Onze heures du matin. Le réveil était dur aujourd’hui. Cependant, il n’était absolument pas question de faire une grasse matinée. Ce serait une perte de temps… J’ai toujours ce besoin de sortir, prendre l’air, m’amuser. Inutile de préciser que je ne voyais aucun intérêt à passer des journées entières chez moi, à ne rien faire. Mais comme je disais, c’était un réveil… Dur. Non pas que la journée d’hier avait été fatigante, mais je m’étais couché il y a à peine quelques heures. Des petits lieux sympas sont ouverts la nuit, comme des bars et tout. En tout cas, ce n’est pas le bar pourri dans lequel je suis tombé hier où on aurait trouvé une telle ambiance. Là-bas, je m’y serais vraiment ennuyé si je ne l’avais pas trouvée… Elle ! Qui ? Alcoolette bien sûr. Mais c’est du passé, il y a peu de chance que j’ai affaire à elle dans les jours qui suivent. Et puis, avec tout ce qu’elle s’est enfilé hier… Je crains bien qu’elle ne soit pas apte à sortir aujourd’hui. Dommage ou tant mieux ? A vrai dire, je ne sais pas.

Me levant de mon lit, je me préparais en vitesse. Puis, comme à mon habitude, je m’isolai du monde extérieur avec mon casque et de la bonne musique comme je l’aime. C’est parti. Je sortais donc. Kumo n’était pas gigantesque non plus, mais il se trouve que je n’ai toujours pas eu l’occasion de le visiter entièrement, m’attardant un moment dans certains lieux. Et puis, cela ne faisait que quelques jours que je m’étais retrouvé ici. Même mon frère Kazuki, qui sortait lui aussi souvent, n’avait pas encore eu l’occasion de connaître tous les lieux où il pourrait s’amuser. Quoiqu’à son âge… Je ne vois pas ce qu’il pourrait faire de ses journées. Ma foi, il me lâchait un peu le grappin depuis qu’on est arrivé, ce n’est pas une mauvaise chose en soit. D’ailleurs, je ne l’ai pas vu ce matin, il doit déjà être dehors. Tel frère tel frère.

Il n’y avait pas grand monde ce matin, à croire que tout le monde avait ce mal fou à se lever. Quelques personnes passaient par là, mais c’est tout. Eh ben… Ce n’est pas avec une activité pareil que je vais trouver quelque chose d’intéressant à faire. Même certains magasins, restaurants et tout ça étaient fermés. C’est un jour férié Kumojin ou quoi ? Bref, du coup j’ai pas grand-chose à faire… Nul. Bon bah finalement, je crois bien que je vais retourner chez moi et finir ma nuit. Je l’aurais faite cette grasse matinée du coup. Tss… Nul.

Et puis, alors que je m’apprêtai à retourner sur mes pas, je vis un homme au loin, mais je ne percevais que sa silhouette. En temps normal, je n’y aurais pas prêté attention, c’est normal de voir quelqu’un dans la rue. Mais… Je pouvais voir son chapeau, qui ressemblait étrangement à la femme libre, honnête et surtout ivre d’hier. Elle ? Debout ? Avec ce qu’elle a bu, nul doute que je serai resté quelques jours dans mon lit à me plaindre de migraines en tout genre. Moi qui pensais qu’il tenait mal l’alcool… Ce n’était apparemment pas le cas. Il me tournait le dos. J’étais curieux d’en savoir un petit peu plus sur lui, le connaître sobre. Enfin, s’il l’était. Il venait peut-être de boire encore un coup qui sait.

Je m’approchais de lui, et une fois proche je lui fis une petite tape amicale sur son épaule gauche. Tant il ne se souvenait même plus de moi, c’est fréquent lorsqu’on a un peu trop bu. Le regardant ensuite dans les yeux, d’un sourire, je pris la parole.


- Alors maman, pas trop dur le réveil ce matin ? Tu t’es bien remise de la journée d’hier ?


J’avais gardé cette habitude de l’appeler maman, pour me foutre un peu de sa gueule. Ce n’était pas méchant, après tout elle s’était présentée comme étant ma mère hier.

Les rayons du soleil percent doucement mes paupières. Je les ouvre tant bien que mal et jette un rapide coup d'oeil au alentoure. Bon, une chose est sur je ne suis pas dans mon lit... Ha moins qu'il ne se soit soudainement transformé en béton... Non ce n'est définitivement pas mon lit. Je me redresse d'un coup avant d'être pris de forts maux de tête. Putain, j'ai l'impression de m'être fait exploser le crâne par un camion, voir pire. Très rapidement je me remémore par fragments ma soirée d'hier. Quand j'ai commencé à m'enfiler les verres, quand j'ai commencé à faire le show totalement torché et pour finir la petite histoire avec le blondinet. Sincèrement, j'aurais dû tuer toutes les personnes présentent dans cette foutue pièce comme ça il n'y aurait eu aucune chance que l'histoire du jonin bourré se répande...

Je me lève le plus doucement possible pour éviter de trop secouer ma tête qui me fait atrocement mal, avant de remarquer que j'ai passé ma nuit sur le sol de mon salon. Même si je n'ai aucun souvenire du comment du pourquoi je me retrouve là, je sais que mon corps n'a pas vraiment apprécié ce sol dur.

Je me traine vers la salle de bain et prends une douche très rapidement. Je prends vite fait un cachet pour le mal de crâne et alors que je comptais me prendre un bon gros bol de céréales comme à mon habitude je décide finalement d'aller prendre mon petit déjeuner dehors. Pourquoi? Le temps étant radieux je ne vois pas pourquoi je resterais cloitré dans mon appart, autant profiter un max du peu de soleil que l'on a en ce moment...

Après m'être équipé de ma panoplie habituel de fringue, je passe la porte d'entrer à toute vitesse. Je parcours les rues du village à la recherche d'une bonne boulangerie qui saurait me satisfaire, mais soudainement une main se pose sur mon épaule au même moment qu'une voix parvient à mes oreilles. Je me retourne rapidement pour voir à qui appartient cette main et... What the phoque. C'est le blondinet d'hier soir, et le pire c'est qu'il ose me parler comme si nous étions proche...

" - Doux Jésus Marie Joseph en rûte. Pourquoi fallait-il que je tombe sur toi... Nan mais sérieux, t'aurait pas pu m'ignorer ou prendre un autre chemin? Et puis que les choses soient claires, je n'ai pas de vagin donc théoriquement je ne suis pas ta mère... "

Je pousse un long soupire avant de mettre ma main dans ma poche. Putain, mais pourquoi lui... Encore, un autre client du bar ça passait encore mais lui... Nan. Je sors quelques billets et pièce que je me mets à compter avant de reprendre.

" - Bon c'est combien pour que tu ferme ta gueule? Je sais très bien que tu meurs d'envie de balancer l'histoire à tout le monde... C'est vrai quoi, rien de mieux que de balancer une rumeur sûre d'éventuel problème d'alcool -que je n'ai pas, soit dit en passant- d'un Jonin du village qui plus est du clan des Kadoria... "

Il peut me demander autant d'argent qu'il veut tant qu'il se tait. et puis de toute façon, j'ai de quoi faire avec mon salaire de jonin et l'argent de ma famille...

Eh ben voila, il l’avait avoué qu’il n’était ni ma mère et ni ma femme. Je ne m’étais donc pas trompé au début, c’était bien un mec. Le pauvre, l’alcool l’avait fait passer aux yeux de tous pour une femme. Intérieurement, je sentais bien qu’il n’en était pas vraiment une, et encore moins ma mère. Les autres clients l’avaient-ils compris eux ? Boarf, de toute façon je devais être le seul qui n’était pas bourré. Mis à part le barman, mais je ne pense pas qu’il ait le courage d’en faire une rumeur. Il ne restait donc plus que moi qui pourrais éventuellement le faire. Et ça, il l’avait bien compris. De sa poche, il commençait à sortir de l’argent, et me demanda combien je voulais pour que je me la ferme. En voila un qui tenait à sa réputation, et ça je peux le comprendre. Il me jugeait donc comme quelqu’un qui pourrait répandre cette rumeur ? Et au passage, il se présenta comme étant un Jônin du clan Kadoria. C’est vrai que balancer cette rumeur serait intéressant. Mais je n’étais pas comme ça.


- Ehh déstresses un peu ! J’ai pas que ça à faire de balancer ce qui s’est passé hier à tout le monde. Range ton fric, il ne m'intéresse pas.


Il avait toujours son argent dans la main. Honnêtement, ça ne m’intéressait pas plus que ça. Ce n’est pas l’argent qui me manquait après tout. Non, je n’irais pas à dire que je suis riche non plus, mais j’ai de quoi faire. Et puis, y avait bien plus important que ça. L’argent pourrait aussi lui servir pour se bourrer la gueule une nouvelle fois. Si possible, j’aimerais me trouver de nouveau aux premières loges. C’est un spectacle à ne surtout pas manquer. Mais revenons-en à nos moutons. Le Kadoria était donc un Jônin du village. Honnêtement, quand je repense à l’état dans lequel il était hier… Ca me met dans le doute. Lorsqu’on rencontre une personne dans de telles circonstances, on a du mal à se l’imaginer gradé. Ce qui est compréhensible. Après, je ne sais rien de sa vie, sauf que c’est un Kadoria. Ca m’avançait beaucoup, tout ce que je savais c’est qu’ils maîtrisaient la gravité.


- Ouais, j’aurais pu t’ignorer comme tu dis. Mais pas envie, je ne suis pas comme ça.


C’est vrai que lorsque je vois une personne que je connais, je ne compte pas lui passer devant sans le saluer. Même si je ne le connais pas vraiment, cela s’applique quand même dans cette situation. S’il faisait un effort pour ne pas se montrer trop désagréable, je veux bien oublier ce qui s’est passé hier, et repartir donc sur de nouvelles bases. Pour moi c’était simple, pour lui peut-être moins. Bon d’un côté, je n’ai rien fait de mal dans le fond. A moins qu’il m’accuse de l’avoir encore plus bourré qu’il ne l’était… De toute façon, il était déjà en sale état quand je suis arrivé, mais c’est vrai que j’ai bien aimé foutre la merde dans ce petit bar inintéressant.


- Au fait, je ne pense pas m’être présenté hier. Je suis Kyoku Ryûji, Jônin également. Et toi ? Toujours pas décidé à me donner ton nom ?


De toute façon, je pouvais toujours chercher son nom dans les dossiers du village. En tant que gradé, j’y avais accès. Un Kadoria, Jônin, qui utilise des Genjutsu et avec cette tête-là, il ne devait pas y en avoir cinquante. Enfin j’espère, car il a l’air spécial quand même celui-là.

Genre. Le mec je lui propose du fric limité gratuitement et il le refuse... Bizarre comme gars. M'enfin bon, moi ça me fais toujours de l'argent en plus alors je ne vais pas me plaindre. N'empêche que je n'ai toujours pas envie de discuter avec lui, j'ai faim moi. Prions pour qu'il se grouille et me laisse tranquillement manger mais il continue en me disant qu'il n'est pas du genre à ignorer les gens. Ouais bah c'est cool mais les gens tu les fais plus chier qu'autre chose alors au final tu ferrais mieux de les ignorer.

Alors que je m'apprêtais à le lui dire de me lâcher la grappe dans ma finesse légendaire, il enchaîne dans ça lançait en se présentant sous le nom de kyoku Ryuji. MAIS J'EN AI RIEN A FOUTRE J'AI FAIM PUTAIN. C'est ce que je le lui aurais répondu s'il n'était en possession d'info compromettante sur moi. Je respire un grand coup pour calmer ma colère et paraître le plus gentil et accueillant possible.

" - Shuji, Kadoria Shuji pour être plus précis... Mais... Je ne t'ai jamais vu dans le village et encore moins dans le registre des jonin, je suppose donc que tu viens d'arriver non? "

Je finis ma phrase avec un grand sourire. S'il faut jouer la comédie autant la jouer à fond non? Et puis pendant que j'y suis pourquoi ne pas l'invité a mangé avec moi? M'ouais, cette idée ne m'enchante pas trop mais bon, n'oublions pas qu'il était là hier soir et même si j'avais de bonnes raisons de me bourrer, lui ne les connaît pas.

" - Tiens, d'ailleurs. je partais manger en ville, ça te dirait de venir avec moi? C'moi qui invite bien sur... "

... Si tu ne manges pas trop bien évidemment... J'ai beaucoup d'argent mais pas des lingots d'or dans ma cave non plus. S'il mange trop c'est lui qui va payer ça c'est clair. Je ne lui laisse même pas le temps de répondre et lui attrape le poignet en marchant vers un petit café que j'apprécie beaucoup. Faut croire que mes cours de théâtre que je prenais étant plus jeune ne servent finalement pas à rien... Je vois les gens nous regarder bizarrement mais ne fais pas attention. Je rentre rapidement dans le café sans faire trop attention au jeune homme que je traine avant de respirer un grand coup. L'odeur du pain se fait sentir alors que je salue de ma main libre le patron que je connais depuis de nombreuses années.

" - L'odeur du pain qui sort du four! Rien de mieux pour démarrer la journée non? "

Eh ben voila, on y était ! Kadoria Shuji donc, c’était son nom. C’est toujours mieux que "Ta mère", là je peux mettre un réel nom sur sa tête. Puis il eut une remarque, comme quoi il ne m’avait encore jamais vu à Kumo, et ni dans le registre des Jônins. Bien vu, je suis un petit nouveau, tout fraichement arrivé. Je comptais lui répondre, mais il enchaînait bien vite. Lui qui ne voulait pas me voir, voila qu’il m’invitait à manger un morceau. Et en plus il paye ? Il est plus généreux que je ne le pensais. De la bouffe gratuite, ça ne se refusait pas. Il faudrait être fou pour faire un tel acte. En tout cas, ce n’est pas à moi que ça allait arriver, j’aimais tellement manger.

- Oui po… Héé !

Me saisissant par la main, il me traînait jusqu’à un petit café. En plus, je ne faisais pas vraiment d’effort pour avancer, reculer, ou autre. Je me laissais emporter, c’est le plus simple. En journée, je suis feignant, c’est comme ça. Fais moi ça un soir, ou en pleine nuit et tu finis dans un arbre. Là, je n’avais pas spécialement envie de faire quelque chose, alors je me laissais emporter, comme une feuille flottant sur un cours d’eau, sans but. Ou plutôt, comme un camion qui tire une remorque. C’était un peu plus ça. Bref, vous vous en foutez j’imagine.

On entrait dans le café, et Shuji me lâcha la main, enfin. Je m’en foutais que tout le monde nous ait regardé bizarrement, au moins je ne me suis pas trop fatigué. Et puis s’ils ne sont pas content, j’envoie Baby-Bee pour les faire chier jusqu’à qu’ils succombent. Elle parle tellement qu’on peut avoir des pulsions suicidaires à force de l’écouter. Le Kadoria me sortit de mes pensées pour me parler de pain. Hein ? Quoi ? J’ai pas suivi. J’ai juste compris que c’était pour démarrer la journée.

- Euh… Oui tout à fait.

Comment ça je ne suis pas convaincant ? Ca fait con de demander de répéter, mais là ce n’était pas vraiment mieux. Bref. On s’installait à une table, et je regardais le menu. Y avait plein de choses bonnes, mais je ne savais pas quoi prendre. Et puis je vis… Des pancakes ! C’est trop bon ça ! Dès que le serveur arrive, je lui en prends plein plein plein. Oui des fois je fais un peu gamin, ce n’est pas grave c’est normal. Sinon avec tout ça, je n’ai toujours pas répondu à Shuji.

- Ah et au fait, t’as raison je suis nouveau à Kumo. Je suis arrivé il y a quelques jours, c’est normal que tu ne m’ais jamais vu.

Le serveur arriva ensuite, et je pris mes pancakes avec du café. Fort, très fort. C’est comme ça que je les aime. Quand j’y pense, c’est rare de voir des pancake. La dernière fois que j’en ai mangé c’était… Quand ma mère m’en faisait. Donc une bonne dizaine d’années. J’étais aux anges ! Avant que l’adepte du Genjutsu passe commande, je m’adressai à lui.

- Evite de prendre un truc alcoolisé ce coup-ci, une fois ça m’a suffit. J’sais pas si c’est une habitude ou un cas à part, mais évite, hein ?

Il n’y avait rien de méchant dans mes paroles, au contraire ! Mieux vaut prévenir que guérir après tout. Et encore, s’il se met à boire il se débrouillera tout seul. Ca ne sera plus mes affaires.

Une fois dans le café, après avoir lâché la main de Ryuji, je designe du doigt une table au loin. C'est ma place, celle où je vais quasiment tous les jours, habituellement seul. C'est juste hors de question que je m'asseois autre part qu'a cette table et pourtant, des ignorants ont osé se l'accaparer. Rhala, dire que je vais devoir jouer les méchants devant l'autre Jonin... Il va finir par croire qu'en plus d'être alcoolique, je suis un dictateur. M'enfin, je préfère ça que de laisser ma place, ça c'est clair.

Prenant un air froid et dur, je m'avance en direction de MA table. Sans trop chercher à les faire dégager gentiment, je frappe du poing sur la table en leur disant de dégager. Enfin, dire est un peu faible comme mot... Gueuler serait plus approprier je pense. En tout cas, j'ai réussi à faire recracher la boisson de la jeune fille qui a sursauté a mon assaut. Et ouais ma poule, fallait t'y attendre en prenant ma place.

- Tu t'es pris pour qui toi? On se met où on veut, ce n'est pas chez toi idiot.

- Sûr?

Pauvre bête, tu n'aurais jamais dû dire ça... En l'espace d'une seconde, je lance un petit genjutsu sur l'homme qui se met alors à hurler au feu. Tous les clients du café le fixent bizarrement ainsi que la fille qui l'accompagnait. Oups, je lui ai gâché un rencart je crois. D'ailleurs en parlant de la jeune femme, trop honteuse du comportement de l'homme qui a attitré le regard de tout le monde, elle attrape son sac et sort rapidement du café, l'homme sur ces talons après que j'ai annulé mon illusion. Ça c'est fait ~

Mon collègue jonin resté derrière à admirer la scène, s'asseoit en même temps que moi. Très rapidement, la conversation reprend, comme si les deux autres qui étaient à ma table n'avait jamais existé. C'est le Kyoku qui commence en me confirmant bien qu'il est nouveau dans le village, ce qui explique que je l'ai jamais vu avant. Pourtant, un truc m'échappe. Le mec arrive, comme ça comme une fleur, et passe direct jonin? Soit il est passé sous le bureau, soit il est très très fort. La seconde hypothèse me paraît quand même plus plausible, quoique...

Service express bonjour. À peine il a terminé ça phrase que notre commande arrive. Il faut croire qu'être un habitué apporte quelque avantage, parce que bon, les autres clients ils ne les servent pas aussi rapidement ça c'est clair. Et même moi habituellement. C'est surement parce qu'ils ont remarqué que cette fois je ne suis pas seul et qu'ils font péter le champagne dans les cuisines qui sait...

- Evite de prendre un truc alcoolisé ce coup-ci, une fois ça m’a suffit. J’sais pas si c’est une habitude ou un cas à part, mais évite, hein ?

Hahaha. Je sais pas pourquoi mais je la sentais venir celle-là. C'était tellement prévisible, et encore, je risque de m'en prendre plein la tronche pendant un petit moment. M'enfin d'un côté il n'a pas vraiment tort, vaudrait mieux pas que je prenne un truc alcoolisé si je tiens à ce qu'il n'ait pas encore d'autre dossier compromettant sur moi...

- Je me demandais quand est-ce que tu allais faire une remarque sur l'alcool. Mais si tu veux tout savoir, même si tu en as surement rien à foutre, je bois très peu. Juste quelques problèmes ces derniers temps que j'ai préféré évacuer de cette façon.

Quelques problèmes c'est peu dire. Entre les deux autres qui disparaissent et l'autre qui ne donne plus de nouvelle, je ne vais pas tarder à faire une dépression. M'enfin, si je fais une dépression, je vais éviter que ce soit devant lui, il a déjà assez de dossiers sur moi comme ça.

- D'ailleurs, tu faisais quoi toi là-bas? Tout seul dans un bar miteux à boire comme un solitaire? Tu es venu tout seul à Kumo...?

Malgré les quelques ennuis qu’on a eu pour trouver une table, on s’était finalement installés à la table qu’il voulait. Ce mec était assez spécial quand même, mais au moins, il m’avait offert un spectacle un peu divertissant, qui était de foutre en l’air un repas entre amoureux. Maintenant, on attendait notre commande. Personnellement, j’avais faim, et je voulais désespérément manger mes pancakes, parce c’est trop bon quoi. Par contre, il ne fallait pas que Shuji reprenne de l’alcool. J’avais mieux à faire que de gérer encore une fois un ivrogne à moitié mort, faisant preuve d’une débilité à toute épreuve. C’était un cas à part celui-là de bourré. Mais bref, inutile de se rappeler des évènements de la veille, même si j’avais bien ris.

Il me répondit ensuite, et m’expliqua qu’il ne buvait pas généralement, et qu’il avait juste eu ce besoin de boire à cause de certains problèmes. Haha ! C’est la chose à ne pas me dire, ayant un caractère assez curieux. Je voulais tout savoir, mais d’abord, j’allais répondre à ses questions. Il voulait savoir ce que je faisais tout seul, la veille, dans ce bar.

- Vu que je suis nouveau au village, j’visite un peu, je cherche des lieux où il y a une bonne ambiance. Bien que je ne cherchais pas cette ambiance-là hier, il faut dire que je me suis bien amusé au final. Mais je n’y reviendrai pas pour autant…

Le serveur arriva. Pancakes ! C’était rapide en tout cas. Après une bouchée, je repris la parole.

- Et donc… Hm miam. Et non je ne suis pas venu seul. Mon frère est aussi venu à Kumo, mais il n’a que dix ans donc bon, les bars ce n’est pas trop pour lui.

S’il m’aurait entendu dire ça, je serai déjà en train d’agoniser dans son Genjutsu le plus puissant. Mon frère n’aimait pas trop être jugé par son âge, et il a bien raison avec ses capacités intellectuelles. Mais bref, le sujet n’est pas mon frère. Je posais un coude sur la table, appuyant ma tête dans ma main.

- Alors, c’était plus une petite dépression qu’autre chose hier ? Tu sais, y a de meilleures solutions que de sombrer dans l’alcool. En parler, ou bien agir par toi-même. Dis-moi, quel est le problème ? Je peux peut-être t’aider, non ?

J’étais loin d’être un psychologue, mais un humain doit être capable d’écouter et de comprendre un autre. Et puis, j’aimais bien proposer mon aide. Même si j’aime ma tranquillité, il y a tout de même des exceptions, comme là. Si je peux faire quelque chose, je le fais, sans aucun soucis.

Bonne ambiance... Nan mais il est idiot ou il le fait exprès? Quand tu veux trouver un endroit avec une bonne ambiance faut pas aller dans des bars hein, encore moins ceux de Kumo. Parce que bon, hier soir j'étais tellement torché que j'en ai mis de l'ambiance, mais si je n'avais pas été là, il se serait fait chier comme pas possible. Les bars ici, ça ne sert qu'à boire, boire et encore boire pour oublier tes problèmes. Ce n'est en aucun cas un endroit chaleureux... Après, c'est sûr qu'il n'allait pas emmener son frère dans un bar tard le soir, surtout si il n'a que 10 ans. Et puis, si il l'avait emmené, je l'aurais traumatisé... On peut donc dire qu'il l'a échappé belle le petit.

- Alors, c’était plus une petite dépression qu’autre chose hier ? Tu sais, y a de meilleures solutions que de sombrer dans l’alcool. En parler, ou bien agir par toi-même. Dis-moi, quel est le problème ? Je peux peut-être t’aider, non ?

- Ho tu sais... J'ai eu pas mal de problèmes ces derniers temps. Après, je suis tout a fait d'accord qu'en parler est toujours mieux que de me bourrer la gueule, mais justement, mon problème c'est que je n'ai plus personne. Déjà que je ne suis pas très sociable... Tu sais la guerre qu'il y a eu entre Kiri et Kumo il n'y a pas longtemps? Auquel j'y ai participé d'ailleur, et je le regrette amèrement... Mais là n'est pas vraiment le problème.

Je m'arrête quelques secondes pour me mettre d'accord avec moi-même. Est-ce que c'est vraiment une bonne idée de lui parler de cela? Je sais bien que c'est lui qui me la demandé, mais je n'ai pas vraiment l'habitude de me dévoiler. Encore moins a une personne que je viens de rencontrer. M'enfin bon, c'est bien la seule personne à qui je peux parler actuellement alors on va faire avec...

- Quand j'avais 17 ans, j'ai rencontré une jeune fille du nom de Kirigaya Asuna. Sa famille ayant été tué, je l'ai amené à Kumo et l'ai élevé, du moins, j'ai essayé. Quand elle est passé genin, je suis devenu son sensei, et bien malgré moi, elle a participé à la deuxième guerre qui nous a opposés à Kiri. D'après ce qu'on m'a raconté, elle a été fantastique. Elle aurait vaincu un genin adverse sans même avoir été touché, autant dire que j'étais très fière d'elle. M'enfin, je ne vais pas tout te raconter les détails. Pour en venir au vif du sujet, elle a... Disparu après son combat. Personne ne sait où elle est actuellement, pas même moi.

Je fais encore une pause pour lui laisser le temps d'assimiler mon histoire, pendant que je bois une gorgée de jus d'orange. Je respire un bon coup avant de continuer, car oui, ce n'est pas le seul problème que j'aie.

- Et en plus de ça, mon sensei, Seki Rikku qui était aussi un très bon ami, à lui aussi disparu au même moment. Ha! Il y a mon élève aussi... Parti en mission d'infiltration depuis déjà quelques mois. Je me retrouve donc, comme tu l'as surement deviné, seul. J'ai bien essayé de partire à leurs recherches, mais mes idiots de supérieurs ont refusé que je parte du village. Pourquoi? Parce que le village manque de Jonin. Sachant que je voulais aller chercher Rikku qui est lui même Jonin, leur excuse est un peu conne. Enfin bref, c'était ma vie de merde. Et toi alors? Pourquoi tu es venue à Kumo? Il y a pourtant rien de bien attirant ici...

J’écoutais donc l’ivrogne de la veille me raconter sa vie. Ce n’était pas spécialement pour moi que je faisais ça, bien que cela puisse attiser ma curiosité. Non, c’était plus pour lui. Les ennuis doivent être extériorisés, sinon on ne peut vivre sa vie pleinement. C’est comme ça que l’être humain est en général, bien qu’il y ait quelques exceptions. Dans certains cas, parler de ses problèmes peut permettre au concerné de se sentir un peu plus libéré de ce qui le tracasse, ainsi que de ne pas se sentir seul. De ce que j’avais entendu, il était dorénavant tout seul, et n’avait donc personne à qui en parler. Je vois, je peux maintenant vaguement imaginé l’origine de ses problèmes. Une histoire de personnes tués, ou dans le « meilleur des cas », un souci de disparition. Même si la gravité de ses deux ennuis ne sont pas les mêmes, la souffrance persiste dans chacun des cas, bien qu’elle soit différente.

Il me parla ensuite d’un évènement qui s’était passé lors de la seconde bataille de la guerre ayant opposé Kiri et Kumo. Cette guerre, oui je la connaissais. Pour sûr. C’était même l’une des raisons principales qui m’ont fait venir dans ce village. C’était aussi à ce moment-là que j’ai rencontré ce Jisetsu, désormais borgne.

- La guerre… Ouais, je vois.

Mais passons, ce n’était pas le sujet. On parlait de lui, et non de moi à vrai dire. Durant cette guerre, il m’expliqua qu’il avait perdu des êtres qui lui étaient chers. Tout d’abord, une dénommée Kirigaya Asuna, une de ses élèves qu’il avait prit sous son aile, au-delà du simple système ninja de nos jours. Cette fille aurait donc participé à la bataille aux portes du village, et s’en serait sorti avec brio. Seulement, elle était maintenant portée disparue. Ensuite, son senseï aurait lui aussi disparu, dans cette même période. Je vois, ce ne devait pas être simple. Pour couronner le tout, il avait également perdu un autre de ses élèves. Eh bah dis donc, le sort s’est acharné contre lui.

