Une semaine de voyage, une semaine d'apprentissage intense et surtout des bases acquises à la sueur de mon front. Je rentrais à présent du voyage que j'avais entrepris il y a une semaine. Je n'allais pas déroger à la règle et passer un sale quart d'heure dans le bureau du gouverneur, ça s'était certain, mais avant cette étape, j'en avais des plus importantes à accomplir. Soigner Yusuke était ma priorité à présent, la deuxième était de rentrer à Kiri pour essayer de soigner ma grand-mère. Comment allais-je procéder ? Je n'en savais rien pour l'instant, toujours étant que je chevauchais à présent vers la capitale du pays de la neige à un rythme très intense. Panach soufflait sous l'effort, elle piaillait même, mais je ne relâchais pas mon attention et la forcé à donner le meilleur d'elle-même alors que nous dévalions à présent une pente enneigée, la ville se trouvant en contrebas.

J'étais presque arrivée. Je remontais la longue pente menant jusqu'au domaine du gouverneur toujours aussi rapidement, criant sur mon passage pour écarter les passants.
Enfin, j'arrivais au palais et je sautais de mon cheval sans perdre une seule seconde pour me précipiter dans le vaste monument. La porte d'entrée claque devant ma venue et je traversais les couloirs en courant, des portes s'ouvrant sur mon passage pour voir qui provoquait tout ce vacarme.

Je cherchais Yusuke. Je le cherchais à en perdre haleine, montant les escaliers sans prendre garde à mon souffle, ouvrant la porte de ma chambre, puis de la sienne sans frapper. Il n'était pas là ... Je commençais à paniquer alors je l'appelais. Je criais son prénom à en perdre haleine.

Prise de tremblements convulsifs liés à la panique de ne pas le retrouver, de ne pas pouvoir le soigner, je m'appuyais contre un mur. Je n'avais pas mangé depuis presque deux jours. J'étais affamée, mais pour moi, il y avait plus important. Je devais faire vite, je ne supportais pas l'idée de voir mon amant une seconde de plus blessé par ma faute. Maintenant que j'en avais la possibilité, je voulais effacer toutes traces de blessures.

Une femme de chambre sortie alors d'une des pièces et se précipita vers moi en courant :


"Mademoiselle Yuki !!! Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi criez-vous comme ça !!! Et surtout ou étiez-vous ? Le gouverneur est fou de rage contre vous ! Nous vous avons cherché partout !"


Je n'en avais que faire de toute cela, je me précipitais vers elle et me jetais presque dans ses bras :


"Mikato !!! Où est Yusuke ! Je vous en supplie ! Dites-moi ou il est !!!"


Je perdais complètement pied prise de panique. Avait-il était renvoyé à Kiri pour être soigné ? Avais-je échoué dans mon entreprise. J'avais besoin de savoir.

Alors que je paniquais de plus en plus, la voix de Yusuke me parvint enfin, comme un écho au plus profond de la nuit.
Je bousculais presque la servante en m'élançant à la recherche de cette voix dans la nuit, ou plutôt dans les sombres couloirs du palais. Mais où était-il donc ?
Arrivé au bout du long corridor, je débouchais sur un escalier et là, qui je retrouvais, sur le palier, couchais par terre. Un simple regard me suffit pour comprendre la situation, pourtant ce n'était pas le plus important pour moi à l'instant présent. Je me jetais littéralement sur son corps meurtri, mes lèvres trouvant les siennes, je l'embrassais comme jamais alors que des larmes de bonheur, de plaisir naissaient aux coins de mes pupilles. Je pleurais sans pour autant me défaire de ses lèvres charnues. Durant cette semaine, je n'avais pensé qu'à lui et à ma grand-mère. Il me fallut une bonne minute et les cris de Mikoto pour séparer mes lèvres des siennes avant de le regarder dans son entièreté. Lui, son magnifique visage et son corps en mille morceaux. D'instinct, mes priorités reprenaient leurs places dans mon esprit :


"Oh mon dieu ! Dis-moi que tu t'es rien cassé !"


Je voyais clairement à présent la douleur se lire dans son visage et il ne m'en fallut pas plus pour deviner ce qui se passait. Immédiatement, je formais le mudra de la chèvre devant mon visage tout en prononçant :


"Hatsu Sessei !"


Dans un petit nuage de fumée, un petit kit médical apparut devant moi et je l'ouvrais à la volée, déversant le flot de produits, pansements et autre accessoire qu'il contenait pour en sortir un kit d'injection. N'hésitant pas une seconde, je remontais la manche du bras de Yusuke et enfonçais la petite seringue dans son bras où j'exerçais une légère pression de cette dernière afin d'injecter le liquide qu'elle contenait :



"Ça va faire disparaître la douleur ! Je vais te soigner mon amour !"


Collant une nouvelle fois mes lèvres contre les siennes dans un timide baiser, je me retournais vers la servante :


"Mikoto, vous pouvez m'aider ! On va l'emmener dans ma chambre s'il vous plait !"


Je ne laissais pas le temps au jeune homme de protester que déjà, je passais son bras derrière mon épaule et l'aider à se remettre debout. Son état n'allait pas mieux depuis que j'étais partie et je m'inquiétais vraiment. Mais à présent, je me sentais en mesure de le remettre sur pied. J'allais lui montrer que je n'étais pas partie une semaine pour rien.

Mon amant installer en travers sur le lit, j'attendais que la dénommée Mikoto est quitter la pièce en faisant preuve d'un gêne et d'une certaine ... Jalousie ... Avant de doucement glisser ma main sous le tee-shirt du jeune homme sans le quitter des yeux :


"Excuse-moi de t'avoir laissé aussi longtemps seule ... J'avais besoin d'essayer de trouver une solution pour grand-mère ..."


Je laissais mes mains courir sur sa peau chaude en tâtonnant légèrement, rosissant sous l'effet de ce que j'étais en train de faire. Bien que ça soit un acte purement et simplement médical, c'était aussi un contact intime dont j'appréciais énormément la chose. Je baissais le regard pour regarder autre chose, le contact de ses yeux me perturbant. Je sentais son corps se contracter de douleur sous mes attouchements et je décidais donc de lui faire une autre injection d'anti douleur en pestant intérieurement que personne ne se soit occupé de lui durant cette semaine. La vieille bique mériterait la mort. Pourtant, la main du jeune homme se posa délicatement sur ma joue alors que je finissais l'injection et je levais timidement le regard rougissant sous l'effet de sa caresse avant de poser ma propre main sur la sienne :


"Tu m'as manqué ... Mais pourquoi tu n'étais plus dans ta chambre ? Qui t'as fait changer ?"


Mon regard lançait à présent des flammes bien qu'il soit emprunt d'une infinie douceur envers lui :


"Tout ça n'a pas d'importance de toute façon ! Je suis en mesure de te soigner maintenant, mais je vais avoir besoin que tu retires ton tee-shirt !" Dis-je timidement en baissant les yeux.


Ce n'était pas la première fois que je le voyais torse nu, mais cela me gênait encore un peu alors que j'expliquais doucement :


"Je suis allée voir les moines d'un temple situé sur la côte Ouest du pays ... Ils sont réputés pour pratiquer une médecine très efficace ... Je leur ai demandé de m'apprendre ! Pour pouvoir te soigner et soigner ma grand-mère ..."


Je détournais une nouvelle fois, le regard, le visage affichant une fatigue visible à présent. Je n'avais pratiquement pas dormi de la semaine et j'avais un peu de mal à me concentrer encore pourtant, il le fallait. La voix chancelante, je continuais :


"Ça a été un peu long, mais maintenant, j'y arrive !"


Je concentrais le maximum de mon chakra dans mes mains, faisant apparaître une douce lueur mauve :


"Je vais réparer tes blessures !"

HRP :

Alors que le jeune homme s'appliquait à s'endormir, j'appliquais pour ma part avec une précision extrême, et cela, malgré la fatigue qui me taraudait l'esprit mes mains à la lueur violacée sur son torse dénudée. Grâce à ma technique d'analyse médicale, je savais exactement ou se trouvais les fractures dont il soufrait et faisant fi de la torpeur toujours plus grande qui m'envahissait, je fis glisser mes dextres avec beaucoup d'application et de minuties sur chacune de ses cotes. Les remettant en place et les ressoudant via ma technique médicale, je le rafistolais du mieux que je pouvais tout en conservant un courage exemplaire. Je frémissais à chacune des résistances que m'offraient une vertèbre récalcitrante à reprendre sa place, mais malgré tout, je poursuivais mon effort. Un à un, je ressoudais les différents os de son corps avant de m'attaquer à la blessure de son bras.

Défaire le pansement ne fut pas chose aisé et je prenais un soin tout particulier à désinfecter la plaie qui me semblait légèrement infecter. Un grognement sans précédent traversa ma gorge devant le manque de soin flagrant que le jeune homme avait eu à subir.

Je passais un désinfectant sur l'épaisse brulure, le produit moussant légèrement au contact des bactéries et éliminant ces dernières, avant de réactiver la technique médicale affluant par la paume de ma main pour ensuite la faire aller et venir sur l'articulation du jeune homme afin de faire disparaître la brulure.

Petit à petit, les chairs mortes disparurent et firent place net à un peau neuve, une peau de bébé qui se ressoudait petit à petit au reste du membre du jeune épéiste.

Mon travail était à présent fini et alors que je regardais le jeune homme avec un visage empli d'amour et de tendresse, je portais doucement ma main sur son visage, traçant les contours de ce dernier, effleurant la difformité que créait son nez sur son visage, caressant ses paupières et ses cils broussailleux, je me penchais alors doucement en avant pour baiser ses lèvres charnues et à mon tour emportait par Morphée, je me laissais aller contre son torse. Mon bras gauche l'entourant au niveau de la hanche, mon visage allant se cacher au niveau du creux de son cou, à mon tour, je laissais la fatigue m'envahir une nouvelle fois et je sombrais petit à petit dans le sommeil.