La nuit avait été longue pour le Sabakyô. Le sommeil fut relativement long à trouvé, et une fois le monde merveilleux des rêves atteint, celui-ci ne dura qu’un court instant étant coupé par un objet lourd tombé d’une armoire on ne sait comment. C’est donc après une nuit de quelques heures que Seijirô se leva. 8h du matin, un magnifique ciel bleu logeant un soleil éclatant, et une fine brise responsable de la fraicheur de cette matinée. Des cernes sous les yeux, les paupières lourdes, il savait que c’était le signe d’une certaine fatigue mais il savait tout aussi bien que tentait de se rendormir aurait été vain. 10h30, la douche avait été prise ainsi que le petit déjeuner : des croissants, un chocolat chaud et un jus d’orange – ce qui le mis d’aplomb pour subir cette journée. Le Jônin s’allongea sur son canapé et commencer à lire un grand parchemin sur lequel était écrit les nouvelles fraiches du village : un Shinobi se devait de se tenir des news, après tout c’est une partie infime de son métier !

Soudain, il eut un sursaut ! Le parchemin s’était écrasé sur son visage et il remarqua qu’il s’était endormi durant quelques minutes. Enfin, maintenant il était presque midi, et il était temps de sortir, son estomac criait famine. La température ambiante avait légèrement augmentée, et la brise estompé laissant une chaleur supportable et agréable faire place à la fraicheur matinale ! C’était un temps merveilleux qui faisait le succès de Konoha ! Seijirô sorti de chez lui et tenta de trouver un restaurant pas trop cher dans lequel il pourrait manger : n’étant pas très bon cuisiner il ne pouvait se permettre de ne pas prendre des forces – les Jônins avaient des missions plus ou moins compliqués et une mauvaise alimentation pouvait être responsable de la médiocrité du ninja.

En longeant les rues de Konoha, il aperçu la devanture d’un restaurant – il lui tapa dans l’œil et décida d’y pénétrer pour voir ce qu’ils avaient de bons à proposer pour le déjeuner. Regardant la carte, il entendit un homme probablement saoul rabaisser un jeune garçon vêtu tout de noir avec un masque ressemblant à des bandages au niveau de la bouche et du nez. Son odeur ainsi que sa voix était relativement dérangeante et Seijirô ne souhaitait pas subir ça le temps de se restaurer… Il resta de marbre en espérant que l’atmosphère tendu se dissipe… En vain. Aussi, il se mit entre l’ivrogne et le jeune garçon et, vêtu de son chapeau de paille, dévoila son visage à celui-ci. La conversation fut coupée tandis que le Jônin claqua des doigts tout en souriant au jeune larron. Le poivreau arrêta de parler rapidement avant de s’effondrer sur le comptoir renversant son verre de whisky le long du bar avant que celui-ci ne vienne s’éclater par terre.

« Il te pose quelques soucis ? »

Le barman s’approcha de la victime voulant apposer ses doigts dans le cou de celui-ci afin de vérifier son pou, mais Seijirô retint le bras de cet homme avant de lui annoncer la cause de sa perte de conscience.

« Ne vous en faites pas, il s’est juste endormi. Si j’avais voulu le tuer je m’y serais prit autrement. »

Il sourit au barman avant de regarder à nouveau le jeune garçon toujours avec cette expression souriante sur le visage.

« Je suis Sabakyô Seijirô ! Je n’ai pu m’empêcher de t’écouter de là bas, il semblerait que tu es aussi un Sabakyô… Prends donc la commande de ta mère, nous lui apporterons ensemble et nous allons parler un petit peu. J’ai l’impression que tu joues la carte de la discrétion, je ne saurais dire pourquoi… »

Le Jônin lui tendit la main en signe amical avant de sourire à nouveau.

« Qu’en penses-tu ? »

Quel était donc cette mystérieuse personne ? Je n'en savais rien. Que me voulait-il ? En tout cas, le fait qu'il arrive à faire taire l'autre énergumène. C'était tant mieux, car il commençait vraiment à m'énerver. Encore quelques mots et je pense que je n'aurais pas résisté à lui mettre mon poing dans sa tronche. Des gens comme ça m'énerve. Les mecs qui sont déjà torché au bar alors que la journée ne fait que commencer, c'est pathétique. Heureusement que je suis quelqu'un d'assez sympathique et que je garde la plupart du temps mon calme. Il faut quand même le dire, ce n'est pas facile d'être un Sabakyô. Les gens voient en nous des faucheuses. Nous ne sommes pas seulement des êtres qui apporte la mort. Nous apportons aussi la vie et même la joie de vivre. Personne ne comprend de toute façon.

Cependant, l'homme au chapeau de paille venait en quelque sorte à mon secoure. Il s'était mis entre moi et le poivrot et quelques secondes après, l'infâme personnage s'écroula sur le comptoir en renversant son verre. Il lui arrive quoi, il n'a pas pu supporter son dernier verre. Ou alors, peut-être est-ce l'homme qui vient d'arriver qui a fait cela. Celui-ci se retourna d'ailleurs vers moi en me demandant si le gars me posait des soucis. J'ai envie de dire plus maintenant, mais je fis un simple hochement de tête. Celui qui semblait soucieux par contre c'était le barman. En effet, le mec venait de s'écrouler d'un coup comme ça. Le mec au chapeau de paille prit la parole et expliqua au barman que le gars venait de s'endormir. C'était le barman qui devait être rassuré.

Cet homme. Il était vraiment sympathique. Il m'a aidé comme ça. C'est quand même bon de savoir qu'il reste encore des gens comme cela à Konoha. Fatalement, il se présenta à moi. Il se nommait Sabakyô Seijirô. C'était un Sabakyô aussi ! C'est pour ça que l'autre ivrogne c'est endormi. Il lui a administré un gaz endormant. Incroyable ! Je n'ai pas eu le temps de rien et de rien sentir. Il doit être fort cet homme. De plus, il n'a pas l'air de se cacher. Il vit tranquillement sans craindre les foudres des gens qui le regardent. Ce mec est vraiment impressionnant. Il m'expliqua qu'il n'avait pu s'empêcher d'écouter ce que je disais et il avait entendu le fait que j'étais un Sabakyô et pourquoi j'étais ici. Il me proposa donc de m'accompagner jusqu'à ma mère et donc discuter sur le trajet. Ironiquement, il me dit qu'il avait l'impression que je jouais la carte de la discrétion. Il avait bien raison. Je faisais pitié avec mon accoutrement. Je retirais de ce pas cette espèce de choses que j'avais sur le visage et le mis dans ma poche. Ah ! Je respirais beaucoup mieux. J'avais tellement essayé de me cacher qu'au final, je ne l'étais pas. Seijirô me tendit la main et me demanda si j'étais d'accord pour faire la route. Je répondit sur-le-champ.

« Cela me va. Je m'appelle Senji et tu connais bien sûr mon nom. Je vous remercie de m'avoir débarrassé de cet ivrogne. Je pense que si vous n'étiez pas intervenu j'aurais surement fait quelque chose de stupide. »

Je pris alors la commande de ma mère et nous partîmes du bar. Nous marchions l'un à côté de l'autre dans le silence pour l'instant. Je décidai donc de le briser.

« Je n'ai même pas vu la technique que vous avez exécutée à cet ivrogne. Vous avez l'air d'être fort. Seriez-vous un haut gradé de Konoha ? Peut-être que vous êtes connus, mais je viens d'arriver à Konoha et par conséquent, je ne connais personne. »

Quelques instants auparavant, Seijirô s’était interposé entre deux individus. L’un étant un ivrogne, l’autre un jeune garçon qui était venu chercher une simple commande appartenant à sa mère… L’intervention du Sabakyô visait principalement à stopper le poivreau qui chercher les embrouilles : celle-ci fut un véritable succès puisqu’après une simple technique, l’emmerdeur tomba net sur le comptoir renversant son verre par la même occasion…

Le barman, après avoir été rassuré quant à l’état de santé de l’ivrogne, ramena la commande pour Senji. Les deux protagonistes sortirent alors du restaurant et ni Senji, ni Seijirô ne parlèrent pour le moment. Le Jônin s’occupait juste d’analyser et d’observer son interlocuteur. Et grande surprise : c’est le genin qui débuta la conversation.

« Je n'ai même pas vu la technique que vous avez exécutée à cet ivrogne. Vous avez l'air d'être fort. Seriez-vous un haut gradé de Konoha ? Peut-être que vous êtes connus, mais je viens d'arriver à Konoha et par conséquent, je ne connais personne. »

Seijirô sourit – il était flatté. Tout en continuant la marche, il mit sa paume de main sur le dessus de son chapeau de paille et le redressa légèrement améliorant son angle de vue.

