BANDEAU
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Les Sunajins s’étaient mis en route, chacun allant vers sa direction imposée par le Kazekage. On aurait pu croire à première vu qu’il avait mal choisi ses « pions » vu le caractère de certains, mais c’était bien entendu tout l’inverse. Les calculs et les prévisions formaient des atouts chez le Kyoshi, et il avait envisagé plusieurs possibilités pour chacun des trois voyages. Mais bien entendu, ce qui l’importait le plus, c’était Kiri. Et de fait, Jisetsu Gabushi.

─ Je t’aurais bien dis de nous dépêcher d’aller à Mizu no Kuni et d’attendre avant que je t’explique plus en détails la situation, mais je sais très bien que tu n’accepteras pas de dépasser la frontière sans en savoir plus.

Rei n’avait aucun doute là-dessus, et montrer à la Jisetsu qu’il la connaissait de mieux en mieux n’avait que du bon. Surtout lorsqu’il lui montrait également qu’il respectait cela, et qu’il allait s’y plier. Il reprit donc, commençant à courir sur le sable chaud si cher à Kaze no Kuni.

─ Entreprendre des liens avec Kiri est une chose indispensable, elle ne peut être évitée, au mieux retardée. Tu dois probablement savoir que lors d’une mission pour empêcher Ta no Kuni d’être conquis par Kumo, ces derniers ont tué l’un de nos plus précieux hommes. Ainsi, Kumo est sans doute le village avec lequel nous avons le plus de difficultés diplomatiques en ce moment, et leur alliance avec Konoha qui semble se poursuivre malgré leurs nouveaux dirigeants… Tu m’as compris.

Son regard n’était même pas allé vers celui de la Nomade. Ce n’était de toute façon qu’une introduction, mais qui avait une importance assez capitale. Car avant d’aller dans le personnel, il fallait bien parler du sens large de ce voyage, de sa raison politique internationale.

─ Je n’ai pas l’intention de proposer une alliance à Kiri, malgré l’opinion de certains du Conseil. En tout cas, ce n’est pas mon but premier. Mais si jamais ça avait été le cas, et même sinon, je pense que tu connais le sujet qui aurait été rapidement abordé…

Sur quoi il esquissa un semblant de sourire, avant de se tourner brièvement vers Gabushi. Bien entendu, Kiri ne pouvait éviter le cas Jisetsu Gabushi avec Suna. Il fallait bien qu’elle le comprenne, même si c’était probablement déjà le cas. Rei retourna regarder l’horizon.

─ Si tu viens, c’est parce que tu es un membre important du village, même si tu ne portes toujours pas son bandeau. Mais ce n’est pas tout. Je n’avais pas envie de parler en ton nom sans ta présence, et ainsi, tu pourras être sûre que je ne te cacherai rien. Car au fond, on sait tous les deux que tu ne me fais pas encore confiance. Et tu as raison.

L’Ombre du Vent s’arrêta soudain, surprenant peut-être la Nomade. Il sortit de sous son vêtement blanc de Kazekage un bandeau à l’effigie de son village, et regarda la kunoïchi.

─ Cette rencontre, en ce qui te concerne, va pouvoir mettre fin d’une manière ou d’une autre aux traques de Kiri envers toi. Là-bas, tant que je serai avec toi, il ne pourra rien t’arriver. Je t’ai fait venir ici pour que tu puisses parler librement. Si tu me fais ne serait-ce qu’un peu confiance, alors tout se passera bien et je te garantis que tu n’auras plus à te soucier de ton ancien village. Mais pour cela, il faut que tu montres de l’intérêt pour Suna, et aussi pour moi-même. Je te laisse ce bandeau, prends-le. Et fais-en ce que tu veux, je te laisse décider comme toujours.

Sur quoi il donna le bandeau, et ne fis pas attention à la décision de la Jisetsu. Ils reprirent ensuite la route…

***

Le tunnel devenait de plus grand en plus grand. Les quelques gardes probablement rencontrés avaient déjà du transmettre la nouvelle. Et c’était d’ailleurs bien pour cela que Rei avait porté ses vêtements d’Ombre. Ainsi, ils ne risquaient rien.

─ Je suis Kyoshi Rei, Yondaime Kazekage et voici l’un de mes shinobis : Jisetsu Gabushi. Nous sommes venus pour rencontrer le nouveau Mizukage.

Il ne restait plus qu’à attendre une rencontre qui allait avoir plus d’importance que prévu.

Les paroles de Rei se répercutèrent en échos dans les sombres tunnels de Kiri. Un écho qui dura longtemps et ne fût par perturber. Les lieux retrouvèrent bientôt leur silence habituel et seuls les clapotis réguliers de l'eau de pluie qui ruisselait le long des parois de terres et de pierres venaient troubler cette sérénitude inhabituelle.
Inhabituelle, car en effet, cela ne dura pas longtemps.
Bientôt les deux représentants de Suna entendirent distinctement des bruits de pas, ou plutôt de courses car ça semblait aller très vite. Puis un souffle fort, comme si la personne qui le produisait était en plein effort.
Les portes du village s'ouvrirent à la hâte et je sortis en courant, me retournant pour refermer au plus vite la porte derrière moi pour empêcher mon poursuivant de me suivre.
Puis, sans regarder devant moi, je relançais ma course, pour continuer à prendre de la distance. Il fallait que je m'éloigne à tout prix avant qu'il ne m'attrape. J'aurais pu me battre aussi, mais bon, je préférais fuir. Un frisson glacé me parcourus à l'idée de ce qu'il se passerait si jamais il m'attrapait.
Je tournais alors le visage pour soudainement me heurter de plein fouet à quelque chose devant moi. Ou plutôt quelqu'un.
Je tombais alors sur les fesses, le choc m'ayant légèrement coupé le souffle avant de lever un regard timide, curieux, dépitée sur ce que je venais de heurter.
Voyant alors un grand homme vêtu d'une tunique noire et d'un chapeau qui laissait sous-entendre le haut rang qu'il avait je me confondis en excuses :


"Pardon …"


De brèves excuses, car mon visage ne tarda pas à marquer l'effroi, la peur, alors que j'entendais dans mon dos les portes du village coulissé à nouveau.


"AHHHHHHHHHHHH !!!!"


Je me redressais et immédiatement, j'allais me cacher derrière l'homme que j'avais heurté en me saisissant timidement du bas de sa tunique, comme pour me rassurer. Je jetais un petit coup d'œil discret à mon poursuivant. En le voyant débarquait, de légères larmes d'angoisses filtrèrent de mes yeux :


"Demon !!! Je t'ai dis que je ne voulais pas ! Laisse moi tranquille !!!"


J'avais du mal à reprendre ma respiration et je bougeais légèrement, pour me cacher de la vue du jeune homme qui venait d'apparaître en me dissimulant derrière le gabarit des deux visiteurs.
Oui, je n'avais pas tant que ça fait attention à eux pour le moment, mais comme vous le remarquerez, j'avais des préoccupations beaucoup plus importantes que la politique ou l'accueil des deux visiter pour le moment. D'une voix légèrement tremblantes je m'écriais :


"Si tu t'approches, je te préviens j'utilise une technique !"

TUNNEL
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Des craquements d’articulations, venant assurément de la Jisetsu. Elle ne devait probablement baisser sa garde, et c’était une chose aisément compréhensible. C’était aussi une bonne nouvelle, car Rei savait comment la situation pouvait évoluer. Cependant, il était persuadé qu’on ne pourrait s’attaquer à elle délibérément par surprise et en masse : unique cas durant lequel le Kyoshi n’aurait rien pu faire. Non, on allait envoyer des hôtes, et le reste allait se dérouler avec eux. Soit ces derniers allaient se montrer diplomatiques, soit il y aurait un débordement. Quelle que soit l’issue finale de cette rencontre au tunnel, il ne pouvait tourner en défaveur des Sunajins.

Quelqu’un arriva. Une jeune kunoïchi, qui semblait s’intéresser à autre chose. Cherchait-elle à semer quelqu’un ? Son comportement était étrange, ce qui mit Rei encore plus sur ses gardes. Imprévisibles et bruts, sans doute deux des meilleurs adjectifs liés aux Kirijins. Pourtant, la jeune femme sembla reconnaître Gabushi, ou du moins le fait que nous étions des étrangers. D’une voix hésitante, elle lança un ultimatum des plus surprenants, car Rei ne pressentait rien de puissant chez elle.

Ni chez le jeune homme qui la rejoint. Deux Genins ? Peut-être, mais Rei s’en moquait. Tout ce qu’il voyait là se résumait à de la basse échelle. De l’ignorance de surcroît, car le Kirijin qui venait d’arriver ne reconnut même pas Gabushi. Une nouvelle génération de la Brume ou de la provocation dissimulée ? Quelle que soit la vérité parmi ces deux raisons, le Kazekage avait déjà pris sa décision.

─ Tu as toujours le sceau que je t’ai posé le premier jour, Gabushi ?

Une question qui n’avait pas réellement de lien avec ce qui était en train de se passer, mais qui était loin de n’avoir aucune importance. La suite allait cependant être plus en lien avec l’état actuel des choses, à savoir ces jeunes shinobis immatures.

─ Une dernière fois, je suis le Yondaime Kazekage. Si personne ne veut nous conduire vers Kaguya Tenzö, alors soit. Avançons.

Sur quoi il jeta un regard vers la Nomade, et l’invita à le suivre. Rei marcha en ignorant tout simplement les deux Kirijins, sans pour autant relâcher son attention, et débuta sa marche vers le village de Kiri…

Je tirais délibérément la langue au jeune Jisetsu alors que le Kazekage se présentait une nouvelle fois. Ce coup-ci je levais vers lui un regard mi-intrigué, mi-curieux. Que faisait-il donc aussi loin de Suna ? Voir Tenzö ?
Je me mis à me dandiner sur place en le regardant un peu intriguée et en comprenant l'importance de la situation :

"Oh ... Euh... Bienvenue Kazekage Sama !"

Je m'inclinais alors respectueusement en marque de respect devant lui et sans pour autant le quitter des yeux, je réfléchissais rapidement à ce que l'on pouvait faire en lançant des coups d'œil inquiet en direction de Demon.
Soudain, une explosion retentit derrière nous. Le palais du Mizukage, à peine visible par-dessus la lourde porte de Kirigakure venait de "s'effondrer". Je rougis de plus belle en ne sachant pas trop comment réagir et mes yeux de biche se portèrent automatiquement sur la femme qui l'accompagnait. Première fois que je l'observais et j'eus immédiatement une mine effrayée et un mouvement de recul en l'apercevant. Jisetsu Gabushi ... Que faisait-elle ici ?
Un membre du Misuto apparait alors devant nous et prend apparemment les choses en main en nous dénigrant alors du regard en plus des paroles. Je baisse alors les yeux, honteuse et attrape Demon par la main sans rien dire, nous nous éclipsons.
Le membre du Misuto fait apparemment figure de guide pour les deux hommes étrangers, mais compte tenu de la haine que Gabushi inspire au sein du village, si elle doit pénétrer dans ce dernier, je pense qu'il est d'une importance primordiale de cacher au maximum sa présence à la vue des habitants pour ne pas attirer la panique qui se manifesterait irrémédiablement dans le cas présent. Je tiens toujours Demon par la main alors que nous gravissons les marches menant aux sommets des remparts et autres fortifications du village. Nous arrivons finalement au sommet juste à temps. Je suis complètement essoufflé et je ne prends pas le temps d'expliquer la situation au jeune homme qui m'accompagne. Posant un doigt sur sa bouche, je murmure :


"Chut ! Attends ! Il faut faire vite !"


Je me concentre alors comme jamais je ne l'ai fait auparavant et je croise mes doigts en quatre symboles distincts avant de murmurer :


"Hyouton ! Awayuki !"


Dans les cieux au dessus du village, de gros nuage blanc se forment alors rapidement et de la neige commence à tomber du ciel. D'abord petit à petit, puis c'est soudainement un vrai déluge de flocon énorme qui obstrue la vue de passant sur tout le chemin menant à la maison de Tenzö et Aoji. Je ne tromperais certes pas la vigilance des shinobis du village, mais j'assurerai au moins un confort respectable pour les inviter afin qu'ils ne se fassent pas houspiller de toute part par les villageois.

Sans plus attendre, je me tourne alors vers Demon :


"La femme ! C'est un membre de ton clan ! Viens ! On va espionner ce qui se passe !"


Et sans plus attendre, nous voilà repartis dans la direction de la maison de Tenzö et aoji.

hrp: