Raiu no Kenji. Un individu qu’il n’avait jamais côtoyé par le passé et ce n’était pas dans ses projets de le rencontrer dans un futur proche. Or, les propos de la femme au regard céladon avaient attiré l’attention de l’androgyne sur quelque chose en particulier : les Furyous. Les autres dirigeants des grands villages étaient-ils au courant de cette mauvaise surprise ? Konoha, qui a été annexé à Suna de force suite à la guerre, en a-t-il la moindre idée sur ce sujet ? Trop d’inconnu pour répondre à la question, mais cette simple mention suffit amplement à notre protagoniste au regard hétérochromique pour débuter une enquête si personne autre que le trio présent dans les abysses de ce lieu de culte est au courant de cette rumeur infondée. Le Yamada ainsi que le nécromancien tentèrent de rallier à leur cause la belle blonde en rétorquant des conneries pour la plupart de leur discours, surtout du côté du senseur de l’unité. Ses simples mots ne suffisaient donc pas ? Car là, c’est un peu trop poussé, le narrateur de ce pavé à l’impression de rentrer dans un Shônen.

Elle prit la parole. Cette jeune femme, que Setsuna identifierai comme à partir de maintenant une garce, reprit la parole et ce, pour un long moment de nouveau. L’invitation des trois Shinobis fut refusée par la responsable de l’inhibiteur choisie par la dame des cendres, justifiant qu’elle avait choisi sa voie depuis fort longtemps et que les convocations du tiercé ne faisait que renforcé son mode de pensé. Puis, ses paroles reprirent de plus belle. Nom de Dieu, comme elle est chiante, se dit notre héros à la toison argentée. En somme, la dénommée Ava explique le fonctionnement du monde sous la dictature de l’ennemie public numéro un. Sous une seule et même bannière la contrée ninja serait en paix, s’exclama-t-elle. Un monde épargné de la peur, du chaos, un monde en ordre. La blonde avoua malgré elle qu’elle n’approuve en rien l’autocratie de la déesse des flammes, et ce fut à cet instant précis que les tympans de notre Lutin sous métamorphose titillèrent. C’est donc comme ça, pensa-t-il.

Autre que le chatouillement à l’intérieur des oreilles de Setsuna, un frisson parcouru le long de son épine dorsale. Un mauvais pressentiment, c’est ce que c’était. Une réelle mauvaise intuition. Il en avait la chair de poule. Leur interlocutrice continua de parler, prophétisant le futur si la défaite de la Gogyou voit le jour dans très peu de temps. Selon elle, ce sera Tsura, le Furyou du dirigeant du village du sable, troisième du nom, qui apportera une nouvelle ère de désespoir sur le monde. La colère tonnait dans ses propos. Or, le Yuuki ne portait qu’une oreille distraite à ses propos. Son regard vairon était levé vers la voûte de brique au-dessus de la tête de nos quatre protagonistes. Quelque part, à la surface, il sentait que quelque chose de mal s’était réveillé. Puis, ce fut à cet instant qu’il apposa son regard de nouveau sur la mystérieuse femme, restant tout de moins de marbre pendant ce court instant de déstabilisation. Ces évocations ne faisaient que confirmer les doutes de Setsuna…

• Tu parles beaucoup.

Son pied droit passa devant le gauche, vice versa, et ce mouvement se répéta de manière très lente. Le corbeau sur l’autel, l’objectif tant convoité laissé depuis un moment… Mais non, il se dirigeait vers Ava. Par précaution, il rangea sa lame dans son fourreau.

• Lorsqu’un Furyou fusionne avec son porteur, ce dernier est complètement assimilé par le mal qui le possède. En d’autres mots : il n’y a plus de Makka et ce, à jamais. Il ne reste plus que Shizu, celui qui souhaite contrôler ce qui vit et ce qui meurt. Depuis cet instant, ton rêve d’un monde « uni » est tombé à l’eau, il ne verra jamais le jour de la manière que tu le souhaites… Si nous ne l’arrêtons pas, il n’y aura plus de chance de voir un jour ce soi-disant monde contrôlé. Le chaos et la crainte règnera en maître sur notre monde… Jusqu’à ce que nous brûlions tous dans l’énorme brasier de flammes que sera devenue notre planète.

Depuis un court instant, il était au bas de l’avant de cet endroit similaire à une église. Il monta les quelques marches pour se positionner face à la gardienne de ces lieux. Son regard et ses traits restèrent indifférent, il regardait la belle sans haine et sans joie. Seulement, sans émotion. Si proche d’un adversaire, ses deux compagnons de missive devaient voir chez leur capitaine un cinglé.

• Un monde à feu et à sang dénudé de toute forme de vie ou la chance de pouvoir continuer à vivre malgré la future émergence d’un prochain ennemi; une mort certaine par un monstre ou l'apparition d'un nouveau monstre. Dans les deux cas, cela reste à peu près similaire. Enfin, seulement de ton propre point de vue.

Ses perles de jade et de sang toujours fixé dans les prunes verdâtre d’Ava, il continua sa tirade sans esquisser le moindre geste.

• Si tu es prêt à abandonner ton idéal monde de coopération, sans chaos et sans crainte pour un enfer dans lequel tu mourras également sans pouvoir assister à ne serais-ce qu’un fragment de ce que tu convoites, alors soit. Néanmoins, je te laisserai vivre les conséquences de ton choix. Je ferai bien pire que de mettre un terme à ta vie ou bien celle du corbeau : je ne ferais rien.

Et ce fut son tour de rigoler, un fin sourire effleura ses lèvres.

• Le destin… ou Raiu no Kenji, hein ? Tu crains tellement l'émergence d'un nouveau fléau, à un tel point que tu es persuadée que cela se passera exactement comme tu le prévois. Et pourtant, nul ne peut prédire ce qui se passera à la fin de cette guerre.

Spoiler:

Dans cette salle, je ne ressentais qu’une seule chose : une sorte de tension, qui me tenaillait. Le corbeau était là, devant nos yeux. Nous en étions si proches. En s’aidant mutuellement on devrait réussir à l’envoyer dans l’au-delà, définitivement, et ainsi mettre en difficulté notre ennemie de toujours… Et pourtant, on ne le fit pas. Cette fille, c’était bien elle le problème. Elle n’était pas comme cette armée de squelettes, ou la sentinelle de cette crypte. Non, elle avait quelque chose de fondamentalement différent… Une âme, une conscience. Du moins, c’est ce qu’elle laissait paraître. Elle avait ses ambitions, ses opinions. Elle avait une vie. Elle n’avait pas l’air méchante, mais juste animée par des idéaux contraires aux nôtres. Peut-on dire que ça en fait une ennemie… ? Oui et non.

Cette pression était en tout cas bien présente. Une goutte de sueur coula sur mon front, en attendant sa réponse, et en attendant ce qu’avait à dire le Yamada. Ce n’est pas en lui proposant d’aller vivre dans un désert qu’on va arranger la situation… Pour y avoir vécu pendant près d’un an, je savais bien qu’il y avait des conditions bien plus favorables à cela. Mais bref, passons. Avec un peu de chance, cela va marcher… Optimiste ? Un peu trop, quand on voit ce qu’a à rétorquer cette femme dénommée Ava. Je prêtais attention au moindre de ses mots, et prit un peu de recul pour bien comprendre tout ce qui se dit. Il y a des notions que je ne maîtrisais pas tellement, comme ces Furyous. Avant ces derniers jours, je ne savais rien à ce sujet. Puis j’appris que Makka en possédait un, et ce serait comme un démon. Et à l’instant, j’apprends qu’il n’y en avait pas qu’un. Apparemment, le Kazekage serait en possession de l’un d’entre eux… C’est ce qui s’est dit depuis tout à l’heure, si j’ai bien compris.

Elle nous présenta son idéal, que Makka pourrait accomplir. Un monde rassemblé sous une même bannière, dirigé par cette femme. Je pouvais comprendre son point de vue, mais… Avec le chaos qu’elle sème, je ne peux pas croire une seconde qu’elle nous amènera la prospérité. Certes, le système ninja est malheureusement mal bâti, mais ce serait de la pure folie que de laisser Makka prendre les rênes de nos destins. Peut-être que la femme en elle-même a un bon fond. Mais le démon qui l’habite ne nous laissera aucune chance. Et pour cause : elle venait de le dire, Makka a été consumée par son propre démon. Notre capitaine avait bien relevé ce détail également, et je me fiais à ce qu’il disait. Il avait l’air d’en savoir bien plus que moi à ce sujet. Prêtant attention à la conversation, je continuais d’écouter tout ce qu’il se disait. Il est clair que je me sentais petit à petit étranger à la conversation, ne maîtrisant pas tous ces sujets… Et puis, cette Ava avait ses raisons, comme nous avions les nôtres… Qui est dans le vrai ? Qui est dans le tort ? Pour être franc, je ne savais plus trop quoi en penser… Je me demandais même si quelqu’un était dans le vrai dans cette histoire.

En tout cas, j’avais du mal à admettre que le Kazekage soit mêlé de cette manière à cette affaire… Après tout, il a été vraiment gentil avec moi. Mais, si ce qu’il se dit est vrai, et qu’il a lui aussi une sorte de démon qui l’habite… Cela changerait pas mal la donne. Mais j’ai vraiment du mal à y croire… Qui sait, c’est peut-être vrai… Mais avant ça, il y avait une affaire plus importante à régler. Ce n’est pas spécialement à Ava que je m’adressais. C’était à elle, et aussi à notre chef d’équipe.

- À vous écouter, tous les deux, on dirait que nous sommes condamnés à connaître le chaos et la désolation… Je me trompe ?

Il faut avouer, la situation me déplaisait fortement. Je ne cherchais plus spécialement à convaincre Ava à nous livrer le corbeau sans histoire… Tout ce que je voulais, c’était de faire le bon choix. Et de convaincre tout le monde que ce choix est le bon.

- Si l’on élimine ce corbeau, ce sera la fin de Makka, cette femme qui est l’ennemi de ce monde depuis tant d’années… En faisant cela, une nouvelle menace naîtra, et ce sera ce… Tsura, c’est bien ça ?

Mon œil améthyste se riva ensuite entièrement sur la dénommée Ava, qui n’était pas bien loin de notre chef d’équipe à présent. Il fallait rester méfiant, et se préparer au moindre dérapage de sa part.

- À l’inverse, si on laisse cet oiseau en vie… Makka le sera aussi. Comme ça vient d’être dit, il ne reste plus que ce démon, auquel son hôte a succombé. Je ne connais Makka que de réputation, elle était peut-être capable de réaliser votre rêve, mais ce n’est sûrement pas le cas de cette Shizu qui l’habite. On ne peut pas accorder confiance à une créature comme celle-ci, elle n’apportera que le chaos et la destruction… Il ne faut pas oublier qu'elle reste un Furyou, comme ce Tsura.

Il est clair que nous avions la possibilité d’attaquer le corbeau depuis un bon moment déjà, mais ne nous l’avons pas fait. En tout cas, moi, je ne le ferai pas… On ne sait jamais ce qu’il peut se passer, et il nous fallait des réponses.

- Aujourd’hui, les quatre villages ninja combattent sous une même bannière. Il ne va sans dire que cette union ne durera pas éternellement, mais chaque nation a su mettre de côté leurs différends pour sauver ce monde. Si ce que vous dîtes s’avère être exact, et qu’une nouvelle menace sort de l’ombre, cette bannière unie se reformera pour vaincre ce fléau. Et ainsi de suite. Si nous n’agissons pas maintenant, la partie sera terminée. Alors, autant prendre des risques…

Spoiler:

L’odeur de la mort frôlait nos narines, le sang souillait les terres infertiles du territoire de la déesse des flammes. Tous ont eu affaire à un massacre aujourd’hui, ce sera une bataille ancrée dans les mémoires de tous et nous nous remémorons de ce conflit opposant la grande alliance Shinobi aux partisans du mal comme étant le combat le plus gore et le plus important de l’histoire de l’humanité jusqu’à ce jour. En outre, notre héros pouvait témoigner à la fin de cette journée, alors que l’astre solaire s’apprêtait à disparaître de l’horizon, que cet affrontement est un carnage comme il n’en a jamais assisté auparavant. La boucherie à l’institution se comparait à un jeu à côté de cela, les guerres claniques qui ont tant fait souffert le monde auparavant semblaient être une rivalité diplomatique entre diverses nations. Seuls les nécromanciens pourraient trouver plaisir à contempler la multitude de cadavres qui jonchent le sol. Certains étaient presque intact, d’autres n’étaient simplement plus reconnaissable. Mais notre protagoniste ne se préoccupait pas de cela. Il restait de marbre, passant et bondissant à côté de ces corps inertes sans leur payer ne serais-ce qu’une once de respect. « Les Shinobis sont des armes », Setsuna était l’un des seuls êtres humains placés sur Terre qui pouvait réellement comprendre le sens de ce mot. Depuis qu’il a quitté ce maudit lieu de culte, il ne pensait qu’à continuer sa mission. Mission bénévole, personnelle, où le juge de la réussite de cette tâche ne sera nul autre que lui-même ou bien son fidèle allié.

***

Ce chakra, chaque parcelle de sa peau le faisait frissonner lorsqu’il ressentit cette énergie. Si familière et pourtant, si éloignée dans un passé d’antan. Des ronces avaient transpercés la prêtresse de toute part. Les paupières du capitaine de l’unité de traque s’écarquillèrent à la vue de cette technique d’affinité Mokuton. Hayashi ? Non, Senju, rectifia-t-il lui-même. Il avait vu à l’œuvre les capacités de la branche principale des manipulateurs du bois lors des batailles avant la création des grands villages et ce, plusieurs fois. Il y avait une grosse différence de flaire entre le chakra d’un Senju et d’un Hayashi. L’une des branches transperça le corbeau, le clouant au sol. La blonde, mourante, regardait notre héros d’un regard vide alors que celui-ci restait de marbre face à cette démonstration. Nul doute, l’abomination était toujours vivante. Sur ces derniers mots, « derrière les tapisseries », elle rendit son dernier souffle. Amen.

Le volatile n’étant toujours pas mort, et par précaution, Setsuna prit l’amabilité de s’en charger personnellement. Un signe incantatoire plus tard, le garçon à la scarification écarlate expulsa une volée de magma en forme de jet sur la totalité du corps ténébreux du corbeau. Se désintégrant à une vitesse folle, toute trace de la volaille n’était présentement plus que gaz évacué sous forme de miasme nuisible. Par la suite, il vit bien que le temple commença à ne plus tenir le coup par la faute de la géante technique de l’amas de restes humains. Activant une technique de célérité, il se précipita sur le bambin Nécromant. Il ne voyait nulle part le senseur de l’équipe, s’était-il faufilé sous terre alors qu’il ne regardait pas derrière lui ? Et dans quel but ? Peu importe, au final. Alors qu’il empoigna le col de l’adepte de la Némésis de la médecine et le positionna à son dos, il vit le Yamada sortir de la terre, blessé. Naturellement, le bois venait de sous-sol, logique qu’il n’ait pu s’en sortir en un seul morceau.

• Aku, kunais explosifs sur les tapisseries, droit devant nous.

Une fois cette action effectuée, il prit le Chûnin du sable sous son bras gauche et fonça vers l’ouverture. Un néant de noir substitua leur vue au tout début, mais des rochers tombaient du ciel par la faute du tremblement causé par la surpuissante technique Mokuton de la créature. Des morceaux du sol à la surface, laissant place à un faible éclat de lumière. Bondissant de palissade rocheuse sur palissade, sa vitesse néanmoins grandement réduite grâce aux poids supplémentaires qu’il supportait sur son propre corps, il se rapprochait de son but. Il allait sortir ces deux gêneurs d’ici, en vie. Un bloc de gravier lui atterrit sur la tête, lui faisant perdre conscience un instant alors qu’il lévitait en l’air. Sa vision était embrouillée, le sang perlait sur son visage. Mais il continua. L’épéiste ne se préoccupait pas de ces détails. La luminosité au fond de ce tunnel d’obscurité grossissait à vue d’œil. Le martyr était presque fini pour les deux Chûnins. Mais débutait-il seulement pour le Yuuki ?

***

Sur une vaste plaine, un jeune homme combattait une dizaine de partisan. Encerclé, son regard d’émeraude, rieur, parcourait ses adversaires un par un. Une légère brise frissonnante souffla dans ses cheveux châtains, faisant virevolter ses nombreuses mèches au gré du vent. Malgré face à cette flagrante supériorité numérique, le Thug de Kumo abordait toujours son illustre sourire niais, lavé de tout soucis et d’inquiétude. L’un des sbires de la dame des cendres, face au dos du bras droit du dirigeant du village des nuages, fonça sans hésitation sur l’Aisaka. Or, il n’avait pas vu cette silhouette arrivé du ciel pour atterrir sur ses épaules, l’une de ses lames enfoncé dans sa boîte crânienne ainsi que le long de sa colonne vertébrale, mettant un terme à sa pitoyable existence en un instant sans qu’il comprenne ce qu’il l’a tué.

Faisant un salto avant d’atterrir dos à son allié, le Lutin sous transformation brandissait ses lames face à ces nouveaux adversaires.

• Kira, l’inhibiteur est détruit – je précise que je me suis assuré de le désintégrer.

• Et l’aura malsaine de Makka a disparu, elle le confirme. C’est terminé.

En entendant ces paroles, les sous-fifres de l’ennemie en tête du bingo book du monde Shinobi déglutirent et reculèrent de quelques pas, frappé par l’ampleur de cette nouvelle. Setsuna se réjouissait à l’idée que sa mission a bien été accomplie. À court de souffle et sa peau d’un teint lunaire parcouru d’ecchymoses, des cernes étaient clairement visible sous ses perles hétérochromiques. Pourtant, le sourire du Jônin des nuages s’affaissa et reprit la parole sombrement.

• Il est trop tôt pour être heureux, Setsuna. On parle de l’apparition d’un Uchiha, quoique cela reste à être confirmée. Ne t’excite pas tout de suite, j’ai l’impression que c’est de la grosse daube.

• Il n’y a pas que ça, je détiens de source incertaine que le Kazekage actuel possède également un Furyou.

À cette annonce, son fidèle ami ne tiqua pas. Le savait-il déjà, un soupçon ou bien il réussissait à garder toujours cet illustre calme… qui venait de se transformer en énorme intention meurtrière détectable par quiconque se retrouvant à proximité, qui surprit notre héros, d’ailleurs.

• Soit. Avant de nous lancer dans autre chose, dansons ! Déclara-t-il sur un sourire carnassier.

Qui avait osé dire qu’Aisaka Kira ne changerai jamais ?

Spoiler:

Le dialogue entre nous quatre continua de plus belle. Elle essayait de nous convaincre, et nous en faisons de même. Notre chef d’équipe semblait convaincu qu’il fallait impérativement abattre Makka. Tant qu’au Yamada, il n’avait pas encore laissait transparaître son opinion. En ce qui me concerne, j’étais plutôt partagé. Dans les paroles de la jeune femme, je ne ressentais ni mensonge, ni duperie. Non, juste une réelle conviction de ce qu’elle avançait. Et c’est cette conviction-là qui m’avait ébranlé. Qui croire ? Que croire ? Tant de questions qui se posaient à mon esprit, et qui ne trouvèrent pas de réponse dans l’immédiat. En poursuivant cette discussion, on en saurait peut-être plus… Pour moi, j’étais toujours convaincu qu’à l’heure qu’il est, Makka représentait un grand danger pour chaque ninja. Elle avait succombé au mal qui l’assaillait. Mais, ce dont je remettais en doute, c’est cette certitude que la cause défendue par ces Partisans ne valait rien. Et si c’était vrai ? Et si tout ce qui s’est dit était plus vrai que vrai ? Lorsque Makka sera réveillé, un autre tyran animé d’un de ces démons prendra la relève. À en croire les paroles de la femme, ce serait le Kazekage… Chose qui me paraissait improbable.

Elle reprit la parole, pour nous répondre. Mais elle n’eut pas la chance de conclure ses propos. Un évènement inattendu se produit. Ava fut transpercée de toute part, par des ronces. Mon regard se figea sur cette vision, et cet acte imprévisible. Un grondement s’ensuivit. Celui-là, je le reconnaîtrais entre mille : l’abomination. Elle était là, toujours vivante. C’était elle qui venait de mettre fin à la vie d’Ava. Elle n’en a pas encore assez eu… ? Pas d’admiration qui tienne, je vais la défoncer. Elle était loin d’être notre ennemie, j’aurais aimé la sortir de là. Mon poing se serra, et je me mordis la lèvre. L’abomination continua dans sa lancée en tuant le corbeau également. Mais… Elle n’était pas censée le protéger ? Cette Irana, celle qui contrôlait la sentinelle n’avait pas pour but de protéger l’inhibiteur, plutôt que de le détruire ? Elle et Makka n’étaient pas alliées ? Cela cachait quelque chose… Une trahison ? Un coup monté ? Je n’en savais rien. Je ne savais même pas qui était cette nécromancienne, au niveau largement supérieur au mien… Tout ce que je savais, c’est qu’elle était derrière tout ça. Elle me le payera.

La salle se mit à trembler, c’était mauvais signe. Dans son dernier souffle, Ava nous donna une indication, pour que l’on s’en sorte… Elle rendit ensuite l’âme. Une larme coula sur ma joue droite. En d’autres circonstances, on aurait pu s’entendre. Nous étions animés par des causes opposées, et pourtant elle n’avait rien tenté contre nous. Elle aurait pu nous attaquer. Mais non. Elle nous donna même l’opportunité de s’enfuir, pour survivre. Elle avait du mérite. Je vis Setsuna se diriger vers moi, il semblait vouloir m’attraper, pour m’aider à fuir.

- Merci pour tout… Ava.

Ma voix tremblait légèrement. Elle n’avait pas à mourir. Encore une fois, la mort a été plus forte que moi. Je prendrai ma revanche un jour… En attendant, il fallait que l’on sorte d’ici. Le Yuuki me mit sur son dos, et attrapa Kioshi au passage. Le trio était au complet. Il fallait maintenant s’enfuir au plus vite d’ici. Il m’ordonna ensuite d’envoyer des kunais explosifs sur les tapisseries qui étaient devant nous. Jetant un œil vers l’arrière, je regardais une nouvelle fois le corps d’Ava, sans vie. Impossible de la récupérer, pour tenter quelque chose. Son corps était embroché par toutes ces ronces, et on avait donc pas assez de temps pour lui venir en aide. Quant au corbeau que je voulais récupérer, il était maintenant entièrement désintégré. Merci Setsuna. Raaah tant pis… Je me fis bien vite rattraper par la réalité, si je ne me bougeais pas, on allait mourir ici. Mettant bon nombre de kunais, avec un parchemin explosif rattaché dessus entre mes doigts, je les envoyai tous valser en direction des tapisseries. Puis, on démarra à toute vitesse. Je m’accrochais comme je le pouvais. Si je lâchais, je ne donnais pas cher de ma peau.

La course infernale se termina finalement. Nous étions sains et saufs. Enfin. La lumière du jour nous parvenait enfin. J’étais assis sur le sol, soulagé de s’en être sorti indemne. Le corbeau était éliminé, Makka devrait se retrouver en difficulté maintenant. Maintenant, on n’avait plus le choix : Makka allait perdre. Voyons voir si un nouveau tyran va vraiment apparaître. Si c’est vrai, je dispose d’un bon nombre d’informations, même si les sources ne sont pas certaines. En tout cas, je comptais m’en servir. L’heure n’était pas au repos, ce n’était pas encore fini. Il me restait encore un peu de chakra pour soutenir d’autres personnes. C’est ce que je m’apprêtais à faire.

- Je vais porter soutien à d’autres groupes, sur d’autres champs de bataille. Ce n’est pas encore fini… Tenez bon, on pourra peut-être se revoir !

Je leur souriais, bien que je n’en aie pas spécialement envie, puis je partis. J’étais dégoûté de ce qu’il venait de se passer, au sujet d’Ava. Mais, malheureusement, il ne fallait pas se lamenter maintenant…

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