Miyu était assise dans l’imposant fauteuil du Seika. Le dos contre le dossier blanc, elle jouait avec un masque entre ses mains. Elle faisait passer le loup d’une main à l’autre, le faisant parfois tourner sur un doigt. Attendant de pied ferme le lys blanc de Konoha. Normalement, elle s’asseyait toujours sur son fauteuil en lierre, chacun des membres du conseil avait une représentation de lui-même sous la forme d’une chaise. Chaque chef de clan, le symbole de leur famille. Participer au conseil, était une des seules obligations qu’imposait la Kunoichi, ainsi un fauteuil vide se faisait toujours plus fortement ressentir. Il n’y avait que la chaise de la rose orange, qui était continuellement vide mais plus personne ou presque ne se posait de question. La jeune femme ne faisait pas souvent de faveur et jamais sans bonne raison, les membres du conseil avait fini par l’accepter.

Ainsi, il était très symbolique que la demoiselle ne siège pas sur le sien, elle ne remettait pas en cause les compétences de son bras droit mais ce geste à lui seule, prouvait son mécontentement. Miyu n’exigeait pas qu’on vienne la voir directement, elle n’était pas de ses gens dont le pouvoir menait à la dictature. Elle essayait de laisser un maximum de choix à ses hommes en sachant pourtant qu’elle était à la tête d’un village militaire. C’était d’ailleurs une première, qu’elle avait demandé que le jeune homme se rende immédiatement à ses côtés, c’était la deuxième fois, qu’il désobéissait à ses ordres. La kunoichi avait même était contrainte de lui envoyer son élève, pour qu’il se présente enfin devant elle.

Celui-ci s’excusa rapidement de son retard, ne laissant pas la jeune femme lui faire une montagne de reproche, celui-ci lui imposa un genjustu afin de lui montrer tous ce qui s’était passé lors de son petit voyage à Kiri. La demoiselle aurait très bien pu le rompre mais elle laissa les images défilée. Bien sûr, les différentes séquences auraient pu être un pur mensonge, le principe du genjutsu était là. Cependant, la jeune dame, savait que le brun ne s’y risquerait pas. Elle préférait nettement des shinobi qui commettaient des erreurs et les assumaient. Le mensonge était juste le chemin vers une plus lourde sanction.

Un soupir s’échappa des lèvres vermeilles de l’Hokage, alors que son dos se laisser aller dans le dossier de la chaise de son subalterne. Elle laissa le silence s’installer en proie de vive interrogation, ne regardant pas une seule fois le shinobi devant elle. Il dut se passer de longue minute avant que la kunoichi ne se lève pour rejoindre la place qui était la sienne. Ses yeux sans vie auraient tout de même lancé ses éclairs en direction du shinobi, si cela avait pu être retranscrit.

-« Bien ! » Laissa-t-elle tomber d’une voix froide et qui pouvait sonner comme un glas, le début de la sentence allait commencer.

-« Tout cela aurait pu être évité, si tu t’étais contenté de dire, le message, que je t’avais donné. J’espère que tu le réalise et tu le sais. Je ne tôlerai à l’avenir pareil, erreur ! Tu aurais très bien pu transformer un message neutre en missive de guerre ! Pour insubordination, tu seras consigné chez toi, jusqu'à nouvelle ordre » Poursuivit la jeune femme d’une voix sèche, la voix qu’elle prenait en temps que dirigeante du village.

Responsable de toutes les vies, qu’elle avait pour une seule décision. Ses traits étaient dur, plus fermes. La délicatesse de ses traits semblait disparaître mais ils réapparurent rapidement. Alors que la demoiselle reprenait la parole.

-« Cependant, je ne peux te tenir rigueur de ce qu’il sait passer dans cette clairière. Tu as sauvé la vie de cette enfant, rien de plus. Je vais attendre de voir, ce que fera Mahan de tout cela. Cependant, Konoha ne portera pas le poids de son incompétence. Tu n’as pas à être sanctionner pour ce geste. »

Miyu avait plus de douceur dans la voix, elle savait qu’elle aurait du l’accablé de reproche. Parler plus durement et lui jeter à la figure que par sa faute, le conflit avec Kiri, n’était plus qu’une question de jour. Cependant, quelque part, la demoiselle était fière de celui-ci. Elle n’aurait pas aimé avoir comme bras droit, un homme qui était capable de laisser une fillette mourir, simplement parce que cela risquait de poser des problèmes à son village. Ce n’était pas une ennemie, juste une gamine.

-« Tu as autre chose à me dire ? » Demanda quand même la kunoichi avant de le renvoyer dans ses quartiers

Miyu savait parfaitement que le Mizukage ne laisserait pas passer un tel affront. Elle l’avait déjà ressenti lors de la réunion des kages. Elle savait très bien que l’affrontement sera bientôt la seule solution, cependant, elle ne pouvait se résoudre à vendre Teichiro pour le bonheur de Konoha. Ce ne serai tout simplement pas juste, ni même la politique du village. Chacun assumait ses erreurs et là, il n’en avait commise aucune. C’était plutôt le cas du dirigeant du village des brumes.

La Kunoichi s’était attendu que le jeune homme se relève et parte dans ses quartiers, sans un mot de plus, mais ce ne fut pas le cas. Chaque mot que le brun lui dit, sembla lui transpercé l’échine. Parce que la demoiselle savait très bien qu’il avait raison, qu’elle aurait directement que sa tête serai présenté sur une pique, pour Konoha. Or, elle ne pouvait pas. Elle n’était pas prête à payer ce prix pour sauvegarder la paix fragile de sa nation. Pas par faiblesse mais plutôt par égoïsme.

L’Hokage ne retira pas ses mains, quand le jeune homme les captura sous les siennes. Il savait qu’elle n’était pas femme à sacrifier ainsi ses soldats. Elle ne l’avait jamais été. Elle était capable du pire pour sa propre protection, sa survie. Cela s’arrêtait là. Ses doigts se resserrent autour de ceux du shinobi un peu malgré elle. Trahissant par ce simple geste, la peur que celui-ci courrait.

Un autre soupir franchi les lèvres de la jeune femme, alors qu’elle lâchait les mains du brun, elle poussa en arrière son fauteuil, mettant un peu de distance entre elle et lui. Lui permettant de réfléchir rapidement à la suite de la situation. Teichiro s’était proposé de lui-même pour être une sorte de bouc émissaire et elle n’allait pas empêcher cela. Il lui fallait juste une assurance que la tête de son subordonné ne lui revienne pas sans son corps.

-« Ne bouge pas » Ordonna-t-elle alors qu’une idée venait de lui effleurer l’esprit, un peu soufflée par son époux, qui lui en avait parlé il y avait quelque jours. Le projet de prison était à l’état de dossier et le conseil devrait bientôt en débattre. Était-il plus utile d’avoir une prison ou une académie ?

Quoi qu’il en soit, celui-ci, lui avait parlé d’un système de surveillance qui ne lui couterait rien. Celui-ci avait même était adopté par le temple. Quittant rapidement la pièce, la jeune femme se dirigea vers sa pièce. Elle ouvrit rapidement la malle qui contenait ses différents costumes et visages et fouilla pour en ressortir un petit boitier en bois. Rapidement, elle revint sur ses pas et s’approcha du Seika. Ouvrant d’un geste de la main, le petit coffret, elle expliqua son plan au shinobi.

-« Sache que si Kiri réclame ta vie, je ne la donnerai pas. Cependant, j’accepte ton sacrifice et je ferai en sorte que Konoha en soit informé. Tu ne partiras pas sans précaution. Yue à mit en place ce système. Il permet de savoir ce qu’il se déroule de manière très discrète et sans que personne ne se doute de rien. » L’Hokage avait presque un sourire sur les lèvres à l’invocation du nom de son époux, elle montra ce qu’elle avait entre ses doigts à son bras droit.

C’était simplement une petite pierre rouge, muni d’une attache mais elle allait devoir percée la peau. Prenant une aiguille, elle la chauffa doucement grâce à son affinité Katon.

-« Tu es prêt ? » Demanda-t-elle alors qu’elle posait un morceau de bois sur l’oreille et de l’autre l’aiguille encore brûlante. Elle attendit le signe dans les yeux de son subordonner. D’un geste rapide et précis, elle perça celle-ci. Le sang ne tarda pas à s’écouler et la kunoichi y accrocha le petit rubis.

Elle prit un morceau de coton et la bouteille d’alcool et désinfecta le tout puis lança le récipient à Teichiro comme récompense de ses efforts.
-« Avec ça, si Mahan dépasse les limites, c’est sa tête que nous demanderons au bout d’une pique. Si tu souhaites disposer, tu peux. »