Il rageait un peu de ne pas pouvoir partir à leur recherche, à cause d’un problème d’effectif au sein du village. Oui, j’avais déjà constaté que l’on n’était pas au top, et j’ignorais de comment était géré les autres villages. Puis il enchaîna, me demandant la raison de ma venue à Kumo, rajoutant qu’il n’y avait pas grand-chose d’attirant dans le coin. Là, il marque un point, mais ce n’était pas quelque chose de concret qui m’avait attiré en ces lieux.

Je réfléchissais un instant, cherchant à me souvenir éventuellement de l’un de ses deux noms, qu’il venait de me citer.

- Kirigaya Asuna, et Seki Rikku… Nan, ces noms ne me disent rien. Désolé, mais si j’apprends quoique ce soit, je te tiendrais au courant.

Je pris une énième bouchée de pancakes. Qu’est-ce que c’est bon.

- Toi aussi à cause des guerres tu as perdu des êtres chers. Je ne parle pas pour moi, mais pour mon frère qui ne l’est pas véritablement dans le fond... Tout comme toi avec ton élève, sa famille a été tuée à cause des guerres. Il était très jeune à l’époque, mais il a tout de même survécu. N’ayant plus de famille moi non plus, je l’ai pris avec moi, et je me suis occupé de son éducation. Je ne préfère même pas imaginer ce que je ferai s’il était porté disparu également…

Il était réellement important pour moi. Je pouvais comprendre la souffrance de la personne m’ayant invitée, même si dans le fond je ne l’ai jamais ressentie. La seule personne que j’ai perdue était ma mère, emportée par la maladie. J’étais jeune à l’époque, mais cela laisse quand même des marques au plus profond de son être.

- Si je ne l’avais jamais rencontré, je ne serai sûrement jamais venu à Kumo. Pour lui, je veux arrêter les guerres, et je suis donc venu ici. Je me suis dit qu’agir de l’intérieur serait plus efficace que de l’extérieur. Et puis, ce village peut lui servir de refuge, voire peut-être même d’une nouvelle famille en plus de moi. Et de mon côté, je compte m’occuper des menaces potentielles de Kumo, en les éradiquant. C’est bien plus efficace, et ça me permet pour l’instant de le protéger…

Non, je ne tuais pas par plaisir, je ne faisais pas partie de cette catégorie de gens-là. Loin de là. Certains emploient des beaux discours, des alliances, mais au final, cela ne mène à rien. Malheureusement, seule la mort est l’issue la plus certaine.

Pendant que je buvais une gorgée, mon regard fut attiré par l’extérieur. Il semblait y avoir une bagarre en plein dans les rues de Kumo. Je regardais, d’un air nonchalant. C’était triste de voir ça, et je ne préférais même pas en savoir la raison. Bref, il fallait que je finisse de manger, j’en avais pris pas mal, mais ça valait le coup. Puis plus rien dans mon assiette, mes yeux s’écarquillèrent, avant de se retourner vers Shuji.

- Ehh ! Tu les as pas bouffés quand même ?!

Qu’il fasse gaffe à sa réponse, la bouffe c’est sacré.

Cela me faisait tout drôle de raconter les derniers événements de ma vie. Depuis le temps que j'avais besoin de vider mon sac... Même si je n'ai pas l'habitude de parler de mes problèmes aux gens et encore moins à des inconnus, je dois avouer que ça fait quand même un grand bien de raconter ces problèmes. Je vous le conseille grandement. M'enfin, ce n'est pas ça qui fera revenir Rikku et Asuna. En tout cas, j'espère ne pas trop l'avoir saoulé avec mes histoires... C'est surement très intéressant à voir à quel point ma vie et à chier mais bon, au bout d'un moment ça doit commencer a être assez chiant.

Il reprend la conversation en me confirmant qu'il ne connaît pas Rikku et Asuna. Normal j'ai envie de dire. S'il vient d'arriver il y a peu, il y avait quasiment aucune de chance qui les connaisse. Après avoir repris une bouchée de pancakes, il continue en me parlant de son frère. Comme quoi il ne serait pas vraiment son frère et que, tout comme moi avec la jeune Kirigaya, il l'aurait recueilli. A vrai dire, leurs histoires se ressemblent énormément puisque la famille de son pseudo frère à lui aussi été tuées. Je me demande bien s'ils sont mort de la même façon aussi... Voir par la même personne. Non, ce serait plus qu'une coïncidence dans ce cas-là.

Je suis peut-être face à une inconnue, mais en attendant, il est surement un des mieux placé pour comprendre ce que je ressens... C'est vrai quoi, il suffit qu'il imagine que son frère disparaisse et il comprendra ma situation. Enfin bref, il n'a pas encore fini sa longue tirade alors je ferais mieux de l'écouter.

- Si je ne l’avais jamais rencontré, je ne serai sûrement jamais venu à Kumo. Pour lui, je veux arrêter les guerres, et je suis donc venu ici. Je me suis dit qu’agir de l’intérieur serait plus efficace que de l’extérieur. Et puis, ce village peut lui servir de refuge, voire peut-être même d’une nouvelle famille en plus de moi. Et de mon côté, je compte m’occuper des menaces potentielles de Kumo, en les éradiquant. C’est bien plus efficace, et ça me permet pour l’instant de le protéger…

- La paix... J'ai bien l'impression que nous avons les mêmes objectifs toi et moi. Je comprends tout à fait que tu veuille protéger ton frère en venant ici, pourtant, je ne suis pas d'accord sur un point. Tu penses qu'agir de l'intérieur est mieux? Personnellement, je pense tout le contraire. Enfin... C'est plus compliqué que cela. On peut très bien oeuvrer pour la paix à l'intérieur d'un village, mais on ne peut agir que pour le village dans lequel on est. Alors qu'un errant lui, peut agir sur tous les villages puisqu'il n'est pas en guerre contre tel ou tel village. Tu vois ce que je veux dire?

