Les rues de la cité de la roche étaient vraiment un endroit qui été assez tranquille. Les gens qui se baladaient au niveau commerçant étaient pour la grande majorité d’entre eux habillés correctement, et avaient un comportement des plus civiques. Après, il fallait dire que la politique de classe sociale qu’avait imposé le Tsuchikage y était pour beaucoup. Pour certains, cette « Méritocratie de l’extrême » n’avait aucune pitié pour ceux incapables de s’élever dans la hiérarchie par manque de capacités. Si Kazu’ les entendait, il irait clairement les envoyer se faire foutre en disant qu’ils avaient cas bouger leur cul. Pour ma part, je préférais rester à l’écart du débat et profiter de ma position fraîchement acquise.

Mais passons, Il y avait une bonne raison pour laquelle je me baladais dans le quartier commerçant à vrai dire, ou plutôt disons que je faisais une course. Le bar dans lequel je travailles avec Kazu’ est à court de café, et croyez-moi, si y a bien un truc auquel ce type est encore plus accrocs que ses clopes, c’est la caféine. Et quand un gars capable de faire sauter n’importe quoi est pas content par manque de café… Bref, vous comprenez l’importance de ma mission. Oui, je dis bien mission, car non content d’être exigeant pour avoir son café, ce connard veut en plus une marque spécifique qui ne se trouve que dans un trou paumé difficile à trouver ! Non mais je vous jure, y a des fois où j’aimerais le foutre dans un Genjutsu pour lui faire croire qu’il y a un fantôme dans ses chiottes… Je notes l’idée quelque part, sait-on jamais.

Hélas, il fallait croire que même en même les quartiers commerçants n’étaient pas à l’abri d’avoir des ordures qui passaient outre les filtres de la sélection naturelle, et j’entends par là que les gars qui s’occupent de la sécurité risquent de passer un sale quart d’heure au moment où ça se saura. Pourquoi je vous dit ça ? Parce qu’il y a un PUTAIN DE CONNARD qui vient de me bousculer dans le seul but de me voler la bourse que Kazu’ m’avait passé. Les gens pourraient dire que c’est ma faute de jouer avec en la lançant en l’air pour la rattraper, mais ceux-là sont des cons aussi. « Gnuuuuu, ta métacommunication incitait au voooool » et ce genre de connerie. Bon, où j’en étais moi… Ah oui, le voleur.

« - Hey ! Reviens ici sale voleur ! »

Aussitôt dit, me voilà à la poursuite du malotru qui pensait que c’était une bonne idée que de voler le sac d’une Chûnin entraînée par le bras droit du village, ha, quel abruti… Bon après, la personne en question a autant de capacités physiques qu’un lamasticot tétraplégique il fallait avouer. J’entends encore l’autre blond me répéter dans la tête qu’un Kimono bleu et un gilet rouge c’est pas une tenue pour se battre, sauf que je comptais pas me battre aujourd’hui, je comptais juste passer une journée normale comme n’importe quelle jeune femme civil aurait le droit, est-ce que c’était trop demandé ?!

Ma course folle avec le malotru (soit le mot le plus « poli » que j’ai pu employer pour le désigner oralement) s’arrêta quand je le vis tourner dans un angle de rue et… Au sol. Bon bah il aura pas fait long feu. Relevant la tête, je pouvais ainsi voir à ses côtés un homme assez grand, brun, et qui me dévisagea d’une manière que je ne saurais décrire vu que je n’avais pas encore la possibilité de lire son post. Avec mon flegme développé auprès de Kazuya, je lui adressai attention pour engager la conversation.

« - J’aurais bien pu le chopper toute seule. »

Maintenant que j’observai un peu mieux la personne qui venait de me sauver la mise, je pouvais me rendre compte que le gars avait vraiment une histoire à raconter rien qu’avec son apparence. Oui, je connais l’adage « ne pas juger un livre sur sa couverture », mais bon là, les circonstances étaient aggravantes. Je veux dire, il a quand même des yeux d’une couleur loin d’être banale. Enfin, je devrais plus dire « des couleurs », puisqu’il avait les yeux vairons : l’un était d’un bleu clair comme le ciel un jour de beau temps, alors que l’autre était d’un rouge écarlate. Je me sentais vraiment trop banal avec mes yeux bruns, mais bon, disons que je peux tricher d’un côté…

M’interrompant dans mes observations, le grand brun m’interpella en me demandant s’il aurait dû laisser l’autre voleur filer, alors qu’il avait cassé l’une de ses courses. N’étant pas dupe et voyant le ton sarcastique avec lequel il lui répond, je lâchai un soupir blasé en roulant des yeux.

« - Évidemment qu’il fallait pas le laisser filer. Ce connard aura vraiment pourri la journée de plusieurs personnes faut croire. J’aurais juste voulu le punir moi-même… »

Croisant les bras en observant le corps, j’imaginais déjà la sentence que je lui aurais fait subir à ce con. Une bonne vieille rencontre avec les morts pour le faire se pisser dessus, y a que ça de vrai. Tiens, on dirait que lui aussi été intéressé par cette punition, puisqu'il était en train de gémir, montrant qu'il se réveillait à peine de son sommeil forcé. Je devais bien reconnaître ceci au grand brun, c'était qu'il devait avoir une sacré poigne pour l'avoir mis au sol si rapidement.

« - Finalement, je vais avoir le droit de faire justice… »

D'un clignement des yeux, j'activais mon Tengen sans la moindre hésitation, alors que je ne faisais que suivre du regard le corps émergent. L'autre brun pouvait les voir, mais pour l'occasion j'avais envie de dire « Qui s'y intéresse ? ». Me penchant ainsi sur l'escroc pour, premièrement, récupérer mon argent, je lui tapotais la joue pour lui indiquer qu'il fallait qu'il se magne au réveil, et le spectacle allait ainsi commencer alors que je le regardais droit dans les yeux. D’un simple contact visuel et le voilà doté de mon don de voir le monde spirituel, mais pas les gentils esprits de la forêt tout mignon, non… Corps en décompositions, esprits frappeurs, têtes de zombies, les voilà tous en train de l’encercler et faisant des bruits loin d’être rassurants.

« - Maintenant, laisse-moi t’expliquer la situation : tu viens de me voler l’offrande de ces êtres qui t’entourent, et ils ne sont pas heureux de cette action. Ils vont te traquer jusqu’à la fin des temps, à moins que tu ne leurs demande pardon avec tes actes… Alors cours, fuit tant que tu veux… Mais jamais ils ne te laisseront… Bouh ! »

Et d’un coup d’un seul, l’homme se leva et détala en gueulant comme une gamine. Non pas que j’ai jamais gueulé comme ça, hein, n’allez pas croire ce genre de conneries, haha… Enfin bref, j’avais récupéré mon argent, j’avais puni le coupable et j’avais regagné ma bonne humeur. Les mains sur les hanches et un sourire franc affiché, j’étais fier de mon coup. D’un nouveau battement de cils, me voilà à nouveau avec des yeux bruns, couleur naturelle, pour me retourner en direction de l’inconnu. Après mûre réflexion, c’était vrai que je ne m’étais pas comportée comme la plus aimable des personnes. Aussi, un sourire plus sincère, je courbais légèrement l’échine en signe de gratitude avant de me relever.

« - Merci encore de m’avoir aidé, je ne sais pas comment aurait réagi Kazu’ si jamais j’étais revenu bredouille… En fait si, il aurait sans doute fait sauté le quartier. Je suis Meiko, Mamoru Meiko, enchantée, monsieur… ? »