Je me faisais à cette vie de ninja de Suna et ce n'était pas aussi déplaisant que j'avais voulu le croire, néanmoins on me répétait que je ne pouvais me complaire à rester genin avec mes capacités de médecin ; en effet la connaissance que j'avais du corps humain et surtout de sa chimie s'avérait d'une utilité sans pareille, que ce soit pour l'hôpital ou pour mon équipe. Ce fut alors avec un peu de réticence, et poussé par ma supérieur, que je participai à ça, que je qualifiais simplement d'événement. Les mots genin, chuunin ou même juunin n'étaient pour moi que des titres honorifiques qui qualifiaient en rien la qualité d'une personne, ce n'est pas parce que je devenais chuunin que je devenais plus fort. Que ce osit à Yuki ou Kusa avec les Habashi, jamais nous fûmes habitués à être gradé, il y avait bien le chef de clan, de famille, et les ''anciens'' jouant comme un rôle de conseillers , mais rien de plus. Voilà, pour moi c'était ça la grande nouveauté, d'être rangé. Enfin, qu'à cela ne tienne, cela avait si peu d'importance à mes yeux. Autre qui me surpris, l'examen lui même ; en fait non, en y repensant ce n'était pas si étonnant, les shinobi aimaient se battre, alors pourquoi déroger à la règle pour un examen visant à la promotion de ninja ?? Ce monde n'était plus si complexe maintenant que je vivais dedans. Enfin.

J'arrivai alors au Sen'sen, un truc comme ça du moins, moi et les noms faisions deux. Bâtiment remarquable, gigantesque, pas autant que le temple où je fus accueilli quelques années en arrière. Je passai un peu de temps dans l'édifice, une pièce qui nous était spécialement réservée, équipée. Je ne touchai à rien, me contentant d'observer. Puis fini par me poser sur une chaise pas loin, contre un mur. S'installèrent à la suite Anka et Zanshi, notre supérieure à cet instant. Elle nous donna quelques conseils, comme d'habitude, que nous écoutâmes avec une attention toute particulière, elle était certainement, sûrement bien plus expérimentée que nous deux réunis. Elle parla seule, je regardais sa sœur aux cheveux bleus et son épaule, sa blessure semblait s'être complètement résorbée depuis cette mission assez catastrophique. La rouquine, si je pouvais la qualifier ainsi, nous parla de l'objectif principal de ce pseudo tournoi, l'intégration au village et surtout la reconnaissance. Elle semblait si paisible quand je comparais ce jour à cet autre, s'en était déstabilisant. Ensuite elle nous confia d'être prudent et de ne pas pousser trop loin, que le but n'était pas de gagner obligatoirement. Bien sûr, puis moi j'étais médecin, alors.. je ferai de mon mieux quoi. Ainsi coaché je me sentais plus en confiance vis à vis de ce qui nous attendait.

Finalement, après quelques heures d'attentes, à prendre l'air, à s'échauffer, à parler, nous fûmes conviés à rejoindre la grande arène, enfin ''conviés'' ; un haut parleur raisonna annonçant notre combat dans quelques minutes. Ensemble nous nous rendîmes vers la zone de combat, en pouvait entendre la foule, nous longeâmes un couloir gris, froid puis attendîmes. Trois minutes, et nous entrâmes, j'observais encore, de haut en bas, de long en large. Ouais encore plus impressionnant vu de l'intérieur, et encore bien plus attrayant, je félicitais celui qui avait eut l'idée de bâtir l'arène comme ça. Enfin, et sur ce dernier élément, mes yeux se posèrent, eux aussi je les observais, non, je les surveillais. Nul besoin d'explication pour comprendre qu'ils seraient nos adversaires. Tous, nous nous rapprochèrent de ce qui semblait être un arbitre, ce dernier parla, seuls nous quatre pouvions entendre.

Il s'agit d'un combat deux contre deux, ce n'est pas un combat à mort, nous interviendrons si vous n'êtes pas capables de vous arrêter.

Pas un combat à mort; Suna et Konoha n'avaient certainement pas envie de sacrifier des ninjas pour un examen, même des genin .Clair, net, et précis. Me battre ne m'enchantais pas, mais au nom de l'intégration je le ferai. De plus, et cela me rassurait, le combat semblait bien encadré. Nous n'avions là qu'à prouver notre valeur en somme, j’espérais. L'arbitre, homme aux longs cheveux bruns, s'éloigna, quittant l'arène, rejoignant un endroit bien spécifique de gradins. Son départ annonça le début de l'affrontement. Mais tout de même avant, j'ajoutai quelques mots.

Je suis Tsuna. Que les meilleurs, ou les plus chanceux, gagnent.

