Alors que ses pas suivaient ceux du shinobi attitré du Village Caché des Nuages, la jeune kunoichi ne pouvait s'empêcher de laisser échapper son regard sur les structures environnantes. Rien n'avait changé, du moins, il n'y avait pas eu de changements drastiques depuis son exil. Revoir ce paysage aussi vivant et intacte que dans ses souvenirs la plongeait dans une mélancolie mêlée de tristesse et de rage. Cependant, elle n'était pas venue pour ça. Le bâtiment qui servait d’hôpital était en vue, elle le reconnaissait entre milles. La grande bâtisse semblait toujours aussi bien gardée, mais l'accès leur avait été donné grâce à la simple présence du Juunin qu'était Kadoria Shuji. Quoiqu'il en soit, les deux personnages se trouvaient désormais dans les locaux médicaux du village. Plus ils avançaient, plus les patients défilaient sous leurs yeux. Elle ne se rappelait qu'il y avait autant de personnes malades dans le village, quoi que pour la plupart il devait s'agir de petites maladies ou plaintes qu'ils venaient adresser aux seules personnes capables de les soulager. Un petit sourire se dessinait sur le visage de la fille, un peu amusée par l'ironie de la situation.

Après une longue traversée de couloirs au sein de cet établissement, ils finirent par arriver devant le bureau des dirigeants des lieux. Un grand homme, beaucoup plus grand que les autres, se dressait devant eux. Sa barbe blanche, son regard de feu et sa prestance en faisait un maître incontesté dans l'autorité de cette petite troupe de médecins. Le visage baissé, une goutte perlant sur la joue de Kurohime, elle tenta de ne pas trop dévoiler son visage face à cet individu, qui s'était retourné vers les deux protagonistes. Son expression ne changea pas, quand il les fixa l'un après l'autre.



Kudō Tenzen
Chef du Clan Kudō, Directeur Administratif de l’Hôpital de Kumo

-"Que me vaut cette visite ? Qui est cette jeune personne ?", lança t-il en posant son regard sur Kurohime.

-"J-Je me nomme Amaterasu du Pays de la Pluie, je suis venue apporter des plantes et remèdes pour vous aider à soigner vos blessés. Il faut que je donne des directives à propos de ces plantes à vos médecins..."

Elle s'inclina un peu plus, son cœur battant très vite. Elle ne pouvait pas vraiment faire mieux pour cacher sa gêne, mais malgré tout elle réussit à ne pas le montrer. Sa capuche et sa posture avaient bien été trouvées pour camoufler ce genre d'émotions, même si les yeux de l'homme aux cheveux blancs n'avait pas baissé d'intensité. Quelques secondes de silence, puis il fit quémander un Eiseinin de l’hôpital, afin qu'elle effectue sa besogne. Un jeune homme frêle entra à son tour dans le bureau. Il s'agissait d'un shinobi, comparé au chef qui lui semblait n'être qu'un vétéran à la retraite. La blondinette enleva sa capuche, par simple respect, avant de déposer son sac au sol et sortir quelques branches et feuilles enroulées dans des feuilles plus grandes. Elle entra dans une discussion fort intéressante avec le ninja, qui devenait de plus en plus émerveillé par ce qu'elle lui remettait, même si quelques fois il argumentait d'autres méthodes qui pourraient être plus efficaces. C'était la première fois depuis très longtemps, depuis son séjour forcé à Suna à vrai dire, qu'elle rencontrait quelqu'un qui s'y connaissait en médecine. L'échange dura environ vingt minutes tout au plus, alors que son escorte ainsi que le maître des lieux n'avaient pas flanché, fidèles à leurs postes. Perdant tout son enthousiasme du moment en laissant son interlocuteur partir, elle réfugia son visage devenu presque tout rouge dans sa capuche.

-"Qu'y a t-il ? Vous m'avez l'air fort troublée."

-"C'est juste que... Vous me rappelez mon père... Il était tout ce que j'avais, mais il n'est plus de ce monde..."

