Jisetsu Inori a écrit:

Bon j'suppose que s'est une coop'.

Hasegawa Gin & Kaguya Aojikawamanashi

La VashKiri, une célèbre pirate réputée pour connaître la voie l'actée par cœur aurait, à sa mort, laissé son trésor dans l'archipel de Mizu no Kuni. Se butin étant d'une valeur inestimable vous devez absolument le retrouver. Attention, vous n'êtes pas les seuls à le chercher, peut-être devrez-vous combattre ! D'après une certaine légende, le butin se trouverait dans une grotte de l'archipel, bonne chance !

Enfer et damnation… L’ordre de mission qui était dans mes mains n’avait rien pour me ravir, mais, mais, qu’est-ce que j’avais bien pu leur faire là-haut pour qu’ils se plaisent si souvent à me filer des missions aux allures tordues ? Une chasse au trésor –encore-, j’avais la tête de l’archéologue intrépide connaissant l’histoire, la géo et les légendes par cœur ? Bah si tel était le cas, les apparences étaient trompeuses, loin d’être studieuse, j’étais en plus sans patience, pour couronner le tout, j’avais horreur de tout ce qui était histoire-géo ou casse-tête. Et comme les mauvaises nouvelles n’arrivaient jamais seules ; je concluais bien vite que pirate rimait avec bateau et donc séjour en mer, car je doutais sincèrement que si le dit trésor était à porter de main, personne n’aurait été encore le chercher…
J’avais horreur de l’eau et depuis une mésaventure avec un kumojins, tout autant horreur des bateaux, dans tout cela ma foi il y avait un bon côté, un nom qui me faisait penser à un visage familier, Gin, le chasseur de sanglier…

Non mais bon sang, avec un peu de chance encore on croiserait d’autre fous en quêtes de trésors fantômes à taper, petite lueur d’espoir qui m’aidait à avancer vers les portes du village sans trop trainer des pieds. Bon reprenant la lecture du parchemin d’information, cela faute d‘avoir écouté l’autre idiot qui m’avait résumé la mission, je découvrais les points importants pour notre quête… Hum mon coéquipier, on zappe, lui je le connaissais déjà, le nom ridicule de la pirate des bacs à sable Vachemachinchose et les notes concernant une légende parlant d’une grotte … blabla… Oh mais attendez ! « Attention, vous n'êtes pas les seuls à le chercher, peut-être devrez-vous combattre ! » Voilà qui changeait tout ! C’était par-là que l’autre imbécile aurait dû commencer ! Qui plus est, j’avais des comptes à régler avec ces foutus pirates, les délester de leur bien ne serait qu’une misère de plus dans le décompte de ce qu’ils devaient se manger pour qu’un jour nous soyons quitte. Car oui, j’étais une sacrée rancunière…

Une arrivée en trombe dans le port je clamais alors à un propriétaire face à un beau voilier que son bien était requissioné, pas content ? Bah qu’il aille se plaindre au bureau mizu, pas mon soucis, ayant fini de l’informer je l’envoyais se promener sur le port en le chassant sans ménagement, tandis que mon loupio de Nectus lui s’était installé à l’avant du bateau pour guetter l’horizon. Ce même qui d’ailleurs poussait un hurlement à la vue d’un visage familier, détail qui me paraissait secondaire, car c’était avec fermeté que je l’informais de sa tâche.

=|-Nectus ! Garde le bateau ! Personne ne monte, personne ne descend c’est compris ? Je vais chercher Gin et quelque infos utiles.

Bah oui, car avant de lâcher les voiles, il fallait savoir pour aller où. L’expérience, bonne ou mauvaise, à voir, m’avait apprise que certaines îles reculées de Kiri paraissait sauvages et inhabitées, mais possédaient malgré tout leur lot de surprise. Il était donc très logique qu’une pirate avait choisi pour planque un endroit tranquille et difficile d’accès, restait donc à interroger les vieux loups de mers pour définir la zone de recherche ou au moins se faire aiguiller vers des confrères pirates ou des lieux plus ou moins connus de ces derniers. Loin de moi l’idée de me pointer chez eux pour les chicaner –quoi que- juste que ce genre d’infos pourrait bien nous faire éviter de chercher partout bêtement, comme une aiguille dans une botte de foin. Puis tient d’ailleurs, puisque j’en avais un qui marmonnait déjà pour son bateau, autant finir en posant quelque questions, voir exposer un petit chantage…

=| -Oyé, tais-toi un peu et écoute. Je suis sur les traces du capitaine Vashkiri admettons qu’à mon retour tu es quelque bonnes infos sur elle et ses habitudes, il est possible que mon coéquipier et moi décidions de prendre un autre bateau pour notre enquête de plusieurs mois. Je te laisse voir !

Je n’avais presque pas menti, surtout sur le point où je partais chercher Gin, c’était donc haut perché –pour pas changer- que je me mettais à hurler son nom pour l’attirer vers moi en déambulant dans le grand port. Zut, il avait dit que je devais le rejoindre où déjà le grand blond, l’autre imbécile ?... Qu’importe, soit j’allais tomber sur lui ou lui sur moi ou encore il arriverait à croiser le bateau avec Nectus à son bord ou l’autre idiot de propriétaire scandalisé… Enfin pour forcer un peu la chance, j’accompagnais cela de plusieurs :

=| -GIN !!!

« Saaya, parfois je me demande si tu cherches réellement à me tuer. »

Elle haussait la tête, sans un mot, m’observant moi et mes plaies. Je sortais tout juste de l’hôpital. Qu’est-ce qui m’y avait envoyé ? Cette charmante demoiselle aux pulsions meurtrières. Elle semblait de plus en plus étrange, attristée par quelque chose dont je n’arrivais à découvrir. Nous parlions beaucoup moins ensemble, elle semblait justifier cela par un « j’ai énormément de mission », ce qui s’avère être faux au vue du nombre de fois où je l’ai croisée sans qu’elle ne m’aperçoive. Qu’elle fasse donc ce que bon lui semble, je n’étais pas là pour m’occuper d’elle après tout, elle était suffisamment compétente pour y arriver seule. Des bandages décoraient mon corps. Cette garce n’y était pas allée de main morte, épaules, torses, cuisses, toute mon anatomie était visée, faisant face à une multitude de plaies de moyenne importance. Se rendait-elle parfois compte que ce n’étaient que des entraînements que nous faisions ? Je n’en savais rien à vrai dire. Elle avait peut-être un message à me faire passer, peut-être que ma progression n’est pas suffisante, et c’est ce qui découlait de sa colère. Tant de questions survinrent alors et je ne sus trouver réponses à celles-ci. Sa main attrapa mon sabre, rangé dans son fourreau, je ne bougeai pas. Ses pupilles couleur sang examinèrent la lame.

« C’est fou, ton épée n’a même pas une seule trace, même après autant de combats, de batailles. Dis-moi, tu ne te serais pas caché pendant la guerre ? Et tu sûr d’y avoir participé ? »

Un sourire. Caché depuis quelques bonnes semaines. J’appréciais la voir de cet aspect, et non de l’autre. Je préférais qu’elle me montre toutes ses dents plutôt qu’elle se cache derrière un mur de sentiments aussi compliqué à déchiffrer qu’une formule mathématique. Son teint semblait reprendre quelques couleurs, mais pour combien de temps ? Saaya était une personne très changeante, lunatique, vous ne savez pas ce qui peut être la source de ses émotions parfois, il vous faut chercher, lui poser des questions, l’écouter –quant elle daigne parler-. C’est toujours avec une approche tactique que vous devez vous adressez à elle, dîtes ce qu’il faut, n’en rajoutez pas, l’humour ne prend que si c’est elle qui l’engage. Un processus très compliqué pour se socialiser avec un être aux attitudes étranges. Mais au final, c’est une personne très intéressante.

« Le métal se renouvelle à chaque coup, grâce à son pouvoir. Dès qu’un choc s’établit, la lame reprend toutes ses formes, voilà tout. Et oui ! J’ai participé à la guerre, pourquoi suis-je Chûnin à ton avis ? »

Sa main déposa délicatement l’arme dans son fourreau, puis un nuage de fumée me traverse. Encore partie. Un long soupire s’installa avant qu’un inconnu vienne remplacer son absence. Il me tendait une lettre, sans rien dire. Encore une mission. Je continuai ma route tout en l’ignorant. Une énième tâche à faire. Tant mieux, de toute évidence je n’avais rien de mieux à faire. Je changeai donc de direction pour rejoindre les portes du village. Cette fois-ci, c’était plus intéressant comme mission, plus trépidant et chargée en péripéties.

Un trésor à retrouver ! Oui, un Gräal convoité par de nombreuses personnes qui vous forcent à vous battre pour le récupérer. Un vrai de vrai, comme dans les livres de pirates. L’ordre m’indiquait que j’étais accompagné d’Aojimachin là. C’est vrai qu’elle a un nom imprononçable. Mais c’est une fille sympa, très bonne chasseuse, je ne doutais pas de ses capacités au combat. De plus elle était accompagnée de son loup, ce qui pourrait nous être utile.

C’est donc très rapidement que je me rendis à Mizu no Kuni, à l’endroit indiqué par la lettre. Un port, logiquement. Lorsque j’arrivai sur les lieux, l’endroit était assez animé, une multitude de bateau s’y présentait et sur l’un je pouvais voir… Nectus ? La bête de la Kaguya. Eum… Et bien, tout cela est très étrange, que fait-il sur un navire, seul ? Ma partenaire a-t-elle déjà fait le nécessaire pour nous trouver un moyen de transport ? Il faut dire qu’avec une bestiole pareille, on ne peut rien vous refuser. Je me mis donc à sa recherche, elle ne devait pas être très loin. Exactement, après quelques minutes de recherche, je l’entendis m’appeler. Je m’approchai lentement d’elle, m’aidant du son de ses cris pour la repérer. Je la vis quelques secondes plus tard, m’approchant d’elle, sourire aux lèvres.

« Je suis là, je suis là, arrête de gueuler mon nom, tu me fais honte là ! Bon, on y va ? J’ai vu que t’avais déjà récupéré un bateau, joli travail. Allons-y, on verra comment procéder sur le tas, t’façon c’est simple, on trouve le trésor, on le prend, on se casse, si quelqu’un nous rend visite, on les bute. »

Y aller, trouver le trésor, cogner tout ce qui gêne. Ma foi très simple et bien tentant, seulement maintenant que j’avais mon coéquipier sous la main, je me posais la question évidente, aller où ? Ma foi, Gin avait l’air si sûr de lui en déclarant cela et je lui avais apparemment tellement fichu la honte que je m’abstenais de débattre sur le sujet et je le suivais gentiment.

=| -Tsss, comment tu voulais que je te retrouve sans t’appeler ? Bref, très bon plan… Je suis archi-pour !

Sur ce bonjour fort intéressant, le duo que nous formions pouvait rejoindre son bateau pour partir à l’aventure et comme nous n’étions pas très loin du fameux navire, à peine quelque minutes suffisaient à le rejoindre. Sur place le propriétaire du rafiot, ah oui, je l’avais presque zappé celui-là, de toute évidence il n’avait oublié son idée de ne pas me prêter son bien, bon ce n’était pas comme si on allait lui donner le choix, mais malgré tout, j’avais envie de jouer…

=| -Hey vous ! Faites descendre cette sale bestiole de mon bâtiment je vous prie ! J’irais me plaindre à vos supérieurs !

Mes supérieurs ? Voilà qui tombait bien, ce dernier était à côté de moi, ce n’était pas sans un plaisir non dissimulé que je le désignais du bout des doigts au râleur tout en montant à bord rejoindre Nectus pour parler à l’équipage… Oui, je doutais que le capitaine soit coopératif alors plutôt que perdre mon temps avec lui, j’allais voir ailleurs, au pire Gin lui soutirerait bien quelque mots quand il aurait fini de se faire souler. Ah les joies du petit grade !

=| -Ca tombe bien, il est là, c’est lui le chef de l’expédition ! Je vous laisse régler ça entre « capitaine »…

Bon ça allait être ma fête pour le cadeau à un moment ou à un autre, mais qu’importe pour l’heure je partais en quête de commérage de vieux loups de mers. C’était donc vers le plus ancien que je me tournais en priorité accompagné de mon compère à quatre pattes.

=|- Belle bête que tu as là…

=|-N’est-ce pas ! Lui c’est Nectus, je l’ai eu il n’était encore qu’un petit loupio, sa mère est morte. Dites-moi, vous devez en connaitre vous des histoires de loups de mers et de pirates pas vrai ? J’en ai jamais entendu, le voyage va être long, faut que ces deux-là se décident. Alors l’ancêtre tu as de belles histoires à me raconter ?

L’effet qui en ressortait le faisait rire, après quelque échange gentilé de mots, je l’informais que le grand blond était le chef du lot et me faisait passer pour la martyre de sous-fifre, le petit stratagème attirait la sympathie du vieux. Une bonne chose de faite, le faire venir sur le bon sujet serait ainsi une chose plus aisée, bien sûr, il allait falloir choisir le bon moment et pour cela, je remerciais mon ami Shord qui m’avait confié une belle gourde de Bourbon de grand cru… La discussion s‘entamait alors, enfin la pêche aux infos et dans cette dernière je n’oubliais pas de faire allusion à mon joker alcoolique qui faisait briller les yeux de mon interlocuteur. Gin en visuel, je ne pouvais pas m’empêcher d’être taquine…

=| -Alors ta petite discussion chef, elle était bien ? On part ou bien ?

Aller, aller, le « la » était donné, suffisait d’attendre la suite maintenant…

Nous étions donc très proche d’atteindre une embarcation pour donc aller rejoindre les eaux de mer et nous mettre à la conquête de ce foutu trésor, comme dans les belles histoires de pirates où l’aventure et la richesse en sont les principaux mots. Mais pour nous mettre en route vers la cachette, il nous fallait un bateau, et ce n’était pas en un claquement de doigt que nous allions en obtenir un. En effet, ma partenaire Genin semblait avoir pris certaines disposition. Accompagnée de sa bête, elle s’est complètement approprié le navire en y plaçant le loup sur le ponton principal. Le problème était que cela ne plaisait pas au propriétaire, chose totalement normale. Moi qui croyais qu’elle avait laissé sa diplomatie parler et qu’elle avait finalement réussi, après de longues minutes de confrontation verbale, à obtenir ce qu’elle voulait. Pas du tout, bien au contraire, mademoiselle a agi selon la loi du plus fort. Le fait est qu’à Kiri, nous n’agissons pas comme ça, et que bien que c’est dans mon intérêt qu’elle s’approprie un bateau, il ne faut tout de même pas que tout cela me retombe dessus. Le marin était tout à fait capable d’aller se plaindre à d’autres supérieurs et donc que je sois châtié à mon retour.

J’écoutais donc le propriétaire se plaindre, bien que cela ne semble pas se montrer très efficace car Aoji’ ne voulait pas agir. Peu importe, tandis qu’il la menaçait d’avertir ses supérieurs, j’intervins. Il fallait que je négocie diplomatiquement pour parvenir à un accord commun. Ou bien je monte dans ce bateau et je mets les voiles, sans me soucier qu’il cherchera à se plaindre ailleurs. Non, mauvaise idée. Je me présentai au marin et lui expliquai les termes de ma mission. Celui-ci fut intéressé lorsque j’en arrivais à parler de trésor. Comme quoi la plèbe peut-être toujours attirer par une poignée d’argent. En conclusion, il acceptait de nous prêter son navire, seulement s’il obtenait un pourcentage de la richesse. Ce n’était pas du tout le but de ma mission de donner une partie du trésor, même infime. Les mots étaient clairs, il fallait que je ramène tout à Kiri. Mais je finis par accepter notre accord, lui promettant ainsi ce qu’il désirait, chose que bien entendu, je ne ferais pas.

C’est donc sous un sourire trompeur que je rejoignais le navire, lançant un regard noir à la Kaguya. Je me dirigeai donc vers la proue, me posant sur un des bords, profitant du voyage. Le ciel était totalement bleu, sans aucun nuage, le vent était suffisant pour nous propulser, tout était parfait, du moins pour l’instant. Nous avions un certain équipage, assez qualifié, enfin, suffisamment pour contrôler un navire, armer les canons, mettre les voiles et toutes ces choses. Je tirais une cigarette de mon paquet que je vins placer entre mes deux lèvres, mes doigts vinrent ensuite l’allumer, créant une petite flamme. Je n’avais aucune idée d’où était ma partenaire, mais pour l’instant, je me portais bien. Mais les ennuis finirent par arriver, et plutôt rapidement. Alors que nous naviguions paisiblement, une autre embarcation vint à notre encontre et elle ne semblait pas très inoffensive. En effet, ses canons armés, elle se rapprochait de nous tout en nous attaquant, bien que sa précision soit réduite. « Armez les canons ! Rapprochez-vous de lui, nous devons aborder et s’emparer de ce navire ! ». Mes paroles suscitaient le mouvement général, j’agissais comme un vrai capitaine. C’était un petit peu jouissif de donner des ordres à tout le monde et de voir que j’étais obéis.

« Aoji, prépare toi, toi et Nectus, nous devons aborder sur le navire qui nous attaque, je compte sur toi pour neutraliser toutes les menaces, nous emparer de ce bâtiment est une nécessité. Je vais m'infiltrer par les cabines, toi tu interviendras en même temps que notre équipage, faufile toi un peu partout et occupe toi de nos opposants. Compris ? »

L’attaquant se rapprochait de plus en plus, les boules de canon fusaient, s’écrasaient sur le bois peu résistant, en faisant virevolter les morceaux. L’ambiance était plus qu’assourdissante, je ne parvenais même pas à entendre les cris déchaînés des hommes, sur le pont. Lorsque le bateau eut atteint une distance convenable pour que je puisse aborder, je fis un bond, attrapant les cordes pour ne pas rencontrer la mer. Attaquer de front était stupide, d’autant plus que j’étais le seul intrus sur le vaisseau, pour le moment, les autres allaient arriver par la suite. Je restais donc accroché au corde, me déplaçant sur les côtés pour rejoindre les cabines. Une vraie mission d’infiltration !