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 Présent, Passé et Futur [Kinjutsu]

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Suna
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Message(#) Sujet: Présent, Passé et Futur [Kinjutsu] Présent, Passé et Futur [Kinjutsu] EmptyDim 2 Sep 2012 - 9:50

Chapitre 1 : Présent

Je travaillais sur ce projet depuis des mois. Le Laboratoire était silencieux, seul le grondement régulier des appareils, des réfrigérateurs, de la ventilation et des néons se faisaient entendre dans les locaux. Iji était retourné chez eux depuis longtemps après une journée de travail. Chaque soir, parfois toute la nuit, je mettais en pratique mes théories sur mon projet. La lumière faibles des appareils, dans cet environnement sombre, faisait danser des ombres auprès desquelles j’étais devenu un habitué. Seuls les néons de la salle d’autopsie rayonnaient. L’odeur de formol ne couvrait pas complètement l’odeur douceâtre du cadavre peu décomposé. Je retirais mes gants, les jetant près de la tête du défunt, avant de m’asseoir sur un des tabourets longeant le comptoir collé au mur.

Le Ninjutsu n’était pas simple, mais plus naturel, plus facile d’approche. Notre ADN donnait une forme de résonnance à nos chakras, c’est ce qui expliquait les affinités. Avec un entraînement adéquat et les techniques nécessaires, on parvenait à le modeler sous une forme représentant et utilisant l’affinité. On pouvait aussi y recourir physiquement pour devenir plus rapide, sauter plus haut, devenir plus fort ou, même, se soigner. Le Fuînjutsu était un autre art beaucoup plus subtil. Les Hyô de Konoha en étaient des artisans hors pair. Le Fuînjutsu consistait, à l’aide de symboles précis, de modeler un chakra contenu dans des marques. Ces marques restaient lié à son utilisateur malgré la distance et demandait de bien savoir modeler le chakra hors des affinités.

J’avais d’abord cru que les Hyô étaient aussi doués avec le chakra à cause de leur encre. J’avais passé des mois à l’analyser avant de réaliser que ça n’avait rien à voir avec l’encre. L’encre, comme tous ce qui existe, avait son propre chakra, une forme de résonnance propre. Mais rien de particulier qui différenciait l’encre commune de celle des Hyô. J’avais alors développé une deuxième hypothèse selon laquelle les membres de ce Clan possédaient, dans leur ADN, un chakra capable de réagir avec l’encre. Une espèce d’affinité rare. J’avais pu mettre la main sur un échantillon, mais avec beaucoup de difficulté. Les résultats approuvaient ma théorie, mais ne me permettait pas de résoudre mon problème. Je ne pouvais pas modifier mon code génétique pour utiliser l’encre.

C’était la raison de ces autopsies. Le corps était ouvert, des tuyaux en sortant, un respirateur maintenant un semblant de vie dans quelques cellules, mais pas assez pour que certaines parties commencent leur lente dégénérescence. Les cadavres réagissaient différemment. Une fois la vie quittant leur corps, il fallait trouver un chakra capable de s’accorder avec eux. Pour les animer, il fallait se mettre en concordance avec eux. Une fois qu’on cherchait à atteindre un niveau plus élevé, il fallait trouver une manière de créer un système autonome de chakra pour éviter que l’utilisateur ne se concentre trop, le Fuînjutsu intervenait. Mais quand il était question de donner une forme au Fuînjutsu de manière à ce que le chakra permette une certaines conscience, mentalité, c’était trop complexe de créer. Il fallait alors recopier. À cette pensée, je souris.

- « Heureusement que j’ai Iji… »

Ces simples paroles à moi-même suffisaient. Iji avait un lien avec le fonctionnement du cerveau. S’il apprenait beaucoup de mes enseignements, j’en faisais autant en le regardant faire. Je n’atteindrais jamais une telle autonomie et un savoir égal au sien en termes d’esprit, mais je pouvais certainement comprendre mieux l’importance du chakra dans les esprits. J’avais décidé de changer d’angle de recherche. Au lieu de créer une personnalité, multiplier le chakra, j’allais faire autre chose. Il me fallait glisser une partie de mon chakra dans le cadavre, augmentant ainsi la fluidité de mon chakra à travers un système de Fuînjutsu. Cependant, j’étais incapable de créer un système neuf et complexe permettant de créer une nouvelle conscience. J’avais pris une autre décision, recopier mon propre système et l’incorporer à certains corps. Pour parfaire cette sensibilité de mon chakra avec le corps, j’avais analysé pendant des jours le papier particulier de Konoha servant à déterminer le sensibilité, une molécule qui réagissait à plusieurs forment de résonnance du chakra. J’avais achevé le tout en intégrant aux Sceaux un chakra venant directement de la matière inanimée : le cadavre et son environnement.

Cependant, ce n’était que de la théorie. Pour le moment, ce cadavre, encore une étape dans mes recherches, m’approchaient de la prochaine étape. Tenter d’intégrer mon chakra à un cadavre. L’expérience pouvait être risquée, il me fallait être prudent. Demain, certainement ou dans deux jours, le temps de bien me reposer. Je tenterais alors de mettre un point final à ces expériences. Il me fallait créer une « copie » de mon propre système, créer les Sceaux permettant son transfère et le transférer. Des erreurs étaient possibles à chaque moment, des risques aussi, surtout pour ma propre personne. Jamais la recherche ne m’avait amené aussi intimement avec les morts. J’allais tenter une expérience sur moi-même. Sans connaître tout ce qui pouvait se produire, mais nécessaire pour comprendre ce qui pouvait se produire. Un paradoxe qui, au début, m’avait réveillé en sursaut. Sans cauchemar, pas de crainte physique, mais je savais que je franchissais une limite envers moi-même. Ma curiosité avait brigué des droits qu’elle n’avait pas eus depuis mon départ de Kawa no Kuni…

Les deux jours devinrent une semaine, puis une paire de semaines. Dire que seules mes responsabilités auprès du Village Caché de la Feuille avaient été responsables de ce retard était un mensonge. Je le savais consciemment, c’était une partie de la crainte des conséquences. Je me décidais une nuit. Dans la salle d’autopsie, j’avais moi-même injecté des médicaments et des solutés pour me nourrir et m’hydrater. Les Sceaux étaient placés autour de moi, décrivant un cercle jusqu’à ce qu’un fil de dessins sombres mène à un parchemin. Je venais de m’injecter un calmant, de quoi entrer dans un coma quelques heures à vrai dire. Il ferait effet dans une dizaine de minutes. Le lendemain, si je ne mourrais pas, mais ne me réveillait pas non plus, on me retrouverait. Je glissais l’aiguille dans le tube de soluté, poussant la substance. À peine eu-je retiré le métal de la seringue, que je sentis un violent choc dans mes muscles. L’instrument tombant au sol en tintant, je sentis les spasmes, mon cœur sembla s’emballer. Des minutes de souffrances, j’aurais dû attendre d’être plus près du coma. Mon corps ne résista pas, je sombrais, je sentis ma poitrine se serrer. Un arrêt cardiaque ? Je ne sais pas, mais les ténèbres « illuminèrent », sapant tout.


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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Présent, Passé et Futur [Kinjutsu] Présent, Passé et Futur [Kinjutsu] EmptyLun 3 Sep 2012 - 16:52

Chapitre 2 : Passé

Je me réveillais dans la chambre d’hôtel, propre, mais pas trop luxueuse. Je sentis l’odeur de la ville, un étrange mélange de fumée et de charbon, à cause des nombreuses maisons, mais aussi une humidité « puante », lourde. J’étais à moitié nu. Je sentais mon visage raide comme chaque matin. En tournant la tête, je vis une petite femme, le drap couvrant le bas de son corps. Elle était jeune et nue. Quand j’avais loué ses services, elle avait brièvement dit s’appeler Nyuuwa. Elle n’avait rien de ces beautés de contes. Elle était belle, mais avait des défauts physiques qui lui donnaient un charme rassurant. Le charme de ce qui est vrai et réel. Elle était petite, semblait bien trop mince, un ventre trop enfoncé, la peau trop molle pour être bien nourrie, mais elle n’était pas laide, elle avait une vigueur étonnante. Je caressais une dernière fois sa peau douce avant de me lever. Je m’habillais très rapidement, mettant des pantalons un peu trop usés par les voyages, très amples, une vieille ceinture de cuir les tenant. Je vérifiais rapidement les poches avant de mettre un chandail. Je fouillais mon sac à dos, retirant quelques ryôs que je lui abandonnais sur la table. Elle se réveillait et me jetait un regard morne en me regardant partir.

- « Normalement, je pars avant les clients… Alors, si tu veux que je le fasse… ? »

Il n’y avait pas de gentillesse, juste une déclaration, des faits. Je me contentais de hausser les épaules avant de refermer la porte. La chambre avait été payé pour deux nuits, il lui en resterait une. Elle pourrait ramener d’autres clients si elle le voulait. Je mis mon grand manteau, presque une cape, en refermant le devant et en remontant ma capuche. En sentant le vent de l’automne, j’eus une étrange impression. Ma vue se troubla, je vis une maison, le souvenir diffus de mon enfance peut-être. Non, la maison était trop belle, trop… ordinaire pour être le salon de croque-mort de mon père. Je secouais la tête avant de me diriger vers la sortie de la ville. Je n’étais pas revenu à Kawa depuis des années et j’allais repartir. Je doutais qu’on puisse me reconnaître ou m’en vouloir, mais vu le poste que j’avais occupé et mon rôle dans l’armée, je ne voulais pas tenter le diable. Je dépassais rapidement les gardes négligents de la porte, avec d’autres visiteurs de la ville, avant de m’éloigner. Pendant plusieurs heures, je marchais dans les plaines entrecoupées de rocailleuse qui sortaient étrangement du sol plat et vert.

Je sentais une étrange odeur. Les plaines dégageaient parfois des odeurs étranges, surtout après la guerre. Des traces des conflits, des poisons et des batailles. Le souffre se mélangeait étrangement avec une odeur caustique, mais qui me rappelait les années dans les laboratoires pour Kawa no Kuni. Je devais me diriger vers le Nord. Konoha venait d’être formé, un Village Caché, regroupant de grands militaires ayant servis le Pays du Feu. Je préférais éviter de m’en approcher pour le moment. J’allais passer vers Ame et tenter de me cacher dans les montagnes. Un petit village dans le petit pays souffrait d’une guerre civile et je pourrais facilement y passer en étant discret. Dans les montagnes de Tsuchi, un groupe mettait le feu, faisant des attentats dans tous les Pays. On disait qu’il recrutait. Il avait développé une nouvelle forme d’explosif, le Makka que je désirais examiner, proposant en échange d’affiner leur dispositif avec quelques chimiques méthodes. J’avais difficilement pu prendre contact avec eux, j’allais maintenant les rejoindre.

J’avançais, quand j’entendis un choc et le sol se souleva, me renversant. Si je n’avais pas bondis, j’aurais été pris dans une formidable explosion. Je me réceptionnais difficilement sur mes pieds, devant faire une roulade pour éviter de m’étaler et me blesser. La rocaille s’était plantée dans ma chair, mais sans me blesser sérieusement. J’entendis alors une voix. Avant même qu’elle ne parle, il me sembla la reconnaître. Un violent haut-le-cœur, un malaise, me parcouru, je ne me rappelais un souvenir douloureux, lointain, presque nostalgique, une douleur physique vague, intense, instantanée, sans conséquence le long de mes cicatrices.

- « Le Renouveau ne vient pas avec toi, toujours à tenter de vendre ta science néfaste… »

Je me retournais. Je voyais, à ma gauche, sur les rocailles, un homme avec des lambeaux militaires. Il était presque aussi grand que moi, mais beaucoup plus large d’épaules. Il avait les cheveux si courts qu’on aurait pu le croire chauve si ça n’avait été l’ombre des poils. Il portait des brûlures au visage. J’attendis une parole de plus, quelques mots, mais ils ne vinrent pas. Il était clair que cet homme connaissait mes projets. Il décrivit un léger mouvement vers l’avant, ses mains s’agitant. J’allais contre attaquer pendant sa charge, mais un mur de terre se souleva entre nous, me coupant la vue. J’eus à peine le temps de décrire les signes qui invoquèrent une brume épaisse, masquant la vue, et de bondir pour éviter une énorme boule de feu. Le souffle fut tel lorsqu’elle frappa le sol que je me baissais par réflexe. Je décrivais les mûdras, sentant l’énergie électrique dans ma paume, mais aussi dans l’air. Je dirigeais le nuage électrique et invisible dans la brume vers mon ennemi.

- « Toujours à te cacher… Le monde est cruel, alors ça excuse ton indifférence pour les conséquences de tes inventions, Suguato ? As-tu pensé à ce qui se produira quand tu auras créé assez de poisons pour tuer tout ce qui est indépendant ? »

Parle, continu à parler. Il était derrière le mur, certainement à préparer une défense, juste à mon ancienne position. Le nuage s’en approchait. Quand je le jugeais à sa place, je m’approchais doucement, baissé. En tendant les doigts, j’aurais pu frôler le sol. Je voyais maintenant sa silhouette, juste devant le mur. Il se tenait debout, pour me détecter de loin, mais la brume était artificielle. Certains combattants du Pays des Vagues en étaient devenus des spécialistes. Il suffisait de la garder épaisse au sol et de se pencher. Ce soldat était un habile utilisateur de Ninjutsu, mais pas un Shinobi accompli. Ces pensées me semblèrent idiotes. Je n’étais pas un Shinobi. Je me redressais dans la brume, attirant ses yeux vers moi. Ces derniers s’agitèrent follement, cherchant à détecter ma menace. En voyant son visage, j’eus presque un étourdissement, mais mes paroles franchirent tout de même mes lèvres.

- « Je ne connais que moi du monde. »

Ma main se referma, le nuage de produits ioniques éclata. La foudre se déclencha, l’homme hurle, une partie du sol vola en éclats avec la foudre. Une odeur d’ozone se répandait dans l’air. Il convulse, d’abord debout, avant de tomber à genoux. La brume se dissipe lentement, ne me permettant de voir que sa forme. La curiosité me pousse, hors de toute prudence. Je le connais. J’approche, il ne me reste que quelques mètres avant de voir son visage en me penchant au-dessus. Je me penche un peu, une puissante main s’écrase sur ma nuque, la saisissant. Sa force est tel qu’il peut me forcer à me soulever. Soudainement, je sens une décharge, je convulse à mon tour. Je croyais avoir perdu conscience quand j’entrouvre les yeux. Effectivement, je suis au sol. Un clone, c’était ça… Son visage au-dessus de moi me choque. C’est l’homme qui est entré dans le Laboratoire, celui qui m’a poussé à libérer toutes les substances, causant la mort de sa troupe et mes blessures. Il ricane. Quand je parle, il arrête brusquement.

- « C’est faux… C’était un laboratoire… J’ai arrêté de vouloir vivre le monde par moi, j’ai arrêté de vouloir vivre. C’était le printemps quand j’ai rencontré Nyuuwa… »

Il s’arrête, il est en colère. Puis il se détend, semble jubiler, avant de devenir serein. Je n’ai jamais couché avec Nyuuwa. C’était le printemps quand je l’ai sauvé, quand je l’ai accueilli. Cet homme est mort quand j’ai détruit ma base à Kawa. Le Laboratoire, c’est à Konoha, pas à Kawa. L’odeur du souffre et de l’acide, ce n’est pas dans les plaines, c’est lors de l’accident qui m’a ravagé. Je suis mort moi aussi. J’ai arrêté de vivre par rage, par haine, par mépris. L’observation, le monde, c’est ça ma névrose, ça passe avant ma survie. Les plaines ne sentent pas les produits du Laboratoire, c’est là où je suis, à Konoha qui sent ça… En ce moment. Makka ne crée rien, elle laisse le vide, c’est une destructrice. L’automne, c’est maintenant, à Konoha. C’était le printemps, c’était là que je suis né. Son visage s’efface. J’ouvre les yeux. J’ai chuté de la chaise, j’ai du vomi sur le visage. Je suis dans le Laboratoire à Konoha. Je saigne, j’ai arraché le soluté en tombant. Les Sceaux… ils ont fonctionnés.
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Message(#) Sujet: Re: Présent, Passé et Futur [Kinjutsu] Présent, Passé et Futur [Kinjutsu] EmptyMer 5 Sep 2012 - 9:59

Chapitre 3 : Futur

Je me reposais suite à cette expérience. Pendant plusieurs jours, déplaçant sans cesse le parchemin malgré la protection de l’ANBU, l’entente avec la RACINE, le Palais de l’Hokage, le désintérêt pour mon bureau dans la section d’analyse de l’Hôpital, surtout pour l’aération, et celle de ma maison avec Nyuuwa. De la paranoïa, certes, mais aussi une obsession. Une obsession qui, au fil des jours, puis des semaines, puis de l’hiver me dévorait. Aussi difficile que ce fut de l’admettre pour moi, il y avait aussi une part de crainte. Après l’épisode étrange de mon cerveau dans un coma mitigé, je m’interrogeais. Était-ce un simple délire ou une conséquence du processus ? Finalement, je dû admettre que je ne pouvais pas rester sur une crainte de l’invérifiable. Les risques que comportaient l’expérience n’étaient que pour moi. Il fallait les frôler pour savoir. Pourquoi une telle volonté d’aller jusqu’au bout ? Une espèce de pseudo nécrophilie refoulée ? J’en doutais. Les amoureux de la mort n’aimaient jamais la mort : ils aimaient la domination ou avaient une curiosité pour après. Dans mon cas, la domination m’avait toujours peu importé, je n’avais aucun orgueil à ce niveau, et je devais avouer qu’en toute logique, seul le néant régnait après la mort.

Non, cette expérience représentait l’apogée de ma science. C’était la preuve d’une connaissance, bien plus qu’une maîtrise qui est limitée par les outils, sur la matière. C’était une vérification que mes années d’études, de travail, mais surtout de tourment trouvait un accomplissement dans le savoir sur la matière. Il restait toujours des questions, mais avec cette expérience réussie, je savais que je pourrais y répondre avec les bons outils. Mes craintes furent vaincues par cette pensée. Je me dirigeais donc vers le Laboratoire, le parchemin serré contre mon torse. J’avais fait venir un cadavre la veille, discrètement. Je l’avais placé sur la table, m’assurant de ne pas le « blesser » ou l’abîmer. J’avais introduit des toxines pour le maintenir en état. J’apposais le parchemin sur la table. Puis, les mûdras complexes du Sceau me permettant de finaliser l’incorporation de cette copie. Le parchemin se déchira, semblant vieillir, mais aussi se consumer sans incandescence. Je me tournais ensuite vers le cadavre, l’observant quelques secondes. Pour l’essai, j’avais devant les yeux le corps de mon père, conservé depuis des années par mes Sceaux. Je caressais sa joue. Il avait l’ADN la plus proche de moi. Ce n’était maintenant qu’un corps. Il aurait eu honte de moi, lui qui éprouvait la douleur des endeuillés et respectait l’esprit des morts.

J’apposais le signe sur son corps, dans un endroit peu discret : le torse. Ce n’était pas nécessaire de le cacher. Je sentis une partie de mon chakra me quitter, aspirer et transférer à la matière du corps. Au début, une main dans son cou, je ne sentis rien. Soudainement, les lèvres rougirent. Je sentis un battement laborieux, puis un autre. Une migraine naissait dans mon crâne, j’avais une conscience nette de mon visage. Je compris alors que le corps venait de fonctionner, que ma technique fonctionnait, que ce clone représentait une exacte réplique de moi en termes de savoir, d’esprit et de capacités physiques, même si son apparence n’était pas la mienne. Soudainement, ma vision se brouilla. Je fis quelques pas, renversant la table d’instruments, avant de me rattraper au comptoir contre le mur. En quelques minutes, ma vision revînt, mais le lien était perdu. Je m’approchais du corps précipitamment, palpant son cou. Le cœur battait. La main bougea, agrippant avec force mon poignet. Pas de peur, seulement la curiosité alors que je levais les yeux vers son visage. Il semblait désespéré… Je semblais désespéré puisqu’il n’était pas une identité différente à part entière. Il murmurait.

- « L’ennui… L’ennui… Chercher, trouver… Il me faut un monde, il me faut mon monde ! »

Le son de sa voix enfla, l’écho de ces dernières paroles résonna dans le Laboratoire. Il tourna les yeux vers moi avant de grimacer de colère. Il tira violemment mon poignet, s’appuyant sur son coude, pour le lâcher ensuite et pivoter. En quelques seconde, il se retrouva, debout derrière moi. Il me frappa cruellement au pectoral, m’obligeant à reculer sous l’impact. Par réflexe, je roulais sur la table pour me retrouver derrière elle, plaçant un obstacle entre lui et moi. Je sentis en levant mes mains une faiblesse dans mon muscle. Il venait de recourir à ma propre technique d’affaiblissement. Tout avait fonctionné. Il tourna la tête vers la porte, je fronçais les sourcils d’étonnement. Il courrait simplement vers la sortie. Je bondis derrière lui. Il ne réfléchissait pas, il voulait la sortie, simplement, mais partageait mes connaissances. Je me contentais de sortir du Laboratoire, il prenait le chemin directement vers la sortie. Il passerait devant la salle d’autopsie. Je le suivais et, alors que je tournais un coin, je le vis, observant. Il resta à l’entrée de la salle vide et commença à admirer les alentours.

- « J’adore cette endroit… Qu’est-ce que ça fait déjà ?

Il fit mine d’approcher. Je me jetais violemment derrière lui, attrapant son poignet, relevant la main pour la glisser tout mon bras au-dessus de son épaule et le frapper au visage. Il se contenta de se baisser alors que je détendais mon coude vers l’extérieur et d’avancer, pour éviter que je le saisisse en clef de bras. Une fois sur mon flanc, il me donna un puissant coup de pied derrière le genou, m’obligeant à plier. Je ne résistais pas au choc et me contenta de rouler une fois au sol en me retournant, les mains levées, l’une tendue prête à décrire des mûdras, l’autre refermée et posée à la perpendiculaire de la première. Après quelques jeux de doigts, un jet d’eau sorti de ma paume. Il l’évita en se déplaçant sur le côté. J’en profitais pour charger dans l’embrasure de la porte, pour le forcer à sortir du laboratoire. Il bondit, évitant facilement mon attaque. D’un puissant coup de pied il me frappa au genou, avant de me frapper, les doigts en serre et de la tranche de la main. Le coup me manqua alors que je décrivais une roue pour m’éloigner de lui.

- « Je dois sortir, comprendre les choses. Sinon, je vais mourir, tu le sais, nous sommes identiques. »

À ces mots, je compris. Il venait de se fissurer, il ne possédait qu’une partie de mon chakra. Elle semblait être celui de la curiosité qui portait une partie de ma conscience. Certainement la curiosité. L’ennui… Il était terrifié par l’ennui. Pourquoi se tourner vers le monde alors ? J’ouvris les yeux de surprise en constatant qu’il n’avait pas le choix. Comme moi, ses nerfs avaient souffert. Lors de mon accident qui me libéra de Kawa, les poisons avaient en partie brûlé mes nerfs. Je sentais les choses, j’avais conscience qu’on me touchait, mais je ne ressentais pas les choses. Le plaisir devenait alors moins satisfaisant, la douleur moins vive, mais l’esprit devenait fou. J’avais alors pallié au problème en me plongeant dans mes arts, dans la paranoïa nécessaire à la vie Nukenin… Peut-être un peu dans la compagnie de Nyuuwa.

- « Et si je pouvais te soigner ? »

Il baissa sa garde. Je m’approchais de lui, tendant la main pour lui serrer. Je relevais alors la main, lentement, vers son visage pour le toucher. Il ne broncha pas. Alors, devant ses yeux, je crachais une flamme. La surprise fut telle qu’il recula. Les flammes ne risquaient pas de le brûler. Mais l’éclair oui. Les mûdras qui s’en suivirent déclenchèrent une charge électrique. Attirant un peu d’énergie des néons, mais très peu, le plus gros venant de ma technique de Supraconductivité, elle le frappa de plein fouet en plein cœur, il mourut instantanément. Il tomba à genoux, saignant vivement, crachant du sang, avant que le flot ne cesse comme chez tout cadavre. Je me penchais au-dessus de lui, affaiblis. C’était une question d’ajustement maintenant. Bientôt, les corps, la matière, serait une extension de ma volonté. Je le retournais et fis les mûdras pour sceller le cadavre. Je l’emportais lentement jusqu’à la table d’autopsie, le faisant réapparaître là. Je l’examinerais après… Je pris quelques chiffons, mes muscles douloureux, un sceau dans mon autre main avant de me diriger dans le couloir, sur les lieux du combat. À quatre pattes, je frottais le sang, beaucoup plus que nécessaire. Il me faudrait l’autopsier, puis ajuster, mais ma technique était prête…
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