« Je suis un Jônin. J’ai été accueillit au village avec ce grade lorsque Konoha était encore sous la responsabilité de Shiaijin Suguato ! C’était un homme bon et je trouve ça dommage qu’il n’est plus à la tête du village. Je n’ai pas encore eu l’honneur de rencontrer le Godaime Hokage, mais je pense que ce n’est plus qu’une question de temps… Tu l’as déjà rencontré toi ? »

Le nouvel Hokage était Hayashi Daiki… D’après quelques informations que le roux avait pu récolter par-ci, par-là, la Shodaime était Hayashi Miyu… Le clan continue de prouver que leurs membres sont à la hauteur de ce poste à grande responsabilité. Il avait omit de préciser quelle technique il avait utilisé sur l’ivrogne… Après tout, il s’agissait d’une technique de base et il était étonnant que Senji ne la connaisse pas…

« Pour la technique que j’ai utilisé, elle aurait pu ne pas marcher… C’est un simple gaz concentré par du tranquillisant, mais elle est totalement inefficace sur des personnes comme toi par exemple… Les civils peuvent se faire avoir facilement, mais les ninja – même si ce sont de simples genins – sont entrainés et sont, pour ainsi dire, immunisé contre ce genre de gaz… Mais tu n’es pas sans savoir que d’autres gaz sont bien plus nocifs et dangereux… »

Seijirô était bien bavard… Il devait discuter d’une toute autre chose et au final il commençait à s’éloigner du sujet… Aussi, il toussota avant de continuer dans sa tirade.

« Sinon, Senji, je pense que tu devrais pas être aussi discret quant à ton appartenance aux Sabakyô. Nous nous sommes très bien intégrés au village et nous sommes acceptés maintenant… N’ai crainte ! »

J'espérais réellement ne pas avoir vexé cet homme qui m'a extirpé d'une situation assez dérangeant. En effet, s'il était connu que je ne savais rien de lui, ça le faisait pas vraiment. En tout cas, je n'oublierais pas ce personnage. Un grand homme, roux avec un chapeau de paille, ça ne s'oublie pas. Je lui avais aussi demandé la technique qu'il avait utilisée. Après tout, c'était peut-être une technique de haut rang me donnant une base pour mon prochain entrainement. L'homme me répondit alors. Il m'indiqua qu'il était un Jônin. En effet, comme je m'en doutais, ce n'est pas n'importe qui. Il avait été accueillit au village par le précédent Hokage, Shiaijin Suguato. Je ne connaissais presque rien de cet homme. Ma mère m'avait expliqué qu'il avait réellement relancé Konoha et qu'il avait beaucoup travaillé pour que le village prospère. Il faisait d'ailleurs partie de l'équipe de choc qui devait neutraliser Makka. C'est ce que mon frère, qui est plus haut gradé que moi, m'avait expliqué. Cependant, après la bataille, personne ne l'a revus. C'est donc la qu'intervient le nouvel Hokage. Comme le disais l'homme au chapeau de paille, Yondaime Hokage était un homme bon et il trouvait dommage le fait qu'il n'était plus à la tête du village. Il ajouta qu'il n'avait pas encore rencontré le Godaime et il me demanda si moi je l'avais rencontré. Je lui répondis instantanément.

« Un jônin. Vous devez vraiment être très fort alors ! Malheureusement pour moi, je n'ai jamais vu l'ancien Hokage, mais ma mère m'en a beaucoup parlé. Elle disait la même que toi à propos du Yondaime, mais c'est ainsi. Nous pleurons en silence sa disparition et gardons la tête haute pour la suite des événements. Non, je n'ai pas encore eu l'occasion de le rencontrer. Si j'ai bien compris, ce serait un membre du clan Hayashi. Il faut espérait qu'il suive ce que le Yondaime avait entrepris. »

Hayashi Daiki. Voilà, ça me revient que maintenant, mais bon. S'il est Hokage c'est qu'il doit lui aussi être très fort. Konoha est entre de bonnes mains. Puis même, il vient du clan Hayashi. Ils sont connus pour être un clan noble et respectueux. Il ne devrais avoir aucun problème. Seijirô répondit alors que la technique qu'il avait utilisée était quelque chose de simple qui ne marche que sur les personnes faibles. D'ailleurs, elle aurait pu ne par marcher comme il le dit. C'est bizarre. Pourquoi je ne l'ai pas vu ? Je ne regardais pas attentivement. Je ne sais vraiment pas. L'homme au chapeau de paille ajouta que je devais arrêter de me préoccuper de mon appartenance aux Sabakyô. Il me rappela que notre clan est maintenant très bien intégré au village. Il a raison. Je pris alors la parole.

« Je devais être distrait par autre chose pour ne pas voir le niveau de cette technique. Oui comme vous dites, certain gaz sont bien plus nocifs que celui que tu avais administré à l'ivrogne. Nous avons quand même un pouvoir très particulier. »

Je fis une pause et repris.

« Vous avez raison. J'ai toujours pensé que notre clan était rejeté et au final, je m'habillais de la sorte pour me cacher, mais ça faisait l'effet inverse. Les gens me regardaient bizarrement et je pensais que c'était parce que j'étais un Sabakyô. Mais non. C'est parce que j'essayais de cacher mon identité que les gens me dévisageaient. Merci de m'avoir ouvert les yeux. Je pense que j'en avais besoin »

J'inclinai ma tête vers le bas pendant quelques secondes. Une fois que je serais chez moi, je changerais de coupe, de vêtements, je changerais tout court. Cependant, une question me turlupinait.

