mal à croire, tant j’avais cette sensation de déjà-vu était chose fréquente pour moi lors de mes séances d’entrainements nocturnes. Cela pouvait être réel, qui sait, peut-être que des membres de forces spéciales qui patrouillent pendant la nuit s’attardaient parfois pour vérifier ce qui se passe ici, en tout cas pour ce matin, cela n’avait rien d’une simple sensation. En effet, des pas se firent entendre. L’herbe écrasée sous les pas de quelqu’un émettait un léger son qui fut mis en évidence par un soudain silence des grillons. Silence qui fut finalement coupé par sa voix. Elle était arrivée et avec elle son cortège habituel de bonne humeur et de joie.

Ce matin, je constatais qu’elle était on ne pourrait plus joviale. Au timbre de sa voix, on pouvait distinguer appréhension et désir de se lancer. Elle avait failli me sauter au cou avait-elle avouée. Une manie surement chez elle, mais bon faut bien accepter les gens comme ils sont et faire avec. Ouvrant alors les yeux je saute à terre et réceptionne la planche sur laquelle j’étais plus tôt assis, et la lui tend ouvertement. Elle venait de me remercier et me demandait par quoi on allait commencer. Ma réponse gestuelle sembla fort la surprendre, car elle ne compris pas que je lui tendis la planche pour qu’elle la prenne. Je déposais donc la planche, à côté du bâton, on reviendrait sur elle et me tournait vers elle, un petit sourire aux lèvres :

« -Content de voir que tu respectes notre quota horaire, mais si je ne m’abuse tu as à peu près une heure d’avance non ? »

Disant cela je m’avançais consulter ma montre déposée devant mon sac, et je dus bien rire en effet, elle n’avait pas une, mais deux heures d’avance. Elle semblait bien en vouloir, vu comment elle était en avance et équipée. Un vrai bataillon armé, à elle seule. Je ne pense pas qu’il y avait une articulation de son corps qui ne cachait pas un outil de combat. Cela me fit encore une fois bien rire, mais bon, on n’était pas là pour rire mais s’entrainer. On aurait tout le temps après pour ça.

« -Avant tout, désolé pour hier, j’ai pas été très sympa, j’espère qu’on s’entendra bien pour pouvoir mieux travailler ensemble ! »Lui lançai-je, un grand sourire d’enfant sur le visage en lui tendant la main.

« -Néanmoins, ne me remercie pas trop tôt, tu vas sacrément en baver sache le. » Mon sourire devint on ne peut plus diabolique. Et c’était avec raison, mon crédo étant de toujours surpasser ses limites pour créer le miracle, elle allait devoir subir ce que cela implique, c’est-à-dire, souffrir énormément pour s’améliorer.

Sans plus tarder je m’éloignais d’elle et allait casser une branche. M’approchant de la zone où l’herbe était plus basse et le sol plus ferme et visible, je commençai à tracer un tout petit cercle, il ne devait pas faire plus d’un mètre de diamètre. Il allait nous servir pour le premier exercice que j’avais bien en tête depuis un moment et qui devrait facilement lui sauter aux yeux maintenant. Jetant le bâton au loin, j’allais déposer une horloge réveille sur un caillou non loin en l’ayant réglé en mode chrono. Elle sonnerait à chaque fois qu’une heure se serait écoulée, dès le début du chrono. A la suite de quoi je pris place dans le cercle et détachai la longue écharpe que j’avais attaché à ma ceinture ce jour, que je nouais à mes pieds, de sorte à entraver mes pieds et limiter mes mouvements. Mettant une main dans ma poche je me redressais pour la regarder, toujours aussi souriant à cause de ce qu’elle me disait.

« -Je te rassure, tu ne me fais pas perdre mon temps je te rassure. J’ai accepté de t’aider donc, t’inquiètes pas pour ça. Par ailleurs, au vue de tes dires, il me faut avant tout évaluer ton niveau au taijutsu, car c’est uniquement dans cette discipline que je t’entretiendrais chaque matin, le reste ne me regarde pas. A cet effet, voilà comment on va procéder. Tu peux utiliser ce que tu veux comme arme ou technique. Tout ce que tu as à faire et de réussir à me porter un coup au visage ou à me faire sortir de ce cercle que j’ai tracé et où je me trouve. Tu disposes pour ce matin d’une heure. Bon on assez parlé pour le moment que dirais-tu qu’on s’y mette? »

Disant cela, ma mine joviale se durcit légèrement alors que je lançais un caillou sur le réveil pour lancer le compte à rebours et lancer l’épreuve.

Ainsi l'entrainement va commencer, je ne sais pas trop ce que je vais devoir faire, mais l'idée de pouvoir enfin faire quelque chose avec quelqu'un d'autre qu'un arbre ou un professeur dédaigneux, et ce régulièrement me motive davantage. Il me dit d'ailleurs que j'ai une heure d'avance... En fait une demi-heure, mais ça serait chipoté sur des détails inutiles donc, je me contente de ne rien dire. Le fait est qu'il semble de bonne humeur contrairement à la veille ce qui me donne encore plus envie de commencer. Bon a ce que j'ai compris, il semble plus particulièrement penser que le Taïjutsu est l'important... Enfin, j'ai dû mal saisir ou peut-être qu'il avait vu à mon maintien qu'effectivement je n'avais pas d'expérience ? Allez savoir, en tout cas, ça va commencer et je vais aimer ça, je crois, enfin j'espère. En baver ? En même temps, c'est le principe d'un entrainement non ?

"En baver ? L'entrainement n'est pas fait justement pour atteindre les limites de son corps et de son esprit ?"

Enfin c'est la définition de grand-frère et je n'en ai pas de meilleurs, donc oui ça m'étonne qu'un entrainement puisse être plus fatigant ou violent qu'un autre. Donc un cercle, ça me rappelle le duel au couteau, sauf qu'en principe le cercle est plus grand, les deux son dedans noué l'un a l'autre et qu'ils ont des... Couteaux. Oui bon, il se limite pour me laisser une chance, j'imagine qu'il veut passer les pallier un par un plutôt que de commencer trop fort sans m'avoir réellement évalué pendant un exercice ce qui est mature de sa part plutôt que de se fier à ce que j'ai dit ou ce qu'il pense. Certains disent que les hommes parlent avec leurs poings, est-ce que les miens seront timides ?

"Tout ce que je souhaite, en Taïjutsu donc."

Je n'ai pas de technique de ce genre, principalement du Ninjutsu et du Fuuinjutsu et pratiquement tout en m'entrainant seule. Enfin soit, je tourne d'abord autour de lui pour l'observer, regarder sa garde à un bras, observer son maintien, le principe du combat est de trouver le moment opportun pour attaquer, sauf que là il n'y en aura pas je m'en doute. Donc je vais utiliser autre chose, je ne lui ferais absolument pas l'affront de me retenir. C'est alors que le plus rapidement possible, je lui jette deux kunais, un pour chacun de ses genoux tout en faisant un coup de pied sauté vers son visage. Il ne pourra pas tout éviter, c'est ce que je pense. La logique voudrait qu'il pense plus aux armes qu'a mon pied, mais jamais je ne le sous-estimerai, donc je sais qu'il peut éviter une chose aussi simple et c'est pour ça que je me prépare a lancer une seconde attaque quand je toucherai le sol pour essayer de frapper l'épaule du bras dont la main n'est pas dans la poche, du plat de la mienne, puis de nouveau sa tête avec l'autre.Pourquoi que deux kunais ? Je ne pourrais pas en lancer plus sans risquer de perdre en précision ou en vitesse d'exécution et encore cela à du m'affecter.

L’arène de l’épreuve étant dressée et les préparatifs terminés, il ne restait plus au blondinet qu’à se préparer psychologiquement pour cela. Il est vrai qu’il ne s’agissait que d’un premier contact pour voir jusqu’où pouvait aller la demoiselle en art pur, mais il ne fallait point oublier qu’elle était une shinobi au même titre que lui, et de même grade qui plus est. Ne pas la prendre à la légère serait de rigueur, pour ne pas avoir de mauvaises surprises et terminer en un seul morceau cette séance d’essai. Aussi le jeune garçon prit une forte inspiration alors que la demoiselle en face de lui semblait s’élancer sur lui.

Il avait encore les yeux fermés lorsqu’il la sentit s’élancer. Et il n’eut pas tort. En ouvrant les yeux il put constater que deux kunaïs avançaient vers lui, et la jeune Koémi avait suivi le mouvement de ses projectiles. Elle fondait littéralement sur le Dentô. Elle avait choisi une approche plutôt classique et simpliste, mais très réaliste en même temps. Utiliser des projectiles pour ralentir le mouvement de l’adversaire, voire le faire se déplacer dans une direction voulue, puis enchainer avec une attaque au moment opportun. Le Dentô en déduit donc deux choses. Elle se méfiait de lui, et préparait également quelque chose. Un quelque chose qui se concrétisa bien vite. En effet, il la vit qui déboulait avec un saut chassé. Initiative qui surprit réellement Shiwoon, qui ne manqua pas d’ouvrir grandement les yeux sourire aux lèvres. Pour une entame de match, elle était assez bien réussie trouva-t-il alors qu’il allait commencer à son tour.

