Suna était maintenant loin derrière moi, ce fut simple de quitter ce village, juste deux chuunin pour me retenir, rien de plus, qu'à cela ne tienne. Ils étaient peut être morts d'ailleurs, maintenant. Je ne savais pas, puis étrangement, je m'en fichais, les shinobis... aucun d'entre eux ne peut plus être mon ami, sauf le moins ninja de tous, On'... mais lui, c'était une autre histoire. Et une nouvelle page se tournait m'offrant une suite inespérée, maintenant j'étais seule maîtresse de mon destin, et tout ça en étant aidé par le vieux Akuraï, quelle chance de l'avoir rencontré, qu'il soit venu à moi, oui, quelle chance. Nous étions encore loin de Yuki, nous avions déjà traversé Taki, et nous nous trouvions maintenant sur le territoire du feu, à Hi no Kuni. Nous n'allions pas passer très loin de Konoha, lui aussi un jour, lui aussi.

Nous marchions dans les silencieuses forêts de ce magnifique pays, d'ailleurs, trop silencieuse. Je me souvenais de mon passage ici, la première fois, puis les fois suivantes aussi, même la nuit habituellement on pouvait entendre le chant de quelques oiseaux nocturnes, et autres petits animaux de la forêt mais là... Comme le clame avant la tempête. Nous avancions prudemment, peut être un quelconque espion à la solde de Suna ou même de Konoha pouvait en ce moment nous observer, j'extrapolais, je ne sentais aucune présence. Je repensais vaguement à ce combat, à ce qui avait été dit et fait. De la nostalgie ? Non, de l'analyse; tout ce qu'ils disaient était faux, que mensonges et veines tentatives pour me piéger. Plus personne là bas ne pouvait avoir ma confiance, plus jamais. Heureusement je pouvais compter sur mon grand-père.

Il faisait de plus en plus noir, nous approchions du cœur de la nuit à chaque pas un peu plus en avant, le ciel couvert nous cachait ses plus beaux atouts. J'aimais regarder les étoiles, cela me reposait. Cette escapade, ce retour aux sources me rappelait quelques souvenirs de ma vie d'avant, ce qu'on appelle ''vivre d'amour et d'eau fraîche'' à ceci près qu'aujourd'hui je ne vivrais plus que d'eau fraîche et de vengeance. Je reconnaissais que ce n'était pas la voix la plus noble, la plus belle, je ne suivais pas le modèle du gentil shinobi, non, puisque je n'étais pas une shinobi, mais une Habashi. C'était ça la vraie différence. Néanmoins j'usais quand même de mon chakra, et je n'y étais pas allé de main morte à Suna, j'étais un peu fatiguée, et cette marche rapide pour Yuki n'arrangeait pas les choses. Alors, je décidais de stopper la marche et défis la cape/capuche me couvrant le crâne.

« Tu ne devrais pas la retirer Zanshi, on pourrait te reconnaître; les faucons voyagent bien plus vite que nous, ou les shinobi. »
« Oui, peut être; mais je te l'ai dit; je suis crevée; j'ai besoin de me reposer un peu; et cette chose me gêne. »

Je n'avais jamais eu à porter quoi que ce soit pour dissimuler mon identité, j'avais toujours voyagé à visage découvert. Pas que ce superflus de tissu me donnait chaud, quoi que ça aurait été le plus logique, mais non; son frottement sur ma peau était... incommodant! J'avais beau n'avoir qu'un but dans vie, et pas le plus plaisant pour bien des personnes; je n'en demeurais pas moins ce qu'on appelle communément une ''fille'', et même si je pouvais jouer avec la chaleur sans ménagement, je restais assez sensible, et encore plus quand j'étais gagnée par la fatigue, je commençais à être désagréable, ou du moins pas vraiment coopérative. Et tout ça, Akuraï le savait. Il savait tellement de choses sur moi, plus que je n'en connaissais sur lui c'était sûr. Hors mis qu'il était Habashi, mon grand-père et assez puissant et bien conservé pour son âge. Âge que je ne connaissais pas non plus d'ailleurs, enfin, qu'à cela ne tienne; ce n'était pas si important. Nous allions à Yuki. Peut être y verrais je mon oncle, Akeboshi. Mais là, à cet instant, je n'avais qu'une envie; me poser, me reposer, et faire le point, le vide; mon mal de crâne avait empiré. Je m'approchai alors d'un arbre à quelques pas, afin de m'y adosser, et fus interpelée.

« Quelqu'un approche! »

Je voulu attraper mon chère sabre, mais me souvins l'avoir laissé à Suna... Et bien, maintenant, j'espérais que les sens du senseï soient aussi fatigués que moi.[/list]

Spoiler:

« Qu'est ce que cette... »

J'écoutais, j'observais, je ressentais. Je n'avais aucun dons pour la détection, la localisation, mais comme tout bon shinobi je savais reconnaître les signatures de chakra des plus oppressants ou à défaut des personnes que j'avais longuement côtoyé. Et celle-ci, comment l'oublier. Cependant la voix s'échappant de ce masque ne correspondait pas, non elle était comme difforme, métallique, inhumaine. Je serrai le poing, restant silencieuse, d'une part fatiguée d'une autre troublée, je ne savais pas quoi faire. Ce mal de crâne persistait, comme si des mains enserraient mon crâne, exerçant sur lui une pression insupportable.

Je ne pouvais me fier à mes sens, je l'avais souligné, j'étais exténuée. Des rêves je faisais une réalité, c'était dans le fond ce que je souhaitais le plus, mais ; impossible. J'observais toujours, incrédule, cette masse sombre nous faisant face, ce masque mortuaire ; un ANBU ? Suna avait il déjà prévenue Konoha, ou alors avions si peu de chance qu'on rencontre un ninja sur son chemin vers le village de la feuille ? Le tonnerre grondant, la foudre se rapprochant, la pluie dégringolant ; tant de choses qui tambourinaient sur ma boîte crânienne, si j'avais été une bombe, j'aurais pus à cet instant exploser. Hallucinais-je ? Oui probablement, cela devait être l'explication la plus simple à cette situation.

Mais non, pas du tout, je fus ramenée à la réalité par une voix qui cette fois ne trompait aucun de mes sens, un timbre que je reconnaissais, que j'avais espéré un temps. Ces quelques mots furent comme une nuée de kunaï perforant mon cœur par mille endroits. Subitement je ressentais cette désagréable impression de suffocation, je comprenais peu à peu qui se tenait là, sous la pluie devant nous. Comment devais je réagir ? Pourquoi me persécutait on ainsi ? J'avais voulu faire du mal à Suna, à ses habitants, mais à lui je ne parvenais pas à m'y résoudre et progressivement la brume qui voilait mes yeux depuis quelques temps sembla se dissiper. Tout ce que je venais de faire me revint en plein visage.

Je n'avais jamais voulu faire du mal au village, ni à Kioshi, ni à Mia, ni aux autres, que m'arrivait il ? C'était si... étrange. Pourquoi avais je fait tout ça ? Un détail m'échappait. Mon mal de crâne s'évanouissait lentement. Je posai mon regard sur Akuraï, son visage sombre sous un manteau trempé. Les choses se mettaient peu à peu en place, je compris ; Akuraï, grand père ou Senseï.. Était le seul à pouvoir.. Alors sans me retourner, je ne voulais pas perdre de vue ce.. cette apparition, je m'adressai à l'Habashi. Ma voix posée, clair et douce perça au travers des trombes et des éclats de la nature. Je ne cachais rien, il comprendrait rapidement que j'avais compris son jeu.

« Akuraï.. Je te faisais confiance et... »
« Tu peux toujours me faire confiance Zanshi. » Dit il de sa voix grave et dur.
« Je ne sais pas qui est cet homme, mais il ne te veut pas que du bien... tu ferais mieux de.. l'éliminer. »
« Éliminer ?! Mais c'est Kenji ! »

« Kenji... » dit il à voix basse.
*Mon genjutsu est basé sur l'effondrement de son monde, et voilà que ce mort refait apparition.. Je n'ai pas vraiment le choix.. Mais si je le tue.. non.. je peux.. oui !*

« Kenji.. Celui qui a abandonné son village, ses responsabilités, celui qui t'a abandonné ? »
« Je... » Balbutiais je en tentant de discerner le regard qui accompagnait habituellement cette voix.
« La seule personne qui ne t'a jamais abandonné, qui t'ai jamais vraiment aimé, c'est moi, Zanshi. »
« Si il n'avait pas été là, Tsuna serait toujours en vie ; ainsi que ta sœur... »

Aussi vite qu'elle eut disparu, ma migraine revint, s'appesantant sur ma volonté, m'effaçant complètement. J'adhérais à ces propos, tout ce qu'il disait été vrai, l'unique vérité. Je fixais maintenant l'individu là bas, immobile. Qu'attendait il ? Je m'en fichais. Kenji ou pas, j'allais l'abattre, les shinobi étaient la source de tous mes maux, je devais tous les tuer et jusqu'aux derniers, je les traquerai sans répit, je les débusquerai, on me craindrait pour cette raison ! Je jetai un œil à Akuraï, vérifiant son état ; nous allions combattre. Deux Habashi contre leur ennemi public numéro un, le shinobi. Quelle étrange sentiment, ne plus rien ressentir d'autre que cette haine. Elle me nourrissait, me consumait, dans un savant mélange complémentaire. La pluie s'abattait, mes cheveux détrempés collaient à ma peau.

« Kenji, tu es mort pour moi ; le jour où... »

Mal de crâne, la seconde suivante j'effectuais des signes. La pluie était ma meilleure alliée, l'eau abondante permettrait à mes jutsu les plus sournois d’œuvrer avec une déconcertante facilité. Grand père savait déjà que j'allais faire, et je connaissais ses capacité à combiner les jutsu, c'était d'ailleurs lui qui nous apprit à moi et Tsuna à... Un clone apparut à mes côtés, et aussitôt nous exécutâmes une nouvelle série de mudras. Mes jutsu ne visaient qu'une chose, l'empêcher de bouger, de partir trop vite le temps qu'Akuraï termine son incantation, nous étions dans le timing ; les nuages semblaient se rapprocher, se concentrer en un point, et soudainement le ciel noir de cumulus sombre s'éclaircit, et un gigantesque faisceau frappa le shinobi dans un fracas étourdissant. Mon clone fut souffler par l'onde de choc, et je dus relâcher mon jutsu afin de me mettre à l'abri.

La pluie fouettait nos visages, et un sentiment de tristesse me gagnait, sans que je comprenne pourquoi.

Spoiler:

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La pluie se mêlant au vent balayait mon visage, les larmes du ciel noyaient ma colère et camouflaient ma tristesse. J'avais cette étrange sensation, paradoxale, l'envie de tuer cet homme qui sans le vouloir, ou, je n'en savais rien ; m'avait fait souffrir et en même temps de le serrer dans mes bras. Je marquai un arrêt pour observer, aussi bien que je le pouvais, les résultat de notre attaque. Je vis l'ombre se relever, et une voix s'élever, encore, difforme et étrange. Je ne compris pas, puis la voix si distincte du grand blond prit la place ; je ne comprenais pas plus, en revanche ce dont j'étais sûre, c'était ce qu'il venait de faire. Dés l'instant où je vis l'énorme parcelle se soulever et se diriger vers nous ; la taille de corps en mouvement m'indiquait au moins un forte consommation de chakra, et je savais pertinemment qu'on faisait pas ça juste pour déplacer un lopin de terre.

Je commençais à faire des signes pour riposter mais Akuraï fut plus rapide. Apparemment il avait eu la même idée que moi. Il déploya un grand parchemin, et lorsque la pierre et la terre implosa pour mieux nous mordre, tout fut happé en moins de deux secondes. Le gigantesque bloc rocheux cachait une seconde attaque nous surprenant tout autant l'un et l'autre. Mon clone toujours présent à  mes côté exécuta la même suite de signes que moi. Un nouveau jutsu basé sur la présence de l'eau. Cette technique, en présence d'une grand quantité d'eau, était une valeur sûre, et bien plus. Du vide, ou du moins de la pluie se formèrent quasi instantanément huit serpents aqueux qui se jetèrent sur deux des trois Kenji masqués. Je n'eus pas le temps d'en faire plus que le dernier adversaire m'atteignait. Je pus voir les yeux verts de ce masque, ou de... Je croisai les bras devant mon visage pour me protéger la tête, je fis un pas en arrière et trébuchai lamentablement, le pied pris dans une racine. Avant qu'il ne me frappe je lui posais cette question, ce que je ne comprenais pas.

« Quels choix, Kenji ?! »

Avant que je n'obtienne la réponse, je vis mon grand-père s'interposer entre moi et les lueurs verdâtres.

Enfaîte, il n'était pas immobile, ce n'était qu'une impression, il se déplaçait seulement bien plus vite qu'auparavant. J'avais oublié, à force de le voir se servir de son fuinjutsu, qu'il était aussi doué dans le domaine du taijutsu. J'aurais voulu invoquer, mes les lézards étaient fatigués, ils devaient récupérer de leur combat à Suna. L'impact avec le dernier Raiu était imminent, et je fus éblouie. Je me frottai les yeux, et retrouvai rapidement ma vision. Un strident m'avait légèrement assourdi, j'entendais comme un sifflement, une onde sonore aiguë. Un jutsu Onkyoton ? Non il ne se servait du son, j'en étais sûre, mais quoi ? Akuraï était toujours debout devant moi, les poings serrés. Je n'avais pu voir se qu'il s'était passé à l'instant, mais une chose, je ne voyais plus les yeux verts devant moi.  

« L'homme que tu aimes essayes de te tuer, il ne t'aime donc pas, mais te hait, Zanshi. »

Mon mal de crâne reprenait, l'effet de la pluie, du vent ou de la fatigue, oui, là j'avais le choix. Mon cœur se resserrait avec les mots de mon protecteur, et seul véritable ami dans ce monde. Je comprenais un peu sa vision de l'horizon.

Spoiler:

Citation :

  « Un rêve qui harcèle mon sommeil »

Citation :

  «une impression, une vision récurrente»

Spoiler:

Akuraï était puissant, je ne l'avais jamais vu se battre, et maintenant je comprenais pourquoi, le pire étant que je savais pertinemment qu'il n'avait pas montré la moitié de l'étendu de son pouvoir. Les Habashi étaient pluridisciplinaires, parant à toute éventualité, l'âme du commerce nous imprégnait, que l'on soit négociant, ou ninja. Toujours trois plans d'avance, jamais une seule stratégie en stock, mais un panel qui pourrait impressionner un Nara. Pourtant nous n'étions pas plus intelligents que la moyenne, juste, certainement, plus prévoyant ; un comble pour une famille qui s'est faite décimée pour une cause qui n'était pas la sienne. Aussi fort était mon grand-père, cela ne suffisait pas à éliminer cette menace.. éliminer, je n'avais pas envie de le tuer, mais je devais bien me rendre à l'évidence que présentait cet homme de mon passé, il m'avait toujours manipulé, jamais vraiment apprécié. Je me relevais de ma chute opportune ; ça arrivait même aux plus grands de tomber ; et mon regard fut attiré par celui du Raïu, je ne comprenais toujours pas la moitié de qu'il disait.

Quoi qu'il racontait, je compris qu'il voulait nous supprimer, nous deux. Lorsque je vis le vert luisant restreindre Akuraï, oui je comprenais. J'étais prête à lui porter secours, mais autre chose m'interpella, un éclat, la terre se déchirant et de la lumière, je tournai la tête et vis pourfendre l'air à toute vite, vers moi ; une nuée de projectiles, visiblement de la même composition que la prison, le phosphore. À cet instant le temps fut comme figé, deux choix s'offraient à moi, me laisser mourir sous cette pluie chimique, c'était certainement le mieux à faire, finalement plus grand chose ne me retenait dans ce monde ; mais, si, mon senseï.. Je fis alors une rapide suite de signes, Akuraï s'en sortirait lui même, j'en étais persuadé. Une aura translucide aux reflets écarlates recouvrit ma peau, et l'instant suivant j'étais prise dans une violente explosion. Je ne subissais pas la brûlure, et le choc à une moindre échelle. Néanmoins l'utilisation de ce jutsu me mis à genou, solliciter mon chakra aussi violemment, je devais payer un lourd tribu. Signe de mon affaiblissement, une goutte de sueur perla sur mon front, puis une seconde.. Mon armure s'estompa alors que la fumée et les vapeurs toxiques étaient portées par le vent et diluées par la pluie. Le temps jouait en ma faveur.

Je regardai en direction de la prison verte et ne vis ni mon grand père, ni les ronces. Mon cœur se serra, et une voix derrière moi s'éleva, et je fus soulagée. Je lui jetai un rapide coup d’œil et le vis, sa cape avait était totalement brûlée et dévoilait maintenant la tenue du pseudo vieillard, une cuirasse noire semblant lourde. Ses bras et jambes étaient dans un piteux état, de la fumée s'élevait de chacune de ses brûlures.

« Ne t'en fais pas, ça ira Zanshi. Terminons le travail. »

Flash Back - Akuraï

Il était pris au piège par le phosphore, Zanshi lui avait expliqué cette particularité, le phosphore. La maîtrise d'un tel pouvoir représentait pour lui un exploit. Il ne pouvait bouger, ne pouvait frapper cette substance pour la briser, il ne voulait pas risquer la brûlure phosphorique, et surtout pas endommager ses mains, elles allaient encore lui être utiles. Il était un Habashi, l'un des êtres dissimulant le plus de ressources sur cette terre. Leur pouvoir ne se limitait pas l'exploitation des éléments, mais à leur contrôle par la volonté. Il se souvenait de Tsuna, lui aussi employait le vent, mais il n'était pas de la famille, donc... Puis la prison ne fut plus sa seule préoccupation, le ciel s'éclaircissait de lueurs peu naturelles, des boules de feu, ou plutôt de phosphore compte tenu de leur couleur.

Il n'avait pas le temps de mettre en place une défense très élaborée, l'instant avant l'impact il usa de sa capacité à manipuler le vent et concentra un fort courant d'air autour de lui, digne des puissants vents qu'un ouragan peut développer. Les projectiles perdirent de la vitesse, le choc fut moins violent ; il fut cependant projeté à plus mètres. Il pouvait sentir la fumée phosphorique s'engouffrer dans sa gorge, dans ses poumons, l’expression ''brûler d'un feu intérieur'' prit tout son sens. Il se releva aussi bien qu'il le put, observa ses mains, intactes, mais en revanche le reste de son corps était, rongé. Sa cuirasse l'avait en partie protégée, mais c'était si dérisoire comme protection, le phosphore s'infiltrait partout, comme la poussière. La douleur était insoutenable, il fit un rapide geste de la main, un signe avant que toute la fumée ne se disperse. Devant lui apparu sa petite fille, semblant intacte...

Flash Back - Akuraï        

« Attends Akuraï.. Je n'ai donc jamais rien représenté d'autre... que ça ? » Dis-je, la voix chancelante en m'adressant à l'ancien Kazekage.
« Je te haïs Kenji ! » Criais-je de toutes mes forces.

Ma vision se brouillait avec les larmes, je m'essuyais les yeux et tendis l'autre main vers lui. Il y avait de l'eau partout, parterre, dans l'air, dans les arbres, dans le ciel, et surtout, sur lui. Je posai mon regard sur sa main tenant un kuna, son bras, et je serrai le poing. Les flammes vertes dévoraient absolument tout mais éclairaient aussi parfaitement la zone. Bientôt nous verrions des ninjas de Konoha débouler, qu'à cela ne tienne... Ils mourraient. Je savais que c'était la fin, ou pour lui, ou pour moi, je sentais les limites se dresser dans mon corps, je pouvais les franchir, mais j'en connaissais le prix à payer.

Spoiler:

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Je ne pus décrire ce qui se passa à cet instant, pourtant je connaissais les pouvoirs de cet homme. J'étais à bout de force et la mort me semblait maintenant une porte que je pouvais facilement franchir. Tout quitter, disparaître, je ne manquerai à personne, plus personne ne m'aimait, sauf Akuraï mais il s'éclipserait au même instant que ma vie. Ma technique n'affecta pas, ou peu, le Raïu. Je baissai les bras au sens propre comme figuré, je ne bougeais plus, j'étais tellement fatiguée, je ne comprenais plus le but de ma présence ici.

Je me laissai maintenant porter par l'attraction de ce petit morceau de métal, à quoi bon résister ? Je fus violemment plaquée au sol, accompagnée de quelques débris, je fus ballottée, persécutée, malmenée. Mon visage écrasée contre le sol, je ne pouvais faire qu'observer, la pression était telle, j'arrivais à apercevoir entre deux éclairs le visage de mon grand père, dans la même situation que moi. Son regard semblait éteint, comme moi il savait ce qui suivrait, je devais le protéger, nous devions nous protéger de ces shinobi.

Je trouvais la force de joindre les mains et commencer une série de jutsu, probablement le dernier, le plus destructeur, celui qui m’achèverai et tuerait cet homme qui me hait. J'allais y arriver, un éclair, une lueur verte et la scène finale se joua son mon regard, ma gorge se noua, mes mains se raidirent, j'étais désormais incapable de faire quoi que ce soit, embrassée par une tétanie vicieuse, mes yeux s’écarquillèrent lorsque j'entendis la râle du Kazekage. Je compris instantanément quand ne fut plus que le silence.

Je voyais son sang couler alors que les effets du kunaï scellé s'estompait, relâchant la gravité. Allongée sur le sol, je fixais la dépouille de mon grand père. Mon cœur se serra brusque, et un mal de crâne plus atroce que tous les précédents vint me torturer, alors, des centaines d'images me revinrent en tête, je restais silencieuse, les larmes coulaient le long de mes joues sans discontinuer. Puis j' hurlai de toutes mes forces, d'une voix stridentes que même le Myakudou aurait du mal à reproduire. Je souffrais tellement à cet instant, je comprenais vraiment maintenant, je revoyais les visages des personnes que j'avais tué; Ezio, Anka, Amakyuuden... Tsuna...

C'était ça la réalité, une bombe à retardement qui m’explosa au visage ; un tissu de mensonge, une vaste manipulation, j'avais moi même détruis tous ceux qui comptaient le plus, je restais allongée parmi les débris, car c'est que je demeurais au fond, une ruine d'un passé lointain. Mon regard croisa celui de Kenji un court moment. Je ne pouvais m'arrêter de pleurer, je serrais les dents si fort que j'aurais pus les briser, mon souffle était irrégulier, les sanglots vinrent de nouveau briser le silence.

Je repensais à toutes ces personnes que j'avais éliminé à Suna, ce que j'avais fait subir à Kioshi, Mia... Je me haïssais bien que.. Non, je ne le haïssais pas lui, je me trompais. Le visage déformé par la tristesse, par la colère et la haine que j'éprouvais envers moi – oui un subtile mélange – je remuais les lèvres afin qu'il m'entende. Les larmes ne s'arrêtaient pas, ma voix était faible, chancelante, trépassante. Je n'en voulais à personne d'autre qu'à moi même, pas une once de reproche à mmon grand père, il avait saisi sa chance, je comprenais tout. J'étais détruite.

« Kenji... tue moi. » Le suppliais-je.
« Je... Je... ne veux plus... vivre dans ce monde... »

Prononçais je en m'appuyant sur mes bras pour me relever, ou me redresser déjà. J'avais mal partout, plusieurs os devaient êtres brisés, plusieurs muscles déchirés, et malgré tout je me redressai, me relevai, faisant probablement peine à voir, je tenais debout par miracle, dans ce même miracle je trouvais la force de faire quelques pas vers le grand blond démasqué. J'étais décidée, j'avais réduis mon monde et mon existence à néant, plus rien ne m'y rattachait, tous les liens étaient rompus. J'avançais lentement vers le ninja, traînant un pied entorsé, tout en avançant je repris.

« Mets... je suis.. seule.. Mets fin.. à mon existence.. je t'en supplie. »

Spoiler:

J'écoutais avec une attention relative, effectivement la mort de mon grand père, sous mes yeux, n'était pas sans importance ; bien que je comprenais maintenant qu'il m'avait manipulé de A à Z et sans remords pour son propre intérêt. Aujourd'hui, j'avais tout perdu ; mon village, mes amis, ma famille et mon envie de me battre. Je voyais le monde m'entourant comme un vaste champ de ruines, non, ce n'était le monde, seulement ma vie, chaotique, sans sens. Sa gifle, ce fut certainement ce geste qui m’empêcha de me laisser sombrer, mes yeux rougis par les larmes se laissaient transpercer par son regard, des lances d'émeraude perforant mes orifices oculaires jusqu'à l'âme.

La tempête se calmait au fil des secondes, elle semblait se calquer sur mes émotions, sur mon état ; j'observai le ciel au dessus de sa tête, les quelques dernières gouttes de pluie ruisselèrent sur mon visage jusqu'à n'être plus qu'une sensation humide, l'amas de cumulus essoré laissa progressivement place à une lune blême. Sa dernière phrase se voulait elle du réconfort ? Tout mon corps fut parcouru d'un frisson, ses quelques mots eurent l'effet qu'il escomptait sûrement, ou alors savait il que c'étaient ceux que j'avais attendu depuis... Je levai une main, la posai sur son bras. Il me reposa à terre, je tenais debout, devant lui.

« Tu.. Tu es là... Kenji. »

Dis-je d'une voix plus calme et assez faible. Ce que j'avais dit tantôt était complètement faux, complètement aveuglé par la volonté de quelqu'un ; je ne le haïssais pas, je n'avais jamais détesté cet homme et bien au contraire, moi je n'avais jamais été qu'une de ses recrues, son bras droit il fut un temps. Mais il était là, bien là face à moi dans toute sa grandeur, bien qu'un peu affecté par cet affrontement pour le moins étrange. Il me dominait clairement, et pouvait m'éliminer sans effort ; mais ne le fit pas. Peut être que... Mais maintenant que j'étais libérée de la malfaisance du dernier Habashi, que j'avais retrouvé mon libre arbitre et ma libre pensée, je me demandais si... non.

J'effaçai la dernière barrière nous faisant obstacle, un vide encombrant, et le pris dans mes bras, me serrant contre lui. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas ressenti ça et c'était en même temps ce-dont j'avais le plus besoin à cet instant précis, il avait raison ; je devais renaître, reprendre ma vie main d'une façon ou d'une autre. Je me souvenais par bride de ce qu'avait l'actuel kage, Raïu no Kenji était peut être un furyou, et maintenant j'étais ici, blottie contre lui après qu'il ait tué mon grand père, lequel me manipulait. Je me demandais si il ne tentait pas de prendre la place d'Akuraï, d'une façon différente, détournée ; une vague intuition.

« Tu es toujours toi ? Kenji ? Et moi, que suis-je ? Pour toi ? » Ajoutais-je, la tête posée contre son torse.

Je ne pouvais plus bouger face à lui, pas que j'en fusse dans l'impossibilité, mais celui que j'estimais tant depuis toutes ses années, l'homme au centre de mes secrètes passions, était là, devant moi. On pouvait dire de cet instant qu'il était glauque, voir immonde, mais je supposai que, comme moi, il n'en avait rien à faire. J'avais voulu cet instant depuis si longtemps, et enfin je pouvais manifester ce que je retenais tant d'années. Enfaîte rien d'autre ne comptait. Je me sentais libre et tous mes maux avaient disparu, enfin ! Je répondis, timidement, à son baiser ; mon cœur ne battait pas plus fort, aucun stress, aucune appréhension ; seulement le bien être, le bonheur... C'était si... inapproprié.

Je me souvenais de tout dans les moindres détails,  ma personnalité et mon caractère de nouveau en lys, je pouvais faire la part des choses. Mon esprit fonctionnait à toute vitesse, toujours sous tension, au travail, une renaissance en quelques sortes, effectivement. Pourquoi n'avions nous pas pu arriver à cet instant plus tôt ? Enfin, cela n'importait plus, même Suna avait perdu sa place dans mon cœur, au profit de celui-ci, Kenji ; il avait réussi à se l'accaparer, complètement. Je pouvais le dire : je l'aimais, quoi qu'il soit. La tête contre son torse, au travers de l'odeur de brûlé, je pouvais sentir son cœur battre, signe qu'il était toujours humain. Toujours  contre lui, je lui répondis finalement.

« Je sais ce que tu es... Je ne suis pas... idiote. »

Si je l'étais, celui que j'aimais était probablement un furyou, comme Makka en était un... Une personne logique, objective lui aurait enfoncé son sabre dans le ventre, ou aurait fait quelque chose pour le supprimer. Ces êtres étaient de vrais démons, des monstres ; je ne le savais que trop bien ; mais comment faire pour éliminer une personne que l'on aime si profondément, de son plein grès ? C'était et cela resterait une mission impossible pour moi, et puis, même sous influence, je n'y étais pas parvenue. J'étais trop faible pour l'affronter, et, dans le fond, je n'en avais jamais eu l'envie. Ce fut d'ailleurs, peut être, cette raison qui permit au Yamada et à l'Akuzu de ne pas périr devant les remparts du village ; l'affection, particulière, que je leur portais..  

« C'est la seconde fois que tu me libères Kenji. » Dis je en redressant la tête, le fixant.
« La première fois que je t'ai vu, je l'ai su, mais je n'ai jamais.. osé le dire. Et même aujourd'hui, ça me paraît... »

J'étais obsédée par ce mot, non, j'étais obsédée par cet état : le bonheur. Jusqu'aujourd'hui je m'étais évertuée à m'en priver, je m'étais éloignée, avais succombé au délire d'un vieillard rompant toutes mes attaches, détruisant toutes mes relations, et aujourd'hui il n'en restait qu'une seule, la plus grande, la plus belle, la plus effrayante ; celle qui me liait au Kadoria. Je me doutais qu'il pouvait se jouer de mes sentiments de façons à me manipuler, mais plus j'étais proche de lui, plus je m'en  fichais. Plus rien ne comptait sauf lui, sauf nous ; j'étais prête à tout pour sauvegarder le dernier être qui apportait à ma vie, ici bas, un quelconque intérêt.

« Que fait on maintenant, Kenji ? » Dis je en me tournant vers le cadavre de mon tortionnaire.
« Je vais déjà... »

En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, le corps sanglant du dernier Habashi que j'avais vu en vie, s'enflamma ; dévoré par des flammes écarlates. Je soupirai, fatiguée...

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