« Vous avez dit que l'ancien Hokage vous acceptez en tant que Jônin. Que faisiez avant d'être à Konoha ? »

Les deux protagonistes marchèrent côte à côte tout en s’échangeant quelques propos. Les débuts furent difficiles car tout deux s’analysaient mais désormais, ils s’entendaient bien et ils discutèrent en toute amitié oubliant presque la différence de statut entre les deux. En toute honnêteté, Seijirô n’était pas du genre à se soucier des marques de politesse liées à la hiérarchie : d’après lui, ils étaient tous sur le même pied d’égalité – la différence résidait dans les degrés de responsabilité.

Le jeune garçon pensait que le Jônin était quelqu’un de fort… Le roux ne se prétendait pas être quelqu’un étant en possession d’une certaine force… Il savait ce qu’il valait mais ne sous estimait jamais son adversaire ! De plus, le genin n’avait jamais rencontré le Yondaime Hokage… Il devait être récent au sein du village dans la mesure où le Yondaime – Shiaijin Suguato – était l’un des principaux intéressés dans la libération des Sabakyô ! Le Jônin eut l’immense honneur d’avoir été présent lors d’un discours dans lequel il a pu parler de la gratitude qu’avait son clan dans cet épisode héroïque dont le héros principal était le Yondaime !

En ce qui concernait le nouvel Hokage, il était un Hayashi : un clan relativement respecté et doué dans le maniement de l’affinité Mokuton. La première Hokage était d’ailleurs une Hayashi mais à ce moment là, le roux était encore enfermé dans une prison sinistre et lugubre, torturé psychologiquement et physiquement… Tout cela, il ne l’oublierait jamais, c’était une certitude ! C’est lorsqu’il repensait à tout ces moments que le genin posa la question fatidique : que faisait-il avant d’être à Konoha ? Visiblement, Senji n’avait pas connu la prison et avait pu vivre une jeunesse plus heureuse que ce qu’avait été celle du Jônin.

Après la question de son interlocuteur, le Sabakyô réfléchit quelques secondes tout en se touchant la cicatrice au visage – c’est lors de sa détention qu’il subit une attaque qu’il évita de justesse. Il perdit la vue à cet œil pendant plusieurs jours mais tout ceci était maintenant révolu ! Après un bref instant de silence, il le brisa en lui répondant.

« Avant d’être à Konoha, j’étais en prison à Ame no Kuni. J’y suis resté plusieurs années avec beaucoup de membres du clan, et nous avons été libérés il y a quelques mois par Shiaijin Suguato et ses troupes. Une fois libéré, certains Sabakyô ont décidés de mener leur propre vie loin du monde Shinobi, tandis que d’autres ont choisis la voie du ninja en devant un soldat des forces Konohajins. Ce fut mon choix : servir et protéger le village qui m’a permit d’être libre… Je n’ai pas demandé à être Jônin : j’ai été automatiquement assigné à ce grade au vue de mes compétences et de mon expérience… Déjà très jeune je savais maitriser mon pouvoir et j’enseignais déjà à certains jeunes Sabakyô. »

Mine de rien, il se ventait un peu. Il était fier de ce qu’il avait accomplit et même s’il avait préféré être libre, ces années en prison lui avait forgé un caractère. C’était avec honneur qu’il raconta ses petites histoires.

« La cicatrice que j’ai à cet œil, est le souvenir d’une bataille que j’ai mené à l’intérieur de la prison dont l’objectif était de faire évader quelques Sabakyô… Nous ne pouvions pas tous sortir, j’ai sacrifié ma liberté pour celle des autres. Cependant, je ne sais pas ce qu’ils sont devenu… »

Malgré tout, une question restait en suspend et il comptait bien obtenir une réponse. Aussi, et sans gêne, il n’hésita pas à la poser à Senji en espérant ne pas le mettre mal à l’aise…

« Et toi ? Que faisais-tu avant d’être à Konoha ? Rares sont les Sabakyô qui n’ont pas connu l’enfer de la prison à Ame… Tu es une de ces rares personnes et je suis bien curieux de savoir comment as-tu fait pour réchapper à tout cela… »

