J'observais le désert, cette contrée aride, mortelle s'étendant devant mes yeux à perte de vue, piège dangereux, sans issue ne laissant aucunes chances à celui qui s'y égarait, qui lui faisait trop confiance, un lieu, une nation me correspondant on ne peut mieux, j'étais à son image, bien que plus traître encore que la lourdeur du soleil sur les épaules, une illusion, une apparence chatoyante cachant bien des mystères et des trésors qu'il se faut, pour quiconque d'un tant soit peu lucide, de laisser dissimulé. Suna, oasis asséché au milieu d'une plaine aux aspects parfois si fantomatiques m'abritait en échange des faveurs que je lui accordais, don de ma force, de ma puissance, de ma personne. De biens grands mots pour parler de soumission. Le calme, la tranquillité, étaient les choses qui m'attiraient par ici.
Deux aspects de ma vie, nouvelle, que je m’efforçais de protéger faisant cas en cas de trouble, de ma férocité. Ces derniers temps je regardais de loin quelques nouveaux arrivants par ici, tentant des approches pas toujours couronnées de succès. Cependant aujourd'hui serait un peu différent des autres fois, surtout à l'instant où je vis apparaître ce shinobi que je n'avais calculé au premier abord. D'un mouvement fluide, gracieux je descendis, comme une envolée, et vins me poser sur le sol sablonneux. Une dizaine de mètres et je fus au niveau du ninja, je décrivis brièvement son dos, je reconnaissais son accoutrement et sa chevelure et finalement je l'interpellai d'un ''hey toi''. Je stoppai ma marche, s'arrêterait il ? Je ne savais pas. Avant qu'il disparaisse au coin de la rue j'ajoutais un ou deux mots histoire de quoi...
« Je me souviens de toi, quand t'es arrivé, mais j'ai pas percuté ton nom. ».
Je ne me souvenais même plus s'il l'avait donné ou pas. C'était une manie chez les ninjas ça, faire en sorte de taire son nom, son prénom, d'ailleurs j'y avais excellé lors de la réunion au pays de la pluie avec les desséchés de konoha, à croire ce cette race de shinobi commençait à déteindre sur moi. Peut être pouvais je obtenir des information sur lui en passant par le ''bureau'' mais c'était tellement plus simple de le demander, cela rapprochait les individus. Je me demandais quelle place il occupait au sein du village, quel rôle jouait il ? Lors de notre première rencontre je n'avais pu deviner de lui qu'une partie de son caractère, provocateur. Peut aurais je quelques réponses à mes interrogations quant à ce nouveau ''pion''.
« Alors, tu t'acclimates bien ? »
Insistais je pour tenter d'engager une conversation...
Tadaoki Wataru
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Suna. Cela allait bientôt faire deux ou trois semaines qu'il se sentait intégré à ce village, bien que son incorporation officielle soit encore plus ancienne. Malgré cela, son envie de vagabonder n'avait pas diminué ne serait-ce que d'un tout petit cran. Le voyage, l'aventure, la rencontre. Il n'y avait que ça de vrai. Il s'était encore levé tôt, savourant à l'avance les aléas qui allaient lui être imposés par cette charmante journée à venir. Il avait effectué sa rencontre avec Aare il y avait peu de temps et se sentait pleinement intégré à cette communauté du sable. Le soleil commençait à frapper fort et l'Otoka s'était vêtu de blanc intégralement. Son déjeuner avait été englouti rapidement et il déambulait dans les rues du village, s'amusant à détecter les présences autour de lui pour voir s'il les avait déjà croisées. Il regardait tout autour de lui et se régalait de voir toutes ces étendues de sable. Elles semblaient infinies.
Il dépassa le coin d'une rue et entendit qu'on le hélait. D'un point de vue chakra c'était quelqu'un qu'il avait déjà vu. Une voix de femme. Hmmm. Un sourire se dessina sur ses lèvres. C'était la haut gradée qui l'avait aperçu à son entrée à Suna. Il ne connaissait son nom que de réputation. Habashi Zanshi apparemment. Elle était membre du Kakumeigun à ce qu'il en avait lu dans des dossiers sur les effectifs que lui avait refilé le Kage. Il se retourna de demi-profil et lui fit comprendre qu'il la remettait. Il s'approcha d'elle et lui parla en réponse à sa sentence:
"C'est normal que t'aies pas tilté, je l'ai pas donné. Pour ce qui est du vrai nom, tu peux m'appeler Froturak. Officiellement, je suis Wataru mais je préfère Froturak."
Il laissa à la kunoichi le temps de digérer ce qu'il venait de lui dire, révélant une nouvelle fois au monde son vrai nom, celui qu'il porterait désormais. Il n'avait plus peur. La Mort ne lui faisait plus peur. Laissant la brise se répercuter sur son visage qui commençait à cuire sous ce soleil de plomb, il entendit son interlocutrice lui poser une question quant à son acclimatation. C'était une question intéressante malgré le fait que trop peu de personnes ne la lui posent. Elle semblait essayer de le lancer dans la discussion. Il était vrai qu'il ne parlait que trop peu, la dernière discussion qu'il avait eu étant celle avec Aare.
"Boah ça change de mes habitudes mais je commence à m'y faire. En ce moment j'enchaine les sorties donc je vois pas trop les effets du climat mais il a l'air rude. Et ça me plait. Sinon, tu fais quoi dans le village toi? enchaina-t-il en tutoyant la chatoyante jeune femme."
