Le départ allait sonner, autant pour Kenzaku que pour le criard. Je ne savais pas ce qu’ils en diraient de ce départ, mais le Kazekage les avait demandés. Je devais bien avouer que me plier à des exigences de l’envahisseur me dérangeait, il blessait mon orgueil, mais j’avais appris à rire. Après tout, il faut savoir rire, même du pire. J’avais fait prévenir Kenzaku et l’enfant de préparer leurs bagages et de se tenir prêt à quitter Konoha. J’ignorais même si ce Aku avait des parents, en fait, ça ne me préoccupait pas. Il avait fait la guerre, alors je m’imaginais mal ses parents hypothétiques faire une crise. J’avais fini par me débarrasser de la paperasse, tous ce qui encombrait le bureau étaient des rapports sur les combats. Des étagères métalliques avaient remplacé les décorations, elles étaient vides, mais je ne tarderais pas à les remplir. Un appareil à distiller trônait sur la table, juste devant la fenêtre. C’était tout et largement suffisant.

Ils devaient arriver d’ici quelques minutes, peu importe ce qu’ils faisaient, l’ANBU avait eu pour ordre d’indiquer l’importance de tout laisser en plan et venir. Mais je lui avais spécifié que tout refus de leur part devrait être respecté. J’aurais préféré me déplacer directement chez eux, mais la situation avec Suna exigeait certaines occupations. Je voulais être au courant, autant que possible, des déplacements de ces hommes en congé et des malades. Plus tôt ils partiraient, plus tôt les tensions diminueraient. À l’entrée de Kenzaku et d’Aku, je resserrais ma cravate avec un sourire ironique.

- « Kenzaku, j’ai fait selon ta demande, j’ai convoqué aussi Aku. »

Je jetais un regard vers le deuxième, me demandant seulement s’il était au courant de la situation et de la demande de son « ami », si je pouvais qualifier leur relation de cette manière. Kenzaku était doué, en combat, il avait largement prouvé ces capacités, mais j’espérais un peu plus de lui. Avec de la chance et un peu de talent, il apprendrait beaucoup à Suna. Peut-être que le petit finirais par vieillir avec un peu de chances, surtout pour ce que j’allais leur demander. À cette idée, je fronçais les sourcils. Je me relevais, effectuant un sourire de vendeur ridicule, mes dents blanches et mon sourire excessif mis bien en évidence par les cicatrices sur mon visage. Je me contentais de leur faire signe vers les chaises, une contre un des tables qui longeaient le mur, des tables encore vide, et une autre derrière la porte du bureau, qui me servirait surtout à déposer des… trucs dessus.

- « Alors, tu veux expliquer ce que tu as demandé ou j’y vais ? »

Je laissais une nouvelle fois mon regard passer de l’un à l’autre, attendant un quelconque signe de leur part. Il fallait bien commencer quelque part, mais voyons de quel bois était fait ces deux lascars.

[Un peu vide, mais ça lance le tout. Je considère qu’au sujet d’Aku, tu as fait la demande Kenzaku.]

Alors que Shiajin Suguato, Yondaime Hokage venait de prendre en main le village après le départ de Masao Nikkou, qui était selon Raiu no Kenji, le Kazekage, un lâche puisqu'il fuyait, le village reprenait peu à peu son calme et continuait de vivre comme il vivait autrefois, même si certains étaient sur leur garde. Il y avait des shinobis du sable par endroit, mais ce n'était rien par rapport à l'important nombre qu'il y avait précédemment. Le peu qu'il en restait encore se trouvaient à l'hôpital en train de se remettre de leurs blessures. Tout cela semblait vraiment étrange, surtout qu'il n'y a même pas une semaine, nous étions réuni sur le champs de bataille les uns contre les autres à s'entre-tuer. Je ne m'en plaignais pas vraiment à vrai dire, tout cela avait été fait pour unir la feuille et le sable sous les mêmes couleurs pour tenter d'assassiner les fléaux du monde shinobi, l'inquisitrice, la Gogyou du feu éternel, Makka. Même si cela n'avait pas été fait dans les règles de l'art, la trêve avait l'air de tenir et il ne semblait pas y avoir de révolte hormis un petit incident dû à un Genin de Suna Gakure no Satô voulant attirer l'attention des gens. Il faisait peine à voir, tout le monde avait l'air de l'ignorer et cette tentative avait échoué, il s'était vite fait remettre à sa place par des shinobis de son propre village. Quoi qu'il en soit, alors que sur demande du Sandaime Kazege, je préparais mes affaires pour partir avec lui pour le désert du pays du vent et ainsi rejoindre son village, un Anbu frappa à ma porte et m'expliqua que le Yondaime Hokage demandait à me voir au plus vite avec le jeune Aku. Ce dernier avait déjà été prévenu et devait s'y trouver à présent, ils n'attendaient plus que moi. Le nouveau dirigeant avait dû entendre ma demande de convocation en son égard et y répondait à présent. Il n'y avait que quelques heures qui étaient passés depuis ma demande lors de son discours s'adressant au peuple de Konoha Gakure no Satô mais également aux shinobis du désert. Je n'avais donc pas encore finit de préparer mes affaires que je prenais un sac et nous voilà ensemble, l'Anbu et moi, partit pour le palais. J'étais assez satisfait, malgré qu'il doit être débordé à cause de tous ces évènements qui ne sont déroulés en un laps de temps record, il prenait le temps de me recevoir, moi, un simple shinobi. Enfin, c'était plutôt normal puisque dans deux jours, j'allais devoir partir pour remplir mes fonctions d'Ambassadeur.

Arrivé au palais, l'homme masqué m'emmena directement au bureau du Hokage. Devant la porte se trouvait Aku, visiblement en train d'attendre ma venue. Savait-il que je devais venir ? Je n'en savais rien, mais une chose était sur, il ne se doutait vraiment pas pourquoi on l'avait convoqué. Pour ma part, je le savais, je m'étais exprimé au Yondaime et s'il me convoquait avec Aku, c'était pour confirmer qu'il m'accordait son droit de tuteur officiellement et qu'il pourrait venir avec moi. Oui, son droit d'être son tuteur, la personne qui devrait s'occuper de lui. J'aimais beaucoup Aku, à un point inimaginable. En peu de temps, je m'étais lié d'affection pour lui et le considérait comme le petit frère que je n'avais jamais eux. Je l'avais sortis de deux ou trois affaires assez grotesques, j'étais toujours là pour lui, pour le protéger. Je l'avais même pris sous mon aile et il était un membre intégrant de mon équipe shinobi. Il était un peu ma raison de vivre ce petit bonhomme et je ne pouvais me séparer de lui, surtout que je ne savais pas combien de temps ce rôle d'Ambassadeur allait durer. Les seuls moments où j'allais le voir, s'il restait ici, serait quand je rentrerais au village faire mon rapport ou pour diverses autres choses privées.

L'Anbu frappa à la porte, nous fit signe d'entrer puis il partit immédiatement après. Je n'étais pas encore rentré dans la pièce que je voyais le Hokage un peu plus loin. De la porte s'évacuait une quantité phénoménale de fumée. Dans la pièce régnait l'odeur de tabac, cela sentait vraiment très fort. A croire que notre nouveau chef était un grand fumeur, mais espérons que ce n'était que du tabac. J'entrais donc dans la pièce suivi de près par Aku. J'avais toujours mon sac à la main lorsque Suguato dit qu'il avait fait ce que je lui avais demandé et qu'il avait convoqué Aku. De la façon dont il le disait, on aurait dit que c'était moi le Hokage, ce qui me fit faire un petit sourire en quoi qui se dissipa pour reprendre mon sérieux lorsque celui-ci fit un énorme sourire, nous désignant des chaises et s'adressant à moi en me demandant s'il devait le dire ou si je m'en chargeais. Oui, c'était vraiment bien cela, il allait permettre à Aku de venir avec moi, j'en étais totalement sur à présent. M'accroupissant pour me mettre à la même taille que Aku, je pris pour la première fois la parole en cette soirée, tout en sortant un ballon de mon sac et le tendant au petit garçon aux cheveux blancs.

« En fait, bon anniversaire petit bonhomme, dix ans, ça se fête non ?! »

Voilà qui était dit. J'avais le ballon toujours dans les mains, le tenant contre son estomac. Et oui, il avait à présent dix ans, il avait prit un an depuis notre première rencontre. Je n'avais pas eut le temps de lui offrir son cadeau avant que les récents évènements mais je croisais des doigts pour qu'il comprenne pourquoi je lui offrais un ballon. Cela faisait référence à notre première rencontre, le ballon que le patron du restaurant avait confisqué et pour le récupérer, le Genin avait lancé des tomates et je m'en étais reçu une. D'où le surnom de « Monsieur Tomate » comme il m'appelait. Ne voulant pas faire trop attendre le Yondaime, je repris une nouvelle fois la parole pour qu'on puisse le libérer rapidement et que je puisse lui poser les interrogations que je me posais.

« J'ai demandé à notre nouveau Hokage que tu puisses venir avec moi à Suna. Après, tout dépend de toi, si tu veux ou non m'accompagner. Tu as les clefs en main Aku »

Kenzaku donnait un ballon, Aku avait la babine du bas avancé qui trahissait la mauvaise humeur malgré sa politesse. Je les laissais faire avant d’annoncer brièvement la nouvelle. L’exclamation joyeuse d’Aku me fit presque tressaillir, alors que je le regardais, les sourcils froncés, la tête de côté. Les ANBUs à la porte avaient dû sursauter eux-aussi, mais vu le ton joyeux et enfantin, ils se seraient vite calmés. Je me contentais de hocher la tête. Puis, j’écartais les bras avant de faire claquer mes mains une fois et de les frotter.

- « Maintenant, il faut parler de la tâche. Kenzaku, le Kazekage va certainement te donner des responsabilités là-bas. Tu dois me tenir au courant. Je sais que l’ « alliance » avec Suna est tendue et que ce ne sont pas des amis très proches, mais il reste que Makka s’est attaqué à nous. Les Nukenins sont de plus en plus dangereux, il faut les comprendre. »

À vrai dire, j’ignorais tous des conditions que Kenzaku devrait subir. La demande d’amener Aku me semblait dérangeante, voir mauvaise. Après tout, c’était un échange d’otage ces Ambassadeurs et voilà que je devais en donner deux au prix d’une. Pourtant, Kenzaku avait fait un choix, Aku aussi, ils devraient vivre avec. Tant qu’à moi, je devais seulement m’assurer d’en tirer profit. J’espérais qu’ils ne se tromperaient pas.

- « C’est aussi une bonne occasion d’en apprendre sur les Sunajins et leurs forces. Tu vas devoir me faire des rapports pour le DataBook très fréquemment. Il ne faut pas oublier que Makka est l’ennemi commun et, vu l’intérêt du Kazekage pour elle, il a sûrement des informations qu’on a négligé trop longtemps. Il va falloir les obtenir. »

Je me tournais vers Aku qui semblait tout excité par la nouvelle. J’eus un regard sceptique, me demandant si je devais vraiment lui donner cette responsabilité. C’était un risque, surtout que beaucoup de ses actes dépendraient de Kenzaku et j’ignorais si Kenzaku agirait en nous nuisant, même involontairement. Cependant, c’était un Konohajin respecté des autres, bien plus que moi à certains égards et il saurait quoi faire pour ses confrères, même sans être ici, bien mieux que moi… Du moins, je l’espérais. Je m’approchais de Aku, puis, après un regard hésitant vers Kenzaku, posais un genoux à terre.

- « Toi, tu vas faire plus que d’être à côté de Kenzaku. Tu devras assurer la liaison entre Kenzaku et Konoha, mais aussi certains des messages de Kuroi, l’Ambassadeur de Suna. En gros, tu seras un messager. En plus, j’ai une mission secrète et toute spéciale pour toi… Aare était anciennement le Kazekage, il jouait avec les morts avant de mourir, tu vas devoir apprendre ce que tu peux de cet homme. »

Je lui fis un clin d’œil. La vérité c’est qu’Aku pouvait m’apporter des informations, mais je doutais que ce vieux fou puisse m’apprendre beaucoup plus. J’étais surtout curieux de savoir si je l’avais dépassé, même si j’attachais peu d’importance. Non, mais Aku apprendrait beaucoup pour lui-même, je le savais. En plus, en tant que messager, il devrait mûrir, apprendre à agir seul, mais serait un avantage dans les communications avec Suna.

Le petit Aku n'avait pas l'air très content que je lui offre ce ballon. Moi qui pensais que ça lui aurait fait plaisir, je m'étais trompé. Sa mine était toute renfermé et en le voyant ainsi, j'avais eux une pensée un peu macabre. Peut-être aurait-il préféré que je lui offre un cadavre à la place du ballon ? A cette pensée, j'eux un léger sourire qui se dessina de lui-même sur mon visage. C'est vrai que c'était assez amusant, moi qui trouvait ça étrange et morbide, j'en rigolais à présent. Les faits des nécromanciens ne me faisaient plus rien, j'avais pris l'habitude avec le temps de parler de ce genre de chose ouvertement. Je m'étais d'ailleurs renseigné ce pouvoir, il m'avait l'air tout à fait intéressant... J'étais ouvert à apprendre toutes choses, que ce soit utile ou non. Toutes les informations sont utiles, même les plus banales et moi, j'aimais en avoir le plus possible. Quoi qu'il en soit, le Genin était triste, mais tout cela fut changé après que je lui propose de m'accompagner au sable. Ce fut d'un coup qu'il s'exclama, criant ce qu'il savait tellement il était content que je lui propose. Et bien et bien, je ne pensais pas qu'il allait agir ainsi puisqu'après tout, il allait devoir laisser tomber ses amis. Il était si heureux que ses yeux pétillaient de bonheur. J'étais heureux aussi, heureux qu'il accepte et qu'il agisse comme cela, même si c'était un petit peu abusé selon moi. Mais tout cela fut de courte durée. Il y avait quelque chose derrière tout cela. Le fait que le Yondaime accepte ma requête était louche, il y avait anguille sous roche. On m'avait prévenu qu'il était fourbe mais à ce point, je ne m'y attendais pas.

Il y avait une condition à ce qu'Aku vienne avec moi, et même deux. D'une, le petit allait devoir servir de relais entre la feuille et moi mais également entre Kuroi et le sable. Suguato appelait cela être un messager, moi j'étais plus du style à l'appeler shinobi de la poste. Enfin, il allait devoir faire les allés-retours entre les deux villages et ça n'allait pas être de tout repos. Cependant, je n'avais pas mon mot à dire, c'était à Aku de décider ce qu'il voulait faire, même si j'étais du coup réticent à l'idée qu'il vienne au sable à présent. Là-bas, il ne craindrait rien, jamais des shinobis pourraient faire de mal à un petit garçon si gentil et mignon, mais dans ses voyages où il sera seul, il pourrait croiser des personnes louches et étant un enfant, n'importe quoi pourrait lui arriver. Encore une fois, ce n'était pas à moi de prendre la décision mais bien à Aku. Et puis, d'un autre côté, il avait grandi et était devenu puissant à présent. Même à moi il pourrait me rendre la vie dure si je tombais sur un adversaire comme lui.

Fermant les yeux et croisant les bras, j'écoutais toujours ce que disait le vieil homme. En plus de cette tâche, il aura pour mission, s'il accepte, de récolter des informations sur le précédent Kazekage, Aare. Tout le monde savait que Aare était un puissant nécromancien et qu'il y avait une certaine rivalité entre lui et notre nouveau Hokage. Il faisait un clin d'oeil juste après avoir finit de parler, ça prouvait bien ce que je pensais, il voulait être le meilleur, surpassant l'ancien Kazekage. En parlant de lui, je me souvenu d'un passage lors de la trêve entre Nikkou et Kenji. J'ignorais si Suguato savait ce que j'allais lui dire, mais il valait mieux que je le mette au courant au cas où. Plus on a d'informations, mieux c'est.

« Hokage, en parlant de Aare... J'ignore si vous le savez mais j'ai appris beaucoup de chose sur lui ces derniers temps... J'ai appris que Aare avait tué le Shodaime Kazekage sur ordre de leur conseil... Je ne sais pas si ce conseil existe toujours ou non mais une chose est sur, Kenji a démanteler le notre et il serait bon de démanteler de leur s'il en est encore... »

Je m'étais permis de lui dire ce qu'il fallait faire et c'était un très mauvais point. Malgré tout, je n'avais pas finit de lui parler. Reprenant mon souffle et avalant la salive qui c'était accumulé dans ma bouche dû au stress que j'avais à cause de mes propos, je repris.

« De plus, il aurait attenté à la vie de Raiu no Kenji mais c'est ce dernier qui l'avait tué et ainsi, il prit sa place. Du moins, c'est ce que tout le monde pense. J'étais présent comme vous le savez lors de la dernière rencontre entre Masao Nikkou et le Sandaime Kazekage et selon votre prédécesseur, Aare serait vivant et son petit fils, Saï, monterait une organisation. Kenji a l'air de la croire sérieusement et pense que cette organisation a pour but de détruire Suna... »

Je finis mon discours avec un signe de tête. C'est à ce moment là que je m'aperçu que j'avais coupé le dialogue entre le clown et mon disciple. Me mettant à mon tour à genoux, je posais mes deux mains sur les épaules de Aku et lui dit d'une voix sérieuse :

« Désolé de t'avoir coupé Aku... Prends la bonne décision, fais ce que tu sens être le mieux pour toi. Ne choisis pas activement sur un coup de tête, réfléchis bien »

C'était tout ce que j'avais à dire à lui dire. Il fallait qu'il prenne sa propre décision de ce qu'il voudrait. Tournant à présent ma tête en direction de Suguato, je lui fis signe que j'avais à lui parler en privé par la suite.

Spoiler:

Parfait, les détails étaient réglés. Kuroi serait mis au courant du rôle de messager, le reste dépendait de Kenji et de Kenzaku. Chacun connaissait son rôle, chacun savait ce qu’il avait à faire, chacun avait les clefs en main pour en tirer profit du mieux qu’il le pouvait. Je ne leur tiendrais certainement pas la main plus que ça. Je me tournais vers le jeune nécromant.

- « Bien, c’est une bonne chose pour toi. Tu dois comprendre que je vais m’entretenir avec Kenzaku en privé, s’il veut t’en faire part, il n’aura qu’à le faire. »

Je lui désignais la porte avec un sourire, un peu tordu par les cicatrices et un léger balancement du corps vers l’arrière. C’était un enfant curieux. On dirait que son domaine n’étude n’avait pas frappé son esprit, au contraire, il le considérait simplement, comme on pourrait constater une couleur ou une texture sans s’en émouvoir. Aussitôt qu’il traversa la porte, je la refermais et me tournais vers Kenzaku. Je restais là, planté.

- « Alors, tu avais quelque chose à me demander ? Loin des oreilles d’Aku, je t’écoute. Normalement, je te dirais de chercher toi-même, mais vu ton départ à Suna et la nécessité de régler des zones de flous pour éviter les erreurs, je comprends. Alors… je t’écoute. »

Je savais que de lui viendrait quelques questions sur la situation actuelle. Il avait eu la confiance de Nikkou, il avait la mienne, même si je trouvais qu’il manquait d’ouverture d’esprit, Suna serait une formidable source d’apprentissage. Je me décidais à bouger et à prendre place sur ma chaise, derrière la table, invitant d’un geste Kenzaku à approcher une des chaises.

[Très court, je suis désolé, mais bon.]

Alors que je venais de renseigner le Yondaime de ce que je savais sur le dénommé Aare, il me fit comprendre indirectement qu'il n'en avait rien à faire, préférant se réjouir que les termes du contrat de Aku était accepté. Le Genin avait prit la décision de me suivre dans cette aventure avec joie mais il devait se douter qu'il y avait d'importantes contraintes lorsque quelqu'un est à ce poste. Enfin, c'était à lui de prendre ses propres décisions, que je vois d'accord ou non. Suguato désigna par la suite la porte en souriant à Aku, lui exprimant le fait qu'on devait parler en privé. Décidément, cet homme avait le temps pour répondre aux attentes de ses hommes, il faisait ce que je lui demandais. Enfin, faire ce que je lui demandais était un bien grand mot, il acceptait plutôt mes requêtes. Il n'avait pas l'air d'être quelqu'un se prenant la tête mais plutôt dans le genre d'être direct et de faire ce qu'il avait à faire, ni plus, ni mois. Sous nos yeux, Aku tira la porte et nous laissa seul à seul, le Hokage et moi pour que nous puissions parler tranquillement. Ceci fait, il ferma la porte et me demanda de formuler ce que j'avais à lui demander maintenant qu'Aku n'était plus là. Il précisait par la suite que normalement, il me laisserait me débrouiller à chercher réponse à mes questions mais partant pour Suna, il préférait me dire qu'il m'accorderait réponses à mes questions. C'est vrai, c'était préférable de m'en parler directement et non de me laisser mijoter dans mon coin. Il fallait que mon esprit soit libre, je n'allais quand même pas n'importe o faire n'importe quoi. Ma nouvelle position au sein de la hiérarchie était importante à présente et la moindre erreur pourrait entraîner des problèmes épineux.

Cependant, mon esprit était occupé au départ du Sandaime Hokage, Masao Nikkou. Tout cela était très flou pour moi, j'avais été présent lors de la discutions avec Raiu no Keni, le Kazekage. Ils s'étaient entendu sur les points clés de cette trêve mais du jour au lendemain, Nikkou n'était plus à son poste, laissant le Shiajin en tête du village. Je voulais savoir ce qu'il en était, surtout que d'après le discours de Suguato lors de son annonce, il avait dit le Sandaime lui avait laissé les clés de Konoha en lui demandant d'en être le chef. Ils s'étaient donc tout deux vu avant son départ. Juste après cela, Kenji avait prononcé des paroles comme quoi Nikkou n'était rien d'autre qu'un lâche. Je voulais savoir la vérité, être mis dans la confidence, je me devais de l'être après tout ce que je savais. Le Yondaime savait que j'avais été présent lors des différentes discutions, il savait que je connaissais beaucoup de choses sur cette histoire mais beaucoup de points m'étaient inconnus. Il fallait que je sache la vérité, si Nikkou avait fait tout cela contre le village ou pour le village, ce qu'il était devenu, ce qu'il avait fait et autres. Enfin, toutes informations possibles. M'ayant invité à le rejoindre près du bureau pour m'asseoir, je me contentais de poser mes mains sur le bureau en face de lui, m'appuyer légèrement, courbant les épaules et le regardant, puis finalement lui adressant la parole.

« Je n'irais pas par quatre chemins Hokage... J'aimerais savoir ce qu'il en est de l'affaire Masao Nikkou. Est-il avec ou contre nous ? Pourquoi avoir quitté Konoha ? Vous savez que je connais beaucoup de choses mais il met difficile de relier les différents points, alors expliquez-moi tout ce que vous savez s'il vous plait »

Des paroles assez simple mais Ô combien importantes pour moi et j'espérais qu'il me donne tout les détails. De plus, cela dit, je fis poser un silence de quelques secondes avant de reprendre.

« De temps en temps, je rentrerais à Konoha et Aku prendra brièvement ma place pour répondre à vos différentes requêtes. Mais avez un plan derrière la tête pour moi ? Dois-je faire quelque chose de particulier en plus de tout cela ? »

Encore une fois des propos simples mais peut-être voulait-il que je fasse quelque chose au nom de Konoha ou alors de façon solitaire. Peut-être avait-il en tête une mission spéciale pour moi aussi. Remarque, en y réfléchissant bien, il ne devait pas y en avoir, sinon, il me l'aurait dit avant. Mais Aku n'était plus là et personne n'avait de moyens de savoir ce qui était en train de se dire dans le bureau à part nous deux. Avait-il une tâche à me confier ?

Il s’approcha du bureau. Il prit quelques secondes avant de décider si oui ou non il s’assoirait. La décision semblait être non. Je le vis mettre les mains sur mon bureau, puis relever la tête, épaules recourbées, pour me poser la question qui lui titillait l’esprit. C’était au sujet de Nikkou, mais aussi au sujet de ce que j’attendais de lui. Je haussais les sourcils, avant de sourire bêtement à cause de mes cicatrices. Je savais que ce genre de questions viendrait, au sujet de Nikkou, mais aussi au sujet de l’absence d’ordre précise et claire. Cependant, je devais avouer que je ne m’attendais pas à cela de la part de Kenzaku. Il semblerait que je l’avais un peu surestimé à ce propos. Je me contentais de lui faire signe d’enlever ses mains de sur le bureau en faisant un vague geste, à la manière dont on tente d’écarter un moustique sans savoir il est où.

- « Personne ne se pose naturellement comme ça, c’est de la singerie et de l’apparence pour relever les propos. Ça m’agace un peu les courbettes et les titres quand il n’y a pas de galerie à épater. »

Je me contentais de lui faire un clin d’œil en me laissant retomber contre le dossier, puis je restais silencieux. Je croisais les bras et laissa tapoter mon index sur mon bras, ma langue sortant rapidement sur mes lèvres. Je restais là, assez longtemps, en pleine réflexion, au point que le silence devint pesant. Conscient qu’il attendait une réponse, je me contentais de sourire, puis d’écarter les bras en haussant les épaules.

- « Nikkou est parti de son propre chef. Nous avons perdu la guerre, il a fallu négocier la reddition, ce n’est pas un traité de paix. Le Conseil aurait pu mal réagir avec sa dissolution, alors il a préféré fuir pour garder sa vie intacte. En plus, Nikkou est un voyageur dans l’âme, il préfère de loin sa position actuelle. Pour ou contre ? Il va falloir te faire ta propre opinion, mais, personnellement, il n’est pas une menace à moins de preuves du contraire. Alors… Gardons un œil bienveillant sur lui, mais laissons le libre de ses décisions, il ne faudrait pas lui manquer de respect à ce propos. »

Je me relevais alors. Je fis quelques pas dans mon bureau et saisi un erlennmeyer. Je soupesais la flasque de laboratoire, elle contenait un peu d’alcool fort que j’avais fabriqué pour m’amuser. Je me retournais vers lui en la maniant un peu avant de la soulever dans sa direction, pour la désigner, et la lui lancer dans une trajectoire lente et arrondie, facile à attraper. Un léger balancement du haut de mon corps se fit voir dès que l’erlennmeyer quitta mes mains.

- « C’est parti de la patate, garde la en souvenir, ça te fera un souvenir de moi. Garde la pour une bonne occasion. C’est toxique, fort et grossier, mais ça fait le boulot et c’est buvable. La matière est une chose fermée, définit, mais chaotique. Tout ce qui est contient les mêmes éléments arrangés différemment. Je fais la même chose, j’arrange les éléments autour de moi pour tirer ce que je juge le mieux. Fait pareil, fait ce qui te semble juste, je ferai la même chose avec ce que tu me donnes. Tu es libre d’être l’arrangement que tu veux, alors ne soit pas effrayé et ne dépend pas de ce que moi je veux. Je ne te dirai pas de ne pas suivre les ordres, je te dirai d’interpréter ce que tu considère comme ce que je veux, si toi ce que tu veux est vouloir ce que je veux. »

La dernière phrase était sortie précipitamment et à dessein de ma bouche. Je me contentais de sourire en coin, trop largement à cause des cicatrices, puis d’écarter les bras dans un signe qui signifiait « voilà », avant de me diriger lentement vers le bureau et de m’assoir de nouveau. Je restais silencieux, attendant de voir ce qu’il ferait, s’il déciderait de partir ou de continuer l’interrogatoire.

Je venais de prendre une position qui signifiait que je restais debout par respect mais que je ne faisais pas non plus ce qu'il me demandait. Il fit alors un bref geste pour me faire comprendre de me retirer de cette position. L'avait-il mal prit ? Non, il clarifiai rapidement les choses lorsqu'il me dit que ce n'était pas une posture habituel pour le corps humain, que personne ne se tenait comme cela juste pour se tenir. Il avait raison, cette position n'était pas la meilleur, surtout pour parler fasse au Hokage. Lui, il avait l'air tranquillement installé, avachi dans sa fauteuil, me regardant et continuant la discutions en répondant à mes questions. Pendant qu'il me parlait, il avait l'air complètement décontracté, ne me cachant pas la vérité sur cette histoire. Sachant qu'il voulait que je me retire de la position que j'adoptais et qu'il me fit comprendre que ce n'était pas un habitude, je me relevai, mis une partie de mes fesses sur le bureau, l'autre dans le vide, le pied balançant l'air en dessous de moi et j'étais là, assis sur le meuble métallique à l'écouter. Je ne prêtai pas vraiment attention à sa gestuelle, ses mouvements, regardant l'aménagement e la pièce. Ce dernier était luxuriant et magnifique, alors que maintenant, il était vide, sinistre et crasseux. On voyait bien là le rat de laboratoire qu'est le Yondaime Hokage, et sûrement restera-t-il ainsi jusqu'à la fin de sa vie. Ce n'était pas un problème en soit, mais c'était assez troublant, sachant que ses prédécesseurs n'étaient pas du tout le genre de shinobis comme il était. Remarque, c'était une bonne chose, le village n'avait que trop souffert de sa feignantise, peut-être qu'avait Suguato à ses ordres, tout changera et nous pourrions enfin agir pour notre propre sécurité. Oui, il fallait penser à notre sécurité avant tout et non celle des autres, c'était bien ce que Nikkou avait comprit en partie et qu'il s'était enfuit du village, selon le Shiajin. Enfin, le Sandaime Hokage n'était pas non plus du genre à trahir le village, je l'avais bien constaté, mieux que beaucoup d'autres et je savais pertinemment qu'il agirait toujours dans l'intérêt de la feuille. S'il y avait un problème avec le village, sans nulle doute qu'il interviendrait. En fait, c'était une bonne chose de l'avoir dans ces conditions, comme un électron libre. Ainsi, il allait agir par son propre chef, voyager, récolter des informations pour nous. Il avait toujours été un homme de terrain plus qu'un homme administratif, il pourrait parfaitement répondre à ce rôle. Après, je ne savais pas ce qui tait prévu et je m'en fichais en partie car ça ne me concernait en rien. Ma curiosité avait quand même des limites à ne pas franchir si ça ne me concerne pas.

Le nouveau Hokage quittai son siège pour attraper un instrument de chimie qui contenait un liquide légèrement opaque et fluide comme de l'eau. Il jouait un peu avec avant de me le lancer lentement. Je l'attrapai avec la plus grande précaution possible avant de le regarder plus en détail lorsqu'il se retrouvai dans mes mains. Cela fait, il se réinstallai derrière son bureau, sur son fauteuil avant de m'expliquer que l'objet contenait de l'alcool qui était en outre de mauvaise qualités mais étant suffisant pour certaines occasions. Il était toxique, grossier et fort, voilà comment il qualifiait le liquide. Fort et grossier, je veux bien mais toxique, j'étais assez réticent à l'idée d'en boire un jour. Mais bon, c'était un cadeau que mon chef et j'en étais honoré et selon lui, j'aurais un souvenir de lui. Pourquoi un souvenir de lui ? J'aurais bien l'occasion de le revoir. Par ce présent, j'en conclus qu'il ne voulait pas que je l'oublie, lui, le village, mes origines. J'allais avoir un bout de la feuille avec moi lorsque je serais au sable. Voulait-il que je me noie dans l'alcool lorsque je vais avoir des jours sombres ? Hum, pourquoi pas, seul l'avenir nous le dira. Je lui fis un signe de tête pour le remercier, restant toujours assis sur le bureau. D'ailleurs, être assis sur le bureau du Hokage, c'était assez choquant pour beaucoup de personnes si on me voyait mais j'avais bien situé le personnage. Il n'en avait que faire des grades, des signes de respects ou autre, du moment que l'on fait ce que l'on a à faire et que l'on en assume les conséquences, c'était ce qui était important à ses yeux. D'ailleurs, c'est ce qu'il m'expliquai par la suite pour répondre à mon autre question, à savoir si je devais faire quelque chose ou non. Il fallait simplement que j'interprète ses ordres comme je l'attendais et il agirai avec ce qu'il avait, comme un joueur de poker jouant avec les cartes qu'il a dans sa main. Qu'importe ce qu'il disait, j’interpréterais les ordres de missions de telle sorte au comment lui les interpréterais à ma place.

Quoi qu'il en soit, il avait répondu à mes attentes, répondu à mes questions. Devant moi se trouvait le nouveau Hokage, le Yondaime qui n'avait certes, pas toutes les qualités pour devenir un excellent chef de village shinobis mais il en avait l’étoffe et d'autres qualités pour pallier à ces manques. Une nouvelle ère était arrivé pour le village caché de la feuille, dirigé par un puissant esprit, un puissant shinobi. Le soulèvement de Konoha Gakure no Satô était arrivé grâce à son apparition, espérons que tout ira pour le mieux. M'approchant de la porte pour le laisser à ses occupations, je lui fis un signe de remerciement et avant d'ouvrir et de passer le pallier de la porte, je me contentais de lui dire :

« Faites attention à vous Hokage, certains ne sont pas d'accord avec cette trêve entre le sable et la feuille. Soyez sur vos gardes et voyez-là quand je reviendrais. Bonne chance à vous, vous aurez du travail pour redresser le village et récupérer la gloire qu'il lui est dû »