Habillée des simples sous-vêtements alors qu’elle sortait tout juste de la douche, la Natsumi fixa une combinaison rouge et des accessoires d’armure variés qu’elle avait étalés sur le sol, plaçant chaque objet à l’emplacement où il devrait se situer grossièrement par rapport au vêtement principal - qui était le seul en tissu.

Après une assez longue attente à imaginer le résultat de toutes ces pièces montées sur elle, la samouraï décida enfin de se vêtir de la combinaison à la couleur du sang qui se mariait avec celle de ses prunelles. Comme elle l’avait exigée lors de la commande de la tenue qui lui avait coûté une petite fortune, la combinaison était très agréable à porter bien que celle-ci fût bien moulante. Faite d’une matière élastique en plus d’être très résistante tout en laissant parfaitement sa peau respirer, la jeune femme fût agréablement surprise de constater que la combinaison était tout aussi confortable que ces accoutrements habituels.

La samouraï posa ensuite chaque pièce d’armure à sa place. Si certaines étaient là que pour servir des simples ornements afin de rendre l’ensemble de la tenue plus agréable à voir, la plupart étaient cependant destinés à protéger certaines parties de son corps.

Certaines pièces étaient assez désagréables à porter mais ces éléments faisaient partie de l’accoutrement alors la Natsumi ne tenait pas à s’en débarrasser. Surtout que les plus contraignants à porter étaient là pour assurer sa protection.

Jusqu’à présent Mairu s’était contentée d’une tenue qui lui octroyait une grande liberté de mouvement sans se soucier du côté sécurité. Mais étant un des rares gradés du village, elle était de plus en plus sollicitée pour des missions dangereuses alors sa conscience lui avait poussé à troquer sa tenue légère - et plutôt provocatrice - pour une qui reflétait plus son statut de « guerrière » en plus de lui assurer un minimum de protection.

Toutes les pièces d’armure en place, Mairu alla se regarder dans une glace et fût satisfaite du résultat bien qu’elle trouvât la tenue quelque peu aguicheuse en mettant ainsi en valeur ses formes bien généreuses. Mais, étant habituée à porter des accotements provocateurs, elle ne se soucia pas bien longtemps de ce détail qui pourrait en plus avoir l’avantage de déstabiliser quelques adversaires friands des formes féminines.

La samouraï avait opté pour cette combinaison moulante et de couleur loin d’être discrète pour être assortie avec son sempai Yadōkai, être dont elle respectait même si elle le qualifiait d'un idiot irresponsable. Elle avait hâte de voir la tête que ferait le Chevaucheur de licorne lorsqu’il la verrait dans sa nouvelle tenue de mission. En effet, cet accoutrement, la Natsumi ne comptait pas la porter en permanence. Au sein du village ou lors des déplacements au sein du pays et qui ne l’amèneraient pas forcément à se battre, elle continuerait de porter sa tenue la plus couvrante habituelle. Cette dernière était bien plus aisée à mettre et ne possédait d'aucun accessoire contraignant à porter.

Face au miroir, Mairu ôta ses lunettes qui ne seyaient guère à sa tenue. Elle remit ensuite la paire de verres pour finir par l’enlever aussitôt.

Souffrant d'une myopie légère, ses lunettes lui étaient surtout utiles pour lire de loin. Elles ne lui étaient pas vraiment indispensables pour combattre. Elle avait pu vivre sans durant presque un an lorsqu'elle s'était cachée dans la Forêt de la Brume alors elle pouvait bien se passer de cet accessoire lorsqu'elle partirait sur un champ de bataille. Endroit d'où elle revenait parfois avec ses lunettes cassées d'ailleurs.

La jeune femme reposa la paire de verres qu'elle avait décidé de ne pas porter sur un meuble avant d’aller faire coulisser les portes d’un grand placard qui cachait une artillerie assez conséquente d' armes blanches de toutes les tailles et de toutes les formes. La samouraï attrapa sans hésitation une paire de wakizashi qu’elle tournoya avec dextérité dans ses mains pour vérifier leur praticité qui lui arracha une expression de ravissement puis elle glissa chaque sabre dans chacun des deux fourreaux qui étaient disposés dans son dos et d’une façon à pouvoir dégainer chaque arme avec aisance.

La Natsumi retourna ensuite auprès du miroir devant lequel elle se posta un bref instant avant de dégainer un sabre. De sa main libre, elle saisit fermement la queue-de-cheval qu’elle avait formée avec ses cheveux dont elle se débarrassa des deux tiers avec l'arme blanche. Elle rangea ensuite la lame bien acérée dans son fourreau aussitôt débarrasser des cheveux qui s'y étaient accrochés alors qu’une grosse touffe sombre s’était étalée aux pieds de la samouraï.

[La nouvelle Mairu]

Satisfaite du résultat de l’ensemble, la jeune femme alla dans la pièce principale de sa demeure, emportant avec elle une caisse en bois qu'elle avait sorti du placard où étaient entreposées ses armes. À peine avait-elle posé les pieds dans la pièce de vie que ses animaux de compagnie vinrent à elle. Iyan, son panda nain, la fixa des yeux interrogateurs alors que Gouik, son sanglier, se contenta de grogner la tête lever vers sa Maîtresse. Sans accorder d’attention à ses bêtes, la jeune femme poursuivit son chemin vers l’extérieur, ses animaux la talonnant …

Une fois dehors, au milieu de sa vaste cour, la Natsumi déposa la caisse qu’elle portait à deux mains puis l’ouvrit. Elle examina un instant le contenu de l’objet avant de jeter un regard à son suidé qui la collait tout en reniflant avec curiosité l’intérieur de la grosse boite, cherchant sans doute à savoir si celle-ci ne contenait pas quelque chose de bon à descendre dans son estomac sans fond.

La jeune femme sortit ensuite de la caisse une selle faite de cuir léger mais très résistant qu’elle posa sur le dos de Gouik qui chercha aussitôt à déguerpir mais, ayant anticipé la réaction de son animal si farouche malgré sa familiarité, la samouraï le frappa violemment d’un coude au niveau du crâne. La bête s’effondra alors que Iyan, surpris par la violence dont sa Maîtresse faisait preuve envers son propre animal, se figea avant de tomber à la renverse.

Le panda nain revint à lui rapidement pour voir sa Maîtresse s’atteler à équiper Gouik toujours inconscient. Usant de ses forces, la jeune femme soulevait en partie la grosse bête pour pouvoir l’équiper correctement. Son travail se releva si ardu que Mairu espéra fortement que son animal la laisserait l’équiper sans devoir l’assommer la prochaine fois. Connaissant l’entêtement de Gouik, si elle avait fait preuve de délicatesse en laissant le suidé de bien vouloir l’équiper, elle n’aurait jamais pu le faire aujourd’hui. Avec Gouik, il fallait user de la force sinon on n’arrivait à rien contrairement avec Iyan qui était un animal beaucoup plus intelligent et habitué à écouter un partenaire humain, étant un animal Dôbutsu.

Désirant chevaucher son sanglier comme autrefois, Mairu avait pris la décision de l’équiper pour son confort personnel mais surtout pour protéger un minimum sa monture des éventuels assauts dont il pourrait être victime. La Natsumi n’avait pas lésiné sur les moyens pour offrir un équipement de qualité tout en étant confortable, léger et résistant à son animal auquel elle tenait comme aux prunelles de ses yeux.

Le style d'équipement de Gouik:

Une fois avoir réussi à équiper son sanglier, débout les mains sur les hanches, Mairu inspira profondément pour se remettre de sa rude tâche puis elle jeta un regard en direction de Iyan qui restait en retrait et avec méfiance. La Natsumi se baissa puis tendit une main, la paume ouverte en direction de son panda nain, l’invitant à venir tout en offrant à la petite bête un visage souriant.

- Viens ! … Tu sais bien que je ne te ferais pas de mal ! Finit par lâcher la Natsumi voyant que le petit animal restait sur ses gardes. Depuis quand tu es devenu un trouillard mon petit Iyan ? Tenta de plaisanter Mairu. Tu sais, pour ce têtu de Gouik, je n’avais pas d’autre choix que de faire comme ça sinon je n’aurais jamais réussi à l’équiper. Le rendre inconscient était nécessaire. Tu comprends ?

Le panda nain continua de fixer un moment sa Maîtresse avant d’avancer tout doucement vers cette dernière pour finir par sauter sur son épaule droite. Mairu caressa son animal tout en se relevant pour porter ensuite aussitôt son attention sur son autre animal toujours inconscient. Inquiète par le temps que mettait le sanglier à revenir à lui, la Natsumi alla tâter les pouls du suidé pour s’assurer qu’elle ne l’avait pas tué par inadvertance. Un soulagement se peignit sur le visage de la Natsumi, constatant que Gouik respirait toujours et régulièrement.

Restant non loin de sa bête inconsciente, Mairu patienta tout en jouant avec Iyan qui de nouveau avait retrouvé toute sa confiance en sa Maîtresse qui cherchait à le chatouiller d’un doigt que lui menaçait de mordre à chaque tentative. Jeu auquel Maîtresse et animal avait l’habitude de jouer et qui fût interrompu à peine une minute plus tard par Gouik qui se réveilla. Aussitôt débout sur ses quatre pattes, le sanglier se mit à se débattre dans tous les sens, cherchant à se débarrasser des accoutrements dont il avait été équipé. Rapidement, avant que l’animal ne réussît à se débarrasser de la moindre des pièces d’armure dont Mairu l’avait si difficilement équipé, la samouraï saisit la laisse qui faisait partie du nouvel accoutrement de sa monture qu’elle tenta de calmer tout en l’empêchant de s’enfuir.

- Tout doux mon grand ! Je sais bien que ça ne doit pas être agréable pour toi tout cet équipement mais c’est pour ta sécurité. Parce que, que tu le veuilles ou non, tu vas reprendre du service ! Finis les vacances ! Désormais tu vas devoir de nouveau me servir de monture comme autrefois, fit Mairu d’une voix tendre alors que, comme si le suidé arrivait à la comprendre, peu à peu la grosse bête se calma pour finir par cesser de gesticuler complètement. C’est bien mon grand ! Complimenta la Maîtresse tout en tâtant sa monture qu’elle monta aussitôt.

Plutôt ravi de reprendre du service alors qu’il avait été souvent délaissé par sa Maîtresse durant ses déplacements bien qu’autrefois ils fussent inséparables, Gouik obéit sagement à sa cavalière qui ne tarda pas à l’entrainer en direction d’un des Longs Tunnels qui servaient des portes d’accès au Village Caché de la Brume. Filant à vive allure tout en évitant les rues très fréquentées, les personnes assistant au passage du trio insolite – Iyan s’était cramponné à la crinière de sa Maîtresse – avaient bien du mal à identifier la cavalière dans son nouvel accoutrement et de la créature peu singulière qu’elle chevauchait. Leur passage rapide suscita même de l’inquiétude chez certains spectateurs qui n’avaient pas réussi à les reconnaître mais ces derniers savaient qu’un étranger qui chercherait à nuire au village ne se promènerait pas en liberté bien longtemps alors leur appréhension retomba aussi rapidement qu’elle avait naquis.

De leur côté, le trio plutôt saugrenu ne tarda pas à rejoindre la forêt qui bordait Kirigakure no Satô pour une chevauchée sauvage qui avait tant manqué à la Natsumi qui autrefois avait été surnommée la Sauvageonne ...