Éradiquer les menace... je n'aime pas trop ce terme. Éradiquer c'est trop. Après, se défendre contre des gens qui en ont à ta vie où a celle de tes proches, là oui. Mais éradiquer les ennemis de Kumo alors que ne se sont peut-être que des genins pro-paix qui ne sont pas encore assez importants pour imposer leurs idées, ça non... Les alliées de la paix doivent s'entraider, pas se faire la guerre sous les ordres de leurs pseudos chef, surtout celui de Kumo en qui je n'ai toujours pas plus confiance.

Pendant que nous prenons en même temps une gorgée de notre boisson respective, une bagarre dans la rue attire notre regard. Théoriquement, en tant que jonin, je devrais les séparer mais... je dois avouer que j'ai franchement la flemme et on dirait que Ryuji aussi. En plus, on est entrain de prendre notre petit déjeuner, un moment sacré en soi. Du moins, pour nous. Parce que je sais pas par quel miracle, mais les pancakes de mon collègue jonin on tout simplement disparu, comme par magie. Et le pire c'est que ce n'est même pas moi qui les ai mangé...

- Ehh ! Tu les as pas bouffés quand même ?!

- Nan mais je ne suis pas Jésus, je peux pas engloutir la tonne de pincakes que tu as pris en même pas dix secondes! Réfléchies deux minutes.

Très rapidement, je balaye la salle du regard a la recherche de son bien. Si ce n'est pas moi alors quelqu'un a dû les prendre, les pancakes ne peuvent pas s'envoler tout seul je vous rappelle. Et je n'avais pas tord. J'aperçois au loin assis à une table, un homme agrandir son bras et attraper discrètement la bouffe de ses voisins. La façon dont son bras s'allonge et se rétracte est à la fois flippante et orgasmiquement bizarre. Mais en attendant, c'est surement lui qui a pris les pancakes de Ryû' et ça c'était pas franchement la meilleure idée qu'il a eu le pauvre.

- Là ! C'est l'affreux qui étire son bras assit à la table là-bas!

Paix à ton âme jeune agrandisseur de bras.

Mes pancakes… J’étais tellement euphorique d’en manger… Je n’ai plus qu’à me suicider. Non mieux, je vais trucider Shuji plutôt. On ne s’en prend pas à ma bouffe impunément. Cependant, il affirma que ce n’était pas lui, prétextant qu’il n’était pas capable d’avaler tout ce que j’ai pris en si peu de temps. Hmm… Ce n’est pas faux. Mais alors c’est qui ? Je vais mourir moi, au secours…

- Là ! C'est l'affreux qui étire son bras assit à la table là-bas!

Il ne m’en fallut pas plus. J’étais déjà levé, à me diriger vers la table de l’élastique présumé. Lui, il ne va pas se foutre longtemps de ma gueule, je vous le dis. Usant de mes dons de senseur, j’analysai son chakra. Faible. Pitoyable. Décevant. C’est tout ce que j’ai ressenti en lui. Physiquement parlant, je lui attribuai les mêmes adjectifs, tout en y rajoutant une couche… Gros. C’est tout ce qu’on voyait. En même temps, s’il s’empiffre tous les jours de cette manière-là, tu m’étonnes.

Me dirigeant vers sa table, je pris une chaise, et m’installa face à lui. Plus de trace de mes pancakes, il a déjà tout bouffé. Dans ma tête, je visualisai tous les scénarios de meurtre possibles et imaginables, allant de la décapitation à un simple meurtre avec un cure-dent. J’épluche, je plante, je touille, je replante, je retouille, tout en prenant soin d’éviter les organes vitaux. Ouais, je garde le meilleur pour la fin. Franchement, qu’est-ce qui me retiens… Je le fixai, d’un regard de tueur psychopathe gravement atteint.

- Qu’est-ce que tu me veux toi ?

Mon regard azuré se plongeait toujours dans ses iris. Je n’avais encore rien fait, que cela le frustrait déjà. Impulsivité, bonjour ! L’homme se leva de sa chaise, et afficha une mine très colérique, avant d’essayer de me frapper avec son poing. Même pas il utilise son don, il me sous-estime vraiment. C’est sans difficulté que j’arrêtai son coup avec ma main gauche. Ma poigne se resserra autour de son poing, le rendant dans l’impossibilité de s’en défaire. Au niveau de la force, je lui étais bien supérieur. Je concentrai du chakra médical autour de ma main droite, afin d’y créer un scalpel de chakra, que je lui passais sous le cou.

- Ta mort.

L’homme trembla, et avoua qu’il était bien celui qui avait volé cette nourriture à tous ces gens, tout en pleurant. Il s’excusa aussi de la manière la plus pitoyable qui soit. C’en était navrant de devoir en arriver là.

- Rembourse tout ce que tu as mangé maintenant.

Il s’exécuta, et me laissa même tout l’argent qu’il lui restait après. Puis il partit en courant. Il n’était pas prêt de revenir ici ce voleur de pacotille. Putain, en traître il était riche le gars, Retournant à ma table, où Shuji attendait, je lui donnais une partie du butin pour m’avoir aidé. Oui je sais que je suis gentil.

- Breeeeeeef. Problème résolu.

Tant pis pour ma bouffe, j’avais largement de quoi m’en payer encore et encore si je le voulais maintenant.

- Pour te répondre, les deux méthodes se respectent, mais je préfère y aller au cas par cas. Et puis, rien ne m’empêche d’interagir aussi avec les trois autres puissances, j’ai des contacts un peu partout dans ce monde. Mais avec ou sans eux, je finirais sûrement par avoir à faire aux autres villages. Pour l’instant, je tiens à continuer comme ça.

