Une semaine tout au plus que j’étais rentré. Je ne pensais qu’il serait si difficile de reprendre la vie que j’avais avant. En même temps je ne pouvais pas faire comme-ci les deux dernières années n’avaient pas existé car elles ont existées ! Bien que j’aie voulu que ce soit autrement vous vous en doutez. Le fait d’avoir passez deux ans à l’écart de toute forme de vie ou presque m’avait un peu fait oublier la vie d’un village. J’avais oublié tout ce capharnaüm de la rue du marché, cette chaleur permanente au-dessus de nos têtes, la fraîcheur de la nuit… Enfin c’était dur de se réadapter à ce genre de chose quand on a gouté au calme et la plénitude sans un petit gamin qui vient vous déranger pour avoir un peu d’attention… Pendant deux ans j’avais oublié tout ça. J’avais oublié ce qu’était Suna. Il était là au plus profond de mon cœur mais je ne savais plus à quoi ressembler les gens hormis quelque exception tel que Zanshi-sama, la défunte Sonoshee ou encore Kioshi mais hormis eux, je ne voyais plus rien. Lorsque je pensais à Suna je ne voyais qu’une vue panoramique du village.

Il y avait, cependant, une chose encore bien plus difficile que tout cela. Trouver sommeil. C’est comme-ci je retournais deux ans en arrière, au moment de mon accident et les nuits qui suivirent, quand j’enchaînais cauchemars sur cauchemars. Au bout d’un moment, ils étaient moins nombreux mais parfois plus douloureux puis ils finirent par disparaître ou presque car ce genre de chose ne disparaît totalement. Et là le fait de revenir à la source de ces cauchemars ne faisait que les amplifier. Je ne pourrais expliquer ces cauchemars car finalement je ne vois pas grand-chose, je ne me souviens pas de la mission à proprement dit qui m’a causait ces deux ans d’absence et pourtant je vois toujours ces silhouette noir et des roches qui tombent sur moi avant de m’ensevelir. Il n’y a pas eu une nuit sans que j’aie ce cauchemar depuis mon retour. Alors je me réveille en sursaut, perlant de sueur et des shurikens plantés dans les murs, des vases casés, un appartement tout retourné. Je ne m’appropriai plus cet endroit qui était mon chez moi.

Alors aujourd’hui je ne pouvais pas réitérer ces choses. Je devais essayer autre chose. Je ne savais pas quoi mais je trouverais bien en cherchant ou alors je le trouverais quand je tomberai dessus. Bref, ce qui était sur c’est que je n’allais pas dormir chez moi ce soir. La nuit était là et il fallait que je réfléchisse, je pris alors la direction d’un endroit que j’aimais particulièrement, les hauteurs du village de Suna. Je me souviens qu’il m’arrivait parfois de squatter un des hauts toits du village pour pouvoir l’observer et observer le ciel. Je faisais ça quand je ne trouvais pas le sommeil et il se trouvait que ça marchait plutôt bien donc après tout je pouvais essayer puisque ça s’appliquait plutôt à la situation que je vivais ces derniers temps. Et c’est ainsi qu’en vagabondant de toit en toit à la recherche du bon endroit que je tombais sur un toit déjà occupé. Je m’arrêtais sur celui-ci me tenant debout derrière le jeune homme allongé observant les étoiles.

¤ Toi aussi ? … Toi aussi tu as quelque chose qui t’empêche de dormir ? ¤

Je m’installai alors côté de lui. Je ne sais pas si je le déranger et à vrai dire je m’en fichais. Je sentais juste que j’avais besoin de parler autant que lui avait besoin.

¤ Appelle moi Mia ! Et toi c’est comment ? ¤

La splendeur du ciel était sans limite. Toutes ces étoiles. Toute cette lumière du au croissant de Lune qu’on pouvait observait de notre position, c’était vraiment très intriguant. La vie pouvait-elle existait ailleurs ? Sur un de ces petits bouts de lumières qu’on voit tout le soir. Dire que ce qu’on voit n’est plus… Franchement c’était trop question sans réponse. C’est peut-être pour ça que lui venait aussi ici. Pour se poser des questions à l’heure ou le village dort. Enfin il ne dort vraiment jamais puisque il y a les équipes de nuits mais c’est une façon de parler. Ah et quand je dis « lui », je parle de Kibo mais ça je l’apprends qu’après donc du coup je parle de lui avec ce pronom même si c’est pas trop poli. Bref une contemplation qui faisait du bien ; après des nuits agitées, celle-ci commençait plus paisiblement et avec de la compagnie en plus. Rien de telle que de la compagnie pour oublier les ennuis du quotidien. Bon après peut-être que lui il en voulait pas mais tant pis, je suis plutôt sociable moi comme fille et je m’en fou complètement de dérangé donc bah ça se prêtais peut être bien à la situation. Je vois un mec je vais vers lui pour discuter, lui veux être seul. Ouais c’est plutôt ça.

Enfin je vous disais que j’ai appris son nom un peu après car il était un peu dans ses pensées, évasif. Je l’avais surement dérangé, haha. Néanmoins, après une petite hésitation il se présenta comme répondant au nom de Kibo. J’avais pu noter un comportement étrange après que je sois venu m’allonger à ses côtés. Trop proches peut-être ? Ce n’était pas voulu, loin de là. Même si j’aimais séduire autrefois, j’avais un peu de mal à m’y remettre. Cela viendrait avec le temps aussi haha. Bref, il s’était relevé et m’avais observé comme s’il avait vu quelqu’un d’autre ou entendu quelqu’un d’autre. Désolé de te décevoir mon chou, ce n’est que moi, une fille que tu ne connais pas puisque je ne te connais pas. Kibo commença alors à raconter ça petite vie tranquillou-minou comme-ci on était pote depuis longtemps mais se rendit vite compte qu’il parlait seul. J’avais écouté mais bon voilà quoi le garçon semblait vraiment déprimé... Enfin il n’avait pas tout à fait tort sur un des points qu’il avait avancé. C’est mieux d’être deux que seul lorsqu’on a des petits soucis.

C’est alors qu’il m’interrogea sur ma présence au village, sur qui j’étais réellement. Il pensait que j’étais nouvelle. Haha, ce qu’il ne fallait pas entendre mais il ne savait rien de ma disparition, ce devait être un genin ou chunin tout au plus, je ne pouvais pas lui en vouloir. Alors bien sûr il ne m’avait jamais vu mais ça ne voulait pas dire non plus que j’étais nouvelle mais soit. Comment lui expliquer… Ça allait rappelait des souvenirs douloureux comme à chaque fois que je dois en parler. J’ai cette image qui tourne en boucle dans ma tête sans jamais s’arrêter c’est dur mais je ne pouvais pas lui mentir, moi qui ai horreur qu’on me mente. J’allais essayer d’éviter les questions et de trop en dire, je ne voulais pas qu’une crise survienne de nouveau comme lors de mon retour avec Eichi. Ca fait un peu barge surtout lors de première rencontre quoi. Levant mes yeux au ciel je répondis calmement en me contrôlant :

¤ J’ai eu des problèmes au cours d’une mission il y a deux ans. Disparue des radars durant tout ce temps, tout le monde m’a crue morte et je suis revenue il y a peu. ¤

Je ne pouvais pas en dire plus, je sentais mon pou qui s’accélérait. Le contrôlais était quelque chose d’encore difficile mais cela allait de mieux en mieux au fur des crises. Je n’étais pas en train d’en faire une mais je sentais que si je continuais à parler du passé, elle n’allait pas tarder à arriver et là je devrais faire face à toute une série d’image choque. Bref oublions ça. Je passai ma main sur mon front comme pour tâter la température, j’avais chaud. Monter d’adrénaline ou d’anxiété ? Va savoir mais l’un ou l’autre était dévastateur psychologiquement. Le premier me permet d’oublier l’instant présent, cinq minutes, dix minutes, une heure parfois une journée. L’autre me fait revoir toute l’atrocité de la mort que j’ai eu face à moi ce jour-là. Bref… Je poussai sur mes mains pour me redresser et balançais mes jambes dans le vide, observant les lumières de la Suna en centre-ville.

