Je marche patte à patte, l'une devant l'autre. Le soleil est haut dans le ciel. Très très haut. Cela annonce l'heure de midi ? Mais je n'ai pas vraiment faim. Mon estomac est noué. Je crois que je suis un peu nerveuse au final. Cela fait longtemps que je n'ai pas côtoyé d'êtres humains en dehors de Papy.Binocle. J'ai une pensé pour lui. Il me manque. Puis je revois sa tête de lunnetteux et je m'énerve, serrant les poings. Il m'a abandonné. Un de plus. Décidément on ne peut faire confiance à personne si ce n'est sur mes propres pattes qui me permettent toujours d'avancer. Je commence à l’apercevoir au loin. Ce village. Ce fameux Suna. A ce qu'il paraît il y a plein de Ketsueki dedans. Je me demande s'ils sont comme-moi ou s'ils sont plus comme Papy.

Le soleil commence à décliner lentement. Il fait toujours aussi chaud. Tout du moins c'est ce que tout le monde dit dans la journée. Que le soleil tape dur, qu'il tape fort, mais moi je n'ai jamais chaud ni froid peu importe le temps qu'il fait. Si je porte cette longue cape en capuchon en tissu fin, c'est surtout pour cacher mon apparence. J'ai appris avec le temps a faire avec et à me faire à cette idée : Les gens n'aiment pas les araignées. C'est assez triste, mais c'est comme ça. Du coup on ne voit rien de moi si ce n'est ce gros morceau de tissu beige qui me couvre le corps et les quelques foulards cachant mon visage.. Je n'ai peut-être jamais chaud, mais le sable, lui, agresse ma peau sensible.

J'arrive finalement à destination. Mon cinq yeux s'attardent sur l'immense muraille de pierres devant moi. Elle est vraiment impressionnante. Alors, soudainement, me vient cette question : Où est l'entrée ? Où que je pose mon regard, je ne vois que du sable par terre, un ciel bleu au-dessus et cette façade parfaitement lisse qui s'élance à perte de vue. Me faut-il l'escalader ? Très certainement. Pourtant j'ai appris qu'escalader les façades des maisons et courir de toit en toit, cela ne se fait pas. C'est ce que l'on appel faire preuve d'un « manque éminent de civisme » ou quelque chose du genre. Dubitative, je réfléchis un instant avant de finalement placer mes mains en porte voix.

« Hey hooooooo humain !! Vous êtes-ici ? Est-ce qu'il y a quelqu'un !? ♥ »

Pas de réponse. Ils ne vont tout de même pas osé me faire attendre?

« Moi la GRANDE LADY KETSUEKI KURURU vous sommes à vous habitants de Sable de me faire entrer sur le champ ! »

J'agrémente la parole par de grands gestes des mains. (seulement des deux hein ! Les quatre autres sont docilement dissimulées sous ma cape). Seulement voilà... Malgré tous mes efforts il ne se passe toujours rien. Je commence à tapoter un pied impatient contre le sable quand, du coin de l’œil, j’aperçois une silhouette qui n'était pas là un instant plus tôt. Cela me fait sursauter. Un bonc d'un mètre en arrière. J'ai l'impression d'y avoir laissé mon cœur sur place. Il bat la chamade. Je reste interdite durant de longues secondes avisant ce nouveau personnage. Effectivement, il n'était pas là quelques instants plus tôt. Il est habillé étrangement. Il porte un chapeau de paille et un vêtement rose. Cela contraste diamétralement avec les granulés d'ors du désert. Pas très discret si l'on veut mon avis, mais j’admets que c'est plutôt joli. Le rose est aussi ma couleur préférée. L'homme est assez vieux et n'a pas l'air très farouche. Je n'ai pas de mal à reprendre contenance, toujours dissimulée dans mon linceul de soie.

« Mes salutations hu..... heu...Huhuhuu... Noble Shinobi de Suna !! Je suis Ketsueki Nururu ! C'est un honneur de faire votre connaissance. Je suis ici pour faire la rencontre de membres éminents du clan Ketsueki. J'exige que l'on me conduise à l'un d'eux sur le champ.  ♥»

Je balaye de nouveau l'air avec ma main gantée pour donner plus de poids à mes paroles. Pour un premier vrai contact avec la civilisation j'ai l'impression de plutôt bien m'en sortir...