Cela faisait un moment qu'il n'avait pas vu de femmes shinobis. Probablement plus depuis son passage à Kiri et encore avant, les dernières en date étant Hariyama Leara et Nishimura Kusanagi. Un bail en somme. Il sourit et se passa la main dans les cheveux de manière embarrassée. Non pas qu'elle ne l'importune mais il n'avait jamais trop su se tenir en société. Toujours est-il que le prénom de cette femme lui disait quelque chose. Zanshi. Pffft. Aucune idée. Cela lui reviendrait peut-être.
Celui que je suivais, avec lequel j'avais tenté d'entamer un dialogue fini par stopper sa marche, et presque au même moment où j'avais débité mes premiers mots à sa destination, au moins n'était il pas un sombre abruti voulant se cacher dans une espèce de solitude, j'appelais ça la morosité du shinobi errant, un mal frappant tous les shinobis, comme son nom l'indique, errant. Non, trêve de plaisanterie, ou de divagation tout du moins, enfin je trouvais dans ce vaste village quelqu'un qui ait un peu de temps à perdre avec moi, haha. La première fois je l'avais ignoré, snobé presque, mais cette fois ci je faisais bien plus attention à lui. Il semblait même plutôt content ; quand on sourit c'est qu'on est pas malheureux de la situation, non ? Bref, ce second premier échange partait déjà sur de meilleurs bases, et le fait qu'il me donne son, ou ses noms plutôt me laissait penser que je ne me trompais pas. Ainsi il s'intégrait, selon ses dires, plutôt bien à la vie du village, pour le peu de temps qu'il y passait. Lui, il avait de la chance, être plus en dehors qu'à l'intérieur de Suna pouvait me rendre jalouse, enfin, je ne me laissai pas dévorer par cet affreux défaut et récompensai bien au contraire son apparente gaîté ; feintée, comme nous tous je supposais ; par une nouvelle tirade, m'approchant de lui, à distance raisonnable pour simplement discuter.
« Froturak hein... Bizarre comme nom ! Moi je vais t'appeler Wataru, si tu veux bien. »
Froturak n'était pas un nom plus étrange que Aare ou Zanshi, non, c'était plutôt mon côté emmerdeuse qui se montrait, oui de temps en temps il parvenait à s'échapper de sa prison pour surgir au milieu de conversation comme ça, enfin rien de bien grave, j'étais persuadée qu'il ne prendrait pas mal, et puis, c'est comme ça qu'on instaure des liens même si bien loin de moi était l'idée de me faire des amis! Je l'observais un instant et terminai par répondre à sa questions, l'ensemble ne prit pas plus de quelques secondes. Les amis, je les trouvais d'un inutilité affligeante, et la plus grande faille qui soit pour un ninja, ouverture à la faiblesse, entre l'inquiétude et le reste.. Des collègues, coéquipiers étaient pour moi bien suffisant, et on se limitait à ça. Bref.
« Ce que je fais dans le village ? C'est une sacrément bonne question... Là maintenant je me ballade, et je profite de mon temps libre ! Sans commentaire. Si non, je dois faire les mêmes choses que toi, je suppose... Alors, que fais tu ? »
Je n'étais pas dupe quant à sa présence ici, on entrait pas à Suna comme ça. Je savais pertinemment que les nukenins étaient supprimés le plus rapidement possible et que seul des personnes comme Kenji, ou le kage pouvait permettre à un criminel de rejoindre les rangs de nos forces, j'étais moi même l'un de ces exemples, donc.. D'ailleurs je ne tardais à enchérir sur la fin de ma phrase, ne laissant aucune chance à mon interlocuteur d'en placer une. Je repensais à ce qu'il avait dit le premier jour de son arrivée ici. Ouais, je ne l'avais pas calculé mais cela ne retirait rien au fait que j'avais une mémoire qui retenait ce genre d'informations, les plus importantes, celles qui trahissent, celles qui empêchent de pouvoir mentir sciemment.
« Je veux dire, à part rôder ; tu fais quoi ? » Dis je plus sèchement. « Quand t'es arrivé à Suna tu as dit que tu étais un criminel, et tu as sorti un beau bandeau.. Comme ce n'est pas Kenji-San qui te l'a donné, j'en déduis que c'est quelqu'un d'autre, ou.. Que tu l'as volé. » Ajoutais je en souriant, mais j'en n'avais pas fini. « Je devine assez facilement ce genre de chose, c'est le vieux qui t'a fait venir.. Et vu ses dernières prouesses et son nouveau... ''visage'', haha.. Non allé, laisse tomber. Un verre ça te dit ? Tu n'as peut être pas eu le temps de te poser, depuis ton arrivée! » Finis sur un ton plus conciliant.
Je parlais à demis mots, s'il voulait me répondre, il le ferait, mais comme je ne doutais pas avoir raison, il n'en ferait rien.. Dans un cas comme dans l'autre cela me conforterait un peu plus dans la première idée que je faisais de son arrivée ici. Quelque part je me marrais, Kenji me faisait venir pour rejoindre et servir la cause de Suna et du Kakumeigun, et ce personnage apparaissait, comme sortant du chapeau du magicien tel le lapin blanc dans une représentation, vraiment, vraiment paradoxal. J'allais me pencher un peu plus sur le sujet, après tout mon boulot premier était de protéger Suna, ses intérêts, que soit par l'élimination de menaces externes, ou internes. Bref, accompagnant mes derniers mots des actes, je pris le chemin du bar le plus proche, le même où j'avais pris l'habitude du goût de l'alcool avec Kenji. Me suivrait il, ou pas.. Il était libre de ses mouvements et déplacements, j'étais relativement impatiente de juger de son niveau stratégique. J'aurais ma manière, bien particulière, de considérer les ses différentes réactions.
Tadaoki Wataru
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Cette Zanshi semblait porter un lourd fardeau sur elle, comme c'était le cas de la plupart des shinobis ayant vu la mort. Mais dans ce cas-là, c'était différent. L'Otoka avait déjà rencontré un grand nombre de ninjas et il pensait pouvoir affirmer qu'il ne se trompait pas en disant que cette jeune femme portait un fardeau différent de celui des autres ninjas. Il ne pouvait néanmoins deviner la vie de celle-ci. De la manière dont elle parlait, on aurait dit qu'elle n'était pas une Sunajin de pure souche. Ce qui était étrange, c'était que contrairement au moment où il était entré au village, elle lui adressait la parole cette fois-ci, bien que le Spectre ne voit pas pourquoi. Elle était cloitrée dans la solitude apparemment. C'était étrange pour une jeune femme aussi haute en couleurs. Bref. Il était content. Cette belle journée lui ouvrait de nombreuses possibilités, à commencer par en savoir plus sur cette Zanshi. Elle l'informa qu'elle allait l'appeler Wataru. Si tel était son souhait. Elle ne voulait donc pas aller dans son sens car il avait signalé qu'il préférait Froturak et semblait rigide. Non pas que ce soit un frigo mais presque. Elle devait entrer dans la fameuse caste des métro-boulot-dodo. Dommage. Il aurait bien aimé devenir un de ses amis. Il ne savait pas pourquoi mais cette idée lui plaisait. Peut-être qu'elle voulait l'appeler Wataru pour le taquiner... Il n'en savait absolument rien et personnellement, il n'en avait un peu rien à cirer. Si elle ne voulait pas devenir une amie à lui, cela lui était égal. Enfin presque mais bon...
Sa réponse quant à ses activités dans le village fut tout de même étrange. Elle lui demanda ce qu'il faisait à part rôder et croyait qu'il avait réellement été un criminel intégré à Suna. Cela ne divergeait pas beaucoup de la vérité mais il préférait l'établir par la suite. Elle fit des déductions plus que probantes quant à son rôle depuis son arrivée et devina que c'était Aare qui l'avait fait venir au village. Pas bête la p'tite tête! Mais elle avait l'air de trop réfléchir. Ce après quoi elle lui proposa d'aller boire dans un bar. Qu'il en soit ainsi.
"J'suis d'accord pour le bar mais c'est moi qui paye. Ne vois pas ça comme de la galanterie, cela n'existe pas. Disons que c'est une affaire de traditions, lacha-t-il tout sourire. Pour tes déductions, tu as vu juste, du moins en partie. Je ne suis pas originaire de Suna et je suis venu ici en tant que consultant pour le vieux. Vois ça comme tu veux le jour où j'aurai décidé de partir je m'en irai. Comme je l'ai fait maintes fois. Tu auras peut-être même le droit de m'arrêter, ajouta-t-il en riant. Quant à mon passé de criminel, fit-il en pliant et dépliant ses deux doigts les plus longs, il se résumé au surnom que l'on m'a donné: Le Spectre."
Il suivit la jeune femme en direction du bar désigné. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas touché à une goutte d'alcool. Son mode de vie strict de ces derniers temps ne lui en avait pas laissé le temps et n'était surtout pas compatible à ce genre de déboires. Puis il fallait qu'il reste à peu près sobre s'il voulait se rappeler de cette entrevue avec cette jeune fille. D'ailleurs, elle réfléchissait trop et devait réprimer ses émotions. On aurait dit un glaçon. Un glaçon attirant certes mais un glaçon tout de même. Elle n'était pas dénuée de toute humanité mais elle faisait tout pour rester dans le cadre qu'elle s'imposait. C'était vraiment très très étrange. De ce qu'il avait vu ici, aucune personne n'avait discuté avec lui de manière si calculée, si déductive. C'est ce pourquoi l'Otoka décida lui aussi d'entrer dans le jeu de la membre du Kakumeigun. Il allait essayer de la désorienter et de la pousser à faire des déductions fausses. Tout cela sans mentir. Cette perspective lui plaisait bien. Il n'avait qu'à titiller légèrement l'imaginaire de son interlocutrice pour qu'elle s'emballe. C'est ce à quoi il s'employa dès la tirade suivante.
"Sinon... Je crois pas me tromper en me disant que t'es pas originaire d'ici toi non plus? Mon histoire, ça te rappelle des souvenirs? Un ninja Sunajin normal n'est pas trop au courant quant au recrutement d'anciens Errants ou Nukenins. Donc soit t'es la secrétaire d'Aare, soit t'es suffisamment haut gradée pour savoir ça, soit ça t'es arrivé. Moi j'opte pour les deux dernières solutions en même temps. Ca te gêne pas de me parler un peu de toi?"
Voilà. Une petite reprise de volée histoire de lui faire les dents. Elle allait avoir de quoi cogiter pendant un bon petit moment, ce qui allait lui permettre de trouver un siège convenable dans ce bar pour discuter. Elle avait le droit de mal le prendre, il s'en contrefichait. C'était elle qui l'avait abordé, à elle de savoir ce qu'elle voulait. Pendant ce temps, ils avançaient toujours vers le dit bar, des odeurs d'alcool frelaté émanant de diverses petites échoppes probablement illégales car dites "à la sauvette". Il en profita pour regarder la jeune fille. Plus petite que lui, poids normal. Des cheveux écarlates, comme son nom. Une jolie fille en somme. Trop âgée pour Wataru mais ce n'était pas le but recherché.. Il voulait juste apprendre à la connaitre, à la comprendre. Elle semblait un peu comme lui, paumée.
Il me répondit avec une certaine sincérité ou de moins ne semblait pas mentir, en même temps, mentir était l'apanage des ninjas, ça et la dissimulation. Enfin, sa réponse me convenait pour le moment, je n'insisterai pas sur ce point. On entrai finalement, après quelques minutes de marche, dans le fameux bar. Il n'avait pas changé depuis la dernière qui en fait n'était pas si lointaine, je reconnu les clients des habitués mais fus par contre surprise de ne pas y voir mon supérieur. J'étais donc suivi de wataru ou froturak, comme vous voulez ; il avait prit la bonne décision à mes yeux ce qui prouvait d'une part son courage et d'autre part son intérêt ; un autre aurait décliné l'invitation. Ces derniers temps j'avais pu me rendre compte qu'on parlait de moi mais en des thermes peu flatteurs, j'avais perdu en ''popularité''.
« Tu es... perspicace. Je viens effectivement d'ailleurs et ; montrant le symbole du kakumeigun fixé à ma taille ; j’œuvre pour le village, oué.. C'était soit ça soit la mort, tu vois ? »
Et lui était là en tant que ''consultant'' pour le kazekage, hein hein.. Consultant, cela voulait dire tellement de choses, un genre de camouflage pour quelqu'un qui accompli des tâches qu'un autre ne peut faire lui même, faute de temps ou de circonstance. Bref. Je l'observais un instant quant arriva le patron, un homme assez grand, barbu et bien portant, quelqu'un inspirant la confiance et la sympathie. Il me reconnu et salua le jeune homme qui était assit face à moi, je lui demandai la même chose qu'à l'habitude en double, un alcool assez fort que j'avais appris à apprécier à force d'en boire. Il s'en alla vers son comptoir, prépara nos deux boissons et nous les apporta. Je fis glisser mon doigt sur le bord du verre en regardant son contenu.
« En tant que consultant alors.. Ton expertise est à ce point indispensable pour qu'on ait ainsi besoin de toi ici ? Je marquai un arrêt, un temps ; tu n'est pas trop jeune ? Je veux dire, pour boire.. » Finis je en souriant.
À force de prendre des verres, de discuter, je finirais par connaître tous les Sunajins. Chacune de ces entrevues me permettaient de faire une idée sur les différents ninjas avec qui je serai un jour ou l'autre menée à travailler, on pouvait appelait cela le premier contact. Je pris une première gorgée du liquide, savourant un peu plus qu'avant son goût, sa chaleur. Repensant à sa question, du fait que je ne venais pas d'ici, j'y repensai.. espérerait il en savoir plus, ou cette simple information lui suffirait ? Nous n'avions vraiment pas grand chose à nous dire, le temps passé ici avait accentué voir décuplé ma méfiance vis à vis des autres, même des quelques proches qui étaient encore vivants
PS:
Un peu court, j'admets
Tadaoki Wataru
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La Habashi semblait bien connaitre les rues dans lesquelles ils se déplaçaient. Ils arrivèrent dans un bar que l'Otoka ne connaissait pas. D'expérience, il avait écumé un grand nombre de bars, de tavernes et d'autres lieux de beuverie mais il ne connaissait pas celui dans lequel ils venaient d'entrer. Il préférait les bars de Kiri pour leur ambiance monotone et ceux de Kawa pour le grand nombre de trafics illégaux qui s'y déroulaient. Ceux de Suna lui étaient encore peu connus. Elle flatta son ego en tentant de lui faire croire qu'il était perspicace et lui montra son bandeau. C'était le symbole du Kakumeigun, l'organisation dans laquelle oeuvraient Kawaguchi Manzo, Karas et Nishimura Kusanagi, une Samui renégate. Malheureusement, ces trois là étaient décédés. Leurs idées vivaient cependant encore dans les piliers de Suna. C'était rassurant. Elle lui annonça que soit elle oeuvrait pour Suna soit elle mourrait. Pfff. Mensonge. S'il avait pu survivre alors qu'il était encore faible et après avoir enlevé la fille du Raikage, elle avait amplement le choix.
"La mort? Piètre chose que celle-ci. Et quelque chose me dis que tu peux aisément y échapper au vu de ton niveau de chakra et de ton rôle au sein du village. Tu ne veux juste pas t'avouer que tu aimes ce village, dit-il en souriant."
Il salua le barman et prit place auprès de Zanshi. Elle était pensive et commanda deux boissons, il en fit de même. De l'alcool. Hmmm. Cela faisait longtemps qu'il n'y avait pas touché. Pas depuis qu'il avait touché au parchemin et qu'il avait réalisé le pacte. Elle le titilla une dernière fois après que le barman ait apporté les boissons. Il passa délicatement son nez au dessus de son verre. C'était fort, à n'en pas douter. Elle lui demanda si sa présence en tant que conseiller à Suna était indispensable. C'était une blague. Forcément. Il dévoila à la Habashi un sourire et se demanda s'il devait lui montrer ce qu'elle voulait. Voir sa puissance probablement, ses talents... Il n'allait rien en faire. Cela aurait été trop juvénile et peu sage. Un bon gagnant aux cartes est celui qui abat ses cartes quand il le faut. En l'occurrence, le moment n'était pas adéquat. Elle le charria sur son âge et cela le fit sourire une nouvelle sourire. Pas assez âgé pour boire de l'alcool? Y avait une limite? Si c'était le cas, il ne s'y était jamais frotté. L'alcool? Il en buvait depuis ses 10 ans, étant passé de la bière bon marché à des alcools de plus en plus forts.
"Non je ne suis pas indispensable à Suna mais j'ai mes avantages. Quant à l'alcool, j'espère que c'est une blague... ajouta-t-il en vidant son premier verre cul sec. J'ai commencé à boire quand t'avais même pas de seins, dit-il en riant."
Il ne cilla même pas. Cet alcool était fort certes mais il avait déjà bu des alcools à 10 ou 20% de volume de plus en alcool. Bref, il ne fallait pas trop s'enivrer au cas où il commence à faire des blagues salaces et déplacées mais c'était elle qui l'avait cherché. Il vida son deuxième verre en moins de tant qu'il ne fallait pour le dire et hésita à parler directement. Il s'excusa à Zanshi de sa remarque déplacée sur son développement mammaire et reprit comme s'il n'avait pas un gramme d'alcool dans le sang.
"Sinon... On fait quoi de beau au Kakumeigun depuis que les pères et mères fondateurs sont plus là?"
« Et bien moi, voilà seulement que je commence à apprécier ça ; je veux dire ; je n'ai jamais avalé autant d'alcool qu'à Suna. »
Ces derniers jours j'avais bien profité de la tranquillité dont je bénéficiais suite à la mission diplomatique avec Konoha, je n'étais du genre à me reposer, donc je flânais à droite à gauche, fréquentant de plus en plus souvent ce bar, mais jamais seule, parce que je n'étais pas encore au même point que mon supérieur, j'appréciais juste ça, l'alcool ; de temps en temps. La comparaison que fit le Sunajin entre ma poitrine et ses débuts dans les bars me fit sourire, tous ceux que je rencontrais me faisaient toujours ce genre de remarque, les seuls qui n'avaient pas osés n'étaient autres que mes éléves, ils se doutaient que la sentence pouvait être terrible, bref je lui répondis simplement en lui expliquant un détail de ma famille. J'en profitais par la même occasion pour remettre quelques sur de ''i'', rien de bien méchant en soit.
« Peut être que j'avais déjà de la poitrine quand tu as commencé à boire, les membres de ma famille sont.. étaient très précoces dans la plus part des domaines, y comprit la puberté ; ajoutais je en souriant. Par contre, je crois que tu n'as pas bien compris ; au début si je suis venue dans ce pays c'était pour retrouver quelqu'un, je suis tombée sur une autre personne.. Kenji. Qui m'a donné le choix entre mourir en tant que nukenin, ou rejoindre Suna. Je fais ce qu'on me demande car je sais très bien quelle épée est au dessus de ma tête. Je n'aime pas ce Village mais tant qu'on me demande, j'agis. » expliquais je le regard un peu sombre.
Je venais de transposer à l'oral ce qui me liait à ce village. Ôh bien sur je ne détestais pas ses habitants, ni même ses ninjas, mais je n'avais pas vraiment eus le choix, bien que.. à la base j'étais ici pour un sunajin, élément qui m'aida à préférer la reddition à l'affrontement face à ''Météora'' qui se serait traduit par ma disparition, tragique. Puis, je n'avais pas non plus envie de me défaire de mes liens, quelle complexe histoire que la mienne.. Je n'en dirai pas plus à ce sujet, je ne voulais surtout pas entrer dans un débat philosophique sur le pourquoi du comment, car tout le monde à quel point les ninjas, quels qu'ils soient aiment philosopher sur tout et sur rien. Le ninja, quelle bête curieuse quand même.
« Je fais mon boulot, c'est tout, ni plus ni moins. Éliminer des menaces qu'elles soient ou pas alliées. Je n'ai pas connu les fondateurs personnellement et franchement ils ne m'intéressent pas, ils sont morts. Enfin, il me semble t'avoir répondu.. Nous protégeons Suna en gros... »
J'espérais qu'il ne s'attendait tout de même pas à ce que je lui parle des plans du Kaku, de ses actions et autres opérations. Les Sunajins ne savent même pas ce qu'on fait, le Kazekage émet des doutes sur tout ce qu'on peut faire, alors un ninja juste arrivé, un consultant qui n'hésitera pas à retourner sa veste, haha... Nous avions tous nos secret, nous un peu plus que les autres. J'avalais le deuxième verre d'une traite et demandai au barbu une nouvelle tournée, pour moi et Wataru.
« Parlons d'autre chose... Tu as déjà participé à une guerre ? ''Le Spectre''. »
Dis je en étirant les bras vers le haut afin de décontracter mes muscles un peu engourdis. Cette question n'était pas anodine...
Tadaoki Wataru
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La Habashi semblait apprécier l'alcool. Tant mieux. Sa remarque sur le développement hormonal qu'elle avait eu semblait l'avoir fait sourire et elle lui raconta une petite anecdote selon laquelle les membres de sa famille étaient en avance sur un grand nombre de choses. Elle lui expliqua ensuite ce pourquoi elle était venue son pays et comment elle en était venue à intégrer le village, apparemment forcée par le dénommé Kenji, un membre du clan Kadoria, ancien déserteur et dernier pilier fondateur du Kakumeigun.. Il l'y avait forcé. Sans même le connaître, l'Otoka eût un dégoût profond vis à vis de cet homme. Il haïssait cette espèce de personnage. Forcer les gens et les contraindre à rejoindre leurs causes par différents moyens de pression, dont la mort. Quel qu'il fut, ce Kenji ne lui inspirait pas de bonnes choses. Bafouer des libertés pour "protéger" un village. Quel contrecoup du sort. En la laissant tranquille, il aurait peut-être pu faire en sorte qu'elle n'emmerde pas Suna. Ce qu'il avait fait était entre guillemets le contraire. La Habashi était liée au village du sable par un funeste coup du sort. Elle lui faisait presque pitié. Il aurait préféré mourir en conservant sa liberté que rejoindre un village qu'il n'aimait pas. C'était en somme un type de la même sorte que le Nidaime Mizukage, Kitase Shinichi, qui en plus, faisait surveiller le Spectre dans ses mouvements, le contraignant à rester en vie et à servir Kiri jusqu'au jour où ce dernier s'était enfui. Il recommanda un alcool mais bien plus fort cette fois-ci. De quoi embrumer son passage à Kiri une énième fois. Sa liberté était la seule chose qui lui permettait de vivre encore dignement, de ne pas céder à cette envie de violence et de carnage qui parfois jaillissait en lui. Il voulait vivre sainement, s'amuser des plaisirs de la vie et peut-être un jour fonder une famille qui sait? Pour le moment, il essayait juste de se préparer à la guerre à venir afin de minimiser les pertes dans les deux camps jusqu'à ce que celle-ci cesse. Elle ne lui dévoila rien sur le Kakumeigun ni aucune information compromettante. Elle savait que ce qu'elle savait pouvait permettre à des milliers de personnes de garder la vie. La boisson arriva et il ne tarda pas à l'engloutir, proposant d'en payer une à la Habashi si celle-ci le désirait. Il la comprenait mieux désormais. Elle lui parla ensuite et demanda une nouvelle tournée. Son surnom fut évoqué. Le Spectre. Comme quoi les vieilles affaires ressortent. Elle connaissait son surnom. Probablement grâce aux databooks et aux infos recueillis par les membres fondateurs et autres Sunajins sur lui. Cela ne lui déplaisait pas mais les infos devaient dater depuis le temps. Il avait pris en ampleur et en carrure depuis. Lui demandant s'il avait déjà participé à une guerre, elle s'étira, pleine de grâce. Il en profita pour jeter un coup d'oeil dans le bar. Il était loin d'être rempli et l'ambiance était au plus bas. Il pouvait donc s'exprimer calmement. Dévoilant un regard des plus sérieux, il la dévisagea. Le prenait-elle pour un de ces horribles soldats de fortune qui alternaient entre les villages? Il n'avait pas le moyen de savoir cela.
"Oui. J'étais à celle d'Hai no Kuni et je serai à celle qui se déclenchera dans peu de temps. Par contre, il faudra revoir vos databooks, ils doivent être un peu rouillés depuis le temps, dit-il en s'enfilant un verre de raki qui lui brula la gorge."
Il posa ses mains sur la table et sentit sa vue se brouiller un instant. Il entendit les cris et les sols tâchés de sang. Les cadavres éparpillés ça et là, pleurés par leurs compères shinobis forcés à se retirer. La mort. Elle était omniprésente sur ces champs de bataille. Ce n'était pas quelque chose qu'il aimait se remémorer. Cela faisait partie de sa vie mais il essayait de minimiser l'impact des combats sur celle-ci. De part son récent voyage à Tsuchi, il serait amené à en vivre d'autres et à voir la souffrance de près une nouvelle fois. Cela ne lui faisait pas peur et il oeuvrerait pour que cela soit bref. C'est pour cela qu'il avait accepté de rejoindre le Rinyuaru. Minimiser l'impact et le nombre des guerres dans ce monde empli de violence et de haine. Il releva les yeux et vit qu'ils avaient perlé sur la table. Comme ça. Naturellement. D'un revers de main il s'en essuya comme si de rien n'était et reprit.
"Ton chef, Kenji... Si j'ai bien compris, il t'a contraint à venir ici en te menaçant de mort. Pfff. C'est une honte. J'aurais préféré une mort digne qu'être forcé à servir sous les ordres de cette pourriture. Pourquoi continues-tu à le servir? Tu pourrais demander à changer de section, d'équipe non? J'ai du mal à comprendre..."
Il ne lui en voulait pas. Cette femme se croyait forte mais en somme elle n'était pas à même de guider son destin. Ce n'était qu'une poupée en somme. Forte, puissante mais dénuée de tout sens de la vie. Il allait essayer de lui ouvrir les yeux, il s'en fit un devoir.
Les databooks ? Ces archives d'informations concernant certains ninjas étrangers ? Je ne les avais jamais vu, je ne pouvais pas le contre dire, je me demandais même si ils existaient ou plutôt n'avaient pas été détruis lors de l'attaque de Makka alors que je n'étais pas encore ici, que ne 'étais qu'une vagabonde en quelques sortes. Malgré le fait que je n'avais que peu d'information sur lui je devais bien dire que je l'appréciais pas mal, enfin, du peu que je pus voir et entendre jusque maintenant. Lui comme moi semblions avoir des points assez communs, sa réaction face à ce que je lui avais répondu me permit de le comprendre. La guerre, ce fut la troisième fois que j'étais contrainte d'y participer, aujourd'hui, ce qui me dégoûtait le plus était de ne pas combattre pour les sunajin mais pour cet homme, aare mais aussi pour mon supérieur. Je ne comprenais toujours pas ce qu'ils pouvaient tirer de la guerre, j'étais plus opérationnelle et tactique que stratégique, malheureusement pour moi. Enfin... Malgré mon incompréhension, je m'y faisais. Cependant je me devais de clarifier les choses avec ce jeune homme. Un autre de mes défauts, le manque, parfois, de clarté...
« Attends attends.. Ce n'est pas tout à fait ça.. Kenji n'est pas ''comme ça''. J'étais une nukenin avant, quelques personnes me courraient après. Je ne sais comment cet homme a eut vent de mon noms, mais il m'a reconnut alors que je cherchais des informations sur une personne que je voulais retrouver... Bref. Notre ''relation'' est assez ambiguë, d'un sens je suis heureuse d'être ici, même si ma volonté première n'était pas de servir Suna. Donc, les datas sont peut être rouillées, mais en tout cas il y a des infos sur moi.. » dis je en terminant ma phrase par un petit rire gêné de type ''haha''.
Je ne savais pas si il comprenait le pourquoi du comment j'avais atterri ici, peu de personne le comprenait d'ailleurs, de toute façon peu de Sunajins connaissaient mon passé. Mais quiconque me posait la question pouvait obtenir la réponse, ce n'était pas un secret d'état, mais encore une fois, peu d'entre ceux y ayant eut accès comprennent. En effet, je détestais le système des villages, je n'aimais pas les shinobi, je n'aimais pas être un shinobi, je n'aimais pas obéir, par amour on pouvait faire bien des choses mais ça il n'avait, comme les autres, pas besoin de le savoir, je préférais encore qu'on me prenne pour une personne de peu d'honneur, ou craignant la mort plutôt qu'on apprenne quels sont mes points faibles, à savoir des êtres chers à mon cœur. Des histoires vraiment très complexes, je n'étais faite que de ça à vrai dire, mais quelle fille, femme, ne l'est pas ? Bref, toujours était il que se tenait en face de moi le ''spectre'', c'était étrange comme surnom, enfin.. Il laissait quand même transparaître quelques éléments de ses capacité, une certaine furtivité peut être ou un don particulier pour l'assassinat... Enfin, j'aurais certainement bientôt l'occasion de le voir à l’œuvre, ou alors je n'aurais qu'à poser la question à la bonne personne.
« Ambiguë, c'est le mot.. Tout n'est qu’ambiguïté dans ce monde, sans parler d’hypocrisie, de sous entendus.. Comme notre conversation, je le reconnais, mais avec kenji, c'est bien différent. C'est plus.. sincère. Enfin, je ne te demande pas de comprendre, juste de respecter. Allé, à la tienne, et à Suna.. »
Finis je par soupirer en ingurgitant la totalité du verre encore plein d'un liquide ambré. J'observais un peu l'assemblée, pas grand monde.. En même temps, ce n'était pas l'heure la plus propice et à cette heure les Sunajins avaient bien d'autres choses à faire.. Suna ne se reconstruirait pas en une paire de jour.
Tadaoki Wataru
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Ses yeux étaient embués. Elle ne comprenait pas. Malgré ça, elle éprouvait de l'affection voire même plus pour le chef actuel du Kakumeigun. C'était navrant, désolant. Il était triste pour le sort de cette femme, peu enviable quels que soient ses choix. Elle se mit à parler, plus que ce qu'elle n'avait jamais fait avec lui auparavant. Elle s'ouvrait à lui. Bien. Il écouta le récit attentivement, main sous la tête et coude sur la table. Récit shinobi. Il en avait entendu un bon nombre. Beaucoup étaient des plus originaux. C'était le cas de celui-ci. Les motivations de cette femme étaient des plus étranges mais il respectait le choix de celle-ci. Elle termina ses propos de manière ambiguë. Leur conversation était, il était vrai, truffée de sous-entendus, d'allusions masquées. Mais c'était le jeu. Le jeu de la vie, le jeu du shinobi. Tout le monde jouait ce jeu que ce soit dans les apparences, dans les propos tenus. Elle lui demandait de bien vouloir respecter sa situation. Il sourit amèrement. Elle n'avait pas brisé les chaines qui l'entravaient. Elle était assujettie à ce qui la maintenait en vie. C'était risible. Elle osait lui parler de sincérité alors que tout n'était que sous-entendus et allusions. Pfff. Il recommanda un verre et l'engloutit. Ses yeux commençaient à se faire troubles, tout comme ses pensées. C'était mieux ainsi. Il n'aurait pas à prendre de gants pour parler ou exposer son opinion. L'alcool faisait effet de manière diffuse dans tout son corps. Rien n'était plus très net. Il n'y avait plus de limites.
"Ce n'est pas pareil parce que tu l'aimes. Ton coeur s'est laissé piéger, dit-il d'un air morne. Ne me demandes pas de respecter ou non si tu penses que tout n'est que sous-entendus et mensonge. Personnellement ton histoire me plait. Ni trop simple, ni trop compliquée. Le seul problème, c'est que je vois pas si tu préfères te bercer de douces illusions ou si tu te laisses guder par ça, ajouta-t-il en touchant son coeur. Je suis pas là pour te faire la morale. Je suis ici pour vivre ma vie et protéger la population de ce village. C'aurait pu en être un autre ou non je m'en contrefous. J'ai besoin de croire que je protège certaines personnes. Peut-être que c'est mieux ainsi. Pour mon état de santé mentale."
Il ne savait pas ce qu'elle en penserait et s'en foutait totalement. Sa vie à lui était très longue désormais. Il traverserait les âges et apparemment ne vieillissait plus. Son corps resterait à jamais jeune et vif. Seul son esprit se devait d'être préservé. Sa liberté. Il mourrait libre. Là était la seule chose qui lui importait. Commandant un autre verre pour eux deux, il dévisagea la jeune femme qu'il avait en face de lui. Croyait-elle que sa vie actuelle méritait d'être vécue ou devait-elle oeuvrer pour l'améliorer, quitte à en mourir? La vie qu'elle allait avoir était bornée dans le temps et elle n'avait pas longtemps pour choisir de son Destin, contrairement à lui. Il sourit à nouveau et la regarda droit dans les yeux.
"Tu pourras jamais me voir comme quelqu'un de bien je me trompe?"
Ce qu'il disait ne m’effleurait pas plus qu'à l'ordinaire, j'aimais à croire que nous avions tous nos histoires et que chacun pouvait se faire une opinion de l'autre sans pour autant avoir saisi ne serait ce que le tiers de ''l'histoire''. Je l'observais et inévitablement l'écoutais, ce jeune homme d'apparence semblait avoir quelques bases en psychologie de comptoir, certes j'avais pas mal parlé de mon passé et des raisons m'ayant menées ici mais je demandais quand même comme pouvait il en arriver à de tels résultats, enfin ce qu'il croyait ne me dérangeait pas, ce qu'on pouvait penser de moi n'était pas la chose qui causerait ma perte. Je n'allais jouer au jeu des explications et des contradictions, il était délicat d'expliquer à un parfait inconnu, enfin de compte, les sentiments que l'on éprouvait envers une personne que cet étranger, finalement, ne connaissait peut être que de nom et de réputation, je ne pus en dire plus à ce sujet, je n'avais aucun don de divination. Cependant je pouvais lui répondre la chose suivante, en essayant de ne pas trop m'aventurer en terrain ennemi.
« Tu as sans doute raison, je me suis peut être ''laissée piéger'' ici. Mais nous avons tous nos raisons de faire ce que nous faisons, soient elles bonnes ou moins bonnes cela ne regarde que nous. Certains sont fait pour être maître de leur liberté et d'autres non. Il y a cinquante façons d'interpréter ce que j'ai dit, je ne vais pas t'en vouloir, j'ai dépassé ce stade il y a un moment déjà, il faut juste garder à l'esprit que les choses ne sont pas toujours ce qu'elles paraissent être... Surtout chez les shinobi. Puis franchement comment pourrais je juger de ce tu es alors qu'en fin de compte je ne te connais pas ? »
Je me surprenais moi même à reprendre ce que m'avait dit quelques temps auparavant le ninja qui m'avait aidé à m'assagir, être, paraître, connaître ; autant de notions qui demandent une certaine ''hauteur'' pour être convenablement comprise ; oh ce n'était pas important, ce n'était pas vital, mais pouvait aider dans la compréhension de soit même et dans l'acceptation. Sans ça j'aurais peut être réagit autrement face à ses dires, je me serais sans conteste défendu, aurait tenté de tout ré-expliquer, mais cela n'avait aucun intérêt. Au moins savais je pourquoi il était là, ''protéger certaines personnes'', moi j'aurais dit ''protéger des personnes'', ou les sunajin, mais peu importait toujours, puis rien n'était vraiment sûr. Je n'oubliais pas que nous participions tous, en tant que ninja, au jeu des illusions, et quel autre endroit mieux que Suna, village en plein désert, pouvait convenir ? Néanmoins il était un mirage que je voulait faire disparaître d'ici et de mon esprit, le doute insinué par la mise au pied du mur engendré par wataru, malgré lui, ne pouvait être permis.
« Mais je n'aime pas mon supérieur, il n'est que ça; et quelqu'un d'appréciable. Toi aussi à défaut d'être ''appréciable'', au moins tu es franc, c'est déjà ça. »
Finis je en absorbant mon dernier verre. Je ne sus pourquoi mais j'avais besoin de l'affirmer même s'il devait s'en foutre royalement.