Je m'aventurais sur une pente glissante. Il faut dire les choses telles qu'elles le sont. En effet, j'ai demandé à Seijirô que faisait-il avant d'arriver à Konoha. Cela faisait qu'une dizaine de minutes que je connaissais cet homme au chapeau de paille, mais je ne savais pas s'il allait bien vouloir me répondre. Après tout, le passé de chaque personne est souvent un jardin secret. Un endroit où de nombreux souvenirs sont plantés. La plupart des gens n'aiment pas parler de leur passé. Je ne comprends ces gens-là. Il faut pouvoir parler de son passé sans en avoir honte. Il fait de nous ce que nous sommes. Si on en est là, c'est en partie à cause de notre passé. Il ne faut jamais oublier d'où on vient. C'est important. Par contre, c'est clairement normal de ne pas tout raconter. On a tous le droit de garder des secrets. Déballer tout son passé n'a pas vraiment de sens. Cependant, partager des détails marquants avec une tierce personne peut souvent aider à débloquer de nombreuse situations. En tout cas, j'avais décidé de lui demander. Après tout, son passé ne devait pas impliquer le Sabakyô dans des choses odieuses. S'il a été accepté à Konoha, c'est que l'homme au chapeau de paille est quelqu'un de bon. Écoutons donc ce qu'il a à dire.

Il prit donc la parole en racontant son histoire. Avant Konoha, Seijirô était dans une prison à Ame no Kuni. C'était assez surprenant et prévisible à la fois. Mon oncle m'avait dit que beaucoup de Sabakyô avait été capturé et mit en prison. Certains avaient commis des crimes atroces comme mon père et d'autres n'avaient rien fait, mais ils payaient le prix des crimes des autres. Notre pouvoir est bien trop puissant. Nous pouvons ravager des nations entières ! C'était dommage, car Seijirô semble être quelqu'un de bien et au final, il a été emprisonné, car il est du clan Sabakyô. Il m'expliqua qu'il est libre depuis seulement quelques mois. La mission de sauvetage fut coordonné par le précédent Hokage, Shiaijin Suguato. Il n'y a pas dire, ce mec est très impressionnant. Même après sa disparition, son nom continu de résonner dans le coeur des Konohajins. Le mec au chapeau de paille m'expliqua qu'après avoir obtenue la liberté, certains ancien prisonniers décidèrent de s'éloigner du monde Shinobi. Pour le coup, je pouvais les comprendre. Quand on vit des mois dans une prison, la moindre des choses que l'on veut quand on sort c'est d'être tranquille. Il m'indiqua que d'autre ninja avait choisie de devenir soldat des forces du village qui les avait sauvés. Ce fut le cas de Seijirô. Il voulait servir le village qui lui a donné sa liberté. Il me soutenue qu'il n'avait pas demandé à devenir Jonin. On lui avait attribué ce grade au vu de ses compétences. Le passé d'un membre de mon clan est bien différent du miens.

Il fit un brève pause et reprit. Il expliqua que la cicatrice qu'il avait à l'oeil était le souvenir d'une bataille qu'il avait rondement mené dans la prison dont il était le prisonnier. Il l'a obtenu lorsqu'il tenta de s'échapper avec d'autres compères Sabakyô. Il ajouta que le problème était que tout le monde ne pouvait pas s'enfuir. L'homme s'était alors sacrifié pour que d'autres puissent s'enfuir. C'était pas un simple sacrifice. Renoncer à sa liberté. Il faut y réfléchir à deux fois avant de le faire. En même temps, c'est peut-être une situation de « si je ne me sacrifie pas, personne ne pourra s'enfuir ». C'est très délicat, mais comme on dit, ce qui est fait, est fait. Je décidai de répondre à mon ami Seijirô pour lui monter ce que j'en pensais.

« La chance ne t'a vraiment pas sourie. Je suis désolé d'entendre ça. Heureusement que le Yondaime Hokage vous a libéré. Qui sait ce qu'il se serait passé si vous étiez resté ... Suguato ... Il a vraiment fait des choses exceptionnelles ! Pourquoi a-t-il décidé de vous libérer d'ailleurs ? »

Je fis une brève pause et repris

« Se sacrifier pour que les autres puissent survivre. C'est courageux et respectueux. Je ne sais pas ce que j'aurais fait à ta place ... Cependant, as-tu des remords ? Si c'était à refaire, le referais-tu ? Tu ne préférerais pas sortir au dépit de tes camarades ? Je ne sais pas ce qu'ils t'ont fait après que tu es tenté de t'échapper, mais tu aurais peut-être dû être un peu plus égoïste ... »

C'était assez sec comme parole, mais c'était ce que je pensais. Je n'aurais sûrement jamais fait ce qu'il a fait. Nous sommes deux personnes différentes donc je ne juge pas. Cependant, je comprends parfaitement son geste et quelque part, je l'admire pour avoir fait ça. Je dis seulement que je ne l'aurais pas fait ... Il me demanda ensuite de lui raconter mon passé. Ce que je fis.

« Comme tu le dis, je n'ai pas connu l'enfer des prisons. Je vivais avec ma famille proche dans une grande maison assez éloignée de tout. Mon oncle et mon père s'étaient très vite séparé de la base du clan. Les idées de celui-ci divergeaient avec celle de ma famille proche. Dans un sens, nous avons bien fait de nous détacher. Cependant, mon père a usé de son pouvoir à des fins criminels. Beaucoup de shinobi nous on donc remarqué. Néanmoins, on a eu de la chance. Mon oncle a négocié avec Konoha avant sa mort et nous avons pu intégrer le village sans que mal nous soit fait. C'était quasiment après que le Yondaime Hokage vous sauves la vie ... »

La conversation entre les deux personnages tournait autour de leur passé. Certains tentaient de l’oublier tandis que d’autres ne s’en cachaient pas. Seijirô faisait parti du deuxième cas de figure : malgré l’enfer qu’il a vécut, il préférait mettre son expérience à profit d’autres Shinobis en espérant que cela puisse leur servir ! C’est pour cela qu’il n’avait aucun secret envers son interlocuteur – Sabakyô lui aussi qui plus est.

Le soleil était à son zénith et la chaleur – supportable malgré tout – ne se privait pas de faire suer le Jônin. Il retira sa longue veste et se retrouvait en chemise blanche, complètement mal fagoté ! Le premier et deuxième bouton ouverts, une barbe mal rasée, il ressemblait davantage à un alcoolique en sorti de bar qu’à un Shinobi digne de ce nom. En revanche, son chapeau de paille était toujours présent : il le protégeait un peu du soleil évitant une insolation qui pourrait être très contraignante lorsqu’il serait en train d’exercer ses fonctions. Une légère brise se leva, l’atmosphère était moins pesant… Désormais, il était en condition : il écoutait ce que le jeune Sabakyô avait à lui dire.

Les propos de Senji était cohérent : la chance n’avait pas sourit au roux, et il aurait pu être un peu plus égoïste en préférant sa fuite plutôt que celle de son clan. La question préalablement posée concernant le pourquoi du comment de la volonté du Yondaime à libérer les Sabakyô était une très bonne interrogation à laquelle se heurta Seijirô. Lorsqu’il demanda cela, l’homme au chapeau de paille commença à réfléchir dans son coin, toujours en tendant une oreille vers les paroles sages et innocentes de son acolyte. En étant en pleine réflexion, il put comprendre que Senji avait eut la chance d’être libre, de vivre dans une famille dans laquelle son oncle et son père se sont détachés… Il précisa aussi une chose qui heurta la sensibilité du Jônin : son père fut un criminel usant du pouvoir des Sabakyô à des fins criminelles – en un sens, il était l’un des principaux responsables de la captivité d’une majorité du clan… Une légère rancœur envers la famille de Senji naquit dans le cœur de l’homme au chapeau de paille…

Seijirô était relativement déboussolé d’avoir apprit que le père de l’homme à qui il parlait, fut un criminel… En effet, les Sabakyô usant de leur pouvoir à ces fins meurtrières étaient la principale raison de leur dangerosité… Cependant, même après avoir entendu cela, il allait lui répondre en toute franchise, commençant par le Yondaime Hokage : Shiaijin Suguato !

« Je ne saurais pas te répondre concernant le Yondaime… On ne peut pas réellement répondre à cette question : peut-être nous a-t-il libérer par pitié ? Peut-être souhaitait-il mettre notre pouvoir au profit de Konoha ? Notre pouvoir est dangereux, tu l’as toi-même souligné. Suguato nous a sorti de la merde dans laquelle nous étions, j’étais prêt à user de mon pouvoir pour le satisfaire ! Malheureusement, je ne le reverrais sans doute plus jamais, mais je continuerais de faire tout ce que je pense être bien pour Konoha… »

Il inspira tranquillement repensant à tout ce qui a été mis en place pour sa libération et celle de son clan. Une opération que Suguato avait mené avec succès : Seijirô ne pouvait lui en être que reconnaissant ! La deuxième question qu’il lui posa concernant ses éventuels regrets pour l’évasion de ses semblables quitte à sacrifier sa liberté… La réponse ne se fit pas attendre…

« Tu sais, nous étions tous dans le même bordel… Dans un cas comme ça, je suis du genre à privilégier le travail d’équipe : ils s’agissaient de mes frères d’armes, de mes amis… J’étais prêt à faire ce sacrifice pour eux ! J’étais devant un grillage lorsqu’ils se sont enfuis, l’un d’eux s’est retourné vers moi m’assurant qu’il reviendrait avec des renforts, mais j’ai réussi à lui faire promettre de ne jamais remettre ses pieds par ici… Et ce, juste avant que les gardes ne viennent s’occuper de moi… Je ne regrette en rien ce que j’ai fait, et si c’était à refaire je le referais sans hésiter ! Peut-être que ma gentillesse aura raison de moi qui sait ? » Dit-il en lui souriant !

Ce discours l’avait touché malgré tout. Il ne laissait rien paraitre mais l’un de ses objectifs étaient de retrouvés cet ami qui voulait revenir l’aider… S’il le retrouvait, il saurait lui montrer l’immense gratitude qu’il a à son égard… Il y avait peu d’espoir, mais Seijirô comptait sur sa chance.

« Ton passé fut plus agréable que le mien bien que ton père et ton oncle ont préférés ce détaché de ta famille. Heureusement, ton oncle a su négocier et tu as pu trouver un emplacement au sein de ce village. J’ai une autre question pour toi : c’est quoi tes projets pour l’avenir ? Est-ce que – comme beaucoup d’autres – tu souhaites un jour arriver à être Hokage ? Ou tu préfères prendre du grade et instruire tout ton savoir et toute ton expérience à la nouvelle pousse de Konoha ? » Il réfléchit quelques secondes… « Etre Hokage c’est bien… Mais toutes ces responsabilités… Ca peut être usant à force, tu ne trouve pas ? Qu’en penses-tu ? »

Toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre. C'est ce que l'on dit après tout. Quel proverbe dégradant. La vérité est par définition pas bonne à entendre. Si ce n'était pas le cas, pourquoi il y aurait-il le mensonge ? En tout cas, j'avais décidé d'être clairement franc avec mon compère. Celui-ci m'avait aidé tout à l'heure et qui plus est, il me racontait des choses sur lui. La moindre des choses est de lui rendre non ? J'avais dit quasiment toute mon histoire. Du détachement de ma famille jusqu'aux agissements dégradant de mon père, tout y était. Néanmoins, j'avais volontairement omis quelques détails. Je ne voulais pas lui dire que c'était mon père qui avait assassiné de sang froid mon oncle. Rien que d'y penser ... Ça me faisait mal au coeur. Je serrais de toutes mes forces mon poing pour tenter de retenir ma haine. Cet homme, mon père ... Une fois que je l'aurais retrouvé, plus rien ne sera pareil ! Cependant, je devais être attentif, car mon ami au chapeau répondait à mes questions.

Il m'expliqua qu'il ne savait pas vraiment pourquoi le Yondaime avait libéré les Sabakyô. Pitié ? Intérêts personnels ? Canalisation ? Impossible de savoir. Comme je l'avais tout à l'heure, notre pouvoir est très dangereux. Si des gens mal intentionné avaient libérés Senji et sa bande, peut-être que le monde ne serait pas le même. Comme il le disait, même s'il ne sait pas pourquoi le Yondaime a fait cela, il était prêt à user de son pouvoir pour le satisfaire. Le rouquin inspira après sa tirade. Je pouvais bien voir que Suguato comptait beaucoup lui. Il m'expliqua ensuite la situation dans laquelle il était. Il répondit directement à la question que je lui avais demandée. Avait-il des remords sur la preuve de courage qu'il avait fait. Visiblement, non. Il me dit qu'il était du genre à privilégier le travail d'équipe. Il était prêt à faire n'importe quel sacrifice pour ses frères d'armes. C'était honorable, mais un peu naïf. C'est vrai, je suis peu- être jeune, mais j'ai bien compris que dans cette chienne de vie, le sens du sacrifice et ce genre de choses-là ne sert à rien pour moi. Ces qualités pour lui représente des points faibles pour moi. C'est malheureux à dire, mais c'est vrai. Je n'aurai sûrement pas fait preuve de cette gentillesse. Comme il le disait lui-même, sa gentillesse le perdra. Il avait bien raison ! Je fis un sourire après ces paroles tout en espérant qu'il ne succombera pas à celle-ci. Ce serait regrettable, car je l'apprécie vraiment bien ce gars-là.

C'est vrai qu'il fait chaud. En voyant Seijirô enlever sa veste, je fis de même telle un mouton. Je pris ma longue veste noire et la suspendit sur mon épaule. Seiji m'expliqua qu'en effet, mon passé avait été plus agréable que le sein. Il enchaîna alors pour me demander quels étaient mes projets. Voulais-je devenir Hokage ? Pas le moindre du monde. Devenir sensei ? Ce n'est pas mon truc non plus. Je ne tardai pas à lui répondre.

« Mes projets ... je n'en ai que très peu pour l'instant. Je veux que ma famille se porte bien. Néanmoins, je veux surtout devenir plus fort pour traquer mon père et lui parler. Comprendre ses différents gestes. Lui demander pourquoi ... et ensuite agir en conséquence de ses paroles ... Cependant, je veux progresser avant tout au sein du village. Avoir ton rang serait un honneur pour moi et pour ma famille. Par contre, je ne désire pas avoir un apprentie. Je n'ai rien contre le principe, c'est juste que je ne suis pas vraiment doué en pédagogie. »

Je fis une pause et repris.

« Je ne peux que confirmer. Je ne pense pas avoir la capacité pour endurer ce que les Hokages ont enduré. Des heures derrières un bureau, à faire de la paperasse, entendre des gens se plaindre, demander des missions etc. C'est beaucoup trop de boulot ... Qui plus est, ce n'est pas le genre de boulot qui m'intéresse. Et toi l'ami, quels sont tes projets, à part continuer à servir Konoha ? D'ailleurs, vu ton rang, tu dois avoir pas mal de responsabilités ... Comment gères-tu tout cela ? »

Spoiler:

Les projets de mon confrère – peu nombreux soit dit en passant, mais honorable malgré tout – étaient que sa famille se porte bien, retrouver son père pour le questionner et progresser au sein du village. Honorable disais-je dans le sens où ce genre de projets sont relativement longs à aboutir. Il continua en confirmant ce que je pensais sur les responsabilités lourdes à porter d’un Hokage, que de rester des heures derrière un bureau ne valait pas la chance d’être sur le terrain, et qu’en plus de cela, ce titre ne l’intéressait pas. Beaucoup de Shinobi souhaitaient s’élever au rang d’Hokage : mais nous étions déjà deux à refuser un tel honneur. Personnellement, j’étais plus du genre à diriger une équipe sous la direction d’un chef de village, plutôt que de gérer un village tout entier. En aucun cas je ne voulais avoir cette responsabilité sur le dos ! De la lâcheté ? Non. Juste que je préfère être sur le terrain à donner des ordres plutôt qu’être cloitré au village privé d’une liberté que je possède actuellement.

Sous cette chaleur, nous avons tout deux retirés nos vestes : enfin à l’aise, la conversation pouvait continuer. Son discours se termina sur des questions concernant mon statut et mes projets. Des interrogations valant la peine de ne pas être prit à la légère : s’il posait ce genre de question, c’est probablement car il s’intéresse à ma personne, ou peut-être fait-il ça par simple politesse… Je ne pensais pas : nous étions tous les deux des Sabakyô – au fond, nous nous comprenons mutuellement sur certains points. Après une inspiration, tout en essuyant une goutte de sueur de mon bras, je répondis à ces questions.

« Un Jônin a des responsabilités, c’est sur. Mais c’est loin d’être aussi fatiguant qu’un membre US ou encore d’un Hokage. Je dois remplir des rapports principalement en rapport à des missions, à des déplacements. Je n’ai pas encore de disciple : à qui pourrais-je apprendre l’art Sabakyô, à part à un Sabakyô ? Mais je préfère de loin trouver un ou plusieurs confrères de rang égal qui puisse compléter mon pouvoir : le jeu d’équipe est primordial dans un combat et c’est ce que je souhaite avant tout. »

Peut-être avais-je dérivé avant tout, mais maintenant Senji savait ce que je voulais. J’avais des objectifs dans la vie, celui-ci était l’un d’eux. Quant à mes projets, ils étaient divers et variés.

« Pour mes projets d’avenir, je souhaiterais – comme je l’ai dit juste avant – trouver des coéquipiers qui pourraient me compléter et former une équipe digne de ce nom. Prendre du grade ne fait pas parti de mes priorités : j’ai déjà la chance d’être Jônin et je pense que ce n’est pas négligeable. En revanche, la prise de responsabilités comme le porte-parole du Hokage ou autre, cela me brancherait bien mais il est difficile d’accéder à ce genre de statut exceptionnel. Mais peut-être lorsque je serais plus ancien au sein du village j’irais demander une faveur à Daiki pour une éventuelle prise de responsabilités. »

Préalablement assis, il était temps de se relever et de démarrer à la quête de nouvelles aventures. Aussi, après avoir remis ma veste m’étant rafraichis, je lui mis une main amical sur l’épaule et lui souris amicalement.

« Je suis peut-être Jônin et toi Genin, mais nous sommes Sabakyô avant tout. Je suis persuadé que nous allons nous revoir bien vite mais pour le moment j’ai des choses à faire. Fais bien attention à toi, Senji ! »

C’est alors que je m’éclipsai en espérant avoir marqué l’esprit de mon confrère Sabakyô… Un nouvel objectif : le revoir bien vite en espérant que sa progression sera fulgurante !