Ma dernière aventure avec mon araignée avait laissé des séquelles. On m’avait laissé sortir de l’hôpital, mais j’étais bien amoché. Là, je me rends compte que je suis bel et bien humain, et que je ne me rétablis pas en un claquement de doigts. C’est toujours dur d’apprendre une telle vérité, surtout quand on est persuadé d’être plus spécial que les autres. Bah j’étais bien amoché, à cause d’une araignée, coup dur. Mais bon, cette expérience m’avait été bien utile, même si j’étais énervé. Oui, vraiment. Il fallait que je bouge pour me calmer, comme d’habitude. Mais là… Quand je bougeais ça me faisait mal, et ça m’énervait encore plus. Et si je restais immobile, ça n’allait pas me calmer. La journée allait être longue, je le sens.

J’ai finalement pris la décision de faire un tour dans le village. Je m’étais couvert du mieux que je le pouvais, sans trop exagérer. Pourquoi ? Parce que je ne tenais pas à montrer mon état. Après pour le visage et les égratignures qui restaient, je ne pouvais pas faire grand-chose. A la limite, ce n’était pas très voyant. On peut penser que je me suis battu avec un chat où je ne sais pas quoi, ce n’est pas dramatique du coup. Enfin si un peu, un chat m’aurait fait du mal. Raaah ça m’énerve encore plus. Bon pour me calmer, y a la solution à tout : une bonne glace ! J’allais voir le meilleur glacier du village pour m’en acheter une.

Ma bonne humeur commençait à revenir. Sauf que… Je ne trouvais plus mon argent. Ne me dîtes pas que… Je l’aurais perdu l’autre jour ? Non mes petits sousous ! Déjà que je suis très pauvre, et que c’était assez rare que j’ai de quoi m’acheter trois glaces… Là je n’ai plus rien. Je regardais le monsieur qui les vendait avec des yeux doux. Des yeux… Digne de Gaea quoi. Et ne me dîtes pas que vous ne connaissez pas où je me vexe ! Mais là, ça ne marchait pas, j’avais encore du chemin à faire pour l’égaler. Donc, pas de glace… Raah ça m’énerve encore encore encore plus !

Rien ne peut me calmer aujourd’hui. C’est triste de dire ça, mais c’est la pure réalité. Je suis tombé de trop haut pour m’en remettre en quelques secondes… Oh un papillon ! A la vue de ce magnifique insecte, mon sourire s’élargit immédiatement. Comment ça je me contredis ? Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez. Et me voila en train de lui courir après, pour l’attraper. Vous remarquerez que j’adore les animaux et les insectes, il se passe toujours un truc avec eux. Me voila en train de courir dans les rues de Konoha, en suivant le papillon. J’en avais même oublié la douleur, enfin.


- Laisse-toi faire mon petit petit !


Oui je leur parle, je suis sûr qu’ils nous comprennent. Mais ils ne peuvent pas nous répondre c’est tout. Il ne faut pas chercher plus loin. Mais c’est toujours la même histoire, ils ne veulent pas m’approcher. Je fais peur ou quoi ? Peut-être… Je suis triste voila.

La course poursuite continua jusqu’à un coin un peu isolé de toute la population, où un grand arbre était planté. L’insecte aux ailes colorées alla s’y cacher. Ah ouais ? Tu crois m’avoir comme ça ? Tu ne connais pas Aku mon pauvre papillon, je suis un vrai singe moi ! M’agrippant au tronc de cet arbre, je commençais à monter, mais à forcer sur mes membres, je sentis une nouvelle fois la douleur m’envahir et je lâchai prise. Me voila maintenant allongé au sol après ma chute. Je sentis la mauvaise humeur revenir, il faut que je tape sur quelque chose. Et vite. Serrant très fort les poings, je donnai plusieurs coups à l’arbre qui abritait dans son feuillage le papillon en question.


- DESCENDS DESCENDS !


Jamais, je dis bien jamais, je n’ai tapé quelque chose avec autant de rage et de puissance. Si ça se trouve, l’arbre allait finir par s’écraser au sol comme je suis trop fort. Les coups me faisaient mal, mais de toute façon j’ai toujours mal, donc autant m’acharner dessus en défoulant ma rage.

Ma rage ne s’estompait pas. Ce papillon qui s’était caché dans cet arbre… C’était la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Pauvre arbre quand j’y repense, il a du souffrir à cause de mon impulsivité alarmante. Heureusement qu’il n’a pas été déraciné, avec ma force de titan c’était un risque à prendre. Mais je commençais à fatiguer de plus en plus, et je souffrais davantage. Mais quelle journée de merde, j’aurais du rester coucher en fait. Et puis j’entendis une voix, venant de derrière moi. La personne qui était derrière moi s’approchait, et me demandait ce que m’avait fait cet arbre. Essoufflé par cet excès de colère et de coups, je me retournais en direction de cette personne. C’était un homme plus âgé que moi aux cheveux blonds, qui semblait être ninja.

Je connaissais du monde à Konoha, pourtant je ne l’avais jamais vu. A croire qu’il y avait un nombre illimité de ninja au village. Et puis en le voyant… Je n’ai pas eu l’impression qu’il était un simple Genin comme moi. Quoique moi non plus je ne suis pas un simple Genin, je suis THE Genin, ne l’oublions pas. Mais bref, là n’était pas la question. L’inconnu s’approcha donc, et reprit la parole. Il pensait que je m’entraînais à devenir ninja. Il n’avait jamais entendu parler de moi ? C’était possible ça ? Avec toutes les bêtises que j’ai pu faire… Incroyable. J’étais bien moins connu que je ne le pensais. Je suis déçu. C’est vraiment une journée pourrie. Le blond était intrigué par le fait que je m’entraîne sans l’aide de mes copains. Mes copains hein…

A ces quelques mots, je me remémorai le jour de ma rencontre avec monsieur Tomate. Mes amis m’avaient laissés tomber pour sauver leur peau, alors que j’étais venu les aider. Depuis je ne les cause plus, et je compte bien me venger un jour ou l’autre. Mes amis maintenant, c’était des beaucoup plus vieux que moi. Mais je m’entendais bien avec eux, et je crois qu’ils m’aiment bien aussi. Enfin j’espère, sinon je serai déçu, déchiré, au bord du suicide… Bref triste quoi. Mais pour l’instant, mon ami d’aujourd’hui était dans cet arbre, et je n’arrivais pas à le rejoindre. Ce papillon commençait à m’énerver, même si je l’étais déjà.

Regardant donc le supposé ninja, je lui répondis.


- Bah… Heu… Il est méchant avec moi…


Oui, il m’avait volé mon ami après tout, ça méritait que je le tape comme ça, mais j’étais fatigué à force, le blond devait s’en rendre compte.


- Je suis déjà un ninja, m’appelle Aku et je suis Genin. Et… Bah… En fait mon copain il est coincé dans cet arbre… Je n’arrive pas à le faire redescendre…


A ces quelques mots, je m’étais mis à pleurer. Les nerfs qui lâchent… Voila que je pleure pour un papillon maintenant. Bon ok, je pleure tout le temps, ok j’ai compris. Mais encore, ça m’étonne que je n’aie pas pleuré plus tôt. Avec une journée pareil après tout… Seulement, quand je pleure j’ai besoin de quelqu’un pour me réconforter, surtout quand je suis dans cet état-là. Je m’approchais donc de l’inconnu et m’accrochait à sa jambe pour pleurer. Espérons qu'il ne me rejette pas...

Cette journée était éprouvante, aussi bien physiquement que psychologiquement. Ce n’était pas très rare que je pleure, c’était même assez fréquent. Beaucoup trop fréquent. Mais là, je pleurais à cause de mes nerfs. Les nerfs qui lâchent, et voila dans quel état je me retrouve. Il faut avouer que ces derniers jours ont été rudes, mais jamais je crois n’avoir craqué d’une telle manière. C’était tout pour lui du coup, pour cet inconnu. Je m’étais accroché à sa jambe pour pleurer, avec un minimum de réconfort. Oui, sentir qu’il y avait quelqu’un pour me consoler, ça me faisait du bien. Après, ce n’était peut-être pas son intention… Et puis, je sentis quelque chose me tapoter légèrement la tête. C’était lui, qui tentait de me réconforter. Je relevais la tête, les yeux larmoyants, puis il me parla.

L’inconnu ne voulait pas que je pleure, et me dit de laisser mon ami dans l’arbre. Qu… Quoi ? Mais, si personne ne lui vient en aide il… Il… Il s’envolera. Ah bah ouais c’est vrai. Ce n’est pas juste n’empêche, j’aurais bien voulu l’adopter. Comme tous les animaux que je croise. Le monsieur avait peut-être raison, je devrais l’oublier… Il n’était peut-être déjà plus dans cet arbre mon papillon. Il fallait que je me fasse une raison, je ne pourrais pas l’emporter avec moi. L’inconnu reprit ensuite la parole, et dit quelque chose de très intéressant : je n’avais pas besoin d’être entouré d’amis pour m’amuser. Et puis, il dit quelque chose d’étrange, comme quoi il pouvait m’apprendre à ne plus jamais m’ennuyer.


- Mais je…


Et je le vis composer des mudras. Pas de doute maintenant, c’était bel et bien un ninja. Par réflexe, je reculai légèrement, ne sachant pas ce qu’il préparait. Apparemment, il voulait m’apprendre à ne plus m’ennuyer. Je me demandais donc bien ce qu’il préparait comme technique. Et c’est dans de la fumée blanche qu’un nouvel inconnu fit son apparition. Il était tout à fait identique au premier, c’était… Un clone c’est ça ? C’est comme ça qu’on dit ? La stupeur se dessinait sur mon visage, moi je n’ai jamais réussi à faire un clone, et le monsieur là l’avait fait comme si ce n’était qu’une formalité. Les deux me parlèrent ensuite avec synchronisation, leurs paroles s’enchaînaient et constituaient un ensemble. Impressionnant, je ne sais pas faire ça moi… Avec un clone, je pouvais jouer au chat perché, à cache-cache et au ballon selon lui… Enfin selon eux. L’original finit par donner un violent coup en plein visage à son clone, qui finit par disparaître.

C’était la deuxième personne à utiliser cette technique devant mes yeux. J’ai souvenir d’avoir vu monsieur On’ s’être cloné pendant les combats qu’on a fait ensemble. Maintenant, c’était lui. Et il comptait m’apprendre cette technique. Le Kage Bunshin si je ne me trompe pas. Je n’avais aucune notion de clone cependant, il allait falloir partir de zéro, ce n’est pas gagné… Cependant, pour apprendre cette technique, il fallait que j’arrête de pleurer. Alors que j’essuyais mes larmes avec ma manche, l’inconnu se présenta sous le nom d’Iji. Non, je n’avais vraiment jamais entendu parler de lui, des fois j’ai l’impression de vivre ailleurs.


- Snif… D’accord monsieur Iji… J’vais arrêter de pleurer, promis !


Mes larmes ne coulaient plus, et un sourire enfantin et joyeux se dessina sur mon visage endolori par les précédents jours. L’heure était donc à l’entraînement, j’étais prêt à écouter mon professeur et tout ce qu’il avait à me dire sur cette technique.


- Je dois faire comment alors ? Et vous ne pourriez pas refaire les mudras ? J’ai pas tout retenu…

C’est avec attention que mon regard se porta sur les mains du dénommé Iji. Il fallait que je retienne les mudras qu’il faisait, c’était la base après tout. Une fois bien mémorisé, je le remerciais avant de passer à la suite. Je faisais quelques essais, mais cela ne donnait rien de très réussi… Cette technique risquait d’être bien plus compliquée que prévu. Je commençais à être habitué à jouer avec mes affinités, mais le clonage n’a jamais été ma tasse de thé. Ce n’est pas gagné donc… Mais je ne baisserais pas les bras avant d’avoir réussi cette technique qui me tentait réellement. Dans ma tête, j’avais déjà un bon nombre d’idées sur ce que je pouvais en faire. Il n’était donc pas question que je n’y arrive plus maintenant. Après ces quelques tentatives décevantes, mon professeur du jour me donna quelques conseils. Un problème de dosage, voilà ce qu’il y avait. J’utilisais trop de chakra, et ça ne donnait rien de bien productif. Il donna un exemple : celui de marcher sur l’eau. Il me demanda si j’avais déjà essayé.

- Qu… On peut marcher sur l’eau ? C’est vrai ?

Je n’étais pas au courant, il faudra que j’essaye un jour. Ce serait tellement bien de pouvoir réaliser un tel exploit ! J’essayerai un jour ou l’autre ! Mais revenons-en à l’entraînement d’aujourd’hui, il n’était pas question de penser à autre chose qu’à ces clones. Et ce n’était pas facile à faire, car le blond renchérit, se servant de glaces pour exemple. Des glaaaaaaaaaaaces !! Il s’en servait pour montrer ce qu’il entendait avec cette histoire de dosage. En fait, je devais doser correctement le chocolat et la vanille pour obtenir un bon résultat. Pigé !

- J’ai compris, vous allez voir je vais y arriver !

Oui, j’étais confiant. Mon petit doigt me dit que ça va être très facile maintenant. J’avais toutes les cartes en main, à moi les clones ! Composant les mudras nécessaires à cette technique, je me focalisais en partie sur cette histoire de dosage de chakra. Le séparer en deux parts égales, c’était la clé de la réussite. Et je le savais très bien. Maintenant, tout reposait sur moi. La fumée blanche que j’avais vue lors de la technique de monsieur Iji était là. Parfait, j’avais réussi ! Mais… Euh… C’est quoi ça… Il y avait bien un clone mais… Déjà il n’avait pas de bras, et il lui manquait une jambe. Et sa tête était bizarre. Super.

- C’EST QUOI CA ???

Je donnais un violent coup de pied dans ce "clone" qui disparut de la même manière qu’il était apparut. Moi, faire quelque chose d’aussi laid ? Non ça ne me ressemble vraiment pas. Il ne fallait pas que ma colère remonte, j’en ai assez moi. En plus avec cet échec, le monsieur pouvait se moquer de moi maintenant. Pas question de rester sur un tel échec, c’était inconcevable. Il fallait que je retente ma chance une nouvelle fois. Imperturbable, je me concentrais sur ce dosage de vanille et de chocolat. La vélocité n’y était pas, et ça me prenait du temps. Une fois que je trouvais mon dosage correct, je composai les mudras pour faire la technique en question. A mes côtés apparut alors une copie conforme de moi, qui semblait bien réussite. J’y étais enfin ! Je le regardais, lui aussi.

- C’est bon ! J’ai réussi !

- Ouais j’ai réussi !

Qu’il s’amuse pas à se faire passer pour moi celui-là par contre.

Non ce n’est pas vrai, il ment. Il a tous ces doi… Ah non. À y regarder de plus près, on voit bien qu’il manque bel et bien deux doigts à mon clone. La honte… Mais dans les grandes lignes, on peut dire que j’ai réussi à apprendre cette technique. Il ne me restait plus qu’à le bosser en solo, de mon côté. Comme le disait monsieur Iji, ça allait venir tout seul. Il n’avait pas tort, je pouvais faire mieux que ça, et je le ferai. Le blond changea ensuite complètement de sujet, et parla de glace. Tel un éclair, ma tête s’était retournée en sa direction, à toute vitesse. Une glace chocolat - vanille - fraise - banane. Wahou il était sérieux ? Mais c’est le plus beau jour de ma vie, y a pas à dire ! J’ai appris à me cloner, et maintenant je vais manger une grosse glace avec quatre goûts différents ! Il était très gentil le monsieur que je venais de rencontrer. Il confirma ensuite qu’il m’invita à en manger une, et qu’il allait me la payer. Mais avant ça, il fallait que je fasse disparaître mon clone, il ne comptait pas lui en payer une. Soit.

Brandissant mon poing, j’allais le frapper de plein fouet pour qu’il disparaisse comme l’autre raté que j’ai fait tout à l’heure, mais ses paroles m’arrêtèrent. D’après ce qu’il me montrait, il suffisait d’un mudra pour le faire disparaître. Ah, ça peut être pratique sur le terrain ça, mais pour l’instant….

- Désolé monsieur Jiji, mais je préfère ma technique !

En disant ces quelques mots, mon poing reprit sa trajectoire pour frapper de plein fouet mon clone qui disparut aussitôt. J’adore, j’ai trouvé ce que je pouvais taper lorsque je serai énervé maintenant. Les arbres allaient pouvoir souffler un peu. Ils doivent être content j’imagine.

- Allez, on va manger une glace maintenant !!

J’étais tout content, il avait finalement réussi à me remonter le moral. Cette journée n’était pas si pourrie que ça au final, j’étais content d’avoir pu le rencontrer. Au glacier, il commanda cette fameuse glace qu’il m’avait promise, celle aux quatre goûts. Chocolat… Vanille… Fraise… Banane… Pouvait-on faire mieux ? S’il savait à quel point je raffolais des glaces, et qu’il était en train de me faire le plus beau cadeau qui soit au monde. Il était en train de l’acheter et moi je sautais sur place tellement que j’étais content et impatient. Lorsqu’il me tendit ma glace, j’étais limite au bord de pleurer, mais je me retins. Oui j’en suis capable, c’est fou comment je fais des efforts.

Seulement, une fois la glace payée, c’était l’heure pour nous de repartir chacun à ses occupations. Moi je ne voulais pas le laisser partir, mais bon. Chaque chose a une fin, et là aussi. En partant, je le remerciais pour tout ce qu'il avait fait pour moi aujourd'hui. J’aurais l’occasion de le revoir un jour. Pendant ce temps, je mangeai ma glace, et j’eus une idée. Peut-être qu’en me clonant, j’aurais plus de glaces ! Ah mais oui, bonne idée ! Ma motivation était entière : manger des glaces, encore et toujours plus. C’est avec grand succès que j’arrivais à créer trois clones, tous la même glace en main. WAHOU ! Prenant une première dans ma main, je croquais dedans. C’était délicieux !! Mais j’en avais un peu abusé… Je fus rapidement pris de vertige, à cause de la fatigue… J’avais dépensé beaucoup de chakra et d’énergie aujourd’hui, en plus j’étais bien blessé. Fermant les yeux, je tombais au sol, la glace dans la tête, et mes clones disparurent. Bien joué Aku !