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Recouvert de métal de la tête aux pieds, je déambulais sur la plage à la manière d’un zombi, les bras tendu en avant, claudiquant, tout en crachant des flammes en l’air.

- BAAAAH JE SUIS LE DÉMON DE LA PLAGE ! BAAAAAAAH GLOUBIBOULGA ! VOUS M’AVEZ MIS TRES EN COLEEERE !

Vous vous demandez de quelle manière j’en suis arrivé à faire ce genre de chose ? Accompagnant un pêcheur d’un village portuaire de Kaminari no Kuni, j’entamais mon enquête sur la plage, conformément à l’ordre de mission qui m’était confié. Il y a peu, les citoyens de la ville ont constaté des bruits étranges pendant la nuit, et on me chargeait d’élucider ce mystère. Dans la peau d’un faux détective, je prenais mon rôle très à cœur, si bien que je me surprenais parfois dans l’intérêt que je pouvais porter à cette mission.
Sur les traces du fameux pécheur, nous nous rendions vers les lieux présumés d’où s’échappaient les bruits. Sur place, aucun indice, ni quoi que ce soit pouvant m’aider dans mon enquête. Mais un rapide coup d’œil au visage blafard du vieil homme et je compris que les gens vivaient dans la terreur, bien que je ne m’en rendais pas réellement compte jusqu’à présent. Pour le rassurer, je lui assurais de passer quelques jours ici jusqu’à ce que les problèmes soient résolu.

Le soir même, dans une des auberges du village, j’étais dans ma chambre, sur le rebord de la fenêtre à scruter la plage sous la lumière qui s’estompait peu à peu. Le repas avalé depuis quelques heures, mes yeux commencèrent doucement à se fermer. Pas très qualifié comme ninja n’est-ce pas ? Et pourtant ! De curieux bruits me tirèrent brusquement de mon sommeil. Comme des râles aigue en direction de la plage, et à la fenêtre je pouvais voir des sortes de volute bleuté qui dansaient sur la rive.
Attrapant ma veste, je dévalais les marches 4 à 4 pour constater tout ça de mes propres yeux avant de croiser les propriétaires de l’auberge, sur le seuil de la porte, en tenu de nuit et tremblant de peur.

- Vous voyez ?! C’est de ça que l’on voulait vous parler ! Chaque soir c’est la même chose !

- Mais vous ne m’avez pas parlé de ces lumières bleuté… Vous n’avez jamais tenté de voir de quoi il s’agissait ?

- Biensur que non ! Nous avons beaucoup trop peur !

- Mmh… Bon ne sortez pas d’ici, je vais aller vérifier, je pense rentrer au petit matin.

- Soyez prudent !

L’homme serra sa femme un peu plus contre lui et referma immédiatement la porte derrière moi… C’est chouette de se sentir soutenu parfois ! Passons, je me dirigeais donc silencieusement vers la plage, sans quitter des yeux, ces drôles de lueurs. Pour être honnête je ne croyais pas vraiment aux esprits et à ce genre de chose, donc ma logique me poussait à aller constater tout ça par moi-même !

Sur place, je me faufilais discrètement entre les rochers, en prenant garde à faire le moins de bruit possible. Jusque-là, rien à craindre. Mais un coup d’œil au-dessus de ceux-ci et un sourire se dessina rapidement sur mon visage. Je restais tapi dans l’ombre toute la nuit, sans perdre une miette de ce qui se passait sous mes yeux, jusqu’au petit matin où je pu enfin retourner au village, un air de satisfaction non dissimulé sur le visage.
Quelques habitants étaient déjà dehors, debout à m’attendre, un peu soulagé et surpris de me voir revenir en un seul morceau cela dit.

- Alors, vous avez pu voir les esprits ?

- Oh que oui ! Ce soir je prendrais mon matériel d’éradication de fantômes et d’ici demain tout sera réglé ! Mais en attendant, vu que j’ai pas dormis de la nuit, je vais me coucher ! Bonne journée à vous…

Je saluais l’assemblé d’un signe de main sans m’arrêter, avant de rejoindre l’auberge pour pioncer un peu.

Le soir venu, j’étais debout dans ma chambre, totalement prêt à mon intervention de ce soir. J’avais eu le temps de prévoir un plan de bataille qui fonctionnerait pas trop mal je dirais. Encore étonné de la nuit passée, à présent je n’avais aucun mal à faire le rapprochement entre toutes les pièces du puzzle. Le soleil s’était couché depuis une heure, et les fameux bruits ne tardèrent pas à reprendre comme les fois précédente. Cette fois-ci pourtant, j’avais demandé à ce que tous les habitants du petit village se rejoignent dans la grande taverne pour écouter mes instructions.
Lorsque les bruits se firent entendre, je sentais le brouhaha sous mes pieds augmenter de plus belle ! Visiblement ces pauvres gens n’y étaient toujours pas habitués… Enfin trêve de pensées, c’était bientôt l’heure de passer à l’action ! Composant quelques signes, je tirais ensuite la porte pour descendre à l’étage d’en dessous.

En me voyant débarquer, toute l’assemblée hurla de terreur… vu la tension accumulée et ma tenue, ça ne m’étonnait qu’à moitié ! Vêtu de la tête aux pieds de métal, c’était une de mes techniques de protection les plus efficace. Je risquais d’en avoir besoin pour la suite, bien que j’aurais peut-être pu attendre d’être dehors pour l’activer… Faudra que j’y réfléchisse pour la prochaine fois !
Bref, faisant de grand signe à la foule pour les calmer, les cris ne firent qu’augmenter. Ils devaient surement penser que j’étais un des esprits de la plage qui sait… Exaspéré par la situation, je plaçais un subtil « VOS GUEEEEEUUUULES ! » pour faire retomber le calme.

- Erf… ce n’est que moi, le ninja de Kumo ! C’est juste une armure en métal… Bref, si je vous ai demandé de vous rassembler ici, c’est pour vous dire que quoi que vous entendiez, vous deviez rester ici entre vous et ne surtout pas sortir de là, vous m’avez bien compris ?

Un silence de mort pesait, et même les râles fantomatiques dehors ne les perturbaient plus durant ce court instant.

- Bon… ben moi j’y vais, à tout à l’heure !

A peine un pied dehors qu’on me claquait une nouvelle fois la porte dans le dos… Je tournais la tête une seconde d’un air blasé avant de commencer ma petite descente pour atteindre la plage. Sur le chemin, le bruit de mes pieds métallique sur le sol devaient être inquiétant eux aussi, et ça m’arrangeait en un sens. Au sommet d’une dune, surplombant l’étendu d’eau éclairé par la lune, je retrouvais ce soir encore, sous mes yeux, le même spectacle que la veille. Ça et là, des dizaines d’hommes étaient afféré à charger des caisses sur les embarcations de pêche des marins du village. Ils avaient mis en place de long tuyau percé à plusieurs endroits et placé à la verticale le long de la plage. La nuit, lorsque l’air du large balaye les plages, celui-ci s’engouffre dans ces tuyaux et produit ce son si inquiétant qui ressemblait à des râles fantomatique. Des loupiottes étaient aussi fixées sur des grands câbles autour de la plage pour dissuader les gens de venir voir et faire croire effectivement à des esprits. Au petit matin, l’un de ces types souffle dans une sorte de grande conque pour signaler à tout le monde qu’il était l’heure de partir… Après quoi la mer s’occupait d’effacer les traces de leur passage sur la plage…

Forcé d’admettre que tout ceci était finement bien mené, mais on ne déploierait pas un tel stratagème si on avait rien à se reprocher n’est-ce pas ? Erf, je trouve ça dommage malgré tout… Au bout de quelques instants à les observer du haut de mon perchoir, l’un des hommes se stoppa et fit un signe à son pote pour regarder dans ma direction.

- Hey, tu sais c’est quoi ce truc là-bas ?

- Le spectacle peut commencer… BAAAAAAAAAAAH CASSEZ VOUS DE MA PLAGE ! BAAAAAAAAAAAAH ! DÉGUERPISSEZ OU SUBISSEZ MON COURROUX !

Je crachais des flammes dans le ciel en beuglant, agitant mes bras dans tous les sens. Je ne les avais peut être pas effrayé, mais j’avais au moins attiré leur attention ! Je continuais mon avancé tranquillement, tandis que les hommes s’étaient rassemblé, ne sachant pas trop encore à quoi ils avaient à faire. Après s’être saisi de leurs arbalètes, certains d’entre eux firent feu sur moi. Les carreaux rebondissaient sur mon armure sans me causer le moindre dommage, alors que je crachais des flammes pour les effrayer. Ramassant l’une des flèches tombé à terre, j’en croquais le bout, puis après l’avoir mâché, le recrachais sous la forme d’un petit fantôme en métal, le tout avant de le jeter dans la tête d’un des types qui se choppera une belle bosse ensuite.

- BAAAAAAAAAHH ! DANS TA GUEULE ! BAAAAAAAAAAAAH !

Ils firent quelques pas en arrière, témoins de cette scène plutôt surnaturelle pour un humain lambda. Mais l’un d’eux, plus courageux que les autres, s’avança, épée en main.

- ALLER AM-MENE TOI ! J’AI P-PAS PEUR DE T-TOI !

- You have a katana ? That’s cute…

Je souriais sous mon armure, avant de tendre le bras sur le côté et y formé des dents autour de celui-ci. Ces dents commencèrent à tourner à toute vitesse en un bruit strident et lugubre. La bande qui était derrière le courageux recula de plus belle, tandis que, avisant une barque juste à ma droite, je la découpais en deux comme du beurre, sublimant le tout d’un « NYAHAHAHAHAHAH ! » des plus hystérique ! A la vue de cet exploit, l’homme jeta son arme à terre avant de s’enfuir en courant, suivit de prêt par tout le reste de sa bande. Je les suivis un moment en leur courant après, tout en hurlant et crachant des flammes. Puis lorsque cela ne fut plus amusant, je rentrais tranquillement sur la plage.
Examinant le contenu des caisses, il ne s’agissait que d’arme en tout genre. Surement un petit trafic qui devait se faire d’île en île, mais rien de bien monstrueux dans le domaine de l’illégalité. Je rassemblais leur matériel avant d’en récupérer une caisse et bruler tout le reste, hormis biensur les affaires des pêcheurs qui étaient subtilisé pendant la nuit.

Au petit matin, pas de cri aigu annonçant la fin des mystérieuses apparitions… Je rentrais tranquillement avec ma caisse sous le bras et mon armure disparu. Le petit groupe de villageois s’empressa devant moi pour connaitre toute l’histoire.
Je passais donc plusieurs minutes à leur expliquer la réelle cause de tout ça et les débouchés, en excluant bien entendu la manière utilisé pour les faire fuir… Je me contentais juste de leur dire que le combat avait été acharné mais que j’en étais le vainqueur ! L’un des pêcheurs s’attarda devant sa barque coupé en deux avant de s’exclamer :

- Ah les monstres ! Comment ont-ils osés faire ça !

- Oui ils n’ont vraiment aucun respect hum… Bon ben c’est pas tout ça, mais faut que je rentre à Kumo moi ! Ça fait trois jours que je suis ici et maintenant que tout est réglé, je peux partir l’esprit tranquille !

Malgré les protestations des villageois qui tenaient absolument à me remercier en organisant un grand diné, je repartais à contrecœur vers mon propre village pour faire mon rapport ! Et en chemin je chantais…

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GHOSTBUSTERS !