C'était une journée comme une autre, du moins pour moi, qui allait toucher à sa fin. Le soleil se couchait, offrant une magnifique paysage, mais un ciel sanguinolent. Les nuages étaient rouges. C'est dans ces moments qu'on se rappelle pourquoi le village a le surnom de la brume sanglante. C'était souvent signe de nombreux meurtres dans la journée, comme si le sang qui avait coulé était imprégné dans le ciel. Contemplant ce spectacle depuis le balcon de ma maison, je dégustais paisiblement un bol de ramens. Je me l'étais coulé douce toute la journée, je ne m'étais même pas entraîné. Après tout, une fois n'est pas coutume. Je comptais me rattraper demain. Faire une mission, ou peut-être tout simplement de m'exerce au combat. De toute façon j'avais l’embarra du choix, et personne pour me dire de faire ci ou ça.
Me balançant sur une chaise, j'hésitais à sortir pour la soirée. Faire un tour, ou passer voir la tombe de ma mère. Je pourrais même aller dans un bar. Posant le bol sur la table, je me levais pour me pencher sur la rambarde. Comme la plupart des soirs des enfants jouaient dans les rues. Certains étaient des Samui, des membres de mon clan/ Bientôt ils se rendront comptes de leur maîtrise de l'Hyôton, et devront apprendre à s'en servir. Pas comme moi, je l'espère. Mon père avait gâché mon enfance en me faisant souffrir pour que je sois fort. Je ne lui avais jamais pardonné, bien que c'est ce qui fait ma force maintenant. Me perdant dans mes pensées, j'aperçus une personne vêtu d'un long manteau blanc et bleu délavé. Son visage était masqué par une capuche. Une mitaine au bras gauche, pas de doute c'était Kaoru. Fonçant dans ma chambre pour m'habiller avec mes affaires, je partis à la poursuite de l'homme.

C'était un membre du clan Samui lui aussi. Il avait quasiment la trentaine, je n'en savais pas plus sur lui si ce n'est qu'il est Chûnin. Je lui avais déjà parlé, sans doute il ne s'en rappellerait pas. Peut-être même qu'il ne serait pas qui je suis mais moi je savais qui il était. Il se dirigeait vers les portes, peut-être pour une mission ? Pour s'entraîner ? Je ne savais pas, mais je comptais bien lui demander. Courant du mieux que je pouvais, tentant de le rattraper, je finis par arriver à son niveau peu avant qu'il ne franchisse les portes. Il allait s'engouffre dans les longs tunnels, et avant que je ne le perde de vu il fallait que je lui parle. Agrippant son épaule avec ma main, je lui dis :

« Bonsoir Kaoru-sama, je suis Kyōji. On s'est déjà vu, mais vous ne vous rappelez pas de moi je supposes ? Je suis du clan Samui moi aussi. Vous partez pour une mission hors du village ? »

La liberté.. Une conception très étrange et souvent mal comprise. Qu’est ce que la liberté en fin de compte ? Comment pouvions-nous se sentir libre ? Comment pouvions-nous être certains quand nous le sommes enfin ? Tout cela différait selon les divergences d’opinions. Certaines personnes pensaient qu’être cloitré dans un village shinobis ne faisait pas partie de cette liberté. Certaines personnes pensaient aussi que c’était le fait qu’l y ai une hiérarchie qui obstruait le droit à la liberté. D’autres se sentaient libre tant qu’ils faisaient ce que bon leur semble, tout en ayant la compréhension d’avoir des devoirs en tant que shinobis. C’était ces gens là les plus respectables. Mais cependant… Tout le monde n’avait pas cette vision des choses…

Le soleil s’était couché, seule la lumière de la lune rayonnait et éclairait les quelques rues désertes de monde. Mais un homme n’était pas couché, comme par habitude, il se trouvait sur le toit d’un commerce près des longs tunnels du village de la brume, il observait le paysage, la nature, il profitait du silence et de l’obscurité pour penser, pour libérer son esprit de toutes ses injustices, de toutes ses craintes et de ses espoirs. En tant qu’animal, Pô avait le sommeil extrêmement léger, il n’avait pas besoin de beaucoup dormir. Et le spectacle qu’il vit le désola.. Un homme encapuchonné se dirigeait vers les longs tunnels. Que faisait-il ? Comptait-il partir ainsi en pleine nuit, à pas de loups, tel un voleur après son acte criminelle ? Cependant, un jeune homme le rattrapa, lui agrippa l’épaule de sa main pour le faire tourner avant de li adressant la parole.

Craignant une désertion, Pô s’était levé pour se rapprocher avant que le jeune homme n’agrippe le premier homme encapuchonné. En arrivant, toujours caché dans la pénombre, il écouta les paroles de la jeune personne. Quelle insouciance ? C’était cette naïveté qui ferait plus tard la force de certains shinobis, cependant, la brume sanglante n’acceptait en rien la naïveté maintenant.. Les choses allaient changer.. Avant même que le mystérieux homme ne réponde, Pô fit lentement irruption derrière le gamin en s’adressant à lui, mais en fixant l’homme dans les yeux.

« Samui ou pas, aucun ninjas n’est envoyé en mission à cette heure-là, et dans le cas d’urgence, il serait accompagné d’une escouade entière.. Répondit-il au jeune homme. Que faites-vous ici ? » dit-il cette fois-ci en s’adressant à ce Samui.

Le polymorphe n’avait aucune intention de se battre, mais si ce devait être le cas, il le ferait. En tant que membre du Misuto, il se devait de traquer les déserteurs, et ceux, sans retenu. Il avait.. Carte blanche !

Posant ma main sur son épaule, je m'imaginais déjà sa réponse. Sans doute me répondrait-il que c'était bien le cas, et peut-être me proposerait-il de me joindre à lui. J'avais toujours rêvé de faire une mission importante, au près d'un haut gradé ou d'autres ninjas expérimentés. Mais ce rêve était de trop...À peine j'eus fini mon discours qu'une autre personne vint se joindre à ce rassemblement. Un ninja qui m'était inconnu, mais qui semblait avoir de l'importance au sein du village. Le ton de sa voie était manifestement moqueur. Il avait peut-être raison, qui est envoyé en mission à cette heure-ci ? Me lamentant, je compris que les intentions de Kaoru-sama était tout autre. D'après ses dires, il allait voir sa grand-mère qui habitait à l'extérieur du village. Cette fois-ci, je n'allais pas être autant naïf qu'auparavant. Les Samui logent au village, et on quasiment un quartier pour eux. Un des plus grand clan de Kiri. Alors pourquoi sa grand-mère irait habiter hors du village ? Peut-être n'était-il pas un Samui de sang pur ? Tant de questions sans réponses, mais je restais silencieux. Je laissais les hauts-gradés discuter.
Kaoru était plus que provoquant dans ses propos. Non pas envers moi, mais envers le second homme. Un certain Pô. La discussion ne me concernait plus. M'écartant pour les laisser face à face, j'observais le visage et les expressions de chacun. Ils étaient tout deux imposants. Voila donc à quoi je ressemblerais dans quelques années ? Qui sait, peut-être que je ne serais même pas encore en vie. Les secondes passèrent et je réfléchissais. Voulant parler, je me mordis la lèvre pour me retenir. Mais ce fut de courte durée, car je ne pouvais pas garder mon opinion pour moi.

« Désolé de m’immiscer dans cette histoire, et surtout d'insinuer ça mais tu n'es pas un Samui de pure souche ? D'après ce que je sais le clan a un quartier pour lui alors pourquoi ta grand-mère irait vivre à l'extérieur du village ? Ce n'est pas une Samui ? »

Voila, c'était dit. Peut-être que mon allocution le rendrait énervé contre moi. Mais s'il n'était pas en mission, et que mon hypothèse s'avère être exacte, que devait-il faire à l'extérieur ? Pourquoi semblait-il si pressé de finir ce dialogue et d'aller voir sa grand-mère ? De plus, rendre visite à une personne âgée si tard ce n'est pas conventionnel. Les anciens sont connus pour se coucher plutôt tôt, et se lever aux aurores. Il y avait quelques incohérences, mais ce n'était pas de mon ressort. Un genin n'avait rien à faire là, mais tant qu'on ne me renvoyait pas chez moi par la force je n'avais pas de raison de partir.

La discussion tournait au vinaigre, malheureusement pour lui, ses réponses ne convenaient pas au Gekei. Il partait chez sa grand-mère ? Et puis, il venait de prononcer son nom, comment le connaissait-il ? Le polymorphe commença par réagir sur le fait qu’il connaisse son nom alors que lui ne l’avait jamais vu auparavant. Il était vrai qu’il était devenu un Jûunin important au sein du village, il était même membre du Misuto dans le plus grand secret de tous, mais en tant que Gekei, il aimait rester en retrait, se faire invisible, discret, comme la quasi totalité des membres de cette illustre famille. Adoptant un ton sec et froid, tout comme celui avec lequel il avait prononcé son nom :

« Comment sais-tu qui je suis ? »

Fronçant un peu plus les sourcils en repensant à sa réponse, Pô ne manqua pas de sentir une certaine colère bestiale l’envahir lentement. L’animal était doux et loyal, jusqu’à ce que tu le cherches, alors, là, il deviendrait une carnivore redoutable et extrêmement dangereux. Provoquer un Jûunin du clan Gekei était une bien mauvaise idée, cet homme jouait un jeu dangereux. Ne savait-il pas que lorsqu’on joue avec le feu, on risque de s’y brûler ? Cependant, il n’allait pas passer immédiatement à l’attaque, car il tentait non sans mal à garder une once de civilité et de justice. Si cet homme face à lui choisissait la voie du mal, alors là il passerait à l’offensive. Allions nous le laisser aller voir sa chère mère grand, le pauvre.. Il va lui amener une galette et un petit pot de beurre avant que le grand méchant vienne la manger dans son sommeil.

La situation empira lorsque le jeune homme apparemment lui aussi du clan Samui se mêla des affaires du suspect. Il était vrai que tous les grands clans avaient le droit à un quartier tout entier qui leur était réservé, surtout un clan comme les Samui, pilier du village caché de la brume. Le regard de Pô passa du jeune homme à celui du fils à sa grand mère. C’était un regard froid, vide de joie et de chaleur, empli de haine et de violence. Jagaa obsrva alors une minute de silence avant de répondre franchement à son interlocuteur encapuchonné.

« Ou vas tu Samui ? »

Être vrai ne serait pas du luxe, de toute manière, il était presque entièrement cramé, un déserteur n’était pas censé passer par la grande porte, limite en sautillant et en chantonnant le petit chaperon rouge.. Il était mal.. Très mal…

La discussion commençait à prendre une toute autre tournure. Non pas pour moi, au contraire. Kaoru semblait avoir de la sympathie pour moi, il devait surement respecter son clan et ses membres tout comme moi je les admirais. Sa réponse aux sujets de ses origines fut plutôt claire. Je n'avais pas envie d'en rajouter car je vivais à peu près la même chose. À la différence que même si j'ai perdu mes parents je reste au sein du quartier des Samui. Il faut savoir tirer un trait sur le passée. C'est envers le Juunin qui venait d'arriver que Kaoru passa ses nerfs. Ce Pô ne savait pas pourquoi le membre du clan Samui connaissait son nom. On sentait que Kaoru était énervé. Et cela se sentit dans sa réponse. Il fut plus que provoquant, certains considèreraient ça comme de l'impolitesse de parler comme ça à un supérieur hiérarchique. Il voulait aller voir le Régent pour régler cette affaire. C'était vraiment les grands moyens. Déranger Yoru-dono pour ça, peut-être que cela le mettrait en rogne. De toute façon je ne le connaissais pas je ne pouvais donc pas savoir comment il allait réagir. En tout cas un Régent a surement d'autres chats à fouetter. M'effaçant de cette conversation, je n'y avais pas vraiment ma place. Un genin entre un chûnin et un juunin, je faisais pâle figure.
C'est alors que mon confrère Samui écrivit quelques mots dans un papier. Il dévoila ensuite son art, en créant un oiseau de glace. Magnifique. Les rayons de la lune faisait briller de milles feux cette création que certains décriront comme artistique. J'étais émerveillé, qui sait un jour me prendrait-il sous son aile pour m'enseigner des techniques du clan ? Kaoru marcha vers moi, et me dit que si je voulais je pouvais m'en aller. Son ton devint agressif lorsqu'il s'adressa au Jûnin.

« Et bien, je crois que je ferais mieux de rentrer chez moi. Après tout je ne suis qu'un Genin, je n'ai rien à voir là-dedans. En tout cas, au plaisir de te revoir Kaoru ! »

Partant dans une ruelle, je montais sur le toit pour me repérer plus facilement. Mais je faisais semblant de partir. J'avais envie de connaître le fin mot de cette histoire. Je risquais de me faire prendre, après tout suivre deux hauts-gradés pour un Genin est impossible sans se faire repérer. Mais je préférais prendre le risque. Ma nature curieuse prenait le dessus. Et puis j'admirais Kaoru, peut-être allait-il nous montrer encore un de ces tours de Samui ? J'étais impatient, et surtout en les suivant je pourrais voir le Régent. Un honneur pour un Genin.

Edit : Dernier post pour moi aussi vu que Pô te laisses partir.

Oh Dieu ! Les Samui ont connu une tragédie sans précédent.. Devant cet homme encapuchonné qui se posait en victime, le jeune Jûunin de la brume décida de ne pas répondre, la comparaison des souffrances était inutiles, même s’il gagnerait haut la main. Les membres du clan Gekei n’avait pas d’ennemi particulier, si ce n’était le monde entier, personne ne les aiment, tous le monde les haïrent, pour eux, un bon Gekei est un Gekei mort. Mais bon, s’abaisser à se poser en victime serait une honte bien plus grande qu’elle était indigne de son grade, le polymorphe se contenta donc d’écouter les plaintes de son interlocuteur sans afficher aucune expression sur le visage : il n’en avait.. Rien à foutre.

Vint alors le tour de Pô, l’homme lança une brimade contre notre héros, signifiant en premier lieu qu’il était plus âgé que le Gekei. C’était certainement une chose vraie, mais même s’il était plus âgé, s’il prenait la peine de se justifier, c’est qu’il était aussi moins gradé que le « jeunot », donc il lui devait respect et obéissance, chose qui n’était apparemment pas chose aisé avec sa petite personne. S’il ne supportait pas la hiérarchie, cela se faisait normal qu’il quitte le village avec des raisons aussi débiles que naïves. Il allait voir mère-grand, et sérieusement, il commençait sérieusement à le gonfler avec toutes ses tirades.

* Sérieux, tu parles trop mon gars *

Bien entendu, il n’avait pas fait la remarque à voix haute, car encore une fois, c’était indigne de son rang, il n’allait pas s’abaisser à de telles futilités, comme celui qui criera le plus fort ou des conneries de ce genre, il passait au-dessus de ça. Enfin, LUI du moins, pour l’autre, c’était une autre histoire.

Qu’est ce que c’était maintenant ? Il voulait allez voir Yoru ? Mais c’était quoi ce mec, quel âge avait-il ? Quinze ans ? Douze peut-être ? Pô écarquilla les yeux à cette demande alors qu’il se mit en route en crachant qu’il n’allait pas se faire chié dessus par Pô, même s’il était plus gradé que lui. Savait-il au moins que le Gekei pouvait aisément le mettre dans les geôles du Misuto, et ce avec tous les droits ? Tabassage de gueule compris ! M’enfin bref, tout cela commença à le souler. Il sortit de sa besace une sorte de livre et avec un crayon de papier commença à écrire à l’intérieur. Qu’écrivait-il ? En quelques minutes, cette action fut terminée et Pô s’adressa alors calmement à l’homme encapuchonné.

« Yoru n’a certainement pas que ça à faire. Va voir ta grand-mère. Tâche de ne pas revenir trop tard plaisanta-il sachant parfaitement qu’il ne reviendrait pas. Au fait, attention au Misuto » conclu t-il avant de tourner les talons et de le laisser seul face à la grande porte.

Toute cette histoire le soulait, il espérait que cet homme ne se considérait pas comme un « shinobis », car il avait le comportement digne d’un sale gosse impétueux et débile. En avançant, il remarqua une présence sur le toit, c’était le jeune genin qui avait disparut pour ne pas se faire attirer d’ennui. Pô se fixa sur place, tourna la tête vers lui, planta les yeux dans les siens. Il resta quelques minutes à réfléchir ainsi en fixant le Samui dans les yeux avant de tourner la tête en quittant ces lieux. Il reverrait ce jeune homme très vite..

Hrp : Dernier post pour moi. Comme ça, ta fuite est conclue sur un RP