Comme il le disait, on poursuivait des objectifs semblables. Lui aussi était pour la paix, et souhaitait œuvrer pour. Certains disent qu’ils sont pour la paix, alors qu’ils ne foutent rien à côté. Lui, il parlait d’œuvrer pour la paix. Un bon point. Cependant, on avait des méthodes différentes. Selon lui, être intégré à un village me limitait dans mes objectifs de paix. Il disait que je ne pouvais qu’agir sur le village dans lequel j’étais. Hmm… Moui c’est compréhensible, et tout à fait recevable. Mais il y avait bien des moyens d’agir sur les autres villages, même indirectement, par la main d’une autre personne. Être errant comme il le dit serait utile, mais je préférais savoir mon frère entre les murs d’un village plus qu’autre chose.

Soit ce mec est un accro des pancakes, soit il est vraiment timbré. J'ai à peine eu le temps de lui dire que c'était l'autre qui lui avait pris ça bouffe il s'était déjà levé, prêt à attaquer sa proie tel un loup sauvage. Et quand je dis loup je ne rigole pas, on dirait qu'il va tuer quelqu'un dans les minutes qui suivent et ce n'est pas trop rassurant quand on le voit s'approcher d'élastique man. Pourtant, ce n'est pas à coup de poing qu'il entame la conversation mais juste en s'asseyant face à lui comme s'il allait lui faire la morale. Dommage j'aurais bien aimé un peu de divertissement.

Sans même que le Kyoku ne fasse quoi que ce soit, le gros tas élastique part au quart de tour lui jetant un " qu'est-ce que tu me veux toi " a la figure. Nan mais là c'est de la provocation. Je ne sais pas moi met lui une droite ou une gauche ou même un coup de boule mais réagis Ryuji! On veut du spectacle, du sang, des femmes qui hurle, des enfants chialés! Huu... Faudrait peut-être que je me calme moi... Même si un peu plus d'action ne serait pas refus je l'avoue.
Pris de son impulsivité débile, le futur victime du Jonin se lève et tente de lui assener un coup de poing. Un coup digne d'un genin de 5 ans si vous voulez mon avis et c'est donc sans grandes difficultés que le Kyoku attrape son poing le stoppant net dans son élan.

C'est maintenant que ça va devenir intéressant. Tous les clients du café se retournent vers Ryuji, dégustant comme moi, cette scène d'action en face de nous. Le seul qui n'avait pas l'air très content c'est le propriétaire, logique. Qui voudrait qu'une bagarre éclate dans son café me direz-vous. Et c'est bien ce qui était sur le point de se produire. Le jonin fait apparaître alors un scalpel de chakra autour de son autre main, une technique de médecine très connue, avant de la mettre juste sous le cou de sa proie telle une guillotine. D'un ton froid et autoritaire, il répond à sa question par un simple " Ta mort " qui a suffi à faire trembler tous le public. Va-t-il vraiment le tuer? Comment cette histoire va-t-elle se terminer? Vous le saurez, après la pub!

Ou pas. Pas le temps de placer une pub à un moment aussi poignant, ce serait du sadisme à l'état pur. C'est alors que suite aux mots de mon compagnon de petit déjeuner, la victime se met à trembler et a pleuré d'une façon tellement minable que je ne peux m'empêcher d'exploser de rire et je suis loin d'être le seul. Même si beaucoup de personnes sont prises d'affection pour élastique man, d'autres, comme moi, se sont mis à rigoler à gorge déployée provocant en bruit de fond, un énorme fou rire.

Le jonin lui réclame alors de payer tout ce qu'il a volé, normal quoi. Bien évidemment, élastique man s'exécute direct laissant même un pourboire. Qu'est-ce qu'il est généreux ce voleur! Malheureusement, c'est ainsi que se termine le spectacle. La proie s'étant enfuie et le prédateur enfin revenu a se place initial, je me reprends de mon four rire pendant que mon interlocuteur daigne enfin reprendre notre conversation si brutalement arrêté.

M'ouais... S’il a des contacts dans les autres villages ça se tient et puis il faut de tout pour faire un monde. Si tout agis de l'extérieur alors qui s'occupera de l'intérieur? Au moins je sais que quelqu'un est là pour veiller dessus. Mais au moment où je m'apprête à lui répondre, une sorte d'aspiration apparaît à côté de nous d'où sort un jeune homme habillé en tenue ninja. Génial, manquait plus qu'eux. Je connais cette technique, je sais l'utiliser même. Une technique de base Kadoria, le Shunshin façon gravité, mais cela ne m'explique pas ce qu'ils me veulent et je pense que je ne vais pas tarder à le savoir de tout façon...

- Votre mère vous demande.

Mais... Je croyais avoir été assez claire... Je l'emmerde ma mère mais à un point. Elle se prend pour qui pour m'ordonner de venir la voir? Si je me suis éloigné du clan ce n'est pas pour redevenir son chien à cette vieille morue.

- Dites-lui qu'elle peut crever.

- C'est très urgent.

- Et alors? Je n'ai pas été assez claire? Qu'elle me laisse en paix.

- Elle se doutait de votre réaction et c'est pour ça qu'elle m'a dit de vous dire que si jamais vous refusez de venir, elle viendrait elle-même vous chercher.

- J'arrive.

Je connais la force de ma mère et je peux vous assurer que si c'est elle qui vient me chercher, j'ai peu de chances d'arriver là-bas entier. C'est dommage, j'aurais bien, aimé rester encore un peu avec Ryuji... Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu de conversation normale et encore plus longtemps que je n'avais pas rigolé autant. Mais comme d'habitude il a fallu que ma mère vienne tout gâcher. Un jour peut-être qu'elle me lâchera... Non ce serait trop lui en demander.

- Désolé Ryuji, j'espère qu'on se reverra sous peu !