Analysant rapidement la trajectoire des kunaïs, il en déduit que ses articulations étaient visées, très bon plan. Néanmoins la hauteur du coup de pied chassé était un peu mal ajustée. Constat auquel il aboutit en imaginant se laisser toucher. Il s’effondrerait à genou et elle passerait par-dessus lui… à moins qu’elle veuille délibérément se retrouver derrière lui… là encore, il fallait réfléchir, mais pour toutes ces élucubrations, une chose manquait, le temps, les projectiles se rapprochaient de plus en plus, et risquaient de faire mouche, un choix s’imposait dorénavant.

"Mon style est axé sur l’attaque… rester là à réfléchir sur la manière dont elle approche… qu’est-ce qui m’arrive…elle devrait être à terre à l’heure actuelle pour avoir osé dresser ses armes face à moi…oui… allons-y comme d’habitude… On neutralise une attaque par une autre !" pensa-t-il à cet instant.

Oui, lui qui était en général dans un style bourrin pourtant dépourvu d'imperfections martiales, il adoptait la logique de la classe de combattant qu'il n'aimait pas vraiment, les stratèges. Ces combattants qui calculaient méticuleusement tout ce qu'ils faisaient durant leurs combats et qui ne laissaient rien au hasard, voilà qu'il commençait lui aussi à se comporter comme eux. Et cela ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout même. A peine trois petits jours avec son senseï qu'il en arrive déjà à adopter une approche différente du combat?? Nan, celui qu'on a surnommer les poings ardents ne pouvait se satisfaire d'une telle manière de combattre, même s'il avait désormais la graine de la tactique immiscée dans son âme. Pour ce matin, il n'avait pas trente-six solutions, il fallait faire avec cette manière plus professionnelle d'aborder le combat. Cela pouvait lui ouvrir de nouvelles possibilités martialement parlant, ça ne coûtait rien d'essayer de se battre ainsi, sans laisser s'abattre sur son adversaire une pluie de coups, d'autant plus que Koémi se voulait assez charmante, bien qu'elle ait un tempérament assez affectueux, elle pourrait ne pas trop digérer la salade Godanzuki s'il la sortait. Mais ne méritait-elle pas qu'il utilise l'une de ses arcanes dévastatrices qui lui avait valu son surnom? Seule la fille pourrait s'octroyer cette chance par la pression qu'elle pourrait exercer sur lui durant cet affrontement. Arrivant à cette conclusion, il concentra son chakra dans ses jambes. Il ne bougea plus, calculant le timing parfait pour une contre-attaque. La dite contre-attaque commença par une explosion de chakra au niveau des genoux, lorsque les kunais se trouvaient à peu près à trois centimètres de ses pieds. Le but de la manœuvre était de stopper net ces derniers, et cela fut un succès. Il ramassait les deux kunais qui virevoltaient en arrière sous l’onde de choc avant qu’ils ne touchent le sol et les lançaient à tour de rôles à droite et en dessous de sa partenaire du jour. Atterir serait une mauvaise idée à cet instant là, ainsi qu’utiliser le double pas ninja, pour changer de direction… à vrai dire c’est ce qu’il attendait alors qu’il s’agenouillait et laissait passer son adversaire.

« -La sanction pour t’être dressée devant moi sera lourdeeeee !! » cria-t-il à cet instant. Mais que voulait-il dire ?

Ce n'est pas un moment décisif, en réalité ce n'est que le début et de toute manière, il ne s'agit que d'un entrainement au final. Enfin, cela serait me mentir à moi-même, e suis bien trop heureuse de pouvoir me défouler et d'avoir au moins une pseudo-amitié pour oser le ménager ou y aller avec demi-mesure. Une petite arène et je suppose que s'il s’impose ces malus, c'est pour que je n'aie pas à me retenir et ce n'était pas mon intention à la base de toute manière. J'avais déjà vu beaucoup... Non en fait pas vraiment beaucoup, mais de là à imaginer pouvoir repousser les deux kunai simplement avec... Son chakra ? C'est comme s'ils avaient était chassé par presque rien, même pas un coup de vent et alors il me les a renvoyés vers le bas et à droite profitant certainement de mon angle mort avant de se baisser pour m'éviter. Je n'ai eu qu'une seconde pour réfléchir, je ne pouvais pas atterrir même si je le voulais et il s'attend à ce que j'esquive par la gauche ce qui me vaudrait une cuisante déculottée. Par réflexe, sans vraiment réfléchir je choisis la troisième option, j'utilise un de mes rouleaux pour faire venir un kunai que je jette contre un arbre proche sur la droite. Aucun intérêt ? En fait si, je tire sur le filin en fer pour me déplacer en l'air ce qui évidement me place aussi pour le coup sur la trajectoire du projectile qu'il m'a renvoyé et je me le prends dans le ventre, mais pas assez profondément pour que cela soit une grave blessure. Évidement dans un vrai combat, le projectile aurait pu être beaucoup plus dangereux malgré les circonstances où il les a relâchés, mais là, j'avais bon espoir qu'ils ne soit pas trop méchant... Et puis je suis sûre qu'il ne s'attendait pas à ce que je le contourne de cette manière alors qu'il me parle de sanction ?

