Quelle surprise se fut lorsqu'il apprit la nouvelle et - que dis-je - quelles nouvelles ! Cela arriva lors d'une de ses premières descentes de la montagne, à cheval. Et oui, à cheval. Un drôle de phénomène, du genre sauvage. Du moins on aurait pu le croire. Plutôt farouche en fait. Il traînait dans les prairies des zones de montagne intermédiaires. Enfin, traînait... il déambulait dans tous les sens, plus ou moins. Il ressortait clairement qu'il avait été domestique tout au long de sa vie. Jusqu'à ce qu'il ne s'échappe ou que quelqu'un n'ouvre la porte de son enclos. Mikami l'avait donc trouvé, quelques semaines auparavant, errant dans ces contrés comme lui l'avait fait, propulsé seul dans la vie sauvage, comme lui l'avait été. Il ne lui avait pas donné de nom. Du moins de nom fixe. Tout nom d'oiseau, référence, onomatopée, était susceptible de lui servir de pseudonyme ; jusqu'à ce qu'il tombe sur la perle rare, un jour peut-être.

Voilà donc pour Jolly Jumper. Et cette nouvelle, qu'en était-il ?

Sûrement est-il encore trop tôt pour aborder le sujet. Mais elle avait guidé Mikami, au rythme d'un galop effrénée, tout de noir enchaperonné, vers le pays des cascades. Plus exactement dans la région connue pour abriter le temple Ao. Et notre histoire commence ici, au crépuscule, derrière la silhouette d'un homme seul et capuché, debout sur une branche d'arbre, le bout des doigts légèrement posée contre le tronc. Face à lui se jetait un resplendissant coucher de soleil, reflétant les courbures tantôt fluides tantôt tumultueuses des cours d'eau et cascades sur les champs de thé. Un endroit protégé lui avait-on dit...

« Oh... jamais... ! Ô grand jamais n'entreprend de marcher dans les sentiers que forment les théier ! Un démon pire que le seigneur de guerre lui même rôde dans ces couloirs parfumés... et n'attends que de vous voir renifler avec gaieté ces douces flaveurs pour d'un coup de main vous étriper !! » Oui... il revoyait encore la peur dans le regard de ce vieillard, comme un fantôme planant sur sa vision crépusculaire, juste au-dessus des arbres à thé. Le col de son chaperon d'ailleurs, portait toujours les marques de ses doigts...

* Je suppose que c'est le bon endroit, j'entends des gens s'entrainer quelques centaines de mètres plus loin. Me manque plus qu'à trouver l'entrée. Tu me dois quelques explications Van... tu ne vas pas y échapper ! *

L'heure venait de faire tomber quelques secrets, et l'amnésique savait combien le Lumineux tenait aux siens. Lui-même ne ressortirait pas indemne de cette échange, mais il était question du Hoheinheim... ainsi que d'un autre vieil ami. Viel, car les amitiés ne durent que bien trop peu dans le bas monde qu'ils avaient choisi. Alors quitte à y laisser des plumes, le Yorurai irait attendre l'oiseau directement dans sa cage. Au milieu de ces barreaux de paperasses, de toutes ces choses qui, retournant toujours au même endroit, semblaient lui courir après ; de ces affaires administratives jusqu'aux plus intimes, au sein desquels un homme comme lui se voyait contraint de régulièrement se tenir à proximité.

Il irait l'attendre dans son bureau, sans que personne ne puisse au préalable le prévenir de sa présence. Il allait donc falloir qu'il infiltre le temple Ao jusqu'à son cœur le plus intime en évitant de se faire remarquer... par qui que ce soit. Wow, dit comme ça... c'est une besogne bien plus dure que dans mes pensées. Devait-il prendre en compte le fait que c'était la première fois qu'il s'y rendait ? Pas très habitué à prendre d'avance des choses en compte... Quoi que pour cette fois... il prenait la chose au sérieux. Si son adversaire avait toujours un scorpion dans ses pattes, le sabreur avait gardé un atout dans son fourreau.

- Bien, le soleil est entièrement couché maintenant...

Susurra-t-il pour lui même dans une bulle qui n'allait pas plus loin que sa propre tête. Les dernières lumières s'estompaient et son ombre se confondait dans le décor. Craquant ses doigts, le cavalier solitaire jetait de sa hauteur un dernier regard sur les rayons du soleil s'évanouissant sur l'horizon. D'un faible pas en avant, il se laissait tomber de son perchoir pour atterrir sans le moindre bruit.

Être un maître du son allait lui être grandement utile... Venait l'heure de reprendre l'exercice.

Spoiler:

La nuit venait de tombée au Temple d'Ao". La plupart des étudiants étaient d'ores et déjà rentrés dans leur dortoir respectif et finiraient sans doute le reste de leur soirée à l'intérieur. Il était rare de voir traîner quiconque le soir déambuler parmi les couloirs, sauf cas exceptionnels. Tous en arrivant ici avait dû remplir un formulaire et signer un règlement intérieur à l'école. Le Temple avait beau être un lieu d'enseignement gratuit, il n'en restait pas moins la demeure du Seigneur de Guerre Hoheinheim...

De nombreuses pièces ici, étaient interdites d'accès et ce même pour les résidents du Temple. Le premier étage par exemple était tout spécialement consacré aux étudiants et aux professeurs. On y trouvait les salles de classes, les bureaux, les salles de cours mais également la bibliothèque. Le second étage quant à lui était dédié uniquement à la direction du Temple. Une partie était destinée à la directrice tandis que le reste appartenait à Van et aux siens. Son épouse Kaguya Nadeshiko, y passait le plus clair de son temps à prendre soin de leur deux enfants Iren et Mikasa. Puisqu'ils étaient encore jeunes, celle-ci ne les faisaient sortir que la journée avant de les mettre au lit pour la sieste en début d'après midi...

Ainsi, et en dehors de quelques fidèles du Temple chargés de monter la garde dans tout le rez-de-chaussé, personne n'était autorisé à se balader librement dans les couloirs passée une certaine heure. Il n'existait pas non plus trente six moyens d'entrer dans le bâtiment. Seul le pont et les portes sous la grande cascade de l'entrée permettait aux voyageurs de se rendre à l'intérieur de la falaise afin de rejoindre le Temple...

~ ~
~

Mikami se retrouva donc finalement sur le fameux pont qui menait tout droit vers l'intérieur d'une chute d'eau gigantesque. Il pourrait aussi remarquer la présence de nombreuses traces de pas, prenant la direction de la cascade. En s'y essayant, il pourra tenter de la traversée mais se rendra bien vite compte qu'une porte bloque son chemin. Il existe quelque part dans les alentours un moyen d'ouvrir la porte. Il arrive en effet parfois que certains étudiants du Temple décident de partir plusieurs jours avant de revenir. Il ne serait pas simple pour eux de passer sous la cascade si ils n'avaient pas à leur disposition, un moyen de rentrer lorsqu'ils le souhaitaient.

Dans le cas où certains d'entre eux l'oublieraient, un panneau avait été planté - à même le muret du pont - afin de leur rappeler la direction dans laquelle se trouvait le mécanisme qui leur ouvrirait la porte. Bien sûr, eux savait que cette direction allait les mener tout droit vers un levier dissimulé parmi quelques buissons bien touffus. Mikami devrait donc parvenir à comprendre ce que ce panneau; sur lequel était tracée une simple flèche qui indiquait l'opposée de l'entrée du Temple, pouvait bien signifier...

Spoiler:

- Relâche-moi ! Non, rends-moi mon papier, et relâche-moi après !
- Shhht...

Mikami l'avait presque oublié, celui-ci. Sûrement le fait de se sentir à proximité du temple l'avait-il réveillé. Même coincé entre ses shurikens et fils de fer, entre autres outils divers, il arrivait encore à gesticuler. C'était pourquoi le Yorurai avait accompagné son sifflement d'une tape sur sa sacoche d'équipement plus pour lui rappeler qui était le patron que pour le faire taire ; ils ne pouvaient s'entendre à vrai dire. Personne ne pouvait l'entendre de toute façon, sa bulle d'insonorisation ayant été élargie à un champs couvrant tous ses mouvements, englobant alors chacune des parties de son corps et les interactions qu'elles auraient avec l'extérieur ; à commencer, ici, par le sol et les feuillages des théiers.

Accroupi entre deux rangs, le sabreur emmitouflé observait le temple se dresser au loin, au bout du couloir que les arbres formaient. Un couloir choisi précautionneusement donc. Son regard l'était tout autant, et étouffer le moindre de ses bruits permettaient d'avoir un accès privilégié sur ceux de ses "ennemis". Ses pupilles balayaient alors la zone, mêlant ses observations à sa réflexion sur le choix du point d'entrée. Comment savoir où atterrir dans un endroit qui n'avait pu être repéré ? Il avait bien aperçu quelques fenêtres, un balcon, mais comment savoir où ils allaient le mener ? Dire que l'une de ses ouvertures donnaient certainement directement vers son bureau...

Peuh, ce serait bien trop facile, et l'électron-libre n'était pas du genre à compter sur la chance. Sa seule chance serait d'atterrir dans un dortoir d'étudiante, mais allez expliquer à la sécurité que vous êtes un ami du chef, en tenue de camouflage, que c'était le meilleure entrée que vous aviez repéré et que vous veniez en paix... Plutôt se rajouter des difficultés tant que la possibilité de les surmonter demeurait entre ses mains, dépendaient entièrement de ses capacités. Et des difficultés il s'en était rajouté... Ceci n'avait rien d'une mission d'infiltration classique. Pas d'assassinat, pas de vol, pas de sabotage : il venait en ami, ce qui reconditionnait totalement le champs des possibles. Autrement dit, il ne pouvait se débarrasser de la surveillance d'un bon coup sur la caboche, et le fait de devoir rester sur les lieux écartait totalement les plans de secours liés à la fuite... enfin, surtout de laisser un mec étalé au milieu du couloir.

Les minutes passaient dans le brouhaha causée par la chute d'eau. Ayant toute la nuit devant lui, la précipitation était l'exacte opposée du caractère à adopter. De plus, attaquer plus tardivement dans la nuit lui laissait plus de chance. Alors, tapis dans l'ombre en sondant la bâtisse dans sa globalité, Mikami imaginait le maximum de scénarios, anticipait tous les types d'éclairage qu'il pourrait croiser, entrevoyait les types de rencontre qui surviendraient. Bien que n'étant qu'à son premier croissant, la lune scintillait tel que les comptes de voyageurs étant passés par Taki l'avaient fidèlement retranscrit. Mais ce soir les nuages étaient épais et nombreux, plongeant par longue période le temple et ses environs dans l'obscurité. Le plus dangereux serait de se retrouver pris par manque d'attention prêt d'une fenêtre en plein rayon lunaire...

Néanmoins, tandis qu'il calculait son coup, des chuchotements parvinrent du sentier jusqu'à sa position. Le Yorurai tourna ses pupilles en cette direction, épiant les mouvements qu'il apercevait au loin. Deux personnes, plutôt jeunes... marchant discrètement. Après que ces derniers soient passés du côté d'où venait le vent, le sabreur s'approchait en une course fantomatique où le sol ne pouvait crier être écrasé. Arrivé au terme de la rangée, il passa son regard d'entre les feuilles de thé et tendaient l'oreille.

- ... et tu sais très bien qu'on atteindra jamais les plus hauts niveaux si on se contente de suivre les horaires prévus à l'entrainement.
- Ouais, mais c'est pas une vie tout ce cirque pour sortir et re-rentrer à chaque fois...
- T'inquiète... Ça aussi, ça fait partie de l'entrainement.

Sur ces mots ils se séparaient. L'un s'arrêtait devant la cascade, portait de multiples regards autour de lui, tandis que le second, ayant l'air bien plus expérimenté face à ce genre de situation, s'éloignait sur le côté. Le sabreur reculait sa tête, attendant de voir ce qu'ils allaient faire. Mais la situation semblait parfaite, de ces moments où il n'y a pas à réfléchir. Deux élèves, habitués des lieux, qui rentraient en cachette, dont un qui semblait coutumier de ce d'échappées volées à une organisation qui se devinait rigoureuse. Il devait les suivre. Ce dernier plongea sa main dans un buisson, et aussitôt la cascade sembla s'entrouvrir. Ils se rejoignirent devant et s'engouffrèrent dans l'antre. Mikami n'attendit pas une seconde de plus.

Profitant de la pénombre créée par la passagère absence de lune, il sortit des champs de thé et d'une traite traversa le sentier. Il bondit à travers la cascade, se faufila à travers la porte qui se fermait en sautant vers le plafond, puis rejoignit d'un dernier pas la zone en hauteur qui le plaçait le plus à l'abri de la lumière et du champs de vision des deux étudiants qu'il avait en filature. La porte et la cascade se refermaient. Les évènements de quelques secondes lui avaient permis de rentrer. Trois bonds inaudibles ; un pas d'hésitation, une mauvaise préparation, et il aurait sûrement loupé son coup. Mais dès lors, si tout s'était réellement bien passé, il pouvait en apprendre plus sur le hall, puis suivrait le binôme un certain moment pour observer leur comportement comme les précautions qu'ils prendraient pour demeurer discrets. Ceci devrait lui conférer un bon point d'entrer ainsi que de premières pistes sur l'organisation interne des lieux pendant la nuit...

Déjà venait-il de comprendre qu'il y avait un couvre-feux, ce qui s'avérait une bonne nouvelle... du moins pour lui.

Spoiler:

Mikami parvint finalement à rejoindre l'intérieur de la falaise sans se risquer à chercher lui même le mécanisme d'entrée. Une chance pour lui que deux étudiants - biens habitués des lieux - et qui étaient sortis plus tôt dans la journée, aient choisi le même moment pour rentrer dans les dortoirs du Temple... Le Yorurai avait bien comprit qu'il aurait tout à gagner à les suivre discrètement pour se frayer lui même un passage à l'abri des regards. Placé bien en hauteur, ce dernier pu d'ailleurs suivre des yeux le cheminement emprunté par les deux étudiants. Le duo passa en traversant de nombreux champs de thés, tout en suivant la direction du bâtiment perdu parmi eux. Ils savaient que personne ne rôdaient aux alentours extérieurs du Temple pendant la nuit. La sécurité était cependant davantage rigoureuse une fois à l'intérieur des murs...

Il était surprenant de constater la présence d'un tel endroit à l'intérieur même d'une falaise. Il y régnait une pénombre générale omniprésente, surtout de nuit. De nombreuses lampes étaient cependant éparpillées un peu partout à travers les champs de thés afin de leur fournir la force et la lumière nécessaire à leur bon développement. Quelques flambeaux éclairaient quant à eux le sentier qui menait tout droit à la porte d'entrée du Temple.
Mikami pourrait sans doute trouver une ressemblance avec le repaire des scorpions de Tori no Kuni, qu'il avait déjà vu auparavant. Surtout lorsqu'il verrait une fois à l'intérieur, la quantité de statuettes érigées en l'honneur de la divinité des scorpions... Ao"

Ce n'est qu'une fois arrivée devant le Temple que les deux étudiants longèrent le bâtiment vers la droite. Si le Yorurai ne se dépêchait pas de les rejoindre, ce dernier manquerait de peu de les voir grimper jusqu'à la fenêtre de leur chambre. Malheureusement il était à noter pour lui que s'engouffrer sans réfléchir à leur poursuite, ne ferait que le mettre dans une situation délicate. Car puisqu'il s'agissait là de la chambre des deux étudiants, celui-ci aurait forcément à leur expliquer la raison de sa présence.

Il restait encore les deux balcons atteignables du côté du terrain d'entraînement. Ou bien la porte d'entrée. A moins que Mikami ne décide d'attendre encore un peu et de faire un tour. Une entrée existait en effet quelque part parmi les champs de thé. Peut être que le petit scorpion qui se trouvait à l'intérieur de sa besace serait prêt à le lui confier ...

Les deux shinobis qu'il avait suivis avançaient rapidement, néanmoins discrètement, vers les bâtiments se dressant dans la pénombre. Mikami les observait évoluer depuis le plafond rocailleux, emmitouflé dans les draps les plus épais de l'obscurité. Pas une bavure, pas un mouvement de trop. Il ne se déplaçait que pour changer d'angle de vue, ne rien rater du cheminement de son cheval de Troie. Ils évitaient l'entrée, se dirigeant directement sur le flan du temple. L'infiltré resta perplexe, attendant de voir où ils finiraient par se rendre. Ainsi ils s'engouffraient dans le cadre d'une fenêtre, sans avoir à vérifier ce qui se trouvait à l'intérieur, ni semblant avoir à effectuer le moindre choix. C'était une rentrée précise, sans hésitation. Alléchant. Devait-il continuer de les suivre ? Pas tant qu'il restait la possibilité que ce soit tout bonnement leur chambre... et à y réfléchir, c'était d'une probabilité bien trop insistante.

Tant pis, il continuerait sans eux. Maintenant que le binôme d'étudiants avait disparu, le sabreur leva la tête pour profiter plus longuement d'une vue d'ensemble sur l'intérieur de la caverne. Partout, des lumières artificielles s'épanouissaient entre les griffes acérées des feuilles de thé. Qu'étaient ces plantes à l'extérieur entre lesquelles ils s'étaient cachées alors ? Pas du thé apparemment... Le sentier en revanche était éclairé par des flambeaux. Si ces lampes ne servaient que pour les théiers, avec un peu de chance, le feu avait été préféré pour dissiper la pénombre à l'intérieur du temple.

Aucun guet sur le toit de ce dernier. L'amnésique le longeait depuis la voûte de la caverne, du côté qu'avait choisi les deux takijin pour rentrer. Depuis l'autre côté lui arrivaient cette fois très distinctement les bruits d'entrainement entendus depuis l'extérieur, tandis que la rambarde d'un balcon se dessinait sur le flan tourné vers les terrains. Si ceci sous-entendait réellement la présence d'une grande salle, ça pouvait être à double-tranchant. L'appartement d'un des responsables ou de la famille Hoheinheim comme une salle commune ainsi inoccupée le soir était paisiblement abrité derrière cette vitre, entre ces murs où les lueurs projetées depuis les terrains d'entrainement auraient pu trahir sa présence.

Tel un hologramme avançant sur une table sans que son pas ne puisse faire sonner le bois, le Yorurai se laissa tomber contre un lisière assez sombre des champs de thé, comme si sa présence ici n'avait été que fantomatique. Il put alors jouir d'une meilleure vue sur l'arrière du bâtiment tout en restant camouflé vis-à-vis des deux nouveaux étudiants. Tout se passerait bien s'il n'attirait pas leur attention et les tenait tant à l'œil qu'à l'oreille. Tranquille pour le moment, son regard se porta vers le balcon précédemment repéré ; ainsi il aperçut la baie-vitrée. À choisir, cette dernière lui inspirait bien plus la présence d'un foyer que sa voisine du dessous. Autre avantage pour le premier étage : il serait plus difficilement repérable par les autres occupants extérieurs.

Il glissa jusqu'au mur, créa un clone et tous deux bondirent sur la rambarde. Chacun une main sur l'épaule de l'autre, le clone surveillait les terrains d'entrainements tandis que l'original jetait un coup d'œil à l'intérieur. Un pincement en cas de présence, deux s'il y avait un danger, et une traction pour signaler qu'ils devaient avancer ou se cacher. Si Mikami tirait son clone par le col pour le jeter dans une quelconque direction, c'était qu'il fallait se battre, vite. Pour l'instant ses yeux passaient timidement l'angle du mur pour entrevoir... les rayons d'une bibliothèque. Aucune veilleuse ne témoignant de la présence d'un élève aussi avide de savoir que couche-tard. Cependant la salle paraissait grande et il ne pouvait se permettre de tirer définitivement cette conclusion.

Ni s'attarder ici d'ailleurs. Toujours attentif aux signalements que pourrait produire son clone, l'électron-libre composa la moitié d'un signe incantatoire et posa l'autre main à l'endroit où se trouvait le loquet, fermant calmement les yeux. Une onde sonore se propagea dans le mécanisme, oscilla jusqu'à résonner avec le loquet qui finit par sauter dans le plus grand des silences. Et encore de la même manière, il s'infiltra à l'intérieur du bâtiment, détruisit son clone, referma la fenêtre. La bibliothèque se dressait à présent devant lui. Prochaine étape : trouver un plan des lieux ou quelconque indication dans les couloirs.

Spoiler:

Mikami se débrouillait visiblement bien. A défaut d'avoir choisi d'explorer avec plus d'insistance les champs de thé pour peut être y trouver une entrée souterraine, ce dernier s'était dirigé vers les balcons qui surplombaient le terrain d'entraînement. Sur place, deux autres étudiants étaient en train d'échanger quelques coups à la lueur des flambeaux allumés. Tout discrètement et ce sans faire le moindre bruit, le Yorurai était parvenu à se faufiler jusque dans la bibliothèque située au premier étage du Temple d'Ao". Une fois à l'intérieur, le Shukaijin pu découvrir de nombreuses rangées d'étagères et autres bibliothèques bondées de livres. Elles étaient établies en rangées et n'offraient le passage maximum, que d'une personne ou deux entre chaque. Pas un bruit n'en provenait en tout cas, ce qui pouvait réellement laissé penser à Mikami que le lieu était complètement désert.

Rares étaient les lumières encore allumées à cette heure-ci. Seulement les veilleuses faisaient alors office d'éclairage pour lui permettre de se déplacer avec une bonne visibilité. Tout proche de la sortie de la bibliothèque se trouvait un plan d'évacuation destiné aux étudiants du Temple. Si Mikami le voyait peut être pourrait-il s'en servir afin de se faire une meilleure idée des lieux qu'il tentait d'infiltrer... (voir ici )
Du reste la bibliothèque ne contenait en soit aucune information susceptible d'aider Mikami à en apprendre plus. Beaucoup de livres permettaient aux étudiants d'approfondir leurs connaissances sur les bases des différents arts ninjas. D'autres relataient d'événements importants qui avaient pu avoir lieu à Taki et sur son histoire. Ce qui était vraiment intéressant pouvait soit être dans le bureau de Van où bien alors dans son laboratoire. Oui car ici aussi le Lumineux s'était construit un endroit similaire à Tori. Question pratique, il pouvait d'ailleurs sembler évident à Mikami qu'un homme tel que Van devait sans aucun doute en avoir un ici. Le tout restait à savoir où ce dernier l'avait établi et dans quel recoin du Temple il pouvait se trouver...

Personne au Temple ne connaissait l'existence de cet endroit. Sauf peut être une où deux. Le Seigneur de Guerre ne plaisantait pas avec l'image qu'il souhaitait se donner. Les habitants du Temple et du Pays des Cascades avaient confiance en lui et envoyaient même leurs enfants étudier entre ces murs. Ils voyaient en lui un homme bienveillant et dévoué à la cause de Taki. 

Lorsqu'il sortirait de la bibliothèque, Mikami pourra se retrouver face à la gigantesque statue de la déesse Ao'. Cette dernière était érigée à même le mur et se dressait entre les deux escaliers principaux du Temple. L'un montait et l'autre descendait. Le choix revenait ainsi à Mikami d'emprunter le chemin qu'il désirait. Il pourrait tout autant choisir de rester à l'étage et de s'y attarder plus encore. Les bureaux dont l'accès était réservé au personnel s'y trouvait également et contenaient la plupart des formulaires d'inscriptions des étudiants. Y faire un tour pourrait peut être lui permettre de découvrir quelque chose qui sait...

Spoiler:

Personne dans la bibliothèque. Personne dans le couloir. Ce n'était sûrement pas voué à rester ainsi toute la durée de son infiltration, mais ceci constituait les faits, pour l'instant. Jusqu'ici il n'avait été qu'un fantôme. Présent sans que personne ne puisse en témoigner, à l'intersection de réalités aussi différentes que subjectives. Seuls quelques uns de ses traits, environ le tiers de son visage, n'apparaissait au commun des mortels ; à nous, spectateurs absents et omniprésents de cette percée dans la pénombre. Caché derrière quelques mèches rebelles séparées de toute attache : un coin de front ; puis le flan d'une arcade, un sommet de joue, la moitié du contour de la mâchoire et enfin le pourtour de ses pupilles. Telles étaient les seules parties de son corps que les lumières ne pouvaient atteindre.

Des putains de veilleuses. Si ça avait été des torches, Mikami aurait pu les souffler (en cas d'intrusion dans son manège, ironique hein ?), laissant ainsi suggérer un phénomène naturel tandis qu'il profiterait de l'obscurité la plus totale pour poursuivre sa ballade silencieuse. Confronté au luxe de l'éclairage électrique, une carte tombait de sa manche et brûlait en enfer. On était loin de la fin du monde, l'amnésique saurait s'adapter à de nouvelles stratégies. Mais il espérait quand même quelques torches aux chancellements hésitants... Quoi, il y avait bien une énorme statue qui lui faisait face. Lorsque l'on s'applique à dresser une telle atmosphère dans son propre temple, on la fait vivre avec des torches. Et bien non, pas ici.

Ceci dit, le Yorurai ne prêta pas grande attention à la représentation de cette divinité. Il connaissait bien assez le Lumineux pour savoir que ce dernier ne se vouait à aucun culte au point d'en ériger une statue sur deux étages. Loin de se douter qu'elle représente l'autorité en place entre ces murs, il suspecta un bref instant qu'elle fut mise en place avant que les nouvelles instances takijin ne s'établissent ici, ou que ce ne soit un ovni fruit de la lubie d'une des personnes ayant participé à sa construction. Dernier point qui aurait du lui mettre la puce à l'oreille. Cependant son regard s'était déjà tourné de l’immensément vénérable pour se colporter sur ces petites choses qui faisaient les piliers de sa mission.

Ces putains de détails. Ces minuscules bruits, témoin de l'occupation des lieux. Provenaient-ils de pièces renfermées sur elles ou du pas lointain de l'œil inquisiteur, se rapprochant inexorablement de sa position ? Et ces lignes entre les murs... suggéraient-elles le tracé net de briques récemment posées ? Qu'en était-il de ce relief que l'obscurité ne réussissait à entièrement dissimuler alors ? Le sabreur s'en approcha lentement, loin de relâcher son attention pour oublier de couvrir le bruit de ses pas. Un plan d'évacuation... pas mal pour passer à l'étape suivante. Dommage que les seules informations manuscrites ne soient là que pour indiquer comment sortir. Néanmoins, chacun des murs y étaient présents, et ce dernier point valait son pesant d'or. Il l'avait arraché et traîné avec lui dans le couloir, jugeant bizarrement que l'endroit était plus approprié pour le lire (ahem... non en vrai je viens de me rendre compte en te relisant qu'il était à la sortie de la bibliothèque à l'intérieur, et non pas face à la bibliothèque une fois sorti et j'veux pas remodeler toute la structure du rp ><').

Deux entrées majeures à l'étage supérieur, et la disposition des lieux laissaient à penser qu'il s'agissait d'appartements, même s'ils semblaient nettement différents l'un de l'autre. À moins qu'il ne s'agisse d'un appartement et du bureau du seigneur de guerre avec ces pièces annexes ? Oh l'idée était tentante d'aller y jeter un œil. Mikami glissait le plan sous la porte de la bibliothèque, ne créant rien de suspect de son point de vue. Il aurait bien pu tomber tout seul. Il l'avait en tête quoi qu'il en soit. Et quelles autres options avait-il que le second étage ? Les deux étudiants pris en filature avaient clairement évité le hall d'entrée ; et pour en finir avec le rez-de-chaussée, cette brochette de murs rectilignes du côté par lequel ils étaient rentrés - de surcroît - indiquait une rangée de dortoirs. Des lieux occupés, à éviter. Et cet étage ? D'un côté des pièces présentant des dimensions quasi-similaires, aux entrées ordonnées donnant chacune sur le couloir. Probablement des salles de classes. La proximité avec la bibliothèque appuyait cette théorie.

Alors si cet étage était destiné à recevoir la quasi totalité de la vie diurne du temple, il formait le soir une barrière de quiétude pour les occupants du second étage. Là où Van pourrait pleinement profiter du calme pour travailler de nuit dans son spacieux bureau. Il y avait de fortes chances que cet étage finisse par recevoir la visite du Yorurai... Mais s'il n'y avait aucun lieu de vie à l'étage où il se trouvait, qu'en était-il de cet espace situé dans l'autre aile ? Mikami prit la direction de ce qui allait s'avérer les bureaux du personnel. Il ne lui était jamais venu à l'esprit que Van puisse tenir son bureau au milieu de ceux de ses collaborateurs, dans une même salle. Ces affaires lui étaient bien trop précieuses... Ceci dit, le laboratoire à Tori regroupait peut-être la partie louche et secrète. Il était encore bien loin de se douter qu'il puisse y en avoir un ici. Oh il imaginait bien qu'il y en ait un second en terre Takijin, mais de là à ce qu'il se trouve en ces lieux... ça ne lui avait pas encore effleuré l'esprit.

Ainsi il se retrouvait face à cette partie encore inconnue du premier étage. L'amnésique avait beau évoluer dans la pénombre, il était celui qui vaquait à l'aveugle dans ces couloirs obscurs. Crochetant la serrure en sourdine, il prit le risque de tomber nez-à-nez avec quelqu'un. Ce fut pourquoi il poussa la porte sans se montrer, mais l'absence de lumière lui permit d'entrée. En revanche, même s'il menait son embuscade au Lumineux en toute discrétion, les raisons de sa visite faisaient qu'il serait capable d'affronter l'intégralité de son temple pour forcer le seigneur de guerre à se rendre face à lui. Si son regard pouvait paraître hésitant à chaque bifurcation qu'il prenait dans le bâtiment, au plus profond de ses yeux il apparaissait évident qu'on ne pourrait l’empêcher de coincer Hoheinheim. Il n'y avait qu'à observer avec quelle assurance il avait allumé une bille d'électricité pour le stricte nécessaire de lumière, puis s'était mis à fouiller la pièce, ses armoires, ses tiroirs. Sans se douter qu'il tomberait sur un plan détaillé cette fois-ci, il cherchait à savoir qui occupait quel bureau en lisant les paperasses en diagonale, cherchant le juste milieu entre la prise d'information et le respect de l'intimité des affaires de son camarade. Bien que cette nuit là cette qualification se trouvait sur la corde raide. Les affectations au bureau donc, et les affectations aux tours de garde, tout ce qui pourrait témoigner de l'organisation nocturne des lieux, de sa sécurité. S'il y avait des documents de cet ordre ici, il finirait par les trouver et ce ne serait plus qu'une question de temps avant qu'il ne se retrouve à destination, assis patiemment dans l'ombre.

La bille électrique offrait une visibilité réduite, mais amplement suffisante au Yorurai pour se repérer dans les bureaux du premier étage. Beaucoup de papiers traînaient à même les différents postes de travail des membres du personnel et relataient pour la plupart des fiches d'inscriptions des étudiants du Temple. Ici était géré toute l'administration dite scolaire. En effet chaque bureau disposait d'un exemplaire du règlement intérieur que les professeurs mettaient à la disposition des nouveaux venus, lorsque ceux ci les accueillaient pour la première fois.

Le plus intéressant pour Mikami ici serait donc l'organigramme de la hiérarchie du Temple qui se trouvait à la fin du volume. Plusieurs noms de professeurs y étaient référés. Tout comme celui de Van et d'Aoni, chargés tout deux de la direction de l'établissement. Un bref passage faisait mention du couvre feu passé 22 heures mais rien cependant ne figurait ni ne concernait, les tours de garde...
En jetant un dernier coup d’œil un peu plus loin sur un autre bureau, Mikami se sentirait obligé de ramasser le seul morceau de papier qui y était posé. Celui-ci était bien plus intéressant que le précédent puisqu'il y était question du plan complet du Temple et ce par étages. Toutes les salles dont les accès étaient autorisés étaient représentées par la couleur verte. Tandis que toutes les autres dont l'accès étaient plus limitées, étaient en rouges où orange.

Étrangement la plupart des salles rouges se trouvaient soit au deuxième étage soit au niveau du rez de chaussée. Quoi de plus normal lorsqu'il était question du bureau de la directrice où bien encore celui du Lumineux... Ces salles renfermaient à elles seules tous les secrets du Temple. Le tout était d'être suffisamment performant pour s'y rendre sans attirer l'attention...

Soudain, le bruit d'une poignée de porte qui tourne - celle par laquelle était passé Mikami plus tôt - retentit à l'intérieur du bureau et ne manqua pas de se faire entendre du Yorurai. Ce dernier n'avait plus beaucoup de temps si il souhaitait quitter la pièce avant que quelqu'un entre. Par chance une autre porte se trouvait à l'opposée de celle en train de s'ouvrir. En s'y rendant, l'infiltré atteindrait un second bureau tout aussi vide de monde que le premier. La pièce était plongée dans la pénombre et ferait gagner un peu de temps à Mikami.

??? ~ " Quel bazar ... Ou est-ce que je l'ai mis... "

La voix était parfaitement audible depuis l'autre côté. L'individu paraissait chercher quelque chose et n'irait pas plus loin que son bureau. La pièce où se trouvait Mikami elle, disposait aussi de son accès direct aux couloirs. Passer ne serait pas bien difficile tant que l'homme dans l'autre bureau se tiendrait occupé à chercher ce qu'il souhaitait...
Enfin donc Mikami savait maintenant où il devait se rendre. Le deuxième étage semblait tout indiqué si il souhaitait trouvé Van et mettre la main sur quelques informations intéressantes. Pourtant peut être qu'en survolant le document, Mikami avait entraperçu l'une des pièces indiquées au rez de chaussée qui n'avait aucun nom ni aucune référence concernant son rôle au sein du Temple. Non seule, une tête de mort blanche y figurait et représentait le danger que l'on pouvait encourir si l'on cherchait à s'y rendre...

Les documents défilaient sous le regard à la foi calme et hâtif du Yorurai. Ces yeux bondissaient d'une feuille à l'autre au fur et à mesure qu'il les posait à l'envers, les unes sur les autres pour former un deuxième tas qu'il finissait par retourner à la position initiale. Il récupérait les informations sur les entêtes, dans les marges, dans ces phrases ou morceaux de phrases dans un coin de page ou entre deux sauts de lignes. Laissant glisser les visages du personnel comme des étudiants, parfois clignaient comme un soubresaut d'ampoule des regards connus ou expressions vaguement aperçues. Ce avant de disparaître invariablement sous le verso de la page, dévoilant à la mesure d'un puzzle et défilant au rythme d'un code à la fois civil et informatique les éléments de la constitution du Temple Ao'.

Ce fut un survol de la structure globale de ses environs sous le plus maigre rayon de lumière que cette nuit ne pouvait lui permettre. Loin des nombreuses interactions s'ordonnant chaotiquement dans les artères du bâtiment dont l'ossature apparaissait sous ces yeux, se superposait l'organigramme pareil à un voile posé sur ce qui faisait le quotidien de ces lieux, de cette vie à laquelle l'amnésique ne pouvait avoir accès sous cet angle.

Et ce car ce n'était pas l'objet de ses recherches ni la ferme intention qui avait amenée son pas furtif et déterminé. Il se dirigeait directement vers le grand manitou. Le chef de la sécurité ? Presque... La directrice alors. Toujours pas, non.

Mais le propriétaire des lieux. Celui qui nourrissait, offrait un toit, un enseignement, et en ces temps branlant la sécurité à ces visages anonymes entrevus dans les fichiers. Est-ce...

Est-ce que sa présence entre ces murs lui permettrait tel un regard dans la bonne serrure de se frayer un chemin jusqu'au sommet pour obtenir les explications qu'il était venu chercher ? Légitimes ou non, bien qu'il y ait des risques que ça tourne au vinaigre, le sabreur gardait néanmoins en visu l'objectif de son infiltration, les raisons de son silence. Bien différent que lors de ces entrées fulgurantes au laboratoire, il attendait le nécessaire pour pouvoir trancher. Cependant tandis qu'il tenait entre ses mains le plan des lieux, voûté au dessus du bureau là où se trouverait l'interlocuteur de son occupant, dans son dos retentissait comme une alarme cinglante les cliquetis d'une poignée de porte. Serrant le plan des lieux et ses détails entre les doigts, son autre main vint s'emparer de la bille d'électricité pour l'éteindre aussi vite que ça paume ne pouvait l'attraper, avant de sauter par dessus l'office en envoyant ses jambes de l'autre côté et y déposant deux doigts. Plus pour maintenir un repère dans l'espace que pour prendre appui sur le bois, bien qu'il ne s'en soit servi pour éviter que des feuilles ne s'envole, il atterrit de l'autre côté et s'enfonça comme s'il chutait sur le sol pour s'asseoir sous le plan de travail.

L'oreille tendue à l'entrée de la pièce, il pliait dans son obscurité auditive le plan du temple en quatre avant de le glisser dans une poche intérieure. Les pas se rapprochèrent et s'arrêtèrent à mi-chemin, suivis d'une fouille documentaire qui pourrait presque être associée à la sienne...

- Quel bazar ... Où est-ce que je l'ai mis...

Si il eut cru qu'une présence insoupçonnée viendrait l'aider à réorganiser le tout, il avait pu se fourrer le doigt dans l'œil. En revanche si ce bordel paraissait plus usant que rationnel, Mikami ne pouvait se permettre de rester trop longtemps en compagnie de cette personne. Et ça se jouait en secondes, ce fut pourquoi il n'en attendit pas une de plus pour exécuter une courte série de mudra et de lever ses doigts comme un revolver devant son regard assombri par la large capuche qu'il portait. Une nouvelle bille renfermant un bruit simple et plus que suggestif tenait en dilettante au bout de son index.

Ressortant le crâne et le colt par le flan le plus discret de sa planque, il accorda un coup d'œil à l'emplacement de sa cible depuis sa position latérale pour la prendre à revers, sur son profil, viser la tête, descendre sur la tempe puis le tympan... et tirer au premier instant d'inertie de sa part.

Toc toc toc.

Le Yorurai disparaissait à nouveau derrière le bureau alors que le second visiteur levait la tête par la porte qu'il avait traversé quelques secondes plus tôt. Le réflexe ne mit que très peu de temps à faire son effet, et quand l'intrus entendit l'indésirable se retourner il se faufila vers la porte repérée de l'autre côté de la pièce, tourna la poignée en même temps que son vis-à-vis sans quitter le dos qu'il lui tournait des yeux, ouvrait quand la tête de ce dernier regardait d'un côté et de l'autre du couloir pour se glisser de l'autre côté et fermer aussitôt.

Une nouvelle pièce de bureaux. Toutefois la première semblait lui avoir offert bien assez d'informations et il devait aussitôt se remettre en mouvement. Le plan indiquait un accès à un autre couloir, proche des escaliers menant au deuxième niveau. Ce même étage qui faisait l'objet de ses plus hautes suspicions, loin des curiosités qu'offraient le rez-de-chaussée et sa tête de mort. Le sceau du danger appuyant l'interdiction, suscitant pourtant l'intérêt et les convoitises. Allez savoir ce que ces murs renfermaient. En y pensant, c'était l'endroit parfait pour y disposer un piège potentiellement létal... comme une marée de scorpion qui recouvrerait tout intrus ou inconnu trop mal intentionné. Un sourire en coin jaillissait sur le visage du shinobi qui songeait à cette pièce où il avaient entassés les ossements des suricates. Un bon fourre-tout.

Le genre dans lequel il n'irait pas se jeter. Si l'électron-libre avait traversé au galop les canyons du pays de la terre, à en remonter les cours d'eau jusqu'aux cascades, c'était dans un but dont on ne pourrait le détourner. Tirer une flèche dans le mille, sifflant entre le silence de tous les autres. Le Lumineux devrait se confronter aux révélations une fois seraient-ils l'un en face de l'autre. Ainsi il montait les marches en rasant les murs, un senbon tournoyant entre les doigts.

Mikami choisi donc finalement de se rendre au deuxième étage. Soit. Il s'agissait sans doute là du meilleur choix pour lui, si tant est que son intention de départ ait pu être de découvrir quelque chose d'intéressant à se mettre sous la dent. En effet les deux bureaux détenaient chacun, les plus lourds secrets du Temple. Tout ce qui s'y passait était annoté quelque part et se trouvait à l'intérieur de dossiers bien rangés sur diverses étagères. Relevés de comptes, transactions personnelles où autres requêtes mystérieuses... Il y avait certainement de quoi définitivement condamné Van à la prison voir peut être pire... Bien sûr, tout n'était pas non plus mis en évidence. D'autant plus que la Directrice ne quittait presque jamais son propre bureau...

Le Yorurai finit par atteindre le second étage du bâtiment. Ce dernier y découvrit un grand et unique hall duquel se faisaient face deux portes. Un calme presque olympien régnait sur cette partie du Temple. Rien pas même, le moindre garde ne s'y trouvait... Et pourtant... L'une des deux portes s'entrouvrit lentement afin de révéler le petit corps d'une enfant de quatre ans. Il s'agissait de Mikasa la fille biologique du Lumineux. Elle était en train de se frotter les yeux. Encore à moitié endormie elle s'était levée afin de retrouver son père.

Mikami n'aurait en tout cas aucun mal à remarquer les deux yeux dorés de la jeune fille. Tout comme son père, celle-ci avait hérité de ses yeux sans leur malformation. Elle ne serait pas obligée de porter des lunettes plus tard... Une chance sans doute inestimable compte tenu les défauts de ceux de son paternel.

Malheureusement pour lui, Mikami n'aurait pas le temps d'en découvrir un peu plus. Derrière lui et pile dans l'axe dans lequel il se trouvait actuellement, les deux yeux de la gigantesque statue de la déesse Ao', s'ouvrirent subitement afin de révéler deux iris de couleurs rubis. Aussi perçants que démesurés, ces derniers parvinrent à réagir à la présence du Yorurai à peine arrivé au deuxième étage. Aussitôt, une grande trappe s'ouvrit sous les pieds de l'intrus. Le sol venait donc de se dérober sous les pieds de Mikami en lui accordant le libre loisir de chuter avec la sensation d'y être presque parvenu.

Il se retrouva donc transporté bien malgré lui et ce jusqu'à atteindre les tréfonds du Temple. Sur place, Mikami ferait la découverte d'une caverne bien sombre et malveillante... Quelques os semblables à ceux que l'on trouvait chez les hommes, étaient éparpillés de droite à gauche. Une odeur nauséabonde se dégageait des lieux comme une senteur imprégnée. L'endroit était grandement humide et paraissait rejoindre différentes galeries souterraines tout comme à Tori. Peut être que le Yorurai ressentirait une impression de déjà vu lorsqu'il retrouverait un peu plus loin, et ce à la seule lueur de son laboratoire, Hoheinheim en train de l'attendre à côté d'un bel et grand aquarium...

Van ~ " Tiens donc, tenez qui voilà ! " S'écria-t-il l'air visiblement bien surprit de trouver Mikami. " Depuis le dernier, je pensais que tous les étudiants avaient compris qu'il n'était pas bon de ne pas respecter les consignes que je leur donne. Te voir toi n'est finalement pas si surprenant que ça. Croyais-tu vraiment pouvoir t'infiltrer dans ce temple aussi facilement Mikami ? "

Un grand sourire lui fendit le visage alors qu'il était en train de délicatement remonter ses lunettes. Cela faisait un bon moment que le Trentenaire n'avait pas revu le Yorurai... Un temps que lui avait su mettre à profit depuis la dernière intrusion de l'un des membres de la rébellion dans son temple...

Van ~ " Taki est un pays plein de ressources toutes plus intéressantes et surprenantes les unes que les autres, crois en mon expérience... As-tu déjà rencontré un Mamoru, Mikami ? Ce clan est capable de communiquer avec le monde spirituel et de commander aux esprits... A présent beaucoup de membres de ce mystérieux clan se sont réunit au sein d'une Forteresse du Pays des Cascades et me fournissent l’entièreté de leur soutien. Tout cela bien sûr dans l'unique but de protéger Taki. "

Visiblement lancé sur sa petite histoire, il aurait été trop bête de manquer l'information que Van allait s'apprêter à révéler...

Van ~ " Savais-tu qu'un esprit s'était accroché à toi dés ton arrivée dans le Temple ? Hum... Bien sûr que non n'est-ce pas ? Comment l'aurais-tu pu ? "

Le Trentenaire ne l'était pas plus capable que lui mais pourtant, ce dernier savait qu'un esprit avait suivit Mikami. Tout cela grâce à la brillante idée de Kaya Mamoru, l'élève de Van. Celle-ci avait en effet mener une mission à travers Taki dans le but de munir chaque balises de son Maître, d'un esprit dédié à la surveillance. Plusieurs avaient été placés tout autour du Temple, et s'activait dés lors qu'ils percevaient une présence jugées potentiellement menaçante. Ensuite, ces âmes indécelables s’agrippaient à leur cible et ne les quittaient plus jusqu'à ce qu'ils ne finissent indubitablement repéré...

Van ~ " Et bien dis quelque chose ! N'étais-tu pas ici pour me voir ? "

Dans l'ombre, les démarcations des marches d'escalier défilaient au fur et à mesure que le Yorurai les gravissait en rasant le mur intérieur. Face au terre-plein marquant l'arrivée à l'étage supérieur, il ralentit son pas pour passer légèrement la tête derrière l'angle des briques le séparant de la pièce suivante. Rien, si ce n'étaient un couloir et deux portes se faisant front. Il attendit quelques secondes, s'imprégnant du lieux et des éléments de décor. Cependant, peu avant qu'il n'y pénètre, une poignet tourna et le força à se tapir à nouveau derrière les briques. Suivirent au grincement de la porte des pas légers, somnolents. Il passa à nouveau le regard avec précaution, tentant d'apercevoir la direction que prenait le nouvel arrivant, malaxant déjà du chakra pour maintenir sa venue inconnue de tous.

* ... la petite Hoheinheim ? *

Immobile, il l'observa se frotter les yeux demeurant prêt à réagir selon la direction que l'enfant prendrait. Ceci dura de longues secondes compte tenu de la délicatesse de la situation. Néanmoins, la jeune fille finit par disparaître derrière une autre porte sans se rendre compte que dans la pénombre se cachait une autre personne... Mikami expira alors doucement, puis pénétra la pièce. Et ce fut juste après avoir évité la confrontation avec l'adversaire le moins désiré de cet établissement qu'il se rendit compte qu'il venait de se faire prendre. Se retournant brusquement, il put voir les deux yeux de la déesse Ao' l'observer avec insistance et impartialité...

* Alors c'est à ça que sert une statue de plusieurs étages... ?! *

Le sol se déroba subitement sous ses pieds et l'infiltré chuta rapidement dans un tunnel vertical. Gérant sa chute pour éviter de toucher au mur et dégringoler comme un point mort sans le moindre contrôle, il maintenait un signe incantatoire, malaxant son chakra pour jouer du fûton. Lorsque le tunnel le dégurgita, il impulsa une quantité d'air savamment calculée qui amortit sa descente aux enfers et lui permit d'y atterrir avec toute la souplesse que l'on pouvait attendre d'un shinobi.

Régnait le calme plat, de ces silences qui se voulaient tant inquiétants que mortuaires. Une odeur cadavérique mêlée à l'humidité ambiante, des cloches d'ossements, les silhouettes de galeries s'engouffrant dans les ténèbres... le tout sentant le Lumineux à plein nez.

- Tiens donc, tenez qui voilà ! L'amnésique se relevait, relâchant quasiment sa garde sans pour autant se retourner vers la voix qui l'interpellait. Depuis le dernier, je pensais que tous les étudiants avaient compris qu'il n'était pas bon de ne pas respecter les consignes que je leur donne. Te voir toi n'est finalement pas si surprenant que ça. Croyais-tu vraiment pouvoir t'infiltrer dans ce temple aussi facilement Mikami ?

Cette fois il tournait des talons en direction du seigneur de guerre, redécouvrant son vieux camarade presque comme il l'avait laissé. Un étrange sourire pourfendant son visage alors qu'il remontait ses lunettes, subtilement éclairé par une seule lumière perdue dans le noir... les reflets projetés par l'aquarium se trouvant derrière jouant spectralement sur sa tenue.

- Taki est un pays plein de ressources toutes plus intéressantes et surprenantes les unes que les autres, crois en mon expérience... As-tu déjà rencontré un Mamoru, Mikami ? Ce clan est capable de communiquer avec le monde spirituel et de commander aux esprits... A présent beaucoup de membres de ce mystérieux clan se sont réunit au sein d'une Forteresse du Pays des Cascades et me fournissent l’entièreté de leur soutien. Tout cela bien sûr dans l'unique but de protéger Taki.

Entre autres oubliés... Ando, Setsuko, Kaya, Yô'ken et le père de celui-ci, forgeron des Yorurai. Il ne lui retourna pas un mot. Toutefois sa tête s'inclinait en direction des ossements non loin de lui et seuls ses pupilles s'en retournèrent au mystérieux scientifique, créant un lien entre ce dernier et les restes humains, comme pour lui demander d'un simple regard inquisiteur si ces squelettes ne proviendraient pas, par hasard, de takijins...

- Savais-tu qu'un esprit s'était accroché à toi dés ton arrivée dans le Temple ? Hum... Bien sûr que non n'est-ce pas ? Comment l'aurais-tu pu ?

Si seulement le trentenaire savait les raisons de sa venue, sûrement ne se permettrait-il pas de se moquer du sabreur de cette manière... Effectivement il avait cru passer entre toutes les mailles jusqu'au bout, du moins en croyant que ç'avait été se placer dans l'alignement du regard de la statue - soit dans le couloir du second étage - qui avait fini par trahir sa présence. Peu importe. Les deux shûkaijins se trouvaient dorénavant face à face et le jeune homme ne se considérait pas comme celui ayant le plus de compte à rendre à son vis-à-vis...

- Et bien dis quelque chose ! N'étais-tu pas ici pour me voir ?

Un silence s'écoula, durant lequel Van se vit dévisagé. La récente affaire du pays des oiseaux demeurait certainement nimbée de questionnement pour la totalité du monde extérieur. En revanche, même pour le Yorurai qui en avait été au centre, un épais voile de mystère persistait sur les évènements. Et, une énième fois, la source de ces mystères provenait du même endroit. Du shinobi juste en face de lui.

- Je n'arrive pas à croire... que tu aies tué Aokiji.

Ses mots arrivaient comme la sentence d'un homme à la fois juge et bourreaux venue venger la mort de leur camarade, qui plus est revendiquée officiellement. Le Faisan Bleu avait fait ses armes en même temps qu'eux, s'était pratiquement tenu à leur côté quand l'armée de Serviteurs avait attaqué Shozaichi. À l'époque, ces deux gouverneurs avaient même combattu main dans la main au pays de l'eau. Pour Mikami, ce genre d'évènements étaient sacrés et ce sentiment avait nettement transcendé sa perte de mémoire. Il devait paraître clair vis-à-vis de Van que son cobaye n'était pas venu dans le même état d'esprit que les fois précédentes.

- Quel intérêt as-tu à mater les résistances ? Je n'aurais jamais penser que ça fasse partie de tes affaires.

Sa main la plus habile semblait résister à son envie de jouer du sabre. Mais cette fois, ce n'était pas pour faire mumuse avec Ein.

- Pourquoi te donnes-tu tant de mal à mener le pays des oiseaux à sa perte ?

Van ~ " Oh...oh.. Je vois. " Fit-il en délaissant aussitôt sa mine réjouie.

Mikami apparut beaucoup plus sérieux qu'à ses habitudes face à son vieil ami. Visiblement bien vexé par les réflexions du Trentenaire, ce dernier paraissait de surcroit, lui reprocher la mort du Gouverneur Aokiji. A cet instant Van releva la tête comme si il venait de se rappeler que la nouvelle avait sans doute dû déjà traverser tout l'Empire. Il paru donc tout naturel que Mikami ait fini par en entendre parler. Tout comme la plupart des autres membres du Shukaï également...

Face à de telles accusations Van ne su tout d'abord quoi lui répondre. Devrait-il lui révéler toute la supercherie du fait de sa relation avec le Yorurai où bien au contraire ne rien lui dire. Cette question demeura quelques secondes en suspens avant que le Trentenaire ne finisse par trancher.

Van ~ " Alors c'est que malgré tout ce temps tu ne me connais pas encore aussi bien que tu ne le penses Mikami san... Il me plait de garder une attention sur chaque recoin du Shukaï et de savoir ce qu'il s'y passe. Aussi plus j'en découvre et plus le jeu, me révèle ses failles et ses défauts... Néanmoins vois-tu, certains joueurs et plus précisément certaines pièces maîtresses de notre prestigieux Empire, ne remplissent pas leur rôle aussi bien qu'elles ne le devraient. Aussi je pense que pour qu'une partie puisse se dérouler en bonne et dû forme et sans fausse note, chacun se doit d'accomplir la tâche qu'il lui a été confié sans ne jamais faillir... "

Une métaphore peut être complexe à déchiffrer mais qui parlait bien d'elle même. Du moins aux yeux du Seigneur de Guerre de Taki.

Van ~ " Aokiji était l'une de ces pièces maîtresses qui ne remplissait plus son rôle tout simplement. Que crois-tu qu'il serait arrivé au peuple de Tori si il s'était lancé dans une guerre ouverte à l'encontre de l'Empereur ? Dois-je te rappeler également que seule la volonté du Kamui peut être prise en considération ? Avoir la responsabilité du Pays ne nous donne pas à nous autres Seigneurs de Guerre et Gouverneurs, tous les droits... Kakeshuou demeure le plus haut responsable et tant qu'il sera à la tête du Shukaï, rien ne vaudra plus que sa parole. "

Mikami aurait beau le bouder pour son acte, Hoheinheim ne ferait preuve d'aucun sentiment face à ce genre de situations. Il tenait à sa place et rien ne viendrait perturber ses arrangements. En étant l'inquisiteur impérial, Van se devait de laisser traîner ses oreilles un peu partout sur les terres de l'Empire mais aussi d'en filtrer la plupart avant qu'elle ne remonte jusqu'au Kamui. Peut-être Mikami ne le savait-il pas, mais le Trentenaire avait bien des comptes à rendre à l'Empereur et cela, chaque fois qu'il était envoyé sous sa demande.

Van ~ " Nous sommes en guerre contre Kumo. Et si nous sommes trop occupés à gérer nos petites querelles internes alors nous perdrons cette guerre... Mais dis moi plutôt Mikami. Et toi ? Où étais-tu durant tout ce temps ? "

Oh bien sûr Mikami était loin de connaître Van aussi bien que ce dernier ne se connaissait. Et si ceci devait se résumer à l'attention qu'il portait aux affaires de tous horizons, il ne serait pas encore là à plonger son regard derrière les verres du Lumineux. L'amnésique quant à lui reposait son bras sur le manche de son sabre. Si son vis-à-vis avait passé assez de temps avec lui pour savoir que cette posture pouvait être tout à fait anodine, il avait aussi du remarquer qu'elle n'avait rien d'innocente.

- Aussi plus j'en découvre et plus le jeu, me révèle ses failles et ses défauts... Néanmoins vois-tu, certains joueurs et plus précisément certaines pièces maîtresses de notre prestigieux Empire, ne remplissent pas leur rôle aussi bien qu'elles ne le devraient. Aussi je pense que pour qu'une partie puisse se dérouler en bonne et dû forme et sans fausse note, chacun se doit d'accomplir la tâche qu'il lui a été confié sans ne jamais faillir...

Une métaphore qui accusait clairement le neveu de l'empereur comme elle pouvait concerner son homologue takijin, pour sa part remplissant pleinement son rôle. Le Yorurai de son côté ne put s'empêcher de ressentir la pierre lui rebondir dans les côtes... Sans se voir comme une pièce maîtresse au sein du shûkai, il n'oubliait pas avoir tenu un rôle crucial dans la récente affaire au pays des oiseaux. Et parfois, en particulier suite aux évènements ayant suivis, il se reprochait de n'avoir pousser l'action plus loin. Néanmoins il se rappelait que le plus important pour lui avait été de laisser le champs libre aux Torijins, mais comme l'évoquait le Hoheinheim...

- ...Kakeshuou demeure le plus haut responsable et tant qu'il sera à la tête du Shukaï, rien ne vaudra plus que sa parole.

Ce devait certainement être ce qui différenciait le scientifique de l'électron-libre, l'un s'ancrait dans les systèmes pour profiter de leur richesse tandis que l'autre circulait de noyaux à noyaux sans s'en attacher éternellement. Mais ce scientifique là était joueur et ceci le jeune homme le savait parfaitement. Sa précédente métaphore en témoignait une nouvelle fois. Sûrement ce caractère expliquait leur accointance, en partie.

- Nous sommes en guerre contre Kumo. Et si nous sommes trop occupés à gérer nos petites querelles internes alors nous perdrons cette guerre... L'épéiste lâchait son katana pour balancer sa main par-dessus son épaule, exprimant une lassitude dédaigneuse face à ce discours. Mais dis moi plutôt Mikami. Et toi ? Où étais-tu durant tout ce temps ?

À la suite de quoi il s'était mis en marche vers le seigneur de guerre, lui répondant en se dirigeant vers l'aquarium auprès duquel celui-ci se tenait.

- Je m'entrainais, dans mon coin.

Une réponse simple sans la moindre ouverture sur un quelconque rebondissement. Il s'approchait assez pour pouvoir voir dans ses yeux, se plaçant à une distance assez courte pour pouvoir être intrusive, la seule distance d'un bras. Tandis qu'il croisait les bras se dévoilaient autour de ses poignets une part des bandages qui recouvraient en vérité la majeure partie de son corps, témoins du rythme mené lors de son éloignement. Maintenant qu'ils se tenaient aussi proche, Van put voir que malgré l'impassibilité du visage de son ami ce dernier regardait quelqu'un qui ne lui disait pas la vérité.

- Je me suis souvent demandé quelles étaient tes limites à l'obéissance, à quel point la protection de ta place et de tes affaires pouvait prendre le dessus. Je constate que le destin d'un pays ne fait pas le poids dans la balance lorsque l'on te demande de mordre.

Il n'était pas question de bouder le trentenaire ou de nourrir de la rancœur à son égard. Le ton de l'onshi était bien plus que piquant, il touchait à l'agressivité ; et quand il reprit la parole, bien qu'étant resté immobile, il semblait avoir fait un pas en avant sur le mystérieux inquisiteurs en se montrant comme accusateur.

- Mais il y a une question qui me brûle d'autant plus l'esprit... Malgré les manigances que tu as menées sur ton véritable rôle dans cette affaire, je me demande si quelqu'un comme toi est assez valeureux pour ne pas se contenter de l'état de la situation.

Car la valeur de toute âme joueuse lumineuse est de savoir prendre le risque de tout perdre, non ? Afin d'apprendre à rebondir plus fort après chaque défaite, de ne jamais laisser les évènements tels que ceux-ci tomber dans l'oubli...

Mikami agissait très étrangement depuis son arrivée dans le laboratoire. Son attitude laissait transparaître une certaine méfiance à l’égard du Lumineux, comme si celui-ci était en train manigancer quelque chose... Puisqu’il ne savait quoi, Hoheinheim le laissa tout d’abord répondre à sa première question. Le Yorurai s’était apparemment entraîné pendant plusieurs mois, seul, comme pouvaient par ailleurs le témoigner ses quelques bandages aux poignets.

Jusque là rien de bien surprenant, où même d’inhabituel. Après tout quoi de plus commun pour un Shinobi, que de s’entraîner dans le but de parfaire son art ? Curieusement la réponse de Mikami fut cependant très courte et pauvre en détails. Ce manque d’enthousiasme ne ressemblait guère à l’électron libre que connaissait le Trentenaire. Quelque chose d’autre semblait tiquer… Etait-ce uniquement du fait de la mort de l’ancien Gouverneur du Pays des Oiseaux ? Ou bien d’autre chose…

Van ~ « Allons Mikami… Avec ou sans moi, l’Empereur aurait bien fini par réagir face à la provocation d’Aokiji et tu le sais. Enfin… je devrais plutôt dire de la rébellion...»

Oui car en réalité, toute cette histoire tournait bien plus autour des rebelles que le Pays des Oiseaux lui-même… La Rébellion avait su percevoir à travers la passivité d’Aokiji, un moyen de se rapprocher de ses objectifs et donc de défendre ses valeurs. Van s’était simplement servi du contexte et de la mission que lui avait confié l’Empereur afin d’y ajouter son grain de sel. Et qui plus était en effet, profiter de la situation pour y gagner quelque chose de très particulier en retour…

Van ~ « Le sort de Tori et de ses habitants ne relève pas de ma responsabilité. Le chaos qui y règne n’est de la faute que de l’ancien Gouverneur et je ne compte pas être celui qui mettra de l’ordre dans tout ça, je peux te l’assurer. »

Sans reculer, Hoheinheim était resté immobile et n’avait pas quitté un seul instant du regard le Yorurai, qui lui s’était rapproché.

Van ~ « Mais dis moi plutôt ce que tu cherches à insinuer Mikami ? A t’entendre, on dirait que mon histoire ne t’as pas convaincu non plus. » Faisait-il en laissant intentionnellement tomber une miette.

- Allons Mikami… Avec ou sans moi, l’Empereur aurait bien fini par réagir face à la provocation d’Aokiji et tu le sais. Enfin… je devrais plutôt dire de la rébellion...
- Et donc tu n'es plus qu'un fidèle soldat, lui répondit-il d'une voix calme flottant sur la dernière syllabe. Son visage restait pourtant froncé, et il fit volte-face au Lumineux pour se diriger vers la table la plus proche.
- Le sort de Tori et de ses habitants ne relève pas de ma responsabilité. Le chaos qui y règne n’est de la faute que de l’ancien Gouverneur et je ne compte pas être celui qui mettra de l’ordre dans tout ça, je peux te l’assurer.

Le jeune homme s'appuya contre le rebord de la table, croisait les jambes puis les bras en écoutant et regardant attentivement le scientifique.

- Mais dis moi plutôt ce que tu cherches à insinuer Mikami ? A t’entendre, on dirait que mon histoire ne t’as pas convaincu non pl...
- Si tu n'as plus d'affaires en cours au pays des oiseaux, pourquoi ne me dis-tu pas quel a été ton véritable rôle dans cette histoire ?

Ses yeux demeuraient fixés sur le Hoheinheim alors que s'épanouissait l'agréable silence précédant l'heure des révélations, le temps des aveux. Le Yorurai le brisa en un long et léger soupire pour y ajouter :

- Entre toi et moi, sérieusement...

Puis de reprendre après que ce même silence ne poigne encore et avec plus d'insistance d'autant que la Vérité planait en reine dans l'atmosphère :

- Je sais que la version officielle est fausse, car j'ai participé à la chute d'Aokiji.

Sa main droite se resserrait sur son bras à la prononciation de ces paroles. Si c'était à refaire, il ne changerait rien ; pourtant et tant pour leur ancien camarade que pour la défaite du pays des oiseaux face à l'empire, le sabreur éprouvait de profonds regrets. Et cet ambiguïté, cette fatalité, cette preuve implacable de la suprématie du chaos sur l'univers et cette petite terre, sur ces personnes toutes aussi minuscules les unes que les autres dont il faisait partie avec tous ces comparses shinobi. L'électron-libre était le premier à assurer qu'absolument rien en ce monde n'était sous contrôle, que les individualités avaient à s'affirmer maîtresses d'elles-mêmes. Et c'était sûrement cette contradiction qu'il se prenait à nouveau en pleine face qui lui torturait le plus l'esprit et mettaient ses idées en vrac.

En revanche, il y avait autre chose qui le travaillait autant. Il se levait, reposant encore une fois son coude sur le manche de Raigetsu ; mais cette fois témoignant de tout l'intérêt qu'il portait à sa question plutôt que de la méfiance que lui avait inspiré Van et l'avait à ce point contrarié. Enfin, il terminait :

- Cependant quelque chose m'intrigue plus que le reste. Est-ce que la version qui a été diffusée dans tout l'empire est la même que celle que tu as fournie à Kakeshuou... ?

Hoheinheim n'aurait jamais imaginé pouvoir encore être surprit par les détails de l'enquête qu'il avait mené sur la mort d'Aokiji. Qui aurait pu croire que Mikami lui même avait contribué à la mort du Gouverneur. Ainsi le Yorurai entretenait lui aussi des liens avec la rébellion. Voilà pourquoi ce dernier s'était pointé devant Van avec son air dénonciateur. Il était évident désormais qu'il serait inutile de chercher à mentir sur le sujet.
Mais de surprise en surprise, Mikami afficha très clairement sa position vis à vis des rebelles et s'inquiéta même de la version que Van aurait pu fournir à Kakeshuou dans son rapport.

Van ~ " Je vois... " Faisait-il soudainement en ayant mieux saisi la situation. " Pour être honnête, je n'ai pas encore eu à faire à Kakeshuou. Je n'ai fais que remettre mon rapport, duquel en a découlé la version officielle que tu connais... Quant à mon rôle dans tout ça et bien.. "

Mikami s'était montré bien transparent en révélant si facilement avoir participer à la chute d'Aokiji. Puisque ses propres intérêts semblaient converger avec ceux de la rébellion, alors il ne serait pas non plus impossible que le Yorurai en entende parler. En considérant cette possibilité, Hoheinheim jugea qu'il ne serait pas bien utile de lui mentir. D'autant plus qu'à l'inverse de Kakeshuou qui ne devait absolument rien savoir, Mikami ne serait pas celui qui en parlerait.

Van ~ " Disons que j'ai simplement sauver les apparences. Mon jeu aura permis à la rébellion de ne pas endosser la responsabilité de la mort du Gouverneur et ainsi à ne pas aller à l'encontre de ses principes. Mais également à l'Empire de se débarrasser d'un dirigeant proclamant l'indépendance du Pays des Oiseaux en faveur des rebelles. Je tiens cet accord d'un membre de la rébellion qui m'a indiqué où se trouvait la dépouille d'Aokiji... "

Tout cela pouvait paraître compliqué mais pas pour le Lumineux qui avait parfaitement su jouer ses cartes. Son intérêt dans tout ça dépendait maintenant de la réussite des rebelles à lui rapporter le corps de Samui Yuki...

Van ~ " Bien sûr, tout cela n'est pas anodin et si j'ai décidé de m'impliquer autant dans cette affaire, c'était avant tout pour que la rébellion puisse se charger pour moi de mettre la main sur le corps de mon Maître... "

Si Van n'avait pas remis son rapport directement à l'empereur, il avait utilisé le système en place pour que le message ne remonte jusqu'à l'Autorité compétente... ce qui revenait au même pour le Yorurai. Le jeune homme fut quasi-simultanément interpellé par la possibilité que le Hoheinheim puisse avoir menti dans son courrier. Aussitôt ce fut le déclic : le Lumineux l'avait bel et bien fait, mais il l'avait fait de son propre chef. Et tout ça pour sauver les apparences ? Effectivement... et c'était loin d'être la seule chose qu'il ait tiré du pétrin à ce moment là. Néanmoins Mikami doutait fortement que ce ne soit la seule raison. Ce n'était pas digne d'un être aussi complexe.

Au plus proche de l'empereur ainsi qu'acoquiné avec la Rébellion, le seigneur de guerre avait joué sur deux tableaux, s'attirant les grâces d'entités en opposition tout en préservant son image depuis tous les points de vue. Effectivement, il sauvait les apparences. Mais finalement sûrement était-ce la sienne qui en avait le plus bénéficié. Ce fut à cet instant que l'électron-libre pris l'ampleur du rayon d'influence de son camarade, et par dessus tout qu'il saisit à quel point cet homme était à craindre. Tenir de tels rôles aussi contradictoires les uns que les autres, évitant tout ennemi en se permettant de se faire des amis de tout horizon et le tout en grimpant d'une façon aussi fulgurante vers les sommets... Très peu de personnes au monde avait l'esprit ainsi rodé à mener ce genre de vie. Sa progression perdait alors une part de son mystère.

Reine Vérité dominait le laboratoire avec d'autant plus d'ardeur que son essence se propageait dans le laboratoire et que sa robe n'avait de cesse de s'allonger.

Pourtant une question s'enracinait dans la tête du sabreur. Ce caractère qu'avait développé le scientifique... était-il naturel, ou principalement intéressé ? Jouait-il autant de doubles-jeux car sa soif de connaissance l'incitait à s'allier avec le plus de monde possible, ou parce que des gros gains finiraient par s'offrir à lui ? Était-il poussé par la Survie, ou par la Convoitise ? Les limites de la confiance que l'amnésique vouait au trentenaire trouvaient raison ici, et il croyait entrevoir certains de ses pas la dépasser tandis que s'effritait celle qu'il lui avait déjà accordée.

Tout ça pour récupérer le corps de son maître. Était-ce bien son seul motif ? Mikami doutait encore, tout en s'arguant de constater que Van saurait dénicher de nombreux trésors dans ce précieux cadavre.
Il se rasseyait alors, croisant à nouveau les bras. Ses yeux restèrent un instant fermés et trahissaient l'introspection en cours. Puis il retourna son regard vers son vis-à-vis et repris :

- Tu sais Van, j'ai rencontré énormément de monde depuis que je suis rentré au shûkai. Autant après les premiers jours dont je me souvienne. Des gens biens, des personnes qui m'ont déçues... Mais tu es l'une des rares personnes avec qui j'ai tissé des liens solides.

Il soupirait...

- Je comprends que l'on veuille entretenir de bonnes relations avec la totalité de son entourage. Mais dès lors je me demande ce qui fait que notre lien ait plus de raisons d'exister que d'autres... N'y vois pas une sorte de possessivité, je cherche aussi bien que toi à me mettre à l'abri des menaces.

Il ne disait plus rien, écoutait battre les voiles enveloppant encore la superbe de la femme à la beauté presque inégalée nommée Vérité. Cependant et à le regarder, il était clair qu'il n'en avait pas terminé.

- Il y a foule de moyens qui me permettront de trancher sur la question, mais je n'en connais qu'un qui puisse m'ouvrir les yeux sans que ce mystère ne me tracasse plus longtemps. Il se leva et dégaina subitement son katana. Affrontons-nous dans un duel sans pitié, et ce sans plus attendre.

Une occasion parfaite pour une passe d'arme qui avait su se faire désirer. Tous deux avaient drastiquement évolué depuis leur première rencontre, rendus à l'état de bambins. Ils se connaissaient bien, mais pas entièrement ; ce qui offrait la perspective d'un choc des plus exaltants. À vrai dire, à moins qu'il ne réussisse à lui prouver sa valeur sans passer par les armes, le Hoheinheim n'avait aucun échappatoire à cette invitation. Il en était ainsi quand un Yorurai finissait par décider de se battre. Et s'il sentait que le seigneur de guerre tentait de s'en tirer en voulant sauver les apparences, préférait se montrer perpétuellement en pleine forme devant son peuple… ce duel tournerait à l'agression.

Spoiler:

Mikami resta silencieux un petit moment le temps de bien comprendre la situation. Van venait en effet pour la première fois de révéler la vérité de son plein gré à un membre du Shukaï. Le Yorurai connaissait désormais toutes les raisons qui avaient poussé le Lumineux à agir ainsi jusqu'à maintenant...
Jouer sur les deux tableaux durant toutes ces années n'avait pas été une tâche facile. Van avait dû gagner la confiance de l'Empereur mais également celle de la rébellion sans se porter préjudice. Bien sûr, ce que chacune des deux parties ignorait sur son compte était que lui avait toujours trouvé le moyen d'en bénéficier d'une façon ou d'une autre, chez l'un comme chez l'autre...

Après quoi Mikami paru bien déterminé à mesurer l'étendu du lien qu'il partageait avec Van. Surprit, ses sourcils s'arquèrent afin de de traduire son sentiment à l'amnésique. Apparemment le Yorurai souhaitait combattre le Seigneur de Guerre à travers un affrontement sans pitié...

Van ~ " Tu as de drôles de façons de mettre à l'épreuve tes relations sociales Mikami San ... Mais pourquoi pas ! " Finit-il par ajouter l'air visiblement bien curieux de découvrir ce nouveau jeu. " Néanmoins, j'aimerai ajouté un peu de piment à notre échange avant que nous commencions. Celui qui l'emportera obtiendra la réponse à la question qu'il se pose vis à vis de l'autre. " Fit-il en remontant ses lunettes sur son nez.

Sans douter que Mikami accepte l'enjeu, le Lumineux prit la direction des galeries de son laboratoire et poursuivit son chemin pendant presque vingt minutes. Où qu'ils aillent, Van espérait parvenir à mettre suffisamment de distance avec le Temple. Il n'aimerait pas qu'un tel combat finisse par endommager malencontreusement son école, ou blesser des étudiants.
Ils sortirent des galeries non loin de Reisui à l'Ouest du territoire. Là-bas Hoheinheim connaissait un endroit qui serait parfait pour l'occasion.

Les deux Shukaijins marchèrent encore une dizaine de minutes avant d'atteindre leur destination. Il s'agissait d'un grand terrain plat à flanc de falaise, sur lequel était disposés quelques rochers de part et d'autre ainsi que quelques arbres alignée de façon irrégulière.

Van ~ " Nous y sommes Mikami. " Disait-il alors qu'il était en train de s'éloigner de quelques mètres du Yorurai. " Voyons voir avec quelle force tu as su faire chuter le Gouverneur Aokiji. "

Mikami rengainait calmement. Il n'était pas déçu, et esquissait un sourire en coin. Van voyait un drôle de moyen de tester les relations sociales, l'autre souhaitait qu'ils aillent au-delà de leurs limites, là où faux semblants perdaient leur importance et où les langues se déliaient suite à la dissipation de tout un flot d'énergie. C'était sa façon de communiquer, le langage qu'il parlait le mieux, où il était le plus difficile de lui mentir. La moitié de son éducation. Oh oui l'idée lui plaisait. Affronter le Hoheinheim était un germe qui s'était installé de longs mois plus tôt dans son esprit. Les circonstances étaient cette nuit réunies, et le fait que le Lumineux ne les éloigne autant du temple prouvait qu'il comptait y mettre du sien.

Ça commençait à se ressentir dans l'atmosphère. C'était quelque chose que le Yorurai n'avait pas l'habitude de ressentir. Soit le combat s'imposait de lui-même, soit il cherchait une autre option. On lui avait appris à faire preuve d'autant de sagesse que possible dans ces situations. Leur force se devait d'être utilisée avec parcimonie et c'était quelque chose qui était resté gravé en lui et avait transcendé son amnésie. Même s'il prenait à chaque fois beaucoup de plaisir à faire étinceler son katana. Même si, le plus souvent, toutes les portes se fermaient rapidement. Et à chaque fois la situation devenait radicalement fulgurante.

Mais, découvrant les galeries tapies ici sous les cascades, l'affrontement demeurait la seule issue. Et comme ce tunnel où la lumière ne semblait vouloir se montrer, l'attente paraissait sans fin. Alors que le sabreur était accoutumé, même lors des combats amicaux, à percevoir le juste moment où se lancer avec toute son énergie… il savourait l'état d'esprit le saisissant à cet instant précis. Non pas la certitude, mais le fait qu'un évènement décisif se rapproche pas à pas et indéniablement

Les mètres passaient et encore passaient, si bien que ses pensées s'évadèrent, trouvèrent un autre point d'appui auquel s'ancrer et titiller les synapses. Si bien que l'amnésique, tranchant des centaines de mètres de silence, interpella son camarade.

- Ce qui me choque le plus dans cette histoire, c'est la décision que tu as prises une fois face aux indépendantistes. Je te pensais plus fin parleur… ils étaient vraiment si remontés ? Ce n'est pas tant l'utilisation ou non de tes capacités oratoires qui m'interpelle, mais ta stratégie. Je ne sais pas à quel point tu t'es acoquiné avec eux, mais ce qu'il s'est passé là-bas... n'est absolument pas en adéquation avec les valeurs de la rébellion. C'est un exemple de la colère qui s'abattra sur quiconque voudra se soulever. Ça m'étonne que tu n'aies pas eu de nouvelles d'eux depuis. Cette histoire méritait de connaître une suite.

La dernière phrase fut prononcée avec une certaine gravité, percée d'une pointe de frustration et d'un lointain regret. En vérité il s'en voulait. Se reprochait d'avoir laissé les choses ainsi. À quoi s'attendre d'autre qu'une telle démonstration de force dans un contexte comme celui-ci ? Les enjeux étaient trop grands. Et s'il voulait vraiment se mêler de ce genre d'affaire, il fallait jouer ses pions et bouleversé le terrain de jeu. En d'autres termes, s'y asseoir comme élément déterminant. Oh qu'il détestait choir sur ce genre de siège. Un vilain piège en apparence molletonné mais aussi fourbe que des sables mouvant remplies de ronces.

La nuit finit enfin par dominer la pénombre. Sous une lune large et dégagée se dressait un terrain offrant de nombreuses possibilités. Mettre du piment dans leur combat ? Il ne comptait rien cacher à son vieil ami, même s'il venait à se retrouver en situation de supériorité. Et il savait que ce dernier ne pourrait rien lui dissimuler après avoir versé sang et sueur ensemble. Mais soit, il trouverait bien une question piège à lui poser en cas de victoire. Quant à la force qu'il avait utilisé pour faire tomber le gouverneur Aokiji ?

- C'est celle-ci. Dit une voix naissant dans une brise qui soufflait sur le seigneur de guerre. Le sabreur lui avait répondu de quelques mudras, recréant sa voix comme un spectre de lui-même l'appelant depuis ses arrières. L'autre force utilisée par son coéquipier la fameuse nuit dont il était question depuis plusieurs minutes traversait néanmoins déjà la distance séparant Van de Mikami. Trois sphères d'électricité entremêlaient leur trajectoire, mais filait à toute allure sur le Hoheinheim.

Spoiler:

Van ~ " Hahaha ! " Se mit-il à rire en entendant la remarque désabusée du Yorurai lorsqu'ils étaient encore dans les galeries souterraines. " Tout est très clair pourtant je te l'assure ! Il n'y avait aucun malentendu crois moi. Les rebelles m'avaient prévenu que certains de leurs membres tenteraient de m'empêcher de réinstaurer l'influence de l'Empire, à Tori. "

Oui car la lettre qu'il s'était vu remettre par la rébellion - en guise de réponse à son idée -, contenait bel et bien un passage sur lequellétait mentionnée que des membres rebelles chercheraient à s'en prendre à lui durant son discours.

Van ~ " Le combat était donc bien inévitable et ce dés le départ... Mais tout cela faisait parti de la mise en scène que j'avais prévu pour mener à bien ma mission et relâcher la vigilance de l'Empereur en faveur de la rébellion. Comprends par là que Kakeshuou aurait accordé bien plus d'intérêts aux véritables meurtriers du Gouverneurs si je n'avais pas fais en sorte d'endosser la responsabilité de sa mort... Car que crois-tu qu'il te serait arrivé dans ce cas mon cher Mikami ? "

~ ~
~

De retour au face à face, les deux Shukaijins s'apprêtaient à livrer un combat qui resterait sans doute à jamais graver dans leur mémoire. Il s'agissait de leur première confrontation l'un contre l'autre. Ils avaient jusqu'à maintenant toujours collaborer et mener leurs combats en étant partenaires. Van comme Mikami n'avaient tout deux donc rien à cacher à l'autre de ses capacités. Chacun se connaissait très bien et imaginait parfaitement de quoi était capable son camarade. Ils pourraient ainsi tout donner durant leur combat et ainsi prouver leur valeur en tant que Shinobi.

Sur ses gardes, Hoheinheim toisait le Yorurai en ne pouvant retenir son sourire. Ce n'est que lorsqu'il entendit la voix de Mikami surgir de derrière lui, que son regard dévia l'espace d'un instant. Il pu parfaitement entendre son " c'est celle-ci " comme si Mikami lui même s'était retrouvé dans son dos. Ce temps permit au Yorurai - qui n'avait finalement pas bouger de sa place - d'effectuer quelques signes afin de matérialiser trois sphères électriques.

Van ~ " Oh oh j'ai bien du mal à croire que seul, le doux son de ta voix t'aurais permit de le vaincre... " Faisait-il en bondissant de quelques mètres en arrière.

Les sphères électriques poursuivaient leur trajectoire dans sa direction et paraissaient l'avoir prit en chasse. Van lui avait déjà sortis deux de ses parchemins et déroulé l'un d'entre eux. Il invoqua sa première marionnette et vint la placer face aux boules électriques, à l'aide de ses fils de chakra.
Il fit écarter les bras de Kuro afin de parer rapidement à d'éventuels dégâts. Après quoi la marionnette recracha un fumigène depuis sa bouche. La fumée ne tarda pas à recouvrir la petite zone dans laquelle se trouvait Van. De cette façon il espérait que les techniques du Yorurai manque de précision où se trompe simplement de cible.

Ce temps, Hoheinheim comptait bien le mettre à profit lui aussi afin d'invoquer discrètement quatre petits scorpions qui partirent se réfugier autour de lui. Munis de ces repères, les Kuchyose se montreraient utiles, plus tard. Ne restait plus qu'à savoir ce que comptait faire Mikami maintenant qu'il ne voyait plus Van et que ses sphères raiton, venaient elles aussi d'entrer dans la fumée...

Spoiler:

Mikami guidait les sphères vers le Hoheinheim en amenant ses bras vers l'avant, conduisant l'électricité qu'elles contenaient dans une traque au Lumineux au fil des bonds. Il avait nettement perçu Van sourire au début de leur affrontement, et maintenant que tous deux s'étaient lancés, lui aussi souriait largement, croisant ses propres bras dont l'un arborait un mudra quand Kuro (ou Koura ?) apparut en s'interposant bras écartés. Suivant la trajectoire indiquée par le Yorurai, les sphères prirent de la vitesse et se croisèrent pour glisser derrière la marionnette et poursuivre leur course. Néanmoins quand la fumée se dispersa, le sabreur leva deux doigts vers le haut afin que son jutsu remonte dans les airs et que les sphères s'éloignent les unes des autres.

Ce ne serait pas pour autant qu'il laisserait son adversaire se dissimuler dans la fumée, ou où que ce soit. L'amnésique s'attendait à le voir prendre de la distance et le tenir éloigné grâce à ses barrières et ses scorpions, les marionnettes se mêlant aujourd'hui à son arsenal. Ce fut pourquoi, dès qu'il constata que le trentenaire tentait déjà de se soustraire à son regard qu'il effectua trois ou quatre signes incantatoires pour un jutsu autant approprié qu'il se voulait un clin d'œil à son vieil ami. Peut-être cet éclair qui fusait dans le sol lui rappellerait quelques souvenirs ?

Le sabreur filait à son tour en lui emboîtant le pas, se dirigeant malgré lui en plein vers le dôme de fumée. Il ne comptait pas laisser son camarade prendre une telle distance et souhaitait l'acculer et le désarmer, bien que cette dernière tâche lui semblait déjà bien plus ardue à mener que la première. Pourtant la masse étincelante traversant terre, pierres et racines, à l'inverse des sphères, ne saurait s'arrêter avant d'avoir atteint sa cible. Et c'était bien sur cette caractéristique que le jeune homme comptait pour repérer le seigneur de guerre. Sasorai s'engouffrait dans les voiles et Mikami sautait par-dessus la masse formée...

- Ce n'est pas moi qui ait combattu Aokiji...

Les pinces du scorpion de foudre jaillissait de terre pour attraper les chevilles de sa cible tandis que son dard s'apprêtait à le frapper. La position de son adversaire révélée, le Yorurai retombait dans la fumée au plus près de ce dernier malgré la présence de sa marionnette alors qu'une nouvelle série de mudra venait de s'achever.

- ... c'est l'autre.

Il écarta les bras au moment de toucher le sol, propulsant une quantité d'air suffisante pour repousser tout ce qui se trouvait autour de lui. Ainsi, dissipant la fumée, il escomptait envoyer valdinguer le trentenaire d'un côté et son pantin articulé de l'autre.

Oh oui Mikami savait pertinemment qu'il devait se montrer reconnaissant envers l'homme qui avait couvert leur action sur les terres des oiseaux. Devait-il le remercier pour autant ? Nul doute que Van avait agit par intérêt, de plus sans connaître le rôle joué par l'amnésique dans cet affaire. À l'entendre parler, il était plus un allié de la rébellion qu'un de leurs membres. Savait-il que le gouverneur s'était lui-même donné la mort ? Saurait-il déduire que son camarade n'avait su puiser nulle part l'énergie nécessaire à un fratricide annoncé d'avance ? Ce n'était pas le premier affrontement du genre, amené par les chaînes de leur condition, que le jeune Yorurai avait eu à mener. S'il avait conduit le premier jusqu'à son terme, il avait été mentalement comme physiquement incapable de réitérer l'expérience. Ce bien qu'ayant totalement oublié la première. Pourtant il n'avait pas su pour autant empêcher l'issue fatale d'une telle confrontation et cet acide le rongeait de nouveau sans qu'il n'ait pu trouver de solution, ni de source à ce mal d'outre-tombe.

Spoiler:

Tapis dans la fumée grandissante du fumigène, le Trentenaire regardait toujours vers la dernière position du Yorurai. Sur ses gardes, le Seigneur de Guerre s'attendait bien à voir surgir les trois sphères électriques - qui l'avaient prit en chasse - , tôt ou tard. Fin prêt donc à les intercepter à l'aide de son pantin Koura, Van tenait également avec fermeté le second rouleau de parchemin qu'il avait sortit de sa besace un peu plus tôt...

Néanmoins tout ne se déroula pas exactement comme le Lumineux l'avait imaginé. Les sphères électriques apparurent bien devant lui, mais passèrent directement dans le dos de Koura après s'être subitement croisées. Hoheinheim pensait qu'elles allaient le percuter de plein fouet mais au lieu de ça, le Yorurai les fit se diriger plus haut dans le ciel afin de les tenir hors de sa portée. Surprit, Van s'interrogea sur la capacité de Mikami à encore parvenir à les diriger sans le voir précisément. Il connaissait plutôt bien la technique que venait d'utiliser l'Onshi. Il savait aussi que son utilité était destinée à une chose bien précise; Il s'agissait très souvent de relais dont Mikami se servait pour faire naître ses éclairs...

Van ~ " Elles s'éloignent maintenant ... " Fit-il en les regardant poursuivre leur ascension

Par chance, les Scorpions que le Trentenaire avait discrètement invoqué, semblaient s'être mis en position. Ils s'étaient dissimulés au niveau des racines et autres pierres qui parsemaient le terrain de combat, non loin de leur Maître. L'idée résidait dans le fait que la zone que Van souhaiterait recouvrir par ses barrières lui permettent quoi qu'il arrive de se protéger d'une attaque soudaine et foudroyante venant même du ciel. Ils se tiendraient à sa disposition et représenteraient sans aucun doute sa meilleure défense.

Malgré toutes ses belles prévisions, Van se vit surprendre au niveau des chevilles par un scorpion de nature raiton. Incapable de se dégager les pieds, le Seigneur de Guerre vit le dard électrique surgir du sol et ce dans le but de le transpercer...
C'est à cet instant précis que le Lumineux venait de relâcher l'emprise qu'il avait exercé avec sa dextre jusqu'à présent sur le second rouleau de parchemin. Dans cet élan Van frappa ses deux mains l'une contre l'autre puis étira les runes de son Fuinjutsu d'absorption face à l'attaque qui le menaçait. La queue du scorpion raiton vint percuter le sceau qui l'avala littéralement avant que le Trentenaire ne le dirige aussitôt vers le parchemin déroulé.

Sa nouvelle acquisition en poche, Hoheinheim saurait ressortir cette technique plus tard dans le combat. Seul lui pouvait se targuer d'être le Maître des Scorpions... Qu'ils soient de foudre où non !
Après quoi les réjouissances ne furent que de courte durée. Mikami venait de faire irruption tout proche du Marionnettiste et libéra une bourrasque intense depuis son propre corps. L'écran de fumée s'en retrouva chassé, tout comme Van et Koura qui eux furent propulsés chacun dans une direction différente.

A défaut de garder son pantin proche de lui, Hoheinheim comptait bien profité de cet éloignement pour rebondir de plus belle. Quelques coupures avaient été causées à cause du Fuuton. Sa blouse étaient parsemées d'entailles tout comme sa joue légèrement ouverte. Il ne s'était pas non plus laissé déstabilisé par la remarque de l'amnésique, bien au contraire. En effet Van avait tout su du suicide d'Aokiji et de sa dévotion inébranlable envers l'Empereur jusqu'à la fin. Il n'avait simplement pas tenu à le révéler à Mikami pour le moment. Van espérait bien d'ici la fin de ce combat, parvenir à en savoir plus sur l'implication de Mikami au sein de la rébellion et du même temps se faire une meilleure idée de la confiance qu'il pouvait lui accorder au final.

D'un salto digne des plus grands shinobis, le Trentenaire finit irrémédiablement par retomber sur ses deux pieds. Koura était toujours relié à ses fils de chakra bien que plus loin qu'il ne le fallait. Cherchant deux nouveaux rouleaux dans sa poche, le Seigneur de Guerre fit apparaître Ashi et Kurou avant de se redresser vers Mikami.

Van ~ " Oh oh, tu étais donc aux premières loges lorsqu'il est mort... " Faisait-il tout en agitant le bout de ses doigts comme si il était en train de pianoter. " Malgré cela tu as choisi de ne rien faire et de le regarder mourir. "

Les deux pantins que Van venaient d'invoquer s'articulèrent tout comme celui qui était partit à l'opposé. Ils lévitèrent à quelques centimètres du sol parfaitement synchronisés puis entamèrent leur folle ronde tout autour de Mikami. Il y avait une bonne distance de trois mètres entre eux et les pantins ne cessaient plus de tournoyer.

Van ~ " J'avais cru comprendre que tes éclairs étaient devenus biens plus sombres au fil du temps... Mais pas qu'ils te rendraient plus bête et irréfléchi. Maintenant tu agis à l'encontre de l'Empereur ? Es-tu seulement prêt à mener ce genre d'enjeu ? Kakeshuou n'est pas le genre d'homme à qui l'on peut échapper. L'erreur serait aussitôt synonyme de mort... Je pensais que tu l'avais compris à Suna. "

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Visiblement Mikami avait une vision bien tranchée sur le sujet. Rien d'étonnant venu d'un épéiste dont le comportement s'était toujours rapproché de celui d'un parfait électron libre. Pourtant tout n'était pas aussi noir et blanc que ce qu'il pouvait imaginé. En effet Aokiji n'était pas vraiment mort en homme "libre" tel que Mikami l'affirmait, mais bien en défenseur de l'idéal de paix qui avait été promise par l'Empereur. Le Samui avait délibérément choisi de sacrifier sa propre vie aux côtés de son épouse et de ses enfants, en vertu de ses convictions. Il s'agissait là d'une preuve suffisamment convaincante pour témoigner du refus catégorique de l'ancien gouverneur, de se rallier à la cause des rebelles. Sans doute avait-il ce jour là était suffisamment lucide pour comprendre que sa seule chance de décrédibilisé totalement la rébellion, était encore de mourir de leur main. Car pour un mouvement dit pacifiste et qui se refusait d'ôter la moindre vie, ces événements auraient été biens trop ambigües pour le peuple.

Une chance finalement que Van soit intervenu et ait décidé de proposer ses services pour endosser la responsabilité de la mort d'Aokiji. Certes, Hoheinheim ne l'avait pas fait dans l'esprit de sauvegarder la rébellion ni même par égard envers Kakeshou. Il avait fait en sorte finalement que les rebelles lui soit redevables et s'occupent d'une tâche toute particulière à ses yeux... Le Lumineux avait jusqu'à présent toujours su naviguer habilement parmi les eaux troubles de l'Empire. Le seul homme en vérité qu'il n'avait jamais réussi à convaincre, était encore Oterashi Yanosa...

Après quoi Mikami relança les hostilités du combat en se mettant à composer une longue série de signes avec ses mains. Il était toujours au beau milieu des trois pantins, qui n'avaient cesser jusque là, de lui tourner autour. Ces derniers se stoppèrent néanmoins aussitôt après s'être disposé en formation triangulaire, se tenant prêts à réagir. Au final Mikami dégagea une puissante bourrasque de vent bien plus importante que la précédente. L'attaque était dirigée à l'encontre du Marionnettiste qui avait intentionnellement placé Koura entre lui et l'épéiste pour se défendre. D'un simple mouvement du petit doigt, Van venait d'activer le Fuinjutsu caché à l'intérieur de son pantin nommé carapace. La marionnette se mit immédiatement à scintiller et lorsque la puissante déferlante de vent la percuta, celle-ci se vit absorbée et complètement redirigée vers le sceau.

Le Yorurai n'avait pas simplement lancé son attaque sans prévoir de se servir des quelques sphères raitons qu'il avait en réserve à quelques mètres de hauteur. Deux d'entre elles tombèrent en ciblant Van, qui grâce à sa sensorialité active, était parvenu à ressentir leur approche. Il ne souhaitait pas les laisser approcher de trop prêt ni même risquer quelle ne le surprenne en libérant une technique une fois à sa portée. Pour cela il se décida à charger Mikami en quittant volontairement sa zone de confort. Il avait toutes ses marionnettes encore présentes pour tenir occuper le Yorurai et l'empêcher de contrôler à sa guise ses sphères. Le tout était comme il l'avait précisé de passer aux choses sérieuses...

Pendant sa course aux côtés de Koura, Van se servit tout d'abord de Pince pour attaquer Mikami de front avec l'une de ses lames empoisonnées. La marionnette s'était rapprochée rapidement du bougre en le menaçant d'un poison qui le gênerait sans doute. Au même instant Ashi qui se trouvait à son angle mort, ouvrit simplement la bouche afin de relâcher toute une flopée de senbons. Van se fichait bien que Pince se fasse touché par la technique. Le tout était que quelques uns d'entre eux seulement, parviennent à toucher leur cible pour permettre à la toxine de se répandre.

Van ~ " Cela s'appelle la guerre Mikami. Quant à mes "chaînes", celles-ci m'ont toujours permit bien plus de marge de manœuvre que si je n'en avais jamais eut. Il serait cependant bien niais de croire que ma dévotion envers Kakeshuou égale celle d'Aokiji... Pour ma part, jamais je ne sacrifierai ma vie pour qui que ce soit. " Fit-il en guise de réponse à la longue tirade du Yorurai. " Tu es donc de ceux qui pointent du doigt les méthodes d'un homme prêt à tout pour instaurer la paix dans le monde... Soit mais Comment crois-tu qu'un tel projet puisse être réalisable alors ? Disposes-tu de la force nécessaire pour stopper les guerres sans verser le moindre sang ? "

Spoiler:

Comme quoi, il suffisait de demander. Immédiatement, le Lumineux intensifiait drastiquement le rythme du combat. D'abord un coup de maître : il lui avait suffit de mouvoir une pincée de phalanges pour que sa marionnette la plus proche non seulement ne s'interpose mais n'ait sur le sort de l'amnésique l'effet d'un siphon intersidéral placé à la pointe du delta d'un cours d'eau. Ainsi positionné dans l'angle le mieux protégé, le seigneur de guerre sortait indemne de cet assaut tandis qu'autour de lui les éléments s'agitaient.

De surcroît, ce fut habilement qu'il esquivait les sphères raiton. L'Électron-libre lui adressait un sourire en coin, impressionné de constater la qualité des réflexes du trentenaire. Mêlé à l'art du Kugutsu où une combinaison formidable de techniques se trouvait au bout des doigts, il faisait un shinobi redoutable. Et il le prouvait aussitôt : tandis que le pantin arborant deux lourdes pinces fendait dans sa direction en le menaçant de l'une d'elle, le son alertant de l'actionnement d'un mécanisme venait se glisser dans le creux de son oreille.

Van faisait ainsi monter la tension à son maximum et Mikami allait lui démontrer qu'il était de taille. Ce car il ne s'était toujours pas tenu immobile, dans la mesure où les sphères de foudres avaient continué leur course en longeant le sol et décrivant les deux arcs d'un cercle autour du marionnettiste et de son ballet. Le pied ferme, les mains habiles, il achevait une série de signe incantatoires.

- Tu te trompes si tu crois que je me refuse à tuer...

Les sphères se croisaient au beau milieu de la course de Kurou et de l'une d'elle jaillissait une lame foudroyante, le coupant dans son élan d'une tranche au niveau de l'épaule visant à lui ôter la pince qu'il mettait en avant. Toutefois le Yorurai n'avait stoppé ses mudras. Comme si il avait s'agit d'un pétard mouillé, son corps sembla retenir un coup de tonnerre tandis que dans son dos sifflaient les premières aiguilles. Il s'avérait qu'un signe supplémentaire avait repoussé l'éclatement pour que le suivant ne le distille en une myriade d'éclats électriques.

Assez puissants pour repousser une volée de senbon, assez rapides et réguliers pour que les suivants ne puissent l'atteindre. C'était les conditions sine qua non au prolongement d'un duel équilibré. Le sabreur demeurait parfaitement conscient des risques qu'il encourait face à ne serait-ce qu'une seule de ces pointes. Alors toutes rebondissaient, parfois à la distance d'un bras, parfois à un infime centimètre, voltigeant comme des morceaux de verres et s'éparpillant autour de lui comme les feuilles d'un bambou. Il aurait suffit qu'une seule soit plus puissantes que les autres et sa défense aurait été percée. Le jeune homme terminait finalement sa phrase alors que les dernières aiguilles rebondissaient sur le sol qui en était tapis, jugeait-il.

- … mais il y a ceux qui mènent leur guerre aux côtés de leurs pairs, et ceux qui les utilisent pour mener les leurs.

Et pour se faire, mensonges et illusions, calculs, trahisons, instrumentalisation et même le pire mépris étaient les armes à disposition. Le Lumineux ne pouvait que le savoir, puis discerner autre chose : Aokiji avait péris pour ses convictions et de sa propre action, mais Taiyu et Mikami n'avaient eu d'autre choix que de faire de leur duel un duel à mort ; car plus haut, ces mêmes mécanismes étaient à l'œuvre. Ceux de ces « guerres » tel que l'appelait le Hoheinheim. Pourtant Taiyu et Mikami n'avaient cessés d'être en guerre. Leur coopération était un conflit perpétuel mené l'un à l'autre, à leur nombreux différends et à tout ce qui faisait que leur équipe ne pouvait tenir debout. Une dualité qui leur avait finalement permis de coopérer efficacement, durablement, et qui les menait pourtant dans la direction inverse au fratricide.

Ainsi lorsqu'il eut terminé sa phrase, le dernier senbon s'était immobilisé et son katana avait été dégainé. Le manche haut dans le ciel alors que la pointe retombait derrière sa nuque. Les sphères de foudres avaient disparu sous la pluie de fer. Van avait-il senti la petite bulle d'air qui souhaitait se glisser dans son oreille ? C'était une petite voix qui reprenait cette même inspiration que prenait le sabreur à cet instant, et qui lui disait…

* Ces derniers sont prêts à saboter tes Affaires, te confisquer tes plus précieuses découvertes, pour que tu leurs donnes ta vie. *

Le Yorurai avait semblé disparaître, se déplaçant en un éclair hors du champs de vision de son adversaire pour lequel la seule chose aisée serait de suivre le son de ses déplacements avec un temps de retard sur ceux-ci. Il entendait sa voix comme s'il n'avait pas bougé mais percevait un mouvement en captant le son du précédent. Sans doute Van pouvait-il suivre des déplacements rapides tels que ceux-ci… mais serait-ce aussi aisée si l'on désorientait ses sens ?

* Comme pour tes pantins ta marge de manœuvre est grande, mais ne tient qu'à un fil. *

Sur ces mots une traînée de foudre croisa certains fils de chakra qui, coupés en deux, retombaient déjà quand siffla la première note jouée par la lame. L'amnésique souhaitait réellement que le scientifique puisse mener ses travaux jusqu'au bout, et même plus s'il le pouvait. Il était prêt à lui ouvrir les portes. Ce dernier, quant à lui, pouvait raccorder ses fils ; mais une nouvelle note plus loin trahissait un nouveau passage, et une nouvelle, plus rapprochée, retraçant la courbe d'une tranche sur la carapace d'un des pantins. Et le rythme s'intensifiait, laissant se chevaucher et courir dans l'air les sifflements du katana tandis que ses traces de pas s'enchainaient sur le sol, s'en prenant aux marionnettes ainsi qu'à leur maître.

* Les enjeux sont ce qu'ils sont, et même si je suis prêt à les affronter… *

Les mots du Hoheinheim étaient durs, toutes ses phrases étaient devenus percutantes. Il n'y avait plus de place pour le superflu, et c'était exactement ce que l'épéiste attendait d'une telle opposition. Deux vieilles connaissances confrontaient leurs idées jusqu'à leurs racines, créant un socle commun sur lequel ils pourraient avancer ensemble. Et sur cette construction, une question revenait par deux fois et soulevait une limite. Toutefois…

* … je sais que je ne pourrai arriver au bout tout seul. *

Et sur ces paroles, le rythme qu Requiem atteignait son apogée, multipliant les tranches pour coincer le seigneur de guerre. Les mains prises par le commandement de ses pantins, pourrait-il se défendre correctement tandis qu'eux même risquaient de finir taillés en pièces ? Si Mikami parvenait à parachever son jutsu, il pourrait en observer les conséquences depuis les branches de l'arbre qu'il avait repéré pour finir sa course.

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