Spoiler:

Quelques jours avant que Nuzuro ne fut envoyé à Kawa no Kuni...
Et quelques jours après la mise en place de l'état d'urgence à Ki no kuni.


Nuzuro pouvait prendre le temps de profiter de sa femme Nae en dehors des heures de travail, quand il avait un peu de temps libre, pendant les repas, ou quand il rentrait dormir. Depuis qu'il était rentré à Suna de son court voyage à Ki no Kuni il travaillait beaucoup, notamment pour le bon déroulement des processus mis en place pour l'état d'urgence dans lequel se trouvait le village. Ordre du Kazekage Ogami. À peu près tout le monde voyait sa charge de travail décuplée. Et le chef du Kakumeigun Ketsueki Kazushi devait ne même plus avoir de temps pour dormir.

Aujourd'hui, le Maître des éléphants partit faire une ronde aux alentours du village dans la fin d'après midi. C'était plus un prétexte pour se balader et se poser, sur le dos d'un éléphant, que pour surveiller vraiment. Il profitait de l'occasion pour se reposer un peu, après une dure journée de labeur qui n'était d'ailleurs pas encore terminée. Pendant presque deux heures donc, l'éléphant marcha dans les environs du village avec Nuzuro sur son dos. Au moins si une menace arrivait aux abords du village il serait en première ligne. Bien que cela n'arriva pas. Quand il en eut terminé le soleil déclinait légèrement, accompagné d'une baisse de température progressive qui rendait l'atmosphère plus agréable.

Et soudain, alors qu'il ne s'y attendait pas, l'éléphant lui indiqua qu'une petite source de chakra et une présence était apparue non loin de l'entrée du village. En s'y dirigeant, ils entendirent une petite voix portée maladroitement mais qui arriva tout de même aux oreille du Kobashiru presque cinquantenaire. Une Ketsueki ? Lady ? Il fit les grands yeux et parvint jusqu'à elle discrètement après avoir donné congé à son éléphant de marche qui était retourné se la couler douce dans la Vallée des Eléphants. Restant silencieux, ne cherchant pas non plus à se dissimuler, il se posa tranquillement à quelques mètres de cette nouvelle venue. L'immobilité qu'il adoptait le faisait presque passer pour un élément du décor tandis qu'il observait. Jusqu'à ce que sa présence fut perçue et que, au bout de quelques secondes, la « Ketsueki » mystérieuse s'annonça.
Contrairement à ce qu'elle pensait, il n'était pas noble, il ne l'avait jamais été. Ses origines venaient plutôt des fermiers vivant de la terre que d'autre chose. Les Kobashiru, clan très mineur et peu nombreux si ce n'est une famille réduite, n'avaient jamais marché sur l'or.
Cette petite, elle avait une voix féminine, cherchait donc à se rendre à Suna pour y rencontrer un membre éminent du clan Ketsueki.

« Une Ketsueki ? Oh, enchanté alors. Des Ketsueki j'en connais quelques uns... »

Il marqua une pause en la regardant. Ce qu'il vit ne lui inspira aucun danger imminent, même sous-jacent. Il y avait des choses pour lesquelles il pouvait faire confiance à son sens de l'observation plutôt qu' à des outils de détection shinobi.

« Tu ne me semble pas vouloir de mal au village de Suna, je peux te conduire à l'intérieur du village si tu le souhaites. Les visiteurs sont de toute façon les bienvenus. »

Nuzuro savait aussi que les effectifs de la Voie Illusionnée la passeraient au peigne fin.

« Suis moi donc ! » fit-il avec légèreté.

Après quelques pas il se rendit compte qu'il ne s'était même pas présenté.

