Je n’ai pas pour habitude de m’éloigner d’une rivière, mais j’avais entendu parler d’une petite auberge proche de l’endroit où je me situais. Un endroit calme et accueillant serait le bienvenue, cela faisait longtemps que je dormais chaque nuit à a belle étoile et la chaleur d’un bon lit me maquait. Le soleil était d’une chaleur tapante, pas une moindre brise d’air pour me rafraichir le visage, un chemin désert, poussiéreux et parsemé de quelques plantes tentant de survivre loin d’un point d’eau. La non présence d’une zone aquatique ne me rassurait pas, je me sens plus à l’aise dans cet élément qui est pour ainsi dire, familier à ma vie. De chaque côté de la route se trouvait, rien, deux plaines vides venant croiser la base de petites montagnes se trouvant au loin. Ce pays est vide d’animation et de vie, du moins c’est ce qu’il en est de mon voyage et, je trouve cela plutôt dommage car la présence d’une vie pourrait enchanter mes longs moments de solitude. Un animal de compagnie ne serait pas de refus, le garder avec moi, m’occupant en route, le chant d’un petit oiseau pour animer ma marche, la douceur du pelage d’un rongeur que je cacherais dans la manche, la bravoure et l’amitié du chien. Bon je devrais surement le nourrir, m’en occuper et le soigner quand il serait malade, ça demande également beaucoup de responsabilités, et il serait donc plus correct d’attendre encore un peu avant de me procurer une telle occupation.

Pour l’instant je dois me concentrer sur ma montée en puissance, je dois, pour accomplir mon objectif, m’améliorer à chaque instant, devenir meilleur qu’hier, comprendre ce monde et être conscient de ce qu’il m’attend. Prouver ma force au combat, je dois grandir et devenir fort car ma destinée est tracé comme cela, devenir une arme aux services des autres, aux services des plus faibles, être un vrai gardien. Il me faut trouver des adversaires puissants ayant une détermination égale à la mienne, je n’ai pas de temps à perdre avec des individus vide d’envie et de d’efficacité. Seule les personnes ayant un rêve à accomplir, prêt à tout pour y arriver est une personne respectable, je me veux de l’être, moi un être parmi tant d’autre ne se démarquant que par ses propres caractéristiques, mais au final nous sommes un peu tous les même. Seul le futur qui nous attends influe sur notre destinée. Elle qui n’est pas tracée, ni dans la terre, ni dans les étoiles, nous sommes les seuls maitres de notre vie, et il faut chérir ces moments où nous prenons des décision, car ce sont-elles qui nous forgerons. Le passé lui n’est qu’une histoire, histoire que l’on ne peut changer, et on ne peut faire que trois choses avec le passé : l’aimer, le détester ou l’étudier. Et c’est pour éviter de le détester qu’il faut apprendre à faire les bons choix, une vie réussie est nue vie au cours de laquelle chaque moments furent voué à amener le possesseur de son destin vers le bon chemin. Enfin, cela fait beaucoup de réflexion pour une simple randonnée, d’ailleurs je n’ai personne avec qui partager mes pensées et cela rend donc mes pensées inutiles à autrui.

Je cherchais donc la petite auberge se trouvant normalement proche de là ou j’étais, un chemin désert ne menant apparemment nulle part, le soleil situé sur ma gauche.

Je marchais tranquillement sans me poser de questions, l’air frais me rentrant dans les narines, et c’était le moment idéal pour grignoter quelque chose. D’ailleurs j’avais le droit de faire une petite pause, depuis le temps que je marchais pour trouver l’auberge désirée. Je me serais bien enfilé un repas chaud, préparé par les mains d’un cuistot, me désaltérer avec un bon thé au jasmin. Et ça serait possible si je trouvais l’endroit où je devais me rendre, mais je ne suis toujours pas quelqu’un d’habile avec les cartes.

Je sortais donc de mon sac un casse-croute, afin de calmer le gargouillis de mon ventre. Je m’apprêtais à mordre dedans quand on m’adressa la parole, j’étais tellement perdu dans mes pensées que je ne l’avais pas vu arriver ce bonhomme. Un grand gusse de toute les couleurs, apparemment de mauvaise humeur vu les paroles qu’il m’adressa. Voulait-il se battre ? Ce n’était vraiment pas le moment, j’avais faim, il n’y avait aucun point d’eau dans les environs et s’il se laissait emporter par la colère il ne s’en prendrait pas de main morte avec moi. Mais justement, j’avais faim et il venait de m’empêcher de prendre une bouchée, s’il y a bien une chose avec laquelle je ne rigole pas, c’est bien la nourriture. Je remettais mon aliment dans le sac, tournais mon regard dans sa direction, visage baissé :

« On ne t’as jamais appris les règles de politesse ? Si tu veux savoir, je m’appelle Koko’, je suis bien un ninja errant et je suis en quête de puissance. »

Dans son allure et sa manière de se tenir on pouvait voir qu’il avait de l’assurance et de l’expérience, il serait un adversaire idéal pour moi, moi qui ai besoin de prouver ma force. Il avait déjà l’air bien lancé dans son trip, et j’allais en rajouter une couche. Je plaçais la main gauche dans la nuque, la droite dans le bas de mon dos pour avoir facilement accès à ma poche de kunai s’il décidait de s’attaquer à moi.

« Montre-moi ta force, bouffon. Disais-je un léger sourire aux lèvres. »

Il m’a l’air plutôt efféminé pour un gars, pour m’appeler ma mignonne à tout bout de champs, peut-être a-t-il un complexe avec son apparence. Bien qu’il soit attifé d’une drôle de façon, l’un des première règles pour gagner un combat est de ne pas sous-estimer son adversaire, et vu son comportement, cela n’était pas son cas. De plus, la manière de s’exprimer avait pour but de m’énerver afin de me déstabiliser, mais la seconde règle est de toujours garder son sang-froid. C’est pourquoi je ne réagissais pas à ses remarques, et dans le meilleur des cas je devais lui répondre avec la même attention.

« Une provocation venant de quelqu’un ayant de telles fautes de gout vestimentaire ne fais pas très sérieux. »

Bon je n'ai pas l'âme du provocateur, mais plutôt un guerrier. Après un moment de court instant de réflexion, il fit un bond en arrière et sortait un jeu de cartes, tout en m’avouant que ceci était un de ses outils de travail. Bien entendu il devait surement parler de tour de magie où que sais-je, mais sortir cela dans une atmosphère sous tension ne serait surement pas pour me montrer un de ses tours. Je devais me méfier de ces cartes, un clown comme lui doit être sacrément fourbe et je dois faire attention à chacun de ses mouvements. Par la suite, il me lança deux cartes à jouer, il veut faire une partie ? Non, ça devait être une attaque et je devais contrer son lancé, mais l’instant qui suivit la terre son mes pieds se mis à trembler me déstabilisant donc, un utilisateur du doton. Les cartes se dirigeaient vers moi et je devais me protéger, mais dans un telle position il me serait impossible de contrer, il ne me restait plus qu’une seule solution. Je me protégeais le visage avec le bras droit, et je faisais apparaitre une couche d’écaille afin de me protéger. Rapidement l’une des cartes explosa à proximité, le choc se fit sentir soulevant par la même occasion un nuage de fumée.

Les dégâts occasionnés étaient superficiels, cependant trop d’attaque de ce genre pourrait grandement m’affaiblir, c’est pourquoi je sortais de ma poche un fumigène que je fis exploser à mes pieds afin de me camoufler. Je fis un bon sur le côté pour m’éloigner de la seconde carte tout en restant dans le nuage que je venais de créer. Après avoir désactivé ma protection, je faisais un mudra de la main droite tout en chuchotant, « Me no suisei » dès lors, un petit quantité d’eau sortant de mon coude vint former une sphère aquatique en dehors du nuage de fumée. À présent je pouvais voir mon adversaire sans que celui-ci ne puisse m’apercevoir ne révélant pas l’utilité des sceaux situé sur mes coudes. Lors du débat, j’avais la main toujours positionnée sur ma nuque, ce qui m’avait permis d’en sortir quatre shurikens en écailles. Je les lançais dans sa direction, sortant du nuage et laissant une légère trainée de fumée.

