Citation :

Mission de rang C: Une jeune femme en provenance de Yuki no Kuni a besoin de se rendre dans la forêt de la Brume pour baliser la zone. C'est une experte en traçage de chemin dans la neige et nous en aurions bien besoin en ce temps d'hiver. Escortez-la et permettez lui d'effectuer son travail en toute sécurité.

La toute première mission du nécromancien ! On lui avait demandé de protéger une traceuse qui se trouvait là pour baliser des routes dans la forêt de la Brume. Un endroit qu’il avait l’habitude de connaître ! L’ordre de mission lui avait été remis au palais du Mizukage par un Jonin. Ce dernier avait mis un peu de temps pour lui remettre le rouleau scellé car il devait compléter certains documents administratifs. Une sorte de passage obligatoire à la première mission semblait-il. Michiki patienta donc sans problème. Il savait se montrer patient. Lorsque ce fut fait, son supérieur lui tendit le rouleau avec un sourire et un « bon courage ». Le jeune homme lui répondit avec la même amabilité avant de s’en aller.

Il avait ouvert le rouleau pour découvrir l’objet de sa mission. Les lieux où allaient se dérouler la mission le rassurèrent. Il les connaissait bien et il ne risquait pas d’être surpris par les éventuels problèmes qui pouvaient intervenir. Une mission qui s’avérait assez simple semblait-il. L’homme qui lui avait donné son ordre de mission lui avait précisé que la femme en question l’attendait à l’entrée principale du village. Michiki s’y rendit sans perdre de temps. Sa mission avait beau être simple, il tenait à la finir au plus vite. Il arriva enfin aux portes du village. Il y retrouva la jeune femme en question.

Cette dernière était accoudée à un des remparts. Sa longue chevelure noire descendait en cascade dans son dos. Elle avait de profonds yeux noirs qui observaient toutes les personnes qui passaient aux alentours. Une veste à capuche sur les épaules, Michiki comprit qu’elle n’était pas de la région. Il se souvint alors de l’ordre de mission. Elle venait de Yuki no Kuni en effet. Son regard qui ne cessait de balader se posa brièvement sur le jeune Kirijin. Elle allait détourner les yeux quand il leva la main dans sa direction pour la saluer. Elle s’approcha de lui. Ils étaient maintenant face à face. Michiki inclina la tête pour se présenter.

-Bonjour. Je suis Michiki. C’est moi que le village a envoyé pour assurer votre protection.

La jeune femme le toisa sans dire un mot. Elle semblait le tester. Il resta impassible, les mains dans les poches en attendant qu’elle daigne prendre la parole. Ce qui finit par arriver :

-Bonjour à vous. Je suis Nahoko. Nous pouvons y aller ?

Michiki approuva. Elle fit volteface et marcha d’un pas décidé vers les portes du village. Elle aussi avait l’air de vouloir en finir au plus vite. La coïncidence fit sourire Michiki. Il la suivit en calquant son propre rythme sur celui de la traceuse. Le trajet jusqu’à la forêt se fit dans le silence le plus total. Ils se mirent enfin à parler quand ils arrivèrent à la lisière du bois. Là, elle expliqua sa démarche pour arriver à baliser le chemin. En fonction de son organisation personnelle, le nécromancien allait devoir s’adapter pour la protéger au mieux. Elle avait divisé la tâche en trois parties réparties selon trois principaux chemins qu’il fallait qu’elle repère. Elle s’engagea sans tarder sous le couvert des arbres. Le jeune shinobi la suivit sans mot. Elle commença son travail sans plus tarder. Lui de son côté ne s’intéressait pas à ce qu’elle faisait. Il préféra faire le tour du périmètre pour s’assurer que tout allait bien. Il la laissa donc sans trop s’éloigner pour autant. Cela lui faisait une petite balade en gros. Il marchait d’un pas lent, s’attardant sur le paysage alentour. Il aimait se promener ici. il mettait fin à ses rêveries de temps à autre pour vérifier que tout allait bien pour la jeune fille.

« Comment a-t-elle dit qu’elle s’appelait déjà ? Namoko ? Naoko ? »

Il finit par abandonner. Quelle importance puisqu’elle semblait ne pas vouloir être très bavarde. Ill était sûr qu’elle aussi de son côté ne se souvenait absolument pas de son prénom.

-Michiki !

Il s’était trompé. Il revint vers elle. Il jeta un coup d’œil au travail déjà accompli. Quand la jeune femme était sûre du chemin, elle plaçait de petites lanternes sur les bords du chemin, formant ainsi une chenille lumineuse traversant les bois sombres. Elle était déjà bien avancée dans sa tâche. Elle s’était arrêtée quelques mètres plus loin de sa position. Il la rejoignit et lui demanda ce qu’elle avait.

-Vous ne me suiviez plus d’assez près, dit-elle.

-Veuillez m’excuser, répondit Michiki sans pouvoir réprimer un sourire amusé.

Elle qui n’avait pas l’air d’apprécier sa présence, elle se souciait tout de même de sa proximité. Il s’amusa de l’ironie. Il resta donc à côté d’elle pour qu’elle soit rassurée. La journée filait et le chemin se dessinait nettement. Rien ne semblait contrarier le déroulement de la mission. Michiki restait cependant vigilant.

« On ne sait jamais »

Et il avait bien raison. Car, légèrement en retrait, caché par d’épais buissons, une silhouette restait là à observer leur petit jeu.

La traceuse Nahoko ne relâchait pas ses efforts. Le prénom de la jeune fille était enfin revenu à l’esprit du nécromancien. Elle continuait sa mission d’arrache-pied. Elle s’accorda une brève pause déjeuner. Michiki en profita pour grignoter quelque chose lui aussi. Après un repas frugal, elle reprit son travail et lui de son côté continuait d’inspecter les environs sans pour autant s’inquiéter d’un éventuel danger. Le premier chemin était entièrement balisé et en milieu d’après-midi, le deuxième l’était à moitié. Face à l’avancée du travail, le nécromancien jugea qu’ils auraient terminés une fois la nuit tombée.

La jeune femme n’avait pas été plus bavarde depuis le début de la journée. Cela amusait Michiki. Du moins pendant un premier temps. Puis la situation commença à légèrement l’agacer. Qu’avait-il fait pour qu’elle soit aussi froide ? Il rejeta toute pensée de ce genre en se convaincant qu’il devait juste s’agir d’un trait de caractère de la traceuse. Il détourna son attention sur le paysage. Les arbres, la brume. Tout cela avait le don de l’apaiser. Mais le spectacle ne suffisait pas à l’occuper. Il finit par se dire qu’une conversation avec Nahoko serait intéressante et lui passerait le temps.

-Dites-moi Nahoko. J’ai fait quelque chose qui vous a déplu ?

L’interpellée se releva. Elle était en train de positionner une balise éclairante au bord du chemin quand il lui avait posé la question. Elle le regardait droit dans les yeux. Elle avait d’abord semblait étonnée puis maintenant elle avait l’air de vérifier si le Kirijin était sérieux. Michiki ne laissant transparaître aucun trait d’humour ou aucun sourire, elle parut comprendre tout le sérieux de la question. Elle regarda par terre. Ses grands yeux noirs étaient vitreux. Elle cherchait une réponse à formuler. Au bout de quelques minutes, ses yeux reprirent une teinte normale et vinrent se poser sur Michiki.

-Pas vraiment non. C’est juste que…

-Que ? questionna le jeune homme

-Lorsqu’on m’a assigné cette mission, on m’a également « prévenu » de la personne qui allait se charger de ma protection.

Elle n’eut pas besoin d’en dire plus. Michiki venait de comprendre. Sa technique de contrôle des morts lui apportaient bien des regards de mauvais augure. Nahoko ne continua pas. Elle comprit que le jeune homme voyait où elle voulait en venir. Pour la première fois depuis le début de la journée, elle semblait toute penaude. Michiki l’observa avec un sourire. Elle paraissait toute frêle et timide par rapport à son attitude fière. Comme il ne disait rien, elle reprit :

-Et…c’est vrai ?

-Pour mes techniques ? Bien sûr.

La réponse ne la mettait pas plus à l’aise. Le nécromancien le vit immédiatement. Il aurait bien aimé joué un peu sur cet aspect et lui faire une démonstration immédiate afin de lui faire une grosse frayeur. Mais il se ravisa. Il n’allait pas utiliser de cette technique pour ça. Il se contenta d’afficher un air sérieux puis, d’une voix tout à fait rassurante et paternelle, il dit à Nahoko :

-Ne vous inquiétez pas. Aussi longtemps que vous serez à mes côtés, je vous promets de ne pas les utiliser.

Un simple sourire minuscule se fixa au visage de la jeune fille. Les paroles de Michiki avaient eu l’effet escompté. Il n’avait pas fait sa promesse en l’air. Il comptait la tenir. Il repartit donc en vadrouille dans le périmètre. Nahoko reprit sa tâche mais elle semblait bien plus détendue maintenant. La voir plus à l’aise suffit à Michiki. La journée continua de filer. Le deuxième chemin était balisé. Plus qu’un. Ils se rendirent dans les bois où devait se situer le dernier chemin. La tâche fut plus agréable qu’avec les autres. Le chemin n’était pas trop effacé et ils discutèrent entre eux. Leurs échanges étaient de pures banalités mais cela changeait radicalement avec le silence pesant du reste de la journée. Arrivé aux trois quarts du chemin, Michiki s’accorda un moment pour aller satisfaire un besoin primordial. Quand il revint, il ne trouva pas Nahoko.

Il commença à se dire qu’elle avait dû avancer ou qu’elle aussi était partie soulager un certain besoin. Mais il retrouva des balises éclairantes par terre. Là, il se dit que quelque chose n’allait pas. Il chercha dans les environs mais en vain. Il revint sur ses pas aux balises éparpillés sur le sol. Il réfléchissait quand son regard fut attiré par des traces sur le sol. Comment avait-il pu louper ça ! Il suivit les traces. Peu importe celui qui avait emmené Nahoko, il était très bête. Il laissait nombre de traces qui permirent à Michiki de retracer la piste aussi bien que Nahoko avec les chemins. Après dix minutes de traque, il entendit enfin des voix. Il se tapit dans les buissons et s’approcha sans un bruit. La conversation avait lieu entre deux personnes. Michiki reconnut la voix de la traceuse et il perçut une voix masculine avec elle. Il arriva près d’un immense pin. Au tronc de ce dernier, Nahoko était attaché solidement. Un homme portant un ensemble vert sombre se tenait face à elle. L’homme tournait le dos à Michiki.

« Parfait ! » se dit le nécromancien.

Il tira un kunaï d’une des poches de son pantalon. Puis il le lança entre les omoplates de l’homme qui lui tournait le dos. Le bruit mat de l’arme dans la chair mit fin à la discussion qui avait lieu entre le ravisseur et Nahoko. Cette dernière resta incrédule face au cadavre puis Michiki sortit de sa cachette. Il s’approcha pour détacher la jeune femme.

-Tout va bien ?

-Oui…Cet homme voulait que je change le tracé des chemins pour éviter qu’on tombe sur un endroit où il cachait je ne sais pas quoi.

Michiki allait répondre quand le cadavre derrière lui explosa dans un nuage de fumée. A la place, se tenait une bûche. Une substitution. Ce type n’était pas si nul finalement. Michiki reprit un kunaï et il se posta bien en face de la traceuse. Une voix froide retentit dans les bois.

- Livre-moi la fille, shinobi de Kiri. Laisse la moi et je promets de te laisser la vie sauve.

Michiki sentit Nahoko qui tremblait derrière lui. Il ne se basa pas sur ça. Il tentait de localiser la source de la voix. Il l’avait presque. Il fallait juste une dernière phrase pour que le ravisseur dévoile sa position. Il fallait le faire parler.

-Qui me dit que tu me laisseras vivant si je te la livre ?

Nahoko allait répliquer mais il plaqua une main sur sa bouche, guettant la réponse.

-Tu as ma parole.

Ces mots lui furent fatals. Michiki avait des doutes sur la position de l’ennemi mais par sa réponse, il avait confirmé ses soupçons. Le nécromancien ne perdit pas un moment. Il se jeta dans la direction d’où provenait la voix. L’homme était caché derrière un chêne épais. En voyant le shinobi approcher, il avait quitté le couvert de l’arbre pour s’enfuir. Mais Michiki fut plus rapide. Il bloqua ses bras par derrière et plaça dans la foulée son arme sur la gorge de son adversaire. L’homme était immobilisé et à sa portée. Michiki resserra son emprise histoire de lui faire un peu mal. Nahoko les rejoignit. Elle fut ravie de voir que le ravisseur était arrêté puis ses yeux traduisirent sa pensée : qu’allait faire le nécromancien de cet homme ? Elle n’osa rien dire. Michiki avait vu son regard. Il aurait aimé égorger l’homme et simplement le laisser ici. Seulement il savait que c’était par vengeance pour la substitution de plus tôt. Le nécromancien l’avait mal pris de s’être fait berné comme un débutant. Il luttait entre faire jaillir le flot de sang et ne pas le faire. Les yeux de Nahoko étaient maintenant larmoyants. La décision de Michiki fut prise à ce moment.

« Foutu syndrome de Stockholm ! »

Profitant de sa position de force, il asséna un grand coup de tête à l’arrière du crâne du ravisseur. L’homme s’effondra, assommé. Michiki fut lui aussi sonné mais ce ne fut que de courte durée. Il attrapa l’homme et ligota solidement ses mains. Il alla le déposer ensuite à la lisière de la forêt. Pendant le peu de temps où il était parti, Nahoko avait repris le travail. Il en fut étonné mais il la laissa faire. A la tombée de la nuit, les trois chemins luisaient dans l’obscurité ambiante des bois. Ils retournèrent donc au village. Michiki traînait son prisonnier derrière lui. Il allait le remettre aux autorités du village. Il se fichait de ce qu’il l’avait motivé et comment il allait finir. Il s’arrêta une fois devant les portes principales de Kiri pour regarder Nahoko. Elle semblait fatiguée et fourbue par les évènements. Il lui sourit. Sourire qu’elle lui rendit en plus de ces mots :

-Merci. Pour tout.

Elle désignait l’homme inconscient derrière Michiki.

-Je vous en prie Nahoko.

-Au plaisir de TE revoir un jour, dit-elle avant de partir.

Michiki la regarda s’éloigner. Puis il rentra dans le village, déposa son fardeau au centre de détention puis il rentra chez lui. Mission terminée et nouvelle rencontre, il partit se coucher sans dîner.