-"J'en suis navré. Cependant, vous faites preuve d'un énorme courage en nous aidant ainsi malgré vos propres malheurs. Vous me semblez très expérimentée, c'est une très bonne chose. Pour vous récompensez, je vais vous donner un remède à mon tour. Pour soigner votre coeur blessé par cette perte, il se leva de sa chaise pour se placer devant la kunoichi, "retournez là où tout a commencé, pour vous, pour lui, et racontez ce que vous êtes devenue depuis sa disparition. Votre âme sera soulagée, et vous trouverez surement ce qu'il vous faut pour pouvoir avancer."

Ce long discours éclaira le regard de la blondinette, qui ne pouvait s'empêcher d'avoir les yeux humides en écoutant ces paroles. L'homme posa simplement sa main sur son épaule, avant de sortir du bureau, pour continuer son travail, comme si de rien n'était. Kurohime ne put que s'incliner, pour le remercier de ces mots, avant de jeter son regard sur Shuji. Il lui restait encore une chose à faire, une chose qui pourrait la faire avancer davantage dans ses projets. Ses sourcils se froncèrent, son regard durcissait, il n'y avait plus que ces deux-là dans ce bureau, la porte de nouveau fermée.

-"Kadoria Shuji-san. Je vais être franche avec vous. Je ne suis pas qu'une simple vagabonde qui suit venue offrir des plantes à Kumo, je suis actuellement celle qui suit à la tête de l'An'tei. J'ai pris la place de Samidare Teichiro, et je compte bien purger ce monde de la haine qui le ronge."

Rapidement, elle effectua un mudra qui fit apparaitre deux clones d'elle à ses côtés, avant qu'ils ne dissipent dans les murs. Quoi que fasse son garde du jour, elle était prête à assumer les conséquences de ses actes. Il était temps de passer à l'action, il était temps pour elle d'avancer !

Après avoir interpellé la jeune demoiselle aux portes du village, nous sommes partie en direction de l'hôpital où elle doit distribuer des plantes médicinales. J'ai beau la regarder dans tous les sens, avec une discrétion légendaire bien sûr, je ne comprends toujours pas d'où elle sort une telle quantité de chakra. Déjà qu'on me considère comme un génie d'avoir été promu Junin à 20 ans et d'avoir beaucoup de chakra mais alors là... Elle doit avoir 14 ans au maximum et encore je suis généreux. Ce doit surement être une technique de sensorialité pour paraître plus forte ou un truc dans le genre, c'est la seule explication envisageable.

Après quelques minutes de marche en silence, nous apercevons l'hôpital au loin. Toujours en silence, nous pénétrons dans l'établissement, disséminer en de multiples couloirs d'un blanc immaculé, traversé par un grand nombre de personnes. Je n'ai pas l'habitude de venir ici, surement a cause du fait que la vue du sang et des personnes qui souffre me donne certaines envies de meurtre qui sait... Je n'ai jamais vraiment fait attention.

Après avoir traversé de nombreux couloirs, nous sommes parvenu au bureau du chef de l'hôpital. Une fois un l'intérieur, nous faisons face à un homme très grand, a la barbe blanche et au regard de meneur. Autant dire que malgré mon grade, je reste quelque peu intimider face à ce genre de personne. Surement parce que je suis plutôt fin et frêle contrairement a lui. Le vieil homme prend directement la parole en nous demandant ce que nous venons faire ici, mais avant que je ne puisse sortir un mot, la jeune demoiselle encapuchonnée lui répond rapidement. Ce qui m'étonne surtout c'est que quand on l'écoute, on a l'impression d'avoir affaire à une adulte avec une voix de jeuen fille. Bon, elle ne parle pas avec une assurance sans failles mais plutôt comme si elle avait déjà beaucoup d'expérience dans ce qu'elle faisait, et c'est d'ailleurs surement le cas.

D'après le regard que vient de me lancer le vieil homme, j'en déduis qu'il sait ce que je fais avec la jeune demoiselle. Je ne prends donc pas la peine de me présenter, restant comme une ombre surveillant la blondinette. Rapidement, le barbu demande un eisen-nin de l'hôpital. Une fois ce dernier arrivé, la jeune Amaterasu rabat sa capuche surement par respect avant qu'une discussion commence entre ces deux-là. J'ai beau essayer de suivre, je ne comprends absolument rien à ce qu'il raconte. Comme s'il parlait une autre langue...

Après 20 minutes à tenter de comprendre leurs conversations, celle-ci prit fin. L'Einsen-in partit, la jeune demoiselle remet sa capuche. Le maître des lieux, étant resté à son poste en écoutant leur discussion, remarque quelque chose à la jeune fille, sur le fait qu'elle avait l'air troublée. Discrètement, je regarde sous sa capuche et observe qu'en effet la jeune fille avait viré au rouge cramoisi, comme une bonne tomate. S'ensuit alors une petite discussion entre le barbu et la demoiselle sur le fait que l'homme rappelait à la blondinette son père.

Après cela, le maître des lieux quitte la pièce après avoir posé sa main sur l'épaule de la jeune fille afin de la réconforter. Parfaitement synchrone, Amaterasu et moi nous inclinons en même temps envers le vieil homme. Dès que l'homme franchit la porte, la jeune demoiselle se retourne vers moi et me lance un regard durci. Ce regard va si mal avec son visage de jeunes fillettes...

- Kadoria Shuji-san. Je vais être franche avec vous. Je ne suis pas qu'une simple vagabonde qui suit venue offrir des plantes à Kumo, je suis actuellement celle qui suit à la tête de l'An'tei. J'ai pris la place de Samidare Teichiro, et je compte bien purger ce monde de la haine qui le ronge.

What the phoque? Ce n'est pas sérieux... La jeune fille comme si de rien n'était, m'annonce qu'elle est à la tête de l'an'tei et a pris la place de Samidare teichiro. Elle croit pouvoir s'infiltrer dans un village en gueulant sur tous les toits qu'elle est la chef du an'tei sans se faire capturer? Cela explique donc son niveau de chakra, mais avant que je n'ai le temps de capter les informations et réagir, la jeune demoiselle fait apparaître deux clones à ses côtés. À une vitesse fulgurante, les doubles disparaissent dans le mur sous forme d'éclairs.

Je ne peux pas arrêter ces clones mais elle, je compte pas la laisse filée. Toujours les yeux dans les yeux j'exécute une série de mudras. Contre ce genre de personne, autant sortir l'artillerie lourde. Le gros genjutsu quoi... Histoire qu'elle ne puisse en aucun cas m'échapper. D'une voix froide et ferme je prends la parole.

- Bien, tu aurais mieux fait de te taire. Maintenant, tu n'as aucune chance de m'échapper. Tu as faits la pire erreur de ta vie je t'assure.

Le genjutsu est lancé. La jeune fille tombe au sol comme un piquet sans que je ne daigne lever le petit doigt. Mais je tombe rapidement aa genoux. Je n'utilise pas souvent cette technique et vu la quantité de chakra qu'elle demande je me retrouve toujorus destabillisé après. Après quelques secondes, je me relève, attrape le corps inerte d'Amaterasu et le porte sur mon épaule. À ma place, beaucoup l'emmènerait à la prison ou encore au palais du Raikage mais non, j'ai décidé de faire autrement. Je ne suis même pas sûr que ce qu'elle dit est vraie alors, sans que personne ne le remarque, je vais l'emmener dans un endroit inhabité, surement une maison non loin d'ici, et l'interroger.

Arriver à la maison, je ferme la porte, les fenêtres et installe une table avec une chaise de chaque coté, comme dans une salle d'interrogatoire en gros. J'allume une lampe grâce à mon Katon et libère d'un signe de main la jeune fille de mon genjutsu.

- Bien. Tu dis être Amaterasu, actuel chef de l'an'tei... Que fais-tu ici et pourquoi m'avoir tous révéler? Du moins, si cela est vrai. J'ai compris directement que tu avais une réserve importante de chakra mais cela ne me prouve en aucun cas tes propos.

Je marque une petite pause avant de reprendre mon discoure droit dans les yeux avec la jeune fille.

- Mais dis-moi, que nous veut l'an'tei? Vous ne voulez pas laisser le monde en paix une bonne fois pour toutes? La seule chose que vous amenez sont la terreur et la haine, en avez-vous seulement conscience? Et inutile de mentir, je le saurais immédiatement.

Spoiler:

Tout s'était enchainé très vite.
Le regard qu'elle avait posé sur le Juunin était appuyé, légèrement enflammé par la déclaration qu'elle venait de faire. Elle connaissait les risques, mais elle savait que quoi qu'il lui arrive, elle n'en mourrait pas. L'homme aux cheveux bruns, comme elle l'avait remarqué, possédait des facilités à ressentir le chakra, ce qui expliquait son attention particulière envers elle depuis le moment où il l'avait aperçu aux portes du village. Elle savait que du coup ses propos ne seraient pas lancés dans l'oreille d'un sourd, et qu'il pourrait montrer toute l'étendue de sa logique et de son intelligence face à un tel risque. Cependant, la petite blonde n'aurait jamais pu prévoir la manière dont il allait gérer cette situation, elle pensait qu'elle aurait toujours une échappatoire en cas de pépin, mais ce ne fut pas le cas. Avant même qu'elle ne le constate, le sol s'était assombri, le monde s'était assombri, la pièce avait complètement disparu. Elle s'enfonçait dans ce qui lui semblait être le sol, avant de commencer à tomber. Nul doute là-dessus, il s'agissait d'un Genjutsu. Malgré sa longue et indéfinie chute, elle tenta de concentra son chakra pour dissiper l'illusion, mais en vain. Le shinobi du Village Caché des Nuages n'y était pas allé de main morte.

Cela faisait maintenant plusieurs heures qu'elle tombait dans le vide, mais cela ne lui faisait plus peur désormais. La pression qui la rongeait au début de cette descente aux enfers s'était dissipée, emportée par sa croyance du fait qu'il s'agisse là d'une illusion. Mais rien à faire, elle n'arrivait pas à se défaire de la technique, elle commençait à s'habituer au fait de se sentir emportée par cette gravité qui la menait nulle part. Cela devait être du fait qu'elle soit un Gogyou, puisque pour se déplacer elle devait généralement passer par les airs, une capacité très utile qui aurait pu lui éviter de passer par n'importe quelle porte. Mais, d'un seul coup, son esprit était revenu à la réalité. Un brutal retour qui lui fit perdre son souffle, ce qui l'épuisa considérablement. Elle haletait lourdement, cherchant du regard ce qui se passait autour d'elle. La pièce était sombre, les volets et les portes fermés, elle avait été déplacée. Ses sens revenaient peu à peu en état de marche, assez pour qu'elle entende le petit interrogatoire de Shuji. Après une grande inspiration, elle réussit à reprendre son souffle, calmement, pour finalement se redresser sur sa chaise. Il n'arrivait pas à croire ce qu'elle disait, qu'elle était le chef de cette organisation qui avait fait parler d'elle que peu de fois.

Kurohime se mit à sourire. Les paroles du Kadoria étaient dénuées de vérité, comme si on ne l'avait pas mis au courant de ce qui s'était véritablement passé. Les pupilles de la kunoichi reprirent vie, pour tomber directement dans les yeux du ninja qui la retenait prisonnière. D'ailleurs, c'était étrange, après une petite analyse de la situation, elle ne trouvait pas dans une prison. Il semblerait qu'elle ait misé sur le bon cheval.

-"Haha... E-Es-tu sûr... kh... que l'on parle de la même organisation ?...", elle reprit son souffle encore une fois, "Je ne me rappelle pas du tout d'une quelconque action de l'An'tei qui ait engendré les préjudices que tu nommes. Nous avons arrêté deux fois une guerre sans avoir versé le sang, sans avoir lancé la moindre attaque. Ne diriges-tu pas la faute sur la mauvaise personne ?"

Avec cette question, elle soulevait la question du pourquoi Kumo était entrer en guerre. Une seule personne était fautive d'une telle folie, Kadoria Urio. Shuji devait le savoir mieux que personne, ce conflit aurait pu être évité, mais le Shodaime Raikage avait été assez têtu pour lancer son pays dans une défaite cuisante. Cela avait du affecter l'autorité du Juunin au sein du village, le clan Kadoria avait mené le Pays de la Foudre à sa perte, du moins, c'était ce que pensaient les villageois. D'ailleurs, étant donné le fait que le shinobi possédait un moyen de déceler le vrai du faux dans ses propos, elle n'avait nullement à rougir de ce qu'elle venait d'affirmer.

-"Le seul et unique but de l'An'tei est d'apporter la paix, sans faire la moindre victime, le moindre sacrifice. J'apporterai à ce monde la lumière qu'il attend, j'ai trouvé le moyen d'y parvenir..."

Depuis cette discussion avec le chef de l'hôpital, tout s'était éclairci dans son esprit. Sa résolution n'en était que grandie, et sa ferveur plus brûlante que jamais. Le fait qu'elle ne se trouve pas dansa la prison lui fit constater un détail qu'elle pourrait qualifier d'important, le Kadoria avait des attentes particulières.

-"Et toi, pourquoi ne m'as-tu pas enfermé dans une des geôles du village ? Qu'attends-tu de moi ?"

L'interrogatoire est lancé. Même si elle l'a dit elle-même, j'ai beaucoup de mal à croire qu'elle est déjà chef d'une organisation à son âge, et même si j'essaye de ne pas le montrer, elle me fait quand même un peu penser a Asuna. De nombreuses questions fleurissent dans ma tête rien qu'en pensant à son prénom. Est-ce qu'elle va bien? Est-ce qu'elle a besoin de moi à ce moment précis? Et si elle était devenu comme elle. Non, sincèrement, ce n'est pas le moment de penser à ça. Même si elle lui ressemble, je vais devoir être intraitable.

Pendant ma série de questions, la jeune demoiselle avait eu largement le temps de reprendre ces esprits. C'est donc pour cela qu'elle répond directement à mes nombreuses interrogations. Elle commence par me demander si nous parlons bien de la même organisation, car, d'après elle, l'an'tei n'a jamais fait d'action de ce genre et que, au contraire, ils auraient arrêté la guerre à deux reprises, sans verser une seule goutte de sang, sans qu'aucune attaque ne soit lancée. L'assurance et la conviction qu'elle retranscrit dans ces propos et ces paroles en choqueraient plus d'un ça c'est claire. En tout cas, une chose me turlupine. Mes supérieurs m'ont toujours dit que l'an'tei était une organisation criminelle, qui avait déclaré la guerre à tous les villages cachés, ect. Or, elle prétant le contraire et je n'ai nullement besoin d'utiliser de genjutsu pour savoir si elle ment ou pas. On le voit dans ces yeux, dans son regard. Elle ne ment pas, ça c'est certain.

Avant même que je n'ai le temps de comprendre le pourquoi du comment, la maîtresse du an'tei enchaîne en m'expliquant les objectifs du an'tei. Comme quoi son organisation ne cherche qu'à apporter la paix sur ce monde sans faire la moindre victime et qu'elle aurait trouvé le moyen d'y parvenir. Donc, d'après elle, l'an'tei défend une cause que je défends aussi? Si c'était le cas, je ne serais pas là à l'interroger comme un vulgaire criminel et les villages caché ne considérerait pas son organisation comme dangereuse. Cette histoire n'est pas claire moi je dis...

- Et toi, pourquoi ne m'as-tu pas enfermé dans une des geôles du village ? Qu'attends-tu de moi ?

- Le fait que je ne t'ai pas emmené dans les geôles ne regarde que moi. Ce que j'attends de toi? C'est très simple. Que tu répondes à mes questions. Et d'ailleurs en parlant de ça. Tu dis que l'an'tei est une organisation pacifiste, mais si c'est le cas, pourquoi les villages cachés vous considère comme dangereux? Pourquoi mes supérieurs m'ont bourré le crâne en me disant que vous étiez des criminelles?

Je respire un grand coup, avant de reprendre d'un ton encore plus sérieux.

- Et surtout. Comment ce fait il que je vous interroge comme si vous étiez une hors la loi alors que nous partageons à peu près les mêmes pensers? Qu'avez-vous fait pour qu'on me dise d'enfermer tous membres de votre organisation? Si vous n'étiez enfermé que parce que vous oeuvrez pour la paix, alors pourquoi ne suis-je pas enfermé, moi, alors que je désire aussi la paix?

Oui, je ne désirerais pas la paix avant. Mais la dernière guerre m'a fait changer d'avis. Avant, qu'il y ait une guerre ou non, je m'en fichais. Surement parce que lors de la première, je n'avais perdu aucun proche. Mais la dernière guerre m'a est ouvert les yeux. J'ai perdu Asuna, celle que je considérais comme ma petite soeur ainsi que Rikku, mon sensei. La paix est devenue alors un de mes objectifs principaux. Je sais que je ne suis pas très bien placé pour parler de paix alors que depuis mon enfance j'ai des envies de tuer et de meurtre, mais ça aussi c'est un de mes objectifs. Si je pouvais bannir à jamais mes crises de violence, l'avenir n'en serait que meilleurs. Maintenant, il ne reste plus qu'à attendre la réponse de la jeune Amaterasu. Une chose est sûre, pour vouloir autant stopper la guerre, elle a dû perdre quelqu'un à qui elle tenait beaucoup. Je ne peux malheureusement, que comprendre ce qu'elle ressent...

Contrairement à ce qu'elle aurait pu penser, l'homme se trouvant en face d'elle était bien plus prompt à répondre qu'à laisser taire ses convictions. Cependant, elle ne pouvait croire que Shuji n'en sache pas davantange sur l'An'tei, qu'il ne connaisse pas la raison pour laquelle cette organisation avait été ciblée par tous les villages shinobis.

-"Ne sais-tu vraiment pas la raison pour laquelle nous sommes pourchassés ? Alors je vais tout te dire."

Plus le temps passait, plus ses mouvements devenaient fluides, elle reprenait peu à peu le contrôle de son corps. Elle n'avait pas été attachée, mais bon, ce n'était pas comme si elle allait s'enfuir après tout.

-"Hm, je suis sûre que le nom de Seki Raiken doit te dire quelque chose. C'était un grand shinobi de Kumo Gakure no Sato, l'un des meilleurs que le clan Seki ait pu formé. Il était pratiquement devenu héros, jusqu'au jour où il décida de déserter pour des convictions bien différentes de celles du village. Ainsi, il était considéré comme un criminel de rang S. Dans cette organisation, à l'origine, il n'y avait pratiquement que des noms listés dans le Bingo Book mondial. Samidare Teichiro, Jisetsu Gabushi, Seki Raiken et... Natsumi Haru."

Le ton qu'elle prit pour terminer sa phrase ne fit que montrer à quel point elle détestait cet homme, celui qui a tout fait basculé une fois de plus sa vie. A cause de lui, elle avait perdu de vue son frère, elle avait été emprisonnée et a été obligée de participer à la guerre, pour finalement tuer une personne de ses propres mains. Tout ceci ne serait pas arrivé si Natsumi Haru ne les avait pas trahi, ou qu'il n'ait tout simplement pas existé. Elle reprit son récit.

-"Des grands shinobis pour de grands plans, mais rien n'avait abouti. Seki Raiken est mort mystérieusement, Natsumi Haru a quitté l'An'tei il y a très longtemps, tout ce qui restait à l'époque étaient les vestiges des souhaits de Samidare-sama et de Jisetsu-sama. La rencontre entre Kitase Shinichi et Kadoria Uriō s'est soldée par un cessez-le-feu. Une grande réussite. Mais maintenant, il ne reste plus rien de cette organisation... Plus rien, à part moi."

Son regard doré tomba dans les yeux du Kumojin, comme pour montrer sa détermination. Quelque chose dans les propos du Kadoria intrigua la kunoichi. Il ne comprenait pas pourquoi il devait arrêter ceux qui voulaient la paix, alors qu'il la voulait tout autant, son ignorance le faisait se questionner sur le pourquoi de ces actes quémandés par ses supérieurs. Il avait désormais la réponse. Lentement, la jeune fille se leva de sa chaise, en tendant son bras vers l'homme.

-"Rejoins-moi... Si toi aussi tu désires la paix, alors prie sur la stèle qui domine le toit de ce pays, et attends le grondement du tonnerre. Ce sera là que tu devras montrer ta conviction pour sauver ce monde à la dérive."

Sur ces mots, la jeune fille émit un sourire rassurant, avant de s'évaporer en quelques étincelles, ne laissant pas le temps à son interlocuteur de réagir. La machine était lancée, le destin allait jouer son rôle. Le monde était en marche.