Ma visite de courtoisie au pays de la foudre était désormais achevée. Je me dirigeais vers le paysage montagneux de Kumo tandis que le jour commençait à se lever. Je n’avais pas passé une nuit blanche… En revanche, j’avais démarré très tôt ce matin ! Chaudement vêtu, mon sac sur les épaules, j’avais une marche constante et rien ne pouvait freiner ma course : la motivation était la clé, je voulais arriver rapidement à Kiri : ce village qui était réputé sanglant ! Cette rumeur était-elle fondée ? J’allais m’en assurer une fois arrivé à bon port.

Pour arriver dans ce village, je devais passer par une sorte de marais où une embarcation pourrait m’accueillir pour le traverser. Une fois de l’autre côté, de longs tunnels seront à traverser et je pourrais ensuite jouir d’un privilège : celui d’être à l’intérieur du village ! Je frissonnai déjà à l’idée de pouvoir observer ce paysage brumeux, ses paysages, ses monuments… Un sourire béat se dessinait sur mon visage tandis que ma course se fit plus rapide ! Traverser le paysage montagneux de Kumo avait été – cette fois-ci – un jeu d’enfant. Devant moi se dressait maintenant un terrain rocheux où la verdure se faisait rare. Au loin, une forêt où l’humidité devait être élevé puisqu’un brouillard s’était élevé : le chemin semblait périlleux, mais cela en valait la peine !

Après une bonne heure de marche, j’atteignais enfin cette fameuse forêt. Au départ je pensais mettre qu’une trentaine de minutes : mais la réalité était toute autre ! La notion des distances venait d’être mise à l’épreuve et manque de bol : j’avais échoué. Enfin, j’étais du genre bon joueur et je gardais le moral. Cette forêt était relativement dense, l’humidité élevée… L a fatigue était beaucoup plus dure à supporter dans ce genre d’endroit. Lorsque je regardais en l’air, je voyais clairement les rayons de soleil tentaient de transpercer l’épaisse brume, en vain. Dans tous ces buissons, tout ce feuillage, ces broussailles, ma méfiance augmentait à chaque pas. J’avais constamment l’impression de me faire observer tandis que le brouillard semblait de plus en plus épais. Je décidai de faire une pause, et de m’adosser contre un arbre le temps de quelques instants… Ce n’est que quelques heures après que je me réveillai, en retard – pour changer. Il était temps de se remettre en chemin !

Après m’être fait quelques blessures légères telles que des coupures, des bleus ou autre, j’étais venu à bout de cette péripétie. J’étais au bord d’un marais, une embarcation allait amener d’autres personnes de l’autre côté du rivage. Je me projetai en avant et arriver au centre des civils sans que personne ne m’ait remarqué : coup de chance ou embuscade ? Je préférais ne pas y penser et garder cet air innocent et discret ! Dans cette embarcation, j’avais sérieusement l’impression d’être réduit à l’état d’esclavage, je n’aimais pas ça et j’étais relativement mal à l’aise.

Mon parcours dura en tout 36 heures. La fatigue était présente puisque je m’étais reposé que quatre heures depuis mon départ de Kumo. C’est dans cette forêt hostile que j’avais passé le plus de temps. Mais j’étais enfin arrivé sur le territoire Kirijin ! J’étais curieux de savoir dans quelle circonstance j’allais me faire accoster… Mais une chose me dérangeait particulièrement : l’entrée qui me permettait d’atteindre le village me semblait… inaccessible…

Spoiler:

Le village était fermé. Mon intuition quant au passage inaccessible était bel et bien fondée. Un sentiment de haine se dessinait sur mon visage… J’avais marché si longtemps, et dormi si peu de temps pour rien ? C’était pour moi quelque chose d’inadmissible… J’avais une certaine rancœur envers ce protagoniste en charge de la sécurité. En parlant de cette personne, je voulais l’analyser visuellement mais la brume épaisse m’y empêchait. Je ne voyais qu’une silhouette en hauteur me regardant de haut. Je ne comptais pas rebrousser chemin sans insister : ce n’était pas mon genre. J’étais quelqu’un d’aimable, de social, mais il ne fallait pas se foutre de la gueule du monde. Venir ainsi, et refouler un homme aussi inoffensif que moi ? Non, je n’appréciais pas la courtoisie médiocre de cet homme. Il avait beau être « désolé », je ne croyais pas en ce sentiment.

Je pris mon chapeau de paille que je jetai devant moi – j’allais naturellement le récupérer plus tard. Je m’approchai ensuite du long tunnel menant probablement à l’entrée du village et m’arrêta à une bonne dizaine de mètre avant, étant à la fois plus proche de l’entrée du village et de l’homme qui venait d’arriver. Le protagoniste était plus visible qu’avant : il avait un masque… Si ce système était semblable à Konoha, alors il était un membre des forces spéciales de Kiri : un homme à ne pas sous estimer donc. Je relevai la tête et le fixa droit dans les yeux.

« Je me vois dans l’obligation de devoir insister, Kirijin. Je viens de faire un long voyage dans le simple but de visiter votre village et en apprendre ses coutumes. Voir aussi si les rumeurs le concernant sont véridiques ou non… Une simple visite de courtoisie dans l’espoir d’assouvir ma curiosité. »

Malgré ma rancœur envers cette personne, je me devais de me montrer un minimum courtois : il en allait de la relation diplomatique entre Kiri et Konoha. Mais comment se montrer aimable envers ce genre de personne ? Certes il avait des ordres, mais parfois il faut voir outre ces ordres et faire preuve de bon sens. Que pouvait bien faire de mal un trentenaire comme moi ? J’espérais pouvoir jouer là-dessus…

« Vous savez, je ne suis qu’un trentenaire inoffensif… Vous pensez réellement que je viendrais vous chercher des ennuis – seul qui plus est ? Je pense que vous vous trompez sur ma personne… Discutons, et trouvons un arrangement ensemble ! »

J’espérais pouvoir discuter avec lui malgré la méfiance à son égard. A force d’insister, peut-être allait-il employer la force pour me faire dégager ? Kiri était réputé pour ce genre de protocole : rapide et efficace… Je retirai alors ma longue veste gris foncé que je lançai au dessus de mon chapeau de paille qui se trouvait à présent derrière moi. J’observai mon interlocuteur droit dans les yeux avant de reprendre la parole.

« Allez-vous discuter tranquillement avec moi ou emploierez-vous la force pour vous faire obéir ? »

J’étais bien curieux de savoir ce qu’il allait faire : mais je devais l’avouer, je jouais clairement avec ma vie dans une situation comme celle-ci…

Qu'en dire, j’arrivais après la guerre où juste quand elle allait commencer, difficile à dire, si ce n’était qu’une scène étrange se jouait alors devant moi.  C’était presque irréaliste à dire vrai. Si bien, que je ne regrettais pas mon détour vers les portes en ayant appris une visite, qui sait même, il faisait peut-être partie de mes connaissances. Non, ce n’était pas le cas de toute évidence, car quand mes yeux se posaient sur ce trentenaire, aucun de ses airs ne m’étaient familiers.  En revanche, une silhouette m’indiquait un confrère dont le seul le ton de la voix m’avait vaguement dit quelque chose, tandis que près de lui je reconnaissais sans peine mon cousin. Quant aux dires des deux parties, ils me laissaient perplexe tandis que je m’avançais pour me montrer et à mon tour participé à cette comédie inter Kiri-Konoha. Mon loup s’était assis en retrait pour observer dans un calme olympien, le même avec lequel je m’exprimais alors.

=|-Ohayo Visiteur. Si tu commençais déjà par te présenter avant de vouloir passer aux mains ?

D’un geste de la main, je l’avais alors courtoisement salué, à quoi bon tomber sur un pauvre homme seul face à mes portes ? C’était ridicule et s’il était venu chez moi, chez notre Kiri dans le but de se suicider où affecter notre image, sa méthode laissait à désirer. S’il était sincère dans son envie de découverte, il était simplement fou ou inconscient, quoi qu’il en soit, une chose était claire, Kiri n’était pas dans ses journées portes ouvertes et j’allais clairement lui faire comprendre.

=|-Soit. Je suppose que tu nous trouve bien agressifs nous autres Kirijins de te recevoir à nos portes pour te demander de partir et là encore, je peux comprendre ta frustration… Seulement, voilà, imagine que moi que tu ne connais ni d’Adam, ni d’Eve, je débarque chez toi à l’improviste pour forcer ton entrée dans le seul but de découvrir ton intime nid douillet. Comment réagirais-tu ?

Ah ça, même un enfant de dix ans aurait la réponse, c’était alors tellement évident, croisant les bras je faisais quelque pas en avant pour me rapprocher de lui, inquiétée par une attaque en traitre ? Il serait le plus perdant de nous deux et soit, ça lui donnait l’occasion de donner foi à ses propos.

=|-La question n’est pas de te recevoir ou non aujourd’hui, la réponse est clairement que tu n’iras pas plus loin et cela seulement pour une seule raison, non pas que l’on ne veut pas spécialement te recevoir, vois-tu l’ami, je me ferais un plaisir de te montrer la beauté de mon village, mais juste que tu t’y es mal pris. En effet, on ne vient pas ainsi se présenter en kikoulol dans un village de ninja, as-tu seulement conscience de l’effet dramatique que pourraient avoir tes actes ? Dis-moi Sempai toi qui est visiblement mon ainé, ne penses-tu pas qu’il serait plus sage de reconnaitre ton erreur, faire demi-tour aujourd’hui pour revenir qui sait demain. Par-là comprend bien ce que j’entends, tu ne peux pas te présenter ici quand bon te semble en tant qu'étranger. Notre Kage était il informé? Si tu fais les choses, fais les biens, annonce ta venue et si elle est acceptée, profite de notre belle hospitalité, bien meilleure que nos poings et nos cellules. M’as-tu bien comprise Sempai ?

L’idée était claire, une solution pacifique au problème, qui pour l’heure n’était pas bien grande, probablement le pourquoi je tendais une main inconsciente à mon interlocuteur et cela tout sourire.

=|-Aoji' pour ma part. Je ne peux pas te permettre de visiter à ta guise mon village, mais si ton désir est réellement la découverte de notre culture, je me ferais un plaisir de t’accompagner à travers notre pays, jusqu’à ce que tu rentres chez toi.

Il va sans dire que ma proposition avait un double sens, une gentille escorte vers la sortie et une réponse contrainte par ailleurs sur ses intentions, car qu’on se le dise, mes confrères ne seraient surement pas si mielleux avec l’inconnu de Konoha....

Encore réveillé par les cris de Beelzebub. Et bien sûr, ses cris ne sont pas des cris normaux. Ils sont mêlés à de la foudre. En gros, je me suis fait réveillé par une électrocution, et pas n’importe laquelle. Heureusement que je suis un eisenin, sinon j’en baverais trop pour pouvoir y survivre. D’un autre côté, je commence à m’habituer à ces électrochocs. Je m’y fait à la longue.

• Tu me laissera jamais respirer, hein ?
  

Sur mon faciès s’étaient formés des cernes dû à l’excitation électrique du nabot. Deux semaines que je l’avais déjà, et il ne semblait pas vouloir me lâcher. Mais d’un autre côté, on commençait à s’habituer l’un à l’autre. Je savais plus ou moins comment le dompter. Titubant, j’allais faire au petit son biberon, avant que les pleurs ne reprennent de plus belle, puis je m’effondrais sur le lit, le laissant profiter de cet instant d’extase que lui proférait cette subvention alimentaire bénie.~

L’aurore avait laissé place à une journée plutôt chaude, annonçant les prémices de cette saison estivale qu’on nommait été. Dehors, l’astre diurne avait atteint son zenith, et mettant le bébé sur mon dos, je claquais la porte de ma maison, en direction du centre-ville. Encore une journée à ne rien foutre. En soit, c’était pas si mal, en plus beel’ avait remonté ma côte, les rencontres étaient toujours plus drôles et excentriques avec un Lutin Borgne Jisetsu qui portait un bébé nu sur son dos. Non ?

Et bientôt, je ne tardais pas à trouver ce qui allait me distraire aujourd’hui. Apparemment, y’avait du grabuge aux portes. Ohoh, un mec venait nous rendre visite. J’allais rien foutre, seulement regarder la scène. C’est donc avec cette optique que je me dirigeais aux remparts du village. Village étant malheureusement pour notre arrivant, fermé.

Au début, je ne pensais pas intervenir. Mais la situation m’avait finalement décidé à réagir. Entrain de dialoguer avec l’étranger, qui essayait tant bien que mal de pénétrer le village, un membre du Misuto et deux Kaguyas, apparemment. Plus loin, je pouvais voir regarder Shinichi admirer la scène, tout comme moi. Il faut bien le dire, la seule raison pour laquelle je m’étais décidé à bouger était la façon dont on avait accosté le « trentenaire ». En soit, elle n’était pas vulgaire, ni même déplacée, mais la façon dont il se faisait rembarer ne me disait rien qui vaille. Surtout qu’apparemment, il n’était pas décidé à abandonner.

Après avoir écouté tout le monde, je m’avançais à travers la foule pour aller chercher le chapeau de paille qu’il avait lancé, tout en disant :

• Vous parlez trop, surtout toi.
  

En regardant d’un air désintéressé la donzelle à la crinière alpestre. Puis au roux, je dis :

• Le village est fermé, comme dit. Néanmoins, je comprends que cette décision soit rude à accepter. Après tout, ton périple t’as apparemment éreinté. Je m’engage donc à te raccompagner là où tu veux à travers le monde, et je te garantis que le moyen de locomotion sera très rapide et en aucun cas éreintant. Je te payerais même une auberge si tu veux. Néanmoins, je dois avoir ta parole d’homme que le moyen que j’use restera entre nous, et qu’en aucun cas je ne le trouverais dans un bingo-book, un jour.
  

Je m’abaissais pour ramasser son chapeau, puis revint à sa hauteur pour le lui remettre.

• Il a raison, le vent pourrait bien l’emporter. C’est dommage, un chapeau aussi beau.
  

Spoiler:

La situation se présentait plutôt mal. Alors que je voulais en découdre pour passer de force, quelque chose de peu banale se déroula devant moi… Un autre Kirijin arriva aux côtés du premier : de prime abord, il semblait dangereux. Son apparence jouait clairement en sa faveur mais je ne devais pas me laisser amadouer pour une apparence car celle-ci se révélait bien souvent trompeuse. Ses paroles n’allaient d’ailleurs pas avec son physique : il était courtois, et me vouvoyer même ! Dans son monologue, il stipula que d’autres arriveront encore et que je devais écouter son compagnon et rebrousser chemin… Je n’étais pas en position de force, je le savais : ils étaient déjà deux sans compter les renforts derrière… Je ne me dégonflais tout de même pas et juste avant que je daigne leur répondre, une kunoichi fit son apparition. Celle-ci ne manquait pas de toupet ! Elle s’approcha bien plus près de moi comparé à ses partenaires et commença une longue tirade qui ressemblait très fortement à une leçon de morale.

Pour reprendre grosso modo, je devais me présenter avant d’exiger quoi que ce soit, elle me mit dans une situation espérant que je comprenne pourquoi mon entrée au sein du village était refusée et elle suivit par une tirade que je n’avais pas écouté plus que ça, sa présence étant déjà bien assez envahissante comme ça… Ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’il était très dangereux de se mettre aussi près d’un Sabakyô… Mais aujourd’hui, j’allais être docile, aussi je lui répondis que par un sourire rapide avant que le premier à m’avoir intercepté ne reprenne la parole en précisant que c’était ça Kiri : un village dans lequel l’entrée était compliqué et qu’un étranger tel que moi s’y prenant relativement mal ne pouvait y pénétrer sans conséquence…

Mon œil eut le réflexe de se diriger derrière toute la troupe qui était désormais présente. Celui-ci, il ne me laissait pas indifférent : je le connaissais mais je ne savais ni d’où, ni comment… Mes yeux se dirigèrent vers le second a être arrivé et mes pupilles virevoltaient entre les deux… Un air de famille… Je m’égarais… Perdu dans mes pensées – relativement dangereux dans une situation telle que celle-ci – un confrère Kirijin arriva et celui-ci faisait preuve d’un civisme sans égal ! D’une façon plus social il m’averti que le village était fermé, qu’il comprenait que la décision était dure à accepter et qu’il s’engageait à me raccompagner n’importe où dans le monde en échange de quoi je ne devais en aucun cas divulguer la façon dont il allait s’y prendre… Il ramassa mon chapeau qu’il me remit en main propre – tout comme la kunoichi, il ne savait pas qu’il était dangereux de s’approcher d’un être comme moi… Heureusement, aucune intention hostile envers lui, je pris le chapeau et c’est au dernier qui était arrivé à qui j’adressais la parole.

« Ton accueil est plus chaleureux que tes confrères… Je te remercie d’avoir ramassé mon chapeau de paille. En ce qui concerne ton offre, je suis dans l’obligation de refuser. Je me débrouillerais pour repartir bien que ton offre soit alléchante. J’espère que la prochaine fois que nous allons nous revoir, ce sera dans une situation qui sera plus agréable pour nous deux ! »

Je lui fis un petit signe de tête en remerciement. Quant aux autres, je n’avais rien à leur répondre. La fillette, je l’avais complètement ignoré, mais les autres me semblaient ne pas être des rigolo… J’étais en position de faiblesse, aussi je n’allais pas continuer à faire le malin… Je contournais le Kirijin ayant ramassé mon chapeau de paille, et ramassai ma veste que j’enfilai tout aussi vite… Je tournais le dos au groupe, marchai quelques pas avant de me retourner et de pointer du doigt le Kirijin masqué, lui jetant un regard clairement non amical.

« On se reverra… »

C’est ainsi que s’achever mon passage à Kiri qui fut relativement rapide. Ce Shinobi masqué, je comptais clairement le revoir entre quatre yeux… Nous pourrons alors converser sans qu’il ne pète plus haut que son cul sous prétexte qu’il était entouré de ses frères d’armes… Ce sera un moment que je saurais délecter et j’avais déjà hâte de pouvoir retirer ce masque se trouvant sur son visage pour poser un visage sur ce protagoniste qui me faisait frissonner de plaisir…

Désormais, direction Konoha ! Intérieurement je remerciais les Shinobi de la brume, grâce à eux, j’avais vécu une belle expérience et maintenant, un objectif s’ajoutait à ma liste : revoir ce Kirijin hautain…

Spoiler: