12. Faire ses crocs

(#) Sujet: 12. Faire ses crocs Sam 25 Mar 2017 - 18:52

Contexte du groupe

Dépêchés à la Mégalopole, les deux Konohajins avaient reçu une mission assez singulière. Proposer leurs services au Daimyô de Kawa no Kuni Dôbutsu Edeth et à son père Dôbutsu Karuil pour assurer leurs protection au vu de l'agitation et des nombreuses menaces qui planaient sur le pays.

Plusieurs rafles avaient eu lieu, plusieurs combats avaient éclaté et les cris inhumains qui venaient de déchirer la nuit n'annonçaient rien de bien rassurant. Que le Daimyô, également représentant du clan Dobutsu avec son père, soit la cible d'attaques pour déstabiliser encore plus le pays n'aurait rien eu de très surprenant. S'annonçant au palais, le seigneur du pays accepta immédiatement la demande d'audience malgré l'heure tardive, recevant la jeune femme et son camarade dans sa salle du trône, conscient des calamités qui s'abattaient sur son pays. Assis sur son fauteuil bien droit, il les laissa se présenter, son lion-familier était assis à ses côtés, vigilent. Lui aussi était conscient qu'une catastrophe se préparait.

Règles générales

Ø Respectez l'ordre de post, et privilégiez ce RP pour ne pas le faire traîner.
Ø Résumez toutes vos actions et vos techniques (ainsi que leur rang et leur cible) à la fin de votre RP, avec la balise spoiler ou hide. N'hésitez pas à exporter le code de vos techniques via votre Fiche Technique dynamique.
Ø Le premier tour est un tour d’introduction. L’utilisation de techniques n’est pas autorisée dès votre premier post.
Ø Vous avez 36h pour poster lorsque c'est votre tour. Si vous ne le faites pas, vous aurez une seule et unique fois un joker de 12h supplémentaires (le Staff ne passera pas poster). Si vous n'avez toujours pas posté, vous serez exclu du groupe.
Ø Chaque personnage a droit à un seul délai de 24h s'il poste dans le bureau de SNH (www).
Ø N'hésitez pas à utiliser le Guide de Combat et l'Indicateur de Chakra pour vous aider en cas de combat.
Ø En cas de soucis, vous pouvez faire une demande d’arbitrage.

Indications particulières

Ø Pour en savoir plus sur le système de cet arc, rendez vous ici.
Ø N'oubliez pas que votre zone est à feu et à sang : les scènes sont proches de celles que vous pouvez imaginer trouver lors de l'Apocalypse.

Ordre des participants

Gekei Izumi
Yôgan Toshi
Narrateur

Nous arrivions enfin dans la Mégalopole de Kawa no Kuni, lieu où je ne m’étais jamais rendue. Et j’étais sûre que Toshi non plus. Nous avions été envoyés ici pour assurer la protection du Daimyô de Kawa, celui-ci et son père apparemment ciblés par des attaques, tout comme la Mégalopole. Ces attaques furent confirmés quand des cris horribles nous parvinrent du peu de distance qu’il nous restait à parcourir. Et une fois rentrés, autant dire qu’il fallait savoir garder son sang-froid. Des cadavres, des maisons détruites, des combats partout. De notre côté, nous devions rejoindre au plus vite vers les Dôbutsu.

Nous finîmes par traverser cette scène de cauchemar, et mon pauvre odorat n’en pouvait plus. Les odeurs de fumées et de sang emplissant tellement ce sens que s’en était nauséeux. Je finis par nous arrêter aux portes du palais, et fit savoir notre présence, ainsi que la raison de celle-ci. Je présentai même le document officiel pour plus de sûreté. En attendant que les portes nous soient ouvertes, je pris des nouvelles de mon coéquipier.

- Ça va ? Pas trop choqué ? Je sais que ça peut être difficile comme situation. Juste, rappelles-toi de rester poli et courtois, même si il arrivait que le Daimyô ou son père puissent te perturber ou t’énerver. Et n’hésites pas à intervenir si tu penses avoir des choses pertinentes et importantes à dire ou à demander.

Ouaip, je sais, c’était bien à moi de parler, alors que je me souvenais de l’entrée que j’avais faite chez la Daimyô de Hi lors de mon premier jour de mission là-bas. Mais bon, on apprend de nos erreurs comme on dit.

Nous finîmes enfin par être introduit auprès de nos clients, et je gardai un visage neutre en entrant dans la pièce, prenant tous les détails de chaque recoin en compte, avant que mes yeux ne viennent se poser sur l’homme et son familier. Les deux étaient plutôt impressionnants, mais je ne me laissai pas intimidée et avançai jusqu’à me trouver à quelques pas de lui, avant d’effectuer une courbette respectueuse. Je me relevai et finis par prendre la parole.

- Je suis Gekei Izumi, chûnin de Konoha et voici mon coéquipier Yôgan Toshi. Tout d’abord je vous remercie de nous recevoir aussi tard. Nous avons été envoyés ici pour assurer votre protection, ainsi que celle de votre père. Avez-vous des exigences particulières ? Votre père n’est pas présent, est-il en sécurité ? Et dernière question, êtes-vous sûr et certain de la loyauté de votre garde actuelle ?

Résumé:

Après Ame, me voici à la mégalopole de Kawa pour une autre mission importante et pour mon plus grand plaisir, j’étais une nouvelle fois accompagnée d’une de mes coéquipières, j’en étais très ravi puisque la communication est toujours plus facile lorsque vous êtes en présence d’un familier.

Le trajet vers cette ville encore inconnu pour moi fut plutôt long et il fallait rester vigilent sans arrêt, la récente menace qui pesais sur nous et sur le monde était d’une ampleur tout autre que celle que j’aie pu vivre auparavant et je suis certain que c’est le cas pour un bon nombre de shinobi du yuukan. Au bout du long voyage, nous arrivions enfin à la Mégalopole et le paysage n’était pas des plus exotique, des bâtiments en ruines et des cadavres de partout.

Avec ma coéquipière, nous nous dépêchions de nous rendre au palais des Dôbutsu, mais l’autre raison était aussi que nous voulions au plus vite quitter cet enfer. Comme c’était prévisible, se rendre au palais était bien moins compliqué de se rendre dans la ville et une fois aux portes de celui-ci, Izumi se chargea des modalités qui nous permettraient de pénétrer au sein du palais. En attendant l’ouverture des portes, nous engagions la conversation.

- Je suis certes un peu choqué, mais ça va. Compris, je tacherais de m’en souvenir. Ok.

Les portes nous furent ouvertes quelques instants après que j’ai reçu les conseils d’Izumi, ce sont quelques gardes qui nous menèrent ensuite jusqu’à nos clients, je remarquais bien l’air impassible de ma coéquipière et décidais d’en faire autant et suivre l’exemple. Une fois face à celui qui nous avait été présenté comme le Daimyô de Kawa no Kuni Dôbutsu Edeth, nous saluions respectueusement puis nous nous présentions et je laissais Izumi continuer la conversation.

- Yôgan Toshi, Genin de Konoha.

Le Daimyô considéra les deux Konohakins qui lui avaient été envoyés avec un calme apparent. Quand bien même son pays était à feu et à sang, il fallait que lui garde le sang froid. N'était-ce pas là la première leçon de tout dirigeant qui se respecte ? Qui d'autre instaurerait à nouveau l'ordre et la discipline une fois que lui aurait cédé à la panique pour préférer l'agitation vaine et insensée à la froide organisation qu'implique une catastrophe comme celle qui s'abattait en ce moment sur les siens ? Il entendait, même à l'intérieur de son palais seigneurial, le grondement apocalyptique qui résonnait au-dehors, faisant frissonner tous les habitants de Kawa no Kuni en même temps. Ces terres connaissaient leur plus grand bouleversement, c'était presque certain. Le Daimyô lui-même en était convaincu -ou du moins il l'espérait. Et c'était justement pour cette raison qu'il comptait bien rester en vie.
Lorsque les deux soldats eurent fini de se présenter, et après qu'un léger silence ait plané dans la salle d'audience, il prit à son tour la parole d'une voix grave.
"Je remercie Konoha pour les précautions qu'il prend à notre égard. Et je pense ne pas avoir le choix d'accepter votre aide, hm ? Vous semblez vous-même assez sûre de vous, jeune fille, pour que je puisse vous répondre un simple "non". Peu importe, dans des temps comme ceux-ci il nous faut mettre tous les atouts de notre côté et nous protéger mutuellement."
Un grondement plus fort que les précédents retentit. Le Daimyô tourna la tête en direction de son lion, qui avait grogné. Les babines de la bête étaient retroussées, et ses yeux brillaient d'un éclat tout particulier que le seigneur ne reconnaissait que trop bien, et qu'il craignait. Comme pour lui-même, les yeux toujours fixés sur son compagnon animal, il murmura quelques mots qui résonnèrent, parfaitement audibles, dans la salle d'audience.
"Le danger se fait de plus en plus grand, de plus en plus proche ... Bientôt, la mort viendra frapper à notre porte et ... Il nous faudra la tenir dehors jusqu'à ce que la tempête soit passée."
Il sortit de sa rêverie aussi brusquement qu'il y était rentré, et reporta son attention sur les deux soldats de Konoha.
"Mon père est dans le château, en sûreté autant que moi, de même que toutes les personnes entre ces murs. Mais, si cela peut vous rassurer, nous pouvons tout autant le faire venir ici. A vrai dire, je serais moi-même assez rassuré de le savoir à mon côté."
Il fit un signe de la main à un serviteur, qui hocha la tête et sortit de la salle par une porte dérobée.
"Quant à mes serviteurs, ils sont tous dignes de confiance. Soyons clairs: si le danger nous menace aujourd'hui, il ne vient pas de l'intérieur de ces murs mais bien plutôt de ce qui fait rage à l'extérieur. Ne commençons pas à instaurer la panique dans le château, c'est bien la dernière chose dont nous avons besoin ..."
Il poussa un léger soupir, et appuya sa tête contre le dossier de son trône. Les grognements de son lion se faisaient plus insistants.
"Les bêtes sentent le danger mieux que nous ... Vous vous êtes vous-mêmes mis en péril en venant ici. Comment est la situation dans le reste du pays ? J'imagine que tout est dans le même état ... Et à Konoha ? Dites-moi tout ce que vous savez, sans rien omettre."

Je dus littéralement empêcher mon sourcil de tiquer face à la réponse du Daimyô. Il y avait une raison pour laquelle je n’aimais pas la diplomatie. D’un, j’étais absolument nulle dans ce domaine. Mais en plus, je détestais ce genre de gars qui nous prenait de haut. Ce n’était pas de ma faute si j’avais été envoyée ici. Cependant, je ne relevai pas sa remarque, et restai impassible face à sa pique. Mieux valait ne pas envenimer les choses. Je me contentai simplement d’un hochement de tête à la in de sa phrase et le tour était joué. Ouaip, autant parler le moins possible, ça évite les gaffes. Quoique, avec le dernier Daimyô je n’avais pas eu besoin de parler pour faire une gaffe. Mais c’était de l’histoire ancienne.

Un grondement beaucoup plus puissant que ceux que nous entendions depuis que nous étions arrivés raisonna, me faisant me tendre. Bon sang, il y avait dehors des gens qui luttaient pour leur survie, et j’étais là. Je comprenais qu’il fallait protéger les puissants. Mais je préférais être sur le terrain, pas ici, à être inactive.

Mes yeux se fixèrent de nouveau sur le Dôbutsu quand celui-ci se mit à dire des choses qui me firent froid dans le dos. Ça semblait un peu trop prophétique à mon goût, et peut-être qu’il valait mieux que cela ne le soit pas.

Je m’apprêtais à lui demander ce que ces paroles signifiaient, quand il reprit la conversation par lui-même, m’assurant que son père était en sécurité. Pourtant il l’appela tout de même dans la salle, prouvant qu’il en était peut-être pas si certain. Ou peut-être voulait-il juste l’avoir sous ses yeux pour s’assurer qu’il était bien vivant.

Je faillis lui renvoyer une remarque sarcastique dans la figure quand il me dit que le danger ne pouvait pas venir de l’intérieur. Après ce qu’il s’était passé à Nami et Ame, autant dire que cette pensée était loin d’être partagée. Je gardai cependant cela pour moi.

- Vous avez raison.

Oui, j’en savais quelque chose que les bêtes sentaient le danger mieux que les humains. Autant dire que ma louve n’avait pas été super calme et grognait depuis un moment dans ma tête. Et franchement, en sachant tout ce qu’il se passait autour de nous, il n’y avait pas besoin d’un animal pour savoir que nous étions tous en danger. Et puis, je pense que tout son pays était en péril dooonc… Je gardai pourtant encore une fois ces remarques pour moi, avant de lui répondre du mieux que je le pus.

- Le démon à queue Rokubi menace Konoha. Et dans tout Kawa, des rafles ont lieu. Les Konhajins ont été déployés pour empêcher celles-ci dans tout votre pays. Cependant, on a appris qu’il y en avait aussi eu à Hi no Kuni et à Ami. Et c’est le rôle des ninjas de vous protéger.

Izumi avait fini de nous présenter et c'était à présent autour du Daimyo d'en faire autant, ce qu'il fit sans se faire prier après qu'un court instant de silence ait pu être observé à l'intérieur de la salle. C'était pratiquement la première fois que je me tenais face à une si haute personnalité et le sang-froid dont il faisait preuve face une période de crise de cette ampleur ne pouvait que susciter de l'admiration de ma part, toutefois, c'est un point qui ne valait pas la peine d'être soulevé et encore moins par quelqu'un comme moi, je me contentais donc de continuer d'être aussi discret que possible pour ne pas venir perturber la conversation qui se tenait entre la Gekei et le Dôbutsu.

Je savais déjà que c'était extrêmement compliqué et ennuyeux de tenir une conversation avec un Diplomate, mais je ne le savais qu'en théorie, Là était la première fois que je comprenais vraiment ce que cela signifiait car je le vivais. Les premières phrases prononcées par le Daimyo avaient déjà réussi à me faire perdre le fil de la conversation si bien que je dus profiter de l'interruption causé par le nouveau grondement provenant de l'extérieure du palais pour me repasser en boucle ce que le Kawajin venait de dire. Il plongea ensuite son regard dans celui de son loup avant d'engager un discours post-apocalyptic sur la mort qui venait de frapper à notre porte. Dans un sursaut, il reprit ses esprits avant reprendre son long monologue au quel je ne comprenais rien, mais apparemment Izumi elle réussissait à suivre, et répondait aux questions du Dôbutsu.

Spoiler:

Le Daimyô écouta le compte-rendu de la jeune Kunoïchi de Konoha d'une oreille attentive. Ainsi, son pays n'était le seul à être plongé dans le malheur. Hi et Ame étaient également la proie de Rokubi ... La colère et l'envie de destruction de cette bête semblaient être sans limite. Qu'est-ce que l'humanité pouvait bien lui avoir fait pour qu'il en vienne à lui vouloir autant de mal ? Le Daimyô connaissait les bêtes. S'il était fier de l'une de ses capacités, c'était bien de celle qui lui permettait de les comprendre assez facilement. Or, il savait que l'animal n'attaquait pas tant qu'il n'y était pas contraint. Si la peur ne le poussait pas à agir, s'il n'était pas forcé par l'instinct le plus primaire, qui se déclenche lorsque la bête se sent péril, il n'avait aucune raison de devenir agressif. Qu'est-ce qui avait donc pu changer le démon à Six queues pour qu'il en vienne à attaquer les hommes avec autant d'ardeur ?
Le Daimyô fut tiré de ses pensées par l'arrivée de son père dans la salle. L'ancien Daimyô était suivi par l'ours qui lui tenait compagnie, et qui était marqué d'autant de cicatrices que son compagnon. Tous deux avaient une mine grave. Si les stigmates des nombreuses batailles qu'ils avaient livrées ensemble ne témoignaient pas d'un courage et d'une bravoure à toute épreuve, on aurait pu croire qu'ils étaient effrayés par la situation.
"Depuis quand Konoha se préoccupe-t-il de la sécurité des autres Daimyôs ? Aburame Miko ne vous cause-t-elle pas assez de soucis comme ça, encore ? A moins que vous ne mettiez en place les fondements de notre annexion prochaine à vos territoires ?"
Inutile de préciser, après cette entrée sonore, que l'ancien Daimyô n'était pas aussi diplomate que son fils. Il s'avança d'un pas décidé vers le trône sur lequel siégeait son héritier, et fixa le jeune seigneur de son regard de bête.
"Et toi, mon propre fils, tu invites sous notre toit ces gens-là ? Ne vois-tu pas le danger qu'ils représentent ? Honte à toi ! Tu mets tout le pays en péril, et je jure ...
-Assez !"
Le jeune Daimyô s'était élevé contre son père. Il était maintenant debout, son lion grognant de nervosité plus que jamais à son côté. Il y eut alors une sorte de duel de regards entre les deux hommes. L'échange muet dura quelques instants, jusqu'à ce que le plus âgé détourne les yeux pour, finalement, baisser le regard.
"Pardonnez mon père, Konhajins. Et mettez sa véhémence sur le compte de l'atmosphère si particulière. Même s'il est parfois éprouvant de les avoir à ses côtés, il est important de profiter de la compagnie de ses proches, d'autant plus dans une situation comme celle-ci."
Face au grondement de plus en plus sonore qui secouait les murs du palais, et sentant la tension qui s'était durablement installée, semblait-il, dans la pièce, le Daimyô comprit qu'il fallait faire tourner la conversation vers un sujet plus léger. Après tout, ils faisaient tous face au même danger.
"Qui laissez-vous derrière vous, à Konoha ? Si j'ai bien compris ce que vous m'avez dit, jeune fille, votre patrie est autant en danger que la mienne. Vous appartenez tous deux à des clans illustres, qui ont du faire face à des situations de crise peu communes."
Le regard du Daimyô s'attarda sur le plus jeune, Yôgan Toshi. Il connaissait l'histoire récente des Yôgan, et savait que le clan avait été scindé en plusieurs parties dans les dernières années.
"Vous devez regretter de ne pas être auprès d'eux pour les protéger, certainement ... Et, si cela peut vous rassurer, je le regrette aussi. Quoiqu'il se passe aujourd'hui, je doute sincèrement que votre présence ici apporte quoique ce soit face au danger auquel nous faisons face. Deux soldats de plus ou de moins ... Si Rokubi lance ses feux dans notre direction, nous serons tous morts."
C'était la dure réalité. Comme en réponse à ses paroles, un choc plus important que les précédents secoua les murailles du palais. Le lion grogna, suivi bientôt par l'ours. La pièce s'imprégnait d'une atmosphère de tension extrême. Une tension animale ...

Suite à mon rapport, le Daimyô demeura silencieux un moment, sans doute parce qu’il analysait la situation. Je respectai son silence et me reteins de ne pas bouger, alors que j’avais juste envie de faire cela. Cependant, j’étais coincée ici, à faire de la diplomatie, alors que je n’avais pratiquement jamais fait ça. De plus l’atmosphère lourde qui régnait me mettait encore plus sur les nerfs.

Heureusement, avant que je ne puisse ouvrir la bouche ou faire une quelconque gaffe, un imposant personnage entra dans la pièce, et au vu de son âge et du familier qui l’accompagnait, je déduisis qu’il s’agissait du père du Daimyô. Non pas que les nombreuses cicatrices voyantes n’étaient pas non plus un indicateur.

Seulement, son arrivée ne provoqua pas vraiment une vague de soulagement. La raison ? Ce fut limite s’ils ne nous agressait pas et ne nous accusait pas de préparer l’annexion de son territoire. Mon sourcil tiqua violemment, seule réaction visible de mon irritation face au personnage. Je veux dire, nous venions ici pour aider son pays, et ils nous soupçonnait de vouloir en prendre le contrôle ? Ne voyait-il pas qu’il y avait des problèmes plus graves que de simples manigances politiques ? Nous étions menacés par un démon à queue bon sang ! De plus, il avait légèrement insulté notre Daimyô en insinuant qu’elle n’était bonne qu’à causer des problèmes. Si la situation n’avait pas été aussi grave qu’elle ne l’était, je ne me serais pas gênée pour le remettre en place. Aussi diplomatiquement que possible, bien entendu.

Ce fut finalement son fils qui le remit à sa place, après que l’ancien Daimyô lui ait reproché d’être trop imprudent. Comme si nous étions ennemis ici ! Le Dôbutsu ne se rendait-il pas compte de ce qu’il se passait en dehors de ses murs ? Une partie du monde était menacée par une entité de chakra, dont son pays, et il venait nous accuser de comploter contre lui !

Le Daimyô finit par reprendre le contrôle de la conversation en s’excusant à la place de son père. Je me demandais où le monde en venait pour que ce soit le fils qui s’excuse à la place du parent alors que normalement, ce devrait être l’inverse. Cependant, j’esquissai un vague geste de la main.

- Ne vous inquiétez pas, je peux comprendre que cette situation mette tout le monde sur les nerfs et que votre père puisse s’emporter. Cependant, je tiens à vous rassurer si vous aussi êtes inquiets à l’idée que nous puissions représenter un danger, ou que nous sommes ici juste dans l’intérêt d’annexer votre territoire. Je me retins vraiment de rouler des yeux à ces derniers mots. Nous avons été envoyés ici dans le seul but de vous protéger. Tout comme les autres soldats ont été déployés à Ame et Hi, ou dans votre territoire, nous sommes ici pour aider à remédier à cette situation plus que catastrophique.

Le Dôbutsu changea ensuite de sujet, sans doute pour éviter que plus de tension ne s’accumule à celle déjà ancrée dans la pièce. Et bien que notre vie privée ne le regardait absolument pas, j’appréciai la main tendue, et lui répondis d’un ton assez neutre.

- J’ai dû laisser ma mère, ainsi que les membre non-combattants de mon clan derrière, cependant, c’est la réalité du métier. Et il reste tout de même des ninjas au village et des mesures d’urgence sont prêtes à être déclenchées à tout moment. Donc je ne m’en fais pas trop.

Je laissai Toshi s’il le souhaitait, puisque cette question nous concernait tous. Surtout que pour lui, la situation devait être un peu plus compliquée. Il était plus jeune et beaucoup plus proche de son clan que je ne l’étais. Cependant, je dus tout de même répondre à sa dernière remarque.

- Eh bien, peut-être que nous ferons la différence, ou peut-être que nous ne la ferons pas. Mais je préfère ne pas partir pessimiste. Sinon, c’est la défaite assurée. Bien sûr, je ne suis pas optimiste non plus. Nous donnerons de notre mieux, nous battrons pour vous protéger, et donc indirectement, votre peuple. Et ensuite, advienne que pourra.

Ces mots furent suivis d’un choc extérieur beaucoup plus important qui en vint à faire trembler les murs. Même les animaux devinrent plus nerveux, rehaussant la tension d’un coup. Je voulais vraiment savoir ce qu’il se passait au juste. Plutôt que rester là à faire la conversation.

Lorsque Izumi eut terminé son bref sur ce qui se passait à l'extérieur des terres de Kawa, Le Daimyô Kawajin s'accorda un court instant pour assimiler les informations. Le moment de silence rendit aussi l'atmosphère pesante, mais ça ne me gênait plus en rien puis-ce que j'étais déjà le plus tendu de la pièce, je me contentais de faire voler discrètement mon regard des lèvres d'Izumi à ceux du Daimyô en attendant celui qui prononcerait la prochaine phrase, mais l'observation décidément les mauvaises personnes, ce fut une voix grave qui m'était totalement étrangère qui vint lever le silence qui régnait dans la pièce, je redirigeais lentement mon regard pour le poser sur le vieil homme aux multiples cicatrices qui venait de pénétrer dans la salle. Même si le vieillard avait réussi à alléger l’atmosphère, il emmenait toutefois avec lui son lot d’ennui, son intention n’était clairement pas de mettre les Konohajin présent à l’aise, mais plutôt tout l’inverse, il nous accusait d’être des hypocrites, des sournois et notre Daimyô d’être une fauteuse de trouble, mais malgré cela, à aucun moment l’envie de lui couper la parole ou même de le contredire ne me prit, généralement les villages Ninjas ont des modes opératoire plutôt sournois et même si je ne m’étais pas encore assez frotté à la haute sphère de Hi, ça ne m’étonnerais pas d’apprendre que nous faisions pareil.

En ayant fini avec nous, le vieillard continua de se plaindre auprès de son fils qui le coupa la parole nette et se mit debout pour affronter son géniteur du regard. Ce fut l’actuel Daimyo qui sortit vainqueur du combat muet qui s’était déroulé entre lui et son père, le vainqueur s’excusa ensuite auprès de moi et d’Izumi pour le comportement de son familier, avant de reprendre la conversation avec un sujet plus ouvert.

- Moi, j’ai laissé derrière moi mon père, ma mère, mon petit frère et mes amis, mais même si je suis quand même un peu inquiet, je sais qu’ils seront capables de survivre, ils l’ont bien fait au pays du bois.

Pour répondre à la déclaration pessimiste du Dôbutsu qui suivit, Izumi lui fit bien comprendre pourquoi nous étions là lui expliqua bien que nous ferons de notre mieux lors de cette mission qui nous avait été confié et ce peu importe l’issu. Sur ces mots, un choc vint secouer les murs du palais, ça faisait un moment déjà que je l’entendais se rapprocher, mais là ça avait l’air plus proche que jamais.

- Quesque c’était ?

Spoiler:

Un nouveau grondement. Une nouvelle secousse. Etait-ce de la poussière qui venait de tomber du plafond ? Le Daimyô s'inquiétait de plus en plus. Il serra les dents. S'il ne grognait pas comme son lion, c'était simplement par respect de l'étiquette. Tous ses instincts lui criaient de s'enfuir du palais et de trouver refuge dans le premier endroit venu. Mais il ne pouvait décemment pas agir de la sorte. Qu'adviendrait-il de son peuple s'il voyait son leader prendre ses jambes à son cou ? Et qu'adviendrait-il de lui, de son image ? Il ne pourrait jamais plus regarder son père dans les yeux après un tel affront au trône ... Il chassa cette idée ridicule de son esprit, et s'efforça d'adopter un ton léger et sympathique, poursuivant la discussion comme si de rien n'était:
"Nous ferons en sorte que chacun ici puisse retrouver les siens. Je ne veux pas que vos supérieurs aient à envoyer vos avis de décès à vos familles. De même que je ne veux avoir à le faire pour personne ici."
Parler l'aidait à se détendre. Il réalisait ça à mesure que les mots sortaient de sa bouche, sans nécessairement avoir une saveur particulière.
"Alors nous protégerons tout le monde. Et une fois que tout ça sera terminé, nous ferons notre devoir envers notre peuple. Nous reconstruirons le pays et ..."
Une secousse plus forte que toutes les précédentes ébranla le palais.
"Nous reconstruirons le pays et nous ..."
Les paroles du Daimyô se transformèrent en murmure alors qu'un grondement sourd parcourait la salle. Il y eut un silence de mort, pas même brisé par les grognements nerveux des bêtes, elles aussi réduites au silence par la tension. Enfin, un craquement de mort déchira l'espace. Le plafond de la salle se fendit en deux en son centre, déversant un déluge de pierre et de poussière dans toute la pièce.
"A TERRE !"
Alors que les pierres tombaient, s'écrasaient sur le sol dallé et roulaient lourdement contre les murs, chacun se protégeait comme il le pouvait. Il y eut des cris sonores, d'autres étranglés. Pendant un instant, le chaos du dehors se propagea jusqu'à l'intérieur du palais. Puis tout s'arrêta, au bout de quelques minutes. Le calme relatif revint. La salle était jonchée de pierres et ... de corps. Les gardes n'avaient pas tous survécu. Des taches rougeâtre coloraient les blocs de marbres, comme une aquarelle de mauvais goût. Des gémissements retentissaient.
"Ai ... Aidez-moi ! Je suis ... là ! Et mon père ..."
La voix du Daimyô sortit de derrière les décombres, dans un coin de la pièce. Elle était faible, mais parvenait encore à couvrir le son des gémissements des gardes. Les deux Konohajins -qui avaient échappé à la catastrophe- pouvaient parfaitement l'entendre de là où ils se trouvaient. La situation prenait une toute autre tournure.

Spoiler:

Les grondements se faisaient de plus en plus fréquents, et un peu de poussière me tomba sur le nez lors du dernier, me faisant me tendre. Bon sang, il ne manquerait plus que le plafond ne s’effondre sur nous ! Je ne savais pas à quel point j’allai regretter cette remarque dans les instants qui suivraient.

Le Daimyô ne sembla pas se laisser perturber par les secousses, et continua de parler d’un ton qui se voulait léger. Décidément, il était décidé à ne pas laisser la tension s’installer, même si c’était un vain effort. Tout mes sens étaient en alerte à cause de ces secousses, et je ne me laissai pas du tout influencer par ses paroles qu’il voulait optimistes.

D’ailleurs, son optimisme fut coupé en plein élan, une secousse plus puissante que les autres ébranlant les murs du palais. Un silence de mort s’abattit sur la pièce, avant de finalement être rompu par le plafond se fendant en deux et s’affalant sur nous. Je n’eu pas besoin du cri du Daimyô pour me mettre à terre, me jetant au sol dès que le premier bloc tomba à quelques centimètres de moi.

Je ne bougeais pas de tout le temps que l’effondrement dura, mes oreilles piquant le bruit de cris effarés et d’agonie. Je fus abasourdie devant ma chance en me relevant indemne. Je le fus encore plus quand je vis Toshi dans la même situation. Cependant les flaques de sang, ainsi que l’odeur si caractéristique de ce liquide emplissaient la pièce, me faisant froncer du nez face à mon odorat encore mis à l’épreuve. Mais surtout, cela m’inquiétait, il n’y avait que quelques personnes debout.

Je commençais à chercher la salle du regard afin de repérer les deux Dôbutsu, quand la voix du Daimyô me parvint, une voix faible qui me glaça le sang. Oh bon sang ! Il était sous les décombres avec son père, il fallait que nous le sortions de là ! Mais il fallait aussi que nous nous occupions des survivants, me rappela une part plus émotive de moi-même.

Fonçant vers le son de la voix, je ne pris pas la peine de me retourner vers Toshi pour lui donner mes instructions.

- Essai de trouver le plus de survivants possible et rassemble-les pendant que je dégage ces messieurs.

De mon côté, j’arrivai enfin à hauteur de la provenance de la voix, et vis des blocs de pierre qui paraissaient trop lourds pour pouvoir tout simplement les soulever. Il ne restait donc plus qu’à les détruire. Seulement, je prenais aussi le risque de blesser le Daimyô et son père par inadvertance. Après quelques secondes de réflexion, je sortis mon sabre et effectuai une vingtaine de coups dans les pierres, y mettant un peu de puissance pour les trancher, sans pour autant exagérer ma force, de peur de toucher ceux que je devais protéger.

Je ne savais pas si quelqu’un avait entendu ce que je disais, mais je n’avais pas reçu de réponse, peut être en savaient-ils juste autant que moi, ou alors ils en savaient plus, mais étaient effrayés par la chose, dans tous les cas, la secousse se faisait de plus en persistante et secoua cette fois faiblement le palais à tel point que de la poussière commençait à tomber du plafond. Je posais mon regard sur Izumi puis sur le Daimyô attendant une quelconque réaction, mais il n’en fut rien. Le plus jeune Dôbutsu continuais de parler lentement et très calmement, il nous promettait que nous retournerions chez nous sains et sauf lorsque ceci serait fini, je l’écoutais avec attention comme depuis notre arrivée au palais. Le Daimyô continuait de parler lorsqu’un autre grondement parcouru toute la salle, effaçant totalement la voix du Daimyô qui parlait encore et dominant aussi les grognements des animaux des Dôbutsu.

À la suite du grondement sourd, le plafond de la pièce se déchira en deux laissant s’abattre sur la salle une avalanche de pierre et de poussière, instinctivement, je fonçais m'abriter dans un coin et y restait jusqu’à ce que la catastrophe soit passée. Lorsque la chute de pierres s'arrêta, je me relevais lentement en regardant prudemment autour de moi. L’avalanche avait fait beaucoup de dégâts, mais j’avais été épargné, apparemment Izumi aussi, et même si quelques gardes tenait encore sur leurs deux pieds, c’est la grande majorité qui avait été ensevelie par les pierres, ils y avait aussi des blessés graves, mais j’avais perdu de vue ceux même pour qui nous avions été envoyé ici. Au bout d’un moment à tenter d’avoir les deux Dôbutsus dans mon champ de vision, c’est leurs voix qui me parvinrent, mais avant que je n’aie le temps de réagir, c’est Izumi qui s’avança vers la source de la voix la première, me donnant des instructions au passage.

- Bien.

Je m’exécutais aussi vite que possible, me dirigeant vers les quelques survivants qui avaient la force d’appeler à l’aide pour leurs porter secours.

Spoiler:

Les coups de sabre de la jeune Gekei furent suffisants pour trancher les pierres qui retenaient le Daimyô et son père prisonniers, et n'eurent aucun effet sur eux. La Kunoïchi de la Feuille put constater, une fois les deux hommes libérés, qu'ils étaient tous deux dans une situation délicate. Le Daimyô s'en sortait le mieux, sans doute. Seul son bras avait souffert de la chute des pierres, et quoiqu'il fût dissimulé par les vêtements amples que portait le seigneur, les longs filets de sang qui coulaient de sa manche en disaient suffisamment sur son état. Quant à l'ancien Daimyô ...
"Aidez mon père, je vous en supplie ... Il a été frappé à la tête et au torse par une pierre et je ne sais pas s'il respire encore ... Et ..."
Il se tut là, et ne mentionna pas même les animaux totems dont il n'avait aucune idée de l'état sous les décombres. Etaient-ils encore vivants ? Si c'était le cas, et qu'ils étaient encore dans une forme assez bonne, peut être pourraient-ils se tirer eux-mêmes du piège qui leur était tombé dessus ? Sinon ... Sinon, il faudrait composer avec, et faire selon la situation. Dans ce genre de situation, le Daimyô avait appris à ne pas trop appréhender le malheur. Il fait bien assez de dégâts sur son passage lorsqu'on le subit sans avoir besoin de magnifier son ampleur en amont.
De l'autre côté de la salle, le jeune Yôgan portait secours aux survivants qui avaient réussi à échapper à la chute de pierre ou à s'extirper du monceau de roche qui prenait à présent tout l'espace de la pièce. Une demi-douzaine de soldats étaient assis le long du mur, certains en sang, tous dans un état de choc assez important. Des gémissements se faisaient encore entendre de sous les décombres. Et les animaux totems des deux Daimyôs se trouvaient encore sous le tas de pierre. Un des soldats -qui avait l'air en meilleure forme que ses camarades- s'adressa au Konohajin:
"Il faut aller les sortir de là, et vite. Je peux vous aider, j'ai réussi à éviter la chute de pierre. Mais il faut nous dépêcher, ou ils n'en ressortiront pas vivants ! Vous devriez bien être capable de dégager ces roches avec des jutsus, non ? Alors allons-y !"
Les dés étaient jetés. Certaines vies étaient sur la sellette. Il fallait faire au plus vite avant que tout le temps ne soit écoulé.

Spoiler:

Mon sabre finit par avoir raison des blocs de pierre, et bientôt, je pus voir les deux hommes. Enfin, ce fut surtout le Daimyô qui attira mon attention d’abord sur lui en prenant la parole. Il était blessé au bras, mais lorsque je détournai le regard sur son père, comme il me l’indiquait, je blanchis. Il était sérieusement amoché, et je n’avais pas les compétences requises pour soigner ce genre de dommages.

Malheureusement, je n’eus pas le temps de dire quoi que ce soit, que Toshi attirait mon attention de l’autre côté de la salle. M’excusant auprès du Dôbatsu encore conscient, je détournai le regard vers mon coéquipier. Celui-ci m’indiquait qu’il avait besoin d’aide pour déblayer encore plus de blocs de pierres. Redirigeant mon regard inquiet sur les deux hommes, j’hésitai quelques instants avant de prendre ma décision.

- Toshi ! Echange de place avec moi ! Le Daimyô et son père ont besoin de soins. Vois ce que tu peux faire pour le plus âgé tandis que je me charge de ces débris. Je me tournai vers mes protégés. Toshi va prendre le relai puisqu’il semblerait qu’on ait besoin de mon aide là-bas. Il s’occupera de vous, et verra ce qu’il peut faire pour votre père.

Sur ces mots, je filai vers Toshi et les survivants, tandis que celui-ci arrivait dans ma direction. Je n’eus pas besoin de beaucoup de directives concernant quels blocs de pierres en question je devais déblayer, puisque les râles des personnes coincées sous les gravats me guidaient bien assez. Je m’adressai au soldat.

- Bien, j’ai réussi à dégager votre Daimyô et son père. Je devrais être capable de recommencer. Vous pouvez peut-être essayer de déplacer les pierres les moins lourdes, sur les côtés, tandis que je me charge de celles-ci.

Il ne me fallut pas plus de temps pour brandir mon arme déjà dégainée et réitérer mes actions de plus tôt. Une vingtaine de coup de sabres furent portés aux pierres qui se trouvaient au près de moi, afin que je puisse dégager les survivants sans les toucher.

Je me déplaçais dans la pièce aussi rapidement que je le pouvais, rassemblant autant de rescapés de l’éboulement que je le pouvais à un seul endroit dans la pièce comme Izumi m’avait demandé. La grande majorité des victimes se trouvait sous des amas de pierres et je me demandais bien comment j’allais me débrouiller pour les sortir de là, c’est alors qu’un garde qui paraissait être sorti de l’éboulement indemne me proposa son aide pour aller porter secours à ses collègues, il me proposais de me servir de jutsus pour dégager les roches.

- oui.

S’il savait, je ne possédais dans mes arcanes aucune technique capable d’accomplir de tels actes, au mieux je pourrais faire fondre la roche, mais de toute évidence, le seul résultat d’une telle action serait de brûler à mort les victimes. Je pouvais aussi me servir d’une puissante décharge électrique qui enverrait valser au loin les pierres, mais la technique était beaucoup trop puissante, et ferait certainement de gros dégâts aux victimes une fois de plus. C’était la deuxième fois déjà que je me retrouvais impliqué dans une mission de sauvetage, alors que mes capacités n’étaient portées que vers la destruction, je devrais vraiment revoir mon programme d’entraînement une fois rentré au village si jamais je survivais à ce fléau, mais pour l’instant, ma priorité restait de porter secours aux gardes. Je réfléchissais un instant à ce que je pouvais bien faire pour les tirer de là et ma dernière option s’avérait être Izumi, si elle aussi ne possédais pas de jutsu pour la circonstance, les gardes étaient bon pour aller plusieurs pieds sous terre.

- Izumi !, j’ai besoin d’aide je sais pas quoi faire pour dégager les gardes.

Sur la réponse de ma coéquipière, je me dirigeais vers les Daimyô et son père, je traversais Izumi au passage qui elle se dirigeait vers les soldats écrasés. J’arrivais près des Dôbutsu et posai un genou à terre pour mieux constater leur état, le plus vieux des deux avait besoin de soins intensif le plus vite possible et une fois encore, je pouvais rien faire, je n’avais pas été entrainé au Ninjutsu medical ni à la pratique de la médecine, je me retournais donc vers tous les gardes pour tenter de trouver un médecin.

- Quelqu’un parmi vous à t’il des aptitudes médical quelconque, j’ai besoin de médecin le père de votre Daimyô est touché.

Bien que je n’avais pas de compétences médical, pour avoir été plusieurs fois le patient lors d’interventions, je savais très bien comment faire ne serait-ce qu’un bandage, en attendant une réponse à ma demande, je me rapprochais du plus jeune Dôbutsu et surtout de son bras blessé, je sortis un kunai et déchira la manche de son vêtement qui recouvrait son bras, je fis ensuite de même pour la manche de mon vêtement et me servit de celle-ci pour faire un bandage autour du bras du Daimyô, si son bras était tout de même inactif, le bandage servirai peut-être au moins à ralentir voir stopper le saignement.

Spoiler:

Les Konohajins s'activaient autour des décombres, bientôt rejoints par certains des soldats, ceux-là même qui n'avaient pas été trop blessés par la chute soudaine du plafond et qui avaient réussi à s'en sortir indemnes. Toute une petit organisation se mettait en place pour venir en aide à ceux qui se trouvaient encore au milieu des ruines. Les gravats étaient détruits par l'une des envoyés de la Feuille, tandis que l'autre s'occupait de porter les premiers secours au Daimyô et à son père. Tout semblait s'organiser pour le mieux, chacun trouvant sa place dans ce schéma. Cependant ...
Le père du Daimyô s'éveilla lentement. Son souffle était rauque, et un filet de sang coulait le long de ses tempes. Il était évident qu'il avait besoin de secours urgents, au risque de subit de graves séquelles. Voire même de mourir. Il attrapa le bras de son fils avec toute la vigueur dont il était capable, et articula péniblement ces quelques mots:
"Préviens ... Préviens-les. Ne lui faites ... pas de mal. Il ... est seulement effrayé."
Et à nouveau il tomba dans l'inconscience, trop faible pour continuer à parler. L'expression sur le visage du Daimyô avait changé. S'il était auparavant soucieux, il était à présent paniqué. Il se tourna vivement vers le Konohajin à côté de lui, encore en train de bander sa plaie, et l'arrêta d'un geste brusque du bras.
"Arrêtez tout ! Il faut faire évacuer tout le monde ! Il va ..."
Un brusque fracas l'interrompit, bientôt suivi d'un grondement sourd. Les décombres que la Gekei avait commencé à dégager commencèrent à remuer, et d'un coup s'en extirpa un mastodonte de muscle et de poil, taché de sang. C'était l'ours qui accompagnait habituellement le père du Daimyô, et qui avait été pris dans les éboulements. La bête poussa un rugissement qui fit trembler tous les soldats rassemblés dans la pièce.

Spoiler:

Le Daimyô était le seul ici à pouvoir expliquer ce qui se passait:

"Courrez vous réfugier ! Il a senti que mon père est faible, et il est furieux ! Nous n'avons plus aucun contrôle sur cet animal à présent ! Mais surtout ..."

A nouveau, ses paroles se perdirent dans le chaos. L'ours, furieux, aveugle de rage, son lien avec son maître brisé, plongé dans la panique la plus totale, s'en prit à la première chose qu'il avait face à lui: la Gekei. Il la chargea férocement et lui asséna un coup de patte qui devait la projeter puissamment en arrière si elle ne l'évitait pas. Et son nouveau cri de colère se mélangea à la clameur d'apocalypse qui venait de l'extérieur.

Ce jour devait rester maudit dans l'esprit des Shinobis du Yuukan.

Spoiler:

Tout se passait aussi bien que l’on pouvait pour le moment. Mon groupe parvenait à dégager de plus en plus de personnes, et je faisais suffisamment confiance à Toshi pour qu’il s’occupe du Daimyô et de son père.

Mais bien évidemment, tout devait avoir une fin. Je fus surprise par l’éclat de voix du Dôbutsu et relevait légèrement la tête dans sa direction, intriguée par ses propos. Un grondement sourd sous mes pieds vint cependant rompre ce contact, et je compris un peu trop tard ce qu’il se produisait, alors même que la suite des paroles de l’homme résonnait dans nos oreilles.

L’immense ours du père du Daimyô se relava des décombres, beaucoup trop proche de moi. Et cette soudaine action imprévue me pris au dépourvu. Il me chargea faiblement, je pouvais le sentir à sa dégaine, et j’en profitai pour avertir les autres soldats.

- Dégagez d’ici ! Mettez-vous à l’abri ! Toshi ! Aide-moi à distraire-

Le reste de mes paroles fut coupé alors que l’animal me percutait. Je dus ensuite esquiver son coup de patte qui arriva juste après sa charge. Celle-ci ne m’avait causé que quelques bleus, mais le coup de patte, j’étais forcée de l’éviter si je ne voulais pas subir de dégâts trop sévères. Je roulai donc sur le côté, esquivant le danger, et me relevai aussitôt.

A mon grand soulagement, mon coéquipier sembla comprendre mon plan, puisque je vis des balles de lave se diriger vers l’ours, par derrière. Espérant que ça le distrairait assez, je n’y allai pas non plus de main morte. J’attaquai une première fois avec mon sabre avant de lui envoyer un coup de pied dans ses pattes postérieures espérant ainsi le faire tomber alors que le choc du coup immobiliserait les membres touchés. J’avais commencé doucement, en espérant que ça suffirait à le calmer, car je comprenais aussi que l’animal puisse simplement être effrayé. Son maître était en grand danger, et cela pouvait le tourmenter.

Je m’éloignai ensuite de quelques pas, gardant mes yeux fixés sur l’ours. Pendant ce temps, je m’adressai au reste des survivants.

- Tentez de rejoindre votre Daimyô pendant que nous tentons de le distraire !

La tension était arrivée à son paroxysme avec l’attaque de l’animal, mais la clameur qui avait résonné en même temps que le cri enragé de l’ours ne laissait rien présager de bon. Les choses se corsaient maintenant.

Visiblement, @Yôgan Toshi ne répondra plus. Il est donc exclu de l'Acte.

L'ours était plus furieux que jamais. Les quelques soldats qui étaient en forme suffisante pour se déplacer malgré les décombres répondirent bien vite à l'ordre de la Konohajine. Ils traversèrent la salle pendant que la bête était affairée avec la Kunoïchi, se rapprochant de leur Daimyô et formant dès lors un mur humain que rien ne pouvait plus traverser. Seul l'un d'entre eux resta aux côtés de la Gekei, se mettant sur ses gardes alors que l'ours ignorait ostensiblement les boules de laves qui venaient dans sa direction, et qui lui passèrent à côté.
"Laissez-moi vous porter assistance ! Je sais combien cette bête est dangereuse, pour l'avoir vue en action en entraînement. Mais je sais aussi combien elle est chère à l'ancien Daimyô ... Nous devrions faire en sorte de l'affaiblir suffisamment pour la plonger dans l'inconscience, sans plus."
Les précédentes attaques avaient déjà eu plus ou moins d'effet. Si l'ours avait contré le coup de sabre d'un coup de ses propres pattes, tout aussi aiguisées que la lame de l'épée, il n'avait cependant rien pu faire pour se protéger du coup de pied. Sans doute la fureur avait-elle une trop grande emprise sur lui pour qu'il puisse combattre à son plein potentiel. Il gisait à présent au sol, diminué mais toujours aussi menaçant. Il grogna à travers ses mâchoires dégoulinantes de bave, et poussa un rugissement qui fit trembler les murs et les esprits. Le cri était si fort qu'il balaya la salle tout entière, levant un nuage de poussière sur le passage des ondes sonores. Le garde du palais et la Konohajine étaient en plein sur sa trajectoire. Etant également assez proches de la bête, ils étaient à portée du nouveau coup de pattes monumental qu'il donna dans leur direction.
Le Daimyô observait le combat. Il était anxieux, plus qu'il ne l'avait jamais été. Son père était dans un état plus qu'inquiétant, et il ne savait pas même s'il allait survivre assez longtemps pour voir arriver des secours. Pour l'instant, il s'efforçait de soutenir l'inconscient dans son malheur, mais ne pouvait s'empêcher de redouter le pire. Il craignait également que la vie de son propre animal totem ne soit menacée. Il n'avait pas encore reparu de sous les décombres. S'il savait qu'il ne se mettrait pas dans un état comparable à celui de la bête de son père, il avait en revanche peur qu'il ne devienne un dégât collatéral de l'affrontement qui se jouait.
Spoiler:

Les balles de lave de Toshi n’eurent aucun effet, et je grinçai des dents en voyant ça. Je les grinçai encore plus quand l’animal bloqua mon coup de sabre. Bon sang, qu’est-ce qu’il lui fallait pour que je le touche ? Heureusement, ce fut mon coup de pied qui eut l’effet voulu, et j’arrivai à le paralyser au niveau de jambe.

Heureusement, les survivants avaient suivi mes ordres et s’étaient rendus aux côtés du Daimyô. Tous sauf un qui intervint en disant qu’il connaissait cette bête. Mais il avait l’air d’être un combattant assez doué, donc je ne protestais pas face à sa présence. Même si ça me faisait culpabiliser qu’une autre personne se joigne au combat alors que Toshi et moi étions ceux censés s’en occuper.

Mais je n’eus pas le temps de tergiverser plus sur la question, l’ours poussant un hurlement de rage tellement puissant qu’il me déstabilisa quelques secondes, le son résonnant dans mes oreilles pendant un certain moment. Cet étourdissement qui sembla aussi toucher mon partenaire de combat nous fut coûteux, puisque l’ours en profita pour nous frapper de sa patte, chacun notre tour. Je me le pris en plein abdomen, me coupant le souffle, mais me faisant reprendre un peu mes esprits, tout comme pour mon compagnon.

Presque simultanément, nous portions notre attaque sur l’ours, même si un peu moins habilement que nous l’aurions fait si nous n’avions pas été engourdis et touchés par l’ours. Je portai un nouveau coup de sabre à notre ours, tandis que l’homme à mes côtés intervenait quelques secondes plus tard pour lui mettre deux puissants coups de poing dans ce qui pourrait être son abdomen.

Suite à cet enchaînement, nous reculions tout deux afin de mettre plus de distance entre nous et l’animal, des fois que notre riposte n’ait pas fonctionné. Après, notre garde ne portant pas de nom serait toujours plus efficace que moi à longue distance puisqu’il possédait une lance. Quelque chose que nous pourrions mettre à profit si jamais notre attaque combinée n’avait pas été suffisante.

L'ours tomba sous les coups conjugués de la Konhajine et du garde du palais. Si les coups de poings ne firent que le sonner, pour finalement l'assommer pour de bon, le sabre de la Kunoïchi entama très largement sa peau, faisant jaillir un flot de sang à l'endroit de la coupure. Le sol fut taché de perles écarlates. Un nouveau cri déchira le silence qui s'installait entre chaque assaut. Lentement, l'ours vacilla. Dangereusement, il sembla tituber, comme un homme qui aurait trop bu. Ses lourdes pattes écrasèrent quelques blocs de pierre, alors qu'elles tentaient de prendre appui sur quelque chose de solide, pour finalement céder. La bête s'écrasa au sol, réduisant en une fine poussière les gravats qui se trouvaient sous elle. L'ours était mort. Une flaque de sang bouillonnant s'échappa de sa gueule entrebâillée. Ses yeux restés ouverts reflétaient toute la peur de l'animal vaincu par un prédateur.
Comme un choc, l'ancien Daimyô revint à lui immédiatement. C'était comme si on lui avait versé un seau d'eau sur le visage. Son état était toujours aussi préoccupant, mais il semblait trop angoissé pour y prêter une réelle attention. Il se contenta de haleter un instant, avant de se tourner vers son fils pour l'agripper par le col de son vêtement.
"Je ne le sens plus ... Plus du tout ... Que ... Qu'est-ce qui s'est passé ?"
Le mur humain des gardes qui protégeait les dignitaires s'écarta, révélant les deux combattants encore tachés du sang de la bête. Chacun les regardait avec sur son visage une expression qui ne présageait que des ennuis. La plupart se mordait les lèvres. Le Daimyô posa une main apaisante sur l'épaule de son père, et essaya de dire quelque parole réconfortante, sans y parvenir. Aucun son ne sortit de sa bouche. Toute son éloquence s'était envolée face à tant d'imprévus. Mais le vieil homme sembla tout comprendre de lui-même. Un instant, il resta à regarder la jeune Konohajine et le corps de sa bête allongé par terre, sans conscience. Il balbutia quelques syllabes désaccordées, et retomba dans l'inconscience.
Un long silence suivit cette scène, que personne parmi les gardes n'osa interrompre. Le calme semblait être définitivement revenu dans la salle. Ce fut le Daimyô lui-même qui rompit le mutisme général. Il se releva péniblement, s'appuyant sur ceux de ses gardes qui se proposaient à lui. Lorsqu'il fut debout et stable, il pointa un doigt accusateur en direction de la Kunoïchi et du garde qui l'avait aidée.
"Vous deux êtes responsables d'un crime, aujourd'hui. Si vous n'avez pas tué le corps de mon père, c'est tout comme. Vous lui avez ôté une partie de lui-même. Vous auriez dû simplement étourdir cet animal, pas l'attaquer avec autant de véhémence. N'importe qui aurait succombé à ces attaques ! Je vous bannis, vous trois -il braquait maintenant son doigt de juge sévère en direction de Yôgan Toshi- de ce palais. Aussi longtemps dussé-je en habiter les couloirs, je ne veux plus avoir affaire à aucun de vous trois. Maintenant partez, avant que je ne change d'avis. Dehors !"

Fort heureusement nos coups portèrent leurs fruits. Cependant, dès que mon arme eut pénétré la chair de l’animal, et que le sang éclaboussa un peu partout, un très mauvais pressentiment s’insinua en moi. Celui-ci ne fit que s’amplifier alors que l’ours s’effondrait par terre, les yeux grands ouverts, sans vie.

Zut. Nous avions poussé notre attaque trop loin. Et maintenant, il ne restait plus aucune vie en la bête, le familier du père du Daimyô. Un silence de mort s’abattit sur la salle, personne n’osant le rompre, jusqu’à ce que mon nouveau coéquipier ne s’afflige à haute voix.

- Oh non…

J’avais moi-même blêmi un grand coup, et la voix faible du plus blessé de l’effondrement s’éleva, paniquée. Je me retournai vers les deux hommes et leurs gardes, ceux-ci paraissant offensés et nerveux. Punaise… Nous avions vraiment été trop loin. Emportée par mon instinct de survie, je n’avais pas pensé qu’une telle attaque aurait pu être fatale à l’animal. En fait, je n’avais pas pensé à grand-chose, à part me défendre contre la menace. Et cela se retournait maintenant contre nous. Car je n’avais aucun doute sur ce qui allait suivre. Les Dôbutsu étaient connus pour leur lien très particulier avec leur familier. Tuer l’un deux… Autant dire que nous aurions de la chance si nous ressortions d’ici libre ou vivant, ou en une pièce.

J’affichai un air contrit en voyant le doigt accusateur du Daimyô se pointer vers nous. Et il resta un minimum calme en nous déclarant coupable de crime, avant de nous éjecter poliment du palais. Cependant, il restait un dilemme. Mon équipe était censée rester pour protéger le Daimyô et son père. Bon, nous n’avions pas vraiment fait un superbe travail, mais nous devions tout de même continuer jusqu’à ce que la menace soit écartée. Or, ce n’était pas encore le cas. Je réfléchis au meilleur moyen de le convaincre de nous laisser rester, tout en rangeant mon arme. Que faire ?Je finis par tout de même tenter ma chance, même si je me doutais que ma demande avait de grandes chances d’être rejetée. Cependant, c’était la mission en priorité. Aussi, je pris la parole d'une voix posée et calme, tentant de raisonner le Dôbutsu.

- Daimyô-sama. Tout d’abord, je m’excuse pour notre bavure. Cependant, je me dois de vous rappeler que nous sommes ici en mission pour vous protéger. Ainsi, bien que je puisse adhérer au fait que vous nous vouliez hors de notre vue, il n’en reste pas moins que nous devions rester dans votre palais afin d’assurer votre sécurité. Nous pouvons nous poster en dehors des portes de cette salle, et vous suivre de loin. Si vous le voulez, nous pouvons même être accompagnés de vos gardes afin que vous soyez sûrs que nous ne commettions pas plus dégâts. Je me dois donc de vous prier de reconsidérer votre décision. Nous pouvons arriver à un compromis, j’en suis sûre. La menace sur votre vie n’est toujours pas écartée, et ma mission est de vous protéger jusqu’à ce que ce soit le cas.

