Mission rang C a écrit:

Gekei Nodoka & Aojikawamanashi Kaguya

Depuis la guerre, les ressources primordiales pour la survie de tous se font rares, très rares ! De plus la main d’œuvre et dorénavant quasi inexistante et beaucoup de nos producteurs sont en galère.
Monsieur Tanakawa, éleveur de vaches laitières et en pleine saison de vêlage à besoin de votre aide à la ferme.
Aider à mettre au monde les nouveaux veaux et à la traite des vaches.

Parfois en ouvrant mon courrier, il arrivait que je me demande souvent si ce n'était pas une mauvaise blague... Non mais franchement... Jouer à la fermière moi ? J'étais plus du genre à faire cuir le bétail sur un rôtissoire qu'à l'aider à naître et en plus, comble du comble... La vache grillée c'était infect et en bonus... J'avais toujours eu horreur du lait, rien que sa vision me donnait des crampes dans l'estomac. Bon, après tout il fallait rajouter qu'il était très tôt le matin et que je me réveillais toujours du mauvais poil, il fallait espérer que ça passe avec une agréable compagnie. Ce qui me faisait penser...

~ Une Gekei ?

Il était vrai que mon visage affichait un air surpris en lisant ce nom, voilà bien longtemps que je n'en avais plus croisé et pour cause, tous ceux de ma connaissance étaient des déserteurs qu'aujourd'hui je me devais de traquer. L'expression alors se faisait contrarier, il était vrai que d'ordinaire je préférais ne pas y penser, d'autant que je savais mieux que personne quelle était cette rage qui les avait poussé à nous quitter. La haine face à l’indifférence, Kiri était une mère cruelle à ne pas en douter, sans quoi elle se ferait un plaisir de le rappeler.

Étrangement, alors que mes pas se succédaient pour rejoindre la sortie de notre village et me conduire dans la cambrousse, je commençais de plus en plus à me dire que ce genre de mission insensé était loin d'être un hasard. Je ne comprenais pas très bien le but si ce n'était le fait que le valideur de mission allait encore finir empaler à mon retour, à moins que justement, Kiri est trouvé le moyen de licencier à moindre frais... ? Un sourire, voilà qu'amusait de ma connerie je me présentais au lieu du départ et bien évidemment, je n'avais aucun mal à reconnaître ma partenaire, la seule avec tes oreilles de chat. A moins que ça ne soit encore qu'un accessoire à la mode douteuse des gamines de la citée, il n'y avait qu'une façon de le savoir.

~ Ohayo Chaton, prête ?

Le sourire était narquois, on aurait pu croire à de la provocation, mais peut-être que cela en était un peu et sans perdre plus de temps, un simple signe de la main pour dire bonjour, je ne prenais pas même pas le temps de m'arrêter. Il fallait peut-être se présenter, voilà qui allait vite être expédié.

~ Moi c'est Ao', retiens que ça c'est suffisant.

Un regard en coin pour m'adresser à la demoiselle de toute beauté, je devenais curieuse, son gekai était-il celui du chat.. ? D'un tigre peut-être ? J'avais connu un requin, puis un homme loup, leur caractéristique était si variées, ça avait un côté assez fascinant en y repensant, ce qui me faisait penser...

~ Hey tout aussi tu peux te transformer en chat ? Sinon, l'ordre de mission est clair, j'espère que tu as prévu des bottes.

Oui, question existentielle je savais bien... Après tout, il me fallait bien poser la question, car rappelons-le, un jeune loup blanc et massif me faisait office d'ombre, d'ailleurs il était déjà en train de la fixer. C'était juste que Nectus avait un peu de mal avec les chats, ça depuis que mon frère avait eu la bonne idée d'en ramener un à la maison, mais ceci était une autre histoire. Il était tant d'aller se promener dans les près, pourquoi j'avais déjà envie de rentrer ?...

Une mission, voilà ce que le coursier, pas très rassuré, était venu m'apporter.

Et il avait raison, de ne pas l'être. Déjà parce que le quartier Gekei est assez glauque, 'faut le dire, mais aussi parce que mes pupilles se sont dilatées sous la rage. Il courait quand même assez vite, cela dit. Et il avait un bon sens de l'esquive : Y'avait qu'un vase qui avait réussi à le toucher, juste derrière la nuque. Une même si elle n'apprécie guère le genre humain, arrive néanmoins à reconnaitre sa valeur lorsqu'elle la voit. Quoi que. Nan en fait, c'est juste un connard qui court vite. Et moi qui visait n'importe comment. Parce que, je vous le dis, j'aurai VRAIMENT essayé de lui faire mal, il serait reparti d'ici en béquilles. A moins qu'il ne reparte pas, tout simplement.

J'avais roulé en boule l'ordre de mission, et l'avais jeté dans un coin de la pièce. Je soupirais. Puis je me préparais, pas le choix comme on le dit. On avait déjà une sale réputation, alors si en plus je me la joue rebelle ça causera du tort au clan ... Donc c'est mort. Toute personne ici en sera témoin, mais ce ne sera pas moi qui souillera l'honneur des Gekei libres. Puis j'étais assez curieuse. Ma partenaire était Kaguya. Et de bien mauvaises choses, on en disait sur eux. Je tenais à voir ce qu'il en était.

Et au pire, je pourrai tuer une ou deux vaches et la dévorer, donc bon ... Eh, c'est jamais perdu !

J'arrive sur le lieu de rendez-vous assez en avance. 'faut dire que j'avais pas grand-chose à faire, là où j'étais, alors autant ne rien faire à l'endroit où je suis censée être. Je me contente de poser mon dos contre un mur, croiser les bras sous la poitrine, et d'attendre les yeux fermés. Après tout, j'avais d'autres moyens de me repérer que ma vue. Et bien plus fiables, qui plus est. Ce qui n'empêche ma partenaire de me surprendre lorsque sa voix résonne. Pour m'appeler Chaton. CHATON ! Déjà que je tolérais pas ça de la part des membres du clan, alors venant de la part d'une gamine au clan hyper chelou ?! Ca va mal se passer, j'le dis direct ! Direct !

Je darde mes prunelles dorées sur les siennes, et dit sur un ton cassant.

- D'où tu me parles comme ça, le monstre ?

J'avais bien pris la peine d'accentuer chaque syllabe, histoire que ça lui échappe pas. Avant de lui adresser un sourire tout ce qu'il y a de plus mielleux, comme si mes mots n'avaient en aucun moment étaient chargés de poison. Mais je sais pas si elle l'a vu, ça. Après tout, elle a tracée en ligne droite, sans s'arrêter. Elle me dit son nom, son ton ne me plait pas. En fait, c'est elle qui me plait pas tout court.

Mais je reste silencieuse.

Puis elle me demande si je me transforme en chat. Si je lui réponds que je me transforme en dauphin, elle fera quelle tête ? Je sais pas, mais elle m'agace. Un peu comme son loup, qui me fixe. Il a un problème, lui ?! Je lui montre les crocs, pour lui faire comprendre qu'il arrête. Mais je crois qu'il s'en moque. Alors à la place, je préfère répliquer à la demoiselle Kaguya.

- J'ai pas à donner mon nom à une inconnue que je reverrai plus jamais après cette mission qui est, ne nous le cachons pas, une grosse bouse. Alors m'adresse la parole qu'à condition que ce soit strictement nécessaire, si tu veux pas avoir d'ennuis. Compris, le monstre ..?

Je lui montrais les crocs, pour lui montrer que j'étais plus dangereuse qu'elle.
Car après tout, no way qu'une gamine comme elle puisse être plus forte que moi. N'est-ce pas ?

STOP ! Oui, c'était bien un arrêt net et une rotation tout aussi subite qui me mettait -à nouveau- nez à nez avec ma partenaire.

~ Niak, niak, mais c'est qu'elle mordrait le petit chaton... Attention, moi aussi je mord.

Un clin d'oeil et un sourire carnassier, de la provocation... ? Non, non, juste une façon d'être, quoi je n'étais pas crédible... ? Je m'en foutais royalement alors que pour finir ma phrase un simple souffle venait soulever les cheveux de la belle si près de moi, une façon de lui dire qu'elle n'était pas tant impressionnante, mais plutôt amusante, ce chaton !

~ T'as pas de chance, je suis du genre très bavarde, mais s'il faut ça pour te décrisper...

Quelle garce j'étais des fois, je savais pertinemment ça alors que j'avais attaché mon ordre de mission en boule à un fil ninja... Avant de l'agiter face à ma coéquipière...

~ Peut-être, si tu es mignonne, je dis bien peut-être ! Je te laisserais jouer avec le joujou à chat pendant la pause ! Tu vois, je ne suis pas un monstre. On va bien s'entendre tu vas voir.

Oui, oui, il n'y avait pas de quoi être fière, mais que voulez vous, on ne refait pas, j'étais à deux doigts de fendre en deux de rire, mais je devais bien être la seule. Au moins, reconnaissons le, faute de bien choisir notre mission, ils avaient bien choisi ma partenaire...

~ Ah moi qui voyais ça comme une mission merdique je sens qu'on va bien s'amuser ! Magnes toi Chaton ! Rattrapes moi si tu peux vilain chat paresseux !

Et quand je disais de se magner, c'était bien parce que j'avais prit les devants après lui avoir tapé sur les nerfs, eh, eh ! Oui bon, d'accord il y avait mieux comme début, mais je savais d'expérience le côté farouche de ce clan là, oui, un comble de dire ça pour une Kaguya ! Non, le mieux dans tout ça, j'avais déjà cinq minutes d'avance et c'était face à une de mes illusions qui s'effaçait soudainement que ma compère rester en arrière. J'osais espérer pour elle qu'elle avait l'adresse, ça ne me gênerait pas le moins du monde sur mon rapport de la mettre absente, sans expliquer le pourquoi... Mais cela aurait été si simple...

Cinq minutes, non, il ne m'avait pas fallu d'avantage pour arriver face à cet exploitation près du village qui avait réclamé de la main d’œuvre et comme on riait toujours plus quand on était plus de fous... Cinq clones prenaient vie avec le même sourire malsain que moi en pensant à notre douce chatone... La journée pour elle ne faisait que commencer et je proposais déjà...

~ Il faut tuer combien de vache ?... ça se mange ?

Ce qui laissait perplexe les fermiers en face de moi...

Pile ou face.

Face je mets en lambeau son beau visage, pile je casse le moindre de ses os. Et pourquoi pas les deux à la fois, si je fais tranche ..? Je souriais, en coin, alors qu'elle continuait, inlassable à m'appeler chaton. A se moquer de moi. Oh oui, prend plaisir dans tes boutades, petite Kaguya ... Mes griffes sortaient, longues et toujours aiguisées, crasseuses. Oh oui, continue ... Je humais l'air, une palpitation me prenant. L'odeur de la mort m'excitait toujours autant ... Et cette petite Kaguya au minois insolent, et bien ... Elle puait la fragrance de Damoiselle Affliction. Je ronronnais presque, alors que je m'adressais à elle, bien plus mielleuse qu'avant.

- Dis, on joue à pile ou face ..?

Je riais, d'un rire pas très agréable. Pour elle tout du moins, pour moi il était carillon de cristal. Je m'étais saisie d'une pièce rongée par la rouille, de cuivre, que je m'amusais à faire passer entre mes doigts. Avant que je ne m'arrête, la lance en l'air. Regarde avec une excitation non dissimulée le résultat, alors que je l'attrape d'un geste dextre.

Face. On déchire son visage de poupée. Je poussais le feulement, féral, crocs dehors.

Mais je me rendais compte que sa silhouette s'évanouissait. Et que depuis le début, elle n'était pas là. Ce n'était qu'une illusion. Elle s'était bien jouée de moi, la garce ! Je la trouve, je la démolis, je lui casse les jambes ! Je me mets à courir, vite, très vite ! Et pourtant, je ne la vois pas, elle est hors de vue. Je panique : Comment ?! Comment avait-elle pu se jouer de moi, puis prendre autant d'avance sur moi ?! Nan c'est mort ! J'suis sûre elle se planque quelque part, si je me mets à tracer assez vite je la rattraperai, no way que ça se passe autrement !
Je prenais la forme hybride de l'once, l'espace de trois secondes, les muscles de ma jambe gonflant pour me permettre de plus longues et puissantes enjambées ! Mais je me vidais de mon énergie. Et j'ai dû quitter cette forme plus tôt que prévue. Ce qui, me surprenant, me fait trébucher sur un caillou. M'écrouler sur la fange de ce chemin, souillant mon visage rouge de rage.

Je la tue. Mais avant, je vais lui faire regretter d'être née.

Je me redresse, aussi fière qu'une peut l'être couverte de boue. Et je reprends ma course.

J'arrive sur place, essoufflée. Juste pour voir cinq copies conformes de ma comparse de fortune sur place. Elle m'a sûrement vue, je m'en moquais. Je n'avais pas fière allure, mais c'était la moindre de mes préoccupations. Je crois que le fermier essaye de me dire quelque chose, mais en voyant ma mine courroucée, il a le bon sens de se taire.

Et je me contente, dans un feulement félin, de chuchoter.

- On s'amuse bien, mademoiselle Ao' ..?

Alors que je m'approche d'elle, pour répéter le geste qu'elle avait quelques minutes auparavant. Me souffler sur le visage. Sauf que mon haleine est fétide, mes crocs jaunis. J'hésite à l'éventrer. Mais après tout, même si je le faisais, c'était pas sûr que ça serve à quoi que ce soit. Qu'est-ce qui me disait que c'était elle, et pas un clone ? Il y en avait cinq ! Cinq !

Mais juste au cas où, je lui mets un coup de boule. Vengeance mesquine, eh.

M'amuser ? Un peu trop je dirais même. Gagnée, c'était bien la bonne moi qui mangeait en pleine face la tête pas si creuse que ça de mon adorable Chaton. Bémol : J'avais adoré ça, d'autant plus qu'en solidifiant mon crane je n'avais rien senti... Et mon chaton ? S’assommer toute seule, c'était amusant, normal que mon sourire n'arrivait plus à se décrocher alors que le cumul des événements semblait s’enchaîner en la défaveur de ma coéquipière. Néanmoins, je me méfiais que le vent ne se mette pas à tourner...

~ Peu mieux faire, je te met quatre, pour les crocs, tout ça, tout ça. Si tu veux qu'on se frappe, il va falloir me montrer mieux que ça et pour ton info...

Des griffes aussi longues que mon avant bras remplaçaient mes ongles...

~ Monstre me va à ravir Chaton <3

Je la sentais un poil furieuse hors d'elle, ça commençait vraiment à me ravir, si néanmoins, elle n'avait pas gaspillé toute son énergie inutilement, une longue journée nous attendait pour rappel. Il lui fallait un bon bain voilà tout, si tôt penser, si tôt entrepris alors que mes clones commençaient le sale boulot à l'exploitation. Moi ? Bah moi leur créatrice, la seule, l'unique, j'avais empoigné mon petit chaton -toutes griffes dehors- pour l'emmener vers l'abreuvoir, mauvaise idée.. ? Je n'avais jamais eu de chat et Nectus ne semblait pas désapprouver le moment où je voulais la plonger dans l'eau. Comme je n'étais pas si cruelle que ça, j'avais préalablement chauffé le bain de la demoiselle, pas question qu'elle salisse ma tenue blanche avec sa gadou, avait-elle repris ces esprits ? Si non, la tasse qu'elle allait prendre lui mettrait les idées plus fraîches.

~ Quel chaton salissant franchement.

Quelques secondes plus tard seulement mon cerveau passait déjà autre chose, il fallait dire que mon ventre avait poussé un sacré appel à son encontre ce qui signifiait soudainement la fin du jeu alors qu'un doux et dodu poulet passait à proximité... Mes sens se mettaient en alerte et presque j'en salivais alors que ma langue passait sur mes lèvres, une dizaine comme ça, ça sera parfait...

~ Je ne sais pas toi, mais moi, je ne sais pas travailler le ventre vide ! Que dirais-tu d'un défi flemmarde, celle de nous deux qui en attrape le plus, verra bien qui est la plus féline de nous deux. Alors tu te dégonfles devant le tigre ?... C.h.a.t.o.n !

Ma langue se tirait comme pour la narguer d'avantage avant que la tricheuse que j'étais ne s'active à l'avance à la tâche...

~ Attention, pas de gaspillage chaton, tout ce que tu ne mangeras pas ou que je ne mangerais pas nous vaudra la pénalité suivant : Chaque gachis, un jour de plus ici gratuitement. Mais seule la meilleure chasseuse gagne tu saisis ? Ou c'est trop compliqué pour toi, C.h.a.t.o.n !

Un jeu pendant une mission ou comment être une emmerdeuse en toutes circonstances ! Enjoy !

Au début, j'étais heureuse. J'avais heurté quelque chose de solide, et non un simple clone de fumée. Mais ça, c'était avant que les ténèbres me happent, alors que je m'écroulais sous le choc que je m'étais faite subir moi-même. Sur le coup, ça m'avait rappelée la fois où j'avais heurté un mur. Mais c'était pas possible. C'était juste une petite fille, toute Kaguya qu'elle pouvait être ! Elle pouvait pas avoir la tête si dure, sérieux ! Mais ça n'avait plus d'importance. Il n'y avait plus que l'inconscience, le noir sans fin. Ténèbres longues de quelques secondes, alors que je m'éveille au sol, la vision floue, avec un atroce mal de crâne.

J'avais envie de me redresser. Mais j'ai pas pu. Le sol s'est éloigné de moi, sans que je puisse rien y faire. Il y avait une poigne puissante qui me tenait par la taille. Et je voyais des griffes. Encore plus longues que les miennes, à mon grand désarroi. C'était celles de la Kaguya. Elle me déplaçait, mais je savais pas où. Je gémissais pathétiquement, mais elle semblait n'en avoir rien à faire. Sa voix résonne, lointaine. Elle dit que monstre lui va bien. Elle continue de m'appeler chaton, mais je suis trop sonnée pour répliquer, méchamment ou pas.

Et elle m'avait balancée dans la flotte. Ça m'a réveillée, alors que l'air me manquait. Que j'avais l'impression de me noyer. Avant de me rendre compte que je touchais le fond avec mes coudes. Et que j'étais dans l'abreuvoir où les bêtes buvaient. Je me calmais. Mais j'y arrivais pas, j'étais trop énervée. Et pourtant, le début de quelque chose germait en moi. Un sentiment de peur, primale.

Cette Kaguya, qui se tenait droite comme une épée, devant moi ... Me rappelait un peu trop moi. Moi quand je chassais une proie, et me jouait d'elle jusqu'à briser tous ses espoirs. Et je connaissais la fin. A la fin, je finissais par m'ennuyer, et je l'abattais avec un grand sourire. Kaguya Ao' était le même genre de créature que moi. Un quelque chose de très malveillant. Mais si elle pensait que j'allais me plier à sa volonté ... Toute trempée, une mèche collée contre mon front, je lui adressais un rictus.

Et elle me proposait un jeu malsain. Un jeu que j'allais perdre. Parce qu'elle était comme moi, et que je ne jouais qu'aux jeux auxquels j'étais sûre de gagner. Je faisais mine de réfléchir, posant un doigt sur mes lèvres, avant de pencher la tête sur le coté.

Je réplique, sur un ton doucereux.

- Le chaton préfère jouer à un autre jeu : Combien d'estafilades je peux faire sur ton corps avant que tu pleures comme une pathétique petite fille.

Sitôt dit, sitôt fait, je sautais sur elle, toutes griffes sorties, dans un hurlement ce qu'il y avait de plus terrible !

A condition qu'on oublie le fait que j'étais complétement trempée, rendant la chose moins crédible.

Mais c'était qu'elle ne voulait pas jouer, partant on m'avait toujours dit que c'était joueur ces petites bêtes là, je restais un instant perplexe, chose qui ne durait pas. Heureusement d'ailleurs, visiblement, elle avait ses jeux et ne souhaitait pas jouer aux miens, encore que, lorsqu'elle s'élançait de tout son corps vers moi après une douce mélodie portait à mes oreilles, je me voyais moi. C'était comme si elle me donnait l'aval d'être vraiment celle que j'étais, cette chose farouche et féroce que depuis longtemps on me demandait de refréner. La tournure devenait terriblement malsaine.

~ Ah tu vois bien que tu te reconnais en chaton, viens donc donner du crédit à tes dires.

La colère et la frustration, elle n'avait pas finie de la connaître, tout comme moi je la connaissais, elle menaçait et passer même à l'acte et le tout ne pouvait m'inquiéter, non, malheureusement, elle n'arriverait pas à percer ma peau aussi bien que j'allais percer la sienne... Pas en me prenant de front du moins, en temps normal ça aurait été vrai, mais pas aujourd'hui où mon humeur était plus joueuse que jamais alors que la première sensation de déchirement de ma peau se faisait. Je lui laissais le loisir de plusieurs tentatives pour exprimer sa hargne, après tout, la sensation était loin de me déplaire et enfant pas très nette que je devais être, j'arrivais non seulement à ne pas me morfondre dans la douleur, mais bien à l'apprécier. Et si les rôles s'inversaient ? Le goût du sang rejoignait mes lèvres, durant tout ce temps je n'avais rien esquiver, encore une provocation ? Non, je jouais simplement le jeu, son jeu, le notre...

~ Tu fatigues ? A mon tour alors, combien de temps te faudra-t-il à toi avant de tomber ?

Le sourire avait changé, amusé certes, mais plus prédateur que camarade alors que je ne cherchais pas à griffer, mais bel et bien à faire de longues plaies, tout d'abord sur les bras sans trop être agressive, puis soudainement bien plus rapide je voulais érafler ce cou comme un tracé où elle pourrait finir égorger. La logique ? Je l'avais oublié trop occupée à baigner dans le sang, le sien ou le mien ? Probablement les deux, tout ça sous le regard impuissant de paysans ne comprenant pas tellement à quoi ils avaient affaire, ça ressemblait à un combat primaire qui se stoppait un instant en demandant la suite. Une soudainement interrompue par la sensation désagréable d'être mouillée, non, non, je n'avais pas rêvé, c'était bien un de ces gueux qui venait de nous jeter un sceau en pleine figure ordonnant en prime de nous calmer. Mon regard de côté se faisait assassin, si il y avait bien une chose que je détestais par dessus tout, c'était bien être mouillé. Tout mon être m'hurlait de l'empaler, alors qu'une voix annonçait sec d'arrêter de jouer, pourtant je m'y refusais, voulait-on de me pousser à la faute ? Pas aujourd'hui, pas encore.

Toute de blanc vêtue, j'avais virée au rouge le linge en lambeau, nous voilà deux maintenant à ne plus avoir fière à ce demander sur quoi nous étions tombé en chemin vu de l'extérieur, il ne s'agissait pas là d'une mission dangereuse pourtant. Les idées s'étaient remises à leur place, enfin presque.

~ Bon, tu as ta dose ou il faut que je coupe une oreille ou deux ? C'est ces débiles là qui feront que nous aurons notre paie et visiblement, ça ne sera pas grâce à toi. Si tu ne mets pas la main à la patte, ne crois pas figurer sur le rapport de mission, chaton !

Carnassier, j'avais repris mon nord, voilà pourquoi sans ménagement à nouveau j'attrapais mon félin féroce pour l’entraîner avec moi sous le regard ahuri de l'assistance, un rappel s'imposait alors...

~ Nous sommes en mission, si tôt celle-ci terminée, je te promets mes plus belles griffes tranchant ton cou mon chaton, ne t'en fais pas. Mais jusque là, au boulot ! D'autant que tu me sembles encore assez molle, je te donnerais des cours va, mon chaton !

Une tape sur sa tête, je n'avais pas fini de la taquiner, il y avait une force attractive chez cette fille inexplicable, peut-être son côté animal. Mais passons, là n'était pas la question, du boulot il y en avait, ce qui était drôle restait le fait, qu'il semblait que l'on comptait sur nous pour mettre au monde au veau, alors que jusque là, l'envie était plutôt de l'ôter... Il ne fallait pas compter sur moi à moins qu'il ne fallait ouvrir le ventre de la vache en deux ?... Soudain la question existentielle... encore...

~ Dis moi chaton, tu as une queue?... Qui bouge quand tu es fâché et tout et tout? Hum?

J'étais sur elle, alors qu'elle avait prononcé les mots.

Mots qui ne m'avaient pas atteints, plus rien ne pouvait m'atteindre dans l'état de colère que j'étais. Tout ce qui m'importait, là, tout de suite ? Mon esprit inondé d'un unique et impérieux désir : La démolir. Mais pas avant de lui avoir fait mal, très mal. Mal au point qu'elle me supplie d'arrêter. Que les larmes montent inondent ses joues. Et après, juste après, je me sentirai satisfaite. J'avais dessinée ma première estafilade sur son ventre, creusant un sillon carmin sur son beau vêtement. Et dans ma poussée première, de ma seconde main, c'était sa jambe qui gagnait une nouvelle trace.

Pourtant, elle ne répliquait pas. Elle restait, statique, toujours aussi insolente. Comme si ça l'amusait, de me voir essayer de lui faire mal. Ce qui m'enrageait davantage. Souffre, souffre, souffre ! Arrête de te moquer de moi ! Putain je t'ai dit d'avoir mal alors crie ! Crie ! Crie ! Je poussais un hurlement félin, alors que je m'acharnais sur son corps, en vain. J'avais déchirée ses vêtements albâtres, et pourtant elle ne me faisait toujours pas le plaisir de m'obéir.

Si futile ...

Et là, elle décidait de bouger. Elle décidait que je n'étais plus la seule à pouvoir m'amuser. Elle me griffa longuement mes bras, nus. Elle esquivait chacune de mes frappes, profitant de sa plus longue allonge. Si éloignée, tout le temps, tout le temps ... Et si proche quand une nouvelle griffure venait décorer mon corps. Elle était écarlate, et son écarlate commençait à me teindre de même. Je me sentais faiblir. Je me sentais plus lente. Et elle, elle ... Toujours plus rapide, précise. Je l'avais frappée, mais avais frappé le vide. Et mon cou commença à saigner. Peu, mais il y avait désormais une fine coupure.

Elle aurait pu me tuer. Je n'avais pas vu la frappe arriver. Mais nan.
Mademoiselle Kaguya s'était pas amusée assez avec moi.

Mais on était interrompues. Par un truc humide, ressemblant à de l'eau. Qui était de l'eau. Ma paire tourne son visage vers le fermier qui a stoppé nos hostilités. Et son regard me stoppe nette. Elle allait le tuer. Et elle allait me tuer, si j'essayais quoi que ce soit maintenant.

Mais je me sens obligée de continuer. Même si ça sert à rien. Que j'ai aucune chance.
Que si elle veut me tuer, et elle en a plein de raisons pour se faire, elle avait juste à lever le bras.

Je me sentais comme le singe cherchant à toucher le reflet de la lune.
Je finirai juste par me noyer toute seule.

Avant même que je puisse décider de mes prochaines actions, la petite Kaguya m'avait soulevée par la ceinture, et m'amenait avec elle. Comme si je n'étais rien de plus que son animal de compagnie ... Ce qui est sûrement le cas. Je me plains pas, m'agite un peu, mais ne fait pas grand chose de plus. Ah si, je dis sur une toute petite voix.

- Azy lâche moi, j'te démonte ...

Je me sens toute faible, maintenant que l'adrénaline est retombée. Alors qu'elle m'amène un peu l'écart, elle me réprimande. Me dit de me calmer, et de commencer à faire le travail pour lequel on m'a engagée. J'ai envie de lui dire d'aller se faire voir ailleurs, mais j'y arrive pas. Je suis vidée, alors même que c'est elle qui est en plus sale état que moi. Je gémis, en signe de protestation. Elle se moque de moi, encore et encore. J'ai presque envie d'arrêter. De baisser la tête, et d'acquiescer à tout ce qu'elle dit. Mais non. Elle se sent obligée d'en remettre une couche, sur ma queue. Et c'est trop pour moi.

Je me redresse, lentement. Et fais pousser ma longue queue féline, plus longue que je le suis. Une queue qui lui met une baffe. Pas quelque chose de très fort, nous nous comprenons. Mais assez pour que l'impact soit notable.

- Je peux faire ça avec ma queue. Ca t'en bouche un coin, pas vrai ?

C'était petit, c'était mesquin, mais qu'est-ce que je m'en fou ! Ca me fait du bien, c'est ... C'est ma petite victoire.
Enfin, je crois.

La confirmation était là, mon chaton était des plus complètes et la douce caresse de sa queue venait confirmer ça alors que mes crocs se plantaient dedans sans ménagement. Je n'avais qu'une chose à dire : La chat, c'est pas bon, à moins que ça ne soit les poils qui gâchait le goût... ? Passons. De là, j'aurais bien voulu la baffer avec la mienne, mais comme l'idée n'était pas de lui arracher un bout, la première solution m'avait paru la meilleure alors que toujours cette chose coincée entre mes crocs j'avançais vers notre boulot. J'avais l'impression que la crédibilité des ninjas de Kiri en prenait un sacré coup aujourd'hui, ce que confirmait un de nos employeurs...

~ Sont bizarres les gens de la ville...

Je ne lui faisais pas dire alors que je déposais mon acolyte sans ménagement sur la paille, l'expression Chien et chat prenait tout un sens avec nous deux non ?... passons. Un dernier regard vers celle qui avait la fâcheuse manie de me détourner de ma tâche et me voilà à nouveau inspirer une fois à proximité d'une vache et d'un étrange tuyaux que je pointais vers devinez qui tout en faisant pression une sorte de boule prévu pour faire sortir le liquide...

~ Attrapes Chaton ! Allez ouvre la bouche, du bon lait tout chaud !

Comment s'amuser au dépend des autres, ça n'allait pas durer, je sentais déjà le regard assassin du maître des lieux exigeant un peu de sérieux, d'autant que la zone étant automatisée, il suffisait simplement de brancher la centaine de bestiaux... Merveilleux.

~ Évites de boire tout le lait, on prend chacune un côté, ça ira plus vite et m'obliges pas à venir te mordre pour avancer hein !

Clin d’œil et sourire carnassier, la combinaison que tous détestaient avec le temps, forcément c'était la preuve que je ne faisais que commencer à m'amuser, tout en travaillant bien sûr et à six, clones obligent, l'affaire était vite classée de mon côté. A nouveau un coup d’œil vers la Gekei qui n'avait pas l'air franchement remise et les choix se balançaient dans mon esprit. Prendre plaisir à la voir galérer ou vite en finir pour pouvoir rentrer ? J'avais opté pour la seconde en espérant vite en finir, mais là encore c'était sans compté sur ma malchance légendaire. Non le travail n'était pas fini, il était même loin de l'être, pour cause, on m'informait qu'il fallait maintenant attendre que le travail pour la naissance des veaux commencent. Réflexe, je sortais une lame qui me faisait me faire réprimander... Quelle plaie, voilà qu'il allait falloir camper près d'une meuhmeuh et patienter... Deux choses dont j'avais horreur, me restait plus qu'à attraper le chaton...

~ Hum... ? Quoi tu n'as pas encore récupéré ? Ça manque d'endurance tout ça.

Nez à nez subitement pour qu'elle profite bien du moment que je lui donnais en promesse, je poursuivais alors plusieurs tons plus bas...

~ Ne t'en fais pas, on va vite y remédier si tu survies à ta semaine avec moi.

Une tape sur sa tête pour conclure mes dires et voilà un sac récupéré par une clone avant qu'elle ne disparaisse, qui se jetait à ses pieds.

~ C'est l'heure de la sieste, tu montes la première garde. Ah et...

Si tôt installé dans la paille les jambes croisées...

~ J'ai décidé que l'on aiderait ces braves gens toute la semaine en dédommagement, pas d'objections... Encore que, de toute façon, tu n'as rien à dire, je suis la plus gradée C.h.a.t.o.n ! Raison de plus pour toi de t’entraîner... Je vais te recommander pour m'accompagner à toutes mes missions en rentrant, tu vas adorer, tu vas voir. Profites en pour les débarrasser des rats du coin d'ailleurs !

Un rire mesquin, la faire criser ? Oui c'était exactement le but de la manœuvre, encore et toujours, la pousser à bout... On s'ennuyait tellement après tout...

Je lui avais mis une baffe avec ma queue. Et j'avais poussée un petit cri de douleur.

Pas parce que sa joue était dure, elle était aussi tendre que celle de n'importe qui. Mais parce qu'en la retirant, la saleté de peste de catin de Kaguya l'avait mordue ! MORDUE ! Et elle me trainait maintenant, derrière elle, sans ménagement ! Comment elle ose ! M'humilier de la sorte ! Okay, je l'ai un peu cherché, mais c'est pas une raison, c'était amical en comparaison mon geste, presque mignon ! Elle, elle ! C'était juste dégradant !

- Lâche moi ou ça va très mal se passer j'te jure j'te démolis j'te-

J'atterris sur la paille, jetée là comme une poupée de chiffons. Et les railleries ? Elles continuent. Sale petite Kaguya qui profite de sa force ... Odieuse, moi je suis pas comme ça ! Minute ... Mais ... C'est que je suis exactement comme ça. Que ça me plaise ou non, elle fait juste ce que j'aurai fait à sa place, si j'en avais la possibilité. Est-ce que ça me réconforte ? Pas du tout. Mais en tout cas, ça m'aide à mieux la cerner. Et en même temps, à mieux me cerner. Mais le temps de mes réflexions, la voilà, inlassable, qui continue les railleries. Avec le lait. Elle a les idées fixes celle la ... 'faut que je dise quoi pour qu'elle comprenne ?! Je suis pas un chaton ! PAS UN CHATON !!

- Va te faire foutre ...

J'étais trop épuisée, meurtrie, pour pouvoir faire autre chose. Et même cette énième preuve de défi, je ne l'avais dite qu'à voix basse, sûrement trop pour être entendue. Mais si elle m'avait entendue, en tout cas, elle n'avait pas fait mine de vouloir me punir. Elle avait commencé le labeur qu'on était censés faire, et m'avait dit de m'occuper du mien. Si je souhaitais ne pas souffrir davantage de ses mains, cela s'entendait. Je la regardais s'éloigner, avant de me contenter le plafond de longues secondes durant. Puis je me relevais, tant bien que mal, et m'atteler à la tâche. Un peu trop lentement, vu que ma ... Ma quoi d'ailleurs ? Ma tortionnaire ? Ouais, c'est ça, ma tortionnaire. Oui, donc, ma tortionnaire était arrivée juste devant moi, bien trop près à mon goût, et m'avait fait un reproche, avec son sourire qui était désormais sa signature. Je me contentais de montrer les crocs, aussi inutile soit-il.

Après tout, c'est pas comme si elle pouvait pas me les faire avaler.

Mais elle continuait à parler, cette bête là aime bien s'entendre parler. Je comprends pas trop au début, quand elle dit qu'on serait ensemble une semaine. Après tout, c'était que pour cette journée et nuit qu'on étaient engagées, j'avais bien lu cet ordre de mission (alors que normalement je les jette à la poubelle dès qu'ils sont reçus), et je resterai pas plus longtemps avec cette salope sadique (à savoir, donc, une copie conforme de ma personne). Sauf queeee ... Juste après qu'elle me dise que je prenais la première garde de nuit ... Voilà que je comprends. Elle a décidé qu'on resterait ici une semaine de plus. Elle et moi.

- Nan.

C'est court, mais ça exprime ma pensée. No way.

- En fait, je vais même me casser maintenant. T'écris ce que tu veux dans ton rapport de merde, mais moi je me casse. En espérant plus jamais revoir ton sale p'tit minois.

Nan, nan, nan, la voilà qui pensait pouvoir se défiler, n'avait-elle pas compris que son avis n'avait jamais été demander ? Si mon sourire n'avait pas changer, mon regard en revanche plus perçant et rond annonçait une nouvelle façon de me répéter, en sachant que j'avais horreur de ça. A une réponse d'un mot, en voici un autre...

~ Soit.

Redressée et accroupie soudainement, je lui faisais part d'une réponse plus fournie, vu que mon pauvre chaton se sentait étouffer, je la congédiais pour qu'elle n'est pas le loisir de se dire qu'elle s'était rebellée... j'étais trop bonne parfois...

~ Je t'ai cru intéressante parce que je voyais la férocité primaire de la Gekei, au final, je me suis faite leurrer par tes oreilles de chaton, tu n'es pas un animal sauvage, tu es juste un gros chat à sa mémère mal dressé et fuyard. Tu as ma permission pour bouger tes fesses ailleurs M.i.n.o.u.

Comment résistait à l'envie de l'informer, qu'au meilleur des cas, sa semaine elle pourrait la passer à tenter d'oublier ça, cependant, une sorte de reflet d'elle en moi et inversement me disait que son orgueil ne saurait supporter ça. Alors que sur pieds, je rejoignais la sortie en expliquant pour conclure fière de moi, après tout le travail était fini, ce n'était pas faux...

~ Dans mon rapport, il sera surtout dit que ta paie est mienne vu ton abandon de la mission ! En clair tu as perdu ton temps, m'a amusé et fait gagner plus de fric. Ce fut un plaisir ! Au fait.

Soudainement plus d'être joyeux, ni un sourire mesquin, l'air l'était tout court, bien qu'assez sérieux. Mon dernier clone s'était envolé et avec lui son flot d'information, dont un murmure, n'avais-je pas envoyé ces derniers vers elle pour l'aider. Eh bien c'était surtout moi qu'ils avaient servi encore une fois. Curieusement mon estime remontait alors que dans un premier temps, une lame d'os presque aussi grande que moi c'était formé dans le but de rentrer dans un orifice et sortir par un autre dans le même élan. Un coup de chaud freiné, heureusement... que je justifiais par un...

~ Quoi ? Je m'étire les os.

Crédible, si, si. Sans crier gare, ce même bras était venu rejoindre le dos de ma compère pour la rapprocher de moi, histoire qu'elle ne rate rien de ce que j'allais lui dire.

~ Hoy, hoy, tu te sépareras de moi quand tu auras les arguments pour le faire petite chose, jusque là...

Mon étreinte se défaisait non sans laisser une dernière trace au passage avant de disparaître. Une sorte de croix en haut de son dos, côté cœur, non même pile poil à son emplacement... Débuter un jeu, où le chasseur pouvait changer de place à tout moment et être le gibier, un jeu très amusant que je n'avais plus eu le temps d'exercer depuis longtemps.

~ Il parait que les chats ont neuf vies et que les Kaguya sont increvables, toutes les deux, on va vérifier ça, mais avant tout, allons mettre fin à cette mission, je ne voudrais pas être emmerdé à cause de ton minois tu comprends !

L'invitation me semblait claire, mais était-elle comprise ? Il valait mieux, car un peu chat moi-même, je n'étais pas prête à abandonner ma baballe, une avec un sacré répondant, une qui bizarrement avait déjà mon affection.

Je lui adressais un rictus. Même la joie de me barrer, tu me la retires. Je restais de longues secondes durant à la fixer, sans ajouter quoi que ce soit. Je savais tout ce qu'elle disait. Je l'ai amusée, j'ai passé une journée de mon précieux temps à ne rien faire d'utile, et je savais que c'était elle qui y gagnait dans l'affaire. Mais ... Aussi arrogante que je pouvais l'être ... Je devais avouer que je pouvais la gérer. Elle était un obstacle hors de ma portée. Et quand je dis hors de portée, le fossé est de l'ordre de celui séparant le ciel de la terre. No way que dans les semaines, mois, qui suivent, je puisse lui tenir tête d'égale à égale. Elle le savait, et elle savait que je le savais. Ce qui ne l'empêchait pas d'en profiter.

Comme je l'aurai exactement fait. Tssk ... Contempler mon reflet dans le miroir me dégoute de plus en plus.

Qu'importe, je me casse, qu'elle garde sa petite victoire mesquine pour elle.

- Ouais, ouais. Ta gueule, bye.

Insolente jusqu'à la toute fin, port altier, menton haut. Je n'étais peut-être pas une reine, mais tout mon attitude aurait pu le faire croire - la noblesse en moins, cela s'entend. Je passais devant elle, aussi dignement que possible. Mais ça, c'était avant que je me stoppe. En voyant la longue lame qu'elle venait de sortir de son bras. Comme ça, gratuitement. Et je comprenais : Je l'amusais plus, elle a plus de raison de me laisser partir. En vie tout du moins. Comme je l'aurai exactement fait. Je m'exaspère.

Mais elle semble se ressaisir. Sembler décider d'un nouveau cours d'action, vu qu'elle rétracte la longue épée. A mon plus grand soulagement. Après tout, je tenais quand même à la vie, même si tout dans mon attitude ferait penser à de la témérité, voir folie pure ! Mais bref. Je pousse un infime soupir de soulagement. Et cette fois, la laisse derrière moi. Profitant de l'air nocturne, de la brise légère. Mais je sens des bras m'enlacer, m'attirer. Je suis contre quelqu'un, un quelqu'un dans la voix m'est bien trop familière. Elle. La Kaguya.

Elle vient me dire que ce n'est pas à moi de décider de partir. Normal. Qu'elle me laisserait partir seulement quand j'aurai les moyens de le faire. Ce qui voulait dire que je me casserai jamais, parce qu'autant le dire clairement : je pourrai juste la casser en deux celle là que si elle est plongée dans un bloc de béton, enchaînée, et saignée à blanc. Donc en gros, y'a pas moyen ! Je soupire, alors qu'elle me relâche. En me laissant une petite trace de son amour, là où devrait être mon cœur, dans mon dos. Elle m'invite à partir la chasser, après cette mission.

Je ne pouvais pas gagner à ce jeu-là. Ce qui ne m'empêche pas de répliquer, pleine d'arrogance.

- Si je te choppe, j'te dévore les entrailles, t'es prévenue.

Un chat a neuf vies, en effet. Mais neuf vies sont-elles suffisantes pour arriver à son niveau ?

Je rentre à l'intérieur du bâtiment, et me pose dans un coin, ramenant mes jambes contre moi, les entourant de mes bras, alors que je ferme un œil. Une unique pupille restant ouverte, vigilante, malgré les ténèbres nous happant.

Quelle douceur pour mes oreilles qu'avaient été ses paroles, une sœur dans ce monde où je commençais à me sentir un poil solitaire, à part. Finalement une sorte de ressemblance dans un autre était agréable, encore plus féline, plus sauvage et de mauvaise foi que moi, je ne pouvais plus me défaire de cette sensation agréable en pensant à elle, ou plus précisément à ce qu'il me faudrait lui faire subir. Sa menace, je la prenais pour une promesse à laquelle je ne pouvais que répondre ceci...

~ Je te le souhaite, car si tu m'as menti, je te ferais un collier avec les tiennes d'entrailles, mon chaton !

Reculer pour mieux venir à la charge, je pensais bien qu'elle avait parfaitement compris le concept, et je savais à cet instant que je venais de trouver une ennemie redoutable, probablement la plus grande de mes rivales. Enfin, pour peu que cette feignasse de chaton arrête de jouer à la balle et se met sérieusement au travail. Son regard me disait qu'il n'y avait pas trop à s'en faire pour ça, surtout, si je me plaisais à régulièrement venir lui rafraîchir les idées et ses objectifs en passant. D'ailleurs, détail alors qu'elle avait choisi sa place...

~ Je ne vais pas t'attendre chaton pour continuer à grandir, alors tu as tout intérêt à régulièrement venir planter tes griffes pour ne pas que mes ailes poussent trop pour toi !

Un clin d’œil, l'invitation était claire, quand, où et autant de fois qu'il le faudrait, d'ailleurs, prétentieuse comme j'étais...

~ Je pourrais même te donner des cours, histoire que ça soit un peu plus amusant pour moi.

Subitement en face d'elle, cette vitesse n'était pas une bénédiction, mais tout un travail à sa portée à elle aussi, un claquement des doigts comme pour la réveiller, oui, la sortir d'un songe, le sien. Quand avait-il débuté ? Une chose serait sûre pour elle il était fini, encore que, comme j'allais lui dire...

~ Apprend à distinguer le vrai du faux déjà pour commencer. On se casse, dépêches-toi.

Le jour, loin de la nuit, le genjutsu était un art obscure capable de bouleverser les sens, la notion du temps et bien d'autre chose. Un sourire amusé je tapotais alors sur sa pseudo blessure dans le dos, une qui n'existait pas, qui n'avait été qu'une illusion qui pouvait devenir réelle... A moins que ça ne soit le contraire ? Je la laissais méditer sur ce qui pouvait être la « réalité ». De quoi devenir fou ce maudit jeu, mais après tout, on ne m'avait pas affilié à une certaine section pour rien... Je voyais en face de moi une recrue à recommander, en plus d'une partenaire de jeu, comme c'était pratique. C'était donc sous cette note que je laissais mon chaton méditait sur notre rencontre et les suivantes, annonçant le premier palier de cette dernière...

~ La première qui marquera l'autre comme jouet, si c'est moi, tu me dois un bout, si c'est toi, je te montre la suite du jeu. A la clef ? Ton rêve de sang au final, mais surtout, des mots qui ne seront plus que des courants d'air dans le vent, mais bien des menaces tranchantes. A dans un mois mon C.h.a.t.o.n !

Un baiser de la main envoyé de la part de cette bouche carnassière et sans plus attendre mon reste, je passais à la suite de mes tâches, innutile de dire que je ne lui demandais pas son avis, mais qu'il était bien question là qu'elle l'impose ce dernier. Kiri avait compris l'essentiel avec moi finalement : savoir garder mon intérêt.

Elle semble prendre très à coeur ma promesse, et me dit que si je ne la respecte pas, elle me le fera payer. Ca m'aurait presque fait rire, si je n'étais pas aussi épuisée. Et que la méfiance ne m'avait pas rongée. Après tout, je n'étais pas à l'abri d'un coup fourré de sa part, ce serait si ... typique. Mais plus je l'écoutais, plus il me semblait qu'elle était sérieuse. Elle tenait à ce que je la rattrape. A ce que je continue à l'amuser, en devant plus et plus forte pour que le défi que je représente devienne plus grand. Elle était toujours insolente et moqueuse, mais pourtant ... Pourtant ... Quelque chose me disait qu'on était liées, elle et moi. Pas par de l'amitié, je la détestais profondément. Par autre chose. Plus fort.

Elle me dévoilait que la blessure précédemment infligée n'était qu'illusion, et me donnait rendez-vous dans un mois. Dans un mois, elle reviendra jouer avec moi. Je l'attendrai de pied ferme. Pour l'amuser, oh ça oui ... Mais surtout pour m'amuser. A ses dépends. J'étais désormais seule dans la nuit, et j'éclatais de rire.

Un rire un peu malsain.

________________________________________

J'étais de retour au Quartier Gekei au petit matin, mes vêtements lacérés, l'air éreinté. Un Gekei Chameau fronça les sourcils en apercevant ma dégaine, et me demanda, curieux.

- Et bah, t'as une sale gueule dis-moi. C'était si terrible la mission ?

- Nan, du tout. C'était génial ! Même que j'ai rencontré une Kaguya !

- C'est pas commun ces bêtes, elle était comment ?

Je souriais à pleines dents, alors que je répondais simplement.

- Parfaite ! Oh oui ... Si ... Parfaite ...