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De garde sur les remparts. Il faut croire qu’elle commençait à aimer ça. Cela faisait plusieurs années qu’elle était souvent mise à contribution pour protéger le village et au fur et à mesure elle s’était faite un nom malgré elle. On la disait intransigeante et froide envers les étrangers. Ce n’était pas spécialement faux mais bon si tout le monde accueillait à bras ouverts des inconnus, nul doute que le village aurait été victime d’attentats depuis bien longtemps. Après certes … Il y avait eu quelques écarts. Elle avait notamment en tête une affaire personnelle qu’elle avait décidé de régler aux yeux et au su de tous ici même devant les portes. Un certain Shuji qui avait agressé son ancienne élève était revenu l’air de rien. Autant dire qu’il était resté plus longtemps qu’il ne l’aurait voulu à Konoha. Mais pas suffisamment à son goût non plus.

« Excusez-moi madame, mais “ils” arrivent. »

Poussant un soupir exaspéré, Miko se tourna vers le ninja qui venait de l’avertir. Il donnait l’impression de débarquer de nulle part alors qu’il était venu la voir pour pointer plus tôt dans la journée. Car oui c’était elle qui était en charge. Du moins aujourd’hui. Quel honneur. Bon il fallait bien qu’officiellement elle grimpe dans la hiérarchie au fil des années malgré son investissement dans la Racine. Après, c’était surtout de la paperasse pour pas grand-chose d’autre que des regards mi-apeurés, mi-respectueux des plus jeunes veilleurs.

« Ils ? »

L’arrêtant d’un geste de la main alors qu’il allait répondre, l’Aburame, ennuyée qu’il n’ait pas réussi de son propre chef à être clair dès le début, fixa un moment la route principale avant de se retourner pour descendre et rejoindre l’entrée du village. Depuis cette histoire de Furyous, Konoha était en alerte. Petit problème : leur chakra n’était pas détectable. Mais on pouvait dire avec un peu de fierté que Konoha avait d’autres cordes à son arc. De nombreux senseurs de talent étaient de sortie depuis le début des hostilités et les mouvements de shinobis d’un certain niveau ne passaient pas inaperçu. Y compris ces deux-là dont les signalisations avaient très tôt indiqué qu’ils se dirigeaient droit vers eux. Adossée contre l’encadrement de la grande porte, elle attendit un premier pas de la part des nouveaux arrivants. Présentations, motifs, la routine quoi. Meia en renfort –et tout le reste de la milice sur les remparts-, elle n’avait pas une once d’anxiété. Ce n’était pas des Furyous.

« Eh bien quel honneur. »

Se détachant du mur, la Jonin s’avança de quelques pas vers les nouveaux arrivants. Des Kumojins. Un conseiller du Raïkage, chef de son clan, qui avait participé au renforcement d’une alliance qui n’avait jamais eu lieu d’être. A cette époque, Konoha avait renouvelé ses amitiés au village de la foudre alors que celui-ci partait en décrépitude. On’ avait trop souvent le cœur sur la main, il avait même poussé les villageois à faire une collecte à l’époque. Le monde shinobi avait certes changé depuis sa propre enfance, mais pour elle une règle demeurait : quand un allié à qui rien ne nous rattachait si ce n’était notre parole devenait un poids mort, il valait mieux couper les ponts au plus vite de peur de sombrer avec lui. Nullement impressionnée par les grands airs du bonhomme au vocabulaire châtié, elle détourna son regard de lui pour passer à son collègue qui lui ne pipait mot. Un subalterne muet mais qui avait quand même le mérite de lui rappeler l’ignoble statue qui trônait devant la porte. Que Kyuubi soit loué, elle serait bientôt enlevée comme celles qui avaient orné les autres entrées du village. Les Konohajins avaient trainé dans leurs tâches de déblayage, mais des problèmes toujours plus urgents les avaient tenus occupés. Les Furyous en étaient un nouveau mais le nouvel ennemi avait tant d’éclat qu’en ces temps troublés refocaliser les citoyens sur des problèmes moins inquiétants était la meilleure chose à faire pour ne pas créer de mouvements de panique.

« Miko, du clan Aburame. C’est un long voyage depuis votre village pour demander ce seul échange de documents. »

Détonnant avec le Seki quant à la longueur de ses titres, elle marqua une petite pause, le temps de faire passer son questionnement implicite.

« Sans douter de votre bonne foi, auriez-vous un document officiel qui pourrait certifier vos allégations ou devons-nous nous fier à votre seule bonne parole, Conseiller ? Qu’on prévienne l’un des intendants en attendant, pour l’informer de la demande de nos nouveaux arrivants. Si tout est dans les règles je vous escorterai moi-même au Palais du Hokage, Seki. Votre collègue restera ici le temps de l’entretien bien évidemment, question de sécurité vous comprenez.»

Donnant ses directives aux Konohajins derrière elle, elle en profita pour poser ses clauses aux supposés Kumojins. On disait que c’était toujours en temps de troubles que la méfiance était de mise, mais elle devait s’avouer à elle-même que même en période de grand calme elle avait toujours eu du mal à faire confiance aveuglément aux gens.

Des Kumojins. L’information a rapidement fait le tour des Jônin présent dans le village et plus particulièrement à la Racine. Deux membres du village caché des nuages traversent actuellement le pays du feu et semblent prendre la direction de Konoha. Au fond, la plupart des haut gradé du village pensait bien que Kumo allait reprendre contact avec la feuille. En ces temps de crise face aux Furyou, il est important de se serrer les coudes et de vérifier que les vieilles alliances tiennent toujours. Pour être honnête, Meia pensait même proposer aux intendants d’envoyer de nous-mêmes une unité diplomatique au village caché des nuages. Tout ça pour dire qu’au final, si Kumo n’avait pas fait le premier pas, elle aurait fait en sorte que ce soit Konoha qui le fasse. Que voulez-vous… Quand on possède une alliée d’assez longue date, on essaie de le préserver le plus possible, sans pour autant lui lécher les bottes bien sûr.

Sans attendre une seconde de plus, deux des membres de la Racine se rendent par l’entrée où vont sûrement arriver nos invités. Comme toujours, le duo de la Yamanaka se trouve être Miko, avec qui elle entretient une relation un peu étrange. Elles semblent se supporter l’une et l’autre, mais ne sont pas encore vraiment amies. Mais pourquoi envoyer ces deux-là alors que d’autres auraient très bien pu faire l’affaire ? Rien de plus simple. L’Aburame possède déjà une bonne réputation concernant son affectation aux remparts, et Meia possède un panel de jutsu parfait pour repérer et arrêter toutes intrusions ou débordements. Nul doute qu’avec pareil duo pour les accueillir, les Kumojin ont intérêt à ne pas faire de folie…

- Excusez-moi madame, mais…
- Je sais.

Le coupant dans son élan, la rousse garde son regard rivé vers l’entrée, légèrement en retrait par rapport à sa camarade de la Racine. L’interlocuteur de la Dame comprend rapidement que Meia à repérer d’elle-même le chakra des Kumojin et se dirige donc en direction de Miko afin de la prévenir, elle. À cet instant précis, l’imagination de la Yamanaka essaie tant bien que mal de s’imaginer à quoi pourrait ressembler l'unité diplomatique envoyée par le village caché des nuages. Vont-ils envoyer le gratin du village ou de simple chûnin ? Là est la vraie question, même si en soi, les deux choix se justifieraient aisément. Heureusement, la technique de sensorialité de la Dame lui indique de plus en plus précisément leur réserve de chakra au fur et à mesure qu’ils approchent.

Alors que l’Aburame s’avance pour les interpeller, Meia n’écoute la conversation qu’à moitié, trop concentré à analyser leur réserve de chakra. L’un d’eux, celui qui n’a pas ouvert la bouche… Il possède une réserve de chakra plus impressionnante qu’elle. Une information qui ne peut l’empêcher de sourire. L’autre, celui qui se dit conseiller semble posséder une réserve à peu près égale à celle de Miko et de Meia. Cependant, c’est bien sûr le plus fort des deux que son regard se pose. Un regard à la fois amical et respectueux, lui faisant clairement comprendre qu’elle avait connaissance de sa puissance. Voyant sa coéquipière donner des directives à des Shinobi de la feuille moins gradé qu’elles, la rousse espère intérieurement qu’elle n’aura pas à intervenir… Car si c’est le cas, c’est sûrement parce qu’une chose pas très diplomatique se serait passé.

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Tout cela était bien triste. Non. Pas triste. Déplorable. Ce mot collait parfaitement à la réaction des deux prétendus Kumojins qui s’étaient pointés aux portes alors qu’elle était de service. Les deux jeunots qui se présentaient devant elle étaient soient bien naïfs soit les prenaient pour des buses à vouloir forcer le passage à coup d’arguments qui ne tenaient pas la route. Comme le premier qui avait parlé l’avait bien dit ils étaient en période de grand trouble. Il était donc normal que la sécurité soit renforcée même si ces deux là n’étaient pas des Furyous sans signature de chakra. Mais dans ce monde de guerre et de mensonge, il n’y avait pas que les Furyous qui pouvaient nuire aux intérêts du village. Pour des diplomates ils étaient bien sourds aux recommandations de Konoha qu’elle appliquait à la lettre.

Faisant un signe à Meia qui avait dû réagir à l’appel de son nom pour lui demander de patienter le temps de clarifier quelques petites choses, l’Aburame commença sa tirade. Elle avait patiemment laissé ces deux garçonnets faire leurs monologues respectifs, c’était peut-être à elle de prendre la parole maintenant pour les raisonner et les faire redescendre de leur nuage. S’ils étaient bien des Jonins de Kumo, leur naïveté montrait bien que le village caché des nuages avait toujours du mal à se remettre de sa précédente défaite. N’avaient-ils rien appris ?

« Ce n’est certainement pas en tentant de forcer le passage pour rencontrer nos supérieurs que vous y parviendrez, messieurs diplomates. Ni en vous montrant imbus de vous-mêmes à sortir de grandes phrases mélodramatiques à tire larigot sur le temps qui passe et la menace commune que représentent les Furyous. Sachez que votre agressivité apparente n’a pas d’autres conséquences que d’augmenter notre suspicion à votre égard. »

Marquant un temps de pause pour leur laisser le temps d’assimiler ses paroles qu’ils devaient à peine écouter vu la manière dont ils avaient fulminé de se faire refouler aux portes sans justificatif, l’Aburame reprit son propre monologue.

« Comprenez ici qu’il ne s’agit que d’une simple mesure de sécurité. Pas besoin de vous sentir agressés pour si peu. Nous sommes effectivement en période de crise comme vous l’avez fait remarquer, il est donc normal que nos règles de sécurité aient été augmentées d’un cran. Je ne sais pas comment les choses se déroulent à Kumo mais il en est ainsi à Konoha. Il est regrettable de la part d’émissaires de faire preuve de si peu de diplomatie en refusant de vous plier à des consignes simples et justifiées. »

Ce n’était pas demain la veille que de simples shinobis de Kumo allaient la rabaisser. Ils se sentaient en position de force alors qu’ils se présentaient aux portes d’un autre village. Konoha avait beau être leur allié, ils ne pouvaient pas décemment se permettre une telle mentalité de gamins capricieux.

« Voilà ce que je vous propose si être séparés l’un de l’autre cinq minutes -le temps d’avoir le feu vert de l’un de nos intendants-, vous dérange. J’accepte de vous faire rentrer ensemble à condition que vos deux chakras soient scellés. Ne connaissant pas vos aptitudes, rien ne me dit que les sceaux qui vous seront apposés seront suffisants. Aussi un signe suspect de votre part et vous rencontrerez nos supérieurs en prison s’ils vous accordent tout de même audience. »

Le clan Seki regroupait d’excellents utilisateurs du chakra. Nul doute que parmi les membres de ce clan il existait des utilisateurs pouvant passer outre ces sceaux de scellement de chakra. Soit il essayait de jouer au plus malin soit sa demande était sincère. Naïve mais sincère. Elle avait choisi la deuxième option. Toute cette affaire la lassait énormément. Elle n’avait pas que ça à faire que de vider la garnison des remparts de ninjas compétents parce que messieurs souhaitaient rencontrer ses dirigeants ensemble. En espérant que le petit couple acceptait sinon elle se verrait obligée de le refouler pour de bon, en assumant la responsabilité. Se tournant vers Meia, l’Aburame l’incita à prendre part à la conversation avant de reporter son attention sur les deux guignols.

« Le facteur est passé apparemment. Quant à vous Conseiller et … aide de camp ? … une lettre est un justificatif comme un autre et ce n’est pas la signature qui fait la différence mais le sceau qui y figure. Bien sûr il existe toujours des faussaires suffisamment doués pour imiter à merveille une lettre officielle mais vous auriez tout de même dû commencer par là, cela aurait légitimé votre demande au lieu de nous faire perdre du temps à tous. »

On y était, les choses avançaient. Meia allait prendre la lettre, les guignols allaient rentrer et une fois l’entrevue elle serait de nouveau libre pour revenir vérifier le bon fonctionnement des patrouilles. En espérant que les choses en restent là, elle avait fait suffisamment d’efforts d’amabilité pour aujourd’hui en expliquant le plus calmement possible aux deux arrivants le fonctionnement d’un village ninja.

De la provocation, encore et toujours de la provocation. Étant resté légèrement en retrait, la Dame a pu assister à toute la scène dont Miko et deux kumojins étaient les acteurs principaux. Au fur et à mesure que la conversation avance, la colère de Meia ne fait que grandir, ce qui n’est assurément pas une bonne chose. Polie, gentille et même bienveillante… voilà ce qu’est la Yamanaka, si on omet son caractère quand elle se trouve face à un adversaire, ou encore quand elle s’énerve. Après tout, son nindo est de toujours agir avec une main de fer, adoucie par un gant de velours. Or, elle va devoir faire une intervention sans son gant vu ce qui est en train de se passer sous ses yeux. Elle-même tente tant bien que mal de se calmer, car elle sait très bien que si elle s’énerve réellement, elle serait capable de s’en prendre aux eux kumojin et même à sa camarade de la Racine. Car oui, elle aussi se trouve quelque peu en tort dans cette affaire.

Cependant, alors qu’elle se concentre tant bien que mal à calmer son énervement, celui-ci se trouvant être un conseiller mentionne le nom de la dame. Le seul justificatif qu’auraient les deux Shinobi des nuages se trouve être une lettre du Raikage ayant pour destinataire la rousse. Une révélation qui surprend quelque peu la femme, puisqu’elle ne connaît même pas le Raikage actuel. Seul son nom et les quelques informations que possède le village sont à la connaissance de la Dame. Mais avant qu’elle n’ait le temps de réagir, l’autre Shinobi, celui dont le chakra dépasse celui de Meia et Miko, aborde la Yamanaka en précisant que seuls eux ne se sont pas encore présentés. Il a donc remarqué qu’elle n’est pas là pour assister à la scène, contrairement à tous les Shinobi qui se sont ramené, afin d’observer la scène. À croire que tout ça n’est qu’une pièce de théâtre, avec soi dit en passant, un public assez nombreux.

Fermant doucement les yeux, un sourire vient se glisser sur le visage de Meia alors qu’elle écoute ce que l’homme a à ajouter. Malheureusement, alors qu’elle s’apprêtait à s’avancer et à prendre la parole, l’Aburame lui fait un signe lui indiquant d’attendre un peu. Dire qu’avec l’entente de son nom, sa colère avait nettement diminué, voilà que Miko vient de raviver cet énervement. Elle pense vraiment représenter le village ? Sûrement pas. Voilà ce que pense la Dame à l’entente de sa nouvelle intervention. Madame se tourne ensuite dans sa direction afin de lui faire comprendre qu’elle peut intervenir. Une attention qui énerve particulièrement Meia. L’Aburame n’a absolument aucun ordre à lui donner puisqu’elles sont exactement du même grade, autant dans le village qu’à la Racine. Même si la brune est depuis bien plus longtemps dans l’organisation qu’elle, Meia se trouve être l’aîné de Miko. En soi, tout s’équilibre, plaçant les deux femmes sur le même pied d’estale.

La dernière phrase de Miko, contenant bien sûr un petit pique, se trouve être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Meia est définitivement en colère et elle compte bien le faire savoir. De toute façon, elle n’aura absolument pas besoin de parler pour faire comprendre qu’elle n’apprécie pas du tout ce qui se passe. En effet, quand la Dame est énervée, elle a un peu beaucoup de mal à contenir son chakra. Évitant de l’user dans des jutsu offensif, elle le relâche dans l’air sans vraiment le vouloir. Une petite action qui se répercute visuellement à l’extérieur. Faisant un pas en avant, la puissance du chakra délivré fait s’envoler doucement la cape de Meia. Cette fameuse cape noire aux bordures en poile de lapin blanc. Cette cape qui montre son grade de chef de clan grâce à l'armoiry des Yamanaka qui est dessiné au dos. Le regard noir, la Dame fait un pas supplémentaire, faisant cette fois-ci s’envoler ses cheveux en même temps que sa cape. Des actions signifiant clairement que la chef de clan est dans une colère noire et prouvant une nouvelle fois la puissance dont elle peut faire preuve, rien que par l’aura invisible qui l’entoure. Un pas supplémentaire, plus rapide que les autres, la fait arriver face aux deux kumojin et légèrement face de Miko.

- ASSEZ !

Une chose est sure, sa prise de parole a fait se tourner vers elle tous les regards. D’ailleurs ce sont en premier temps toutes les personnes observant la scène qui vont faire les frais de sa colère. Ce tournant vers les portes, Meia prend la parole assez fort pour être entendu de tous. Une chose est sûre, on peut clairement comprendre l’agacement dans sa voix.

- Vous là ! Tous ceux qui n’ont que ça à faire de regarder ce qui se passe ! N’avez vous pas autre chose à faire ?! Le village n’a pas besoin de ce genre de personne qui ne font rien, alors allez donc vous occupez de vos affaires ! Et le premier qui ose transgresser mes ordres aura affaire à moi, est-ce que c’est clair ?!

Même si beaucoup d’entre eux se trouve être aussi gradé que la Dame, ils s’exécutent tous sans chipoter. Soit parce qu’ils sont effectivement en tort, soit parce qu’ils savent ce que peut faire une Yamanaka énervé. Une possession est si vite arrivée… C’est donc avec son regard noir qu’elle se tourne cette fois-ci en direction des trois belliqueux. Leur lançant un regard chacun leur tour, elle prend une nouvelle fois la parole dans un ton tout aussi agacé.

- Vous comptez vous chamailler encore longtemps ?! Devenez un peu adulte et apprenez à vous mettre à la place de l’autre ! La diplomatie n’est clairement pas quelque chose que vous trois vous connaissez ou maîtrisez ! Être aussi buté dans une situation comme cela, c’est clairement jouer aux gamins de 5 ans qui veulent toujours avoir raison !

Fermant les yeux, la Dame respire un bon coup espérant que ses propos aient fait comprendre aux trois protagonistes que leur façon de faire n’est pas la bonne. Aucun reproche n’est ciblé. Ils s’appliquent à tous, car tous sont en faute. Après deux petites secondes pour évacuer toute sa colère, elle ouvre à nouveau les yeux avec cette fois-ci un sourire des plus amicaux.

- Comme l’a fait remarquer l’un de vous, je ne me suis pas présenté. Veuillez d’ailleurs excuser ce manque grave de politesse que je vais tout de suite combler. Je me prénomme Meia, chef du clan Yamanaka et accessoirement Jônin du village caché de la feuille. C’est un honneur de faire votre connaissance, membres du célèbre clan Seki.

Regardez et prenez exemple. Ça c’est ce qu’on appelle de la diplomatie. Une chose élémentaire qu’on est censé apprendre dès les premières années de vie Shinobi. Tournant en premier temps son regard vers Miko, elle prend encore la parole, sachant très bien que l’Aburame ne va pas apprécier.

- Miko… Même si au fond je te rejoins sur plusieurs points, tu devrais essayer d’être plus diplomate, même si tes interlocuteurs ne le sont pas forcément plus que toi. N’oublie pas que tu représentes le village et que jusqu’à preuve du contraire, nous ne sommes pas la brume sanglante. Sache aussi que tu n’es nullement ma supérieure et que par conséquent je n’ai pas à me plier à tes ordres. Nul besoin de ton feu vert pour intervenir. Évite donc de te comporter comme telle s’il te plaît, c’est à la fois offensant et irrespectueux… Or il serait dommage qu’il ait conflit entre les deux dames que nous sommes…

Pour ce coup, Meia a adopté un regard et un ton visant à faire comprendre à Miko qu’elle doit se calmer et être plus compréhensive. Puis, ne cherchant pas une réponse, elle se tourne cette fois-ci vers le dénommé Zennosuke.

- Au vu de la puissance que j’ai détectée chez vous, vous devez être un Shinobi depuis assez longtemps. L’expérience ne doit assurément pas vous manquer… Je ne comprends donc pas comment vous avez pu entrer dans ce cercle vicieux de petites provocations dissimulées. Enfin bon, nous faisons tous des erreurs malheureusement. Il n’était d’ailleurs pas très judicieux de votre part de rabaisser ma collègue au grade de simple garde… Nous sommes toutes les deux venues ici rien que pour vous, évitez donc de descendre une jolie femme s’étant gentiment déplacée pour vous accueillir.

Lui adressant un sourire sincère, Meia se tourne pour finir en direction de Hasaki, le conseiller.

- À mon humble avis, vous ne devez pas être conseiller depuis bien longtemps, sinon vous auriez appris avec le temps que ce genre d’arriver n’est pas ce qu’il a de mieux. Peut-être est-ce une simple erreur risible de votre part mais… Est-ce que vous vous êtes mis à notre place deux petites minutes… ? Vous affirmez que nous sommes dans une période de crise, mais vous désirez qu’on vous laisse entrer dans notre village sans justificatif ni rien nous prouvant que vous êtes effectivement de Kumo. Il ne faut pas confondre la prudence et le refus d’obtempérer, ce serait fâcheux.

Soupirant un coup, elle continue dans sa lancée, encore et toujours en s’adressant à Hasaki.

- Si le sceau figure sur cette lettre, je propose de vous escorter, avec ma camarade, si elle le souhaite, jusqu’au bureau de l’un de nos intendants. Bien sûr, aucun sceau bloquant le chakra ne vous sera apposé, est-ce pour la simple est bonne raison que vous êtes nos invités. En tant qu’une de vos hôtes, je me vois mal mettre des chaînes à des invités… ce serait à la fois irrespectueux et impoli de ma part pour sûr ! Cependant, je préfère vous prévenir… Le moindre geste à l’encontre de notre village et vous ne serez plus considérés comme des invités. Autrement dit, je m’occuperais de vous immobiliser le temps que les ANBU et ma camarade s’occupent de vous traiter comme tel. J’espère que vous comprenez que ce ne sont nullement des menaces, mais juste une explication des règles élémentaires de notre somptueux village qui vous ouvre actuellement ses portes.

Politesse, respect et diplomatie. Si avec ça ils ne sont pas contents, alors ils devront rebrousser chemin en effet. Si leur dérouler un tapis rouge ne suffit pas, alors la dame ne va pas chercher plus loin. Cracher dans un bol de soupe généreusement offert, voilà comment Meia ressentirait cela. Une irrespectueuse et impolie donc… vous savez… le genre de chose qui l’énervera au point d’attaquer sans chercher les conséquences de ses actes…

Tout va bien dans le meilleur des mondes. Suite à l’intervention de la Dame, tout semble rentrer dans l’ordre. Les deux Seki semblent maintenant plus aptes à être diplomate, comme si rien ne s’était passé. Même Miko semble ne plus vouloir attaquer verbalement les kumojin ! À croire qu’elle aurait dû intervenir plus tôt, ça aurait évité qu’ils perdent plus de temps. M’enfin bon, rien d’autre qu’un magnifique sourire vient se peindre sur le visage de la Dame alors qu’elle s’occupe à répondre au plus fort des deux kumojin. Une réponse à une petite remarque fait par le dénommé Zennosuke.

- Ce sera un plaisir de vous accompagner dans votre mission, aussi longtemps que mon emploi du temps me le permettra.

Sur ces mots, la Yamanaka attrape la lettre que lui tend le conseiller et ne prend pas trop trop le temps de la lire. Tout ce qui l’intéresse, c’est de voir s’il s’agit du sceau et quand ses yeux tombent dessus, son sourire se fait encore plus sincère. Tout semble en ordre pour qu’ils rentrent. HALLELUHJA. Toute cette histoire d’entrée va enfin se terminer, ce qui n’est pas pour déplaire à la Dame. Toute cette histoire commençait à prendre des proportions énormes pour rien. Comme dirait certain, ça fait du bien quand ça s’arrête. Levant ses yeux en direction des deux kumojin, la Jônin confirme que tout est OK.

- Eh bien tout me semble en ordre, et donc comme convenu, nous pouvons nous mettre en route pour aller voir l’un de nos intendants.

Lançant un regard en direction des deux chevaux qui semble appartenir aux Kumojin, elle ajoute une petite précision.

- Ne vous inquiétez pas pour vos chevaux, notre village prendra soin d’eux jusqu’à ce que votre mission se termine.

Tournant les talons, elle avance seulement d’un petit pas avant de porter son regard sur l’Aburame. Que compte-t-elle faire ? Là est vraiment la question…

- Veux-tu nous accompagner Miko ?

Toujours avec gentillesse et politesse bien sûr. Après quoi, il ne restera plus qu’au groupe de se rendre auprès d’un des intendants pour que celui-ci accueille à son tour nos invités et leur donne le feu vert pour leur mission. De toute façon, ils n’auraient pas eu accès à certains dossiers s’ils n’étaient pas passés par la case intendants…

Gomen:

Surprise au premier abord par le cri émanant de sa collègue, l’Aburame se retourna subrepticement. Eh bien. L’écoutant s’adresser tour à tour à tous les protagonistes de la scène spectateurs inclus, l’ombre d’un sourire se dessina sur le visage de Miko qui aurait eu bien grand mal à le réprimer si elle avait essayé. Outre le fait qu’elle semblait avoir désamorcé la situation avec brio, la rousse s’était imposée auprès d’elle. La provoquant à l’excès depuis le début de son association à la Racine, la Jonin de deux ans son aînée n’avait jamais rechigné devant ses consignes malgré certains moments assez ingrats. Comme la fois où elle lui avait demandé de débarrasser un observatoire de l’entièreté de ses scientifiques pendant qu’elle-même se faisait une pause cigarette dehors pour surveiller les environs.

Bah un peu de bizutage n’avait jamais tué personne, et bien qu’elle en avait un peu abusé envers sa collègue plus âgée, elle appréciait plutôt bien la Yamanaka malgré ce qu’elle pouvait laisser transparaître. Beaucoup moins pénible que l’autre blondinet. Mais Meia voulait enfin être traitée en égale. Le moment n’était pas nécessairement le plus opportun mais la situation s’y donnait. Elle se trompait cependant sur un point, c’était l’Aburame qui était en charge de la protection des remparts ce jour-ci, mais bon elle lui accordait tout de même la victoire. Satisfaite de l’émancipation de son binôme, la brune de meilleure humeur la laissa prendre la relève. Bon cette dernière les invitait tous deux sans scellement de chakra mais bon personne n’était parfait.

Voyant les deux Kumojins ramper devant la rousse avec leurs belles paroles malgré les remontrances de cette dernière, l’Aburame se retint de rouler des yeux. Ce devait être le décolleté à n’en pas douter. Le conseiller la faisait particulièrement rire. Pas offensant envers Konoha ? Il avait raté son coup tout comme son collègue. Ce n’était pas la première fois que son attitude distante causait de tels problèmes mais de là à ce que les choses tournent autant en vinaigre … Une bonne blague, c’était tout bonnement ridicule. Comme l’avait si bien reformulé la rousse, les deux jeunes hommes avaient encore des choses à apprendre en ce qui concernait la diplomatie. Trop fougueux. Elle ? Elle était à un âge où on ne changeait plus vraiment. La sécurité de son village la préoccupait grandement depuis la destruction de Kiri et ce n’était pas un duo de garçons avides de faire leurs preuves qui la détournerait de son but.

« Je vais venir avec toi bien sûr, je vous laisserai une fois l’entrevue terminée. »

Incitant les deux Kumojins aux grands airs à passer pour leur emboiter le pas, Miko jeta un coup d’œil à Meia et à son parchemin. Peu curieuse, elle était toutefois étonnée que la Yamanaka ait de telles connexions. Bah si le problème n’était pas personnel elle en entendrait probablement parler, sinon elle pouvait bien garder le message à sa seule discrétion. S’arrêtant une minute à la hauteur des portes pour donner ses directives et nommer un autre responsable, l’Aburame savait qu’à un tel poste elle n’était pas irremplaçable mais assura de revenir au plus vite une fois l’affaire terminée et les invités escortés.

S'il a bien une chose à laquelle Meia ne s’attendait pas, c’est à ce que Miko ait un sourire. Depuis le peu de temps qu’elle la connaît, elle pensait sincèrement qu’elle allait répliquer aussitôt. Réprimander une collègue face à des inconnues n’est pas ce qu’il a de plus appréciable, mais la rousse n’avait guère le choix sur ce coup. Seulement, l’Aburame semble plus satisfaite qu'autre chose, ne cherchant même pas à répliquer une quelconque remarque. Elle accepte même de les accompagner, tout en le disant avec une politesse tout ce qu’il a de plus respectable. L’espace d’une seconde, on peut aisément voir une magnifique expression d’incompréhension sur le visage de la Dame, mais elle reprend bien vite son expression satisfaite.

Expression de meia ='D:

Tout va donc parfaitement bien, à croire que cette histoire est définitivement terminée. Alors que Miko vient de donner des ordres aux gardes en charge de la protection de cette entrée, nous commençons notre avancé à quatre. Une avancée rapidement arrêtée par un Shinobi du village, celui qui est partie prévenir un intendant. Les deux femmes à l’avant, c’est à elles qu’ils s’adressent, légèrement essoufflé après son sprint du palais à ici même.

- Excusez-moi, mais il semblerait qu’aucun intendant ne soit disponible…

Aucun ? Est-ce vraiment possible ? Ce n’est pas faute d’avoir nommé trois personnes en attendant On'…

- Comment peuvent-ils être absents au même moment ? Je sais que Raito est en mission, mais qu’en est-il de Seitô et de Natsuki ?
- Natsuki est introuvable et Seitô est partie tôt ce matin prévenir le Damiyo du feu de la situation actuel de Konoha au niveau politique…

Un soupire. Long et fort, afin d e faire comprendre à tous que cette situation exaspère Meia. À cette histoire, il semblerait que ce soit encore à elle de gérer… Jusqu’à preuve du contraire, ou du moins pour la majorité, elle n’est qu’une Jônin parmi tant d'autres, alors pourquoi doit elle s’occuper de tout gérer ces derniers temps ? C’est dans ce genre de situation qu’elle regrette l’époque où elle se faisait discrète, élevant sa fille tranquillement et préparant des petits plats à son mari entre deux missions. Maintenant, elle est divorcée, sa fille est tout le temps en mission depuis son passage au grade de Jônin, et elle n’a cessé de gagner en influence au sein du village. Une nouvelle vie qui n’apporte pas que des avantages…

Après avoir brièvement répondu au Shinobi qu’elle s’occupe du reste, elle tourne les talons, faisant donc une nouvelle fois face aux deux kumojins. Arborant un sourire simple, mais sincère, elle leur annonce le dénouement de cette entrée mal démarré.

- Bon, puisque nos dirigeants sont actuellement absents, je vous autorise personnellement à mener à bien votre mission au sein du village. Cependant, quelqu’un viendra vous chercher pour rencontrer un intendant, quand l’un d’eux sera disponible.

Se tournant légèrement en direction de Miko, elle reprend.

- Bien sûr, j’assumerai toutes les conséquences de cette décision, il en va de soi.

D’un côté, s’occuper de ce genre de chose ne fait que lui donner de l’expérience en ce qui concerne comment doit agir une personne d’influence. Car oui, Meia ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Son ascension ne fait que commencer, et celle de la Racine aussi…

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