"C'est ce qu'on verra !"

Je ne vois même pas pourquoi je réponds d'ailleurs, enfin soit, une fois au sol en espérant avoir l'élément de surprise avec moi, j'essaye de lui assène un coup de pied retourné, mes mains son trop occupés à sortir un parchemin m'apprêtant à me servir de son contenue, car je sais que ce coup sera inutile, mise à part une distraction efficace, pourquoi ? J'ai mis au moins trois bonnes secondes avant de réussir à l'exécuter, dans le monde ninja c'est presque comme si je lui avais laissée le temps de lire le journal avant de porter mon attaque, désespérément lente, face à un spécialiste du Taïjtsu on peut ajouter la pause casse-croute et le temps de sortir le chien... En tout cas, quand il aura parer mon pied, je tenterai de lâcher le contenu du parchemin dans ma main sur lui, un shuriken véloce avant de tenter de lui asséner un coup de mon autre jambe.

Tout ce qu’il avait prévu dans sa tête comme simulations venaient d’être balayés, comme emportés par une tornade. Elle déjouait tout simplement toutes ses prévisions par l’enchainement plutôt impromptu d’actions qu’elle venait d’exécuter. Elle avait choisi délibérément de recevoir le kunai afin de pouvoir attaquer directement à la suite. Elle défiait tout ce qu’il pensait savoir d’elle à travers cette réaction. Il ne lui serait jamais venu à l’esprit qu’elle, au tempérament si modéré puisse être casse-cou lorsque le gong des combattants retentissait. Elle avait donc bien caché son jeu. Et qui pouvait savoir ce qu’elle avait pu cacher d’autre.

Cette attitude de la demoiselle trotta dans la tête de Shiwoon qui la regardait amorcer une autre attaque. Mais il put noter que quelque chose clochait. Il y avait eu comme un temps de latence de la part de Koémi avant de commencer avec sa prochaine manœuvre. Cela était-il intentionnel ou était-ce le contre coup du kunai reçu plus tôt ?... Ce qui aurait été bien assez inquiétant car il ne lui semblait pas avoir lancé ces kunai avec suffisamment de force pour infliger de blessures sérieuses à qui que ce soit. Si c’était réellement le cas, alors elle devait être de constitution fragile ou être en mauvaise santé. Néanmoins, il n’avait pas le temps de se préoccuper de cela. Il livrait un duel contre Koémi, qui se montrait pour le moment sous un autre jour. Elle mériterait des applaudissements plus tard si elle restait sur cette lancée. Lancée, qui d’ailleurs avait réveillé l’instinct de combattant de Shiwoon.

En effet, lui qui avait voulu essayer le côté tactique durant cet affrontement ne put empêcher son âme de s’embraser comme à son habitude. C’était quelque chose qui lui arrivait le plus souvent lorsque son adversaire était d’une classe bien supérieure à la sienne, et qu’il ne tenait pour ainsi dire pas la route devant ce dernier. Mais la volonté affichée par Koémi l’avait fait réagir. Alors qu’il voyait la fille arriver avec un coup de pied sur lui qui était dorénavant bien chaud et décidé à ne pas insulter la bonne volonté et l’engagement que Koémi lui témoignait. Il voulut y répondre avec toute la force et la passion qu’en lui ce brasier réveillait, aussi choisit-il de détacher l’écharpe entre ses pieds alors que le coup de pied de Koémi venait de faire mouche. Il valdinguait en arrière et s’arrêtait devant la limite du cercle, debout sur ses deux pieds libres chacun. Il avait encore la tête baissée mais on voyait des gouttes de sang teinter l’herbe sous ses pieds. Il décroisait le bras qui jusqu’alors fut toujours collé à son dos et essuya le sang qui s’écoulait de sa lèvre blessée. Il se mit à scintiller légèrement, en libérant un peu son attribut héréditaire sous le coup de l’excitation. Il était content, il allait combattre sérieusement maintenant, il voulait voir ce qu’elle donnerait pour la victoire, voir si comme lui, elle voulait être numéro un.

Elle avait un parchemin en main, la suite de son assaut devrait surement y être rattachée, mais pourtant le Dentô ne semblait pas s’en soucier. Il souriait, pour ne pas dire qu’il jubilait, il était en totale exaltation, sa mine était désormais celle d’un enfant à qui on venait de donner un nouveau jouet.

« -Bon je pense que c’est plus la peine de perdre du temps, tu m’as donné envie de t’enseigner !!» commença-t-il tout sourire dehors.

«-J’ai changé d’avis soit dit en passant, tu mérites que j’y aille sérieusement, je te dirais à voix haute quand ce que tu fais n’est pas bon. Alors on reprend ?» Disant cela, il fondit à trois fois sa vitesse précédente sur Koémi, la bête était libérée.

Est-ce qu'un entrainement doit réellement être sérieux ? Je ne sais pas, mais je pense que je suis heureuse de ce changement, de ses paroles. S'il me voit ainsi, comme une élève et non une pauvre chose fragile ou une couarde alors j'ai fait un grand pas en avant et je dois avouer que cela me fait beaucoup de bien. Pas que je place beaucoup d'intérêt dans mon égo, mais tout de même ça a son petit effet de voir que l'on peut être apprécié comme n'importe qui d'autre. Je me demande si l'utilisation de parchemin de convocation d'arme n'est pas un peu une tricherie au final, mais sans cela je ne pourrais pas combattre de toute manière et il ne m'a rien dit là-dessus. Mais plus que tout, je lui ai donné "envie" de m'enseigner, je ne veux pas le décevoir. J'imagine que je vais sérieusement m'en prendre plein la figure et dans le fond, je sens une pointe d'excitation naitre, pas que j'aime souffrir, mais j'aime l'idée de me donner à fond.

"Bien Sensei !"

Il me fonce dessus, je mis attendais à moitié, mais le fais qu'il aille aussi vite d'un coup me surprend si bien que je n'aie pas le temps de monter suffisamment ma garde lors du ou des premiers coups, ce que je rectifie au plus vite, au début sur la défensive j'essaye rapidement d'avoir un équilibre entre la garde et une attaque. Bien qu'ils soient lents surtout comparé à lui, j'essaye au mieux de trouver des points divers pour tester sa défense, alternant entre coups haut et bas, balayette suivie d'un coup-de-poing et parfois en y ajoutant quelques accessoires principalement dans le but de le désorienter ce qui de toute évidence est inefficace. Une fois quelques passes faites et plus habituer à son rythme, sans crier gare je passe rapidement à une posture et un style de combat totalement agressif et sans aucune considération pour ma propre personne et en prenant compte de mes essais precedent pour utiliser des coups... Qui aurait pu être efficace si je n'étais pas mauvaise dans ce domaine et avec un manque flagrant de vitesse surtout comparé à lui. Néanmoins, je ne m'arrête pas pour autant, à chaque mise au sol je me relève en ne faisant pas attention à mes blessures. Une chose est sûre et il s'en rendra compte bien avant moi, je pense, je manque d'endurance et je pense que ce sera un point à rattraper en dehors des entrainements avec lui. Quelque temps d'entrainements plus tard, je lui demande haletante.

"Alors ?"

J'ai la vue un peu floue et surement quelques belles contusions au moins, sans parler de mon œil au beurre noir des moins esthétique quand j'ai jouée à quitte ou double et que j'ai perdue.

Tels les sentiments sont inséparables du cœur, un entrainement n’est viable sans ardeurs. Ardeurs qui s’entrechoquaient à l’instant. Deux âmes s’embrasant d’un feu des plus pur, dans un pur esprit de combat, deux entités se clashant dans une sorte de danse qu’ils auraient aimé sans nul doute voir durer encore un moment. C’était cela qu’était devenu la séance d’entrainement de ce jour. La jeune Koémi avait su progressivement monter en puissance pour finalement réussir à faire sortir de sa tanière le fauve, et on aurait dit que cela la rendait heureuse.

