Kawaguchi Kei

L'état d'urgence. C'était un fait qu'elle n'avait pu ignorer malgré elle et ses obligations auprès du clan. Elle ira montrer la force des siens sur le front, tout en évitant de risquer sa vie si les choses devaient mal tourner.
Kei avait revêtu pour l'aventure un haut de kimono blanc ainsi qu'un Hakama rouge, mettant sa chevelure en avant, qu'elle laissait toujours lâche, ou presque. La jeune chanteuse avait du se rendre au pays des rivières, comme on le lui avait demandé et rencontrer un Konohajin. Non pas que la chose lui déplaise, mais dans son souvenir, son mari avait changé à cause de l'un d'eux, peut-être pourrait-elle en apprendre plus à ses côtés.

Ils n'avaient pas eu de mal à se trouver et à commencer leurs investigations sur les récents enlèvements de masse. Mais le spectacle qui se dessinait pas après pas sous leurs yeux ne présageait que le pire.
Bien que Kei apprécie grandement le feu et le sang, elle laissa sa main se lever devant sa bouche tout en scrutant les alentours pour trouver ce qu'ils cherchaient.

Elle n'avait adressé que quelques mots, juste pour se présenter, à son coéquipier dont elle ne fit aucune remarque sur l'apparence qu'il avait. Kei était la première à se dire qu'il ne fallait pas se fier à ce que ses yeux croyaient voir, après tout, elle manipulait le Genjutsu. L'esprit pouvait être tellement faible.

Tout en évitant les flammes ou les poutres prêtes à céder, ils finirent par prendre de la hauteur lorsque le cri qui déchira le ciel la fit frissonner.
La rousse aurait pu faire équipe avec son pire ennemi qu'en ces temps de ténèbres elle lui aurait tendu la main si elle savait qu'il pouvait lui être utile. Fricoter avec le danger avait quelque chose de plaisant, tout comme cette noirceur environnante.

Après un petit moment, des lignes au sol attirèrent son regard. Un groupe, des étranges personnages et les probables victimes d'enlèvement, se trouvait là.
Etaient-ils déjà repérés ou avaient-ils une chance de se fondre dans la masse ?
La réponse fut rapide, trop peut-être, alors qu'une salve d'innocents finissaient de se faire égorgé et balancé dans une sorte d'acide en plein centre de l'hexagramme.

Un sourire se forma sur les lèvres de la Kawaguchi, ces hommes seraient-ils sensibles à ses techniques de séductrice ? Elle aurait bien le temps de le deviner.

- Autant ne pas faire dans la dentelle, puisque nous sommes vue.

De la ceinture de son hakama elle tira deux petits shuriken avant de se lever de la position de « camouflage » qu'ils avaient adopté pour observer ce groupuscule.

- Accueillons les dignement sur notre territoire, qu'en dis-tu cher ami ?

L'excitation était plus que visible sur le visage de la tentatrice qui interpella alors ces meneurs de cérémonie.

- Bien le bonjour messieurs ! J'aimerais vous rappeler votre place... vous n'êtes pas les bienvenus sur nos terres. Veuillez les quitter, sur le champ, et vous vous éviterez bien des souffrances !

Tout en faisant son petit manège, la jeune femme se posta au bord du toit, prête à fondre sur eux alors que le crépitement de quelques flammes non loin étira davantage son sourire. Dans ses doigts les shuriken luisaient par moment, reflétant allègrement le peu de lumière qui s'y heurtait lorsqu'elle les faisait tourner lentement.

Le Yamanaka s'était rendu au lieu de rendez-vous en portant le masque traditionnel des membres de l'ANBU, à la seule différence que le sien ne portait aucune peinture artistique. Un masque totalement blanc où aucune pupille ne brillait du côté droit. C'était sous son nom de code : Dokuro, qu'il s'était présenté à la dame, ignorant totalement qu'il s'agissait de la femme de l'homme à qui il avait crevé un œil plusieurs mois auparavant.

Alors qu'ils avançaient sur ces territoires désolés, le va-nu-pieds ne trembla point. Les bâtiments effondrés, les flammes dévorantes, les civils courant dans tous les sens, ... Shigo se sentait davantage nostalgique qu'apeuré. Voilà bien des années qu'il n'avait pu observer une telle scène, lui rappelant son enfance sur l'île de la Cendre sous le règne de Makka. Là-bas, les cadavres étaient quotidien, et servaient même parfois de repas dans ce pays stérile. A Konoha, beaucoup ne comprenaient pas le comportement du Yamanaka, mais ils avaient toujours vécu dans le confort et la sécurité que leur prodiguaient leurs grands remparts.

Du haut d'un toit, la scène interloqua malgré tout le Chunin. Non pas par peur, simplement par curiosité. A quoi donc pouvait servir ce cercle verdâtre ? Le plan le plus logique serait de trouver un temple égyptien pour récupérer les trois dieux avant d'affronter le cercle d'orichalque, mais il n'y en avait pas sur ce continent. De plus, ils s'étaient faits remarquer presque aussitôt qu'ils arrivèrent sur le toit. Kei semblait prête à les accueillir, s'armant de deux shurikens. Mais ils étaient plus nombreux qu'eux. Une attaque frontale était-elle la meilleure solution ?

« D'après vous, quelle importance accordent-ils à leur rituel ? »

Shigo rejoignit la Kawaguchi au bord du toit et dégaina les mêmes armes. Mais à la différence d'elle, il les envoya au loin, sur deux personnes au hasard, attendant leur tour pour le sacrifice, à deux positions différentes du grand cercle.

L'idée était simple : ils avaient besoin de personnes pour leur sacrifice. En tuant ces personnes, comment pouvaient-ils procéder à leur rituel ? Ces tirs de loin pouvaient aisément être parés, mais ils étaient notamment là pour vérifier une donnée : les futurs sacrifiés étaient-ils importants au point de les protéger ? Car alors ils auraient cette solution aboutissant à deux résultats : soit ils parvenaient à tuer les civils et ainsi empêcher l'aboutissement du rituel, soit les prêtres se fatigueraient à les défendre, quitte à être blessé, et les deux ninjas parviendront à les éliminer bien plus facilement qu'en les affrontant frontalement.

Restait cependant à savoir comment Kei réagirait à une telle stratégie.



Spoiler:

Kawaguchi Kei

La jeune femme jeta un bref coup d'oeil à son camarade lorsque se dernier, comme elle, s'était redressé de leur poste d'observation et avait également sortit deux shuriken. Un simple haussement d'épaule avait été la réponse à ce que l'homme présenté sous le nom de Dokuro lui avait demandé. Qu'en savait-elle de toute façon, elle avait passablement horreur de perdre son temps en devinette et encore plus horreur des types dans leur genre.
Observant les armes se planter dans les corps des victimes, il n'y eu presque aucun geste de la part des encapuchonnés, si ce n'est comme un remerciement de les « aider ».

Tout en écoutant leurs paroles, elle souffla à son compagnon.

- Je crois qu'ils nous aiment bien.

Son sourire suffit à faire comprendre à l'homme à ses côtés qu'elle aussi avait apprécier l'initiative dont il avait fait preuve. Mais fini de jouer. Elle n'avait aucune envie de s'éterniser avec ces personnages haut en couleur.
Tout en restant à sa place, elle effectua rapidement quelques mudras dans son dos, de sorte à ce que seul le Yamanaka puisse les observer, et sa voix entonna quelques paroles de l'une de ses chansons fétiches : Deep Impact, en fixant le premier des hommes à leur avoir parlé. Il fallait qu'elle sache si ses illusions fonctionneraient ou non, savoir si elle gâcherait du chakra ou non. Alors son œil scrutateur s'attarda quelques secondes, voir si l'illusion prendrait racine.
Néanmoins, tout en comptant sur son partenaire pour s'occuper des autres sbires de l'apocalypse, elle décida d'agir contre ceux qui restaient à s'occuper des sacrifices et à ses doigts des sphères de flammes se formèrent. Elle en jeta quatre sur les cinq qu'elle avait matérialisé vers les hommes encapuchonnés. Si par hasard une victime s'embrasait en passant, ça n'aurait pas grande importance. S'il leur fallait le sang, leurs cendres ne les aiderait probablement pas.

Tout en agissant, elle continuait sa petite chanson, comme pour masquer un peu plus son action auprès des gardiens et pour attirer toute l'attention sur elle. Si elle pouvait faire en sorte de masquer la présence de son compagnon d'arme, elle n'en serait que plus efficace. Alors qu'elle chantait, ses mains s'agitèrent cette fois bien devant elle pour cette fois faire apparaître un clone d'elle même qui se mit à chanter à son tour.
Il lui restait toujours sa dernière petite sphère de flamme au bout de son majeur gauche, mais elle devait attendre une ouverture pour le lancer. L'acide prenait-il feu ? Voilà un aspect chimique qu'elle ignorait.
Tout en continuant sa chanson, elle prenait garde à reculer légèrement et baisser sa voix, laissant son clone sur le devant de la scène, sans non plus disparaître, elle devait faire oublier Dokuro coûte que coûte. C'était son plan.

Intéressant. Très intéressant même. Voilà ce à quoi songeait le Yamanaka en voyant le résultat de son action. Des regrets ? Pas le moins du monde. S’il n’avait pas été là, ils auraient été tués de toute façon. Et d’après la remarque de Kei, ce type de procédé ne la repoussait pas non plus. Le va-nu-pieds lui répondit alors :

« Kawaguchi… Quelle quantité de liquide peut absorber votre sable ? »

Les civils pouvaient être tués de n’importe quelle façon et à n’importe quoi, ça n’était pas primordial pour leur rituel. Le sang, cependant, l’était. S’ils devaient arriver au point de tuer les civils, Kei avait-elle la possibilité de récolter leur sang avant qu’il ne soit récolté par les quelques fous à liés ?

Dix adeptes du culte sacrificiel, et seulement quatre qui faisaient front face aux deux ninjas. Que c’était vexant. Leur rituel était donc plus important que les règles de civilité ? Tandis que Kei attirait l’attention sur elle, le Yamanaka descendit du toit pour se placer dans un endroit plus discret mais qui gardait un champ de vision plus ou moins correct sur l’étoile luminescent.

Kei s’attaqua à quatre des adeptes s’occupant des sacrifices. Parmi eux, il en restait donc deux sans rien. Pour ne pas les rendre jaloux les uns des autres, le Yamanaka devait donc les contenter. Alors, enchaînant les mudras à l’abri des regards, soit de par sa position soit à l’intérieur de ses manches, il commença par lier les âmes des deux derniers cultistes sacrificiels. Ainsi, la douleur de l’un se répercutera sur l’autre. Puis, s’approchant davantage du sol, s’asseyant même, Shigo transposa son âme sur l’un des deux ennemis au moment où ils étaient près du cercle central.

Prenant le contrôle de son corps, il sauta instantanément vers le cercle d’acide sans se poser la moindre question. Les autres s’occupant de leurs sacrifices, pourront-ils le sauver ? Evidemment, avant qu’il ne fasse plouf, le Yamanaka quitta son corps pour retourner dans le sien. Et si tout fonctionnait comme prévu, n’oublions pas que la douleur d’un bain d’acide allait être transmise à l’autre adepte…

S’il avait été encore sur le toit, il aurait dit à Kei qu’ils allaient être davantage aimés des cultistes.



Spoiler:

Kawaguchi Kei

Elle ne l'avait pas vue partir mais avait brièvement ressentit son mouvement, comme elle l'espérait au fond d'elle. Serait-il une aide ou un lâche, la question trouverait sa réponse bientôt.
Pour ce qui était de son sable, la question était bonne. Si encore elle savait manipuler l'espace temps, elle aurait volontiers ouvert un portail sur la zone la plus vaste de Kaze pour teindre le sable de rouge, hors, la rousse en était incapable.
Son illusion, basique, avait été rapidement contré par un confrère des gardiens. Son chant ne s'était pas arrêté pour autant et elle continua, prenant une autre chanson, tentant de passer par dessus la voix des hommes alors que son cerveau avait rapidement analyser la situation.

L'un des serviteurs avait tenté de se « suicider » dans le bain d'acide, mais l'un de ses confrères l'avait sauvé in-extremis par la manipulation du Doton. Quant à son feu, il s'était vue éteint aussi simplement qu'il avait été créé, par de l'eau. Les hommes n'avaient pas laissé son clone chanter, soit.

Reprenant la position de chacun sans se laisser distraire par les nouveaux sacrifices, elle se maudit une seconde de ne pas s'être assez entraînée sur son maniement du sable. Kei avait eu d'autres projets, d'autres devoirs, et même si elle avait quelques ressources dans sa manche, elle ne serait pas d'une grande aide, elle en était pleinement consciente.
Observant longuement l'homme qui avait défait son illusion sur l'un des gardiens, elle lança sa dernière sphère de feu haut dans le ciel, et sans attendre de voir s'ils allaient l'éteindre comme un instant plus tôt, sa main rejoignit l'autre dans son dos et les mudras s'enchaînèrent. La rouquine garda ses bras dans son dos, mais elle visait celui qui avait fait un Kai. Elle voulait voir si d'autre pouvait comprendre, s'ils pouvaient voir son comportement étrange.
Pour autant, elle ne resta pas sur le toit après avoir lancé son jutsu et se laissa tomber devant les quatre hommes, facilitant l'approche. Dans la main qui avait depuis le début gardée les shuriken, elle les tenait prêts en action, prêts pour tuer celui qui s'approcherait d'elle.
Sa voix continuait, sur un air un peu différent « Sweet Dreams ».

Que l'homme s'approche d'elle ou non, que les autres tentent de l'arrêter ou non, elle effectue une nouvelle série de mudra et un petit tourbillon de sable vint se former entre l'un des piques de l'hexagramme et son cœur, buvant goulûment le sang qui s'en approchait. Elle l'avait volontairement éloigné de ses ennemis, d'ordinaire elle usait de cette technique pour faire chanceler ses adversaires, mais là, elle n'avait besoin que de la propriété absorbante de son sable. Elle réitérerait l'opération si elle s'avérait être couronnée de succès et si entre temps elle était encore en position de le faire.

Toujours devant les projecteurs, la Kawaguchi tentait par tous les moyens de donner des ouvertures à son partenaire, d'une manière ou d'une autre. D'avoir les regards sur elle était un avantage, elle en était consciente, mais elle avait légèrement peur, les mouvements de mains de l'homme qu'elle avait prit pour cible ne lui disait rien de bon.
Elle avait toujours ses armes blanches, un ou deux kunais pour se défendre, mais elle n'était pas la plus douée au corps à corps, loin de là.

Hélas, alors que le Yamanaka espérait voir le spectacle d’un cultiste prenant un bain d’acide en retrouvant son corps, c’était une nouvelle vague de sacrifiés qui suivirent les règles primordiales d’hygiène corporelle. Cependant, la plateforme Doton qui fut créé pour protéger son camarade adepte prouvait leur vulnérabilité aux illusions. Certes, ils étaient à présent au courant. Mais entre le savoir et le remarquer, ou avoir la bonne réactivité étaient des aspects bien distincts de l’exercice.

Des râles d’agonis, une mélopée funèbre et déchirante. Mais elle n’évoqua aucune peur dans le cœur du Yamanaka, bien au contraire. Ces cris étaient réguliers sur l’île de la Cendre. Ils n’étaient pas synonyme d’un trépas ou d’un deuil, mais d’un avertissement, un appel à la prudence car un assassin se trouvait non loin de là. Shigo lança un bref regard autour de lui au cas où l’ensemble des adeptes ne se trouvaient pas face à eux. Les sens en alerte, chaque cri lui intimait la mesure en lui rappelant le côté éphémère d’une vie, et notamment la sienne.

Retournant son regard vers le cercle verdâtre, le Yamanaka au masque blanc continuait d’enchaîner les mudras tandis que Kei avançait vers eux. Ainsi, il lia d’autres âmes entre elles : notamment celui qu’il avait contrôlé avec un autre cultiste, et ce dernier cultiste avec le gardien qui avait usé d’une technique Suiton. Comme Kei était plongée dans l’art du Katon, ce gardien avait un avantage non négligeable sur elle.

Ainsi, ils étaient quatre à être liés. Trois cultistes et un gardien. Alors, Shigo patienta. Il attendit que les cultistes avancent la prochaine rangée de morts en sursis, et que la lame fatidique ne vienne leur arracher leur ultime râle. Là, tandis que les civils luttent contre l’inéluctable, expirant leur dernier souffle de vie, le Yamanaka composa une nouvelle illusion.

La majorité des Yamanaka transposaient leur propre âme dans le corps d’autrui pour les manipuler, mais il y avait une faiblesse dans ce procédé : la douleur du corps d’emprunt leur été transmise. Alors Shigo avait décidé de transformer cette faiblesse en force : ce fût l’âme du gardien qui manipulait le Suiton qui se transposa dans le corps d'un civil de l'un des cultistes dont l'âme n'avait pas encore été touchée au moment où ce dernier esquissait le geste d'égorgement. Dans un corps qui semblait drogué, le gardien allait ressentir une gorge tranchée : il allait partager à présent le sort des hommes qu’ils sacrifiaient. Et, généreux comme il est, il transmet cette formidable expérience à trois de ses camarades… Si chaque sacrifice les libère, voilà que Shigo se positionne en grand libérateur.



Spoiler:

Kawaguchi Kei

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- Kei, si tu devais te prendre un coup frontalement, est-ce que tu saurais y résister ?
- Hm ? Pourquoi pose-tu cette question ?
- Pour m'assurer que même loin de moi tu puisse tout gérer et rester la meilleure... alors ?
- Pour être franche, non, absolument pas. Il y a de forte chance qu'en le recevant directement je sois propulsée loin ou que je tombe évanouie.
- Veux-tu apprendre ?
- Pour avoir des bleus partout, non merci...
- Pour rester la plus forte d'entre tous et ne plus craindre personne au corps à corps.

Les yeux verts croisèrent ce jour là les deux iris bleus de l'homme qui avait fait chavirer son cœur.

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La chanteuse, une fois de plus, avait analysé la situation, observé le moindre des mouvements des uns et des autres, et surtout de ceux dont elle ne s'occupait pas, pour connaître les techniques de son compère.
A mesure que les actions s'enchaînaient, elle déduisit rapidement que sa première intention, de le faire agir sous couvert, avait été la bonne chose à faire, ne serait-ce que pour tester leurs jutsu sur leurs ennemis.
La réaction en chaîne la laissa tout sourire. La manipulation des âmes, une chose fort belle et fort utile. Si elle survivait à ce cataclysme, la rouquine promettait de mieux s'entraîner aux Genjutsu.

Le temps ne s'était pas arrêté, et les hommes en face d'elle avait réagit, trop vite. La distance était encore trop grande pour qu'elle ne s'élance et ne tue l'homme en face d'elle, celui qu'elle avait voulu piéger. Son confrère, à qui elle lança un regard mêlant la satisfaction et le défie, s'élança vers elle dans le but de la mettre hors jeu et de stopper son chant. Mais elle se cantonna à son obligation, continua ses chants quitte à se brûler la gorge.
Kei eu le temps de voir le changement d'angle de celui qu'elle avait tenté de tuer et il se dirigeait probablement vers Dokuro. Bien qu'elle espérait qu'il sache se défendre, car observatrice, seule, elle ne pouvait rien faire, la Kawaguchi était consciente de ne pas pouvoir lui apporter son soutien.

L'homme fonçait, assez vite pour qu'elle souffre, pas assez pour qu'elle ne puisse rien faire. Mais, il fallait qu'elle garde son sable, qu'elle garde son précieux sable.
Soit.
Ses mains s'agitèrent, toujours dans son dos, laissant luire entre ses doigts gauches les deux shuriken qu'elle tenait toujours parfaitement. Les flammes éclairèrent sa main droite.

*Quitte à me briser tous les os, un Kawaguchi n'abandonne jamais.*

Son regard brûlait d'une rage qu'elle ne s'était jamais connu auparavant. Avait-elle déjà risqué sa vie ainsi ? D'aussi loin qu'elle se souvienne, pas tout à fait de la même manière. Savoir que ses actions pouvaient avoir un impact sur le monde et la survit des siens, de sa maîtresse peut-être et de son époux, la galvanisait.
Son bras gauche, où dans sa main luisait ses shurikens, se dressa droit devant elle, prêt à encaisser le coup de plein fouet. Elle ferma son poing, mettant en avant les lames de ses armes, mais le coup fut si violent qu'elle hurla et le craquement sec de son bras ne l'aida pas. Mais elle avait apprit à supporter la douleur, et même si son chant s'était tue, sa main droite se dressa et s'approcha du visage, si proche d'elle avant son recul, du gardien contre lequel elle vint déployer les cinq boule de feu. Si elle pouvait au moins le rendre aveugle, ça ne l'en aiderait que davantage.

Mais, l'action qui paru si longue dans sa tête fut rapide et bien vite, son corps fut propulsé par l'impact et finit contre le mur, non loin derrière elle, de la bâtisse où le toit leur avait servit de tour de guet, et lui fit cracher légèrement du sang remonté dans sa gorge.
Elle jeta un bref coup d'oeil à son bras gauche et détourna bien vite les yeux. C'était dans un sale état. Son avant bras était cassé et il s'en était fallut de peu que l'épaule se déboîte en plus. La rotule était très certainement en piteuse état aussi vue la douleur lancinante. Son sang coula le long de ses doigts alors qu'un bout d'os dépassait légèrement. Mais ça ne l'empêcha pas de se servir de sa main droite qui alla tirer de sa ceinture un kunai pour sauter à la gorge de celui qui l'avait attaqué tout en reprenant une nouvelle chanson pour tenter d'oublier sa douleur. Penser à autre chose, elle aurait bien le temps de se soigner après de toute manière.
Il était hors de question que ces étranges personnages ne terminent leur rituel sordide.

Presque. La stratégie fut presque fructueuse. Ils crièrent tous et l’un s’évanouit : celui qui avait perdu son âme. Ainsi, s’ils étaient transposés dans le corps d’un civil, ils ne pouvaient faire grand-chose ? Voilà qui était intéressant. Et les autres, le voyant inconscient, ne supposent pas qu’il puisse s’agir d’une illusion. Bon, à leur décharge, le Genjutsu basique ne peut faire de telle prouesse. D’ailleurs, la majorité des Yamanaka ne le peuvent pas non plus.

Mais chacun son art. Et celui de l’un des gardiens semblait être la détection, car il fila droit vers le va-nu-pieds. Le corps à corps ? Souvent le point faible des illusionnistes, car ces derniers privilégient la fourberie aux attaques frontales. Souvent seulement. Shigo avait les capacités nécessaires à éviter cet assaut. Et en temps normal, il l’aurait fait. Cependant, il n’en était pas à sa première mission au compte de Konoha.

L’œil qu’il avait perdu était lors d’une quête à Nami. Pour quelle raison ? Un manque de performance ? Pas vraiment. Un manque de chakra surtout. Et à Ame ? Beaucoup d’ennemis où l’économie du chakra était la clé. Alors ici, avec une dizaine d’adeptes en face, devait-il s’en sortir indemne pour finalement faire face à ses adversaires sans chakra, ou devait-il apprendre à encaisser pour simplement survivre ?

D’un regard affuté, le Yamanaka jaugea le gardien. Il conclut qu’il ne le tuerait pas s’il protégeait correctement ses organes. Alors, plutôt que d’esquiver, il commença à composer des mudras tout en se préparant à encaisser. Mais le gardien ne se contenta pas d’une seule frappe. Shigo accusait le coup, se recroquevillant sur lui-même, tentant d’éviter de se prendre les frappes au même endroit, il continuait de composer des mudras, continuant de lier d’autres âmes entre elles. Notamment les deux gardiens aux autres déjà liés. Le souffle coupé par un coup de pied, le Yamanaka persévérait, son regard légèrement au-dessus du gardien pour voir ses cibles. Il se rassurait à l’idée qu’ils allaient bientôt mourir, mais ça n’empêchait en rien la douleur de s’exprimer. Pis encore, une boule de feu happa son épaule gauche et les flammes dévorèrent toute sa manche, laissant les preuves de son passage sur sa peau pâle. Les dents serrées, l’homme masqué avait perdu le sourire depuis quelques temps déjà, mais il poursuivait l’effort.

Lorsque le gardien décida enfin d’arrêter, le Yamanaka tomba à genou. Les mains toujours jointes, mais la tête tournée vers le sol, assailli par une quinte de toux larguant plusieurs gerbes de sang. Il tenait encore, même si son corps couvert d’ecchymoses lui sommait de simplement s’allonger et de faire le mort. Mais Shigo n’avait guère envie de baigner dans de l’acide ensuite. Alors il cracha encore du sang avant de retrouver un peu sa voix.

« C’est… tout ? »

Ses mains finirent leur composition, et les souvenirs du gardien furent modifiés en profondeur. Il pensera avoir toujours été paralysé, et il le devint. Un tétraplégique qui s’effondrerait devant lui. Toujours à genou, le Yamanaka sortira un kunai de son bras non brûlé.

« Saluez votre dieu. »

Cracha-t-il avec du sang sur le gardien immobilisé tout en plantant sa lame sur son crâne, passant directement par l’œil.



Spoiler:

Kawaguchi Kei

Elle eu, malgré toute la douleur qui distendait ses traits d'ordinaire gracieux, un sourire moqueur au bord des lèvres alors qu'elle se levait pour faire face à l'homme qui n'avait pu se protéger de ses flammes car elle avait choisit le contact. A l'occasion elle remercierait son homme, si elle en s'en sortait vivante.

- Je vais vous apprendre à qui vous parlez.

Replaçant son kunai à sa ceinture lorsque le fouet Suiton se matérialisa dans les mains de son adversaire, elle profita du temps de répit qu'il lui laissa pour rapprocher sa main droite valide de son autre un peu bloqué par la cassure du bras. Elle forma ses mudras, visibles et lents, mais en se plaquant au mur, et la tête basse, comme si elle capitulait. Sauf qu'au dernier signe, sa voix retentit de plus belle, telle une mélopée funeste qui s'abattait sur ce gardien trop prétentieux face à une fille du sable. De nouveau, par delà tout ce qu'elle ressentait et qui pourrait faire tressaillir sa voix, elle chantait : What hate you done.
Sitôt la première syllabe prononcé, l'homme se trouva dans un tout autre paysage. Le voilà seul dans un désert immense et trop chaud. Qu'il tente d'y bouger ou non, le sable commence à se dérober sous ses pieds et l'entraîner irrémédiablement en son sein.

Qu'il comprenne rapidement ou non sa situation, elle savait qu'elle disposait de quelques secondes de répit, mais la douleur la saisissait trop vivement alors, une nouvelle fois, elle joignit ses mains et effectua sa série de mudra. Son clone apparue mais ne chanta pas, alors que Kei oui. Elle confia son kunai rangé soigneusement à sa ceinture à son clone et lui demanda d'en finir avec cet homme temps qu'il était prisonnier de son illusion.

Après son ordre, laissant son double aller donner le baiser de la mort à cet être abjecte, la rouquine observa les encapuchonnés et leurs victimes. Elle savait que son sable n'était pas un réel obstacle, mais gagner une seconde pouvait être décisif parfois.
Ce qu'elle remarqua la choqua tout d'abord, puis la fit sourire davantage alors qu'elle manqua de crier et de rompre sa chanson. Une victime se déplaçait avec beaucoup de mal vers le corps d'un gardien. Elle avait peine à bien voir la scène, mais comprit qu'elle pouvait en tirer profit.

*Aller bouge-toi ma fille...*

Alors qu'elle se flagellait mentalement, sans non plus se soucier de savoir si son clone avait tuer l'homme qui lui avait cassé le bras, Kei força s'avança en courant vers cet homme. Son chant continuant, elle fit une nouvelle salve de mudra pour savoir si ce qu'elle avait aperçu plus tôt était encore actif.

A genou, le masque en partie brisé sous les anciens coups du gardien, Shigo regardait son ancien ravisseur. L’homme était paralysé, totalement à sa merci. Malgré la douleur de son corps engourdi, le Yamanaka ne vouait aucune rancœur au gardien. Ce genre de sentiment, ainsi que la haine, pousse au désir de vengeance et donc à se mettre en péril de manière inconsidérée. Un sentiment bien noble, de justice, mais qui menait tous ses adeptes à la mort sur l’île de la Cendre. Alors le va-nu-pieds avait appris à subir sans se rebiffer. A baisser la tête en demandant pardon pour ne pas s’en prendre davantage. A ne plus avoir d’amour propre.

Pourtant, cette fois, les rôles étaient inversés. Le maître était devenu l’esclave, et l’esclave le maître. Il le regardait simplement. Ni haine ni pitié. Simplement de la froideur, le cycle naturel de la vie. Un peu de jalousie peut-être. Car sa lutte à lui allait prendre fin. Il n’avait fait que remplir son rôle, faire ce en quoi il croyait juste. Shigo lui, ne cherchait qu’à survivre. Et pour cela, il planta son arme dans le gardien. Enfin, il fut interrompu par le collègue de l’ennemi.

La solidarité, l’esprit d’équipe, une personne soutenant l’autre… Shigo avait vécu ça. Un nom résonnait dans le lointain. Mairu Natsumi… Mais cela faisait bien longtemps que le Yamanaka luttait en solitaire. Trop longtemps même. De l’eau s’échappa de son corps pour intercepter les boules de feu, dévoilant son affinité avec le Suiton tandis qu’il plongea sur son arme afin d’égorger le gardien. Son geste était plus rapide qu’auparavant. Peut-être plus enragé ? Voir ce soutien l’évoquait de mauvais souvenirs, alors il voulait leur montrer vers quoi les mènerait leurs sentiments : l’abandon.



Spoiler:

Kawaguchi Kei

Un sourire de vainqueur lorsqu'elle écouta le résultat de leur collaboration. Oui, elle souffrait, plus qu'elle n'avait jamais souffert physiquement. Mais contrairement aux souffrances mentales, ça n'était que trop doux.
De voir le désarroi se peindre sur leurs traits à peine visibles, de voir un mouvement d’héroïsme presque les contraindre à s'avancer vers elle et son camarade la fit passer le relais de sa chanson à son clone qui lui avait confirmé peut après la mort de celui à qui elle devait sa belle blessure.
Son clone reprit la chanson là où l'originale l'avait laissé et la répéterait en boucle jusqu'à nouvel ordre.

Kei avança vers ces hommes pleins de courage et ses mains se remirent en mouvement. Elle n'avait plus qu'à user de son chakra, chanter était le propre de son double de sable.
Trois fois, elle refit le geste, implacablement et froidement alors que son regard vert se porta victorieux vers ces hommes qui s'approchaient d'elle et de son coéquipier Konohajin.

- Je vous conseil de fuir si vous tenez un temps soit peu à vos misérables vies, à moins que vous ne préféreriez continuer de souffrir comme vos collègues puis trépasser entre nos mains sans qu'aucun de vos corps ne servent pour votre pitoyable cérémonie.

Confiante, elle s'avançait encore un peu, se tenant à quelques mètres à peine de l'un des hommes, venant chercher son dernier kunai à sa ceinture par son bras valide.

- Nous sommes grands Seigneurs, nous vous laissons le choix de vos vies... mais ne croyez pas que notre patience est grande. Soit vous reculez, maintenant, soit vous sombrez dans les abîmes de la souffrances, comme vos confrères et même pire encore.

Elle ne jeta pas un œil en arrière d'elle alors que son clone, pendant qu'elle monopolisait la scène, s'était dirigé en chantant vers son camarade. Voulait-elle le protéger ou le surveiller ? Un peu des deux sans doute. La rousse reconnaissait volontiers la contribution de cet homme au combat, mais il restait un ennemi de son peuple, un ennemi de son clan, une entrave à son histoire.
La jeune femme souriait comme si la douleur était absente, mais elle sentait la fatigue la gagner. Entre la force qu'elle puisait en elle pour se tenir debout, faire circuler son chakra, son sang qui la quittait toujours un peu plus, bien que doucement, et le contre-coup de sa pointe d'adrénaline lors du choix qu'elle effectua contre l'homme maintenant mort, Kei se sentait vidée.

L’intimidation ? Il s’agissait en effet de la meilleure option. La moitié des cultistes se tordirent subitement de douleur, sans explication logique : rien ne les avait touchés. Y avait-il un poison dans l’air ? Leur rituel était-il vicié et corrompait leur corps ? Tout comme ils avaient supposé auparavant qu’un lot de civils était impur. Eux le devenaient également.

« Nous sommes grands Seigneurs… » Kei avait le sens de la dramaturgie. Le choix de leur vie ? C’était surtout pour qu’ils n’aient pas à lutter davantage. Un de ses clones vint auprès du Yamanaka. Quelle délicatesse de sa part. Le va-nu-pieds se leva lentement, prenant appui sur ses genoux pour se redresser. Droit, il s’avança en boitant légèrement. Ce corps lui rappelait son passé, lorsque la famine faisait rage sur l’île de la Cendre. Mais il faut avancer, ne montrer aucune faiblesse, ou celle-ci servira d’espoir pour les cultistes qui les attaqueront alors.

Le masque en partie brisée, on pouvait voir son orbite vide ainsi que sa bouche d’où un peu de sang coulait. Mais malgré ça, on pouvait surtout apercevoir son sourire. Non, il ne prenait pas forcément de plaisir à cette situation, mais c’était l’image qu’il devait transmettre à ses adversaires.

Ils avaient le choix : quitter cet endroit ou rejoindre leur dieu.

Le Yamanaka continuait d’avancer, faisant mine d’ignorer les trois cultistes qui hésitaient face à la Kawaguchi. Le kunaï ensanglanté en main, il se dirigeait vers l’homme qui avait lancé les boules de feu auparavant. L’homme qui agonisait au sol.

« Corrompus par votre propre dieu, il ne vous reste plus qu’à partir ou à expier… »

Décidez-vous avant que la malédiction ne vous agrippe aussi. Sinon, voici le destin fatidique qui les attendait : une lame en travers de la gorge.



Spoiler:

L’égorgement du gardien aux boules de feu, sa mort, devait avoir relancé une vague de douleur atroce auprès de ceux qui lui sont liés. Ainsi, après avoir vécu par deux fois l’expérience du trépas, leur esprit allait-il demeurer saint ? Tout cerveau lucide se serait déconnecté, plongeant son hôte dans l’inconscience pour le protéger d’un tel lot de souffrance.

Cependant, la scène ne semblait pas suffire. Les trois cultistes indemnes demeuraient là, face à eux, et invoquèrent plusieurs sosies dont la majorité les remplaça pour poursuivre leur rituel. Ils ne leur répondirent pas. Etaient-ils muets ? Ils ne les regardaient pas non plus. Oh… Peut-être avaient-ils saisi la chose ?

Le Yamanaka qui venait d’égorger la deuxième personne de la journée s’assit sur le corps sans vie afin de laisser reposer ses jambes. Avaient-ils seulement entendu ce que Kei leur avait dit ? Ainsi donc, ils voulaient combattre sans leurs yeux et sans leurs oreilles ? Magnifique courage. La plus grande bêtise du monde surtout. Pourquoi s’abandonner ainsi à la mort ? Ils auraient pu plonger eux-mêmes dans le bain d’acide dans ce cas, ça leur aurait épargné bien des tracas. Le va-nu-pieds regarda la masse de clones ainsi que les trois originaux. C’était un peu comme s’ils étaient de retour à la case départ. Sauf qu’en vainquant le bon, cinq copies disparaissaient avec. Alors Shigo s’adressa à voix basse au sosie de Kei à ses côtés.

« Approchez et laissez-vous faire. »

Pensaient-ils qu’en ne les regardant pas et en ne les écoutant pas, ils s’immunisaient à l’art du Genjutsu ? C’était mal connaître les Yamanaka. Shigo les avait tous dans son champ de vision. Il pouvait donc choisir n’importe lequel sans qu’eux ne s’y préparent. Alors il forma les signes, mais rien ne produisit d’abord. Les trois cultistes et leurs clones ne firent rien de particulier tandis que le Yamanaka ne bougeait plus.

Avaient-ils réussi ? L’illusion était-elle sans effet ? Toujours en évitant de croiser les regards des deux ninjas, l’un des cultistes originaux pointa son couteau vers le Yamanaka pour faire remarquer son immobilité aux autres. Puis, alors qu’il dirigea leur attention vers ce point, il retourna le couteau vers lui et se trancha la gorge sans aucune hésitation. Depuis le début, l’âme du Yamanaka le contrôlait, jouant cette comédie pour gagner suffisamment de temps afin de se suicider sans problème.

Tandis que le cultiste s’écroulait, attirant l’attention de ses collègues vers lui, Shigo reprit conscience et fit une nouvelle série de signes. Un deuxième original s’effondra directement, le corps sans vie mais sans blessure apparente : son âme avait été transférée dans le clone de Kei aux côtés du Yamanaka. Et alors qu’il comprenait sa situation en voyant son propre corps allongé plus loin, Shigo égorgea le clone de Kei dont la marque se répercuta sur le cultiste inerte.

Evidemment, c’était si son plan se déroulait sans anicroche. Une véritable partition, un jeu de magicien attirant le regard dans une direction tandis que l’action se déroule ailleurs. Le couteau qui pointe vers le Yamanaka avant de se retourner vers la gorge de son propriétaire. Le propriétaire qui s’affale au sol tandis que l’âme d’un cultiste est transférée dans le clone de Kei. Le corps de ce cultiste transposé qui s’effondre aussi, et pendant que son âme comprend la situation, Shigo égorge le clone de Kei, reproduisant la blessure sur le corps de l’âme transposée. Normalement, il ne resterait alors plus qu’un seul cultiste en lice. Mais le Yamanaka n’aurait plus de chakra.

« Je vous confie la suite. »

Il se levait déjà et s’éloigna de la zone pour se mettre à couvert au cas où, ne pouvant continuer le combat lui. Il laissait les devant de la scène à Kei en allant trouver refuge dans l’un ou l’autre bâtiment de la ville afin de trouver un point d’observation sur la bataille.



Spoiler:

Kawaguchi Kei

Inutile... elle venait de gaspiller son chakra, chose précieuse lors d'un affrontement. Contrairement aux autres, ils avaient trouvé rempart à ses illusions, pour un temps. Elle trouverait bien un moyen de les faire dévier, quitte à mettre en avant son corps de femme. Elle n'avait ni pudeur ni honte d'user de charme dans un duel.
Une séductrice devait savoir trouver le moment opportun pour dévoiler son anatomie et obtenir un avantage tactique.
Pour le reste, elle jeta un bref regard à son partenaire qui égorgeait l'un des hommes qui l'avait attaqué, puis sur son clone qui continua sa chanson, tout en s'approchant de Shigo lorsque celui-ci l'interpella.

Kei refit une série de mudra et un nouveau clone apparu à ses côtés, lequel fut envoyé de suite aux côtés du Yamanaka, cette fois pour une autre raison, le défendre.
Elle devait l'avouer, il était bon combattant et donnait tout, même si elle avait été d'un pays ennemi peu de temps auparavant. Ils faisaient front commun contre une menace d'ordre mondial.

Les clones des cultistes la firent sourire. Elle avait gardé en tête la position de l'original, comme semblait l'avoir fait son partenaire.
Sa main rejoignit encore son bras blessé et elle composa encore, lentement. Au bout de ses doigts, ses sphères de feu revinrent, mais elle avait composé deux fois sa série et disposait donc de dix sphères ardentes.
Rapidement, Kei envoya les cinq premières vers ceux qui s'occupaient des sacrifices, pour accaparer l'attention, forcer leur protection. Les cinq suivantes fusèrent sur 9, mais elle n'en resta pas là. Dans sa tête, tout ceci n'était que diversion, car elle savait que même si le feu était dangereux, la puissance de ses attaques laissaient à désirer. Son kunai bien ancré dans sa main brilla alors qu'elle courrait aussi vite que possible, palliant sa faiblesse physique par une volonté de fer pour aller planter généreusement 9, ou peut-être était-ce un clone.

Le sien avait suivit Shigo discrètement, prêt à le défendre, même si incapable d'user de technique.

La rousse souriait. Bien que fatiguée, elle connaissait l'enjeu de ce combat et même si elle devait y laisser son bras, elle ne reculerait plus. Au fond d'elle, Kei eu l'impression de ressembler à son mari, ce qui sembla lui donner des ailes. Lui aussi avait été appelé sur le front, elle l'avait su grâce à un Inquisiteur. Lui aussi devait sans doute passer outre ses limites.
Elle sauta pour éviter les coups, peu importe que des lames s'enfoncent dans ses chairs, peu importe que de l'eau, du feu, de la foudre ou tout autre élément ne vienne pour la ralentir, elle n'avait qu'un seul objectif, parvenir à le tuer, même si elle devait tomber par la suite. Si son kunai se plantait dans le cœur de 9 comme elle tentait de le faire, elle aurait gagner même si la vie la quittait.


- Tali...

Souffla-t-elle juste au départ de son saut, le regard nostalgique. Elle sera peut-être la seule à la pleurer, Amano se relèverait, elle le savait, si elle devait mourir.

Un qui tomba mais un autre qui survivait. Les clones disparurent néanmoins. Pour ceux qui ignoraient les tenants et les aboutissements, le spectacle pouvait paraître chaotique, voire morbide. Le Yamanaka formait des signes et ses cibles s’effondraient simplement, inertes, morts. Et quand l’un était affecté, les autres tout autant. Des mirages peu communs. C’était d’ailleurs une particularité du va-nu-pieds ici présent. Aucun autre Yamanaka n’était capable de pareille prouesse, du moins à sa connaissance, ce qui rendait le spectacle plus ésotérique encore, donnant presque une impression de toute puissance à l’homme au masque brisé. Presque s’il ne boitait pas, s’il n’avait pas le visage taché de sang et le bras brûlé.

Heureusement, l’assaut intrépide, quoiqu’un peu suicidaire, de la Kawaguchi eut le même effet que ses illusions phobiques : les deux derniers survivants s’enfuirent sans demander leur reste. Shigo, voyant cela, ne poursuivit pas son chemin vers les bâtiments en ruine autour du cercle mais revint, sans doute accompagné du clone censé le protéger ?

Ils comprirent alors le but du rituel. Alimenter quelque chose, ou quelqu’un, pour viser Kaze no Kuni. Une trêve avait lieu entre Hi et Kaze pour le moment, mais ils avaient été en guerre quelques mois plus tôt. Oh, rien de bien trépident, Shigo n’en gardait aucune rancœur. Après tout, il ne tenait à personne hormis sa propre vie, et s’il venait à la perdre il ne risquait plus d’en vouloir à quelqu’un non plus.

Hélas, la paix rendait Konoha désagréable. Un lieu détestable pour les assassins, les soldats pouvant accomplir les basses besognes et les loups, comme l’avait qualifié Natsuki. Konoha oubliait leur nécessité et les sermonnait. Aussi, si la cible avait été le pays du Feu, le Yamanaka n’aurait pas hésité une seule seconde à poursuivre le rituel, n’ayant sans doute aucun mal à rallier la Kawaguchi à sa cause.

Mais la cible était le pays du Vent. Quel était l’intérêt ? Affaiblir un pays, qu’il cherche de l’aide ailleurs. Hi pourrait en profiter pour les soutenir en demandant autre chose en échange ? En profiter pour s’étendre, devenir plus fort, obtenir plus de pouvoir…

« Laissez-moi faire. » Indiqua le Yamanaka au clone tout en avançant vers les civils désemparés. Combien étaient-ils ? Une vingtaine environ. S’il avait bien compris, leur sang devait être versé dans le cercle d’acide au centre ?

« Content que vous ayez repris connaissance ! Nous vous avons secouru des prêtres d’une secte morbide ! Vous ne vous souvenez probablement pas de grand-chose et vous ne vous y connaissez sans doute pas plus dans les arts ninjas, mais nous avons besoin que vous nous fassiez confiance. Et vite, car s’ils venaient à revenir, nous ignorions si nous pourrons les chasser une nouvelle fois. »

Faire comprendre qui ils étaient d’abord, et que leurs blessures venaient du fait de les avoir sauvé. Un petit lien de confiance avant de leur demander le grand saut.

« Vous avez été kidnappé, mais ne vous inquiétez pas en regardant autour de vous. Ces bâtiments en ruine, tous ce sang à vos pieds et ce décor apocalyptique ne sont pas la réalité ! Un monde illusoire dédié à leur croyance où ils ont plein pouvoir. Sans doute ne tarderont-ils pas à revenir ! Alors écoutez-moi, tous !
Je sais que ce que je vais dire va vous paraître étrange. Mais vous devez sauter dans le cercle vert là-bas. Cela vous tuera oui. Ca tuera votre esprit de ce monde illusoire pour vous permettre de retourner dans votre réalité, avec vos familles, vos foyers et votre quotidien, loin de cet enfer.
Dépêchez-vous ! Il ne s’agit pas de notre monde et notre intrusion à ma collègue et moi-même nous demande beaucoup d’énergie. Nous ne pourrons demeurer beaucoup plus longtemps avec vous.
Alors je vous le demande. Voulez-vous vivre et reprendre votre journée où vous l’aviez laissé ? Pour ça, il vous faut d’abord mourir ! »

Un raisonnement bien étrange, mais les arts ninja étant ésotériques… D’autant plus qu’ils étaient peut-être encore un peu sous les effets résiduels des drogues ? Ils semblaient désemparés, revenant à eux dans un champ de ruines et de sang. Le Yamanaka leur offrait des repères, une explication, et surtout une issue pour retourner là où leurs vies s’étaient arrêtées. De son unique œil, il fixait la Kawaguchi, seul paramètre incertain de son équation. Mais son regard en disait long : si elle allait contre lui, il agirait de même que contre les cultistes. Se souvenait-elle de tous ces hommes qui tombèrent simplement, inertes ? Certes il n'avait plus de chakra, mais ça elle l'ignorait encore.



Spoiler:

Kawaguchi Kei

Elle ne fit pas mouche, néanmoins, ils avaient réussit. Les voir prendre leurs jambes à leur cou était tout à fait plaisant, même si elle aurait mieux aimé voir leur sang sur ses mains. Se réceptionnant assez souplement malgré sa fatigue, Kei tourna la tête vers l'endroit où était partit le Yamanaka. Il faudrait qu'elle étudie cette capacité d'illusion, même si elle doutait être en mesure de pouvoir influencer autant les autres.
Soupirant en les laissant s'enfuir, sans avoir la volonté de les poursuivre, Kei attendit le retour de son clone qui accompagnait Shigo. Elle l'accueilli d'un léger signe de tête. Depuis quand était-elle reconnaissante envers les autres clans que celui qu'elle représentait ? Elle venait de voir un maître des illusions et en était satisfaite. Ca lui rappela certaines prouesses de sa tante et un sourire se posta, discret, aux coins de ses lèvres.
Terminant l'inspection du lieu, ils remarquèrent bien vite le but de ce rituel. Kaze. Devaient-ils terminer ? Montrer l'étendu de leur puissance à tous les deux ? Revendiquer cette attaque comme un exemple de la puissance du clan du sable ?

Kei posa ses iris vertes sur son acolyte et le laissa s'approcher des civils après avoir donné quelques mots à son clone qui dès lors, se rapprocha d'elle pour l'aider.
Le clone la soutint pendant qu'elle défaisait son hakama, dévoilant en très grande partie ses jambes, pour se faire une atèle pour son bras brisé, tout en lui transmettant les mots de Shigo.

La jeune femme l'observa faire. Elle ne s'en mêlerait pas pour le moment, curieuse de voir comment il s'y prendrait et s'il avait les mêmes idées qu'elle.
C'est en l'écoutant qu'elle fut ravit. Oui, comme elle, il comptait terminer ce rituel.
Retenant un léger rire au fond d'elle, lorsque son bandage fut bien solide, Kei fit disparaître son clone d'un revers de la main et s'approcha des civils et par la même de son partenaire.

- Mon camarade dit la strict vérité... hâtez-vous je vous prie...

Croisant le regard du Yamanaka et observant son iris vide, elle eut le visage d'Amano en tête et un frisson la saisit.
Laissant les civils aller de leur plein grès vers le centre de l'étoile, ou les accompagnants jusqu'au bord pour les rassurer, Kei revint ensuite auprès de son partenaire et lui souffla.

- Je revendique ce sacrifice pour démontrer au monde entier la puissance de mon clan Dokuro. Les Kawaguchis sont et resteront les seuls maîtres du Désert. Et ne tente rien contre moi... je ne suis pas ton ennemie pour le moment.

Elle fit cette étrange précision, car au fond d'elle, la paix entre les villages signifiaient la mort des ninjas. Alors peut-être Konoha et Suna se retrouveraient-ils encore en guerre.
La douleur la lança vivement après ses mots et elle serra le haut de son bras blessé de sa main valide. Elle serait une gène plus qu'autre chose, elle ne comptait pas participer au prochain combat qui déciderait de l'avenir du monde, elle ne s'en sentait pas capable, pourtant... elle le fera.

Alors lorsque l'équipe vint les chercher, elle se mit en marche, portant avec elle les couleurs de son clan sans savoir que son mari n'était plus.