Miyu était en train de revoir le budget trimestriel, elle calculait combien allait lui coûter la petite expédition qu’elle avait prévue à l’encontre des deux villages. La demoiselle savait qu’elle pouvait ouvrir une caisse pour ce genre de mission cependant elle devait monter un dossier bêton pour le conseil. Ainsi pour commencer, elle devait voir où, il y avait de l’argent. Plongée dans cet océan de chiffre, c’était presque avec un soulagement qu’elle entendit quelqu’un frapper à la porte. Elle s’empressa de lui demander d’entrer, croyant que c’était une servante avec du thé et des petits gâteaux.

Sauf que ce n’était pas une jeune femme qui venait d’entrer dans la pièce mais un homme déjà, il ne portait pas non plus la tenue caractéristique des civils et le bandeau apparent, prouvait que celui-ci était un ninja. La dirigeante du village en aurait froncé les sourcils, la voix qui s’éleva, ne lui disait absolument rien, tout comme son physique d’ailleurs. Et malheureusement, celui-ci ne s’était absolument pas présenté.

-« Je vous ai fait demander ? » Répéta-t-elle un peu perplexe.

Elle ne chercha même pas à quoi il faisait référence vu que la jeune femme avait l’habitude de faire venir, des dizaines et des dizaines de ninja pour plusieurs raisons. La brune tenait à ce que chacun aille bien un rôle dans ce village, surtout que celui-ci était tout neuf. Sans pour autant dire que les membres de leur nation étaient nombreux, ils étaient déjà conséquents. Il y avait quand même un certain nombre de clan en ses lieux. Et en plus, il semblait que le brun ne venait d’aucun clan ‘’majeur’’, il ne portait pas fièrement les armoiries d’un clan ou d’un autre.

Miyu savait que l’appellation de clan mineur et majeur n’était pas plaisante mais elle ne trouvait pas de meilleure. Il y avait une grande différence sociale entre les deux, pas tellement au niveau de l’argent ou de la prestance mais belle et bien de la force. Ceux qui avaient fait le plus de dégât pendant la guerre, c’était vu octroyer ce titre.

-« Je suis sincèrement désolée mais vous êtes ? »

L’Hokage ne pouvait simplement renvoyer le jeune homme, il fallait qu’elle pense à créer une journée d’audience pour les gens de son village. Elle était noyée dans les rapports et jusque là, elle n’avait pas réalisé que même si un Seika les représentaient, peut-être que certain shinobi souhaitait s’exprimer de vive voix. Notant, ainsi cette information dans un coin de sa tête. La demoiselle allait le renvoyer à un autre jour, quand le shinobi prit la parole.

La lumière se fit immédiatement dans l’esprit de la dirigeante du village. Mettant ses deux mains sur la table en bois de chêne, elle se leva directement. Pestant intérieurement contre le responsable au courrier, elle lui avait demandé ce matin, de convoquer au plus vite un Genin dans la liste du village. Et celui-ci n’avait rien trouvé d’envoyer à l’aveuglette et sans aucune fioriture, vu l’état de nervosité du brun. D’un signe de la main, la brune demandant au ninja de la suivre, ne pouvant pas tenir une audience au milieu de la paperasse. Elle nota quand même de trouver le temps, pour aller remonter les bretelles à la personne qui la mettait dans une position aussi inconfortable.

Ouvrant en grand les portes, elle pénétra avec le jeune adulte sur ses talons, dans une pièce spacieuse. Celle-ci avait de grande fenêtre, entourée de lierre et d’autre plante qui grimpait sur le mur, sous ses pieds un long tapis rouge. Elle grimpa les quelques marches pour rejoindre son siège en osier. S’installant à la place qui était la sienne, elle indiqua la longue table et les chaises de couleur rubis, à quelques mètres le porte.

-« Rassurez-vous, rien de grave » Déclara-t-elle alors qu’elle s’installait confortablement.

Elle devait certaine avoir un comportement étrange. Cependant, la jeune femme tenait à ce que chaque réunion, ce tienne dans la salle d’audience. Cela donnait un aspect plus officiel, plus détaché pour elle. Il lui était plus facile de garder une bonne distance de la sorte, parce que malheureusement, elle ne possédait pas un masque qu’elle pouvait ôter et mettre à loisir comme les Seika.

