Natsuki n'aimait pas les animaux. Ou plutôt, les animaux ne l'aimaient pas, ce qui avait entrainé des sentiments réciproques. Il savait que c'était dû à son état, que la faune de ce monde était beaucoup plus sensible que les humains à la forte aura de mort et de sang qui émanait de sa véritable nature, mais cela ne changeait rien dans la finalité. Les animaux le fuyaient la plupart du temps, terrorisés, ou l'attaquaient avec la férocité de la panique. Pour les Gekei, il semblait qu'ils tenaient plus de l'Homme que de l'Animal vis-à-vis de cela, mais chacun étant si différent dans sa nature même par rapport à ses pairs que le Nara tatoué ne savait jamais à quoi s'attendre avec eux. Et bien qu'aujourd'hui n'était vraiment pas le bon jour pour savoir sur quel bord penchait Kimimaro, c'était malgré tout avec lui qu'il allait devoir composer : ils devaient tous deux partir de toute urgence pour le Pays de la Pluie.

La situation était critique dans tout Yuukan, et le duo de Konoha n'avait pas besoin des rapports qu'ils avaient lu pour le constater : leur voyage expéditif leur avait permit de le constater de leurs propres yeux. Certains territoires étaient plongés dans la peur, d'autres dans le chaos. La menace de Rokubi n'échappait plus à personne, même si tous n'avait pas jugé utile de lancer leurs forces dans la bataille. Où qu'ils aillent, et jusqu'au cœur de la nature silencieuse, il régnait une tension à couper au couteau. Quelque chose de mauvais se préparait, la terre elle-même semblait le percevoir, et à travers elle, Natsuki aussi. Les prochains jours marqueront un tournant décisif dans l'avenir du continent...

Si le Pays du Feu avait été à peu près préservé jusqu'à présent, le Pays de la Pluie lui était dans un état catastrophique. Natsuki ne comptait plus les hameaux et les villages réduit à l'état de ruines délabrées, sans la moindre trace de vie, qu'ils avaient dépassé.

« De la corrosion, encore et toujours. » releva Natsuki en s'arrêtant dans un énième lieu-dit.

Un lieu dit dévoré par une substance acide, qui se trouvait comme beaucoup d'autres dans un sillon qui dessinait une destination bien précise.

« Là-bas. » indiqua du doigt le Nara tatoué.

Là-bas, c'était une immense silhouette qui se découpait dans la nuit le long de la montagne, une ombre immense que projetait les milles lumières d'une ville, incarnation d'un cauchemar ambulant qui allait se déverser sur elle. La créature qu'ils cherchaient...

Trop loin pour y arriver à temps, le combat aura lieu dans la ville. Il n'en restera probablement rien au matin , si ce n'est des décombres fumantes - à supposer que quelqu'un soit encore là pour voir l'aube se lever.

Le carnage avait effectivement déjà commencé lorsque Natsuki et Kimimaro arrivèrent à proximité de la ville. Il n'y avait que les cris d'un peuple déchiré à entendre, une vague de panique tandis que chacun tentait de fuir la mort qui s'abattait impitoyablement dans les rues. Les seuls à faire front étaient les ninja en faction. Un Village shinobi ne serait peut-être même pas assez pour faire face à cela. Un Démon à Queues. Dire que Natsuki avait eu l'audace de se dresser en solitaire contre l'un d'entre eux...

Mais quelque chose clochait avec Rokubi. Il était immense, mais beaucoup trop petit à son échelle, par rapport à ses homologues - et Natsuki connaissait bien son sujet là-dessus... Avec une seule queue affichée, il ne s'agissait clairement pas là de la créature originelle. Mais n'importe comment, ils ne pouvaient pas la laisser ici : elle avait déjà causé assez de dégât, fauché assez de vie comme cela.

Surtout qu'elle en arrachera encore beaucoup d'ici que le soleil se lève, malgré ou à cause de leur présence à eux.

Un cri strident déchira la nuit sombre. Rokubi, ou l’ombre de Rokubi plutôt, s’affairer à la destruction, au chaos, à la mort. Crachant, balayant, hurlant : le démon de cinq mètres de haut annihilait le peu de résistance qu’il croisait – encore plus quand de simples civils l’affrontait avec courage. Lors de ces moments, il s’arrêtait un instant, puis riait de bon cœur d’un rire à vous glacer le sang.

- Misérables insectes.

Puis, il l’attrapa d’un bras visqueux et le lança dans les airs, le gobant lorsqu’il arriva au niveau de sa bouche. Depuis le gosier du bijuu, on pouvait encore distinctement entendre les hurlements de douleurs du malheureux qui se faisait digérer.

Puis il continua ses exactions, ne prenant en pitié ni femmes, ni enfants, ni vieillards. Il inventait à chaque fois des moyens plus cruels de détruire ceux qu’il croisait, les faisant fondre, totalement ou en partie, les broyant, les digérant… La détresse de la ville de Seitou était à son paroxysme.

Il les vit alors – ou plutôt, les ressentit. Deux shinobis sortant de la moyenne, dont un qui avait une aura qui l’intriguait énormément, et l’autre qui n’était pas qu’un humain. Se retournant, il fixa de ses deux grands yeux les arrivants et poussa un nouveau cri.

- J’ignore qui vous êtes ou ce que vous êtes, mais vous n’aurez pas plus de chance que les autres de votre race.

Pour lui, les Hommes n’était qu’une race de vipère, de bon à rien. Il devait exterminer cette vermine, qu’ils crèvent dans d’atroces souffrances en le suppliant de leur laisser la vie sauve. Tous ces chiens vont mourir, et il laissera pourrir leurs cadavres sous les cendres fumantes des villes qu’il exterminera.

Dans un nouveau cri angoissant, Rokubi cracha une espèce de brume verdâtre qui investit la zone. Il rigola un instant, puis regarda les Hommes se débattre, étouffé par cette brume acide qu’il venait de créer…

Spoiler:

Natsuki resta un instant aux côté de Kimimaro, silencieux, à dévisager le monstre qu'ils allaient affronter. Monstre, c'était bien le terme. Monstrueux, et immense, dont la simple présence écrasante suffisait à tuer tout espoir de l'emporter, comme si la bataille était perdue d'avance. Son cri était une ode au chaos, sa force un héraut de la destruction, sa cruauté un requiem à la souffrance, mais il était hors de question de reculer face à cela. Chacun avait ses raisons de se battre, toutes différentes, mais elles embrassaient une même cause, celle qu'ils défendaient tous aujourd'hui, celles pour laquelle ils lutteront jusqu'au bout. Malgré la terreur qu'imposait le Démon à Queues.

Natsuki serra les poing. Le pouvoir absurde qui le hantait et qu'il avait maintenant fait sien allait enfin prendre tout son sens ici. Le pouvoir qui pendant des années a cherché à le détruire, et qui aurait pu le transformer en une entité abjecte, semblable à cette créature bonne uniquement à détruire devant laquelle ils se tenaient.

« Je vais devenir dangereux Kimimaro. Très dangereux. Quoi qu'il arrive, ne vous tenez pas devant moi. » annonça-t-il d'une voix beaucoup trop calme.

Une voix semblable à un océan, un abyme d'où émergeait une colère infinie dont il se laissait volontairement envahir : pour chaque once de peur qui lui rampait sous la peau, il le compensait par un kilogramme de rage pure dans les veines. Sa peau commença à se craqueler par endroits, laissant une étrange matière sombre s'échapper des plaies pour le recouvrir progressivement, et former une carapace irrégulière.

Rokubi finit par les apercevoir, et cessa son macabre jeu avec les habitants de la cité pour se tourner vers eux. Un avertissement, une menace, peu importait à Natsuki : il n'écoutait plus. La lueur dans ses yeux s'était éteinte, il ne laissait plus la moindre pensée parasite perturber sa réflexion. Il analysait froidement la situation tant qu'il avait encore le contrôle, la dépouillait de tous les facteurs qui n'entraient pas en ligne de compte, afin de mobiliser toutes ses capacités de combattant, guidées désormais uniquement par son instinct et son expérience du combat. Il livrait peut-être sa dernière bataille.

Et ce soir, c'était une page de l'Histoire qui s'écrivait.

La brume se répandit autour de Rokubi dans un large secteur. Une brume acide qui commença aussitôt à ronger les décombres et les cadavres que le Démon à Queues n'avait pas déjà entièrement liquéfié. Et avec elle s'éleva une nouvelle vague de cris d'horreur et de souffrance. Celle des vivants. La ville et ses habitants étaient perdus...

Une créature d'ombre s'arracha hors du sol, au milieu des volutes vaporeuses. Elle évoquait vaguement la silhouette d'une femme jusqu'au tronc, le reste se perdant dans l'immatériel. De ses deux globes jaune pâle, elle avisa le monstre qui leur faisait face sans la moindre appréhension, et alors que Natsuki porta sa main jusqu'à l'oreille de Kimimaro pour entourer le visage de ce dernier d'un courant d'air, l'ombre elle commença à tourner autour de son créateur rapidement de sorte à repousser la brume avec son corps.

Et pendant tout ce temps, Natsuki ne quitta pas des yeux l'imposante créature légendaire. Elle avait fait l'erreur de lui montrer avec quoi elle percevait le monde, c'était en conséquence la première chose dont il avait l'intention de lui priver.

Un rocher d'une cinquantaine de kilogrammes traversa la distance qui le séparait de l’œil gauche.

Spoiler:

Il rigola, se tenant le ventre, en voyant les deux shinobis s’affairaient dans la brume acide.

- Deux vraies fourmis essayant de se sauver de la grande bête qui veut les manger. Oh ?

Il baissa la tête, regardant le gros rocher à ses pieds. Il cligna des yeux, puis hurla de nouveau de rire.

- VOUS AVEZ VRAIMENT CRU QU’UN ROCHER VIENDRAIT A BOUT DE MOI ? GWAHAHAHAHAHAHAHAHA !

Il émit un nouveau cri terrifiant puis transforma son bras en fouet qu’il abattit sur le Nara.

- Ton ami a décidé de prendre la fuite ? Digne des humains.

La peau de Rokubi se mit à suinter et à couler, laissant une pâte visqueuse et fumante dans son sillage. Il grogna.

- Mais je sens qu’il est encore dans les environs.

Il eut un léger rictus et frappa sa queue sur le sol, avant de la relever et de la secouer violemment. Des énormes gouttes d’acides furent projetées partout dans la zone… Les bâtiments touchés fumèrent et s’effondrèrent dès que l’attaque les atteignit…

Spoiler:

Rokubi était très différent de l'idée que s'en était fait Natsuki, même si cela n'avait aucune espèce d'importance maintenant, et n'en aura d'ailleurs jamais. Ce n'était pas juste une entité monstrueuse qui déchainait sa colère sur tout ce qu'elle trouvait, elle agissait avec un but précis, en ayant pleinement conscience de ce qu'elle faisait, et du plaisir malsain qu'elle en tirait.

Le projectile de pierre de Natsuki fila dans la nuit, les lumières d'une ville en proie aux flammes projetant mille ombres dansantes dessus. Il frappa exactement là où il le devait, puis rebondit faiblement dessus avant de retomber vers le sol. Le lanceur comme la cible observèrent le résultat dans un monde qui donna l'impression de se figer dans le temps, vidé de tout son en dehors de l'impact du rocher aux pieds du monstre.

L'un ria, l'autre non.

La riposte fut violente, mais prévisible. Le monstre était immense, et manquait de vitesse dans des attaques aussi amples qu'un coup descendant devant lui. Le genre typique de ceux qui n'avaient que la force en atout. Mais c'était loin d'être le cas de Rokubi, Natsuki en avait conscience : il ne serait pas allé aussi loin dans la vie en se fondant sur des apparences et des déductions hâtives.

D'un bond sur le côté, il s'arracha hors de la zone d'impact du tentacule à la puissance colossale, et reprit ses appuies aussitôt qu'il eu achevé sa roulade. Contrairement à d'autres, Natsuki ne misait pas sur le spectacle, mais sur l'efficacité : les pirouettes et autres mouvements acrobatiques superflues n'entraient pas dans son répertoire. Car plus vite il retournait en contact avec le sol, et plus vite il était à nouveau en mesure de réagir à la suite.

Et la suite, ce fut une pluie acide. D'énormes gouttes projetées par une queue tout aussi énorme, quoi que unique. L'Ombre Gardienne de Natsuki donna l'impression de se gonfler tandis que lui commença à courir tout autour de Rokubi, et repoussa de ses poings les différents projectiles qui creusèrent le sol tout autour d'elle. Les éclaboussures qui demeurèrent sur ses mains chutèrent sitôt que la création réadopta partiellement sa consistence d'origine.

Natsuki ne pouvait pas gagner à l’endurance contre une créature de ce genre, il savait que se cantonner à la défense ne l'avancerait pas. Alors il attaqua encore, projetant cette fois-ci d'un coup de pied vertical une lame de vent de la taille de Rokubi. Une vague qui ne lui entamera probablement pas le gras, mais qui créera peut-être un espace dégagé à l'impact en repoussant les écoulements acides qui recouvrait le montre : soit une faille que Kimimaro ne manquera pas d'exploiter.

Car Rokubi commettait une erreur en pensant que le Nara tatoué cherchait à le vaincre. Devant ce genre d'adversaire, l'expérience avait apprit à ce dernier que l'emporter nécessitait de passer par deux phases préalable. D'abord, évaluer sa force.

Et ensuite, sa faiblesse.

Spoiler:

A deux kilomètres à la ronde, les humains durent se boucher les oreilles à l’écoute de ce nouveau cri surhumain, mais de douleur cette fois-ci. L’attaque de vent avait fait mouche, tout comme l’attaque directe du Gekei. Néanmoins, celui-ci dû vite enlever la paume de sa main, qui fut brûlée par la peau corrosive du démon. Rokubi s’immobilisa un instant, laissant sa peau suintante redevenir lisse.

- Vous…

Sa voix semblait venir du fin fond de l’enfer. Son air amusé et moqueur qu’il avait eu venait tout à coup de disparaître. Il regardait le Nara, cherchant des yeux le deuxième pleutre qui l’avait attaqué. Il ne put réprimer un grognement. L’aura du Konohajin face à lui l’énervait, l’agaçait plus que nécessaire. Le calme relatif qui régnait pendant ce moment de doute fut vite stoppé. Le Rokubi à une queue poussa un nouveau hurlement qui résonna sur le monde comme pour sonner le glas de sa destruction.

Pendant son cri, le sol trembla. Un séisme d’une ampleur redoutable qui fractura le sol, dans une zone immense autour du démon. Le séisme terminé, les shinobis n’étaient pas au bout de leurs surprises. Car le sol se remit à trembler une nouvelle fois, pendant que Rokubi avançait dangereusement vers le Nara.

- Tu n’es pas comme tous les autres humains. Mais tu vas subir le même sort.

S’il n’avait pas été l’un des shinobis les plus puissants de ce monde, Natsuki aurait dû implorer la pitié du bijuu tant la haine, la colère, la noirceur et la cruauté émanaient de ces phrases. Du sol, tout autour de Rokubi sortit des volutes de ce qui semblait être de la vapeur. Dans toute la zone, de l’acide s’échappait en jet des cratères créés par le démon. Nul ne pouvait prévoir d’où ces jets viendraient, mais ils détruisaient et faisaient fondre tout ce qu’ils touchaient. Si le Gekei fut épargné, ce ne fut pas le cas du Nara dont un jet sortit directement là où il était.

Mais le démon ne s’arrêta pas là. Il fallait qu’il trouve cet animal qui l’attaquait par derrière. Prenant son inspiration, il cracha une vague fumante tout autour de lui. Si le ninja se trouvait près d’ici, il ne survivrait pas.

- Mourrez… Mourrez… MOURREZ.

Spoiler:

Mettre un coup de pied dans la cage du lion qui dormait. Voilà exactement ce que venaient de faire Natsuki et Kimimaro. Rokubi avait jusqu'à présent fait démonstration de sa cruauté par jeu. Il était venu ici pour s'amuser, car il était évident à ses yeux que même sous sa forme réduite rien ne pouvait le blesser, ni même l'inquiéter. Les deux Konohajin venaient de complètement bousculer ses croyances, et de lui inculquer une leçon dans la douleur. Ce n'était pas une souffrance intolérable, probablement pas plus qu'une épine de ronce sur la peau, mais l'égo, lui, venait de prendre un coup dont il ne se remettra pas immédiatement. Et la seule réponse possible à un tel affront était la violence.

Rokubi hurla de rage.

Un hurlement à faire exploser les tympans, où les mains sur les oreilles, qu'elles soient de chair ou d'ombre, ne faisaient qu'empêcher le sang de s'écouler par les conduits auditifs. Un hurlement à briser le sol sous la pression de l'aura que laissait exploser le Démon à Queues.

Rokubi était immense, imposant, et terrifiant. Le simple poids de ses mots suffisait à briser la volonté de ceux qui se tenaient sur sa route, à insuffler la terreur la plus crue dans leur cœur. Rokubi ne menaçait pas, il promettait.

Des innombrables fissures du sol jaillirent de l'acide en éruptions. S'ajouta la brume liquéfiante, et Natsuki disparut entièrement dans cette dernière. Pour autant, son aura que le démon percevait si aisément ne se dissipa pas. Bien au contraire, l'appel du sang qu'elle portait en elle redoubla d'intensité, reflet d'une colère dévorante qui n'avait rien à envier au Démon à Queues. Et au milieu des effluves qui rongeaient la pierre et les ruines, dans l'opaque rideau acide qui semait la mort aveuglément, deux globes pâles apparurent.

Et s'élancèrent droit sur le monstre.

Spoiler:

La brume d'acide dansa autour de Natsuki sur son passage, alors qu'après plusieurs mètres d'élan ses traits se révélèrent progressivement. Son corps entièrement recouvert d'ombre, six bras hypertrophiés attendaient en position coude en arrière de se décocher, bougeant juste assez pour donner la cadence dans une course qui amena le Nara tatoué à bondir jusqu'au visage de Rokubi.

Un déluge commença.

Les coups grélèrent contre ce visage absurde, filant comme des balles de révolver et percutant avec la force d'un train en pleine lancée. Les avant-bras entourés par des lames de vents, ses poings labouraient son épaisse peau suintante pour frapper à même la chair spongieuse du monstre, là où l'assaut précédent avait montré des résultats fructueux.

L'enchainement s'acheva au cinquième glas lorsque Natsuki, incapable de jeter le monstre en l'air, se repoussa violemment en arrière, prenant appuie de ses pieds sur le visage de Rokubi pour regagner la terre ferme. Ses bras comme ses jambes moussaient sous la corrosion de l'acide qu'il avait tâté, mais il ne leur accorda aucune espèce d'importance.

Dans son état, la douleur n'était qu'une simple information.

Spoiler:

- Oooooooh ?

Rokubi avança légèrement sa tête pour voir Natsuki se transformer en démon. L’observant quelques secondes, il éclata de rire lorsque le Konohajin fonçait vers lui pour lui asséner de nouveaux coups. Ils n’avaient rien compris, évidemment : ils l’avaient touché par pur hasard.

Et pendant que les deux ninjas s’acharnaient à tenter de blesser la bête, la peau de Rokubi déchargeaient son acide sur les corps des deux malheureux. Mais le démon n’avait cure du chaton, là tout de suite. Il avait les yeux rivés sur son égal. Il avait les yeux rivés sur le démon qu’était devenu Natsuki. Une fois les assauts terminés, et constatant que Rokubi n’avait pas été ne serait-ce qu’égratigné, la peau du démon se remit à suinter et à couler.

- Quelle ironie, démon, de te voir me combattre. Mais toi qui n’es qu’un démon de seconde zone, penses-tu pouvoir vaincre l’un des neufs démons les plus puissants de la terre ?

Autour, les éléments continuaient de se déchaîner. Si, cette fois-ci, Natsuki fut épargné par le jet d’acide sortant de terre, le Gekei dut se rendre à l’évidence : il n’avait pas eu deux fois la même chance. Mais Rokubi n’avait d’yeux que pour cette entité à part : dès le début du combat, il avait senti en son adversaire une aura étrange, quelque chose de singulier qui ne relevait pas de l’ordinaire. Une fois de plus, le démon à cinq queues ne s’était pas trompé. Il se redressa, de toute sa hauteur, dominant très largement le nouveau démon venu, et abattit son poing sur le malheureux.

- Renvoie ton ami chérir une dernière fois sa famille, démon. Bats toi contre moi !

Il abattit une nouvelle fois son poing sur l’endroit présumé de l’emplacement du Nara ; faisant tout exploser sur son passage. Criant une nouvelle fois, il cracha sa brume épaisse d’acide qui remplit le terrain. Rokubi était obsédé par son nouvel adversaire, ignorant totalement tout ce qu’il se passait autour. Il reniflait, cherchait de ses yeux le Nara qui avait réussi à piquer sa curiosité, et qui l’avait surtout totalement éloigné de son deuxième adversaire. Il le tuerait. Il prouverait sa supériorité. Il lui montrerait la puissance d’un véritable démon.

- Montre-toi ! Viens à ma rencontre ! Viens me prouver qui est le plus démon de nous deux !

Spoiler:

Les poings durci de Natsuki fumaient à la suite de son enchainement, même si probablement moins à cause de ses frappes d'une violence inouïe qu'en conséquence de leur contact appuyé avec l'acide du corps de Rokubi. Quelque part, le monstre ressemblait à l'un de ces stupides animaux en peluche avec rond sur le ventre précisant '' presse-moi '' : plus les Konohajin appuyaient dessus, et plus le Démon à Queues parlait.

Mais sa voix dégoulinante glissait sur les oreilles du Nara tatoué comme le vent sur la montagne inébranlable. Natsuki ne prêtait aucune attention à ses dires. Il entendait, mais son cerveau filtrait tout ce dont avec quoi il n'avait pas à s'encombrer, pour se concentrer uniquement sur l'essentiel : tuer.

Une tâche d'autant plus aisé quand toutes les cellules de son corps ne vivaient que pour cela.

La terre brisée continuait de vomir son acide par endroit, Natsuki slalomant entre les effluves soudaines. Il ne devait pas s'arrêter, il savait que s'immobiliser, c'était mourir. Et s'il avait eu un doute sur la question, la suite le lui démontra.

Natsuki freina net dans sa course, se figeant comme un piquet alors que le poing de Rokubi s'abattit devant son nez, à l'endroit où il se serait trouvé s'il avait eu le temps de faire un pas de plus. L'onde de choc le déséquilibra, et la seconde dont il eu besoin pour se rétablir sur le sol accidenté fut celle nécessaire à son adversaire pour armer et frapper avec son second coup. L'immense tronc d'arbre à cinq branches qui servait servait de main à la créature en profita et l'enfonça dans le sol en lui tombant dessus. Mais sous la poigne acide et impitoyable qui cherchait à l'écraser, Natsuki ne fléchit pas : cramponné sur ses appuies, il bandait tous les muscles de son corps pour retenir de ses six bras l'attaque. Un véritable duel de force brute entre une fourmi et un bœuf.

« Je déteste les types plus bavards que moi... » gronda une voix vibrante de colère.

La puissance de Rokubi était démentielle. Il n'avait aucune stratégie véritable, mais sa force compensait largement cette absence. Il écrasait Natsuki sous sa poigne, lequel subissait le suintement des gouttes corrosives du monstre qui dévoraient sa carapace. Mais ce serait sous-estimer la petite fourmi que d'oublier combien de fois elle était capable de porter son propre poids...

La prise des multiples mains de Natsuki devint plus ferme, et dans un hurlement rageur, il tira sur le bras de Rokubi. Le corps immense et absurde du monstre se souleva lentement du sol, comme au ralenti alors qu'il luttait, avant d'être précipité dans un quart de cercle contre la terre de l'autre côté du Nara tatoué.

Il s'écrasa en un bruit spongieux et immonde, qui libéra une nouvelle vague de gaz corrosif à l'impact. Éprouvé et haletant par sa prouesse surréaliste, Natsuki dû son salut à son Ombre Gardienne qui prit le relais pour le protéger en se détachant de son corps, et tournoyant rapidement pour disperser la brume autour de lui.

Mais il ne lui fallu guère de temps pour récupérer : la rage qui bouillonnait dans ses veines et faisait battre son cœur était une source d'énergie inépuisable...

Spoiler:

Projeté dans les airs par une force qui l’étonna plus que prévue, Rokubi s’écrasa sur le sol dans un cri de douleur horrible, faisant lever la poussière là où il se trouvait. Puis, le silence. Les jets d’acide avaient cessé. Plus de cris, plus de grognements. Seul le crépitement des flammes qui ravageaient les alentours se faisaient entendre. Ça, et la respiration des deux ninjas qui regardaient le corps inerte du démon, immobile au milieu d’un tas de ruine.

Puis, le corps de la bête se décomposa. Il fuma, se désagrégea, semblant comme fondre sous l’effet de son propre acide. Les pierres sous lesquelles il se trouvaient fondirent en même temps que sa peau, qui laissait s’échapper une fumée blanchâtre qui se propageait lentement. Les bâtiments encore debout qui furent touchés en premier par cette fumée acide s’effondrèrent presqu’immédiatement : la pierre elle-même ne supportait pas le contact de cet acide volatile.

De la peau muée sortit une première main, immense, qui frappa le sol avec toute la haine et la rage d’un démon qui venait de naître, faisant ressurgir des fissures les jets d’acide qui s’étaient arrêtés. Le visage de Rokubi, les yeux révulsés, les crocs sortis, s’échappa de la peau morte à travers le nuage blanchâtre. Un grognement à glacer le sang vint accompagner la sortie de la deuxième main. Ses yeux se fixèrent sur le démon qui venait de le terrasser, plus dangereux que jamais. Le bijuu venait de faire peau neuve : cette dernière était de nouveau lisse comme celle d’un bébé.

- Je vais te tuer. Lentement. Tes ancêtres entendront tes râles d’agonie du fin fond de leurs tombes.

Sa seule queue se dressa devant le démon et s’abattit violemment, dans un fracas immense qui fit légèrement trembler la terre. Il avait complètement oublié le Gekei. Tout comme il avait oublié le ton narquois et doucereux qu’il avait jusqu’à présent. Pour la première fois depuis qu’il était dans cette ville, il entrevoyait la possibilité de se faire défaire. Et il ne le tolérerait pas. Il lui prouverait qu’il était le démon le plus puissant d'entre eux. Qu’importe ce que le Nara était réellement : il n’était pas à la cheville d’un sixième de Rokubi. Et il allait le démontrer.

Spoiler:

Il y eu le silence après l'impact. Un long silence glacé posé sur l'air de combat. Un silence de mort, qui ne présageait qu'une tempête pire encore : Natsuki le sentait jusqu'à dans ses os. Puis il y eu un chuintement, discret d'abord, qui s'accentua sous la propre corrosion de la peau du monstre. Une corrosion qui prit la forme d'une nouvelle brume acide, laquelle était pourtant bien différente des précédentes. Bien plus corrosive, bien plus destructrice, l'environnement proche fut le premier à servir d'exemple : il fondit presque instantanément. Entrer en contact avec cela, et c'était mourir avant même d'avoir eu le temps de s'en rendre compte. Fuir ce nuage mortel était envisageable, mais il était hors de question de laisser le Démon à Queues continuer de perpétuer son massacre. Il ne restait plus rien à sauver dans cette ville, tout ce qui ne s'était pas échappé était mort ou détruit. Mais le monde ne se limitait pas à des remparts, et Natsuki refusait qu'une créature comme Rokubi continue d'exister dans le sien autrement que sous la forme d'une légende.

La brume continua de se répandre, puis s'écarta de la route de Natsuki comme si c'était un cheminement naturel. Elle l'engloba entièrement, mais forma un espace sphérique tout autour de lui, dans lequel elle ne parvint jamais à pénétrer. Et lui resta immobile, à dévisager Rokubi qui reprenait forme pour le menacer encore une fois. Mais le ton avait changé cette fois-ci.

Incapable de bouger à cause de sa protection qui chassait la brume autour de lui, Natsuki s'en remit une fois de plus à son Ombre Gardienne, qui l'attrapa par les épaules et le décala d'un bon mètre le côté avec autant d'effort que s'il était une figurine de bois afin d'éviter un nouveau jet d'acide. Ce qui ne le sauva guère lorsque la brume se dissipa sous l'effet d'une immense bourrasque.

Celle provoquée par la queue de Rokubi qui s'abattit sur lui.

Le coup fracassa le sol, et tout ce qui se trouvait entre. Sauf que Natsuki était plus résistant qu'un clou de cercueil, et qu'il fallait plus d'un coup de marteau pour le plier sur l'enclume. Les bras dressés en barrage, il encaissa encore sans fléchir l'immense masse corrosive, et une fois le plus lourd de l'impact subit, il l'écarta sur le côté dans un râle rageur. La puissance des attaques de Rokubi avait haussé d'un cran, sa victime en sentait le contre-coup après l'effort : le Démon à Queue avait cessé de jouer.

Mais Natsuki, lui, n'avait jamais commencé.

Spoiler:

Rokubi poussa un nouveau cri quand le démon face à lui repoussa ses assauts comme si de rien n’était. Jamais il n’avait eu aussi envie de tuer une personne en particulier. Il avait déjà connu la haine, la colère, la rage, l’envie de tuer : mais jamais ces pulsions n’avaient été à destination que d’une seule personne. Il émit un grognement, rapprochant sa tête de limace du démon des ombres.

- Crois-moi, avorton. « Supplice » ne va plus être qu’un mot ou qu’un concept, mais ta réalité.

Avaient-ils compris ? En tout cas, aucun d’eux ne l’avait attaqué cette fois. Et cela le mettait d’autant plus en rage. Il voulait en finir, rapidement. Alors, il frappa une nouvelle fois de sa queue l’endroit où se trouvait Natsuki, tandis que les jets de vapeurs qui sortaient des fissures touchaient à la fois le Nara, mais aussi le Gekei qui s’était fait oublier.

Puis, le démon se releva, de toute sa splendeur, sa peau lisse brillant au reflet des flammes qui ravageaient les bâtiments alentours. Il cracha de nouveau, mais cette fois-ci, sur le Céruléen. Un jet d’acide unique qui en viendrait à bout s’il le touchait. Et il le toucherait. Lui, Rokubi, ne serait pas vaincu par un vulgaire humain, aussi pseudo-démon soit-il. Pas encore une fois.

Spoiler:

La rage était peut-être la seule chose qui permettait à Natsuki de tenir encore debout de la sorte. Il arrivait à ses limites, et la part rationnelle de son esprit le sentait. N'importe qui d'autre dans ces conditions se serait effondré depuis longtemps d'épuisement, si ce n'est de désespoir. Mais la colère l'en interdisait, elle le galvanisait, elle imprégnait son système nerveux au point de supplanter tout le reste. Mais pas assez pour le dominer. Le corps blessé mais la fierté en ébullition, s'il devait tomber, ce sera comme un homme, et non comme un monstre : sa volonté était la lance qui perçait sa folie.

Elle risquait toutefois de ne pas être assez pour traverser celle de s'être devant un tel adversaire...

Rokubi abaissa sa masse difforme pour le toiser, et s'assurer que chacun de ses mots soit entendu par le Nara tatoué : il n'eu cependant le temps que d'en prononcer la moitié avant de se mordre la langue : une gifle titanesque qui lui retourna la tête l'interrompit. Il n'en fallu pas plus à Rokubi pour laisser exploser la colère noir qu'il contenait à peine.

Dans son petit bond pour atteindre le visage grotesque de Rokubi, Natsuki fu rabattu au sol, éclaté par la frappe de l'appendice que ses bras encaissèrent à peine. Ce qui restait de sa carapace rongée par l'acide se brisa comme du verre pour le laisser à demi encastré dans le sol, le souffle coupé. La première pointe de douleur fit sa percée au travers de son voile de violence. Juste assez pour stimuler ses récepteurs, et transformer sa colère dévorante en rage ardente.

Il ne bougea même pas lorsque la gerbe acide crachée par Rokubi se déversa sur lui. C'était inutile. Elle ne le touchera pas. Elle s'écarta de sa route, elle se dissipa sous la pression monstrueuse de sa fureur grandissante au point d'en prendre une forme physique.

Natsuki se releva.

Il était haletant, sa respiration rauque, sa poitrine se soulevait et s'abaissait rapidement, mais il n'était plus question de fatigue. Son corps avait besoin d'air, il se consumait, ses muscles étaient sur le point d'exploser. Une énergie destructrice était en train s'accumuler, et il ne connaissait qu'une seule méthode pour la libérer : une violence aveugle, totale, absolue.

L'aura meurtrière de Natsuki faisait crépiter l'air, la saturait au point de la rendre presque palpable. Les crocs au clair, ses yeux n'étaient plus deux orbites blancs injectés de sang, le reflet d'une promesse que Rokubi ne saurait exécuter. Si le monstre ne fuyait pas maintenant, il allait se faire réduire en cendres.

Si le Démon à Queues ne devait avoir qu'une certitude en ce monde, c'était celle-ci.

Spoiler:

Détruire.
Anéantir.
Réduire en miette.
Annihiler.
Massacrer.

Les yeux du démon sortirent de leurs orbites. Quel était cette forme de démonisme ? Comment ? Pourquoi n’y arrivait-il pas ? Qu’est-ce qu’il lui arrivait ?

- Pourquoi... POURQUOI REFUSES-TU DE MOURIR ?

Mettre à feu et à sang.
Dissoudre.
Supprimer.
Abattre.
Exterminer.

Il poussa de nouveau un cri assourdissant qui fit trembler les murs environnants, de nouveaux geyser d'acide faisant irruption, dont un sous le pauvre Gekei. Il refusait de perdre. Il ne se le permettrait pas. Cherchant du regard son adversaire, il posa deux immenses pattes suintantes à l’instar du reste de son corps autour de Natsuki.

- Je vais te montrer ce qu’est un VRAI DEMON.

Démolir.
Ruiner.
Consumer.
Tailler en pièces.
Terrasser.

Autour d’eux, tout était en ruine. Des cendres voltigeaient dans tous les sens. Les bâtiments étaient en flamme. Le ciel lui-même semblait rouge sang. Dans un grognement glacial, sa gueule s’ouvrit, béante, menaçante, dangereuse. Rapidement, elle fonça vers Natsuki et l’engloutit littéralement.

- Meurs... Meurs... MEURS !

Tuer…

Spoiler:

La colère n'est en définitif qu'un masque. Un masque devant le désespoir, lorsque l'on contemple sa ville être détruite par un monstre colossale. Un masque devant l'impuissance, quand nos proches, nos familles, no amis meurent sous nos yeux en hurlant de souffrance, et que l'on ne peut rien faire sinon fuir. Un masque devant la douleur, alors que le corps est rongé par l'acide, que la peau se dissout sous la brume corrosive pour laisser la chair à nue. Un masque devant la panique, lorsque l'on ne parvient pas à détruire un petit être dont le regard promet de vous tuer sans pitié aucune, et que rien dans la Création ne saurait l'en empêcher.

Deux masses informes saisirent Natsuki, que son Ombre Gardienne ne pu même pas retenir. Deux masses acides contre lesquelles il était impossible de lutter. Elles n'avaient pas de doigt, pas de préhension, rien contre quoi se débattre : il baignait dans un acide corrosif semblable à un prison d'eau. Et la dernière qu'il vit fut une gueule béante et dégoulinante s'ouvrir devant lui.

L'obscurité devint totale. La souffrance aussi.

Il n'y avait rien ici. Rien ne pouvait exister. Tout ce qui n'appartenait pas au ventre de Rokubi était digéré par les mélasses acides qu'il ne cessait de cracher, dissous et réduit à l'état de néant, oublié.

Natsuki hurlait.

Natsuki se débattait.

Natsuki brûlait.

Natsuki se consumait.

La douleur était unique, absolue. Mais avec sa douleur se révélait la quintessence de ce qu'il était au plus profond de lui.

Natsuki brûlait d'une colère sourde, seule réponse que son corps savait fournir dans un tel état. Il se consumait d'une rage comme il n'en avait plus vécu depuis les premières années de sa vie. Il se débattait avec une conscience qui s'érodait, pour un corps qui en revenait à son unique instinct. Il hurla, ultime contestation d'une volonté que la mort elle-même ne pouvait briser.

Un hurlement primal, puissant, mortel.

L'air explosa autour de lui, incapable de supporter davantage la pression que sa fureur exerçait. Son cri guida une tempête destructrice, sa haine assura que jamais elle cesse de se déchainer. Dans le corps même de Rokubi, c'était l'hécatombe : l'animal n'avait nulle part où se cacher, rien pour se protéger. Il ne pouvait que subir le courroux ardent qu'il avait lui-même déclenché.

Il sera consumé par la rage, littéralement.

Spoiler:

Tout semblait être au ralenti. Le rire rauque de Rokubi après avoir avalé le démon. Le chat qui fonçait à toute allure vers le démon, entouré d’un chakra électrique perforant. Le Nara qui hurlait dans l’estomac de la limace. Il semblait que tout se faisait image par image. Seul le paysage restait mobile, les flammes qui ravageaient les bâtiments, les ruines qui continuaient de s’effondrer, les corps des pauvres innocents qui continuaient de saigner, les cendres qui continuaient de voler.

Le Gekei, face au démon ricanant, les crocs sortis, se préparant à donner tout ce qu’il avait pour sortir son coéquipier du ventre de la bête.
Le démon, d’abord satisfait, légèrement inquiet en entendant et en sentant ces étranges bruits dans son estomac.
Le chat de foudre, derrière le bijuu, traversant la nuit comme un éclair du tonnerre.

Un rugissement se fit entendre, semblable à un félin en rage fondant sur sa proie.
Un second, comme venu d’outre-terre, semblable à une bête qui se débat comme un diable pour défendre son territoire.
Et un troisième, déchirant la nuit rouge et sanglante, de douleur, qui devait résonner dans tout le Yuukan, une nouvelle fois.

Au sol, fumant, Kimimaro avait retrouvé sa forme humaine, inconscient et en mauvais état. Et alors que le démon se tenait la tête à deux mains, un trou béant dans cette dernière, ne cessant d’hurler à la mort, son corps gonfla, gonfla, gonfla et explosa sous le chakra fûton du démon Nara qui se retrouva debout au beau milieu de viscères et autres liquides étranges se trouvant dans les tréfonds les plus sombres du démon à queue.

Puis le silence. Plus d’hurlement démoniaque. Plus de geysers d’acide. Plus de tremblement de terre. Plus de menaces de massacre et de destruction. Juste le crépitement du feu. Juste le vent qui soufflait. Juste les respirations haletantes de Natsuki. Et puis… un bruit d’aspiration. De la carcasse en charpie du démon s’éleva un chakra noirâtre qui se dirigea vers le sud, en direction de Kawa no Kuni. Mais le duo Konohajin devait se rendre à l’évidence.

Ils avaient vaincu Rokubi.

Spoiler: