L’après-midi sonnait sa fin alors que les rayons orangés du soleil venaient se briser au Nord-Ouest de l’infinie ligne du par-delà. La chaleur s’éteignait et la nuit triomphait progressivement sur les derniers reliquats de la journée. Les loups se mirent à hurler. Les hiboux à hululer. La forêt, en cet instant, devint une immense scène de concert sur laquelle sa population criait et se répondait dans un tonitruant brouhaha qui n’en finira qu’au lendemain. Au pied de la montagne où trônait la forêt-orchestre, siégeait au creux d’une vallée étroite un petit village pittoresque comme il y en avait dans tous les recoins du pays de « Tsuchi no Kuni ». Les lumières des différents dispositifs d’éclairage, publics comme privés, s’illuminaient à mesure que le couvercle nocturne les recouvrait. Il est des plus étranges, de prime abord, que les hommes redoutent à ce point la nuit qui n’est finalement que l’envers du jour, mais l’incertitude qu’elle transporte sous son aile trouble les esprits en remettant les certitudes dans l’incertitude et en déverrouillant les parties de l’esprit qui travaillent à remplir le vide des choses. Les habitants bougeaient, s’agitaient, fourmillaient de toutes parts prenant vie de concert avec la faune sylvestre. Ils festoyaient la fin de la journée et s’enivraient pour oublier le lendemain qui les attendait. Ils existaient pour l’instant et l’instant était leur vie.

L’homme était assis sur une roche qui jaillissait du sol, une épée plantée sur l’épiderme terrestre, un os fuyant son propre organisme. Il contemplait ce magnifique spectacle où la nature et l’humain faisaient ressortir un contraste qui, de lui-même, était un monde à part. Il appréciait cet état d’extériorité contemplatrice et jouissait longuement de l’harmonie des êtres et des choses. Mais il était temps. Temps de trouver une demeure pour la nuit et temps de retrouver la civilisation. Il se leva. Essuya son pantalon noir sur lequel s’était déposé une fine couche de poussière, de celles qui salit les hommes qui s’asseyent sur les roches, et remonta les manches de sa chemise blanche immaculée des traces de la montagne. Il regagna la route qui dessinait son chemin jusqu’au bas de la montagne tout en se gardant d’être précipité dans le vide duquel il ne réchapperait pas. Le chemin n’était pas escarpé, bien au contraire, il s’incrustait parfaitement dans la roche et épousait la montagne comme un serpent qui s’enroule autour de sa proie. Il en fit le tour ce qui pris quelques minutes, suffisamment pour prendre conscience de sa nécessité de manger, et arriva à l’escalier qui se déroulait pour atteindre l’entrée du village tel un tapis rouge devant un château. Chemin faisant, ses pensées vagabondèrent sans qu’aujourd’hui il puisse s’en remémorer, témoignage de la futilité de les mentionner. Toutefois, la nuit ayant provoqué la résurgence de ses symptômes, les portes du village étaient fermées. La route se finissait au bois lourd et centenaire qui gardait les hommes de la sauvagerie du dehors. Adressant un rictus moqueur au destin, l’ingénierie mentale se mit à fonctionner pour contourner la difficulté de taille qui se dressait devant le moine.

Cette ingénierie n’aboutit pas ; ou plutôt, elle perdit la raison de son existence quand, d’un coup d’œil sur la gauche, Hanketsu aperçut une porte clandestine qui promettait par sa présence, la possibilité de se glisser de nuit à l’intérieur du village malgré la volonté d’hermétisme que dégageait les grandes murailles autour de ce dernier. Il traîna donc ses pas jusqu’à la porte et toqua trois fois. Un bruit sourd s’échappa du choc et l’écho vint l’amplifier. Une seconde. Deux secondes. Rien ne transparaissait qui puisse indiquer que son appel avait été entendu. Il réitéra l’expérience. Une fois. Deux fois. Toujours rien. Au moment où sa main allait porter un troisième coup, la porte s’ouvrit à la volée et les cris d’un homme retentirent :


« Ca va pas non de déranger tout le monde !? Il y a des gens qui dorment ici putain !! » »

Hanketsu toisa d’un regard amusé cet homme quinquagénaire qui lui faisait face et dont la calvitie rampante avait déjà emporté la grande partie de ses cheveux. Visiblement énervé, ce dernier éructa ses propos en les garnissant de postillons qui vinrent s’écraser sur le visage du moine. Il prit donc un mouchoir de sa poche et le sortit afin d’essuyer les dernières traces de cette pluie d’un autre genre. Il le mit à nouveau dans sa poche. Il rapporta son attention sur le quinquagénaire.