-« Nikkou-san si je vous ai fait venir, c’est pour une mission. Je souhaite envoyer des messagers à Kiri. Votre supérieur Samidare Teichirô à été désigné pour cette tâche. Il a formulé le vœu d’être accompagner par un Genin. Vous avez donc était choisi pour cette tâche. » Expliqua la demoiselle de son ton calme et posée.

-« Souhaitez-vous l’accompagner ? Je tiens à être clair à ce propos, vous avez parfaitement le droit de refusé ! »

Même si Miyu était à la tête du village et le droit de décision toute militaire, elle ne voulait pas faire bouger ses soldats comme des pièces sur un échiquier. Ils n’étaient plus en temps de crise, ce genre de cas extrême n’avait plus lieu d’être. Puis même pendant la guerre, la kunoichi avait toujours veillé à respecter les choix de ses recrues. Elle n’allait pas changer de ligne de conduite, uniquement parce qu’elle était à une position enviable.

Tenu

Citation :

Ses vêtements ample cachent une musculature très sèche et à peine apparente lorsqu'il est nu. Sa tenu est entièrement noir. Le haut est un costume simple et primitif appelé le Khiton. c'est une tunique en lin d'un mètre de haut sur un mètre quatre-vingts de large, l'étoffe est pliée en deux dans le sens de la hauteur, ses bords sont réunis par une couture latérale, formant ainsi une sorte de fourreau. Elle est suspendue aux deux épaules par deux fibules. Sur ces deux fibules, se greffent ce qui servira de manches très larges et s’arrêtant juste au niveau des ongles.
Il y vient une ceinture serrée à la taille permettant de raccourcir la longueur du vêtement en faisant bouffer le tissu. Une deuxième ceinture moins serrée superpose la première. Il y est suspendue une sacoche à l'arrière au niveau des reins, servant a transporté divers objets. Au côté gauche est attachés son épée Tai chi juan. Le pantalon est large et fripé, fait d'un simple coton. Il dévoile ensuite des tabis tout à fait classique. Pour finir il est très souvent (pour ne pas dire tout le temps) recouvert d'un très long manteau de laine à capuche le recouvrant presque entièrement.

Un genin fut choisis pour m'accompagner. C'était ma demande... L'hokage y accéda. C'était pour moi un moyen de me faire connaitre en dehors de mon masque et de mon statu. Cette fois, je n'étais qu'un Jonin. Et c'était tant mieux. De plus, prenant mon rôle très au sérieux, j’espérais qu'en agissant souvent ainsi les Genin prendraient rapidement du gallon et de "la bouteille". Et qui sait. Si ma proposition d'avoir obligatoirement en tant que rang supérieur un Genin ou un chunin sous sa coupe était accepté, peut-être que celui qui m'accompagnerait me serait assigné...
J'étais habillé normalement quand je me rendis dans le bureau de Miyu. Bon dieu que ça faisait longtemps que je ne m'étais pas baladé sans mon uniforme et mon masque. Je me sentais presque nu. Le masque apporte quelque chose à la personnalité. Ou plutôt il facilite bien des interactions avec son environnement...
En avançant dans les couloirs, un shinobi me prévenu qu'il y avait déjà quelqu'un avec l'Hokage... Tant mieux me suis-je dis, cela doit être mon homme.
Je ne pris pas vraiment la peine de frapper à la porte avant d'entrée. Surement me ferais-je remonter les bretelles à cause de cela... Mais c'est le reflexe en tant que Seika qui m'y poussait. Combien de fois prévenais-je Miyu de mon arrivé ? Alors qu'elle savait que j'étais là avant même que je parle....
Je pénétrais donc dans le bureau simplement. Sans faire de théâtre. Il y avait effectivement un jeune homme avec Miyu. Vraisemblablement de mon âge. Je dois dire que je m'attendais a quelqu'un de beaucoup plus jeune... Mais ça n'enlève rien à la qualité d'une personne ça... L'âge...
Je ne coupais pas la conversation... Je ne savais même pas où ils en étaient. Je ne pris pas non plus la peine de m’asseoir. Je connaissais déjà bien assez ces sièges.
Je me trouvais à présent face à l'Hokage, juste a côté du jeune homme susceptible de m'accompagner, mais qui n'avait cependant pas encore donné son accord.
Les bras ballant et l'air totalement à l'aise, pour ne pas dire désinvolte sans sombrer dans l'arrogance je m'annonçais enfin à ma supérieur. Ce coup-ci Je je faisais un peu de sur-jeu je l'avouais. Par humour, par envie et par discrétion...

• Samidare Teichirô au rapport Hokage-Sama. Je suis fin prêt à partir pour Kiri dès que vous m'aurez remis la fleur et le Genin sensé m'accompagner dans cette mission.

Je tournais un bref instant mon regard vers le Genin en question. Sans être médisant, il ne m'inspirait pas grand chose au premier abord. Impossible de savoir quel genre d'homme il était au premier regard. Il paraissait juste un peu anxieux, surement du au fait de se retrouver dans cette salle en présence de Miyu. Au moins j'espérais qu'il soit conscient de la chance qui lui était offerte ici. Ce n'était pas une mission capitale non plus, ni très dangereuse. (quoi que...). Mais ça lui permettait de sortir du village, de voir un autre pays et de rencontrer du peuple à Kiri. Car il était évident, que j'allais me reposer un peu là-bas avant de repartir...

• Je suppose que c'est toi qui va m'accompagner alors... Enfin si tu es d'accord.

Il n’était pas aisé de fusillé du regard un être quand on n’avait pas vraiment de yeux. C’était ce genre de chose que regrettait la kunoichi, dans cette tare génétique. Parfois, elle se demandait comment son époux, arrivait à ne pas lui reprocher son manque d’expression, d’autant plus qu’elle n’était pas vraiment démonstrative. Ne pouvant laisser impunie cette intrusion, qui n’avait pas lieu d’être sans son masque.

La kunoichi attendit la réponse du Genin, avant de pouvoir poursuivre la réunion sur des réprimandes. Heureusement celle-ci fut positive, elle ne s’attendait pas à autre chose mais elle n’était pas dans la tête de ses soldats et ne pouvait les contrôler. Celui-ci lui aurait dit non, elle n’aurait même pas cherché la raison. Chacun était libre de ses décisions dans sa nation, il fallait juste en assumer les conséquences tôt ou tard.
La demoiselle se leva de son siège en osier et se dirigea vers un pot en terre qui se trouvait près d’une des nombreuses fenêtres de la pièce. Elle appliqua sa main droite sur le terreau et en quelques secondes, un magnifique plant de bégonia apparût devant les yeux des deux protagonistes. Avec une infinie douceur la brune coupa chaque tige au plus près du sol. Laissant la racine en terre, qui était considéré comme disgracieuse pour la plupart des humains. Une idée qui la révoltait un peu mais elle ne pouvait pas réinventer le protocole humain. Les fleurs entre ses doigts, sans faire plus attention aux deux hommes, elle ouvrit la porte d’un meuble en bois, qui se trouvait contre le mur. Près d’une baie vitrée qui donnait sur un balcon, il n’y avait pas grand-chose de valeur dans cette pièce, elle était juste symbolique et la dirigeante n’irait jamais pleurer pour un ou deux mètre de soie volé, alors qu’elle pouvait en avoir autant qu’elle souhaitait. Déroulant d’ailleurs un morceau d’étoffe, elle choisi de prendre un rouge avec des feuilles gravée de fil d’or. Celui-ci n’était pas très long, juste le diamètre pour faire une tapisserie.

Elle revint rapidement sur ses pas et tendit le tout au Genin. Sachant que le geste était plus symbolique et approprier avec les espoirs futur. Samidare serait juste là, pour protéger le jeune homme et faire en sorte, qu’il ne déclenche pas involontairement une guerre.

-« Je compte sur vous, pour ne commettre aucun impair. Je ne voudrai pas vous retirer votre liberté, pour une durée indéterminée, pour un geste mal placé » Ordonna Miyu d’une voix qui s’était faite grave mais surtout intransigeante, elle ne plaisantait pas.

Cette mission était importante, elle pouvait tolérer l’échec dans une certaine mesure mais pas les conséquences qui en découleraient. Et c’était celle-là que les deux shinobi devraient payer.

-« Bonne route » Ajouta-t-elle d’un ton plus doux, presque comme si elle avait un sourire sur les lèvres mais aucun rictus ne prit place sur sa bouche. Alors que les deux bruns allaient se détourner et faire en sorte, de remplir leur mission, sur le pas de la porte. La demoiselle retient tout de même le plus gradé.

-« Teichiro-san, la prochaine fois, frapper avant d’entrer et attendez ma permission pour vous introduire dans la pièce. »