En effet, malgré le déferlement de violence dont elle était victime, il faut l’avouer, elle ne bronchait pas et répondait plutôt avec plus d’ardeurs que jamais. Un balai combattif au clair de lune, sous d’autres circonstances, le Dentô aurait fini par verser des larmes tant joie, exaltations, désirs, espoirs grandissants et plaisirs se confrontaient à cet instant en lui. Malheureusement les bonnes choses ont toute une fin, l’assaut endiablé dont il faisait preuve du perdre un peu de sa superbe pour ne pas trop amochée sa nouvelle partenaire, bien que cette dernière n’hésita pas à la première ouverture à lui peler le dessus de son avant-bras pour lui rappeler qu’il n’était en voyage touristique mais en plein affrontement. Elle faisait preuve d’une dextérité qui fit même à un moment douter le garçon des propos qu’elle tenait vis-à-vis de sa santé... La volonté et l’acharnement dont elle fit preuve étaient tels qu’elle oublia à un moment totalement la défense pour se lancer dans une frénésie offensive digne des plus grandes louanges. Un geste qui ne laissa point de marbre le jeune Dentô qui répliqua par une attaque effrénée à son tour. Les coups se confrontèrent dans un premier temps, les cadences nettement différentes. Puis un des deux camps prit l’ascendant. Le Dentô bien plus rapide annihilait l’offensive de la jeune fille par son attaque, et renchérissait par une pluie de coups qui firent mouches surement. On put l’entendre par moments :

«- Allez Koémi, tu peux faire encore mieux…. Remonte ta garde! Ou même encore fais-moi rêver ma grande ! »

Lui qui devait faire le professeur était tout simplement admiratif devant la jeune fille à cet instant. Il se savait supérieur, et voyait très bien la marge qui les sépare, mais ce petit instant de folie qu’elle lui avait montré ne méritait rien de plus que son respect. Aussi, lorsqu’elle fut enfin projetée hors du cercle, annonçant ainsi sa défaite, il alla directement vers ses affaires, au lieu de s’avancer vers la jeune fille pour lui donner son verdict. Ce qui dut surement commencer à se poser des questions par rapport à sa performance.

Il prit son sac et revint passer devant elle avec, se dirigeant vers un grand arbre d’elle, sans dire quoi que ce soit. Il y déposa son sac avant de revenir chercher la demoiselle qu’il tira toujours silencieux, vers cet arbre, la tenant par la main, la mine sévère. La faisant s’asseoir à son aise pour qu’elle récupère mieux, elle qui haletait. Mettant un genou à terre près de la demoiselle, il sortit une bouteille d’eau qu’il versa sur une serviette. Ecartant légèrement de sa main gauche les cheveux du visage de la demoiselle, il tamponna de sa main droite, de manière douce et attentionnée la serviette contre les éraflures et les différents bleus qu’elle portait. C’était sa manière à lui de lui témoigner ses impressions. Finissant ainsi de l’aider à se débarbouiller, il sortit de quoi bander les quelques blessures qu’elle avait par sa faute, et se prit affectueusement à soigner les plaies de sa camarade, avant de se relever et s’éloigner, une fois le tout solidement fait. Refermant son sac, il alla le redéposer à l’endroit où il l’avait laissé plus tôt, avant de revenir s’adosser à côté de la jeune fille sous cet arbre.

Supprimant enfin sa mine sévère, il commença à parler :

«- C’était pas mal, tu n’es pas un cas désespérer comme tu laissais l’entendre. À vrai dire, là actuellement je suis juste très impressionné par ta performance. Au vu de ta constitution, je ne me serais jamais attendu à cela. J’ai apprécié le courage et la ténacité dont tu as fait preuve, mais il ne faut pas confondre rage de vaincre et abus de confiance. »

Disant cela il se tourna vers elle et lui asséna un petit coup au sommeil de la tête du tranchant de la main.

«-Ecoute moi bien, ne refais plus jamais ça sauf si tu sais que tu vas gagner à l’instant. Avec un adversaire plus rapide que toi… je te l’interdis tout simplement. Tu dois tout mettre dans ta défense pour stopper une attaque totale de sa part, avant ne serait-ce qu’à songer à contre-attaquer. »

Sa mine redevint encore la plus joviale qui soit à cet instant, et son air des plus serein qu’il n’ait jamais montré lorsqu’il rajouta :
«- Soit fière de ce que tu es et de ce que tu fais, même si cela te semble parfois médiocre, car tu es aussi une grande guerrière à ta façon!... Maintenant essaie de te reposer un peu en attendant le lever du jour. On va en rester là pour ce matin, on reprendra dans l’aprem , histoire que tu récupères assez pour l’enfer que je te prépare !»

Il finissait ainsi avant de refermer ses yeux et essayer de se laisser aller à un petit sommeil réparateur, tout fier et content de ne pas avoir gaspillé une session pour rien.

Spoiler:

J'ai essayé de compenser mon manque de talent par ma passion, mon envie de bien faire et d'aller au bout de mes forces est sur ce point précis je suis vidé ! Pour un premier entrainement, soit il est gentil, soit j'ai l'impression qu'il a aimé jouer les professeurs et c'est le principal. Comment résumer cette matinée ? Douloureuse, mais géniale ! Jamais prendre des coups n'auras était aussi amusant, je ne sais pas comment je vais expliquer ça à mon frère par contre, déjà qu'il me trouve bizarre et que mes parents s'inquiètent, si en plus je leur dit que je suis devenu une sorte d'adepte d'un pseudo-masochisme en entrainement ils vont m'enfermer dans ma chambre pour une bonne année ou deux... C'est tout simplement inexplicable, moi qui ai vécu dans cette sorte de cage dorée à l'intérieur et rouiller à l'extérieur, méprisé je n'ai jamais pu y aller à fond comme aujourd'hui et je suis déjà accroc à ce sentiment... Oui, un mélange de travail bien fait, d'être allez jusqu'au bout malgré mes carences et de m'être amusé avec quelqu'un d'autre.

Si je croyais au destin, au fait que la route d'un être est tracée à sa naissance je pourrais presque croire que jamais je n'aurais était mieux à ma place qu'en étant aux côtés de Shiwoon. Non, je suis plus terre-à-terre, je suis donc simplement heureuse d'avoir l'occasion d'avoir une activité certes douloureuse, mais qui m'enrichit, me permet de côtoyer une personne que j'apprécie plutôt que de rester enfermés et je suis même sûre qu'il va me rendre plus forte. Si on réunit tout cela, il n'y a aucune chance pour que je baisse les bras, jamais il n'aura d'élève plus assidu et attentif.

En fait il a parfaitement raison, d'ailleurs je me dois de m'excuser :

"Vous avez raison Sensi, je me suis laissée allez sur ce point et vous ne mis reprendrai pas."

Je fais d'un geste à peine théâtral le salut de l'élève à son maître, car c'est exactement nos statuts actuels l'un envers l'autre a ce moment précis, il doit le percevoir au respect, à l'admiration et à l'élan de bonne humeur qui se montre sans la moindre subtilité dans le son de ma voix et mon visage des plus souriants. Par contre c'est vrai qu'un peu de repos ne me ferait pas de mal, je suis courbaturé un peu partout et j'ai un peu mal pour être honnête, enfin un peu... Au repos, l'adrénaline retombée j'ai mes muscles et mes nerfs qui hurlent leurs désaccords sur mes manières de m'enrichir aujourd'hui. Peut importe, la douleur est une donnée, une manière de mon corps de me dire une chose que je n'ai pas envie d'entendre dans l'immédiat et il ne m'extirpera rien de plus que quelques petites grimaces de douleurs, il n'est pas question que je perde mon sourire, mon extase d'être enfin prise au sérieux, d'être reconnue comme une shinobi et non une planquée du clan Tsukiyo vaut toutes les informations corporels que je reçois de manière aiguë et bien plus encore !

"Sensei, j'ai préparée des repas pour nous deux en prévision de l'entrainement, vous en voulez ?"

Je vais alors dans mon sac et en ressort les deux bento extra larges, un entrainement prolongé au Taïjutsu, je me douter que j'allais bruler un maximum de calories et d'énergie, forcement puisque c'est un homme je lui en ai fait un encore plus grand, quand je vois grand-frère et papa je me rends bien compte quel es mâles sont des goinfres et maman me l'a confirmée quand elle m'a vu cuisiner en chantonnant de bonheur. Une fois que j'ai mangée et je l'espère lui aussi, alors qu'il s'adonne ou plutôt se prépare à un sommeil réparateur je vais prouver à mon frère qu'on n'a jamais trop de matériel : Ainsi grâce à une série de parchemins j'invoque une grande bâche et place dessus une couverture épaisse l'installe dessus sans trop lui demander son avis et met un coussin sous sa tête.

"Il faut savoir malmener juste ce qu'il faut son corps à l'exercice, mais il faut aussi apprendre à le ménager pendant le repos. Enfin c'est ce que je pense."

Passer d'un exercice intense à un repos brusque, du chaud au froid, je n'ai pas envie que l'on ait des crampes ou des douleurs musculaires plus que nécessaires. Cela peut paraitre bizarre de camper en pleine journée, mais moi ça me parait plus naturel que de m'allonger sur le sol au risque de m'abimer les muscles. J'installe une toile de tente au cas où il ne souhaite pas être vu ainsi au-dessus de nous et me repose aussi pour le coup. Il m'a aidée à me nettoyer et à bander mes blessures, m'entraine sans arrière pensé ou préjugé : C'est le moins que je puisse faire pour lui. Ainsi quand il jugera temps de reprendre l'entrainement, il suffira de remballer le tout et de recommencer à apprécier cette journée pleine en exercices et en bonne volonté !

Il était là affalé sur cette couverture qu’elle avait songé à emporter avec elle. C’était plutôt chouette à ce moment-là. La brise était fraiche, le jour devrait bientôt se lever et les oiseaux commençaient à s’éveiller et entonner leurs hymnes matinaux. Le moment que Shiwoon préférait le plus après un entrainement, l’instant où il pouvait se laisser aller à écouter les chants de mère nature et sombrer sur ces mélodies.

Le ventre bien plein vu le bento que son amie avait préparé, il s’enfonçait dans les profondeurs d’un sommeil réparateur, alors qu’il sentait qu’il avait oublié quelque chose. Quoi donc? Il ne trouvait pas. La fatigue ayant fait de lui une de ses victimes, il ne fit que se laisser embarquer par cette sensation et finit par fermer ses paupières. Il ne dormait pas vraiment, il était dans une sorte d’état second, pleinement concentré et se repassant les images de l’entrainement avec la jeune Tsukiyo, mais également pleinement conscient de tout ce qui se passait autour de lui. Il se mit à rire à certains passages, revoyant la mine de la fille lorsqu’elle l’avait touché… La surprise et l’incompréhension de son visage étaient tout simplement marrantes. Finissant de rire, il se mit à se demander pourquoi elle avait une telle expression, et tira la conclusion qu’elle n’avait pas de conviction lorsqu’elle attaquait à cet instant, témoignant un manque de confiance en elle. C’était un point à rectifier à tout prix pour pouvoir s’améliorer. Ignorant totalement si la demoiselle à côté de lui était encore conscience, ou si elle s’était laissé aller à un sommeil réparateur, il dit :

«-Dans un combat, rien n’est jamais joué d’avance… Nul ne sait ce qui peut arriver ou bien comment cela va se terminer. Tant que ton adversaire n’est pas le grand sage des six chemins, tes chances de vaincre ne seront jamais le chiffre 0. Ne l’oublie jamais !»

Lui laissant le temps de méditer ces paroles dans le cas où elle ne dormait pas encore, il revit de nouveau la scène et ne pus s’empêcher de rire avant de continuer :

«-Je ne dis pas que tu peux battre tout le monde hein, ne confonds pas. Le monde est vaste, il y aura toujours plus fort que soi. Haha…. Enfin je veux dire, quel que soit la force de celui qui est en face de toi, lorsque tu combats et attaque, ne doute pas… Un léger doute peut suffire à te faire rater ce que tu entreprenais et à t’assurer une défaite cuisante. Ne crois pas en la force de ton adversaire! Ne crois pas en une erreur de sa part… enfin sur ce côté-là espère en une, mais n’y pense pas trop! Ne crois pas en moi qui te dis de croire en toi!… Crois au toi qui te dit de croire en toi !»

Il souhaitait faire prendre conscience à la demoiselle que combattre en étant empli de doutes réduisait de manière drastique ses chances en combat, et dans le monde où nous vivions, si en plus de l’adversaire contre nous, on se mettait soi-même des bâtons dans les roues, le pire avait vite fait d’arriver. Enfin, cette partie-là serait l’objet de la prochaine séance avec elle, mais bon il lui fallait revoir ses méthodes, il ne pouvait pas la faire rentrer chaque matin dans cet état et après l’aprèm lui faire suivre les mêmes exercices que lui, non elle ne tiendrait pas l’allure à ce rythme. Il lui faudrait voir comment remédier à ça… Seul un professeur pour m’aider… Zennosuke-sensei, aller lui demander conseil lui vint en tête.

Se relevant rapidement sans un bruit, il sortit et retourna s’entrainer, mais cette fois-ci de manière sérieuse, elle avait dit qu’elle avait une santé fragile, il ne pouvait pas la faire participer maintenant, tout ce dont elle avait besoin c’était du repos et d’essayer de comprendre là où cela n’avait pas marché pendant l’entrainement. Il y allait franco cette fois-ci et le sol en vibrait à cause de l’arbre sur lequel il avait jeté son dévolu et qui semblait vouloir se déraciner. Il continua ainsi jusqu’à ce que le soleil soit pleinement levé. Il devait être huit heures passé lorsqu’il arrêta la séance matinale.

«-Hé Koémi, c’est l’heure d’y aller!! On continuera ça demain!»

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