« Je vous prie de m’excuser, mais je me suis perdu dans les montagnes en venant à votre charmant village et une fois arrivé, les portes étaient fermées. Je n’avais d’autre solution que de vous dérangez bien que là n’était pas mon intention, je vous assure. Je ne suis que de passage et je cherche un endroit où me reposer pour la nuit afin de me mettre à nouveau en route vers une destination plus engagée dans ce pays »


L’homme, méfiant, le scruta, lui, ses habits, sa manière d’être et de se tenir, ressassa ce qu’il avait dit pour voir s’il pouvait déceler un signe de malice quelconque. Une fois cette opération de l’esprit terminée et évidemment infructueuse, il recula et fit un pas de côté.


« Passez, mais la prochaine fois, veuillez toquer moins fort, certains étaient de garde toute la journée et veulent maintenant se reposer. La sortie est dans cette direction»


Il pointa son doigt vers une porte au fond du couloir. Hanketsu s’avança et pénétra l’enceinte de la muraille protégeant le village de l’extérieur et se retourna face à son interlocuteur.


«C’est noté et je vous assure que cela ne se reproduira pas. Je vous souhaite une très bonne soirée. »


L’homme acquiesça et retourna vaquer à ses occupations. Hanketsu le quitta d’un pas déterminé et se dirigea vers la porte qu’il lui avait indiquée. Il l’ouvrit et une lumière incroyable se fraya à l’intérieur au sein de cette lugubre caverne dont la seule source de lumière était la lumière chancelante qu’émettait une bougie posée sur un meuble de rangement. Hanketsu, ébloui par un tel changement de luminosité et hébété, poursuivit son chemin en attendant que ses yeux s’acclimatent à ce nouvel environnement. Cela se fit rapidement. Ce qui lui apparaissait n’était que le spectacle qu’il avait laissé au sommet de la montagne. Une grouillante foule polychromique qui bougeait selon un rythme déterminé et toujours dans le même sens. De là, il vu une pancarte qui se balançait sur le toit d’une maison qui indiquait que cette dernière était une auberge. Il écarta ainsi la foule qui persistait dans son mouvement pour gagner l’auberge qui l’attendait au bout de la rue. Soudain, quelqu’un le bouscula. Deux ivrognes s’étaient mis à se battre. Un cercle s’était formé autour d’eux. Les passants s’arrêtèrent et contemplèrent ces hommes agissant comme des bêtes. S’ils voulaient voir le spectacle de l’animalité, pourquoi s’étaient-ils protégés de l’extérieur par des murailles ? Cette pensée fit sourire le moine qui lui aussi regarda ces hommes en train de se rouer de coups et titubants entre deux assauts qui se concluaient à chaque fois par l’un tombant sur les froids pavés jonçant le sol.

La voie d’un homme s’éleva de la foule agglutinée.

Akeno avait quitté le monde des shinobis toutes ses guerres entre clans, ses missions de divertion et d'assassinat, il en avait eu marre. La vie de ninja avait ses avantages, tu pouvais te balader assez régulièrement et c'était plutôt bien payer, un des autres avantages était qu'il pouvait rester avec ceux qui lui étaient proches, sa famille son clan. Mais cela ne faisait pas tout il y avait de gros inconvénients à la vie de shinobi, la première était la mort. Mourir ne faisait pas vraiment peur à Akeno il s'y était préparé depuis longtemps. Non son problème était lié àla mort de ses proches, de ses amis et de sa famille. Il avait vu ce qui s'était passé avec les Uchiwa, au final tous les clans finissaient par s’entre-tuer cela insupportait de plus en plus et c'était pour cette raison qu'il avait décidé de se retirer assez tôt du monde des shinobis. Il avait choisit de monter sa propre auberge qui lui permettait de gagner assez bien sa vie et le fait d'être un ancien ninja était assez arrangeant avec les clients difficiles. Bien sûr, ses dons avaient un eu rouillé mais il ne regrettait rien, une vie remplit de sang sur les mains et de meurtres en tout genre n'avait finit par représenter que très pe de choses pour lui. Le blondinet s'était donc retirer des affaires comme on dit il avait acheté une petite auberge avec le peu d'argent qu'il avait et cela allait de bon train pour lui. D'un naturel plutôt calme, Akeno était quelqu'un de joyeux et de taquin loin de la mort il savourait cette nouvelle vie qui s'offrait à lui. De temps en temps il avait des nouvelles de ses parents ou de l'un de ses cousins qui lui disaient qu'ils étaient toujours en vie. Il avait prit conscience que les choses pouvaient évaluer très vite. L'un de ses amis avaient été atteint d'une maladie lié à la lumière, on les appelait les atteints de la lumière d'après certains rumeurs cette maladie était lié au fait d'abuser durant trop longtemps de ses pouvoirs de Dento ainsi certains devaient complètement fous au point de ne plus pouvoir parler ou agir de manière normal.

