Inutile de faire preuve d'objectivité pour décrire le ressenti d'un soldat avant la boucherie qui l'attend, l'intéressé sera mieux placé manier la plume...

La volonté du feu, des clous ouais. Si je repars me jeter dans la gueule du loup une seconde fois pour lancer des kunais dans le dos de shinobis guère moins innocents que moi, c'est d'abord et avant tout par instinct de survie. Cela dit, peu importe les motivations des Sunajins, il est vrai que le plus respectable des desseins n'aurait pas été suffisant pour me convaincre de laisser mon village tomber en ruines. Au risque de tomber en ruines moi-même. Misory doit malheureusement en savoir quelque chose... mais non Onpu, réveille-toi, elle ne sait rien du tout, puisqu'elle est morte. Assassinée par Kenji et cette mystérieuse Amaterasu. La vengeance n'a jamais été ma tasse de thé, mais si je tombe sur eux, il me sera difficile de savoir quoi faire: tenter de les abattre et ainsi réussir là où la leader de mon unité spéciale avait échoué... ou fuir? Dans les deux cas ça serait un challenge.

C'est plein de challenges, la guerre. Celui d'Atasuke, c'est de se battre avec des brûlures partout sur la peau et de faire en sorte d'éviter le corps à corps au maximum, histoire de ne pas décupler sa vulnérabilité. Aku, quant à lui, semble bien conscient qu'il lui faut avant tout survivre dans cet enfer, sous ses airs de petit lutin à casquette dans son monde de gentils petits zombies en peluches. Et moi... mon défi n'en est pas vraiment un, puisqu'il s'agit simplement de rester fidèle à mon nindô. "Écoutez-vous"... Difficile de lancer cette phrase à des gens qui se jettent sur vous pour vous démolir la tronche. C'est à Araakoa Aare et Masao Nikkou qu'il aurait fallu le dire lorsqu'ils s'étaient rencontrés. Trop tard. Nous sommes là pour limiter la casse.

Mes deux compagnons sont à mes côtés... enfin surtout Atasuke, puisqu'Aku a été soumis à l'éternel rituel de voyager sur mes épaules juste avant les moments fatidiques. Ça va être la troisième fois qu'on se bat ensemble, après le Rinyûaru et la bataille de Kawa. Mais cette fois-ci, on est rôdé. On a eu le temps d'échanger, de parler de nos forces et faiblesses, de mettre au point des combinaisons. Nous sommes une vraie équipe. Nos cœurs et nos respirations sont en phase, mon don inutile de musicien m'a permis de le remarquer.

Nous sommes dans la forêt, en direction d'une tour de guet près de laquelle j'étais déjà passé lors de mes missions au pays du feu. Les ninjas de notre légion nous accompagnent, j'aperçois les visages de quelques-uns de mes collègues de la Racine; on fait semblant de ne pas se connaître. Sauf Maïka, dont le sourire ravive le peu de self-confiance qu'il me reste, mais comme son statut d'Eisen-nin l'oblige à rester à l'arrière, nos chemins se sont vite séparés. "Gare à vos fesses s'il vous manque un membre tout à l'heure", qu'elle avait dit, mi figue mi raisin. J'ai ri.

Toujours dans les bois, mes oreilles hypersensibles captent le son des troupes ennemies. Les Sunajins sont arrivés avant nous, ils s'attaquent déjà à la tour, en théorie déserte. Je fais descendre Aku de mes épaules, et fais signe à Atasuke de ralentir. Quelques ribambelles de ninjas Konohajins s'étaient déjà lancé dans la clairière pour défendre le bâtiment des attaques de l'ennemi, mais nous, nous étions toujours dans les bois, retardant notre inévitable immersion dans le conflit.


"Atasuke, ne t'engage au beau milieu de la clairière avec nous, essaie de rester le plus loin possible des affrontements. Tu es le plus vulnérable d'entre nous, il est hors de question que tu te lances à corps perdu dans la bataille.
Aku, tu auras un rôle clé dans notre survie à tous les trois. on compte sur ton soutien... reste à mes côtés pour le début. Si je cours, tu cours. Si tu te casses une jambe, je te fais grimper sur mon dos et tu t'accroches."


Je pose une main sur l'épaule de chacun.


"Aujourd'hui plus que jamais, on est une team. Pas d'emportements ou de tentatives désespérées, restez cohérent, réfléchis et lucides.
Et surtout n'oubliez pas que je vous couvre."


Un regard vers chacun d'entre eux, un léger sourire. C'est de la redite... mais la réalité, c'est que je suis loin d'être sûr de pouvoir suivre mes propres conseils.

On s'engage, lentement. J'ose espérer qu'Atasuke suivra mes conseils en restant en retrait, et qu'Aku aura la sympathie de me tenir compagnie dans ce plongeon.
En dépassant les derniers arbres qui nous séparent de l'intérieur de la clairière, les ultimes rayons rougeâtres du soleil à l'Ouest nous lèchent le visage. Ils ne sont pas assez éblouissants pour nous empêcher de voir les éclairs et les salves de feu qui jaillissent ça et là, les kunais qui volent et la terre qui se retourne. En ce qui me concerne, mon ouïe sur-développée me fait endurer beaucoup trop de sons atroces, des cris d'agonie et des explosions à tout va. Des dizaines et des dizaines de présences sont là, j'entends leur cœurs battre et leurs mollets frotter l'herbe.
L'obscurité s'installe lentement mais sûrement: maintenant j'en suis sûr, mes chiroptères seront de la partie.

En face, de l'autre côté de l'étendue d'herbe, trois présences retiennent mon attention. Je ne les regarde pas, je les sens. Trois empreintes sonores, toutes aussi en phase que les nôtres. Et surtout: trois traces de chakra. Celle du milieu me fait froid dans le dos, je me résous à regarder dans sa direction et à contempler un bref instant la belle couleur grenat de sa chevelure, à défaut de pouvoir distinguer ses traits ou ses formes.
Le soleil est parti. Plus besoin de ma visière de ma casquette, je l'attrape et la fait tourner vers l'arrière.
Ça brasse du chakra partout autour de nous. Personne ne nous a encore pris pour cible, ce n'est qu'une question de secondes.
Un contrôle vers l'arrière pour m'assurer qu'Atasuke est loin.
Un regard rapide vers Aku.

Un murmure adressé au môme...


"Prépare-toi à mettre les gaz, bonhomme."

HRP:

J'observais le champ de bataille depuis maintenant quelques minutes, fallait dire que dans l'obscurité, même percée de quelques éclairs de flammes, je n'y voyais pas grand chose. J'allais alors m'appuyer sur Anka, je connaissais comme je l'ai précédemment dit, ses capacités, elle pouvait percevoir les moindres sources lumineuses, et voir presque comme en plein jour. Ou il y avait une autre solution, embraser cette clairière et là je serai sûre d'y voir clair. Pour le moment cependant j'attendais, mes deux proches n'avaient pas tout à fait tort, je devais m'économiser un minimum. Je fis tout de même quelques signes afin de pas rester inerte trop longtemps, et fis apparaître un parchemin, je tenais l'énorme rouleau noir debout à côté de moi, prête à l'employer. Oui je devais m'économiser, et non ce combat n'allait pas s'éterniser pour autant, quitte à faire intervenir l'un des êtres les plus sournois qu'il m'est été donné de rencontrer au court de ma vie. Je scrutais toujours devant nous, légèrement en retrait accompagné des miens qui malgré eux devaient se plier à mes ordres, en tant que Sunajin. Puis vint cet instant, identique à la première bataille, où mon regard se posa sur des ninjas bien précis, des ombres pour l'instant, mais étrangement, les plus paisibles, enfin, celles subissant le moins d'assauts, celles progressant sans véritable obstacle. Je lâchai alors mon parchemin qui resta bien debout, de par son poids, et fis d'autres signes qui eurent pour effet de créer un clone.

« Cherche les ninjas de konoha les moins stupides, essaye d'éviter les autres ; une fois que tu les auras trouvé, parle leur. Je n'ai pas l'âme à la guerre, ce sont des combats inutiles alors que tout pourrait se régler avec des mots... Peut être y en aura t il ici, enfin, quelqu'un ayant un minimum de bon sens. »

Le clone nous quitta alors, arpentant le champ de bataille grouillant d'hommes et de femmes, il aurait bien du mal à tous les éviter, mais il était comme moi... C'était un clone. Je la vis se diriger, toujours avancer, jusqu'à ne plus la voir, disparaissant dans les tréfonds de la nuit. Si elle se faisait éliminer, je le saurai, c'était le principe même des clones, et si elle se faisait attaquer, et bien, elle avait plein pouvoir pour riposter, et me donnerait de précieuses informations quant aux éventuelles capacités de mes adversaires, qui en cas de refus à coopérer, ou au moins à écouter, je me verrais forcée de combattre, et cette fois ci, malgré moi.

« Anka, Tsuna, je suppose que vous avez compris ce que je veux faire. Peut être que tu n'assouviras pas ta soif de vengeance aujourd'hui, ma sœur. »

~ côté clone

Après quelques secondes, évitant attaque sur attaque, pour la plus part des armes de jet, des techniques de bas niveau, le clone s'immobilisa, percevant, approchant de lui, des ninjas, une casquette et un gamin. Deux apparences singulières au milieu des hommes et femmes se battant, criant, se démenant, pour un but qu'ils ne comprenaient peut être pas. Il fut dés lors impossible que ces ninjas ne la voyent, une Sunajin à la chevelure flamboyante, dont le niveau de chakra était supérieur à bon nombre de ninjas ici présent. Le clone, comme l'aurait fait l'original, les interpella, au risque de se faire surprendre, abattre par une attaque adjacente.

« Hey vous ! » s'exclama le clone.
« J'ai à vous parler ! Cette guerre, cette bataille n'a pas lieu d'être. »

Pourquoi leur parler à eux ? Une question de feeling peut être. Pour éviter la question fatidique de qui elle était, elle anticipa ;

« Je suis Habashi Zanshi, j'ai le commandement de cette troupe. »

Spoiler:

Je la regardais, les formes de son visage, son sérieux, je la trouvais si magnifique, enfin, c'était peut être futile à cet instant, devant nous se déroulait une pièce de théâtre tragique, les ninjas se battaient, criaient, mourraient ; et je vis son clone partir au milieu de cette boucherie, je ne compris pas sur le coup, elle lui avait parlé, transmit des ordres. J'étais perplexe, d'autant plus qu'elle ne semblait pas vouloir faire quoi que ce soit d'autre. Et je fixai le rouleau qu'elle avait au préalable apparaître, je savais à quoi il servait, d'un côté j'étais rassuré, et d'un autre pas vraiment, la simple présence de cet objet me faisait froid dans le dos, son regard la trahissait, et je me doutais qu'elle n'allait pas faire appel à un de ses lézard les plus faibles. Je décidai de rompre le silence installé entre nous, faisant abstraction du reste, je voulais des réponses, au moins sur ce qui se passait.

Que fait on Zanshi, on attend là ?
Tsuna, je ne veux pas qu'on se batte contre konoha, nous devrions être alliés aujourd'hui, et non adversaires.
Ok, on va donc faire ce qu'on peut pour que cet affrontement s'arrête. Tu me fais confiance ?
Oui, Bien sûr.

Il ne fallut pas d'autres mots, j'étais instigateur de la paix et haïssais les combats, alors quel autre rôle m’allant mieux que celui du messager ? Je soufflai dans mes mains, les réchauffant un peu, posai une main sur l'épaule de la chef, déposant un simple baiser sur sa joue droite, je parti en courant avant que je ne change d'avis ou qu'on ne m'en empêche. Je me dirigeais vers la tour en feu. C'était l'un de ses désirs, que cesse le combat, que l'on ne se batte pas contre eux. Je voulais la même chose, depuis presque deux ans j'avais abandonné l'idée de me venger de konoha pour m'avoir pourchassé, alors qu'on trouve une solution pacifique avec eux me réjouissais. J'esquivai les kunaï, utilisant rapidement quelques jutsu de protection inopinément. Mais avant que je parvienne à ma cible je fus touché à l'épaule, par une volée de shuriken. Je ne m'arrêtai pas pour autant, et finis par y arriver, la porte était entrouverte, j'y pénétrai, le bâtiment semblait vraiment abandonné. Je me mis dos au mur et retirai les morceaux de métal plantés, imbibés de sang je les lâchai, leur tintement résonna dans le long hall d'entrée.

J'utilisai alors une technique de soin développé par les anciens de ma famille, de ma vrai famille qui reposait enterrée à Yuki. Les trois plaies se refermèrent rapidement, heureusement elles n'étaient que superficielles. Malgré le soin de la blessure, je pouvais encore ressentir la douleur, ténue, mais présente. Je pris mon courage à deux mains, et grimpa les marches le plus rapidement possible. Je ressentais le manque d’entraînement physique, j'allais devoir arranger ça et Zanshi m'y aiderait, oh oui. J'entendis des pas en bas, quelqu'un me suivait. J'allais encore plus vite, montée d’adrénaline, je fus tout en haut, ou presque. La fumée encombrait mes voies respiratoires, je m'en dégageais avec un simple coup de vent. D'ici je pouvais voir le champ de bataille avec plus de netteté qu'au côté d'anka et sa sœur. Je pouvais précisément voir le clone de cette dernière, face à deux ninjas. Ils semblaient calme comparés à tous ceux qui les entouraient. Dérrière moi surgirent deux ninjas, leurs bandeaux m'indiquaient qu'ils venaient de Konoha.

Écoutez, on ne doit pas se battre, la chef de guerre Sunajin...
C'est encore un piège pour mieux nous poignarder ?
Non, laissez moi faire, regardez en bas, ces ninjas qui parlent avec la jeune femme aux cheveux écarlates..

Étrangement ils suivirent ma demande, s'approchèrent, je ne devais pas représenter une si grosse menace que ça pour qu'ils m'attaquent, ils observèrent au bas, et je pus voir leurs regards changer..

Nous le reconnaissons, c'est On'-Sama, un puissant ninja de Konoha, si il parle, c'est peut être qu'il y a un espoir d'éviter ce combat !
Ouais... Qu'avais tu l'intention de faire ? Demanda le plus vieux des deux.
Je veux demander, au nom de Suna, une trêve, ici.
Et tu comptes le faire avec ta petite voix ? Vous me faites marrer vous autres Sunajin, allé, c'est quoi ton message.
Demandez simplement un arrêt des combats, autant aux Sunajins, qu'aux Konohajins.. Nous sommes peut être au début de la fin de cette guerre.

Puis il me poussa sur le côté, sa voix porta loin, assourdissante, qui était il, je me le demandais, quel était ce pouvoir, je n'en savais pas plus. J'écoutais et observais, dans les quelques secondes qui suivirent les sons d'entrechoquement d'armes, d'explosions, les cris ; s'estompèrent. D'ici je pouvais voir Zanshi, l'originale, me faire signe de la main, je ne pus rien distinguer de plus. Et le plus vieux des deux konohajins reprit la parole, me l'adressant.

C'est la première fois que je vois des ninjas faire ça, en plein combat.. Tu n'y parais pas, mais t'as du courage petit. Ajouta t il.
Oui, on peut dire ça, oui... Finis je.

Du courage ou tout autre chose d'aussi puissant, voire plus. Je pouvais ressentir dans la voix de ce charismatique Konohajin une certaine joie quant à l'annonce de cette nouvelle. Mais je n'en oubliais pas pour autant qu'ils demeuraient mes ennemis, pour l'instant, et que cette trêve pouvait être rejetée par le dénommé On à tout instant, et ainsi signer, par la même occasion, mon arrêt de mort.

Spoiler:

A plusieurs mètres devant moi, je pouvais distinguer tant bien que mal mes deux compagnons. De là ou j'étais, ma vision peinait à apercevoir ce qui se passait au delà d'Onpu et de Aku. Plusieurs longues secondes s'écoulèrent sans que je ne sache trop que faire. Je voyais On', devant moi, restant immobile. J'ai d'abord cru être plongé dans un genjutsu, mais mes doutes se dissipèrent lorsque je pu entendre les vibrations de la voix de mon ami. Apparemment, il était en pleine conversation, et pas uniquement avec Aku. Quelque chose se tramait un peu plus loin, mais je ne pouvais pas bouger de là ou je me trouvais.. Cependant, il ne fallait pas être un génie pour supposer que l'interlocuteur de mes amis étaient sans doute les sunaajins désireux de s'emparer de nos vertes contrées. L'ennemi était imprévisible.. Ces quelques paroles échangés entre nos deux camps n'étaient peut être qu'une tactique pour mieux nous endormir, ou pour détourner notre attention..Il pouvait très bien se décider à nous attaquer de front comme par derrière, à n'importe quel moment, et j'avais reçu l'ordre de me tenir éloigné du centre du conflit, malgré mon envie farouche d'en découdre ici même.

Je me devais cependant de garder en tête que j'étais le plus vulnérable des trois. Tout le ninjutsu médicale dont j'avais bénéficié n'avait pas suffit à me rétablir totalement, et, bien que capable de me défendre, je n'étais pas physiquement dans mon meilleur jour. Si affrontement il y aurait, la distance serait effectivement ma principale alliée. Une attaque Katon un peu trop bien placée, le tranchant d'une lame un peu trop bien exploité, et c'est mes plaies encore sensibles qui se rouvriraient, provoquant certainement une hémorragie qui elle me serait sans doute fatale. Heureusement pour moi que j'avais les capacités de tenir mes adversaires loin de moi.. C'est d'ailleurs la seule chose qui me rassurait un peu. Ce calme me rendait nerveux chaque seconde un peu plus, et je m'accrochais à l'idée que je ne risquais rien tant que je restais derrière pour ne pas craquer. Soudain, j'entendis derrière moi le craquement d'une branche. Sans prendre le temps de réfléchir, j'attrapai un kunaï dans ma poche de droite avec ma main gauche, je me retournai et fis un mouvement horizontal avec ma main armée, de la droite vers la gauche. La pointe de mon arme alla trancher la gorge d'un ninja qui venait de se jeter sur moi sans réfléchir. Le jeune ninja, sunaajin comme l'indiquait son bandeau, devait très certainement être un genin inexpérimenté, comme l'indiquait son visage juvénile pour sa tentative d'attaque pour le moins grotesque. Ne baissant pas ma garde, j'attendais de voir si j'allais être la cible de nouveaux assauts. Derrière moi, quelqu'un ! Je me retournai prêt à attaquer... C'était Aku. Il avait l'air calme, pas paniqué pour un sous.

"Qu'est ce que tu fais là petit homme ? Et Onpu' il est où ?" Chuchotais-je alors.

Spoiler:

Le calme régnait, les cris s'étaient tus, pour mon plus grand bonheur. Je regardais en bas, on était haut, heureusement je ne souffrais pas de vertige. Je pouvais voir Zanshi et Anka face à un, puis deux ninjas. Je souriais, on pouvait vraiment lire la joie sur mon visage, le soulagement lié à la venue de la paix, qui même temporaire gardait son aspect salutaire. Puis mon regard se posa discrètement sur le visage des deux konohajins à mes côtés. Je ne pouvais pas entendre ce qui se disait au sol, alors je décidai d'entamer un petit dialogue, histoire de passer un peu le temps. Me tenant à un reste de rambarde, je me tournai vers les ninjas jusque là derrière moi. Répondraient ils, ou pas ? Qu'une façon de le savoir..

Haa.. Je suis Habashi Tsuna, un médecin de Suna. Enchanté de faire votre connaissance.
Mitsoku Nobu, jônin de konoha, de même... Hé, Habashi.. Comme la dénommée ''Zanshi'' ?
Exactement !
Tu dois être son frère alors ! Dit le second, le plus hargneux des deux.
Loin de là, enfin, ensembles, nous sommes ensembles, enfin, je crois.

Je reportai alors mon attention sur ce qui se passait au pied de la tour, je n'entendais pas plus, mais je pouvais garder un œil sur elles deux. Les habashi, dont je faisais parti depuis de nombreuses années, était une famille, plus qu'un clan ; de personnes bienveillantes. Je leur devais tout, que ce soit aux deux sœurs, ou à la leurs parents reposant aujourd'hui en terre sacrée. Je leur devais ma vie, accessoirement, et j'agissais toujours en fonction de cette donnée, bien qu'elles me l'eussent interdits ; arguant que tout être humain a le droit de vivre comme bon lui semble, en quelques sortes, c'est ce que je faisais, dédier ma vie à leurs désirs, du moins et plus particulièrement, ceux de la cadette. La voix rauque du dit Nobu vint me sortir de mes songes.

C'est vraiment un cercle vicieux, l'amour, la haine, la guerre. Tant que le premier existe et reste indemne, il n'y a aucun problème, mais c'est tellement fragile.. Je ne dis pas que toutes les déceptions se soldent par une guerre, mais elles engendrent forcément, à un moment ou un autre, une forme de haine. Donc, sois sûr de ce qui vous lie, rester dans le vague ne t'apportera que des ennuis, c'est un conseil d'expert, parole de Konohajin.
Oué, puis il s'y connaît, écoute le. C'est ça Nobu.. Haha !
La ferme.. Moi j'ai connu autre chose que les jupons de ma mère.
Raah on peut jamais se marrer avec toi.. Je redescends, y a plus rien à faire avec vos conneries, pff.

Le jeune ninja, plus que moi, nous quitta, me laissant avec son sempaï. Bien qu’intérieurement, je rigolais à les écouter. Je préférais ça à penser devoir les affronter. Des personnes si amusantes qui pouvaient être à tout moment rayées de la surface du globe à cause d'une guerre, que jamais nous n'aurions l'occasion d'entendre se chamailler ainsi, quelque part, c'était douloureux ; voilà pourquoi je voulais éviter de combattre, et dans le pire des cas, tuer une personne dont je ne connais rien, une personne qui ne le mérite. Question de chance peut être, mais aujourd'hui cela n'arriverait pas. Néanmoins je gardais bien à l'esprit que la guerre n'était pas finie. Si le terrifiant Kenji, ouais il me faisait peur ; en décidait autrement, et bien.. Je préférai ne pas y penser. Et une nouvelle fois mon compagnon d'infortune m'extirpa de ma rêverie.

Lui c'est Ichi Naga, jeune et fougueux, un ninja prometteur s'il survit à sa propre stupidité.. hahaha ! Non, je l'aime bien, c'est mon élève. J'ai toujours voulu visiter le pays du vent, j'apprécierais certainement son calme..
Certainement oui, puisque c'est pour sa majeur partie un désert. Faut aimer le sable et la chaleur ceci dit.
Arh... Je n'aime pas le sable, ça crisse et se glisse partout.. Enfin. Que fais tu là, Tsuna ? Je vois que tu n'es pas vraiment un ninja, enfin, si mais qui a une aversion pour les combats.. Je me trompe ?
Doit on forcément se battre pour être un ninja, ou un ninja doit il obligatoirement se battre ? Non. J'ai choisi cette voix d'abord parce que j'y ai été contrains, lors de la première guerre, et ensuite n'y a t il pas de meilleur moyen que celui ci, être ninja, participer à une guerre, pour essayer de l'arrêter ?
Je vois, je vois. Pourtant tu aimes une personne qui fait des victimes, sans vouloir t'offenser gamin, ce ne serait pas un peu hypocrite ?

Sa question me pourfendit, surprenante d'une part, et blessante d'une autre. Je soupirai en cherchant mes mots, lesquels je ne mis pas longtemps à trouver si bien je connaissais mon sujet. Moi ou Zanshi étions empathiques, pour ma part je me mettais à la place de tout le monde, j'anticipai sur leurs douleurs et souffrances à venir et donc m'abstenais, me retranchais. Elle, Zanshi, n'était affecté que par les personnes lui étant les plus proches, elle œuvrait dans leur sens, pour leur éviter un maximum de déboire, c'était chez elle un sens plus ciblé que chez moi, et en contrepartie plus exacerbé, elle pouvait donc causer d'immenses souffrances à certains pour en éviter un peu à d'autres.. Malheureusement je ne pouvais pas expliquer ce ''problème'' à qui que ce soit, cela reviendrait à donner nos faiblesses.

Elle fait son devoir, je suppose ; protéger les siens...
Je comprends parfaitement...

Joker dépensé pour Zanshi. Il lui reste 24h pour poster. Si elle ne le fait pas, elle sera éliminée.

Mon regard rouge fit un rapide tour de salle, du monde, il y avait trop de monde ici, quatre ninjas et une invocation qui soit dit en passant était hideuse ; nous, nous n'étions que deux. Je pris en considération les paroles de ma sœur. Avec le temps j'avais appris toutes les subtilités du shonobi, qu'il soit du côté lumineux ou obscur de la force. Il y avait les stratèges, les tacticiens et les bourrins. Tsuna avait été un konohajin par le passé, il connaissait quelques noms, dont celui des hatake, très dangereux selon mes renseignements. Enfin, si nous étions ici c'était pour la diplomatie, non ? Connaissaient ils les fondements d'une bonne diplomatie ? J'en doutais, en tout se présenter en surnombre n'était pas l'un de ses principes. L'exaspération me gagnait, mais je tenais bon ; s'il aurait été ici, cela ne se serait probablement pas passé de cette façon, enfin ; je répondis alors d'une voix posée, tentant de ne prendre en compte que les principaux acteurs de cette rencontre, ô tous avaient de l'importance, mais les seuls qui intéressaient ce cours d'histoire restaient les plus gradés. Le jeune homme semblant affecté par quelques blessures indiscernables à l’œil nu ne faisait pas le poids, je n'avais pas besoin de ressentir son chakra, sa simple posture, le débit et le ton de ses mots, et sa relation subordonnée avec le dénommé Onpu me suffisait très largement. Quant au troisième, ce n'était qu'un gamin. À une autre époque leur simple apparition, impromptue, aurait justifié que j'engage, violemment, les hostilités ; je ne supportais pas les surprises, mais aujourd'hui je faisais avec et tentais de juger leur niveau de menace, là il était minime.

« Bien, bien. Faisons comme ça. Cependant, sachez que comme vous, au moindre mouvement de travers, je n'hésiterais pas à raser cette région de la carte ; je suis bien plus pacificatrice que pacifiste. Comme je vous l'ai dit, la paix n'est pas un choix, et quoi qu'il arrive nous entrerons dans cette ère, par la force ou la voix. Je vous prie alors, sans vous commander, de ne pas commettre les mêmes erreurs que vos précédents compatriotes, à Kawa. »

À cet instant je pouvais presque ressentir l'exultation d'Anka, pourtant je ne disposais pas des mêmes capacités qu'elles, ou alors peut être était ce le lien du sang qui nous unissait qui.. Ha, balivernes. Elle n'attendait que ça, qu'ils fassent un pas de travers, je savais, ça n'allait pas plus loin. Alors, je déroulai en partie le rouleau à mes côtés, m'écorchai le pouce sur Seï'Ruseï, je laissai une nouvelle emprunte rougeâtre sur la surface du parchemin. Et un lézard, tout petit, apparut à côté de moi, de ses soixante dix centimètres, il observa où il venait d'arriver et de sa voix sifflante prononça quelques mots, celui là restait un éternel bavard, il convenait parfaitement à cette petite mission.

« Zanshi... sama. Ça faisait un bye, en fait non, ça faisait que quelques heures.. On perd vite la nation du temps entre ici et là bas.. C'est qui eux, des amis ? Ah non des Konohajin ?! Pourquoi sont ils encore en vie ? Tu n'as pas fait ton boulot correctement encore. Je vais t'aider à les mettre à genoux » Acheva t il en pointant du bout d'une de ses griffes acérées le plus jeune des ninjas alors présent aux côtés des konohajin.
« Non, tu ne vas pas m'aider, je me débrouille bien comme ça. Toi, tu vas aller chercher Kenji et lui dire ce qui se passe ici ; la paix en somme. Allé, vas y et si tu es en danger, rentre. »

Sans un autre mot, il me jeta regard suspicieux, comme d'habitude, et s'enfuit en courant, sur ses quatre pattes à une vitesse folle. Bientôt je ne le vis plus. Je reportai alors mon attention sur l'assemblée humaine et chauve-souris-esque. J'ajoutais quelques mots à leur destination.

« Il est petit, bavard, ne vole pas ; mais il court vite, très vite. »

Continuais je en fixant un instant le haut de la tour, et en retournant dans le vif de la discussion qui n'allait pas s'arrêter ici.

« Si le Kazekage refuse, j'opérerais au retrait de mon unité de cet endroit, quitte à en subir les conséquences, je n'ai pas dans l'intention de faire de nouvelles victimes ce soir. S'il accepte, alors je suggère que.. enfin, nous verrons bien. »

Spoiler: