Franchement, je ne savais pas trop comment voir ce Pays. L’humidité était omniprésente, parfois elle collait à la peau quand le soleil se levait assez haut, parfois elle transperçait jusqu’aux os. Je savais que les côtes étaient toujours aussi froide, mais ajouté à l’ambiance de l’examen, cette coup de fouet climatique était devenu des irritant, alors que dans le passé, j’appréciais cette vivacité sur ma peau. Il fallait avouer qu’au-dessus de ma tête, j’entendais le brouhaha d’une folle qui s’excitait et l’oppression des murs autour de moi. Le couloir me semblait bien long pendant que j’avançais. Baku, à côté de moi, se contentait de renifler autour prudemment, sans trop s’éloigner, lui aussi nerveux dans cette environnement fermé.

Aussitôt le nez dehors, je sentis ma respiration se faire plus légère. Je m’arrêtais pour regarder et écouter la foule sur le rebord du muret, juste à la sortie. Je pris une profonde respiration avant de m’avancer en regardant discrètement autour de moi. Le « décor » me rappelait la frontière entre Ame et les montagnes. Le sol était plat, quelques rochers à peine assez grand pour qu’un homme puisse se mettre à couvert en s’accroupissant parsemaient l’arène, un plan d’eau et quelques arbres médiocres comparé à ceux de Konoha terminaient le tableau. Je remarquais mon adversaire qui semblait étrangement agité. Il était en train de faire des doigts d’honneur à la foule. Je fronçais les sourcils en essayant d’ignorer les projectiles de détritus dans sa direction.

Je devais trouver un plan, plutôt rapidement. Le terrain n’était pas à mon avantage et je savais peu de choses sur mon adversaire. Je n’avais aucune place pour me cacher et attaquer en guérilla, du moins, pas de la manière traditionnelle. Je ne pouvais pas vraiment me permettre de me cacher et de placer des pièges, c’était ridicule. Si mon adversaire était un combattant de corps à corps, ce qui me semblait son cas, mais je n’en étais pas sûr, j’allais avoir l’avantage, car Baku était capable d’attaquer dans les angles morts pendant que l’ennemi se concentrait sur moi. Le déborder me semblait la meilleure solution, même si je n’aimais pas me lancer en taïjutsu sans avantage. Je me débrouillais, mais à quel point ? Je l’ignorais… En plus, c’était mon premier véritable combat contre un autre Shinobi.

Je regardais l’homme bavarder avec l’arbitre, avant de le voir lever la jambe et lâchez un gaz. Mon chien, rendu nerveux par la foule, s’accroupit un peu en baissant les oreilles. Je me contentais de claquer ma langue sur mon palais en sentant le picotement. C’était désagréable, mais quand on renifle, un pet, ce n’est pas la pire odeur qu’on rencontre dans les bois. Alors qu’il hurlait des stupidités, je ne pus m’empêcher de plisser le nez, méprisant. Encore un de ces imbéciles orgueilleux qui pensaient que combattre était un but.

- « Arrête de jouer. Que je perde ou je gagne, ça ne m’intéresse pas, c’est l’activité qui m’as fait venir. Alors arrête de jouer les fanfarons ou de provoquer et commençons ! »

Immédiatement en terminant de parler, l’arbitre observa quelques secondes de silence avant d’annoncer le décompte du début du combat. Sans attendre qu’il ne baisse son bras, n’osant pas directement attaquer, de peur que ce soit contre les règlements, que je n’avais d’ailleurs pas totalement compris, je fis un saut pour reculer de quelques mètre en diagonale sur ma gauche, alors que Baku en faisait de même sur la droite, légèrement moins loin que moi. De cette manière, si mon adversaire chargeait vers moi, mon chien pourrait facilement se mettre dans son dos en nous contournant. S’il visait directement Baku, je pourrais rapidement le déborder de face ce qui permettrait de désamorcer le corps à corps et de prendre un peu de distance.

Je pliais un peu les genoux, prêt à bondir de nouveau pour me dégager d’une charge, les deux mains près de ma sacoche à ma ceinture. Les doigts de chaque main légèrement plongés dans l’ouverture. Mon chien lui hérissait aussi le poil, les jambes antérieures repliées et les cuisses tendues pour assurer un bon rapide. Le combat allait commencer.

[Je commence à moitié le combat en position défensive, vu que j’ai manqué le premier tour comme un con. Comme ça, on ne prendra pas de retard. Par contre, je n’attaque pas, pour respecter le premier post de présentation. Comme ça, ce sera plus facile à suivre.]

Il parlait, il parlait et il parlait encore, visant cette fois le chien. Je ne savais pas encore s’il espérait m’énerver ou s’il était sérieux, mais dans ce dernier cas de figure, j’espérais que sa stupidité serait généralisée, ça me rendrait la tâche beaucoup plus facile. Pendant qu’il parlait, les deux doigts glissés dans ma sacoche, je le laissais faire en essayant de trouver rapidement une stratégie. S’il passait à l’attaque, je savais que je devrais rapidement essayer de renverser la situation, car je ne gagnerais pas comme ça. Il parlait toujours, encore, rapidement. Je retins un soupir, attendant de voir un signe qu’il préparait une attaque, comme la légère tension des grands félins avant qu’ils ne bondissent. Aucun signe ne me laissa supposer l’attaque, une feinte incroyable de l’adversaire qui parlait sans cesse. En une seconde, à peine, il s’était tut et avait commencé une charge précise.

Il me pointait du doigt, je sentis l’air et entendis le sifflement de l’air. Presque par réflexe, je me déplaçais sur vers l’avant pour éviter l’attaque. Il ne se dirigeait pas vers moi, mais je savais que me rassembler avec Baku me faisait perdre le seul avantage que j’avais dans ce combat. En un instant, il s’arrêta et commença les signes d’un jutsu. À peine mes jambes s’étaient repliées pour supporter mon arrêt brutal que je décrivais des mûdras moi-aussi. Il levait la jambe dans les airs alors que je posais mes deux mains sur le sol pour déclencher ma technique. L’attaque fusa vers mon chien. Le sol trembla un peu et, à un mètre ou deux de mon adversaire, apparu un mur venant du sol. Son attaque s’y frappa envoyant des éclats de sol et protégeant Baku des effets du ninjutsu.

Un utilisateur de Fûton, très agressif, capable de se défendre sur plusieurs fronts. Ça n’avait rien à voir avec les bandits de grands chemins ou les fanfarons dans les auberges. C’était une technique de combat qui s’appuyait sur le mauvais jugement de ses adversaires, sur leur tendance à le sous-estimer. Je ne referais pas la même erreur deux fois. Il visait le plus faible physiquement, entre moi et Baku, pour enlever l’avantage numérique qui était de mon côté. Essayer de garder cet avantage risquait seulement de m’épuiser. En même temps, je devais briser sa séquence d’attaques. Le mur avait certainement nuit à son élan et bloqué une partie de sa ligne de tir, mais quelques pas suffiraient à la rétablir.

Je lançais mon kunaï entouré d’un parchemin explosif que j’avais préparé dans ma sacoche dès le début du combat. Le projectile siffla directement en direction de mon adversaire. Je l’obligerais à se protéger en attaquant, ce qui laisserait certainement une chance de contre-attaquer ou rendrait ses attaques sur deux fronts moins efficaces. D’un regard, Baku et moi comprirent la suite des évènements. Mon chien contourna rapidement le mur pour profiter du probable évitement de kunaï explosif de mon adversaire pour attaquer. Pendant ce temps, j’exécutais les mûdras de ma prochaine attaque. Mes index et pouces homologues joins, je désignais le sol sous les pieds de mon adversaires.

Dans quelques secondes, un pieu sortirait sous ses pieds s’il sautait sans prendre conscience qu’éviter la zone d’explosion avec un saut en ligne verticale droite. Pourtant, je savais qu’il n’était pas nez de la dernière pluie et je ne risquais pas de l’avoir aussi facilement.

Citation :

Je fais lever un mur pour protéger mon chien. Balance le kunaï explosif (pas une grosse zone) que je préparais en ayant les doigts dans ma sacoche. Ensuite, je fais les mûdras d’un jutsu qui fait sortir un pieu sous tes pieds. Mon chien prend le temps de s’approcher, mais il est pas capable d’être déjà sur toi.

Les choses ne se déroulaient pas du tout comme je l’espérais. Mon adversaire, au lieu de sauter en hauteur et se retrouver sans appui pour éviter une attaque de Baku, se contenta de faire un bond arrière. J’ignorais s’il avait été touché, mais si ce coup n’avait pas pu l’immobiliser ou le transpercer, ce n’était pas un coup réussi. La précision est une chose, surtout quand la proie est immobile, mais savoir où et comment frapper, c’était là l’élément le plus important. Malheureusement, c’était loin d’être le cas ici. Au lieu de simplement éviter de quelques pas, et être pris dans l’explosion du kunaï, l’ennemi décrivit les mûdras et un souffle de vent changea brusquement la trajectoire de mon arme. Immédiatement, il sauta de nouveau et lança dans la direction d’un Baku une attaque dont il avait le secret. L’animal l’évita tant bien que mal, mais ses chances d’attaquer furent réduites à zéro quand le Kumojins se dégagea pour me charger.

Mon adversaire était un excellent combattant, probablement en taïjutsu et en ninjutsu. La plupart des gens sont déstabilisés après une pirouette de la sorte, moi compris, mais lui venait d’atterrir et d’enchaîner sans hésitation. Pas une seconde il n’avait pensé aux restes, au chien ou à moi, pas d’inquiétudes superflues, soit par inconscience, soit par confiance. Vu ce que j’avais subit, je doutais que la première option soit la bonne. Cette gymnastique de l’esprit, autant que physique, trahissait un bon entraînement ou une intelligence à ne pas sous-estimer. Étant donné qu’il faisait tout pour me provoquer et paraître plus bête que ce qu’il était, je me doutais que la difficulté de cet examen venait d’être relevée d’un cran. Toutes ses réflexions me prirent moins de deux secondes, mais ce « Law » pointait déjà son doigt dans ma direction comme il l’avait fait précédemment.

- « Tu crois qu’attacher un parchemin explosif dans une sacoche prend autant de temps ? »

Je parlais avec une joie féroce, me laissant entraîner par le duel. Je tirais brusquement sur le fil de fer attaché au kunaï dit « explosif ». Il décrivait une courbe dans ma direction à cause de la défense de Fûton de mon ennemi. En tirant sur le fil, le kunaï au lieu de plonger vers moi plongeait directement sur la course du Kumojin. Je savais que je n’avais plus beaucoup de temps avant que le parchemin n’explose. Ça n’avait pas été son but à l’origine : je voulais m’en servir pour le faire tournoyer autour du pieu et coincer ma cible dans l’explosion. Malheureusement, ou heureusement, il l’avait simplement envoyé vers moi sans que le fil ne se mêle avec le pieu.

Je devais rapidement trouver un moyen de m’assurer qu’il ne pourrait pas éviter l’explosion. Je décrivis de nouveau les mûdras du mur de terre, mais cette fois, il ne servirait pas à me protéger. Je me penchais pour toucher le sol et presque instantanément, devant le genin de Kumo, le mur de pierre se dressa. Je retins difficilement un sourire satisfait, conscient que je venais d’interrompre sa course et qu’il risquait d’être dans l’explosion, mais surtout heureux de bloquer sa ligne de tire avec le mur. Je me doutais bien que cette attaque ne serait pas identique à la première, mais maintenant, avec une explosion à éviter et un mur bloquant le passage direct vers moi, je gagnais quelques précieuses secondes. Baku semblait rester en retrait, observant les évènements. J’en étais plutôt heureux, car le protéger en attaquant devenait difficile et je devais avouer que je préférais qu’on ne le cible pas… Soudainement, l’idée me frappa.

Avant qu’il ne puisse contourner le mur et me voir, je fis apparaître des clones inconsistants. Trois pour être exact. En me voyant, il verrait quatre Ryôken… Peut-être plus. Je me penchais et me dirigea immédiatement vers mon ennemi, suivi de l’armée illusoire, alors que je faisais les mûdras d’une dernière technique. Une fois réalisé, il me suffisant d’attaquer, en sachant que Baku avait été transformé en clone identique de moi, mais qui, contrairement aux autres, avaient une consistance. J’allais pousser l’avantage numérique au-delà du réel on dirait…

Habilement, plus que je ne l’aurais cru, l’homme réussie à sauter juste entre le muret et moi, qui l’attend de pied ferme. Mes clones sont en route, étrangement placé pour le distraire, sans qu’il puisse me reconnaître. Mais ce n’est pas là que réside le gros de mon plan, car la dernière technique à laquelle j’ai recourue est loin d’être un simple leurre. Je bondis de quelques mètres vers l’arrière, plus qu’un de mes clones, pour éviter qu’il ne s’approche trop. Surtout après l’avoir vu bondir avec autant de facilité… Non, l’explosion ne l’a pas touché comme je l’espérais, mes clones vont semer la confusion, mais il garde un avantage non-négligeable, celui de pouvoir encaisser en économisant son chakra. Moi, je ne peux pas me le permettre. Avec Baku à protéger, je dois jouer la garde de la confusion, si je me contente d’encaisser, je serai rapidement mis hors d’état de nuire et sans la complémentarité de mon compagnon canin, j’aurais le niveau d’un Shinobi bien en-dessous de mon adversaire. Il faut avouer que le Village de Kumo fait d’excellents combattants, je me demande si mes coéquipiers font plus honneur au Village que moi.

En le voyant faire les mûdras qui précèdes une de ses attaques, je comprends qu’à cette distance, je n’ai pas le temps de l’approcher, ni beaucoup de jeu pour éviter à la perfection une seconde attaque sans me mettre en danger. Mes clones seraient dispersés en quelques secondes s’ils sont touchés et, pour réussir à renverser la vapeur, je dois absolument les garder intacts. Baku va approcher, il est sous l’influence de ma dernière technique et il pourra le surprendre, car mon adversaire semble l’avoir oublié. Par contre, en sentant le souffle de vent, je comprends l’urgence de la situation. Une dernière fois, j’exécute les mûdras pour me protéger avec un mur de pierre. Plusieurs de mes clones, en fait, un seulement, ont le temps de se mettre à couvert. Les autres disparaissent dans un nuage de fumée qui agrandit ma couverture pendant quelques secondes encore avant de se dissiper.

Mais cette fois, ce n’est pas mon principal souci. Je sens l’utilisation de ma technique de défense peser lourdement sur mes forces. Mes muscles sont endoloris, comme après une activité physique intense, et une fatigue pointe dans mes sens. Le chakra consommer depuis le début de l’affrontement me pèse. Lui est blessé physiquement, mais semble encore très énergique. C’est probablement dû à son entraînement, alors que moi j’ai surtout appris à chasser et traquer. Il s’appuie sur ses avantages, je dois en faire de même. Je dégaine alors un kunaï, comme mon clone, bien que le sien soit imaginaire. Il le lance directement vers lui en surgissant de la fumée déjà presque toute envolée. De mon côté, je profite de la surprise pour faire quelques pas et attaquer plus sur son flanc. Une attaque minable, mais je vais imiter l’adversaire pour la suite. Je lance quelques paroles orgueilleuses et provocatrices.

- « Les Inuzuka ne connaissent pas le luxe du foyer, contrairement à vous, citadin ! »

Je lance mon kunaï, vers lui, sans grand espoir de le toucher. Pourtant, Baku se lance à l’attaque, silencieusement, mais sous mes propres traits, dans le dos du Kumojin. Pendant tout ce temps, il est resté transformé en moi, avec plus de clones, j’avais espéré confondre mon adversaire. Mais maintenant, qu’il est assez près pour attaquer, je ne peux qu’espérer réussir avec un clone, moi et le chien. Mon clone profite de mon lancé de kunaï pour s’approcher de mon adversaire et moi aussi, nous nous croiserons et si l’adversaire détourne le regard, il sera difficile de me localiser. À trois contre lui, il devrait avoir de la difficulté à viser juste et à éviter en même temps. À condition de ne pas immédiatement identifier qui des trois images de « Ryôken » est le vrai ou le chien…