J'y avais échappé bel, le trou dans la poitrine du clone aqueux prouvait la dangerosité de cette technique aux apparences faibles. Une lance restait une lance, tranchantes, perçante, blessante. Je me demandais si l'arbitre serait intervenu pour m'éviter l’empalement, je préférais penser que oui, pour ne pas perdre confiance, ou prendre peur, oui les sunajins ne sont pas des monstres après tout, enfin, pas tous. Le clone libéra une flaque d'eau assez conséquente, mais ce n'était toujours qu'une flaque d'eau, pas un étang ni même une marre ! Par contre, son autre attaque, combinée à celle de z'yeux blancs déversa son flot d'eau. Deux utilisatrice de suiton, qui serait la plus forte ? Je pariais sur Anka, sans vraiment savoir pourquoi ; en entêtement causerait certainement notre perte, ou tout du moins notre défaite.

L'eau, l'autre s'en servait bien, vraiment bien ; elle parvint à créer un brouillard ; moi.. je n'y voyais rien, mais ma collègue, elle, avait prévu le coup, tout en stratégie.. Elle n'était pas experte en manipulation de l'eau pour rien, et ses parents n'étaient pas non plus en reste quant à son enseignement scientifique. Nous nous connaissions depuis de nombreuses, très nombreuses années elle et moi, elle connaissait mes capacités aussi bien que moi je connaissais les siennes, mais pas que. En effet se côtoyer tout le temps, se parler, s'aider avait développé chez nous, entre nous trois même, une certaine symbiose. Enfin, pour en revenir au combat, je savais pertinemment qu'elle venait d'employer le jutsu dit de la visière, et ce brouillard constitué d'eau ne bloquerait en rien son champ de vision.

Alors, certes j'étais aveugle, mais elle, non. Elle voyait les émanations de chakra des adversaires, elle pouvait les situer. Je n'avais qu'à suivre ses indications et employer quelques jutsu à distance. La jeune femme aux cheveux azurés m'alerta d'une attaque, une concentration de chakra indiquant l'utilisation d'un jutsu, de qui cela pouvait venir, impossible à dire, néanmoins je n'étais pas le dernier des imbéciles. Deux solutions s'offraient à moi, ingérer une pillule spéciale, ou employer l'esprit de ma défunte famille. Ne pouvant être sûr du moment de l'impact, la première solution me sembla plus adéquate. J'ouvris une des poches et en sortis une pilule rouge que je m'empressais d'avaler. Instantanément mes membres furent comme engourdi, mas malgré ce je pouvais encore bouger, et sans mal !

Et un millième de seconde après je pris un coup, un sacré coup, violent apparemment, tellement que je fus projeté contre le mur plus loin. Un mince filet de sang s'écoula de ma bouche, tâchant le haut de ma veste et teintant mes dents. Je me redressai, fixant le brouillard, et là je me dis :

Tu veux jouer à ça, ok.

Je sentais la douleur remonter dans mon dos, j'avais peut être une, voire deux côtes brisées, j'en étais sûr même ; mais la pilule me maintenait en état, atténuant la douleur. L'amertume du liquide rouge coulant de ma bouche me réveilla, il était temps d'employer des jutsu un peu moins gentillet. Enfin de compte peut être n'aurais je pas du leur laisser le temps de réagir, ou peut être aurais du contenir mon envie d'observer leur réaction.. Allez savoir ! Toujours fut il que ma main levé au niveau de mon menton ne laissait aucun autre présage se profilait, Anka, si elle me voyait, savait qu'elle devait se pousser, la hyuuga, elle voyait certainement, aussi ce qui allait se préparer, mais je doutais très fortement qu'elle ait déjà eut affaire à pareil déferlement. Les deux konohajins avaient compris, je supposais, que j'utilisais le vent, que l'air était en ma faveur ici. Le brouillard, ce n'était que de la poudre aux yeux, un moyen de camoufler une attaque, un voile qui serait dans une seconde... soufflé.

Ainsi le vent se leva, je me mis en position, et soufflai vers la brume, vers là où se tenait l'utilisatrice du byakugan. J'étais persuadé qu'elle ne savait pas qu'il fut un temps moi aussi j'étais dans son village caché du pays du feu, j'en connaissais tous les clans fondateurs, et mon instinct scientifique m'avait poussé à les étudier, ô je ne connaissais pas tous leurs secrets, impossible ils étaient trop bien gardés ; mais suffisamment... Le vent sifflant strident balaya la zone de combat devant moi, concentrant le brouillard sur le ''camp des adversaires'', et les frappant probablement. Ce jutsu, je l'avais appris du père de Zanshi, Akano. Mais je ne le maîtrisais pas aussi bien, ce dernier avait rasé un hectare de forêt, la vent lacérant avait découpé le bois que des menues brindilles.. J'aspirais à atteindre ce niveau ; mais.. pour le moment ce n'était que ça, enfin... ''que ça''.

Spoiler:

Je regardais Anka agir, au début j'avais pensé qu'elle était suicidaire, mais ses gestes, ses réactions, son action me firent comprendre l'inverse, elle avait élaboré sa stratégie et attendait mon support. Je devais agir rapidement, les informations qu'elle m'avait transmit me permirent d'ignorer le clone de la lanceuse de javelot. Je fis un signe alors que la fille à la chevelure azurée s'approcher de la hyuuga, je vis cette dernière réaliser à son tour plusieurs signes, elle allait employer ses jutsu héréditaires, j'en étais persuadé, que pouvait elle faire d'autre que profiter de cette position plus qu'avantageuse ? J'aurais fait pareil. Alors quelle allait asséner le premier coup, je terminai ma technique. Les courants d'air du vaste stadium se concentrèrent sur ma sœur, formant autour d'elle une espèce de bulle protectrice tournoyante, presque invisible. Une technique d'interception et de protection, un jutsu qui m'avait souvent sauvé de situations périlleuses, j'espèrais seulement que cela lui serait suffisant. L'impacte fut d'une violence inouïe, et ma barrière ne fut pas suffisante pour l'empêcher de subir le coup, néanmoins autant la technique de la konohajin était puissante, qu'elle même n'en était pas à ce niveau, et encore moins au niveau de la sphère fuuton. Elle fut alors repoussée à quelques mètres d'Anka. Je ne pouvais pas faire grand chose de plus pour aider la jeune femme.

Je reportai mon attention sur l'autre fille, elle avait fini de se soigner. Les gouttes de sueurs perlèrent sur mon front, je commençais à ressentir la douleur du premier impact, les effets de ma pilule se dissipaient finalement. Je posai une main sur mon thorax, comme pour tenir mes côtes, puis me remis en position. Je n'allais pas courir, j'en étais à cet instant bien incapable, je connaissais bien le corps humain et les répercutions d'un abus de ses limites, de plus couplé à la douleur et au bris de quelques os, contre-avis médical. Malgré la souffrance liée à mes blessure internes, je levais quand même les mains, m’efforçant d'employer une dernière technique, je visais le petit serpent et sa dresseuse. Puis je rabaissai les mains en soupirant et jetai un regard à l'arbitre, et je lui fis signe de la main. C'est Zanshi qui m'avait dit de ne pas risquer nos vies pour ce genre d'examen d’exhibition, que notre évolution au sein du village ne dépendait pas d'un combat et encore moins d'une victoire. Je préférais arrêter de me battre maintenant, et surtout pour le bien de mon énergumène de belle-sœur. Je n'allais pas attendre qu'elle subisse des blessures plus profondes que maintenant. En plus, elle avait déjà bien morflé.

Ce fut un beau combat, enfin, pour ma part. Nos adversaires furent redoutables, plutôt bien organisés. Nous aussi n'étions pas en reste, la connaissance que nous avions l'un de l'autre, de par les années passées ensemble, ainsi que nos liens fraternels nous avaient permis de synchroniser notre action, d'être en presque osmose, enfin, nous avions encore des choses à améliorer, nous n'étions que des genin et de plus pas vraiment expérimenté, nous étions shinobi plus par défaut et contrainte, que par choix. Je remis mon bras contre mon bras contre mon thorax, me tenant les côtes gauches de la main droite. Ouais, j'avais vraiment mal, et pas que dans le haut du corps, un peu partout à vrai dire. J’espérais seulement qu'Anka ne le prenne pas mal, j'étais sûr qu'elle avait encore de la réserve, et de quoi étonner l'assistance, cependant je préférais prévenir plutôt que guérir, pouvait on me jeter la pierre pour tenir aux personnes que j'aime ? Si oui et bien qu'on le fasse, cela n'aurait aucun impact sur moi, j'étais bien plus guidé par une conscience de la vie que du combat ou de l'honneur que celui ci représente. Un très mince filet de sang coula du coin de ma bouche, et les quelques écorchures sur mes bras rougirent, me picotant. Je supposai maintenant que le sunajin chargé d'arbitrer ce combat allait intervenir...

En attendant je me dirigeais vers Anka qui semblait avoir compris ce que je venais de faire. Elle m'observa d'un œil sombre, comme à chaque que j'allais contre ses envies, mais bon, j'y étais habitué. Je relâchais mes côtes, évitant de trop bouger, et réalisai de nouveaux. Une aura verte apparut autour de main, et j'appliquai cette main sur son épaule, un de ses soixante quatre tenketsu était altéré, le choque du au coup avait laissé une trace rougeâtre, certainement douloureuse. Puis je lui parlai sur un ton assez calme, à voix basse mais tout de même audible, faisant abstraction de la foule qui était incrédule, dans les gradins. Et oui on jaserait un moment, un Habashi, un proche de Zanshi, chef d'unité spéciale, venait d'abandonner son combat. Mais voyaient ils aussi loin que moi ? Au delà de la victoire ? J'en doutais. Je préférais être le responsable de la bonne santé de quelqu'un que de son déclin.

Ce n'est pas grave Anka, c'est qu'un combat... Tu en gagneras d'autres, et peut être même contre des Konohajins. Je préfère qu'on se donne à fond pour quelque chose qui vaut vraiment le coûts...

Finis je ne voulant ajouter un peu d'humour qui semblait il ne fut pas compris ainsi.

Spoiler: