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![Confidence [ft. Uriô] Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) | | (#) Sujet: Confidence [ft. Uriô] Sam 29 Sep 2012 - 23:21 | |
| Le silence était de mise. Dans ce sanctuaire religieux, on prônait le recueillement et la méditation en l'absence de quelconque lamentation, ni prière. En parfait contraste avec le vent froid et bruyant, venant mugir contre le temple, l'intérieur était d'un profond mutisme. Un bonze fixait attentivement la foule venue méditer en harmonie avec lui. Le moine se tenait debout, et surveillait les silhouettes assises en tailleur. Les yeux fermées avaient accès à une vision transcendant le réel. Un nouveau monde s'ouvrait pour les âmes en quête de foi. Dans le temple de la déité Hachibi, Emiko patientait. Appuyée contre un des piliers en bois ornant l'établissement, la petite Seki attendait sagement. Elle espérait qu'il arrive au plus vite. Cela faisait environ dix minutes qu'elle était arrivée ici. Elle cherchait depuis peu de trouver un moyen de Lui parler. Elle avait besoin de se confier à lui.
Alors, en attendant qu'il se pointe, la Kumojin chercha un moyen de passer le temps. Ses yeux se baladèrent à travers la physionomie du temple. Outrepassant le parquet en parfait état, préservée des aléas du climat de chaque saison, elle porta en premier lieu son attention à l'imposante cloche qui se tenait à sa droite. L'objet métallique brillait faiblement d'une lueur cuivrée, trahissant sa nature. Coulée en airain, la cloche avait le mérite d'imposer le respect. Emiko imaginait le timbre puissant que procurait la cloche. Ce son devait portait loin, très loin, suffisamment loin pour percer à travers les monts et maigres vallées, jusqu'à atteindre Kumo même. La kunoichi laissa par la suite son regard se poser sur une massive statue, bien plus imposante encore que la cloche de bronze. Ce fut avec facilité que la demoiselle à la chevelure céleste identifia la nature de la représentation métallique. Il ne s'agissait ni plus ni moins que de Hachibi, le démon taureau à huit queues. On reconnaissait clairement le bovin infernal, dont le regard vide et sauvage à la fois incarnait un symbole de bestialité. Derrière lui se manifestaient ses queues, qui n'étaient autres que de vulgaires tentacules de céphalopodes. Étrange combinaison de la nature, issue peut-être de la volonté du Rikudou Sennin lors de la fragmentation du Juubi en neuf entités moins puissantes. Puissant ou non, il n'empêchait pas à ce monstre d'être respecté par les croyants du temple. Emiko ne savait pas trop quoi penser du Hachibi.
Puis soudain, il arriva. Enfin. Une silhouette masculine se forma au loin, et gagna en visibilité au fur et à mesure que ses pas réduisaient sa distance avec la Seki. Si tôt que la personnalité fut à proximité de la kunoichi, cette dernière prit la parole.— Je vous attendais, Raïkage-sama. Merci d'avoir bien voulu me retrouver ici… j'avais besoin de vous parler. Après avoir laissé un temps de réponse au dirigeant du village, les deux Kumojins se dirigèrent dans un endroit plus adéquat à la conversation. Une petite salle, pavée de tatamis, les attendait. Habituellement dédiée à la méditation, l'endroit avait été aménagé ici pour la discussion. Assis en tailleur face à face, les deux shinobis en étaient réduits au strict nécessaire de la conversation. Un coin pour s'asseoir, avec pour seule décoration une calligraphie du mot Zen, ainsi que quelques encens légers. Calme, Emiko observa son supérieur ultime, et lui adressa quelques mots décisifs, introduisant la raison de cet entretien.— Kadoria-sama… je pense que vous êtes mieux placé que moi pour comprendre les rumeurs qui circulent, et savoir qu'un conflit armé avec Kiri est proche. Aussi je voudrai vous confier quelque chose, qui parait ridicule, et personnel à la fois. Pour être franche, je suis divisée. D'une part, je me sens incapable physiquement de combattre… je ne suis pas encore prête pour la guerre, du moins, pas prêtre pour recommencer. Je suis désolée Maître Raïkage… Pourtant, le devoir me pousse à vous rejoindre sur le front, et à poursuivre ce que mon clan avait commencé autrefois. Je n'ai pas osé en parler à mon père adoptif, qui est l'un des membres de votre clan, mais ai préféré me confier à vous. En tant que Raïkage, j'ai pensé que votre expérience m'aiderait à trancher dans mes choix… ou du moins à m'éclairer en me donnant les moyens de choisir. Il était rare de voir la Seki parler avec autant de maturité. Sous ses airs d'enfant innocent se cachait une âme portée à maturation par les batailles et les événements tragiques liés à la guerre. Et ce fut avec ce même regard plein de sérieux et de maturité que l'adolescente observa la réaction de l'Ombre de la Foudre. Son impatience précédente s'était nettement estompée au profit d'une tonalité plus sombre, dans les ténèbres du temple portant la lumière d'un démon… |
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