Déjouer cette femme n'avait pas été de tout repos. Elle avait immédiatement repérée que j'étais un des membres du clan Gogyou. Étrange, était-ce mon physique? Probablement, puisque je n'avais - à ma connaissance - pas commis d'infraction susceptible de voir mon visage placardé sur des affiches dans tous les villages ninjas. Il était aussi possible qu'un kirijin est réussi à accéder à la liste des membres des partisans, en s'infiltrant d'une quelconque manière sur Hai no Kuni. Cette possibilité était définitivement la plus moche des trois puisque j'y perdrais toute ma liberté d'action. Mais bon, pour l'instant, ma curiosité va à autre chose que ce phénomène et je tente de m'abreuver du savoir qui peut relever de ce grand temple. Je pris une grande respiration, histoire de profiter de l'air frais qui régnait en ces lieux, pour ensuite me diriger vers une très massive statue de Sanbi, le démon des eaux. Tous les villages ninjas vouaient un culte à un espèce de démon aux pouvoirs divins. On racontait qu'à elles seules, ces bêtes pouvaient détruire des armées avec une seule attaque, la bombe bijū.

Cette assaut consistait tout simplement à la concentration de tonnes de chakra dans une sphère compacte et à ensuite l'expulser sur l'ennemi. Les effets qui suivaient la technique n'étaient pas connus puisque personne n'était encore vivant pour en témoigner. À leur création, les villages ninjas s'était donc chacun doté d'une divinité de ce genre, peut-être pour le style ou peut-être parce qu'ils y croyaient vraiment. Sanbi était le démon du pays de l'eau et ce temple lui était donc voué. Chaque jour, des prêtres s'y rendaient pour prier en son nom. Quel stupidité, à ce que je sache, lors de tous les conflits de ce monde, ces foutus démons ne se sont jamais manifestés pour venir en aide aux shinobis les vénérant. Ils n'existent surement même plus. Ça ne m'étonnerait pas non plus qu'ils ne soient que des mythes inventés par des vieux conteurs séniles en manque d'attention.

Malgré tout, la sculpture restait phénoménale et intéressante. L'artiste qui avait travaillé dessus ne manquait pas de talent. Soudain, alors que mes yeux se dérivèrent du démon, je vis une ombre venir vers moi, une ombre qui se transforma bien vite en silhouette. C'était un homme, un peu plus grand que moi. Il ne portait pas les armoiries du village caché de la brume ni celle d'un autre village. Il était donc un nukenin dans mon genre. Génial, j'allais enfin rencontrer quelqu'un qui pourrait me parler un peu de sa vie en tant qu'ennemi des villages.

- « Bonjour m'sieur, je suis Seiichi. J'ère dans le coin depuis un bon moment déjà et vous êtes le premier non-kirijin que je rencontre... Ça vous dirait de papoter un peu et de visiter le temple? »

Ce que je venais de dire était un peu enfantin, voir carrément «gaga», mais je m'en foutais un peu puisqu'à après tout, j'avais encore dix ans. Presque onze, mais ça, c'est une autre histoire.