Il est enfin temps. Ces derniers jours sont passés trop vite à mon goût, maintenant je vais devoir faire face à mon destin. Faire face à la mort certaine qui m'attend tranquillement dans ma maison. Certes nous avons gagné la guerre contre Makka mais mes pensées se tournent vers quelque chose d'autres, une autre bataille que je risque assurément de perdre. Après tout, comment voulez-vous que je gagne contre mon père? Il m'a élevé et transmis ces valeurs, il m'a toujours appris à honorer notre clan et notre village. Sauf que moi... J'ai détruit tout ça en moins d'une seconde. Pourtant il m'a déjà mis en garde, " déshonore le clan et tu le regretteras ".

S'il savait comment que je le regrette... Mais à vrai dire il s'en fout. Il va me faire payer et pas qu'avec des mots, je vais enfin avoir une vision de l'enfer. Et le pire c'est que ça va bientôt arriver. En effet, je me trouve sur la route pour rejoindre Konoha et je dois vous avouer que je prie pour que ce voyage ne cesse jamais. Surtout qu'une fois que j'aurais mis un pied là-bas, tout sera fini. Mon père est surement déjà au courant et à dû envoyer des gens m'attendre aux portes pour éviter que je ne rentre jamais. Haha, il me connaît trop bien, je ne peux pas lui échapper. Il ne me reste plus qu'à me préparer psychologiquement.

Les portes du village... Elles me font enfin face. Le voyage avait été trop court, du moins à mon gout. Les autres eux l'ont trouvé affreusement long et harassant. S'il savait ce qui allait m'arriver il aurait fait durer le voyage un peu plus longtemps, enfin j'espère. Comme je l'avais dit, deux membres du clan Hayashi se trouve aux portes pour m'emmener auprès de mon géniteur. Je crois que je n'ai pas vraiment le choix, c'est donc a contre cœur où je me dirige vers eux et que nous nous mettons en route dans un silence de mort.

Malgré tous, je dois dire que Konoha m'a manqué. Ces ruelles remplies de fleurs et ces gentils commerçants. Seulement rien n'arrive à me faire sourire. Moi qui habituellement ne fais que ça. Et cela ne fait qu'empirer quand on s'approche un peu trop dangereusement du quartier Hayashi et plus particulièrement de ma maison. Elle par contre ne pas manquer de maison, surtout ceux qui se trouvent à l'intérieur. C'est d'ailleurs où nous nous rendons pendant que je frôle la crise cardiaque à chaque pas. Mon cœur s'emballe et mon imagination s'amuse à me sortir tous les pires scénarios qui pourraient arriver ce qui n'arrange pas mon cas.

La porte s'ouvre, il est là, assis en face alors que plusieurs membres sont alignés sur les côtés. Instinctivement je baisse la tête face à son regard froid et impassible. Ce n'est pas un regard que l'on lance à sa fille mais plus un regard à quelqu'un qu'on est sur le point de tuer. Et ma mère elle, soumise comme toujours se cache derrière, dans un coin de la salle. Bien évidemment je ne peux pas compter sur elle pour m'aider ou même me soutenir, je suis seul, face à mon bourreau. Je m'assois aussi silencieusement et rapidement que je peux alors que mon père prend la parole d'un ton plus qu'autoritaire.

- Comment peux-tu te regarder dans une glace après ce que tu as faits. Tu me dégoutes, je me demande comment j'ai faits pour avoir une fille aussi indigne que toi. Tu as déshonoré le clan Hayashi et le village caché de Konoha et en plus de cela tu as faits honte à ton sensei. Si ça ne tenais qu'à moi tu serais déjà banni du clan. Seulement, un dès notre est maintenant Hokage alors te bannir donnerait une trop mauvaise image de notre clan à l'heure qu'il est.

- Un dès notre est devenu Hokage?

- SILENCE. Je ne t'ai pas autorisé à parler jeune insolente.

Ok c'est bon j'ai compris je ferme ma gueule. Déjà que je suis dans la merde je ferais mieux de ne pas m'enfoncer encore plus.

- J'ai donc pris la décision de te donner une seconde chance MAIS tu vas devoir quand même payer pour ce que tu as faits. Et cette punition ne te quittera jamais.

