La majeur partie de l'armée impériale s'est rendue sitôt après que Red ait revendiqué sa victoire. Les fuyards sont exécuté sur le champ, mais globalement il n'y a que peu de morts en plus. Plus qu'une victoire sur le front, la démone s'était assuré de remporter une victoire psychologique sur les impériaux qui, voyant leur Empereur défait par le monstre qu'elle était, ont finit par réaliser qu'ils n'avaient plus aucune chance et qu'il ne sert plus à rien de combattre. Après quoi la Saibogu est fièrement retournée au près de ses troupes d'un pas lent et assuré de sorte à ce que tous puissent « contempler » l'étendue de sa prestance.

Le temps de rejoindre la garnisons à l'arrière du champ de bataille, elle a retrouvé sa forme humaine. Du moins c'est ce qu'il semble car désormais de nombreuses mèches blanches se mêlent à sa chevelures écarlates. Son regard ne s'attarde pas sur les innombrables cadavres semé sur sa route, sur la plaine totalement éventrée par le choc des deux armées entrées en collisions. Il neige, le vent souffle, mais elle n'a pas froid. Quelque part sentir le son des amas de flocons crépitants sous ses semêle la rendent nostalgique. Oui, elle se souvient maintenant, de sa brève enfance passée entre les montagnes Nord du pays des Neiges. Il semble qu'avant de disparaître, et ce malgré lui, l'Empereur lui ait fait un ultime cadeau.

Elle ne prend pas non plus cas des nombreux regards désabusés, parfois haineux adressé à son encontre. La révélation de sa nature démoniaque a également bouleversé les troupes alliés qui, certainement, ne lui accorde plus autant de confiance par le passé. Elle sait que les choses se passent ainsi pourtant elle reste de marbre. D'ici peu le monde entier saurait qui est Saibogu Red, quel monstre elle est ainsi que ce qu'il en coûte de se dresser devant elle. En attendant elle trouve refuge dans la garnisons installés en amonts du front. Un campement a été dressé pour soigner les prisonniers, mais étrangement nul ne vient en aide à la démone.

Tout le monde préfère l'éviter si bien qu'elle ne se fait pas prier pour dérober une gourde. Elle boit une partie du contenu et se jette le reste au visage afin de se débarrasser des morceaux de terre et de sang séché qui lui collent à la peau. Elle s'installe alors simplement sur une caisse dans le vain espoir de soulager un peu le poids pesant sur ses épaules. Comme toujours la Cheftaine ne laisse rien paraître, mais à cet instant toutes les cellules de son corps lui font atrocement souffrir, la faute à son combat et aussi à cette fameuse mutation qui s'est opérée en elle.

Pas le temps de se relever pour rendosser sa cape de dirigeante qu'elle sent une source de chakra familière la rejoindre. Les traits du Raikage se détachent de la masse humaine. Le dernier assaut de l'empereur ne l'a pas laissé indemne, mais il est vivant, tient sur ses jambes et est en mesure de commander. Nul ne peut lui en demander davantage. Red se fend d'un léger sourire alors que le Raikage arrive à sa hauteur. Elle reste assise, mais prend tout de même soin d'incliner légèrement la guise se salut respectueux. D'un claquement de doigt elle fait apparaître une cigarette entre ses doigts. Elle répète l'opération et propose d'en offrir une à son homologue en plus de la lui allumer. Tout deux fûment tranquillement en silence.

« Navrée de vous avoir arraché toute la gloire » Dit-elle calmement pour initier la conversation. « J'ai jugé plus pertinent de faire ainsi en pensant à l'avenir. Face à l'adversité il vaut mieux que nos ennemis ait conscience de faire face à deux légendes plutôt qu'une seule. »

C'est l'entière vérité. Pas l'unique vérité. Or en cet instant la cheftaine peut se targuer d'être honnête avec le Raikage. Elle a depuis longtemps compris que les plus grands victoires se rapportent aux grands jours, raison pour laquelle il est désormais temps pour elle se sortir de l'ombre. Revendiquer la mort de l'empereur n'étant rien de plus qu'un marche pied. Elle a cependant conscience du fardeau supplémentaire dont elle s'affuble, car le fait d’œuvrer dans l'ombres lui a jusqu'à présent conféré de nombreux avantages. Maintenant elle est une cible aux yeux de tous.

« Si cela vous va, je vous laisserai le prochain empereur. »

Dit-elle toujours souriante, le tout en lui adressant un clin d’œil complice pour tenter d'amortir la discussions. Elle préfère ne pas s'attarder en explications. Elle sait le Raikage assez intelligent pour comprendre toutes les bonnes, ainsi que toutes les mauvaises raisons qui l'ont poussé à agir ainsi, même si dans le fond, elle sait qu'il ne s'est pas présenté à elle pour entendre ce genre d'explication. Ce faisant la démone concentre ses capacités sensorielles sur son hôte, analysant chaque claquement d'yeux, chaque battement de cœur pour tenter de deviner son ressenti quant à la révélation sur sa condition de non humaine.

« Dites-le, je sais que cela vous brûle les lèvres. Et j'imagine que je vous dois effectivement quelques explications. » Elle retire sa cigarette et recrache quelque volutes de fumés depuis la commissure de ses lèvres gercées. « Moi à votre place je n'aurais plus autant confiance à mon alliée, mais vous savez que nous avons tous le droit d'avoir nos petits secrets... »

Spoiler:

« Arrêtez de bouger Raïkage-sama ! »

L’homme observait en silence la jeune femme qui n’avait plus rien d’humain. Les traits de son visages dessinaient seulement un démon farouche et avide de sang. Ses cornes n’avait cessé de pousser pendant le combat pour atteindre finalement leur paroxysme lorsque le durel entre elle et l’Empereur fut amorcé. C’était presque dérangeant à voir et Manzo le sentait surtout en remarquant le regard de ses hommes. Tout le monde dévisageait la Saibogu à cause de sa forme démoniaque. Comme-ci ce qu’elle était et ce qu’elle était se retrouvait balayé par le simple fait qu’elle possède un atout caché qui se trouve être hors de la compréhension et de l'acceptation humaine. Soupirant légèrement, il vit Red s’éloignait de sa position, hâtant le pas pour rejoindre l’arrière garde où un campement était provisoirement installé. Malgré la douleure insoutenable, le Kadoria commença, lui aussi, sa marche pour rejoindre la Saibogu.

« Raïkage-sama, s’il vous plaît, restez stable ! Je ne peux pas vous soigner si vous ne faites que gesticuler. »

« Tu me soigneras plus tard, suis moi Yato. »

« Comme vous voudrez… Raïkage… Sama… »

Son pas n’était pas aussi rapide que la démone, mais il tentait malgré tout de suivre le rythme imposé par la demoiselle qui retrouvait, peu à peu, sa forme humaine. Même si sa santé était prioritaire pour la suite des événements, son esprit voulait se nourrir de connaissance sur cette possession démoniaque. Le nécromant en avait déjà entendu parlé lorsqu’il s’était rendu à Ta no Kuni sous les ordres du Daimyô. Les moines Maskines lui avaient donné quelques informations sur ce sujet, mais cela restait très sommaire. L'intérêt était donc grand pour le Nanadaime, d’autant plus amplifié que c’était son allié qui possédait ce pouvoir si particulier.

L’homme fort de Kumo traversa sa garnison avec ses hommes le saluant à chaque passage. Il adressa un simple signe de tête respectueux et continua sa route. L’heure n’était pas aux grands discours pour féliciter ces hommes. Non. Ce que voulait le maître de la gravité, c’était discuter avec la Saibogu de ce qu’ils ont fait, de ce qu’il a vu et de ce qu’ils vont faire. Un discussion importante qui devait être priorisé par rapport au reste. Rendant poliment le signe respectueux de la guerrière écarlate et acceptant la cigarette, le pourfendeur du Shûkai prit place sur un caisse en face de son allié afin de se reposer, lui aussi. Ecoutant attentivement les quelques paroles de la maîtresse de la technologie, le Kadoria ne se fit pas attendre pour rétorquer.

« Si la gloire m'intéressait, je n’aurais pas endosser le rôle d’Ombre de la Foudre. Ce n’était pas ce pourquoi je me battais aujourd’hui et de ce fait, vous ne m’avez rien arraché. Pas la peine de vous excuser sur ce point. »

Faisant une brève pause, il reprit.

« Votre jugement était, en effet, le bon. Lorsque la nouvelle traversera le Yuukan, les gens redouteront notre duos qui a défait l’Empereur en personne. »

Après ses quelques paroles, l’agent du Daimyô ne pu s’empecher de retenir son rire qui était presque nerveux.

« Ahahah. J’espère ne pas affronter un Empereur de sitôt. Ce combat m’a bien montré qu’à force de rester derrière un bureau toute la journée, je ne suis plus aussi puissant que je ne l’étais. »

Le ton léger donnait à cette conversation d’après combat à mort s’estompa rapidement lorsque la Saibogu amena le sujet principale sur le tapis. Elle avait vu juste sur les intentions de Manzo, mais pas dans la globalité du propos. L’homme qui jour avec la mort esquissa un sourire lorsque la démone termina sa phrase. Tout le monde a le droit d’avoir ses petits secrets. Bien entendu et c’était le cas pour le Kadoria. Affichant un sourire plus large, il répondit rapidement à cette fameuse Red.

« C’est, en effet, un sujet sur lequel j’aimerais m’entretenir avec vous. Néanmoins, je tiens à vous arrêter tout de suite. Cela n’altère en rien la confiance que je vous porte. Je suis simplement étonné de découvrir cette partie de vous et maintenant que l’information m’est accessible, vous comprenez que j’aimerais en connaître les tenants et les aboutissants. Après tout, nous serons sûrement mener à combattre de nouveau ensemble et connaître son allié et tout aussi important que connaître son ennemi. »

Se levant brusquement, le maître de la gravité se leva et tendit le bras dans une direction, laissant dérouler un parchemin.

« Néanmoins, avant que vous me parliez de votre sombre secret, laissez-moi être transparent à mon tour. Comme vous l’avez dit, nous avons tous nos secret. »

Finissant sa tirade, il libéra le contenu du parchemin qui n’était autre que le corps inerte et meurtris du jeune bretteur. Manzo plia les genoux pour se mettre au niveau du sabreur afin de lui apposer un sceau sur le front qui disparut presque instantanément.

« Yato, je vais avoir besoin de chakra. »

Le jeune médecin posa sa main sur le dos du Raïkage pour lui transmette une partie de son chakra et dès lors, le Nanadaime plongea sa main dans la tête du feu Samui. Les yeux fermés et la mine concentrée, l’Ombre était en train d’écrire directement le code qu’allait appliquer le bretteur lorsqu’il allait revenir à la vie. Après quelques dizaines de secondes, le nécromant retira brutalement son bras, se releva et vit alors sa création se lever à son tour. Le Samui prit son arme, la rangea dans son fourreau et attendit les ordres de son maître. L’homme fort de Kumo avait programmé son Edo Tensei pour qu’il obéissent aveuglément aux ordres de Manzo, avec bien sûr quelques petites contraintes supplémentaires comme ne jamais tenter de blesser ou tuer le Kadoria, même s’il lui en donnait l’ordre. Reprenant place sur sa caisse en s’asseyant lourdement, l’Ombre ne prit la parole qu’un bref instant.

« Voici mon petit secret, Red-sama.. »

Yato s’essuya le front en voyant tout ceci. Il ne connaissait que très peu son Kage au final. Le jeune médecin n’était pas le seuil à être stupéfait par la scène. Des troupes se trouvant dans les parages n’arrivaient pas à quitter du regards la réincarnation de leur ennemi.

Si la gloire l’intéressait alors il n'aurait jamais choisi d'être Ombre de la Foudre. Plus que de lui plaire, la Saibogu porte désormais encore davantage en estime le Kadoria, pour la simple et bonne raison que sa vision de la fonction de Kage est l'exact reflet de la sienne. Pour elle il n'a jamais été question de combattre pour la gloire, la richesse ou encore l'honneur. Ils ne sont pas des samouraïs, ils ne sont pas impériaux. Ils sont avant tout et pour toujours des Shinobi. Seul importe les résultats, seul importe la réussite. Et l'on retrouve toujours cette notion de sacrifice pour sa patrie. Cela lui arrache un sourire, après tout ce qu'elle a pu vivre avec Suna, en tant que déserteuse, il y a pour elle quelque chose d'apaisant à l'idée d'avoir rencontré quelqu'un qui partage enfin sa vision. Après quoi la démone entend son homologue humain s'esclaffer d'un rire nerveux. Plus que de tenter de les mettre à l'aise, elle comprend qu'il cherche surtout à relâcher la pression. Elle même le sait, l'on a beau s'entraîner toute sa vie, une guerre reste une guerre et emmène avec elle son lot d'horreurs et de tension. Pour ne rien éprouver devant de telles atrocités ils faut quelque part être un monstre...

Et c'est précisément ce qu'elle estime être devenue. A dire vrai depuis la mort du Kamui elle a l'impression de ne plus éprouver grand chose si ce n'est un grande vide qui semble prendre de plus en plus de place en elle. Sur l'instant la Nukenin est bien incapable de dire si tout ceci n'est du qu'au franchissement d'un nouveau palier dans l'étape de son évolution, ou si le fait d'être parvenue à son but, d'être parvenue à abattre cette proie qui la hante jours et nuits depuis bientôt trois ans, n’a laissé une trace indélébile dans son esprit démoniaque. Difficile de dire ce que lui réserve son avenir de non-humaine, mais elle sait qu'elle n'aura jamais le temps de se poser vraiment la question. Comme toujours le devoir n'a de cesse de la rappeler à l'ordre. Cette guerre n'est pas encore terminée, mais en attendant elle profite de cette interlude pour se ressourcer.

« Disons que je tiens cela d'une longue histoire familiale. » Finit-elle par répondre à la question quant à sa nature démoniaques, le tout avec un certain détachement dans lequel se lisait une nuance d'ironie. « Cela me confère de grandes capacités sensorielles, mais vous n'avez rien à craindre, je ne mords pas tant que l'on ne me contrarie pas. »

Ses mots se terminent par un sourire à la fois ironique, orgueilleux et provocateur alors que la cigarette reste coincée dans la commissure de ses lèvres. Elle s'esclaffe à son retour d'un rire faux qui sonne pourtant tellement vrai.

« Et comme vous l'avez sans doute compris le Kamui m'a énormément contrarier, mais ce n'est plus qu'un souvenir à présent. Nous devons passer à autre chose. Nous avons peut-être remporté cette bataille, mais pas encore la guerre bien que les chances soient de notre côté. Par ailleurs, avez-vous des nouvelles des différents fronts ?»

Son esprit s'attarde vers le sud. Malgré ses puissantes compétences sensorielles, il lui est impossible de ressentir la présence de sa seconde en cheffe, mais elle ne s'en soucie pas pour autant. Ce n'est pas comme si elle estime Yami capable d'échouer dans la mission qui lui a été confiée. En attendant le Raikage fait a son tour étalage d'un de ses nombreux secrets. Pourtant la démonstration ne fait pas ciller la démone, qui reste passablement indifférente devant une telle prouesse, ou un tel affront fait à la vie. En un sens ce n'est pas comme si elle peut encore se permettre de juger quoique ce soit après ce qu'elle a fait. Aussi se contente t-elle de tapoter l'extrémité de sa cigarette pour en détacher les cendres qui tombent dans la neige, nonchalante. Son puissant regard d'émeraude s'attarde alors dans celui noir et vide du Samui ressuscité.

« J'aime beaucoup votre façon de voir les choses... Si vous acceptiez de me laisser vous emprunter cet homme je vous en serais fortement reconnaissante, il pourrait m'être d'une grande utilité afin d'investir le pays des neiges.»

La Nukenin et le Raikage continuent de parler sans ce soucier des nombreux regards autour. Pourtant la chasseresse arrive à lire dans leur cœur. Ce mélange de doutes, de craintes et d'admirations qu'ils éprouvent font naître en elle un sentiiment de satisfaction, consciente du fait que si elle ne peut pas toujours tout anticiper il lui est possible de tirer profit des imprévus. Son intérêt quant au duo qu'ils peuvent incarner ne fait que croître alors que de nouvelles idées finissent de germer dans son esprit.