¤ Dis-moi. Je vois que quelque chose te tracasse. Tu souhaites en parler ou bien ? Je comprendrais que non puisque j’aimerais qu’on évite de parler de mes deux dernières années. Tu peux pas imaginer ce que ça provoque psychologiquement et physiquement même parfois ce genre de trouble. ¤

Je soupirai… Il allait me prendre pour une folle encore.

¤ Sinon on peut parler des Furyou, je ne sais pas si tu as participé à la guerre mais étant donné que je n’ai pas été la pendant deux ans je me renseigne un peu sur ces âmes. Tu en sais surement plus que moi. ¤

Une histoire gonzesse… Je m’attendais à tout un tas de truc mais alors ça… Pouah c’est rien quoi tu t’en remettras va. J’avais bien envie de lui dire ça mais ça semblait tout de même le toucher. L’amour ? Une chose que je ne connaissais pas, plus. J’aimerais pouvoir y gouter mais pour un shinobi c’est une chose dangereuse. Bien sûr c’est monnaie courante puisque pas mal d’entre nous sont des descendant de shinobi mais de nos jours ça l’était de moins en moins. Du coup le faite qu’il me raconte ça, ça me faisait un peu sourire. Pas que je me moquais mais j’étais surprise et à la fois un peu gêné. L’attitude que j’adoptais n’était pas sympas mais heureusement que je ne pensais pas à haute voix. Bref il me raconta son histoire, assez triste au final pour lui mais je ne pouvais pas y faire grand-chose malheureusement. Son histoire commença à peu près au moment de ma disparition visiblement. Le nom de sa copine, Samui Yuki, me disait quelque chose. Le clan me parlait évidemment ! Ce clan mythique qui manipule le Hyôton à la perfection. Sinon Yuki ne m’évoquait rien de particulier.

Kibo se lança dans le récit de son aventure amoureuse avec cette fille. Il m’expliqua qu’il avait en quelque sorte eu une relation épistolaire. Que c’est romantique ! Il me raconta tous et je connaissais maintenant la vie de la jeune femme comme s’il s’agissait d’une vieille amie. Bref le point important dans tout son beau discours fut qu’il annonça sa participation à la guerre contre les Furyou. Comment pouvait-il alors ne rien savoir sur eux. Pourquoi m’avoir dit qu’il ne savait rien à leur sujet. Il était impossible s’il avait pris part à la guerre qu’il ne sache rien. Je sais bien que j’étais une inconnue à ses yeux mais pourquoi me mentir ? Je n’aimais pas le mensonge et j’étais assez douée pour sentir une personne qui ment. En effet le rythme cardiaque s’accélère quand on ment et il est délicat de savoir ce contrôlé. C’était une des choses que j’avais appris durant ces deux dernières années. J’avais appris à sentir le mensonge. Mais ici je n’avais même pas besoin de faire quoi que ce soit, il s’était trahi lui-même.

Son beau discours sur sa vie, tout ça pour me cacher qu’il savait des choses à propos des Furyou, ridicule. Je ne comprenais pas pourquoi en fait. Ne fallait-il pas mettre le plus de monde au courant sur le pouvoir de ces âmes pour pouvoir les contrer, si tentait que ce soit possible ; pour qu’on puisse éventuellement trouver une faille qu’un autre n’aurait pas vu ? Franchement ça me dépassé, et j’avais beau être gentille tout ce que vous voulez, les Furyou sont des âmes qu’il faut essayer de comprendre, de cerner pour les piéger ou les aider. Oui, je n’ai encore jamais fait face à ces âmes qui occupent des corps donc je ne tire pas de conclusion hâtive. Tout son beau discours, je m’en contrefichais à présent que j’avais descellé son mensonge. Je me fichais qu’il soit revenu sans elle au village parce qu’il ne se sentait pas assez fort. C’est mignon mais aussi pitoyable, s’il tenait vraiment à elle, il fallait la retenir, une fille a besoin de se sentir aimer. Peu importe que l’individu soit fort ou non. Tout n’est pas question de puissance…

¤ Tu m’as menti Kibo… Pourquoi me cacher ce que tu sais sur les Furyou en me racontant ce récit à l’eau de rose ? Tu t’es vendu tout seul en plus… C’est triste ce qui t’es arrivé et j’aurais pu te conseiller si tu n’étais pas parti d’un mauvais pied avec moi. ¤

Je fis une légère pause. Je m’étais redressé et je le regardais pour voir s’il réagissait.

¤ Je peux comprendre que tu es des doutes sur moi et ils sont légitimes mais à ce moment-là tu n’avais qu’à me dire que tu ne me faisais pas encore assez confiance pour en parler plutôt que de me mentir. Je n’aime pas les mensonges, je dirais que c’est même ce qui me fait le plus horreur. Tu dois avoir de bonne raison de rien me dire mais je veux les connaître maintenant. ¤

La soirée qui devait s’annoncer paisible ne l’était pas. J’étais restais calme dans mes propos, maîtrisant mes émotions. J’attendais ces réponses observant le ciel. Pourquoi ? Tout simplement pourquoi ?

Une présence dans l'air se fit ressentir à l'instant ou Kibo me quitta. C'était Fu.

¤ Mia… Tu devrais faire attention à comment tu t’adresses au gens. Si tu ne veux pas qu’ils éveillent de soupçon sur toi et ta disparition, essaye d’être moins agressive… ¤

Fu… Il était gentil comme tout… Je n ‘avais pas réalisé que Kibo était partit. J’avais tiré des conclusions hâtives ? Merde… Et visiblement j’avais eu un comportement agressif du moins il avait dérangé le jeune homme. J’avais mal interprété la situation, son histoire avec Yuki semblait vraiment l’avoir chamboulait et semblait dire la vérité sur les Furyou même si un doute persisté mais il n’était plus l’heure de remettre en question Kibo qui d’ailleurs n’était plus là. Rentré chez lui surement pour oublier cette entrevue qui fut brève. Moi qui avais prévu une soirée tranquille, j’avais dérapé… Je m’en voulais, oui parce que je suis rentré depuis peu et la fatigue, le stress tout ça me fait parfois perdre le contrôle sur ce que je dis. Fu le savait bien et il arrivait à canaliser mon énergie négative et la contrôlais rien que par l’intonation de sa voix. Heureusement qu’il était là… Lui qui était du genre renfermé et n’ayant peu ou pas de vie social apportait étonnement de bon conseil dans ce domaine. Il m’aida à me relever et tous on alla prendre un verre dans un bar du centre-ville. Ca présence me réconfortait et même si pour lui c’était naturel d’être là pour moi c’était quelque chose d’extraordinaire.

¤ Merci d’être là Fu. C’est Shura qui t’envoie ? ¤

Peu importais la réponse, sa présence me rassurais. Je savais qu’il était là pour mon bien.

¤ C’est Noki et moi qui avons émis l’idée à Shura. Il a de suite accepté. ¤

Noki… Pas étonnant, elle cherchait toujours à ce que ces camarades aillent mieux. Elle se souciait plus de nous que d’elle ce qui faisait d’elle une grand médecin shinobi. Seulement en quoi consistait leur surveillance.

¤ On te suivra dans l’ombre un certain moment. Tu ne nous verras pas et on agira si jamais tu dérapes. On se relaye et la nuit un shinobi est placé dans ton quartier pour voir si tu sors de chez toi. Si telle est le cas il m’avertit. ¤

Evidemment. Le mode d’action était typique de Shura-sama. Silencieux, invisible sur le qui-vive. Que ce soit Fu qui était de garde la nuit ne m’étonnais pas non plus. C’était un garçon qui avait besoin de très peu de sommeil. Il n’y a qu’un endroit où je me savais sans surveillance, à l’intérieur même de ma maison, et pourtant c’est là ou j’avais le plus besoin de surveillance mais soit… Je sourie à Fu pénétrant dans un bar pour prendre un verre. La nuit allait tout de même bien se terminer malgré un mauvais début de soirée.