Soudainement, les personnes présentes sur ma gauche et ma droite me sautent dessus et m'agrippent. Ne me dites pas que... Il n'oserait pas me blesser physiquement quand même? Non c'est une blague rien qu'une mauvaise blague. Non, c'est la réalité, les larmes qui coulent à flots sur les Joux de ma mère me le confirment. J'essaie de me débattre comme je le peux mais rien n'y fait, à un contre huit je ne peux pas faire grand-chose. Calmement, mon père se lève, me lance un regard de tueur et prononce d'une voix grave avant de partir:

- Un oeil devrait suffire.

Un œil? Il n'allait quand même pas me prendre un œil? J'abandonne, je n'en peux rien faire. Une larme glisse de mon œil alors qu'une des personnes me faisant face sort un kunaï. Je ne pensais pas qu'il irait si loin, je ne pensais pas que le village le laisserait faire cela. Pourtant, tout ceci est bien réel et la froideur du kunaï qui pénètre ma peau le prouve. Une douleur inimaginable, à tel point je préférait mourir. Pourtant je ne peux pas mais la douleur cesse rapidement quand je tombe dans l'inconscience.

La lumière du jour perce mes paupières. J'ouvre un œil mais une douleur insoutenable me prend quand j'essaie d'ouvrier l'autre. Que m'est-il arrivé? Je regarde autour de moi et n'aperçois que des mures d'un blanc éclatant. Attendez. L'hôpital, l'œil qui me fait mal... Il l'a fait. Mon bâtard de père ma prit un œil sous les yeux de ce qui se trouve être ma mère. Haha. Je ne peux m'empêcher de sourire. Je savais qu'il allait être sévère mais là... Il a dépassé de loin mes espérances. Tout est clair dans ma tête maintenant, je vais me battre sans cesse pour mon village t mon clan, je vais être forte. Je vais leur montré que Sazena n'est pas qu'une petite pleurnicheuse.

Alors que je suis perdu dans mes pensées un homme habillé de blanc entre dans ma chambre d'hôpital. Et lui? Est-ce qu'il sait que c'est mon père qui m'a fait ça? Est-il de mèche avec eux? Assurément. Connaissant mon père il a dû payer ce médecin pour faire en sorte que personne ne sache qui m'a fait ça. Cette cicatrice que je garderais à vie.

- Je vois que vous êtes réveillé mademoiselle Sazena. Nous vous avons enlevé complètement l'oeil pour éviter tous problèmes. Votre père m'a dit de vous laisser partir alors vous êtes libre.

- Je ne vous dis pas merci

Inutile de remercier les chiens de mon père, ceux qui font tout ce qu'on leur demande quand on leur met une liasse de billets sous le nez. Je me lève donc d'un bond alors que l'homme quitte la pièce sans chercher plus que ça. Je me change à toute vitesse avant de partir de cet hôpital de malheur. Ma vie a changé, sans trop que je ne le veuille.

♦ ♦ ♦ ♦

Cela fait déjà une semaine que mon père m'a infligé sa punition. Je me suis peu à peu habitué à n'avoir qu'un œil mais je dois avouer que ça me fait toujours bizarre. Le seul gros problème que ça me donne est le fait que j'ai un gros angle mort maintenant. M'enfin, pour un peu plus d'esthétisme je me suis fait un cache-œil avec une ronce et une rose. Seulement, mes habits ne vont pas du tout avec ça et ils font aussi trop gamins. Si je veux montrer aux gens que je suis forte il faut que j'impressionne dès le premier regard.

Afin d'arborer une sorte d'insigne de mon clan, j'ai pensé à me faire des habits avec des plantes. J'ai rapidement opté pour une sorte de jupe et un haut pas très habillé qui met en valeur ma poitrine qui n'a cessé de grandir ces dernières semaines. Ainsi, tout était harmonieux dans ma tenue, rien ne fait tache comme avant. J'ai par ailleurs remarqué que mes cheveux ont terni, surement parce que je ne suis quasiment jamais sorti de chez moi ces derniers jours et que je restais dans le noir en me remémorant cette scène affreuse.

Mais aujourd'hui j'ai décidé de sortir au terrain d'entrainement. Là-bas, beaucoup de gens me connaissent et ils pourront admirer la nouvelle Sazena, celle qui a mangé la pleurnicheuse pour laisser place à une guerrière au service de son village. Cette expérience m'a fait grandir et murir. Peut-être même que certains ne vont pas me reconnaitre. Peut-être que Naï va enfin arrêter de se moquer de moi.