Le Daimyô s'avança vers la Konohajine, qui n'avait toujours pas bougé. S'imaginait-elle, par le plus grand des hasards, qu'elle arriverait à lui faire changer d'avis ? Après tout ce qui venait de se passer, pensait-elle qu'elle pourrait retourner l'opinion du seigneur en sa faveur ? Cela paraissait ridicule. Ayant toujours vécu en prince, le Daimyô n'avait aucunement l'intention de laisser aujourd'hui de côté son ascendance naturelle sur le reste du monde. Se laisser dicter sa conduite par une jeune fille venue d'un autre pays, qu'il ne connaissait pas deux heures encore auparavant ? Il sentait son sang bouillonner dans ses veines. Tous les derniers événements repassaient dans son esprit au quart de tour, faisant battre ses temps au rythme de leur valse effrénée et insensée. Il sentait l'agacement, la colère, la haine, la rage le prendre. Lui qui avait pourtant d'habitude un tel contrôle sur lui-même, il se voyait sortir de ses gonds.
Il arracha des mains d'un garde la lance qui lui servait d'armes, et l'utilisa comme canne alors qu'il s'approchait maladroitement, trébuchant sur les décombres, de la Kunoïchi. Il fut pris d'un rire nerveux. Pourtant, lorsqu'il se mit à parler, il ne transparaissait aucune note d'amusement dans sa voix.
"Que croyez-vous, exactement ? Dans quelle illusion votre esprit étriqué vous plonge-t-il ? N'avez-vous pas conscience de la situation ? Ou êtes-vous seulement bornée, asservie ou soucieuse au point de vous refuser à admettre l'évidence ? Vous n'avez été capables de rien, votre camarade et vous-mêmes, qui ait servi à mon propre salut ou à celui de mon père ! Qu'avez-vous fait qui ait pu nous aider jusque-là ? Vous n'avez été bonne, vous, qu'à accabler d'un malheur plus grand celui que vous étiez chargée de sauvegarder du mal ! Est-ce donc là ce que l'on vous avait ordonné ? Est-ce donc là la peine dont on souhaite nous accabler, à Hi no Kuni ?"
Il retira d'un geste rageur le bandage qui lui recouvrait le bras, laissant jaillir un flot de sang. le long de son coude. La colère semblait cependant l'avoir immunisé contre la douleur. C'était à peine si son ton était plus tendu lorsqu'il se remit à parler.
"Ce que vous devez faire m'importe peu. Du moment où vous avez passé la frontière de mon pays, vous vous placiez sous mon autorité. Et à partir de l'instant où vous rentriez dans l'enceinte de mon palais, vous acceptiez d'un accord tacite de répondre à mes exigences. Oseriez-vous bafouer ces règles illustres, que nos ancêtre avaient jadis gravées dans le marbre ? Du haut de votre petite force, oseriez-vous le faire ? Et quand bien même vous le voudriez, le pourriez-vous ? J'en doute fort."
Il était maintenant proche de la jeune fille. Son regard bestial était plongé droit dans celui de la Kunoïchi. Même affaibli par les blessures et la haine, il était grand. L'aura des seigneurs émanait de lui, de ses vêtements déchirés par les effondrements, de leurs fils d'or et d'argent, de l'arme de valet qu'il portait.
"Et pensez-vous que les ordres de votre supérieur m'importent ? Croyez-vous qu'ils aient une quelconque emprise sur moi ? Je suis le seigneur de ces terres ! Même maintenant, alors que mon pays crie à l'unisson face aux ravages, je demeure le Daimyô d'une nation, et refuse de m'agenouiller devant les ordres de quiconque ! Ce que vous devez faire est un détail, à présent, car voici votre nouvelle mission inspirée directement par vos coups d'éclats du jour."
Il tendit le bout de la lance jusqu'à ce qu'il soit à quelques centimètres de la gorge de la Konohajine.
"Vous souhaitez un compromis, je le refuse. Estimez-vous simplement heureuse que je vous laisse partir, vous et votre compagnon, de ces terres en vie. Ouvrez la bouche encore une fois, et vous devrez faire face à mes gardes. Quittez mes terres."
Il y eut un moment de flottement, pendant lequel il ne cessa de fouiller dans les yeux de la Konohajine. Puis, d'une voix de lion, il rugit:
"Maintenant !"

J’observai calmement l’homme se rapprocher de moi, ne baissant pas une seule fois les yeux. J’avais dit ma part, à voir ce qu’il répondrait. Mais au vu de son expression, quelque chose me disait que son avis sur la question n’avait pas changé et qu’il refuserait tout autre commentaire.

Et je ne m’étais pas trompée. Le lynchage verbal qui suivit me fit serrer la mâchoire et els poings, alors qu’il rappelait à quel point nous avions été inutiles et que j’avais aggravé la situation avec son père. Bien que je reconnaisse que ses dires n’étaient pas infondés, il était toujours difficile des les accepter. Cependant, je me retins de lui répondre à la figure quand il accusa mon pays de lui vouloir du mal, que je n’avais été envoyée ici que pour semer le trouble. Mon sourcil tiqua violemment, alors que mes poings se serrèrent encore plus. Là était une insulte à laquelle il était très difficile de ne pas répondre. Et pourtant, alors qu’il avait suscité ma colère par ces propos totalement infondés, je parvins à garder mon calme.

Oh oui, son pays criait face aux ravages, et pourtant, lui restait dans son palais. C’était toujours un truc que je détestais chez les types de ce genre. Il se proclamait seigneur et faisait valoir ses droits, et pourtant, lui était à peu près à l’abri alors que sa population souffrait. Et quand quelqu’un commettait une erreur, tout de suite, c’était un complot. Discrètement, je pris une longue inspiration par le nez, alors que la lame de sa lance venait presque se poser contre ma gorge. Si il avait s’agit d’une toute autre personne, je lui aurais déjà renvoyé son arme sur le côté. Cependant, ici, je me contentais de froncer les sourcils face à cette menace. Cet homme commençait à aller trop loin.

Une nouvelle fois, il m’ordonna de quitter ses terres, le regard fixé sur le mien. Je pouvais y lire toute sa colère et sa haine. Et pourtant, je n’arrivais pas à me défaire de mon prore sentiment de colère face à ses propos. Ecartant doucement la lame de ma main, je reculai de quelques pas avant d’ouvrir la bouche pour une dernière fois, la voix glaciale.

- Très bien, nous vous laissons. Ne venez ensuite pas vous plaindre que Hi vous a laissez tomber sans vous offrir d’aide. Car contrairement à ce que votre colère vous fait penser, non, je n’ai pas été envoyée ici pour accroître vos soucis. Le meurtre du familier de votre père était un accident, rien de plus. Et évidemment, j’en prend l’entière responsabilité. De plus, je trouve injuste de votre part de renvoyer votre garde alors qu’il tentait juste de vous aider. Enfin, je suppose que votre haine et peine aveuglent votre jugement. Je soupirai en fermant les yeux, avant de les planter de nouveau dans ceux de mon interlocuteur. Mais soit, nous nous en allons.

Sans un mot de plus, je lui adressai un hochement de tête civil, avant de reculer un peu plus et de lui tourner le dos. Je vis du coin de l’œil mon nouveau coéquipier me suivre en direction de la porte, et je fus prise de pitié pour lui. Il avait sans doute vécu ici toute sa vie, et voilà qu’il se retrouvait chassé par ma faute. Mais je n’avais pas plus le temps de m’apitoyer sur notre sort, puisque je devais maintenant rester dans les parages, pour m’occuper d’aider la population. Si le Daimyô ne souhaitait pas de mon aide volontairement, j’aiderai son peuple tout de même. Tout en vérifiant qu’aucune menace ne se dirigeait vers son palais.

Izumi ressorti et porte secours à différents civils qu'elle croise.

Pendant ses exactions, une équipe de Konohajins vient l'informer que, par ordre de l'Hokage, toutes les personnes aptes au combat doivent se rendre immédiatement au Nord du pays, aux pieds des montagnes de Kawa, où un poste avancé les attend.

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