« Tu peux m'appeler Nuzuro. »

Ils avancèrent jusqu'à arriver à l'entrée de la Voix Illusionnée où les senseurs firent leur travail avec le plus de discrétion possible. Ils savaient que Nuzuro était un conseiller du Kazekage actuel et s'inquiétaient donc un peu moins, même avec la petite chose qui l'accompagnait. Si ç'avait été un leurre, ils s'en seraient rendu compte dans la seconde. Aussi, Nuzuro et la lady parvinrent jusqu'à l'intérieur du village tandis que le soleil se couchait de plus en plus.

Il me tutoie. Est-ce que cela veut dire qu'il m’apprécie ? C'est certainement parce qu'il ne sait pas encore que je suis une araignée. En tout cas cela me va et je décide donc d'en faire autant.

« Tant mieux ! Est-ce que tu pourrais me conduire à l'un d'eux au plus vite ? J'ai VRAIMENT besoin de les rencontrer. »

Le vieil homme bien conservé a des airs sympathiques plutôt avenant. Le genre de personnage plutôt sympathique qui meurt toujours en premier dans les histoires tragiques ; quand un monstre surgie de nul part pour manger toute une bande d'innocents perdus qui finissent tous enterrés au milieux du désert. Et... En fait non ! Je viens simplement de me remémorer ce qui s'est passé la nuit dernière, tout simplement. Cela me fait penser que je ne dois pas oublier d'aller de temps en temps récupérer quelques morceaux de corps afin d'en aspirer le contenu. Il ne faudrait pas que mon intérêt pour les Ketsueki me fasse oublier mes réserves de nourritures au point de les laisser pourrir au loin ; ou pire encore, que d'autres insectes viennent tout manger à ma place.

Il ne faut pas croire, les insectes sont très cruels dans le désert et ne connaissent aucune notion de civisme. Là est la principale différence entre la plupart des vulgaires insectes qui peuple notre monde et l'araignée que je suis. Ils n'ont pas idée des efforts et de la quantité d'enzymes gastrique que j'ai du utiliser pour liquéfier tous ces corps. Mais je sais qu'ils ne comprendrons jamais, c'est pourquoi j'espère me dépêcher d'y retourner après ma première entrevue avec les Ketsueki. En attendant je continue de faire la rencontre de ce ninja de Suna qui me semble plutôt positif. Je pense avoir fait une première bonne impression avec mon discours.

Il me fait une petite remarque comme quoi je ne souhaite faire aucun mal au village ce qui est effectivement vrai. Je sais me montrer polie et maniérée telle la vrai lady que je suis. Et pour lui donner raison je hoche vigoureusement la tête de gauche à droite à plusieurs reprises.

« Huhuhuuu !! Non, non non ! Je ne veux de mal à personne. Comme je te le disais je suis simplement là pour rencontrer des Ketsueki ♥ »

J’emboîte alors le pas à sa suite. Nous marchons durant de longue minutes jusqu'à apercevoir une ouverture dans l'immense rempart. L'entrée était donc par ici. Voilà une bonne chose à savoir. J'apprends également que mon escorte porte le nom de Nuzuro, un nom qui n'a rien de noble si l'on veut mon avis.

Nous arrivons finalement dans l'ouverture. Il y fait beaucoup plus sombre car le soleil n'y passe pas. Une brise chaude file en continue à travers. Je ne peux m'empêcher de regarder autour et surtout en haut des remparts de pierres. L'altitude a vue me donne envie d'escalader. En effet je suis vraiment séduite par cet endroit. Ces deux murs proches sont parfaits pour y tisser une toile. Je m'imagine déjà attraper les humains qui y circulent. Car nous ne sommes pas seuls. Il y a plusieurs personnes postés le long des murs et dans les hauteurs tandis que d'autres sortent du village. Nous marchâmes ainsi longuement sans nous presser pour finalement arriver vers la fin de son couloir. Je me rends compte que cela s'est passé plus facilement que prévu. Papy.Binocle n'arrêtait pas de me dire d'être prudente parce que j'allais me faire inspecter que je devais être la plus neutre possible pendant l'interrogatoire alors qu'en fait il suffit d'être gentille avec les Ninja à l'entrée pour qu'ils nous laisse passer.

« Wouaaaaaaaaaaaaaaah !! » Mes cinq yeux s'écarquillent de stupeur. Je n’ai encore jamais vu une aussi grande ville. Celles dans le désert son toute petite à côté. Là il y a de grands bâtiments. Certains sont fait en sable mais d'autres dans une matière plus solide qui ressemble à de la pierre. Il y a également des lumières un peu partout et du monde, beaucoup de monde.

« C'est un sacré village que vous avez-là. Il y a combien d'humain à l'intérieur ? Est-ce que sont tous des ninjas comme toi ? »

Le soleil se couche et un nouveau monde s'offre à moi. Un monde plein de bruits, de visages, d'odeurs et de mets fabuleux. La civilisation, je la trouve vraiment géniale !

Ainsi donc la jeune fille étrange qui se disait être une Ketsueki voulait absolument en rencontrer un. Comme elle le faisait comprendre au jônin du Sable, à redemander s'il pouvait la conduire à l'un d'entre eux au plus vite. Mais Nuzuro n'était pas aussi facile à manipuler, d'ailleurs il n'avait toujours pas décidé s'il accéderait à la requête de la jeune fille. Surtout qu'il ne la connaissait pas et ne savait rien d'elle. Elle était une parfaite inconnue. Une Ketsueki du désert. Sa petite voix avait beau être attendrissante, amusante même, il ne répondit ni par oui ni par non au souhait de la Lady. Il ne répondit simplement pas. Il la fit le suivre, lui dit son nom et ils pénétrèrent donc à l'intérieur du village par la Voie Illusionnée.

En voyant ce qui s'offrait à elle, la première réaction de la jeune fille attira l'attention de quelques passants. Elle ne lésinait pas sur les exclamations. Nuzuro la fit avancer encore un peu, ils passèrent le quartier Yamada à leur droite sans y entrer. L'emmènerait-il au quartier Ketsueki pour réaliser son souhait ?
Elle demanda combien de personnes vivaient ici, Nuzuro se grattait la tête avant de répondre :

« Combien ? Hum, il y en a pas mal, quelques milliers de personnes vivent ici ! »

Il marqua une pause et continua :

« Tu n'es jamais venue je me trompe ? Et ben ça va te faire drôle, mais c'est un village à taille de petite ville où tu trouveras de tout. Et non il n'y a pas que des ninjas. »

La jeune fille devait avoir sa réponse, Nuzuro agrémenta :

« Il y a plusieurs clans majeurs comme les Kawaguchi, les Saibogu, Yamada ou Ketsueki, mais pas que... d'autres clans moins importants sont aussi présents, et des civils, des gens normaux. »

Se faisant, Nuzuro avait guidé la jeune fille aux abords du Palais du Kazekage et de l'académie ninja. Depuis tout à l'heure, la lady portait une cape et un capuchon qui cachait bien l'intégralité de son corps et son visage. Ce qui, en soit, gênait un peu notre homme car il aimait bien voir à qui il avait à faire quand il discutait avec.
Aussi se montra-t-il un peu intransigeant quand il dit ceci à la Ketsueki :

« Peux-tu enlever ta capuche et arrêter de te cacher, jeune fille ? Ou alors es-tu autre chose ? Je n'aime pas les mystères qui durent trop longtemps. »

Qu'allait-elle faire ? Elle était dans un village ninja ici, pas dans n'importe quel bar paumé d'une ville côtière de Kaze no Kuni... Si elle ne montrait pas son visage à Nuzuro, quelqu'un d'autre d'un peu moins cool le verrait plus tard.

Je m'émerveille du spectacle qui s'offre à moi. De toute cette animation et de ces nombreuses lumières. C'est d'autant plus jolie que le soleil finit, progressivement, de se coucher sur l'horizon au loin. Là, à l'instant si ce n'était pas moi, j'en oublierai les règles de civismes pour courir partout de toit en toit, de ruelle, ruelle, grimpant de façade en façade et me balancer de toile en toile. Nous ne sommes encore qu'à l'entrée du village. Il n'y a pas tant de monde que cela, mais j'entends des bruits d'animations aux-loin. Un marché ? Il devait-y avoir de quoi me nourrir là-bas et avec un peu de chance j'arriverai à trouver un petit spectacle de marionnettes itinérants. Le vieux monsieur m'explique plusieurs choses intéressantes à savoir qu'il n'y a pas que des ninjas dans ce village, il m'informe également de l'existence de différents clans majeurs. Cela par contre je les connais plutôt bien. Papy.Binocle est un grand passionné de clan de Kaze, il m'en a beaucoup parlé, même si j’admets n'en avoir retenu que très peu.

« Yamada, Saibogu, Kawaguchi et Ketsueki tu dis.... Je me disais bien aussi que tout le monde considère les Akuzus et les Marionnettistes comme sans importance. Surtout les Akuzu en fait. En même temps qu'est-ce qu'il peut y avoir d'intéressant à rendre élastique et allonger n'importe quelle partie de son corps ? C'est ridicule. Si tu veux mon avis ce genre de capacité aurait davantage sa place dans des livres de pirates »

Et un clan d'arachnide dans tout cela ? Non, même pas l'ombre d'une toute petite tarentule dans le gratin de la société. Tant mieux. Car cela signifie que je serais la première araignée à me faire un nom à Suna. Mais en attendant il me faut le temps d'arriver, de trouver mes repères, de prendre le temps de donner forme à mon armée d'esclaves/garde manger humain, mais aussi et surtout de trouver un endroit ou vivre. Heureusement que le monde est plutôt bien fait parce que j'ai justement un futur premier esclave pour me dire quoi faire ici.

« Dis monsieur.Nuzuru ! J'aimerais pouvoir m'installer à Suna. Est-ce que ça serait possible de me trouver un logement ? Et si oui comment fait-on ? Est-ce que je dois remplir de longs formulaires ennuyeux ou l'on me demande d'écrire mon nom et prénom plein de fois pour ensuite signer en bas de la page ? Tu sais je ne suis vraiment pas difficile en terme de maison. J'ai déjà dormis plusieurs fois dans des placards. Cela ne me dérange pas, j'y suis habituée. J'aurai simplement besoin d'une boîte aux lettres en plus avec mon nom écrit dessus. Ketsueki Nururu... Non... Lady Ketsueki Nururu ! En lettres d'or s'il te plait ! Huhuhuuu ! ! ♥ »

Par contre les formulaires je déteste cela, surtout parce que je ne savais ni lire, ni écrire, et aussi parce que je n'en ais jamais remplie de ma vie. Je ne veux pas avoir l'air ridicule devant mes futurs sujets. Seulement je suis quelque peu surprise du radical changement de ton qu'opère tonton Nuzuru sur moi. Je dois dire que ne m'attendais pas une réaction aussi soudaine alors qu'il s'est montré plutôt sympathique jusqu'à présent.

« Heu... Oui je suis jeune... Oui je suis une fille et pourquoi voudrais-tu que j'enlève ma capuche ? »

Petit moment de silence. Les informations défilent à toutes allures dans ma tête.

« HO ! »

Je me gratte la tête quelque peu mal à l'aise. Ce genre de situation ne me plait vraiment pas. Je tourne la tête en direction des gardes de suna adossé contre la muraille puis regarde à nouveau mon hôte.

« Dis-moi encore ! Par le plus grand des hasards... Est-ce que tu ne serais pas ce que l'on appel dans le jargons un vieux pervers ? »

Petit moment d'hésitation. Je fais trois pas en arrière vers les gardes. Toutes comptes je ne veux plus de ce Nuzuru dans ma future armée d'esclaves...

Nuzuro ne disait rien mais il notait que la jeune fille semblait connaître de nom les clans principaux du village de Suna. Ce qui signifiait qu'elle avait eu un apprentissage, par quelqu'un, ou qu'elle avait appris toute seule. Ou encore autre chose, il n'en savait rien. Il ne pouvait que se rendre compte qu'elle n'était pas inculte. Elle soulignait indirectement qu'il n'avait pas parlé des manieurs de pantins ou encore des Akuzu et terminait en les caractérisant de sans importance. Sauf que ce n'était pas ce que Nuzuro avait voulu dire. Il savait quelle importance avaient chacun de ces deux clans. Il connaissait d'ailleurs quelques Akuzu très compétents et sympathiques, comme il avait déjà pu travailler avec des marionnettistes à maintes reprises. Mais ça, il n'en dit rien à la jeune fille, car elle se ferait sa propre idée sur la question.
Quant à la demande de la jeune fille, il y répondit au moins avant de demander qu'elle enlève sa capuche :

« Ah. Comme ça fait longtemps, j'avoue que je ne suis plus vraiment au fait des démarches administratives pour avoir un logement dans Suna. C'est pas mon domaine ça... Mais là comme ça je vois deux options pour toi : tu pourrais aller trouver refuge au Manoir des Ketsueki, ils t'accepteront si tu es bien des leurs. Ou tu pourrais aller habiter au Centre, ils ont tout là-bas aussi ! »

Nuzuro était vraiment sincère, il ne voyait pas d'autres options envisageables pour la fille actuellement. Surtout que Suna ne lui donnerait pas son propre logement parce qu'elle le demandait . Rien ne se faisait en claquant des doigts.
Vint enfin le moment où il lui demanda d'enlever sa capuche pour voir ce qu'elle était car il n'aimait pas les mystères qui duraient trop longtemps. Il s'attendait à ce qu'elle obtempère, mais eut il surprise de la voir poser encore des questions. Elle cherchait à comprendre pourquoi... Quelques secondes plus tard elle elle tentait d'attirer l'attention vers des gardes en tenue shinobi de Suna plus loin derrière. Quelle petite garce. Dire que Nuzuro était un pervers haut et fort ? Il souffla, mécontent et surpris. Sauf que bien entendu il ne s'inquiétait pas que quelques gardes viennent par là, car ils devaient savoir qu'il n'était pas un « pervers ».

« HO BRAVO !! C'est fin ça ! Malheureusement non, tu te trompes, et je ne suis pas vieux... J'ai une femme et plus tôt je me serai débarrassé de toi plus tôt je pourrai la retrouver ! »

Il montait exprès dans ses grands chevaux.

« Tu décides quoi ? Le Centre d'accueil ou le Manoir Ketsueki ? Je te conduis là où tu veux, mais décide toi vite. Et puis peu importe l'endroit ils s'occuperont de ton intégration dans le village, si c'est ce que tu veux. Moi, ce n'est pas mon rôle, je suis tombé sur toi par hasard. »

Sa voix terminait de manière plus sympathique. Tant pis pour la capuche. Suna verrait bien son visage un jour ou l'autre.

Ma petite ruse est couronnée de succès et il décide de ne pas me retirer mon capuchon. Ce vieille homme est donc assez influence ce qui est une bonne chose à savoir. Il me laisse ensuite deux choix quant à mon devenir. Il n'est visiblement pas au courant de la façon dont fonctionne les procédures d'accueil dans le village malgré son grand âge. Après je me demande s'il comprend que sa question ne mérite pas vraiment d'être posée. Somptueux manoir Ketsueki ou orphelinat ? Vraiment ? Je n'ai rien a faire dans ce dernier.

« Je voudrais pouvoir aller au manoir Ketsueki s'il vous plait afin de pouvoir y rencontrer des membres de mon clan. Y aurait-il une personne que vous pourriez me conseiller de voir en particulier ? »

Je souhaite en effet pouvoir les rencontrer le plus rapidement possible. Papy.Binocle ma dit qu'ils sont à même de m'apprendre tout ce que je dois savoir sur mes origines en plus de me donner accès à la meilleur façon possible d'honorer le grand et puissant seigneur Jashin.

« Vous savez également comment est-ce que l'on doit faire pour intégrer le village en part entière ? Je présume qu'il ne suffit pas d'arriver devant le manoir des Ketsueki ni de vous rencontrer. Huhuhuuu ♥ »

C'est le deuxième point qui me semble le plus important. La encore Papy me dit que je dois faire en sorte de devenir plus forte en apprenant à maîtriser mes pouvoirs de d'Araignée et de Ketsueki. Toujours d'après lui, j'ai un sacré potentiel.

« Est-ce qu'il y a un examen particulier à passer ? Une épreuve pratique ou écrite ? Je vais devoir réviser... ?  Car oui j'aimerais bien apprendre les arts du ninjutsu le font les ninjas du village du sable. »

J'espérai très sincèrement qu'il n'y a pas d'épreuve écrite, au risque d'avoir de sérieux soucis puisque je ne sais toujours pas lire.

Nuzuro s'était vite adoucit, car du haut de ses cinquante ans récemment acquis il avait grandi et appris de façon à éviter le conflit, à être positif plutôt que négatif, puis à être sympa plutôt qu'un emmerdeur. De plus, la petite Nururu était jeune, et il préférait éviter de la traumatiser en devenant vraiment méchant. Il ne la connaissait que depuis quelques minutes, ne savait pas grand chose d'elle, et elle n'était même pas une genin du village. Parce qu'elle n'était pas cette dernière chose, il n'était simplement pas justifié de se jouer d'elle ou de la faire marcher pour lui inculquer une leçon qui la ferait grandir. Il ne fit donc que poser une sorte d'ultimatum à la jeune fille, elle avait le choix entre le manoir Ketsueki, ou le Centre.
Sa réponse ne se fit pas prier, et elle demanda sans hésiter à aller au Manoir Ketsueki. Il s'en serait douté... en même temps. C'était le plus logique. Elle demanda qui plus est s'il y avait une personne à voir en particulier, quelqu'un qu'il pourrait lui conseiller. À cette question il avait déjà sa réponse. Il en connaissait un plus que les autres parce qu'il était actuellement le chef du Kakumeigun et parce qu'il avait été le compagnon de Tetsui lors de la mission fatidique qui scella le destin du Yamada.

« Bon très bien, alors je t'emmène là-bas, au manoir. »

Puis en pensant à Ketsueki Kazushi, il poursuivit :

« Par contre, le Ketsueki que tu devras rencontrer n'y habite pas. Il se nomme Kazushi et possède son propre logement. Chef de clan, chef du Kakumeigun, il a plusieurs casquettes ce bonhomme... Quand tu iras à sa rencontre, tu lui diras que tu viens de ma part. Penses-y. »

Se faisant, il commença à prendre la rue qu'il fallait pour se rendre à destination. Le quartier Ketsueki, puis le manoir. Ce serait certainement eux qui indiqueraient à la jeune Nuzuru l'adresse de Kazushi s'ils la considéraient vraiment comme l'une des leurs. Nuzuro ne pouvait le dire, néanmoins elle paraissait vouloir devenir une shinobi et il aimait cet entrain. Se porterait-il garant pour autant de la Princesse ? Il n'en savait rien.

« Intégrer le village, nécessite de te faire recenser auprès des services adéquats, tu les trouveras dans le Palais du Kazekage. Les tests à passer ce sera s'ils le jugent nécessaire, pour prouver que tu n'es pas une menace pour le village et que tu peux y habiter. Ensuite, si tu veux intégrer l'académie ninja pour commencer ton apprentissage et devenir genin de suna... je te conseille de voir ça avec un membre de ton clan pour qu'il t'accompagne dans la démarche. »

Il était vrai que pour sa part, et en tant que membre éminent du Conseil de Suna actuellement, Nuzuro ne pouvait se permettre de tout faire pour elle. En effet, ce serait traduit comme du piston et tout le monde penserait qu'elle avait les faveurs du Kobashiru, alors que ce n'était pas le cas.

« Il y aura bien un Ketsueki qui te prendra sous son aile, tu n'auras pas meilleur maître pour apprendre les arcanes de ton clan, si tel est le cas. »

Ils arrivèrent en quelques instants dans le quartier Ketsueki, puis devant le Manoir. Toujours le même bâtiment...

« On fait un deal princesse ? Quand tu seras devenue une genin de Suna, je t'apprendrai deux ou trois trucs ! Oui ou non ? »

Après ça, il n'avait plus qu'à la laisser entrer se présenter aux Ketsueki.