Je devais savoir, je devais connaitre cette vérité : Des rumeurs m'étant arrivées aux oreilles certifiaient la disparition totale de mon clan mais même après avoir été banni de ce dernier apprendre cette nouvelle ne me plaisait guère étant donné que mes amis d'enfance et pire, mon Père, y vivaient encore. Même si je pouvais survivre d'une nouvelle perte il en serait bien différent pour Lily et Yato ... Cette escapade risquait tout de même de durer un petit paquet de temps et je me devais de faire quelques provisions et de prendre quelques infos sur les différents clans nomades passés dans la région. D'ailleurs un village apparu dans l'horizon, j'avais laissé mon frère et ma sœur dans un oasis à l'abri d'une petite cabane fabriquée par la jeune Lily.

La petite bourgade n'était pas bien fabuleuse mais néanmoins elle était la seule sur dix bon kilomètres à la ronde et je ne pouvais pas m'éloigner de l'Oasis. Je rentrais alors dans une petite épicerie où la commerçante bien sympathique me donna tout ce que j'avais indiqué sur ma liste, je lui demandais au passage où se plaçait le centre d'affaire de la ville, elle me répondit simplement qu'il s'agissait du Palais du chef car apparemment ce village était dirigé par un clan shinobi. Après avoir remercié la jeune femme je me déplaçais jusqu'à tomber devant la plus grande construction du e cet endroit : Grande maison sur plusieurs étages de pierres blanches tranchante avec les autres habitations et bâtiments de sable, sur la paroi proche de la porte on pouvait lire un écriteau notant le nom du village : Hamidasu no Satô signifiant "village des exclus". À l'intérieur étaient placés Auberge, restaurant et autres hôtels. J'y entrais et m'installais calmement à une table avant de fabriquer un verre en cristal et de demander une carafe d'eau.

La serveuse se déplaça jusqu'à ma table et me donna la substance désirée. Alors qu'elle repartait je la retins par le bras et lui demanda d'approcher avant de lui glisser quelques mots discrets dans l'oreille :

_ Excusez-moi, c'est assez délicat, je suis issue du clan Hariyama et des rumeurs les voient morts, que sont-ils devenus ? Et savez-vous quelque chose sur leur dernier emplacement connu ?
_ Je ne sais pas Mademoiselle, ne bougez donc pas, je vais me renseigner.
_ Bien, merci ...

Je me laissais aller sur ma chaise, me reposant totalement de la pression sur mes épaules en m'étirant dans un râle long et fatigué. J'observais l'auberge et seul les poivrots du coin semblaient s'être donné rendez-vous. Mes deux amours restés à l'abri seraient bien tristes de savoir qu'aucune nouvelles de notre patriarche ne m'étaient arrivées aux oreilles. Que pouvais-je faire mis à part enquêter comme je le faisais actuellement ? Je me dépensais sans compter et je commençais à réellement être fatiguée, il fallait que je me repose !

Alors qu'en attendant calmement le retour de la serveuse j'avais crée un verre de cristal que j'avais rempli d'une bonne eau fraiche, une jeune femme vint commencer à me parler sans demander ses restes et surtout sans se présenter, ce qui eu le don de m’offusquer légèrement mais soit, alors quand j'apprenais qu'elle me connaissait, je dû fouiller dans ma mémoire pour me rappeler qui elle était ... Hum Ah oui ! Elle s'appelait Kusanagi et je l'avais rencontré dans l'un de mes contrats mais une question m'interpella et ce fut exactement celle-ci qu'elle me posa ... Bien gênée par cette question je ne mentirais tout de même pas.

_ Oh charmante surprise en effet Kusanagi ... Je suis venue chercher des provisions et quelques informations sur une affaire à titre personnel mais que l'on se le dise, si ma présence ici est étrange ... La Vôtre l'est tout autant. Et puis tant que nous y sommes, arrêtons de suite les vouvoiements car je ne suis guère à l'aise avec cette forme de politesse.

Alors que je me détournais de son regard et que d'un signe de main je faisais revenir le verre à l'état de poussière microscopique, je vus la serveuse revenir d'un pas décidé, sourire aux lèvres : Cela voulait-il dire que les traces de mon clan étaient enfin retrouvées ? Je l'espérais. Elle vint jusqu'à ma table désormais partagée avec la brune en face de moi pour déverser ses informations.

_ Excusez moi de vous déranger mais j'ai les informations que vous vouliez. Votre clan a été aperçu dans une grotte non loin au Nord-est d'ici, mais ils étaient en très mauvais état, je ne voudrais pas vous donner de faux espoirs.
_ Je n'ai pas d'espoir, je fais tout ça pour que mon frère et ma sœur connaissent la vérité sur ce qu'était le clan qui m'a banni car je devenais trop dangereuse mentalement, mais merci pour ces informations.

Je posais ma main sur la table tout en faisant s'agglomérer la poussière précédemment crée pour faire apparaitre une rose de cristal magnifique. Je la tendis alors à Kusanagi avec un grand sourire pendant qu'avec l'autre main je saisissais le verre d'eau que l'employée du bar m'avait apporté.

_ Tiens, prend cette rose, tout ceux à qui j'en ai donné une possède une chance hors du commun. Tu vois ... Le Shôton est utile hein ! Pfff ... Dernier héritage de ce satané clan. Il faut bien se dire qu'ils m'ont exclu car je pensais que Kaze no Kuni méritait un vrai village, comme le sont Konoha ou encore Kiri. Mais pour eux, clan de nomades, ceci n'était qu'hérésie et pur folie alors ils m'ont banni mais ce que mon père n'avait pas compris c'est que ma sœur et mon frère, tout deux âgés respectivement de dix et sept ans sont venus avec moi et je leur ai promis de leur montrer à quoi ressemblerait le village qui amènerait la paix. Bien beau conte pour enfants n'est-il pas ?

Mais ... Et voilà que je raconte ma vie maintenant ! Nan mais ça va vraiment pas là, c'est une inconnue cette fille, bien qu'elle inspire confiance on ne peut pas prévoir ce qu'elle fera en apprenant certain secrets que je possède. Je faisais signe à la jeune serveuse de me ramener à boire, n'importe quoi ferait l'affaire après tout il fait tellement sec, autant boire et à deux c'est toujours mieux. Je transformais alors à l'aide de mon affinité héréditaire une petite quantité de poudre en verre que je tendais une nouvelle fois à la Nishimura, encore une nouvelle fois en rigolant.

L'art de manipuler la glace, il est vrai que cela ressemblait de loin à celui de mon Shôton, la beauté de cette affinité n'avait cependant d'égal que la dangerosité des techniques en découlant. Je regardais avec malice la démonstration avec les glaçons avant de l'écouter parler et là je dû me retenir de ne pas rire : Cette façon de parler comme ça, une vraie politicienne cette fille ! J'étais totalement d'accord avec ce qu'elle avait dit mais de là à me faire une discours comme ça ! Elle était passionnée par ce qu'elle disait et ça c'était une chose magnifique, j'étais emballée par ceci tant et si bien qu'à la fin de son monologue je me levais et applaudissais comme une folle, tant et si bien que les personnes présentes dans l'endroit me regardèrent étrangement.

_ Je suis totalement d'accord avec toi sur ce point, comme je l'ai déjà dis, l'idée d'avoir un réel village à Kaze no Kuni permettrait à tout ce peuple de s'enrichir et par ailleurs de pouvoir réagir face aux décisions des autres grands villages car pour le moment nous ne faisons que subir et ce n'est pas ainsi que je vois mon avenir.

je buvais de bon cœur mon verre, rafraichissant au passage mon organisme qui se faisait de plus en plus chaud. En regardant la serveuse écouter un vieillard j'eus un mauvais pressentiment, qu'était donc cette conversation ? Je fronçais les sourcils en voyant la femme faire une grimace à mon encontre, c'est quoi cette connerie encore ? Elle approcha de moi, la mine attristée comme si un malheur venait de se produire. Elle approcha sa bouche de mon oreille et m'y glissa quelques mots.

_ Mademoiselle ... Désolée de vous le dire ainsi mais cet homme était un proche de votre famille, il me rapporte que votre clan a été décimé ... Il ne reste plus personne, toutes mes excuses...
_ Que ... Quoi ? Je ... Non ...

Je perdais de suite le sens de la parole, laissant tomber le verre au sol, le cristal se brisant, non pas que ça soit fragile mais j'étais en état de choc, mon chakra ne pouvait plus faire tenir ensemble les particules de mon affinité. Ce n'était pas autant pour moi mais plutôt pour ma sœur qui avait tout ses amis dans ce clan, toute sa famille, ses cousins ...Je ne pu retenir quelques unes de mes larmes qui coulèrent sur mes joues, s'éclatant à l'impact sur le sol, c'était tellement soudain, tellement brutal ... Je relevais la tête vers la jeune femme avant de lui parler de nouveau.

_ Qui ? Qui a fait ça ? Ils sont de Kaze no Kuni ?
_ Je ne sais pas mais le vieil homme m'a remis ceci pour vous.

Elle me tendit une lettre cachetée par un sceau de cristal venant de mon père et signé également par chef du clan. Il était indiqué à l'intérieur des cordonnées que je ne connaissais pas et elle menaient semble-t-il en plein désert, pour seule indication il y avait marqué : "Ceci est ton héritage, tu es celle qui dirige le clan désormais. Tu n'es pas seule dans ce monde, nombreux sont tes alliés, à toi de les trouver." Bon et bien je savais ce qu'il me restait à faire mais alors que je refermais la lettre une clé tomba de la pochette : Une clé de maison. Qu'était-ce donc que ceci ? J'avais hérité d'une maison ?

_ Cet héritage est tout ce qu'il me reste de mon clan ... Kusanagi, on dirait que j'ai une nouvelle demeure ...

Malgré le choc de la nouvelle je me devais de relever la tête et de prouver que cette fameuse force de caractère me définissant était tout de même toujours bien là, au fond de moi. J'observais tout de même la réaction de Kusanagi devant moi et celle-ci ne fut pas longue à réagir, soulignant que la force du sable était en moi, joli discours mais c'était plus pour me motiver qu'autre chose, telle une belle politicienne encore une fois, elle avait assez de bagout pour emmener avec elle nombre de personne, c'était sûr et bien appréciable, on se sentait de suite en sécurité. À la vue de la mystérieuse clé, sa langue se dénoua de nouveau pour me demander ce qu'était cette dernière, le hic c'est que dans ce domaine je n'en connaissais pas plus qu'elle si ce n'est que cela concernait une maison.

_ Il est noté qu'elle est la clé de mon héritage ... Une maison appartenant à la totalité des habitants du clan, vestiges de leur ancienne gloire passée, à l'époque où les Hariyama possédaient une importante place dans Kaze no Kuni, il y a bien longtemps malheureusement ... Mais soit ! Je veux te la montrer, que l'on partage ce moment ensemble, après tout quand j'ai écouté ce que tu avais à dire sur Kaze, j'ai compris que tu étais une personne importante, ou du moins tu le deviendras.

Je me levais de ma chaise dans un mouvement lent et délicat tout en cristallisant la clé puis la glissant doucement dans ma poche arrière. Il était temps de se mettre en route pour découvrir cet héritage secret que je n'avais jamais vu ou même entendu parlé dans toute ma vie. Je laissais quelques pièces sur la table puis après un signe de la main je m'éloignais à l'extérieur du bâtiment avant de sortir de la ville. La Kunoïchi de glace me suivait toujours et c'est ainsi que nous entrions dans le désert. Je mémorisais les cordonnées afin de nous guider jusqu'à la place, ma démarche fut rapide, usant de plusieurs Shunshin pour gagner du temps. C'est ainsi qu'après moins d'une heure de course, je me présentais devant une énorme porte faisant bien dix mètres de diagonale encrée totalement dans la roche où une petite serrure était installée, je sortais la clé de ma poche puis faisais disparaitre la couche de cristal avant de la glisser dans la serrure et de tourner : J'entendis de multiples bruits de mécanismes et autres verrous avant que la porte ne s'ouvre, donnant lieu sur un paradis perdu.

Se tenait là, juste après notre entrée une énorme fontaine de cristal, dépassant les six mètres de haut, se heurtant presque au plafond naturel, le bruit de l'eau éclatant sur le matériau de mon affinité donnait lieu à la plus belle des mélodies. Au sol était gravé l'emblème du clan. Des escaliers menant aux étages supérieurs et inférieurs étaient derrière un portail de colonnes, prudemment je m'y dirigeais, montant à l'étage j'apercevais les multiples chambres, une petite cour ainsi qu'une échelle menant sur ce qui semblait être un toit de surveillance envers la vallée que nous surplombions. Au bout du couloir des chambres se trouvaient une pièce où une immense table était installée, entourée de multiples chaises et derrière ceci un autel envers la gloire du premier Hariyama, fondateur du clan. Sans me faire attendre je m'agenouillai et créai une fleur somptueuse de cristal que je déposai au pieds du Maitre. Continuant ma route je trouvais enfin ce qui ressemblait à la salle de vie, avec tout le confort souhaité ainsi qu'une magnifique cuisine aménagée avec des meubles de Shôton ! C'était tout simplement un endroit magique.
Les sous-sols donnaient lieu à de multiples salles qui semblaient avoir été le théâtre des plus difficiles entrainements, il y avait également une bibliothèque totalement magique pour la manieuse de cristal que j'étais, c'était des parchemins scellés par le Shôton familiale contenant toutes les informations et techniques des ancêtres concernant notre Art. Il y eu alors une porte qui m'intriguait, elle était encore fermée ... Je glissais de la poussière de cristal que je faisais s'agglomérer dans la fente avant de tourner l'assemblage, ouvrant la voie vers une immense caverne encore inexploitée, vierge de toute trace des hommes. Me retournant alors vers Kusanagi qui m'avait suivi jusqu'ici, je réussissais à sourire.

_ Voilà donc où nous menait cette clé : Le denier héritage de mon clan. Mais je suis seule désormais, cet endroit est condamné à mourir mais entre nous, n'est-il pas magnifique ? Il est si loin le temps de la splendeur des Maitres cristallins ... Mais je souhaite revenir quelques instants à toi car une chose m'interpelle : Tu es tellement engagée dans tes propos et tes phrases envers Kaze no Kuni ... Que souhaites-tu ? Quels sont tes projets ?

Fonder un village ... Faire bouger les choses pour un peuple en manque de repères et perdu dans un désert éternel ... Toutes ses motivations étaient en adéquations avec les miennes comme si le destin avait fait que nous nous rencontrions. Je la regardais pour la première fois sérieusement depuis le premier échange de regards car oui c'est vrai, je croyais que tout ceci n'était que de belles paroles pour cacher un manque d'activité mais pas du tout, elle était une meneuse il n'en faisait aucun doute.

_ Que je te rejoignes ? Tout ce projet que tu as fondé je l'avais moi aussi dans l'idée mais je n'avais pas pu le créer étant donné mes responsabilités et toi tu m'offres la chance de le réaliser ... Je ne sais guère ce qui te fait croire que je suis la bonne personne mais soit, je te rejoint toi et Kakumeigun, même si le nom aurait sans doute pu être un peu plus joli ! Hahahaha !

Je souriais, heureuse et blagueuse devant cette magnifique nouvelle, enfin Kaze no Kuni allait pouvoir sortir de sa torpeur, enfin ma famille allait voir un monde de paix mais avant toute chose, beaucoup de travail restait à accomplir. Elle m'avait dit que quelques personnes faisaient déjà parti du mouvement, peut être les connaissais-je ? Qu'importe, je les rencontrerais bien un jour. Tout semblait s'arranger et cette fille incarnait à elle seule mon porte-bonheur : Malgré la dure vérité quand à l'avenir de mon clan j'avais récupéré une demeure ainsi qu'une amie et un but, tout ce qui est nécessaire pour avancer dans la vie. Je paraissais tellement futile comparée à cette femme réfléchie et si grande par la parole.

_ Je ne sais comment te remercier Kusanagi ... Si un jour tu as besoin de moi, ma porte sera toujours ouverte, il faut à présent que j'aille chercher mon frère ainsi que ma sœur, ils doivent commencer à avoir peur de mon non-retour, je vais les emmener ici pour leur transmettre ce lourd héritage.

Je commençais à repartir vers la porte, accompagnée par la Kunoïchi. Une fois passé la porte, je verrouillais cette dernière et glissais la clé dans ma poche. Je saluais la jeune femme puis décidais de courir à la rencontre des deux autres membres de mon clan, je n'imaginais pas la tête qu'ils feraient en voyant la magnifique maison ainsi que tout ces légendaires écrits sur notre pouvoir cristallin, mais pour ce qui était du reste du clan ... Il fallait mieux que rien ne transparaisse tant qu'ils ne seraient pas assez fort pour entendre cette lourde vérité : Nous étions les seuls Hariyama encore en vie.