L'auberge qu'il avait monté se trouvait dans un coin assez reculé mais où certains s'étaient installés et c'était un lieu de passage stratégique où beaucoup se sentait obligé de s’arrêter, d'ailleurs il n'était pas le seul commerce tout un petit village c'était mit en place pour pouvoir vendre tout ce qu'un voyageur désirait, c'était plutôt original et varié, il y avait des machine a sous, des vendeurs de fleurs des vendeurs de légumes et même un vendeur de peluche. Tout cela donnait une animation plutôt varié a ce petit village isolé, les gens venaient régulièrement boire dans la taverne du Dentô d'ailleurs il était monnaie courante que les gens viennent chercher les vendeurs chez lui quand ils ne sont pas chez eux. On y venait donc autant pour la détente que pour parler affaires ce qui en faisait un lieu stratégique du village, bon de temps en temps il pouvait y avoir des bandits mais fort heureusement dans le village on avait quelque chose pour lutter contre ça. Le village avait récemment créer la ligue des villageois extraordinaires, elle réunissait les villageois les plus fort, capable de luter contre les bandits en tout genre. Bien sûr Akeno en était un membre très important, il faisait partit du clan Dentô l'un des clans les plus connus de Kaminari et il était connu pour être quelqu'un d'éblouissant.

En ce jour de soleil merveilleux, le blondinet servait tranquillement ses clients, plusieurs avaient pris à boire et Akeno était partit en réserve cherché du saké en rab car il n'y en avait plus beaucoup en salle. Alors qu'il remontait en sifflotant, il s’aperçut bientôt que l'auberge était vide. Immédiatement l'ancien shinobi comprit qu'une bagarre avait éclaté et ce la n'avait pas manqué, personne n'osait les séparer et cela pour une bonne raison. Le premier des combattants était Cétaumatiku, le forgeron du village qui possédait une force vraiment impressionnante, comme d'habitude il se battait avec Ordralphabéto le poissonnier du village, qui était un peu rondouillard. Ce qui était malheureux c'est que ses deux là faisait partie de la ligue des villageois extraordinaire, faut dire qu'ils se foutaient tellement sur la gueule ses deux là qu'ils avaient acquis une grande expérience du combat. Il ne restait plus qu'à séparer ses deux là. Akeno éleva donc la voix pour calmer tout ça.

-Hé c'est pas bientôt finit ce bordel, vous croyez que c'est comme ça que vous montrerez l'exemple à vos enfants ? Allez hop vous allez boire du jus de groseille ça vous fera le plus grand bien.

Il savait que ses deux là ne se calmerait pas ainsi il allait devoir faire en sorte que ses deux là se calme un peu en plus vu comment ils avaient but on pouvait facilement leur escroquer du fric. Il fit donc un geste vers deux filles qu'ils connaissaient bien qui emmenèrent chacun des deux hommes dans une chambre, les deux avaient des femmes donc ils allaient raqués sévères pour le grabuge qu'ils avaient foutu et pour avoir vider sa taverne fallait bien payer niark niark. Tiens d'ailleurs un gars était planté et il avait une épée, encore un fouteur de merde ? Bon en tout cas fallait bien en faire quelque chose, il allait pas laisser l’épéiste dehors trop dangereux donc il l'aborda.

-Hé le sabreur, tu dois avoir faim ou soif non ? Je te sers quelque chose ?

Il en savait strictement rien, de si ce gars avait faim ou soif mais il aimerait bien savoir ce qu'un gars habillé avec une épée pouvait bien faire dans le coin, il pouvait être autant un noble samouraï défendant la veuve et l'orphelin qu'un vil bandit poilu.