Citation :

Un apprenti du dôton s'est mit en tête de creuser une douve tout autour du palais du Hokage. Problème n°1: il n'a l'autorisation de personne pour cela. Problème n°2: il n'est même pas genin, et ses premières tentatives de travaux ont juste servi à abîmer la chaussée.
Merci de l'arrêter au plus vite.

Nous sommes un lundi matin, durant une belle journée d’hiver à Konoha.  Comme à son habitude, le village avait revêtis son manteau blanc et marron, synonyme de neige et de feuille morte. Mes mains étaient gelées dans mes pauvres petits gants qui semblaient eux aussi frigorifiés. Je n’aimais pas vraiment cette saison. Il faisait froid, les dents claquaient, les jambes grelotaient et les pieds glissaient sur le verglas et les conglomérats de neige. Non, décidément, je n’aimais pas l’hiver. Et encore moins travailler en hiver. C’était une nouvelle semaine de boulot, de nouvelles missions en perspective qui semblait n’attendre que moi en ce jour bénit par une flopée de flocons blanc. J’avançais doucement, en direction du manoir de l’Hokage. Mon capuchon ocre me tenait chaud, mais pas suffisamment à mon goût. Pour une fois, je n’avais pas prit la peine de redresser mes cheveux pour en faire une queue de cheval. Je les avais laissé détachés,  tombant sur mes épaules et sur le long de mon dos, couvrant ainsi mes oreilles du froid. Pas folle la guêpe ! De temps à autre, je soufflais sur mes doigts encore ayant du mal à se réchauffer. Cependant, je me consolais bien vite en voyant le siège administratif de la ville, là où j’allais pouvoir récupérer mon ordre de mission.

Mon séjour chez l’Hokage fut d’une courte de durée. Myakduou On’ n’était d’ailleurs pas là, certainement trop occupé durant ses prises de fonctions. C’est donc l’une des assistantes de notre cher chef de la Feuille qui me refila la mission que j’étais venu demander. Une mission de Rang D, histoire de se mettre en jambe pour la semaine. Et ce qui m’amusa fortement, j’allais devoir arrêter les stupidités d’un homme. Et oui, ces hommes ! Mais celui là était vraiment plus stupide que les autres. Était-ce de l’inconscience alors qu’il voulait bien faire ou simplement un abruti total ? Je n’en savais pour l’instant pas plus que l’ordre de mission sur le petit parchemin qu’on m’avait confié. Un type apprenti du Doton, la maîtrise de la terre, semblait s’exercer à creuser des douves autours autour du palais de l’Hokage. Non seulement, personne ne lui avait demandé de le faire, mais en plus de cela, il n’est même pas fichu d’être Genin. J’allais donc certainement tombé sur un de ses gamins totalement siphonné de la caboche, qui plus est, abîme la chaussée du village. Je soupirais en pensant qu’un type pouvait s’éclater à faire cela et surtout de ce temps. La terre devait être complètement gelée, comment espérait-il seulement pouvoir faire quelque chose de correcte dans ces conditions ? Et quand bien même il serait arrivé à l’exploit de le terminer, l’eau serait tellement gelée que ses douves seraient tout bonnement inutiles. Bon,  vu qu’il n’était même pas Genin et qu’il n’avait certainement pas un Q.I. très élevé, si son chantier se prolongeait, il aurait probablement finit à l’été prochain. Peut-être finalement ne manquait-il pas de réalisme sur son projet ? Qu’importe, il fallait l’arrêter.

Prenant directement par la droite, je finirai bien par tomber sur lui. Contournant l’immense palais de l’Hokage, il ne me fallut pas plus d’une bonne minute avant de tomber sur notre énergumène. Un bon bonhomme avec de bonnes joues bien grasses, pas plus vieux d’une quinzaine d’année, un bonnet noir sur la tête et une écharpe semblant lui tordre le cou, il avait déjà creusé cinq bon mètre de terre, complètement dans le fouillis, ayant abîmé les dalles du village. Alors que j’allais l’interpelé, lui demandant d’arrêter, je vis notre bonhomme exécuté maladroitement des signes.  Non ! Je devais l’arrêter immédiatement ! Sans plus attendre, je fonçais sur lui, alors qu’il ne me voyait pas arriver dans sa directement. Et au moment où il posa ses mains sur le sol …

« Dôton ! Le … »

BAM ! Un grand coup de poing sur la caboche, lui faisant tomber le bonnet sur le sol et les bras à terre. Je l’avais arrêté - certes, pas de la manière la plus douce, mais surement la plus efficace - avant qu’il ne continue à démolir le parvis. Sous le coup de l’émotion, j’hurlais presque dans ses oreilles, revêtant ma voix et mon visage d’abominable démon :

«  Est-ce que tu es complètement con ? Qui t’a autorisé à faire ça ? Tu ne vois pas que tu abîmes tout !? Grrr ! »

Le gamin se frottait la tête, s’excusant, s’expliquant qu’il n’avait rien voulu faire de mal.

« NON ! Plus la tête, par pitié, ça fait vraiment mal ! Je voulais simplement faire plaisir à l’Hokage ! »

J’étais peut être allé un peu fort avec lui. L’aidant à se relever, il se nettoya les genoux un peu trempé de terre et de neige. La tension redescendit un peu de mon côté. Ce gosse n’avait vraiment pas eu l’esprit de se poser la question de savoir si ce qu’il faisait était vraiment bien ou mal et s’il en avait vraiment le droit. Finalement, m’en voulant un peu pour cette bosse qui surélevée son bonnet, je l’invitais à boire une boisson chaude à un petit stand ouvert en plein air pour m’excuser. Il m’expliqua avec ferveur sa volonté de devenir un grand maître du Dôton et qu’il voulait, à l’image de son père, construire lui aussi les habitations et autres constructions de Konoha. Cependant, il n’était pas doué en Ninjutsu, ce dont je n’avais pas vraiment de mal à voir en voyant ses dégâts. Après m’avoir promit de ne plus s’amuser à cela, il me promit de réparer - à la main cette fois - les dégâts qu’il avait causé. Il me promit également de ne plus rien lâcher à l’Académie et qu’il ferait tout pour enfin passer son diplôme de Genin. Un simple gamin paumé, qui ne voulait faire que faire plaisir. Sur le chemin du retour, je restais pensive, essayant de croire qu’un jour il serait assez fort pour réaliser son rêve. Et qu’après tout, des douves pouvaient donner un air encore plus impressionnant au palais blanc de Myakudou On’…