Bien que l’endroit n’était pas à mon avantage car il n’y avait aucune sources d’eau à proximité, j’avais réussi à le tourner en ma faveur. Je le voyais tout en étant camouflé, tandis que lui n’avait aucune idée de ma position, ni de ce que je faisais.

Spoiler:

Il faisait appel à un grand oiseau tout de noir vêtu, une créature aussi sombre que les abysses des enfers, et d’une taille à pouvoir défier les monstres. Ouroboros, drôle de nom, enfin pas autant que son invocateur, et pouvoir faire appel à une telle créature prouvait la force de mon adversaire, c’était parfait. Je n’étais pas tombé face à un faible, pourtant son attitude est celle d’un abruti, n’ayant aucun respect pour autrui et je ne peux pas me laisser vaincre par lui. Ce serait difficile de le vaincre, enfin plutôt devrais-je dire de les vaincre car à présent le handicap était en ma faveur, à deux contre un. Ça n’arrangeais pas les choses, il a deux avantages face à moi maintenant, et comme-ci cela n’était pas suffisant, l’oiseau se mit à chanter. Un chant plutôt mélodieux je dois l’avouer, mais je ne devais pas me laisser berner par celui-ci, et par le plus grand des malheurs, je ne contrôlais plus mes paupières et celles-ci se fermèrent. Que se passait-il ? Un coup rusé de mon adversaire je dois avouer, mais il n’a rien fait de particulier pour m’endormir de la sorte, serais-ce donc un coup de l’oiseau dans les cieux perché ? C’est la seule possibilité qu’il puisse y avoir mais je ne pouvais absolument pas annihiler une telle créature, par reflexe due à mon entrainement j’activais directement ma technique, après trois mudras :

« Yoroi tokage »

Directement mon corps commença à se couvrir d’écailles vertes, m’assurant de la sorte une protection partielle des attaques de mon adversaire. J’avais les yeux clos, ne pouvant donc rien voir, cependant j’avais activé au préalable ma technique du troisième œil. N’étant qu’une petite masse d’eau n’ayant pas de paupière, je pouvais toujours voir mais l’évaluation des distances était mauvaise car je ne voyais que dans deux dimensions. Impossible d’attaquer au corps-à-corps, et je ne connais pas non plus ses compétences en taijutsu, je n’avais pas assez de données pour prévoir une attaque directe. Mon adversaire ne me laissant pas réfléchir, ce qui est normal, me lança une attaque directe après avoir contre mes shurikens, dix projectiles de foudres se dirigeaient vers moi, qui était encore camouflé par la fumée. Comment a-t-il pu faire cela, c’est soit une technique de détection, soit une indication par son volatile, dans les deux cas j’étais une fois de plus désavantagé sur ce point-là. Mon armure ne recouvrant pas totalement mon corps, je devais avant tout me protéger et prévoir quelque chose d’efficace. À l’aide de mon unique œil, je faisais de mon mieux pour pouvoir me déplacer tout en plaçant mes bras pour me protéger de l’attaque. C’est une sensation plus qu’étrange que de recevoir une attaque sans être à la première personne, un peu comme si les deux sens faisaient parties de deux mondes différents. Je me les prenais donc dans le côté droit, protégé en partie et contrant donc une grande partie des dégâts, étant touché au niveau de l’abdomen je pouvais encore m’en sortir pour me déplacer.

Je me déplaçais sur la gauche afin d’arriver dans les bois, toujours sous mon regard avisé, bien qu’inutile pour attaquer, cette technique tout de même son utilité. De plus, s’il essaye de le détruire, il se reconstituera directement car constitué d’eau. Je venais donc de m’enfoncer dans le bois, les yeux clos, caché derrière un arbre un peu plus en profondeur que l’orée. Se cacher peut paraitre lâche, mais cela avait un avantage tactique, premièrement cela me permettrais de déterminer le style de détection de mon ennemi. Si il fait appel à son animal, les feuilles et l’abondance d’arbres des environs ne pouvait pas le permettre de voir, en plus, vu l’envergure de l’oiseau, celui-ci ne pourrait pas s’introduire dans la masse vertes. Le second avantage est de prévoir ce que mon adversaire pourrait faire, ne pouvant pas lui faire face, je devais absolument l’avoir d’une manière indirecte. Me rappelant la technique dont il avait fait usage au préalable pour me déstabiliser, j’appuyais mes pieds dans lesquels je venais de concentrer du chakra afin d’adhérer au tronc, n’ayant pas mes appuis sur le sol. Tout en faisant cela, je sortais des parchemins de ma pochette, bout de papier que je déposais sur mon corps, au niveau des bras et du ventre. Même s’il pouvait savoir ou je me trouvais, il ne pouvait pas savoir ce que j’étais en train de faire.

Spoiler:

J’avais tout préparé pour pouvoir atteindre mon adversaire avec au moins une attaque, mais cela introduisais come condition que celui-ci passe à l’offensive. Je devais donc être patient, ménager mes forces pour ma seule et unique tentative, ça devait marcher sinon tout était finis. Malheureusement cela faisait un petit moment que j’attendais, sans que l’autre montre le bout de son nez, toujours les yeux clos par le chant du ciel. Je devais savoir ce qu’il faisait, je faisais appel donc à l’œil aquatique que j’avais formé en début de combat, celui-ci étant braqué sur moi afin de pouvoir me défendre. Je déplacé donc mon unique regard en direction de la zone de combat, n’apercevant rien de très coloré, serait-il parti, bien qu’en y regardant mieux il y avait un mur de terre. Il ne peut être parti car mes yeux ne s’étaient pas ouvert, soit il se cachait, soit c’était un piège, et dans les deux cas ça ne m’arrange pas. Voilà donc la nature de mon opposant, il est bien comme je l’imaginais, fourbe et en plus puissant, serais-je face à un adversaire trop fort pour moi ? J’en ai bien peur, je me demande bien ce que je peux faire, toutes les approches possibles sont défavorables pour moi, mes compétences ne me permettent pas de l’emporter.

Il ne me restait plus qu’une seule solution, quitter le combat, après tout il ne me permettra aucun accomplissement. Je relâchais la chakra situé dans mes pieds, prenais appuie sur mes mains je me remettais sur pieds, à nouveau sur la terre ferme. Je me mettais à marcher dans la direction du mur, déposant sur mon épaule mon œil marin afin de voir où j’allais, dans mon mouvement je désactivais mon armure déposant sur le sol un lit d’écailles verte. L’odeur de la défaite était plus que dominante, mon pas de décadence me faisait presque honte, c’était si rapide, et je n’ai même pas su l’atteindre, comment pourrais-je accepter cela. Ma mâchoire se contractait, mes poings se serraient, cœur et respiration qui s’accéléraient, ce qui était en train de se passer m’énervais, je ne l’acceptais pas. Je ne pouvais pas mourir, j’ai encore trop de chose à accomplir avant ma fin, je gardais donc sur mon corps les parchemins au cas où il n’acceptait pas ma reddition.

Arrivé prêt de l’endroit, je m’arrêtais, prêt à déclarer :
« Tu as gagné, tu as trop fort pour moi. Tu mérites mon respect… »

En y réfléchissant, c’était une belle journée, et il ne fallait pas la gâcher avec une telle attitude. Je prenais appuie sur le mur formé pour pouvoir prendre appuie au-dessus de celui-ci, je voyais le clown assit sur le sol.

« Finalement, les couleurs que tu portes te vont bien. »

Spoiler: